Une nuit passée aux urgences après son accident de vélo. La nuit avait été longue, il y avait des cas plus importants que le sien, un homme qui venait de faire une crise cardiaque, une femme qui pleurait toutes les larmes de son corps, tellement que les infirmiers avaient dû l’emmener et l’endormir pour qu’elle se calme, une femme au ventre bien rond qui était arrivée pour accoucher de son premier enfant, et puis Caden qui attendait dans un coin de la pièce, la tête posée sur le distributeur de boissons fraiches qui ne semblaient pas si fraiches que ça. La chaleur était lourde, moite en ce mois d’aout, mais ça ne l’avait jamais dérangé. Quand finalement un infirmier était arrivé dans sa direction, c’était pour lui indiquer une chaise roulante sur laquelle il devait prendre place pour aller passer des radios. Sa chute avait probablement cassé son bras gauche, c’était en tous cas ce que les secouristes lui avaient dit dans l’ambulance. Son vélo avait été emporté par la jeune femme qui avait appelé l’ambulance pour lui, elle avait été d’une grande aide. Caden avait raconté les multiples incidents du jour à l’infirmier, qui avait bien rigolé. Apparemment, il était le patient le plus drôle et le plus agréable de la soirée. Il fallait dire que l’homme à la crise cardiaque ne parlait pas beaucoup en arrivant et la femme enceinte, c’était plutôt des hurlements.

Deux jours plus tard, il était bel et bien de retour à la maison, un plâtre sur son bras gauche, qui pourrait être enlevé dans deux ou trois semaines en fonction de l’évolution de la situation. La cassure n’était pas très grave, mais suffisamment pour devoir être stabilisée. Le problème, c’est que Caden était en plein dans les travaux de rénovation de sa nouvelle maison juste avant d’avoir son accident. Son travail pour le journal, il pouvait continuer à le faire grâce à son fantastique bras droit, mais les travaux, c’était beaucoup plus compliqué. Ses sœurs passaient régulièrement depuis deux jours histoire de lui donner un coup de main, mais il n’allait pas les empêcher de vivre trop longtemps. Alors ce matin, en se levant, il avait eu l’idée d’envoyer un texto à Magnolia, car il ne doutait pas que, si elle le pouvait, elle viendrait lui donner un peu d’aide nécessaire. Il voulait absolument finir de mettre la deuxième couche de couleur dans sa pièce de vie, beaucoup plus agréable, afin de pouvoir accrocher les éléments de décoration chinés par Neela.
Un texto, une réponse positive, Caden fut rassuré de ne pas devoir se forcer à achever ça tout seul. Il l’avait prévenue, prendre une tenue qu’elle pouvait salir, et il l’avait remerciée mille fois. Avec son bras en écharpe, il ne pouvait pas faire grand-chose mais il avait tout de même tenu à préparer une lasagne. C’était de l’assemblage, il avait de la sauce prête, de la pâte à lasagnes et même quelques tranches de courgettes à glisser dedans. Il avait mis le plat dans le four et n’aurait plus qu’à l’allumer quand ils auraient faim. Il n’allait tout de même pas inviter Magnolia chez lui sans lui offrir un repas digne de ce nom. De l’eau fraiche dans le frigo, il était paré pour l’accueillir, et d’ailleurs elle arrivait. Caden se dirigea vers la porte d’entrée et l’ouvrit, un sourire aux lèvres :

Salut toi ! Si tu savais comme je suis content de te voir !

Elle n’était bien sûr pas encore au courant de la raison de la présence de son plâtre, mais Caden n’allait pas manquer de lui raconter ses formidables péripéties et combien il avait eu l’air idiot ce jour-là. Il s’en voulait encore d’avoir fait cette foutue roue arrière, signe qu’il devait trop vieux pour ce genre de conneries.

@Magnolia Walker

Montée de stress en observant cette liste de choses à faire qui n’en finit plus. J’aime les listes, j’aime que ce soit ordonner et surtout j’aime les cocher une fois finie. Mais cette foutue liste j’ai l’impression qu’elle se rallonge alors que j’essaie de rayer des lignes. Comment ça se fait ? je l’observe comme si c’était le diable en personne, elle me rend folle. « Maman ? si tu fais cette tête, Jay ne t’épousera pas finalement. » je relève la tête pour observer ma fille avec un sourire mais une lueur inquiète tout de même dans le fond de son regard. « N’écoute pas ta fille, je t’épouserais peu importe ta tête. » il se penche vers moi et je tends les lèvres parce que je pense qu’il veut m’embrasser avant de partir mais il se stoppe dans son geste et fais la moue. « Merde t’as raison Ambre, je vais peut-être y réfléchir à deux fois. » je lève le poing pour frapper son épaule. « Très drôle tous les deux. » mais ça résoudrait cette histoire de liste de merde au moins. Mince. Je ne devrais peut-être pas penser ça ? je soupire. « Je suis désolée, je regardais toutes les choses qu’il me restait à faire, j’ai l’impression que je ne serais jamais prête à temps. » Ambre se penche par-dessus mon épaule pour observer la liste à son tour. « On n’a pas engagé une wedding planneuse pour ça ? » je lui offre une grimace alors que ma fille rit à côté. « Comme si elle allait lui laisser la possibilité de faire quelque chose. C’est sûrement la femme la mieux payer pour que ce soit maman qui fasse tout. » je fais la moue. « Non, c’est faux, elle m’aide beaucoup » ils rient tous les deux comme des baleines, des fois le fait qu’ils s’entendent si bien m’horripile. Comme là maintenant. Mon téléphone sonne et me déconcentre pour leur répondre à ces deux andouilles. Je souris en voyant le nom affiché sur mon écran et m’empresse de répondre positivement à cette demande. Ça me changera les idées, sûrement mieux que de rester ici à me prendre la tête alors que ces deux-là ne font rien pour me rassurer. Peut-être que je devrais kidnapper Caden et lui faire cocher quelques trucs de ma liste ? non. Je vais aller l’aider dans sa peinture, et je passerais une journée sans penser à ce mariage. J’ai l’impression de ne penser qu’à ça, du matin au soir, quoique je fasse je réfléchis à quelque chose concernant cette journée. « Qui est-ce ? » je verrouille mon téléphone et leur tire la langue. « Quelqu’un qui ne moquera pas de moi. » bon ça ce n’est pas réellement vrai, je suis presque certaine que Caden s’en donnerais à cœur joie pour les soutenir dans leur moquerie. Ambre s’installe derrière moi et m’entoure de ses bras, ce qui m’arrache un sourire. « Laisse-moi t’aider maman. Donne-moi quelques-unes de tes tâches à faire si tu veux. Je suis en vacances, je peux t’accompagner où tu veux. » « Pas aujourd’hui du coup je ne peux pas. Mais demain je te prends au mot jeune fille ! » « Parfait, comme ça je peux retrouver Jess et Ethan et passer la journée avec eux. » je hausse un sourcil, elle ne devait pas m’accompagner où je voulais il y a quelques secondes ? « J’aurais annulé maman, promis. » j’ai un petit rire et secoue la tête. C’est ça oui. Je finis mon café et me lève. « Je vais chez Caden, il a besoin d’aide pour de la peinture. » Jay hoche la tête et j’embrasse sa joue avant d’aller me préparer. Une douche, une tenue qui ne craint pas plus tard et me voilà prête. Je redescends et passe par la cuisine où je les entends se chamailler pour je ne sais quoi. « A plus tard vous deux, ne faites pas de bêtises ! » un baiser pour Jay et sur le front de ma fille, me voilà partie.

Je sonne chez mon ami alors j’ai garé ma voiture près de la sienne, mon sourire se dessine sur mon visage alors qu’il ouvre la porte, toujours ravie de le voir. « Salut… » je baisse les yeux sur son bras alors que je vais pour lui répondre. « Bah qu’est-ce qui t’es arrivé ? » j’oublie de lui rendre la politesse, alors que moi aussi je suis très contente de le voir. Mais je comprends encore mieux l’appel à l’aide du coup. « Je ne suis pas peintre, mais j’ai de l’énergie à revendre ! tu m’as sauvée de la folie. Je vais devenir une mariée complètement barjot. Je ne tiendrais peut-être pas jusqu’au jour J. » je lui explique en riant alors qu’il y a encore une demi-heure ça ne me faisait pas bien rire tout ça dans ma cuisine. J’entre à sa suite et dépose mon sac dans un endroit qui ne craint pas je pense, je tape dans mes mains. « Alors, on commence par où ? » je sais qu’il fait des travaux, mais pas où il en est exactement…

@Caden Rickards

Faire appel à Magnolia était probablement la meilleure idée qu’il ait pu avoir, car non seulement il ne doutait pas de son courage et de sa détermination à terminer une tâche et à le faire correctement, mais en plus il allait passer une bonne après-midi puisqu’elle était toujours de très bonne compagnie. Cela se vérifia tout de suite lorsqu’il ouvrit la porte sur le sourire étincelant de la jeune femme. L’avantage avec Magnolia, c’est qu’elle était naturellement lumineuse, l’une de ces personnes qui pouvaient amener le soleil dans une pièce dès qu’elles y entraient, et c’était tout à fait ce dont Caden avait besoin aujourd’hui au vu de son état. Une étreinte pour la jeune femme qui le saluait et qui s’inquiéta aussitôt de l’état de son bras. Cela pouvait faire peur de prime abord mais heureusement, la situation du journaliste n’était pas si grave que ça. Il avait cependant vraiment hâte de se débarrasser de ce plâtre du diable pour en revenir à une simple écharpe, qui serait beaucoup plus simple à gérer au quotidien.

Oh, un petit incident de rien du tout. J’ai voulu faire le malin sur mon vélo et montrer que j’avais encore vingt ans, sauf que j’en ai quarante. Donc je me suis ramassé la gueule par terre. Mon vélo n’a rien, mon bras par contre…

Il préférait clairement se moquer de lui-même avant que les autres ne puissent le faire, alors il plaisantait de bon cœur sur l’incident de vélo qui lui avait valu ce bon vieux plâtre. Il ne doutait pas que Magnolia serait la première à se moquer de lui mais ils étaient comme ça entre eux, depuis que leur amitié avait pris ce tournant inattendu. La jeune femme entra dans la nouvelle maison de Caden et elle lui fit part de son sauvetage éclair, et du fait qu’elle risquait bien de devenir barjo. Il éclata de rire avant de lui rétorquer :

Oh pardon, tu te croyais saine d’esprit avant ? Bien sûr, mais ravi de pouvoir aider quand je le peux !

Il lui sourit en lui tirant gentiment la langue avant de la faire pénétrer dans la pièce la plus bordélique de la maison actuellement, c’est-à-dire la salle à manger. Cette pièce était assez terne et sans vie quand Caden avait emménagé et il s’était promis que ça serait la deuxième pièce qu’il rafraichirait, après le salon. Cet endroit était très lumineux et prometteur, il avait envie d’apporter une couleur chaude sur les murs, il avait opté pour du taupe et un bleu profond dont la vendeuse au magasin de bricolage avait vanté les mérites. Il devait reconnaitre que comme ça, ça ne lui disait trop rien mais il ne doutait pas que le résultat final lui plairait. Une fois entrés dans la salle à manger, complètement débarrassée pour l’occasion, il montra les murs et le sol recouvert d’un plastique pour éviter d’abimer le parquet.

Par ici, la salle à manger. J’avais déjà fait le salon avant mon accident mais cette pièce, avec ses baies vitrées, je voudrais que ça devienne le cœur de la maison et du coup, je veux la rafraichir et la rendre plus familiale. T’en penses quoi ?

Il lui montra les deux pots de peinture qui allaient bientôt revêtir les murs de la pièce, en espérant que ça soit suffisamment joli pour donner l’impression qu’il souhaitait. Mais Caden avait bon espoir, il avait demandé conseil à plusieurs personnes avant de se décider. Il avait maintenant besoin d’aide pour l’application.

Comment va monsieur le futur mari au fait ?

Caden n’était pas un grand fan, même s’il le connaissait à peine, mais d’après ce qu’il savait, ce n’était pas avec lui qu’il imaginait Magnolia. Après, chacun fait ce qu’il veut après tout.
 

@Magnolia Walker

Mon sourire se dessine alors que la porte s’ouvre sur Caden, ça fait un moment que l’on ne s’est pas vus et ça me fait réellement plaisir de passer du temps avec lui. Avec tout ce que j’ai à faire en ce moment, je pensais clairement le revoir que le jour du mariage, comme beaucoup de monde d’ailleurs. Mais il vient de me prouver que je peux me dégager du temps finalement. Je suis surprise par son bras alors c’est la première chose que je lui demande, mais du coup je comprends le besoin d’avoir un coup de main pour la peinture. Un bras en moins c’est tout de suite moins aisé des travaux. Il m’explique et je ne peux pas m’empêcher d’avoir un sourire moqueur… vingt ans hein ? c’est dans ces âges que l’ont s’est rencontrés et il s’en est passé des choses depuis. Donc ouais, on a plus vingt ans malheureusement. « C’est moche de vieillir. » je rajoute en riant un peu, comme si moi-même je n’étais pas touchée par ce phénomène. Alors qu’on a bien changé depuis presque vingt ans. « T’en a pour combien de temps ? » je peux bien me moquer mais il faut quand même que je sache ce qu’il en est. Même si l’on ne se voit pas tous les jours, même sûrement moins que ce que l’on aimerait, Caden compte pour moi et évidement s’il se blesse je m’inquièterais. (même si c’est lui l’idiot dans l’histoire.)

Je hausse un sourcil après sa réplique et n’attend pas long pour répondre comme lui : tirer la langue aussi. Presque quarante ans, c’est ça que l’on disait ? rien n’a vraiment changé finalement. Et comme Ambre et Jay, Caden n’en loupe pas une pour se moquer de moi ais le contraire aurait été décevant. « T’as raison. Bon bah pire quand même au moins non ? » je ne suis pas déjà folle à ce point-là non ? peut-être que si en fait… et personne ne prévient ? on ne peut faire confiance à personne, c’est fou.  Je le suis à l’intérieur de la maison, je ne suis venue qu’une seule fois depuis qu’il a acheté la maison il me semble. Quand je dis que l’on ne prend jamais le temps de passer du temps ensemble… bon, je mens un peu. La dernière fois on est sortis au lieu d’être chez l’un ou l’autre et je crois que la fois d’avant il est venu dîner à la maison. C’est vide, bien mieux pour faire de la peinture mais ça me rassure avec trois bras je ne sais pas comment on aurait fait pour déplacer des meubles. Je n’avais pas pensé à ça avant de voir son salon vide et plein de plastique. Le cœur de la maison… et je comprends tout à fait pour ça. J’observe la pièce avec un sourire en me souvenant que j’avais hâte de voir ce qu’il allait en faire parce qu’elle offrait une vue incroyable et un potentiel complètement dingue. « Je suis totalement d’accord. Tu as choisi quelle couleur du coup ? » peut-être blanc ? pour rester simple et rafraichir. Mais étrangement, venant de sa part j’ai comme l’impression qu’il va nous sortir une couleur pour faire ressortir la puissance de cette pièce. J’ai finalement hâte de finir et voir comment il va agencer tout ça.  Je me rapproche du matériel qu’il nous a sorti, parfait. Je retire mon sweat, je vais l’accrocher dans le couloir avant de revenir dans la pièce avec un sourire alors qu’il me parle de Jay. « Il va bien. Il ne stresse pas lui, donc il ne va pas devenir complètement fou. » j’explique alors que je secoue la tête. Il se repose sur la wedding planneuse, comme il faudrait que je le fasse aussi mais j’aime mettre la main à la pâte. Et contrôler aussi, faut bien l’avouer. Mais jamais ne le dirais à voix haute à Jay et Ambre, hors de question. « Et toi ? comment ça se passe avec… mh. Dani ? » j’hésite à dire le mot divorce donc je préfère utiliser son prénom. Comment on aurait pu se douter que l’on finirait ainsi après tout ce temps ? je veux dire, il a été un de mes amours de jeunesse et le voilà sur le point de divorcer alors que je vais bientôt me marier. Lorsque l’on se baladait encore main dans la main je n’aurais jamais imaginé ça comme ça. Bon, je n’aurais pas imaginé non plus finir ma vie avec lui… ni avec Jay ceci dit. Mais celui qui hante mes pensées depuis toutes ces années ne daignent pas me voir comme je le fais, alors il faut bien avancer n’est-ce pas ? c’est ce que me répète mes amies depuis des années en tout cas…

@Caden Rickards

Il savait que la situation la ferait hurler de rire. Bon, elle n’avait pas réellement hurler, ce qui était bon pour l’égo de Caden à proprement parler. Mais il se doutait qu’elle en avait probablement envie, parce qu’ils étaient comme ça, ils se moquaient gentiment l’un de l’autre et c’était leur quotidien. Ils avaient beau ne pas se voir tous les jours, quand ils se voyaient, c’était comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, l’amitié quoi. Alors elle se moquait autant que lui pouvait se moquer de lui-même. Mais il voyait surtout que dans ses yeux, il y avait une forme d’inquiétude, une inquiétude par rapport à son accident, par rapport à l’état de son bras aussi. Il aurait voulu l’oublier son bras, mais difficile d’oublier un truc qui pèse une tonne. Il posa les yeux sur le plâtre qui recouvrait son bras gauche, heureusement pas son bras dominant, il pouvait encore pratiquer toutes sortes d’activités, et inutile de demander quoi, ça reste son jardin secret. Il haussa une épaule et répondit :

Environ quatre semaines d’après le médecin, puis ça sera radios et on verra, je devrais peut-être encore le garder en écharpe une semaine ou deux après. Autrement dit, ça va être long.

Apparemment, il n’y avait pas que Caden qui taquinait Magnolia pour le moment. Il fallait dire qu’un mariage à l’horizon, ça aurait le don de rendre tout le monde complètement fou. Bien qu’il faille reconnaitre que la jeune femme n’avait jamais brillé par son côté sain d’esprit mais elle avait un sourire agréable, ça donnait le change.

Allez, on va dire ça.

Il lui sourit largement avant de se concentrer sur la mission du jour, à savoir la décoration intérieure et en particulier la peinture de la pièce principale. Cette pièce, il l’avait visualisée terminée dans sa tête, il avait vraiment hâte d’en faire quelque chose de beaucoup plus élégant, les murs blancs avaient le don de le rendre complètement fou. Pour le moment, le blanc et le plastique au sol ne donnaient pas particulièrement envie mais il ne doutait pas que la pièce pouvait avoir un potentiel de folie. Il avait préparé tout le matériel dans un coin de la pièce et répondit maintenant à l’interrogation de Magnolia sur les couleurs choisies :

Après de nombreuses discussions sur les couleurs à la mode et les choses qui pouvaient rendre la pièce jolie, on a opté avec ma copine la responsable de boutique pour un mur blanc, un mur taupe et un mur d’un bleu un peu profond pour donner de la profondeur justement. Regarde si tu veux, les couleurs sont dans la brouette là, plus facile pour transporter.

Il sourit tout en se dirigeant vers la brouette. Il demanda au passage des nouvelles de Jay, le fiancé de Magnolia, qui apparemment ne se stressait pas du tout pour le mariage. Il éclata de rire avant d’ajouter :

Garde à l’esprit que c’est un homme, on ne se soucie pas de ce genre de choses nous.

Surtout avec un wedding planner. Alors que Caden préparait tant bien que mal le matériel nécessaire, Magnolia aborda le sujet de Dani. Il se pinça les lèvres avant de répondre :

Ca… se passe. La procédure de divorce est toujours en cours, je revois mon avocate dans quelques jours. Ca se finalise.

Un sujet qu’il n’aimait pas trop aborder, il se sentait comme un perdant, l’impression du plus gros échec de sa vie s’était ancrée en lui. Mais il ne pouvait plus rien y faire. Alors qu'il préparait le matériel, Caden en profitait pour chercher son téléphone portable. Il avait déjà regardé dans la cuisine et il arpentait la pièce de vie, mais sans succès. Le journaliste se tourna vers Magnolia et lui glissa :

Je reviens tout de suite.

Il partit vers la salle de bain, s’enferma pour la petite commission, mais alors qu’il se débattait avec son bras pas très coopératif, son téléphone valsa dans la cuvette des toilettes. Mince, il devait être dans la poche de son short depuis tout ce temps. Catastrophé étant donné qu’il s’agissait de son outil de travail principal, Caden tenta de le rattraper et tira le petit appareil trempé. Mince, qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire ? Il sortit des toilettes en tenant l’objet du bout des doigts et déclara :

J’étais en train d’imaginer le superbe papier-peint baobab que Neela veut mettre dans mes toilettes, hors de question d’ailleurs, quand celui-ci s’est fait une glissade dans la cuvette. T’as pas un remède contre la noyade de téléphone ?

Il avait entendu parler du riz, mais est-ce que ça marchait ?

 

@Magnolia Walker

Notre relation a changé il y a quelques années, toujours pour les mêmes raisons, comment pourrais-je le blâmer alors que ce n’était que la vérité? J’étais encore dans le déni il y a vingt ans, mais aujourd’hui je me rends compte d’à quel point je me mentais à moi-même. Aujourd’hui, c’est différent. Je suis au courant mais je passe à autre chose, comme une grande. Enfin… après toutes ces années j’imagine que je n’ai pas forcément le choix. Quoiqu’il en soit, avec Caden une amitié est ressortie de notre relation, c’est un de rares hommes avec qui j’étais, qui a compris et qui ne m’a pas tourné le dos. Depuis, on est amis. Avec des creux puisque l’on a tout les deux notre vie de notre côté, il est parti pendant un moment. Mais au final, j’ai l’impression qu’à chaque fois que l’on se voit finalement, rien a changé. Une fois rassurée que tout va bien, je m’autorise un nouveau rire alors qu’il me raconte ses aventures. « Profite-en pour te reposer. » comme s’il connaissait ce mot tu sais. J’ai un sourire et lève les yeux au ciel, bien sûr qu’il ne le fera jamais. Je devrais déjà être ravie qu’il me demande de venir l’aider tu me diras, au moins je vais essayer à ce qu’il ne force pas trop sur son bras. « Si tu as besoin, je suis là hein? Et pas que pour faire des travaux Caden. » je lui précise. Il a trouvé mon numéro pour l’aider avec de la peinture, il le trouvera bien s’il a besoin pour des courses ou autre chose, non?
Je le suis donc jusqu’à la pièce dont on s’occupe aujourd’hui. Nous et nos trois bras finalement. Ça risque d’être folklo, c’est moi qui vous le dit. Je l’écoute en observant les murs pour tenter de m’imaginer les couleurs dont il me parle dessus et hoche la tête. En vrai ça peut être sympa. Le bleu va donner une autre dimension à la pièce et je pense que ça peut donner vraiment quelque chose de cool. Surtout avec la vue qu’il peut avoir dans cette baie vitrée. « Parfait!! J’ai hâte de voir le résultat. » j’attrape un pot dans la brouette qu’il m’a indiqué. « Elle t’a dit qu’il fallait commencer par une couleur en particulier ta super copine?  » peut-être le bleu pour corriger avec le blanc s’il faut? À moins que ça se voit trop et plutôt le contraire? Merde. Je ne suis pas peintre moi, j’en ai aucune fucking idée. Je lui parle de Jay et du fait qu’il ne stresse pas autant que moi pour le mariage. Je savais que l’on ne réagirait pas de la même façon et je sais qu’il m’aide du mieux qu’il peut, mais c’est clair qu’il n’est pas rongé par le stress lui. Un homme donc, me confirme Caden. J’imagine qu’il a fait la même chose pour son propre mariage… je n’en ai pas les mêmes souvenirs. Mais en même temps en tant qu’invité tu n’as jamais le même ressenti de toute façon. J’en profite pour l’interroger à son tour sur Dani’, même si évidement ce n’est pas la même nouvelle. Je passe ma main dans son dos avec un sourire qui se veut rassurant. « J’espère que tout ira bien alors. Et je le répète, mais si tu as besoin, je suis là. » même en plein préparatifs de mariage je sais être là pour mes amis. Je hoche la tête alors qu’il s’éclipse, je me penche vers un pot de peinture, la couleur qu’il m’a dit de faire en premier. Je me démène pour l’ouvrir, go les muscles Nolia bordel. Un sourire de vainqueur se dessine sur mes lèvres alors que j’entends le ploc du couvercle qui se détache. Yes! Je me sers comme si j’étais chez moi et prend le bout de bois pour remuer la peinture, il me semble que j’ai vu ça quelque part… à moins que ce ne soit juste pour faire genre? Possible. Mais j’aime l’effet en tout cas. Je hausse un sourcil en tournant la tête vers Caden et un sourire moqueur. « Un baobab? D’où est-ce que ta sœur tient cette idée? » je demande sans réussir à empêcher un rire de s’échapper d’entre mes lèvres. Oups? J’espère qu’elle a le pouvoir de lui tenir tête, je veux un fucking baobab sur le mur des chiottes bordel!! Je baisse les yeux sur son téléphone entre ses doigts et grimace, merde ça c’est vraiment relou. « Mmmh. Bah déjà, essaie de l’essuyer un maximum, enlève la coque et tout ce que tu peux et laisse-le debout pour tenter de faire couler le plus d’eau. Ensuite, tu peux le plonger dans le gel anti-humidité, tu sais qu’il y a dans les fringues ou autres? Enfin… faut en avoir sous la main quoi. » j’ai vu cette astuce, sûrement sur les réseaux, depuis j’essaie d’en avoir de côté pour ce genre de cas de figure. Est-ce que j’en ai eu besoin? Pas encore. Et aujourd’hui que j’aurais pu faire la maline, on est même pas à la maison. Nul. « Je peux aller en chercher chez moi si tu veux… » je lui propose tout de même. « Sinon, la bonne vieille méthode du riz hein. » il doit bien avoir ça quelque part cette fois. Je montre le mur du doigt, pour être sûre. « Je commence bien par celui-ci? » je lui montre mon pinceau ensuite avec un sourire fier, prête à dégainer et le plonger dans la peinture pour commencer les travaux.

@Caden Rickards

Se reposer, ça ne faisait pas réellement partie du vocabulaire de Caden, et pourtant en tant que journaliste, il en avait du vocabulaire. Il soupçonnait depuis quelques années maintenant qu’il souffrait d’hyperactivité, sauf que lorsque lui était à l’école, ce n’était pas le genre de choses que l’on diagnostiquait chez les enfants. On disait simplement aux parents qu’ils avaient beaucoup de chance d’avoir un petit garçon curieux de tout, qui ne cessait jamais de se mettre en activité et qui adorait faire du sport. Le rêve de chaque parent, et aujourd’hui il semblerait que ça soit devenu le cauchemar de certains. Caden ne s’ennuyait que rarement quand il était enfant car il était toujours occupé à faire quelque chose. Bon le soir, il était apparemment compliqué de le mettre au lit mais il bougeait tellement la journée que dès que sa tête frôlait l’oreiller, il tombait dans les bras de Morphée instantanément.

Me reposer… Si seulement j’arrivais à faire ça.

Mais son cerveau turbinait trop à Caden, il pensait à des milliers de choses, il pensait au journal et à tout ce qu’il allait être incapable de faire, il pensait à son mariage qui volait en éclats, il pensait aux travaux qu’il avait entamé dans cette maison pour la rendre à son gout et qu’il allait devoir mettre sur pause. Heureusement, il avait de bons amis, Magnolia en faisait définitivement partie. Elle était de ces personnes qui ne le lâchaient pas, jamais, et il avait bien besoin de ce genre de personnes dans sa vie pour le moment. Le divorce le touchait plus qu’il ne voulait bien l’admettre.

Je sais ouais, ça va aller. Mais merci.

Il n’avait jamais eu besoin de demander de l’aide Caden. D’habitude, c’était plutôt lui qui aidait les autres, il n’avait pas besoin d’aide la plupart du temps. Mais il fallait reconnaitre que cette fois, il était paumé. Il avait déjà dû se résoudre à demander de l’aide à la super vendeuse de la boutique de peintures. Il n’avait jamais dû faire ça lui, la peinture et le bricolage ne faisaient pas partie de ses sujets de prédilection. Pas qu’il était mauvais, il n’était juste pas très débrouillard, et clairement pas doué pour associer les couleurs. Si on lui pose la question, jamais de la vie il ne mettrait du bleu avec du taupe, mais force était de constater que ça ne choquait que lui. Lorsque Magnolia lui demanda dans quel ordre elle devait mettre les couleurs, Caden leva le doigt en signe de victoire et lui répondit :

Oui ! Elle m’a dit que je devais commencer par le bleu, en protégeant le blanc avec une bande autocollante assez épaisse. Et regarde, comme je suis incroyable et incapable de tenir en place, j’ai fait ça cette nuit… à trois heures. J’arrivais pas à dormir.

Haussement d’épaules. Ben ouais, hyperactif on vous dit. Bref, la discussion dériva rapidement sur le baobab que Neela voulait qu’il foute sur le mur des toilettes. Hors de question, plutôt crever, il voulait de la sobriété lui, pas des baobabs géants dans ses chiottes.

J’en sais rien, ça fait longtemps que je cherche plus à savoir ce qui passe par la tête de Neela tu sais.

Il éclata de rire avant de devoir se rendre aux toilettes. Avec son bras, rien n’était simple, et du coup quand il avait balancé son téléphone dans la cuvette sans le faire exprès, il lui avait fallu quelques minutes pour le récupérer. Minutes précieuses qui avaient probablement noyé l’appareil, mais il avait de l’espoir. En sortant, il avait tout de suite fait appel au joker magique, à savoir Magnolia et ses bonnes idées. S’il n’avait pas de ce fameux gel, le riz, il en avait à profusion.

Non mais t’inquiètes, je vais tester la méthode du riz. Je fais le foutre debout d’abord et puis essayer de lui faire prendre un bain de riz. Mais soyons clairs, la chose est ruinée hein ?

Fais chier, c’était le cas de le dire d’ailleurs. En tous cas, loin de trop s’inquiéter pour l’appareil, Magnolia prenait sa mission de peintre très à cœur, et Caden lui en était reconnaissant.

Ouais, on commence bien par-là. T’as une folle allure avec le pinceau et le matos. J’adore. Comment ça s’appelle cette émission où des gens qui n’y connaissent rien viennent retaper des maisons déjà ? Tu devrais passer le casting, ça t’irait follement bien !

Il rigolait mais bon sang, il lui revaudrait ça à tous les coups !

@Magnolia Walker

Je roule des yeux, tu m’étonnes qu’il ne sait pas faire! Je devrais sûrement le frapper pour le remettre à sa place, mais je sais que ça ne changera rien. Et puis, que puis-je lui dire alors que j’ai du mal à lâcher les préparatifs du mariage? Je veux que ce soit tellement parfait que je vérifie tout au moins cinquante fois et ça me prend encore plus de temps finalement. Mais je sais que Caden a du mal avec l’idée de se poser complètement, mais avec un bras en moins, il pourrait faire un effort tout de même. Mais aujourd’hui je suis là, donc je vais l’aider un maximum pour éviter qu’il ait à forcer sur son bras. On sait tous que ça cicatrice mieux avec du repos, tous sauf Caden apparemment. Je hoche la tête, que dire de plus? Il sait que je suis là pour lui mais je ne veux pas m’imposer. S’il a besoin il saura où me trouver mais d’ici là je ne peux rien faire de plus. Je me doute qu’un divorce ne peut se passer sans laisser des marques ou se faire facilement. Surtout quand on sait que ce n’est pas l’erreur d’un des deux qui les a conduit à cette situation, mais personne ne se bat. Et c’est vraiment triste. Il mérite d’être heureux et ça me frustre de le voir dans cette situation sans pouvoir l’aider. Alors je change de sujet, un truc que je peux gérer, enfin presque. Je souris alors que je vois combien il est fier de pouvoir me répondre. « Incroyable, c’est vraiment le mot. » je me moque gentiment. Mais c’est vrai que c’est parfait qu’il s’en soit déjà occupé, même si j’espère que son bras n’a pas trop souffert. Trois heures du matin… évidement. Il n’y a rien d’autre à faire à cette heure-ci. « Mais comme ça on va pouvoir commencer directement, donc merci. » je ris alors qu’il parle de sa sœur. Moi j’adore cette idée de baobab mais je comprends pourquoi il dit ça. Peut-être que ce serait mes toilettes, je n’aimerais pas autant. Je ris avec lui alors qu’il s’éloigne, je parle plus fort pour qu’il m’entende jusqu’au bout. « En tout cas, je vais la soutenir jusqu’au bout pour cette idée merveilleuse!! » j’en profite pour ouvrir le pot et remuer la peinture. Je sors ce dont j’ai besoin, un rouleau et ce truc… je ne sais même pas comment ça s’appelle mais pour retirer l’excédent de peinture quand on fait rouler le rouleau dessus… woaw. Caden devrait avoir peur de me demander de l’aide en fait. Je sursaute alors qu’il revient, j’ai l’impression d’être prise sur le fait alors que je me moque juste mentalement. Quelle idiote. Je regarde son téléphone et grimace, il y a peut-être encore un peu de chance de le sauver non? « Il n’est pas rester longtemps dans l’eau, peut-être que tu peux en faire quelque chose encore mais je n’y crois pas trop ouais. » j’espère qu’acheter un nouveau téléphone était dans ses projets futurs au moins parce qu’on dirait qu’il ne va pas avoir trop le choix. Sauf si l’eau n’a pas eu le temps d’abimer grand-chose, une chance encore on a dit.
Je baisse les yeux sur ma dégaine et hausse un sourcil alors que je le regarde à nouveau. « Je sais que tu te moque oui, mais c’est la jalousie qui sort voilà tout. » j’explique en riant et faisant la maline, comme si je défilé dans son salon. C’est vrai quoi, on voit clairement que je pourrais aller rejoindre les mannequins sur le podium comme ça. « « Fais-le toi même »? Aucune idée, je ne regarde pas vraiment ce genre d’émission… mais fais y moi penser. » je secoue la tête et plonge mon pinceau dans la peinture bleu, j’utilise donc ce rameau truc pour en retirer le surplus de peinture, autant essayer au maximum de ne pas faire de coulure. Ouais, j’essaie de tout donner, je ne voudrais pas qu’il soit déçu d’avoir fait appelle à moi non plus. « Le bleu est magnifique, ça va être trop beau. » une fois étalé sur un bout du mur on peut plus s’en rendre compte. Même s’il n’y a pas grand-chose de fait non plus. Je reprends de la peinture et remonte sur l’échelle, cette fois ça coule parce que j’ai oublier le bidule chouette. Oups. Pile poil sur Caden. Je me mord la lèvre, essaie de ne pas trop montrer ton amusement Nolia, essaie plus fort. « Oups? Désolée? » pas sûre que ça fonctionne beaucoup bizarrement… c’est plus fort que moi et j’éclate de rire alors que ça coule sur sa joue.

@Caden Rickards

Ce coup de main était précieux, et même s’il était accompagné de quelques moqueries gentillettes, il n’en était qu’encore plus agréable. Caden était bien souvent laissé seul dans l’immensité de sa nouvelle maison, et même si c’était une situation qu’il avait choisie, elle n’en restait pas moins difficile par moment. Il était seul depuis des années en réalité, depuis la mort de sa fille, sa femme ne lui parlait plus, mais au moins il y avait ne présence sous le même toit que lui, même si c’était une présence silencieuse. Aujourd’hui, il vivait réellement seul, et si parfois c’était un soulagement, parfois ça lui semblait également très difficile. Mais il savait que ce divorce ne serait au final que bénéfique pour lui, car ça lui permettrait d’avancer. Heureusement, le journaliste avait des amis formidables, des personnes dans sa vie qui le comprenaient et qui ne cherchaient pas nécessairement à le juger lui ou les décisions qu’il prenait pour sa vie. Magnolia n’avait jamais cherché à le critiquer pour avoir demandé le divorce, et il lui en serait éternellement reconnaissant. Lorsqu’ils parlèrent de sa sœur et de ses idées étranges en matière de décoration intérieure, la réaction de Magnolia ne le surprit guère.

Pourquoi je ne suis pas étonné que tu soutiennes ma sœur dans ses idées bizarres ?

Peut-être parce que Magnolia et Neela avaient à peu près le même âge mental, ce qui n’était pas nécessairement rassurant pour le pauvre Caden. Il éclata à nouveau de rire en imaginant ses toilettes tapissées d’un superbe baobab. Non, vraiment il n’y avait aucune chance que cela se produise. Mais ça il ne le révèlerait à personne, c’était son petit secret. Un autre secret qu’il aurait voulu garder, c’était son détour par les toilettes mais son téléphone en avait décidé autrement et il avait décidé de faire un petit plongeon directement dans la cuvette. Force était de constater que bien que Caden agisse tout de suite, il y avait peu de chances qu’il puisse retrouver son mode de fonctionnement normal. Il avait pris l’eau trop longtemps, et surtout la profondeur était trop importante. Bon, il se dirigea vers la cuisine pour prendre un plat dans lequel il versa du riz, puis son portable, mais il avait peu d’espoir sur l’issue positive des choses.

On va voir, je l’ai mis dans le riz, je vais l’y laisser pour la nuit, je jugerai la situation demain. J’ai toujours celui du boulot en dépannage mais à mon avis, je suis bon pour en acheter un nouveau.

La technologie et Caden, ça faisait dix. C’est surtout que ça ne l’intéressait pas réellement en fait. Il avait besoin de son ordinateur, de son téléphone aussi, mais il ne s’intéressait pas aux nouveautés dans ce domaine, ça le dépassait. Et puis aujourd’hui, ce qui l’intéressait surtout, c’était de faire la peinture de sa pièce de vie. Il avait donc remarqué la dégaine de Magnolia et ne put s’empêcher de faire une remarque dessus, qui fit sourire la jeune femme.

Oh tu sais, c’est vraiment pas une obligation. C’est pas comme si c’était une très bonne émission. Et souvent les décos sont horribles, c’est ce qui rend le truc plus drôle encore.

Magnolia était en train de déposer la première coucher de bleu et le moins que l’on puisse dire, c’est que la vendeuse n’avait pas menti, c’était canon. Caden se reculait pour admirer la couleur, qu’il trouvait à son gout. Ça allait être canon.

Pour une fois, la vendeuse n’a pas menti. C’est vraiment classe.

Il souriait et alors qu’il aidait Magnolia à préparer le mélange, voilà que la jeune femme reprit un peu de couleur qui lui tomba… directement sur la joue. Caden redressa la tête et ouvrit la bouche en mine choquée. La guerre était déclarée. Mais il allait commencer en douceur, pour éviter de l’abattre tout de suite. Il plongea son doigt dans la couleur bleue et dessina un bonhomme rieur dans le dos de la combinaison de la jeune femme.

Ah ben voilà, j’ai toujours dit que j’avais un don de styliste. C’est tout de suite beaucoup plus classe.

Bon, c’était pas tout ça mais ils avaient une pièce à finir là, et ils n’en étaient qu’au début !

@Magnolia Walker

Pourquoi n’est-il pas étonné ? alors là c’est une bonne question… tellement bonne que là tout de suite j’ai plusieurs réponses qui m’arrive. Parce qu’on s’entend bien ? parce qu’on a le même genre de délire ? parce que je suivrais n’importe qui dans n’importe quel plan si c’est pour le voir faire une moue dépitée ? je lui offre un grand sourire ravi. Effectivement j’ai tellement le choix que je ne sais même pas pourquoi réellement. Mais j’imagine qu’il me connaît assez maintenant pour le savoir. Mais oui, juste pour l’emmerder je me mettrais dans le camp adverse, alors qu’à côté de ça, je serais la première à le défendre bec et ongle si je sais qu’il a raison. J’imagine que c’est l’avantage et l’inconvénient d’être ami avec moi. « Alors là, vraiment aucune idée. » j’ironise avec un sourire amusé tout de même par tout ça. Mais vraiment ce baobab, ça me tente bien. Et si je prenais les coordonnées de Neela pour pousser la plaisanterie un peu plus loin ? peut-être finirait-il par nous tuer ? mais ce serait quand même bien drôle. Ce qui l’est moins, c’est quand il revient avec son téléphone qu’il a fait tomber dans les toilettes. Je hoche la tête à ce qu’il m’explique, le riz c’est certainement la meilleure solution effectivement. « Oui, t’as eu raison. Bah écoute tu verras demain et puis comme ça au moins t’es pas sans être joignable. » il n’est pas des plus à la page, donc ça me fait un peu rire des fois. Bon, faut dire que si je peux faire la maline c’est seulement grâce à Ambre, il y a tellement de chose qu’elle me montre et doit m’expliquer. Je me suis toujours cru un peu jeune et puis quand je l’entends parler je me rends compte d’à quel point je suis dans le déni de ce côté-là. Au moins Caden lui est au courant.

Je frappe dans mes mains, bon ce n’est pas tout mais faut s’y mettre à un moment quand même. Je plonge le pinceau et étale le premier coup en faisant mine de savoir m’y prendre, comme si ça j’avais fait ça toute ma vie, n’est-ce pas ? pas du tout. Mais ce n’est pas si désagréable que ça. Est-ce que je dis ça parce que c’est le premier coup de pinceau ? possible. « C’est clair ! ça va être incroyable Caden. Va falloir que tu m’invites plus souvent pour que je puisse venir profiter de ça. » je dis en riant alors que je plonge mon pinceau à nouveau dans la couleur quand je sens que je n’étale plus rien. Évidemment, je suis un boulet donc j’en fais tomber par terre. Bon ce qui me rassure c’est que Caden a tout protégé comme il faut donc rien ne craint en dessous. Sauf… Caden lui-même. Oups. Ça coule le long de sa joue et je dois me mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire directement. Qu’est-ce qu’il est beau avec ce bleu sur le visage, ça lui va bien au teint dis dont. Surtout avec sa tête de choqué là, c’est trop pour moi et je n’arrive pas plus longtemps à retenir mon rire. Je me retourne pour le voir me dessiner dessus, comme si ma salopette était une feuille blanche. « Ma tenue Gabana !! t’as pas honte ?! » je réplique faisant mine d’être choquée avant d’éclater de rire. « Tu me fatigue, je vais faire quoi avec ça sur le dos maintenant ! » mon pouce récupère de la peinture avant de lui faire un trait sur le front. « Te voilà comme Simba maintenant. Plus qu’à grandir pour être le roi de la jungle. Ou le roi des baobabs. » je rajoute avant de rire à nouveau. Dommage que je n’ai pas mon téléphone, je devrais immortaliser ce moment pour l’envoyer à Neela et que ça pèse dans la balance pour la décoration des toilettes.

@Caden Rickards

Au vu de son métier, Caden se devait d’être continuellement joignable, c’était pratiquement une obligation, alors il s’en voulait un peu d’avoir fait la bêtise pourtant bien connue du téléphone dans la poche arrière du pantalon et puis bim, dans la cuvette des toilettes. Il ne faisait jamais ce genre de conneries d’habitude, comme quoi il était sans doute particulièrement fatigué. Heureusement, la présence de Magnolia avait été salutaire puisque son téléphone était en train de faire un grand bain dans le riz basmati qu’il avait dans la cuisine. Un bain de qualité si vous voulez son avis mais quoi qu’il en soit, il sentait déjà qu’il allait devoir se séparer de son précieux appareil dès le lendemain. Le téléphone du journal lui servirait à être joignable, il se contenterait de prévenir les quelques personnes qui étaient susceptibles de l’appeler, à savoir la famille directe et éventuellement Daniela. Mais elle ne l’appelait qu’à de rares occasions, alors cela ne devrait pas être nécessaire dans un premier temps. Il sourit légèrement à la remarque de son amie. Il aimait tellement être joignable tout le temps, son côté sociable et sauveur, le besoin de savoir qu’on pouvait l’appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

C’est important que je le sois, pour la famille tu sais.

Mais le plus important en cet instant, c’était de transformer sa nouvelle maison en un véritable petit cocon dans lequel il allait se sentir bien. Il adorait cette maison, c’était d’ailleurs pour ça qu’il l’avait choisie. Il avait tout de suite eu un coup de cœur pour ses grands espaces, pour sa luminosité incroyable, pour les murs qui avaient été aménagés pour y placer une gigantesque bibliothèque. Lui qui disposait de centaines de livres, il était aux anges. Sa chambre à coucher était attenante avec une salle de bain qui disposait d’une baignoire, son rêve ultime. Chaque aspect de la maison était bien pensé et il s’y sentait déjà chez lui, mais elle avait besoin d’une touche de personnalisation, et il était ravi que Magnolia soit là pour l’aider à réaliser son projet. Elle semblait en tous cas convaincue par l’idée et souhaitait venir y passer du temps.

Tu seras toujours la bienvenue ici. D’ailleurs, je compte organiser un repas une fois que toutes les peintures seront finies et que cette horrible odeur aura fini d’imprégner la pièce.

La peinture, c’était cool mais l’odeur qui s’en dégageait était nettement moins cool. Il fallait obligatoirement en passer par là mais franchement, c’était pas la partie la plus agréable de la chose. Par contre, les batailles de peinture, même avec un bras en moins, ça avait un petit côté grand gamin qui était follement amusant, et la superbe tenue de chantier de Magnolia venait d’être aspergée de cette fort jolie couleur. La vendeuse l’avait vraiment bien conseillé, ça allait avec tout !

Oh, ne fais pas la tête, cette couleur te sied à ravir !

Mais voilà qu’il se retrouvait tout juste baptisé d’un trait de couleur sur le front, tel Simba dans le Roi Lion. Aussitôt, le journaliste ne put s’empêcher de s’en amuser en se mettant à chantonner :

C’est moi Simba c’est moi le Roi, du royaume animal…

Il éclata de rire avant de reprendre un pinceau à son tour pour faire les tours des portes pendant que Magnolia s’occupait des grandes surfaces. Il n’était pas capable de le faire lui-même mais il pouvait aider.

Bon allez, je fais les tours de portes et de plinthes, ça je peux faire, c’est moins lourd.

Le pinceau était plat et léger, idéal pour un handicapé comme lui.

@Magnolia Walker