( there'll be peace when you are done. )
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Depuis que sa grossesse était devenue impossible à dissimuler, Salem avait évité ses frères et sœurs au maximum. Cela faisait même un mois qu’elle n’avait vu aucun d’entre eux. Au début, il lui avait suffit de porter des vêtements un peu plus ample, s’abonnant au gros pull et expliquant ses traits tirés par une petite déprime post accident et rupture. Elle avait le droit après tout non ? Son (ex-)petit ami s’était engagé dans une mission sous couverture sans lui dire au revoir alors qu’elle était à l'hôpital après avoir été blessée au travail. Bien sûr qu’elle avait été un peu bizarre les dernières fois qu’ils s’étaient vus, mais avait-elle plus bizarre que d'habitude ? Ses TOC, son obsession pour les règles et le rangement, ainsi que les moments où elle avait tendance à se perdre dans ses pensées avaient toujours contribué à faire d’elle un petit ovni. Bien qu’au bout du compte, ils le soient tous à leur manière. Pouvait-on réellement faire aussi hétéroclite que le clan Greenshaw ? Comment cinquante pour cent d’ADN en commun avait-il pu amener à ce résultat ? Pour le mois qui venait de s’écouler, elle n’en était pas fière, mais elle avait menti. Evidemment, appliquant toujours les règles à la lettre d’habitude : elle était une très mauvaise menteuse. Les autres s’en étaient sans doute rendu compte mais ne lui avaient pas fait de remarque. Cependant, elle craignait que l’un d’eux finisse par débarquer chez elle sans prévenir pour mettre les choses au clair. C’est pour ça que tout à coup, ils avaient tous reçu un petit message les invitant le dimanche après-midi suivant à venir passer un moment chez elle. Une sorte de tea party. Seul l'aîné de la famille n’avait pas pu se libérer pour connaître son petit secret. Car sa fratrie devait bien avoir compris à présent que ses mensonges s'expliquaient forcément par le besoin de leur dissimuler quelque chose. Et faire des cachotteries dans cette famille, n’avait jamais été une mission simple.

Les tasses étaient disposées au milieu de la table, des pâtisseries chaudes étaient empilées dans de jolis plats : Memphis allait être fier d’elle. il ne lui restait plus qu’à faire couler le café quand le premier membre de la fratrie arriverait, mais, elle était prête. Puisque rien dans sa penderie ne dissimulait à présent son ventre, elle avait opté pour le choc en portant un petit col roulé noir. De face, dans cette tenue, c’était presque imperceptible, mais si elle avait le malheur de se mettre de profil… La sonnette la fit sortir de ses pensées alors qu’elle arrangeait ses cheveux devant le miroir du couloir. Elle inspira un grand coup car il n’était vraiment plus temps de se dégonfler, et elle ouvrit la porte avec un grand sourire. Parce qu’au final : elle était heureuse de la nouvelle qu’elle n’aurait pas besoin d’annoncer.

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Allongé dans le canapé, avec Naomi appuyée contre son torse, tous les deux posés devant un film pendant que Rose dormait déjà depuis longtemps, Aspen prenait doucement mais sûrement de nouvelles habitudes à deux, à trois, celles d’une famille qu’il s’était construite et qu’il apprivoisait encore jour après jour. La majeure partie du temps, c’était lui qui venait passer ses soirées et nuits chez Naomi, là où Rose avait toutes ses affaires, là où l’appartement était plus grand, et plus cosy que son maigre studio en ville. Lorsque son téléphone sonna brièvement, annonçant l’arrivée d’un nouveau message, le Greenshaw tapota sur le sofa à la recherche de son téléphone, sur lequel il finit par mettre la main, voyant s’afficher sur l’écran un texto de Salem, sa petite soeur. Surpris, sa cadette se faisait rare ces derniers temps, occupée à vivre sa vie sans aucun doute, au moins autant qu’Aspen vivait la sienne. Ces deux-là ne se donnaient jamais beaucoup de nouvelles, encore moins depuis que c’était l’un de ses collègues qui l’avait envoyé en prison, un affront que le Greenshaw avait encore du mal à avaler, ajouté au fait qu’ils avaient une vision des choses complètement différente et que la dialogue avait du mal à s’installer, parfois, entre elle et lui, deux parfaits opposés. La brune se redressa, l’interrogeant du regard sur la source du message, et le jeune papa haussa les épaules. « Salem demande à ce que je passe chez elle dimanche aprem, avec les autres… Elle vient de se rappeler de notre existence, tu crois ? » Acerbe, c’était la marque de fabrique d’Aspen, mais il n’en restait pas moins sensible aux demandes des siens. Le lendemain, il négocia avec son manager un changement de planning afin de libérer l’après-midi en question, et après quelques hésitations, celui-ci finit par lui accorder, en échange d’heures supplémentaires.

Le dimanche après-midi, Aspen, comme convenu, posa son tablier à l’heure souhaitée, et salua ses collègues au Tric avant de prendre la direction de chez sa soeur. Rose était avec Naomi chez les Reyes, et lui allait se présenter tout seul. S’il formait désormais un couple avec la brune, il ne se sentait pas encore prêt à venir main dans la main avec elle à une réunion de famille, surtout quand ils ne s’étaient pas réunis tous ensemble depuis de trop longues semaines. Il allait d’abord leur parler de tout ça avant de leur amener sa nouvelle vie sur le tapis, c’était un meilleur ordre des choses. Arrivée devant chez Salem, il tomba nez à nez avec l’un des membres de la famille, une synchronisation parfaite à l’aube de sonner chez la policière. « Pile à l’heure ! » S’amusa-t-il, vérifiant sa montre avant de saluer l’autre Greenshaw. Sans plus attendre, il appuya sur la sonnette, et il ne fallut que quelques secondes pour que Salem ne se présente sur le seuil de la porte. Aspen s’avança vers elle, naturellement, mais au moment de passer son bras autour de son épaule, la raison de cette invitation lui sauta aux yeux. « Oh bordel ! » Moins poétique que des félicitations, mais tellement naturel…


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La réception d'un SMS venant de Salem a surpris Lynn sur le moment. Voilà des semaines que sa petite soeur joue au fantôme ou presque: les messages de Lynn ont surtout reçu des réponses évasives, et ses propositions de se voir des retours négatifs. Toujours avec des excuses bidons, ou presque, qui ont donné naissance à de nombreuses interrogations à la jeune femme. Mais prise par le tourbillon de son quotidien, elle n'a pas vraiment pris le temps de donner une réponse à celles-ci. Peut-être qu'elles trouveront réponse en partie lors de ce moment en famille à laquelle l'adelphie est invitée. Une grande réunion comme ils n'en ont pas connu depuis longtemps.

Arthur déposé chez ses grands-parents paternels pour l'après-midi, Lynn rejoint rapidement le centre de Tree Hill, trouvant une place juste devant l'entrée du logement de sa petite soeur. Pile à l'heure, comme le lui confirme l'heure qui s'affiche sur sa montre. Tout comme Aspen, sur qui elle tombe en sortant de sa voiture, alors qu'il arrive lui aussi. Ce qui donne un grand sourire à la jeune femme, heureuse de le voir.

- Aspen !

S'exclame-t-elle tout naturellement, avant de le saluer en le serrant quelques instants dans ses bras.

- Toujours les meilleurs qui arrivent les premiers.

Souffle Lynn en réponse au "Pile à l'heure" de son cadet, avant de lui adresser un petit clin d'oeil complice, tandis que ce dernier appose son doigt sur la sonnette du logement de Salem. La journaliste compte profiter de l'instant pour demander à Aspen s'il a une idée de la raison de cette invitation de leur soeur, mais celle-ci arrive rapidement. Plus vite que ne le pensait la jeune femme, si bien qu'elle n'a pas le temps de poser sa question.
Et de toute façon, son interrogation trouve sa réponse plus rapidement que Lynn ne l'aurait pensé. Enfin, dans un premier temps, elle ne voit rien, juste le visage de Salem. Ce qui lui donne un grand sourire. Non, ce n'est que quand Aspen s'arrête alors qu'il va pour passer son bras autour de l'épaule de leur soeur, qu'elle voit. Le ventre arrondi de Salem. Bien arrondi.

- Oh.

Seule son qui sort de la bouche de Lynn sur le moment et exprime sa surprise. Alors ça... Ses paupières papillonnent quelques secondes, avant qu'elle n'arrive à se reprendre, observant Salem qui leur fait toujours face.

- Alors ça, c'est une surprise.

Réussit-elle finalement à dire. Mais une belle surprise, non ? En tout cas, Salem a l'art et la manière d'annoncer sa grossesse.


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La vie de Memphis était chargée, comme toujours, il courait dans tous les sens, s’occupant du restaurant avec une main de fer, il était toujours aussi motivé et passionné par son boulot, même s’il lui prenait beaucoup de temps. Il essayait de voir ses frères et sœurs au moins une fois par semaine, même si clairement il en voyait plus certains que d’autres. Salem était aux abonnés absents pour le moment, les réponses aux messages qu’il lui faisait pour prendre des nouvelles restaient hyper évasives, raison pour laquelle il avait été plutôt surpris quand il avait reçu un texto de sa part un jour au soir, lui demandant de venir chez elle le dimanche qui suivait. Le dimanche, c’était souvent une grosse journée au restaurant mais heureusement, elle les invitait dans l’après-midi, plutôt en mode gouter. Le service du midi serait terminé et il pourrait demander à l’un de ses chefs d’assurer le début du service du soir, voire même l’entièreté si jamais la réunion familiale s’avérait plus longue que prévu.
Bon, on ne pouvait pas dire que les réunions familiales étaient une habitude chez les Greenshaw, ils ne faisaient pas vraiment ce genre de choses chez eux, mais il avait tout de même hâte de voir tout le monde.

Le dimanche midi, Memphis avait assuré le service, le restaurant affichant un joli score de douze tables occupées, une quarantaine de clients, ce qui était très bien pour un dimanche midi. Il s’était occupé de ses clients, à qui il avait servi un délicieux nouveau menu dont il était très fier. Le trentenaire avait fermé le restaurant vers quatorze heures trente, ce qui lui avait laissé le temps de rentrer rapidement se changer et prendre la petite gourmandise qu’il avait préparé pour cette réunion familiale. Memphis, celui qui remplissait les estomacs de toute sa famille. Sa boite remplie de gâteaux sous le bras, Memphis avait pris sa voiture pour se rendre chez sa petite sœur, dans le quartier centre de la ville. Il venait de se garer quand il aperçut des silhouettes qu’il connaissait fort bien, puisqu’il s’agissait de celles d’Aspen et Lynn. Il sortit de sa voiture, embarqua sa boite de gâteaux et se dirigea vers son frère et sa sœur.

Hello hello !

Un large sourire s’afficha sur son visage alors que la porte s’ouvrait pour laisser place à Salem… et pas que d’ailleurs ! Memphis resta pantois pendant quelques secondes avant de finalement reprendre la parole à la suite d’Aspen et de Lynn.

Aspen et sa façon bien à lui de montrer sa surprise.

Il éclata de rire avant de s’approcher de la plus jeune et de déposer un baiser sur sa joue.

Et bien, ça te va très bien, même si des détails s’imposent. Tu vas bien ?

Une petite caresse sur la joue, un sourire réconfortant, terriblement typiques de Memphis qui préférait la rassurer avant de demander des explications. Il se doutait qu’elle devait redouter cette rencontre et cette annonce, inutile d’en plus se montrer trop agressif. Bon, heureusement ça n’avait été le cas de personne jusque maintenant. Il avait complètement oublié la boite qu’il avait dans les mains, ce qui l’intéressait était face à lui maintenant.

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Les mensonges et la manipulation, c’est mon terrain de jeu préféré. Si bien que j’ai bien évidemment tiquer lors des refus de ma grande sœur, sous forme d’excuses un peu trop bidon et pas assez travaillées. J’ai dû tourner ma langue une bonne centaine de fois dans ma bouche avant de lâcher mes bêtises habituelles ou lui proposer de donner des cours sur l’art du mensonge, à titre gratuit ! J’ai tout de même réussi à les berner presque une année complète, leur faisant croire que j’allais trouver ma place dans une université, alors que je ne faisais absolument rien et trafiquait des attestations de refus reçues par mes amies. Cette époque me semble si lointaine à présent … Mais je ne reviendrais pas en arrière pour autant, bien trop heureuse de trouver ma place tous les jours auprès d’animaux dont je raffole la présence. Le message de Salem m’a donc surprise, mélangée entre un sentiment d’excitation à l’idée d’une révélation énorme et la déception d’avoir été mise à l’écart si longtemps. Je suis tout de même réputée dans ce domaine ! Je suis même très forte pour garder les secrets des autres. Je n’ai jamais aimé être mise à l’écart, quelle que soit la situation. Une pointe de déception qui me pince le cœur lorsque je pense qu’elle n’a rien dit, un retour de manivelle auquel je ne réagis que moyennement bien. Si bien que je suis distraite les autres jours me séparant de cette rencontre, mon cerveau m’embrouillant dans des explications terribles, le pire scénario qu’il peut m’offrir est le départ précipité de ma sœur, ailleurs. Loin de nous. Mon imagination me broyant peu à peu le cœur et la crainte étreignant mon ventre. Ce n’est que la nuit, lorsque les cauchemars se transforment en rêve, que deux yeux vairons viennent me hanter et me redonner le sourire confiant que j’ai arboré toute cette soirée étrange. Distraite par ma famille, distraite par cet inconnu rencontré sans hasard, mes journées sont emplies de bêtises et mes pas dans le ranch sont doublés.

Le dimanche arrivant enfin, je me décide à me rendre à pied chez ma sœur. Hors de question de prendre ma voiture, car je suis certaine que je vais de nouveau me mettre en retard si je m’approche de mon bolide. La marche m’aidant à chasser les idées noires et les scénarios atroces qui me trottent dans la tête, j’arrive devant chez Salem, un peu après les autres mais pas tellement en retard ! « Bonjour tout le monde ! » Je lance, heureuse de leur montrer que, oui, je suis capable d’arriver presque à l’heure. Je me faufile entre Aspen et Lynn, rejoignant Memphis et … Salem. Mes yeux s’agrandirent comme ceux du Coyote voyant arriver la chute finale face à Bip Bip. « TU NE VAS PAS ALLER VIVRE EN ALASKA ELEVER DES PINGOUINS ! » Je crie, trop heureuse que, finalement, son ventre se soit juste arrondi … Juste … Arrondi ... Je me sens soudainement … Bête ? Idiote ? Je regarde mes frères et sœurs tour à tour en marmonnant : « Bah oui, c’est revenu à la mode … Puis c’est super loin … mais … je … Félicitations ? » Je termine en regardant Salem, perdue. Finalement, elle est peut-être aussi douée que moi pour cacher son jeu.

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Depuis son retour en ville, Brooklyn n’avait pas encore eu l’occasion de croiser tous les membres de sa fratrie, elle était allée rendre visite à l’un et à l’autre, avait échangé quelques textos avec ceux qu’elle n’avait pas eu l’occasion de voir, mais s’il y avait bien une personne avec qui elle avait peu échanger, c’était Salem. De brefs échanges, quelques banalités et un prétexté emploi du temps surchargé qui ne lui laissait que très peu de temps à elle. L’aînée n’avait pas insisté, sachant que l’occasion de la voir finirait bien par se présenter un jour ou l’autre. Et cette occasion se présenta sous la forme d’une invitation un dimanche après-midi, avec tout le monde. L’infirmière eut à négocier quelque peu ses horaires, mais rien ne fut insurmontable. Brooke n’avait pas une vie trépidante et elle se résumait à un métro, boulot, dodo qui lui convenait assez. Elle était du genre à ne pas rechigner lorsqu’elle avait des heures à faire et était bien souvent la première à se proposer lorsqu’un collègue avait besoin d’un aménagement d’horaire. Aussi, lorsqu’elle en avait fait la demande, il n’avait pas fallu bien longtemps avant qu’un volontaire ne se propose. De toute façon, elle aurait trouvé une solution puisqu’il lui était tout bonnement inimaginable de ne pas se rendre à cette réunion de famille. Cela faisait bien trop longtemps qu’ils n’avaient plus eu l’occasion de se retrouver tous ensemble. Certes, c’était en partie de sa faute puisqu’elle était partie durant six mois et elle ne pouvait donc ne s’en prendre qu’à elle-même, mais quand même.

En contrepartie de son dimanche après-midi, Brooke avait écopé d’une garde de nuit, elle n’était donc rentrée que tôt ce dimanche matin. Elle avait passé la matinée et une bonne partie du début d’après-midi à dormir avant de se préparer et de se mettre en route pour rejoindre le logement de sa sœur. Vivant dans le même quartier, la brune opta pour l’option piétonne avant de se rendre chez sa cadette. Elle n’en aurait que pour quelques minutes et comme de juste, elle arriva en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Cela dit, d’un peu plus loin, elle avait vu une silhouette entrer, aussi elle pressa le pas plutôt que de se mettre à crier en pleine rue et arriva sur le seuil de la porte d’entrée alors que celle-ci se refermait doucement. « Attend, je suis là ! » finit-elle par annoncer, laissant l’occasion à Salem de rouvrir la porte. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la brune qui jeta un coup d’œil à l’assemblée déjà présente. Elle était la dernière, mais de peu à en croire l’allure de tous. Ils devaient être arrivés dans un mouchoir de poche. « Helloooo ! » lança-t-elle à l’attention générale tout en étreignant la maîtresse des lieux. Elle ne put cacher sa surprise en se rendant compte qu’un nouveau membre semblait vouloir agrandir le clan Greenshaw. Elle n’en dit cependant rien sur le moment, Brooke, se contentant de rejoindre le reste de la fratrie. C’est finalement en commençant à retirer son manteau qu’elle lança un ; « Je sais que je suis partie un moment, mais ça aurait été cool que quelqu’un me tienne au courant de ce qu’il se passait par ici, je me serai sentie moins bête pour le coup. » Le ton n’était pas au reproche, absolument pas. Juste à la constatation, parce qu’effectivement, elle se sentait franchement bête.


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Elle ouvrit donc la porte pour la première fournée de Greenshaw. Elle salua leur timing d’un hochement de tête approbateur avant de sourire de plus belle quand Aspen jura. Elle n’en avait pas attendu moins de lui, alors cela la conforta dans son idée du déroulement des évènements. Elle lui tapota l’épaule pour faire passer le choc. Lynn, fut évidemment plus élégante et raffinée dans sa réaction et elle lui adressa également un sourire, bien qu’un peu plus penaude tandis qu’elle tendait la joue pour laisser Memphis lui faire la bise. Elle se retourna vers lui et dû se retenir de se mettre à pleurer sur le champ quand il lui caressa la joue avec tendresse. Elle fronça le nez et regarda le plafond pour leur répondre : “Je vais très bien merci, et bien sûr que je vais tout vous expliquer.” Tandis que Cheyenne se glissa entre ses aînées, Salem fît les yeux ronds en écoutant les théories farfelus de son unique cadette. Décidément, elle ne cessserait jamais de la surprendre. “Ah, j’y ai songé penses-tu ! Mais effectivement, c’était un peu loin. Merci Cheyenne !” Elle attira sa cadette contre elle pour la serrer affectueusement contre et inviter le reste de la fratrie à entrer. Elle profita du fait qu’ils défilent devant elle pour se faufiler à l’intérieur, pour étreindre Lynn quelques secondes, puisqu’elle n’en avait pas encore eu l’occasion. Elle fit de même avec Aspen, dont le visage avait repris une expression plus tranquille. Elle allait refermer la porte quand Brooklyn vint conclure les retrouvailles. Elle l’étreignit également en poussant doucement tout le monde à avancer vers le salon et à s’installer autour de la table après avoir déposé leurs manteaux. “Tu en savais autant que tout le monde.” lui répondit-elle en riant. Elle prit les gâteaux des mains de Memphis et pendant qu’ils s’installaient, elle les déposa dans une assiette vide. “Le café est là, l’eau chaude pour le thé ici et il y a du lait là. Servez-vous et je vous en dit plus !” dit-elle en désignant les différents récipients sur la table tandis qu’elle-même versait du lait chaud dans une grande tasse qu’elle mélangea avec un peu de café. Quand ils furent prêts à l’écouter, elle déballa toute la vérité simplement : “J’en suis à presque six mois, je l’ai appris à l'hôpital après mon accident de travail. J’ai su assez vite que j’allais le garder mais j’avais besoin d’un peu de temps compte tenu des circonstances.” Elle n’avait aucun moyen de contacter David durant sa mission. “Après j’ai eu peur que vous ne compreniez pas, je sais c’est idiot, donc j’ai attendus. Mais là ça devenait compliqué à cacher.” Elle marqua une pause et caressa sa queue de cheval en l’enroulant autour de ses doigts. “Pour l’instant, je n’ai toujours pas pu le dire à David puisqu’il n’est pas rentré.” Elle fit tomber un morceau de sucre dans son café au lait et touilla le tout pendant quelques secondes. “D’autres interrogations ?” Sans doute “pourquoi n’avoir rien dit avant ?” ; mais était-ce bien une conversation qu’il était encore temps d’avoir ?

Spoiler:

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Les réunions de famille étaient, d’ordinaire, plutôt régulières, mais les agendas respectifs avaient été plus chargés que prévus, au point qu’ils ne se soient pas retrouvés tous les six depuis maintenant de longs mois. Lorsque Salem avait lancé les invitations, Aspen avait été surpris mais n’avait pas réfléchi un instant, il était évident qu’il serait présent, quelle que soit les ajustements d’organisation que ça lui demanderait. Depuis toujours, il avait un rapport à la famille particulier, et les siens avaient une place de premier ordre dans sa vie, malgré les aléas, les déboires, les chutes, ils avaient gardé cette cohésion dont il avait besoin, même s’il n’en disait évidemment rien. En arrivant chez sa petite soeur, il fut rapidement rejoint par Lynn, son aînée, puis par Memphis, puis Cheyenne, et enfin Brooklyn, tous surpris les uns après les autres par le ventre arrondi de la rousse. La nouvelle de sa grossesse avait été bien gardée, et Aspen ne l’avait pas vu venir le moins du monde, probablement trop concentré sur son propre quotidien et son propre bébé, qui venait de fêter ses un an. Si certains étaient bien plus démonstratifs et enthousiastes que lui, à commencer par la petite dernière, expressive et soulagée, lui gardait ses distances, comme ça avait toujours été le cas avec Salem. Les deux Greenshaw s’aimaient, à leur façon, plus souvent de loin, d’ailleurs, et Aspen n’avait jamais abordé avec elle le sujet de son arrestation, un non-dit qui creusait une distance de plus en plus palpable entre eux.

Comme tout le monde, il suivit la troupe dans le salon, aménagé pour l’occasion, et n’attendit pas bien longtemps pour se servir une tasse de café, avant de reposer le récipient pour laisser les autres décider de leur breuvage. Pendant qu’elle leur récitait toute l’histoire, lui soufflait sur sa tasse, et fort heureusement, il n’avait encore rien porté à ses lèvres lorsqu’elle mentionna l’espèce d’abruti qui l’avait envoyé en cabane. David, qu’il s’appelait ce blaireau, ce mec qui se prenait pour un cow-boy pour un pauvre vol à l’étalage, ce traître qui n’avait aucun remord à envoyer le frère de sa soi-disant petite amie derrière les barreaux. L’étreinte de ses doigts autour de la porcelaine de la tasse était forte, trop forte, au point de la briser en voulant la reposer sur la table. Geste trop violent, symbole de l’état de nerfs dans lequel le récit de son histoire le mettait. Ainsi donc, elle vivait sa grossesse toute seule pendant que l’autre connard était injoignable ? Il ne perdait rien pour attendre. La mâchoire serrée, il n’avait encore rien dit, mais s’était levé directement en sentant le liquide brûlant sur son pantalon, ordonnant à tout le monde de ne pas bouger pendant qu’il se dépêchait d'attraper un torchon sur le plan de travail, qu’il passa sous l’eau froide, avant de le presser sur le tissu de son vêtement. David par ci, David par là, vivement que la prochaine fois qu’il voit ce nom, ce soit sur la pierre tombale qui lui servirait de dernière demeure à celui-là. D’autres interrogations ? Des tas. Pourquoi lui ? A quelle heure on lui faisait sa fête ? Est-ce que ses deux poings suffiraient à lui casser les dents ? Debout, appuyé contre le plan de travail, il décida qu’il en avait une de question. « Oui, Memphis, t’as mis quoi dans tes gâteaux ? » Rien à voir. Parce qu’il préférait ne pas s’attarder sur le sujet, parce qu’il règlerait ça avec l’autre donneur de sperme dès qu’il remettrait un pied à Tree Hill, parce qu’on allait encore dire qu’il s’emportait pour rien… Mais ce n’était pas rien, c’était tout. Tout ce qui l’énervait. En une personne. Et maintenant, il avait engrossé sa soeur. Quelle merde. Il en oubliait Salem, ses émotions, à ce moment-là, il n’y avait plus qu’un nom qui résonnait dans son esprit : David.


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Le ventre rond de Salem surprend Lynn, qui ne cache pas sa surprise. Tout comme chacun de ses frères et soeurs qui sont rapidement à ses côtés, toute l'adelphie arrivant à peu près en même temps. Heureusement d'ailleurs, car eux, ils relèvent un peu le niveau de discussion après la stupeur de Lynn et celle d'Aspen. Et si la réaction de Memphis réveille Lynn, c'est celle de Cheyenne qui donne un grand sourire à la jeune femme. Des pingouins en Alaska ? Mais où va-t-elle chercher toutes ces idées ? La Greenshaw a presque envie de serrer la benjamine dans ses bras, mais c'est plutôt vers Salem qu'elle tourne son attention, venant l'embrasser et la serrer contre elle.

- Mais oui, félicitations !

S'exclame-t-elle, la serrant encore quelques instants, avant de la libérer et d'entrer dans le logement de sa soeur, non sans murmurer:

- Je suis surprise, mais très heureuse pour toi, Salem.  

Elle sourit doucement à nouveau, continuant son chemin à l'intérieur du logement pour rejoindre ses frères et soeurs, juste au moment où Brooklyn fait son apparition. Les voici désormais quasi au complet, et en route pour le salon, où Lynn prend le temps d'embrasser chacun avant de prendre place à table. Celle-ci est déjà dressée, et les gâteaux de Memphis viennent rapidement trouver son centre, entre l'eau chaude, le café, le lait et le thé.
C'est d'ailleurs ce dernier que la jeune femme choisit de se servir, avant d'écouter Salem tout leur dire. Tout déballer. Et c'est dans un silence quasi royal que tous et toutes l'écoutent, jusqu'au bruit d'éclat de porcelaine, venant d'Aspen. Immédiatement, Lynn adresse un regard inquiet à son frère, sans bouger à la demande de celui-ci. Alors elle regarde prendre un torchon pour nettoyer son pantalon plein de café. Puis, le regard de la jeune femme revient à Salem qui a terminé et qui demande s'ils ont des interrogations.

Des questions ? Oh ça, Lynn en a plusieurs... A commencer par: pourquoi nous avoir caché tout cela ? Ils auraient tous été là pour elle, ils l'auraient soutenu. Ils auraient compris aussi. Enfin, c'est l'avis de la jeune femme, qui n'a pour autant pas le temps de poser sa question car Aspen la devance. Mais lui, il interroge Memphis, sur ses gâteaux. La demande fait pouffer un instant la journaliste qui secoue la tête, amusée. La surprise, certainement, car en regardant Aspen, elle a l'impression qu'il refoule une forme de colère, que sa question dissimule. Alors, elle l'observe quelques secondes, tout en reprenant la parole.

- J'avoue que la réponse à la question d'Aspen m'intéresse aussi. Et j'aimerai aussi savoir Salem, pourquoi tu as eu peur qu'on ne comprenne pas ? Je veux dire, on aurait été là pour toi dès le début si tu nous l'avais dit, tu le sais, non ?

Tout en parlant, Lynn passe son regard sur chacun de ses frères et soeurs, pour savoir s'ils sont d'accord avec elle sur ce point.


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Le clan Greenshaw était enfin au grand complet, et au vu de la tête de tout le monde, personne n’était au courant de l’heureuse nouvelle de Salem. Bon, heureuse, il devait encore voir si c’était le cas parce qu’être enceinte ne voulait pas nécessairement dire qu’on en était heureuse. Ou en tous cas, pas que c’était quelque chose de particulièrement attendu. Mais pour le moment, Memphis préférait garder les questions plus compliquées dans un coin de sa tête et montrer de l’enthousiasme à sa petite sœur, qui semblait suffisamment stressée comme ça de tous els recevoir pour leur annoncer cette nouvelle. Il avait amené avec lui des gâteaux, parce qu’il savait que tout le monde trouvait forcément un peu de réconfort dans une part de gâteau. Et comme il n’avait pas réussi à se décider sur la meilleure chose à faire, il avait fait trois gâteaux différents et avait mis dans un coin de sa tête que ce qu’il restait pourrait servir de dessert du jour au restaurant. Avec lui, pas de gaspillage.
Après un énorme câlin à Salem et quelques échanges de banalités avec ses autres frères et sœurs, tout le monde avait fini par prendre place dans la grande salle à manger que Salem avait dressé pour l’occasion. Il y avait tout ce dont on avait besoin pour passer un bon moment.

Lorsque Aspen se tourna vers Memphis, passablement énervé à l’évocation du prénom de David, et après avoir brisé sa tasse de café et d’avoir foutu un sacré carnage, le plus âgé manqua d’éclater de rire. Clairement, il ne s’attendait pas du tout à ce genre de questions au vu de la situation dans laquelle ils se trouvaient.

Alors, j’arrivais pas à me décider donc il y a un gâteau tout chocolat, un aux fruits rouges, un avec une crème au citron, j’ai fait une tentative de gâteau à la rhubarbe que j’avais jamais fait jusque-là et il y a aussi un gâteau à la noisette. Oh et j’ai oublié celui à la noix de pécan et au caramel.

Memphis se grattait la tête en évoquant les gâteaux avec lesquels il était venu pour ce gouter entre frères et sœurs.

Bon, j’ai sans doute un peu abusé.

Le restaurateur se servit une tasse avec de l’eau chaude et il prit un petit sachet de thé à la menthe, de loin son préféré et en particulier à l’heure du gouter, accompagné d’un petit gâteau. Alors que Salem leur demandait à présent s’ils avaient des questions, c’est Lynn qui posa la première question sérieuse. Une fois que sa jeune sœur eut répondu à celle-ci, Memphis enchaina à son tour :

Moi je me demande juste comment tu te sens, si la grossesse se passe bien et… ben quels sont tes plans, avec le bébé et tout ?

Memphis le pragmatique, c’était tout à fait lui. Il était très terre à terre, il voulait savoir comment sa petite sœur allait se débrouiller au vu de la situation avec son ex, qui semblait compliquée.

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Tout s’enchaine très vite. Moi qui passe pour l’imbécile de service en me laissant raconter n’importe quoi, tout le monde s’installe autour de la table, les explications de ma sœur, les réactions, BROOKLYN, … Un peu violente du côté d’Aspen, dont je me doutais et, pour toute réponse, je ne peux que le fixer en silence. Je me sers du café, à vrai dire je pense que je vais en boire plus d’un pour réussir à retirer le nuage de brume qui m’entoure. Salem est enceinte. Salem est enceinte depuis son accident, elle n’a rien dit à personne en préférant garder ça pour elle, préférant garder un secret … J’accuse les coups en silence. Peut-être trop silencieuse d’ailleurs, alors que tout le monde se lance dans les conversations autour des … des gâteaux ? Pourtant, j’attends avec impatience la réponse à la question de Lynn, me demandant moi aussi pourquoi nous avons été tenus à distance. Je valide, toujours silencieuse, mon regard se promenant sur ma famille, ceux qui me sont le plus proche. Est-ce qu’il existe d’autres secrets entre nous ? Est-ce qu’on en est arrivé à cette partie de nos vies où l’on va commencer à se cacher des choses ? Lynn et Memphis sont positifs, encouragent, bienveillants, comme à leurs habitudes. Je n’en veux à personne de cette situation, je n’en veux pas du tout à Salem, je me pose simplement des questions. Mais alors que je continue de regarder tout le monde, une chose m’échappe. Elle m’échappe beaucoup trop, et ce n’est pas Salem qui en est la cause. « Salem, si tu es heureuse de cette façon, alors j'en suis très heureuse également. J'ai pourtant les mêmes questions que les autres ... » Je dis simplement, le ton calme, le calme d’avant la tempête. J’entends bien Memphis et ses explications sur les gâteaux, presque certaine de me ruer sur sa tentative de nouveauté, histoire de goûter les trucs les plus étrange au monde, mais pour le moment mes yeux se dirigent sur cette sœur qui est trop souvent absente, trop longtemps absente, nous laissant tomber ç chaque fois qu’elle repart. Je la fusille des yeux, pas ravie de la voir ici, essayant tant bien que mal de me détacher de sa vue, de ne pas en prendre compte, d’être présente pour Salem et uniquement elle, mais à chaque fois qu’elle bouge d’un millième de centimètre mes yeux retombent sur elle. Si à l’aise avec tout le monde, si tranquille … Alors qu’elle va certainement repartir, ne pas être présente, oublier qu’on existe, encore et encore ! Elle n’est pas fiable, on ne peut pas compter sur elle. Après m’être à nouveau pincé les lèvres, soupirer, bouger sur ma chaise en signe d’inconfort, je fini par tourner les yeux vers ma sœur : « Je m’excuse pour ce qu’il va se passer, je te promets d’être présente pour toi autant qu’il le faut, et même aller casser les deux jambes de David au besoin mais là … »

Je laisse ma phrase en suspens, mon regard retournant sur Brooklyn, cette sœur qui ne mérite plus de l’être. « Toi ! » J’entame froidement, fermant les poings pour ne pas taper sur la table. « Avant de dire que tu seras présente pour Salem, veille au moins à ne pas encore foutre le camp ! » J’attaque, me relevant doucement en prenant appui contre la table pour garder l’équilibre dans la rancœur qui m’anime. « Ne promet rien, si tu n’es pas capable de respecter ce que tu racontes ! » Parce que je le ressens toujours comme un abandon, je déteste ça. Hors de question qu’un bébé vienne au monde avec cette personne qui lui raconte des histoires. Hors de question qu’elle promette d’être présente alors qu’elle ne viendra pas en aide, parce que Madame repart au bout du monde sans se soucier des besoins de sa propre famille. Du moins, c’est ce que je pense, et c’est aujourd’hui que la colère explose.

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there'll be peace when you are done + Greenshaw

Enceinte. Tous les membres – ou presque – de la fratrie étaient arrivés, Brooke en dernier et si elle avait initialement cru faire partie des oubliés concernant la grande nouvelle de sa petite sœur, il semblait qu’ils en étaient tous au même point. La surprise la plus totale concernant cette grossesse. Ne prenant pas plus la parole sur le sujet, l’infirmière se contenta de suivre le reste des membres de sa famille vers le salon où Salem avait tout préparer afin que chacun y trouve son compte en termes de boissons. Au moment de se servir, Brooke opta pour le café auquel elle avait l’habitude de carburer, elle aurait au moins besoin de ça pour suivre la conversation qui allait suivre. Une fois tous installés, tout s’enchaîna assez rapidement. Salem prit le temps d’expliquer comment elle avait découvert sa grossesse et une vague de culpabilité traversa l’infirmière. Elle était déjà sur le continent africain lorsque sa cadette avait eu son accident et elle ne put s’empêcher de se demander si les choses auraient pu être différentes si elle n’avait pas accepté sa dernière mission. Brooke aurait pu être là au moment où sa sœur avait été admise suite à son accident, elle aurait pu découvrir cette grossesse elle aussi, et la future maman n’aurait pas eu à traverser ces derniers mois seule. Cela dit, elle imaginait que tout se déroulait d’une façon ou d’une autre pour une bonne raison et finalement, Salem avait décidé de garder secrète cette grossesse aux yeux de tous. Peut-être avait-elle eu besoin de ce temps pour se recentrer, savoir ce qu’elle voulait vraiment au plus profond d’elle-même sans l’influence de qui que ce soit. Elle pouvait la comprendre au fond.

Brooke n’eut pas le temps de se pencher un peu plus dans sa réflexion que son attention fut attirée par le plus jeune de ses frères qui venait de briser sa tasse. Par réflexe, elle voulut se lever afin de s’assurer que rien de grave ne découlait de cet incident, mais elle resta sagement à sa place lorsqu’Aspen leur fit signe de rester là. Visiblement, il n’y avait que des dégâts matériels et c’était probablement mieux ainsi. Et comme si de rien n’était, la conversation reprit son cours avec une première question de la part d’Aspen qui arracha un sourire à la brune. Memphis expliqua ce qu’il avait apporté, lui et Lynn se chargèrent des questions plus sérieuses et Brooke se contenta de rester dans son coin. L’essentiel avait été demandé, que pouvait-elle apporter de plus dans l’immédiat sans jouer les perroquets ? Après quoi, ce fut au tour de Cheyenne de prendre la parole. Cheyenne qu’elle avait bien aperçu lui jeter des coups d’œil depuis qu’ils étaient installés. La relation entre l’aînée et la benjamine était tendue depuis des années maintenant, Birdie n’était jamais passée au-delà de l’erreur de l’infirmière et visiblement, elle avait décidé qu’il fallait mettre ça sur le tapis aujourd’hui. Brooke s’était raidie dès l’instant où l’attention s’était portée sur elle. Elle détestait ça et ne savait définitivement pas comment réagir dans ce genre de situation. « Ecoute, je crois pas que ça soit le moment d’avoir cette conversation... » souffla-t-elle simplement, le regard fuyant vers sa tasse de café. Elle en but une longue gorgée avant de jeter un coup d’œil à l’ensemble de sa famille. Définitivement, elle avait pour sainte horreur d’attirer autant l’attention. Cela dit, elle reporta quand même son attention sur l’hôte du jour. « Et évidemment que je serai là, comme on le sera tous, pour toi. » Partir n’était pas vital pour Brooke, même si ça l’avait été au départ. Aujourd’hui, elle partait quand l’occasion se présentait et il était bien évidemment hors de question qu’elle reparte de sitôt. Sauvée par le gong, elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche et y jeta un coup d’œil. Quitte à passer totalement pour la méchante ou à se faire détester un peu plus par certain, Brooke se leva et s’excusa rapidement avant de se diriger vers la porte d’entrée. En l’ouvrant, elle découvrit la silhouette de son seul aîné et elle l’invita à entrer. Elle l’étreignit rapidement avant de l’emmener vers le salon. « Etant donné qu’on était sur une après-midi familiale et que Flint s’est installé à Tree Hill... j’ai pris l’initiative de lui proposer de venir aussi. » annonça-t-elle, peu sûre de l’accueil qu’on réserverait au nouvel arrivant. A vrai dire, lorsqu’elle lui avait proposé, elle n’avait pas été certaine qu’il viendrait. Elle était heureuse qu’il l’ait fait.


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THERE WILL BE PEACE

@brooklyn greenshaw, @memphis greenshaw, @lynn greenshaw, @aspen greenshaw, @salem greenshaw, @cheyenne greenshaw — appartement de salem, mars 2024
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La chevalière scintille au soleil. Elle porte les armoiries d’une autre famille. La mienne. Était-il possible d’avoir autant de chance d’être béni de deux ? Il y a celle qu’on ne peut choisir, et celle où on est voulu. Les absences avaient toujours été une nécessité facile à leur faire subir. A tous, famille ou non. Partir, prendre de la distance, et regarder au loin pour se retrouver soi-même. Je préférais les shrapnels aux mots assassins. Mais il n’était pas toujours question de choix. Les décisions, oui. Bonnes ? Mauvaises ? Parfois, c’était un mélange des deux. Et Brooke était celle qui le comprenait le mieux. Première cadette, celle qui répare les corps meurtris, et les liens distendus. Je lui devais ma paix récente, au coût inestimable. Elle m’avait sauvé, redonné un foyer. Le reste me revenait. Elle en avait assez fait. Trop ? Chez les Greenshaw, on ne compte jamais.

Parce que le temps passe. Que la benjamine est en âge de boire, que Salem va bientôt devenir mère et que Memphis fonde ses racines ici. Son restaurant, une fierté. Et Lynn, la douce Lynn. Ils semblaient tous y arriver, à se débarrasser de la malédiction de la mère Greenshaw. Encore tenace pour certains, c’était Aspen que je n’arrivais plus à cerner. Egaré, lui aussi. Je tourne la bague inlassablement, oscillant entre l’enlever et la garder. Bêtement, j’imagine me débarrasser d’un sujet de discorde. Mais cette bague n’y est pour rien. C’est moi qui la porte. Parce que j’ai changé mon prénom et que sur les années, ce sont plus les absences que la présence qui me défaut. Et Cheyenne s’était assurée de me le faire savoir. Leçon retenue, pas vraiment apprise encore. Puisque la bague ne se délogera pas du doigt.

Après avoir rôdé, tenté, tombé, le glas venait de sonner. Garé dans la rue, tout juste devant l’immeuble où habitait Salem, assourdi à tout évènement désormais, tant les tempes étaient prêtes à exploser. Le carmin se dérobe, je deviens pâle. Message envoyé à la complice de toujours, je sors maladroitement de la voiture. Les guiboles branlantes, je ne me souviens pas d’avoir été aussi nerveux un jour. Pas même au combat, et encore moins au moment d’une course. Bouquet de fleurs en main, champagne sans alcool dans l’autre, je m’avance désormais blême jusqu’à la porte d’entrée. Le poing fermé, prêt à toquer, le timing parfait de la cadette empêche une invasion trop sonore. Le sourire inquiet, presque nauséeux, l’étreinte de Brook permet à mes joues de retrouver un semblant de couleur. Je la suis jusqu’au salon et les redécouvre, tous ensemble. J’écoute l’introduction et tends les fleurs, le champagne sans alcool droit devant moi, de manière totalement mécanique. Je déglutis, si fort, que tout le quartier pourrait m’entendre. Je pose finalement mon regard sur Salem et souris, en repensant aux retrouvailles mouvementées. « J’ai pris sans alcool, vu que… voilà. » Le rire nerveux se dérobe, alors que je jette un coup d'oeil bref sur son ventre arrondi. Les mains désormais libres, je me gratte la tempe. « Hm, bonjour. » En espérant que ce soit le bon jour pour revenir.