faut pas respirer la compote, ça fait tousser. - w. @lynn greenshaw

Cela faisait quelques jours maintenant que Brooke était revenue de sa dernière mission humanitaire. Un voyage de six mois où sa vie avait totalement été mise en pause pour se dévouer entièrement à des personnes dans le besoin. Si dans un premier temps, ces envies d’ailleurs avaient surtout été un moyen de fuir pour l’infirmière, aujourd’hui, elle prenait l’avion quand l’occasion se présentait. Elle ne sautait pas non plus sur toutes les missions qui se présentaient à elle, parce que voyager sans cesse, sans avoir de point d’ancrage et en n’ayant des contacts avec les siens qu’avec parcimonie, quand le réseau le lui permettait, ça n’était pas ce qu’elle voulait non plus. Non, la vie sur les routes, elle avait donné pendant assez longtemps, la stabilité, elle l’avait espéré tout autant. Mais vivre au côté d’un champ de bataille ou dans un village défavorisé lui donnait l’impression d’avoir de l’importance, d’être véritablement utile à quelque chose, ça lui permettait d’être elle-même, tout simplement, sans avoir à se demander si ce qu’elle faisait correspondait à ce qu’on attendait d’elle ou non. Elle faisait, tout simplement et c’était plus que nécessaire, point. Pas de doutes, pas de questions. Son dernier voyage s’était déroulé en Afrique. Six mois durant lesquels ils avaient parcouru plusieurs villages, vécu dans une pauvreté monstrueuse et comme à son habitude, il avait fallu quelques jours à Brooke pour se remettre de ses émotions et reprendre un rythme de vie normal. C’était son rituel, sa façon à elle de remettre les pieds dans sa réalité, de se remettre du décalage horaire et de reprendre son rythme. Deux ou trois jours, puis elle reprenait la route de l’hôpital, retrouvait les siens.

C’était d’ailleurs le programme prévu pour aujourd’hui ; retrouver les siens. Du moins, en partie. Brooklynn avait l’intention d’aller rendre visite à l’une de ses sœurs, Lynn, et par la même occasion, à son filleul. Elle aurait l’occasion de retrouver les autres membres de sa fratrie un peu plus tard. N’allez pas croire en une quelconque préférence, Brooke aimait ses frères et sœurs autant les uns que les autres, mais il était indéniable qu’un lien plus particulier l’unissait à Lynn depuis qu’elle l’avait aidée à se sortir de la situation délicate dans laquelle l’aînée s’était empêtrée avec son ex petit-ami. La cadette avait ensuite demandé à Brooke de devenir la marraine de son fils et depuis, ils étaient généralement les premiers à qui elle allait rendre une visite lors de ses retours en ville. Peut-être irait-elle rendre visite à Memphis en faisait un détour par son restaurant en fin de journée... En réalité, tout n’était pas encore clairement planifié. Toujours est-il que dès le réveil, la brune avala un café, sauta dans la douche, enfila la première tenue qui lui passait sous la main puis prit la direction de West Tree Hill, là où vivait sa sœur. Arrivée à la porte, elle y frappa quelques coups et n’eut pas à attendre bien longtemps avant que la bâtant ne s’ouvre et qu’une petite tête brune ne lui fonce dessus. Un large sourire éclaira le visage de Brooke qui enroula ses bras autour du corps d’Arthur. « Il faut que tu arrêtes de grandir toi, tu vas bientôt me dépasser ! » Le garçon avait encore un peu de marge avant de devenir plus grand que la jeune femme, mais définitivement, en six mois, les enfants pouvaient changer énormément. L’infirmière releva la tête pour adresser un nouveau sourire en direction de sa sœur puis se détacha d’Arthur pour enfin saluer sa cadette comme il se devait. Elle la serra un instant dans ses bras avant de reprendre sa place initiale. « Comment ça va ici ? » demanda-t-elle finalement, même si à première vue, tout semblait aller bien.

HJ:

faut pas respirer la compote, ça fait tousser. - w. @brooklyn greenshaw

Assise dans un confortable fauteuil de la véranda de sa maison, Lynn savoure son café du matin, observant son jardin et le soleil qui se lève. Son petit rituel matinal quand elle ne travaille pas, et qu'elle aime tout particulièrement. Seule, un livre entre ses doigts, elle prend son temps. Elle profite. Jusqu'à ce qu'Arthur fasse son apparition, la tête encore ensommeillée, prêt pour une nouvelle journée d'aventures: une promenade matinale dans le parc, à vélo pour le petit garçon, en petite foulée pour sa mère, puis un repas cuisiné ensemble ainsi qu'un gâteau. Cuisine pendant laquelle, alors qu'ils nettoient après avoir enfourné le gâteau, la mère et le fils entendent toquer à la porte d'entrée. Surprise, Lynn échange un rapide regard avec Arthur, avant que celui-ci ne se rue vers l'entrée pour ouvrir la porte.

- Doucement Arthur !

Ne peut-elle s'empêcher de clamer, tout en s'essuyant les mains avant de rejoindre son petit bébé, qui n'est plus si petit. Et qui crie de joie juste avant que sa mère ne le rejoigne. Un cri de joie dont Lynn comprend l'origine en voyant sa grande soeur, Brooklyn, sur le pas de la porte.

- Oh Brook !

Un grand sourire sur les lèvres, le bonheur de voir son aînée se lit sur le visage de la Greenshaw, qui lâche rapidement un rire en entendant Brooklyn.

- Si seulement !

Ne peut-elle s'empêcher de s'exclamer, en réponse aux paroles de sa soeur. Son fils grandit trop vite, oh que oui... Des fois, elle rêve de figer le temps pour savourer un peu plus ces moments avec Arthur, et faire durer plus longtemps son enfance. En tout cas la remarque déclenche les rires d'Arthur, tandis que les deux soeurs en viennent à se serrer dans les bras l'une de l'autre, dans une étreinte chaleureuse et remplie d'amour.

- Comme je suis heureuse de te voir.

Murmure Lynn, profitant de l'instant. Puis, les deux Greenshaw se séparent, et s'observent, tandis que le garçonnet pousse la porte d'entrée pour la fermer.

- Tout va très bien ! On est en pleine forme, et comme tu l'as remarqué, Arthur continue de grandir un peu plus chaque jour. Et toi, alors ? Comment tu vas ? Depuis quand tu es rentrée ?

Tout en parlant, la jeune femme saisit le bras de sa soeur pour l'entraîner jusqu'au salon, où elles pourront s'installer confortablement.

- Ca me fait tellement plaisir de te voir !