Tempête de neige, avait hurlé les animateurs dans la radio. Tempête de neige, avait beuglé le présentateur du journal télé que regarde le boss dans son bureau. Tempête de neige, murmurait les habitants quand j’ai eu le malheur d’aller me chercher un sandwich pour le midi. Tempête de neige, s’amusait les gamins qui se réjouissaient d’avance de ne pas aller à l’école.
Putain, si seulement j’avais pris tous ces abrutis au sérieux. Par chance, nous sommes en week-end, donc aucunes obligations de me présenter au boulot, mais qu’est-ce que j’ai pu être stupide en me disant que j’allais être capable d’aller récupérer une pièce pour ma moto à des kilomètres de la ville ! Quel genre de débile prend sa voiture pendant une tempête de neige ? Moi. La seule précaution que j’ai prise étant de m’assurer que la voiture que j’ai emprunter au garage avait bien des pneus neige. C’est la seule précaution que j’ai été capable de prendre. Logiquement, tout le monde reste chez soi, ne brave pas le temps et ne tente pas de rouler alors que les services de déneigement de la ville sont eux-mêmes en train de peiner pour arriver à dégager nos routes et suivre le rythme imposé par les flocons. Cette neige est un véritable fléau.
Je le comprends lorsque j’arrive sur des routes moins dégagées, pour ensuite me retrouver sur des routes absolument pas dégagées. Je roule au pas – et du bon côté de la route cette fois – pour éviter de reproduire le fâcheux évènement qui me permet de faire de bonnes heures supplémentaires avec une voiture dont je paie gracieusement les réparations. Au moins, cela me permet d’éviter quelques heures devant des flics, qui vont encore m’agacer avec leurs questions débiles et sans intérêts, pour finalement décréter que je dois payer les réparations. Finalement, j’ai juste abrégé le processus en proposant mes services. C’est plus rapide pour moi et aussi pour blondie.

Mais en continuant sur cette route, c’est finalement ma bagnole empruntée qui va suivre le même chemin. Enfin, je choisi de faire demi-tour et de faire sens inverse pour rentrer chez moi, je suis con mais pas au point d’aller dégommer une deuxième voiture sur peu de temps. La tempête s’intensifiant un peu, je roule au pas, tentant de voir si personne n’est dans l’embarra sur le bord e la route. Des téméraires, ça existe partout, je ne dois pas être le seul. C’est donc dans la Ford F-Series, que je trouve bien trop lourde et pas au top en passant, que je sillonne la route du retour. Comme quoi, je ne suis pas totalement un connard, finalement.
C’est donc ce qu’il se passe, lorsque j’aperçois une autre voiture coincée dans la neige, en mauvaise posture et encore moins remorquable de suite afin de la remettre sur la route principale. Je freine la voiture, m’arrête et vérifie autour qu’il n’y a pas d’autres danger ou que quelque chose soit capable de se fracasser contre la voiture du garage, mais non. Je referme ma veste jusqu’au col et enfonce mon bonnet sur ma tête avant de sortir pour voir s’il reste encore quelqu’un dans la voiture dans le fossé. En inspectant, je peux voir qu’elle a simplement glissé, qu’il n’y a pas eu de casse visible ou du moins je ne le vois pas tout de suite. Elle est simplement coincée dans une masse de neige sur le côté et trop loin pour que je la remorque sans me retrouver coincé à mon tour. Je m’approche en criant, demandant s’il y a quelqu’un, pour ne pas effrayer la potentille personne dedans. Sans réponse, je toque à la vitre côté conducteur pour m’annoncer, frottant la neige qui s’y est déjà accumulée pour y voir quelque chose. Le choc, bordel.

Qu’est-ce que j’ai pu faire au bon Dieu ?

Encore une blonde.
Je soupire, agacé, imaginant les pires scénarios de poissent pouvant m’arriver à présent. Mais bon, autant être un bon samaritain jusqu’au bout … « Bonjour. » Parce que je reste poli, tout de même. « Je ne vais pas réussir à remorquer votre voiture, elle est trop loin de la route. Mais je peux au moins vous ramener en ville et éviter d’être congelée ici. »

@charlotte rickards  

C’était inévitable, j’aurais dû le voir arriver. Marcher en petite robe avec mon tablier The Husk, même avec un manteau ça ne me garanti pas de ne pas tomber malade. En même temps avec cette neige de merde! C’est très beau, mais pas très pratique quand tous les soirs on marche dedans pour le trajet boulot-maison et surtout très froid. Ce qui a été surprenant finalement, c’est que Xander m’oblige à prendre la voiture aujourd’hui pour aller chez le médecin. Si c’était au départ une proposition, adorable soit dit en passant, ça a fini comme une obligation quand j’ai commencé à refuser. Il m’a soutenu qu’il se débrouillerai de son côté pour aller au travail et quand j’ai souligné qu’être deux malades à la maison ça ne servirais pas à grand chose il m’a répondu qu’il demanderai à l’un de ses collègues de venir. J’ai failli demander le sexy ou le fou aux yeux de tueur mais je me suis retenue au vu du regard que Xander posait sur moi et j’ai accepté sa proposition (obligation).

Donc je suis dans sa voiture, le nez rouge à me retenir de tousser pour éviter de propager mes microbes partout, mais c’est mission impossible. À un feu rouge j’attrape même un mouchoir rapidement pour tenter de retrouver ma capacité à respirer, mais peine perdue comme depuis trois jours finalement. La radio explique qu’une tempête est bien présente sur Tree Hill et bordel, je n’ai jamais vu ça! En même temps, en venant du Texas là non plus ça ne surprend personne. Mais là on ne voit pas grand chose, même avec les essais glace à fond. Ce qui me rassure un minimum c’est que la voiture de Xander est quand même assez récente et tient la route sur la neige. Enfin c’était le cas, en ville. Mais parce que c’était un minimum salé et dégagé nan? Parce que maintenant que je suis sur les petites routes, étrangement ce n’est pas le même délire. Où est-ce qu’il est ce putain de médecin?! Je regarde mon téléphone avec mon GPS qui a l’air de tourner en rond et je roule des yeux. « Putain!! » je jure en frappant le volant et je lâche un cri alors que la voiture glisse sur la route dans le sens inverse ou je veux aller et fini par ramasser toute la neige pour aller se coincer je ne sais où mais pas sur le bon chemin. J’enclenche une marche arrière et je fronce les sourcils alors que j’entends le moteur mais que je ne vois rien bouger, je recommence une nouvelle fois, cette fois ça bouge un peu mais ça glisse sur le côté plutôt qu’en arrière. Je regarde la neige partout et je cri en frappant à nouveau le volant plusieurs fois de frustrations. Je suis bloquée ici? Est-ce que c’est une fucking blague? J’observe autour de moi sans réellement savoir quoi faire. Il faut que j’aille dégager la neige? Mais j’vais mourir de froid… j’espère que la voiture n’a rien putain. La voiture. J’observe mon téléphone paniquée. Il faut que je prévienne Xander, c’est la sienne après tout. Je me mord la lèvre, putain il va me tuer si je l’ai abimée, il ne me fera plus jamais confiance, alors que finalement… je n’ai rien fait. Enfin juste frapper le volant. Ouais, c’est de ma faute. Putain. Je regarde autour de moi en croyant entendre quelque chose et mon cœur s’accélère. Je vais mourir? Je vais putain de mourir dans cette putain de voiture et personne ne va le savoir. J’attrape mon téléphone, je cherche Xander dans ma liste de contact, si je l’appel au moins il saura que je vais mourir nan? Il est avocat, peut-être qu’il arrivera à foutre ceux qu’ils veulent me tuer en prison. Je cri en sursautant comme une malade alors que l’on toque à mon carreau et j’observe l’homme dehors. Est-ce qu’il va me tuer? J’ose pas ouvrir la vitre, mais en même temps, s’il veut vraiment ma peau il pourra facilement la briser j’imagine. J’appuie sur le bouton pour la faire descendre et l’écoute me saluer alors que je hoche la tête, toujours terrifiée à l’idée d’apercevoir une arme quelque part. Impossible à remorquer? Putain je suis tellement dans la merde. Je plonge mon regard dans le sien, il n’a pas l’air bien méchant, quoiqu’un peu énervé, mais je ne suis pas la plus douée des femmes quand il s’agit de faire confiance aux hommes alors est-ce que je peux réellement m’écouter? Non. C’est vrai que je pourrais mourir de froid, d’ailleurs j’éternue pour lui répondre alors que l’air frais de dehors m’atteint. « J’ai une question d’abord… est-ce que vous allez me tuer dans votre voiture? » bien joué Lottie, c’est vrai que si c’est son plan, il va te sourire et de dire que oui. Ça va changer quoi? Tu ne peux pas bouger d’ici pour t’enfuir de toute façon. « Pardon, excusez-moi, vous m’avez fait peur et mon imagination est débordante. Je vous remercie. » je referme la vitre et éteint le moteur, je récupère mes affaires, mon bonnet, mon écharpe posé sur moi, je referme mon blouson et sort pour le rejoindre. « C’est vraiment très gentil à vous de vous être arrêté, je ne savais pas quoi faire. » je regarde mon téléphone, peut-être que j’aurais pu appeler une dépanneuse, elle aurait sûrement réussi à me sortir de là, mais l’idée de gelée ici ne me plaît pas tant. « Vous retournez en ville? Je veux dire, je ne veux pas trop vous embêter non plus. » même si je me doute que c’est le cas… « Je peux demander à quelqu’un de venir me chercher là où vous allez si vous préférez… » enfin, j’espère que mon mari pourra venir me chercher, vu que c’est moi qui ai sa voiture et qu’elle n’est pas en état de rouler… bordel. Je ne connais personne dans cette foutue ville à part lui! Et ça me fait chier de le déranger alors qu’il travaille. Il est sûrement dans un truc plus important que de venir sauver les fesses de sa femme.

Je ne suis pas le gentil sauveteur, le bon samaritain ou encore le mec qui va courir pour empêcher une poussette de passer sous les roues d’une voiture. Je suis plutôt du style à attendre dans un coin, pour voir quand la mère va se rendre compte de sa connerie et paniquer avant de lui hurler qu’elle est vraiment stupide. Ouais, je suis de ce genre là et pour rien au monde je ne changerais de style de vie. Parce que j’adore emmerder les gens, ce n’est pas qu’un simple style de vie finalement, c’est aussi une passion. Je sais, elle n’’est pas terrible, voir parfois limite dans certaines situations, mais c’est toujours plus fort que moi. Mais aujourd’hui est assez différent, il y a un brouillard à la con, la couche de neige est épaisse et cette connerie continue de tomber et croiser quelqu’un qui est coincé pourrait aussi aider le garage à trouver de nouveaux clients, alors autant être sympa !
C’est d’ailleurs ce que je fais en croisant une voiture dans le fossé, trop loin pour être remorquée, mais bien avec une conductrice à l’intérieur qui n’a pas l’air d’être bien en forme. Elle fini même carrément effrayée lorsque je tape sur la fenêtre pour la prévenir de ma présence et cette blonde, Dieu me vienne en aide je ne supporte plus cette couleur de cheveux, fini même par paniquer en me regardant ! Je soupire, agacé, franchement faire le gars sympa ne me convient pas et j’en suis même agacé face à cette réaction que je trouve stupide. Ce n’est pas comme si je venais de shooter dans sa voiture, comme à une autre blonde, et je ne l’ai même pas encore insultée ou crier dessus ! Les femmes sont vraiment une espèce à part, à croire que ma Violet était la seule capable de rester cohérente sur cette terre.
Mais elle fini par descendre sa vitre, j’ai envie de rire, c’est clair que c’est mieux que de gueuler après l’autre derrière la fenêtre ! Je soupire une nouvelle fois, me concentrant sur mon objectif principal : j’ai voulu être sympa. Honnêtement, je n’ai plus envie de l’être pendant les dix prochaines années. Surtout vu la réaction de la demoiselle, qui se demande si je suis un tueur. Alors là ! J’éclate de rire, surpris par cette demande particulièrement drôle. Je ne réussi à me calmer que lorsqu’elle me donne les explications de cette question : elle a eu peur. Est-ce que je fais peur ? Normalement je ne suis plus une personne qui doit faire peur, j’ai tout laissé derrière moi, à New-York, là où ma simple présence laissait tremblant le pauvre idiot qui se dressait contre ma volonté. Non, je ne suis plus un tueur, je ne suis plus le gars qui brandit une arme pour un oui ou un non sous l’effet d’une drogue dont je ne connais pas le nom. « Non, le sang risque de tâcher les sièges et ce n’est pas ma voiture ! » Je plaisante, dans une grimace ressemblant étrangement à un sourire sincère. Je peux peut-être comprendre sa réaction, elle se retrouve seule en pleine tempête de neige et je suis juste un crétin qui ferait mieux d’enfiler des vêtements d’une autre couleur que le noir et faire un tour chez le coiffeur. Mais ça, ce n’est pas pour aujourd’hui non plus. Elle s’excuse et je m’écarte pour la laisser descendre de voiture et l’aider pour marcher jusqu’à la mienne. « Je bosse dans un garage, je viendrais la faire remorquer quand la tempête se calmera, la dépanneuse risque de glisser aussi par ce temps. » J’enchaine sur ses remerciements, je n’ai pas envie de dire que je suis gentil. Non. « Oui, je retourne en ville, je peux vous déposer chez vous. Sauf si vous avez toujours peur que je ne revienne vous tuer. » J’enchaine avec un petit sourire aux coins des lèvres. Je lui fais signe de me suivre pour remonter dans ma voiture et reprendre la route. Je l’aide à marcher dans la neige, mais je la laisse ouvrir la portière côté passager tandis que je file côté conducteur pour remettre le chauffage à fond et décongeler mes mains et mes pieds. « Il faut être dingue pour sortir par ce temps … » Je marmonne en remettant les essuie-glaces en route et regardant les flocons s’écraser sur le pare-brise. « Vous êtes dans quel coin ? Pour que j’essaie de m’en approcher un maximum. Je vais tenter de reprendre les axes principaux. » Je démarre la voiture, la blonde à mes côtés, repartant vers la ville en espérant que les routes seront assez déneigées en me rapprochant de celle-ci. « Qu’est-ce que vous faites dehors par ce temps ? » Je demande, histoire d’être … sympa. Et faire la discussion. J’ai réellement fait ma bonne action pour les dix prochaines années.

@Charlotte Rickards

C’est quand je me dis que rien ne peut être pire qu’on toque à ma fenêtre. Mes pensées dirigées vers ma mort imminente, évidement quand un bruit suspect se fait entendre je sursaute et hurle comme une tarée dans ma voiture. Heureusement le son est atténuée par l’habitacle sinon j’aurais sûrement percé le tympan de ce pauvre monsieur qui n’a rien demandé. Et qui a l’air agacé par ma réponse. Ce que je peux comprendre finalement, quelle folle suis-je pour lui demander s’il va finir par me tuer? Bon il fini par en rire alors ça me rassure. Un peu du moins. Peut-être que c’est une réponse positive, je l’ai cramée dans son plan? Je hoche la tête. Ouais, ça se tient comme réponse. Le sang c’est chiant à enlever et puis ça fait vraiment mauvais goût. Presque convaincue qu’il ne va rien me faire, je décide de me rhabiller correctement pour affronter le froid. Dans un garage? Quelle chance j’avais pour que celui qui vienne me sauver soit garagiste sérieux? Un peu de chance dans tout ce bordel, ça fait du bien. « Oh, ce serait vraiment parfait. Merci beaucoup!! » je répond, vraiment reconnaissante de sa proposition. Au moins quand je vais prévenir Xander, j’aurais un plan à lui proposer grâce à cet homme inconnu qui ne veut pas essayer de me tuer. Je croise son sourire et ne peut m’empêcher de sourire à mon tour de sa réflexion, au moins ça l’amuse un peu. Mais des fois c’est quand même effrayant de se retrouver seule avec un mec, on ne sait jamais ce qu’il peut avoir comme arrières pensées. Bien entendu ils ne sont pas tous pareils, mais on entend assez de choses sur les femmes qui se font agresser pour savoir que l’on est rarement tranquille. « Le fait que ça salisse la maison, ça ne marche plus comme excuse? » bien que ce ne serait ni lui ni moi qui auront à nous occuper du ménage. Et peut-être que ça soulagerait Xander. Je vais éviter de dire ça à ce gars, il va vraiment me prendre pour une tarée, si ce n’est pas déjà fait. Une fois entrée dans sa voiture, je tente de me réchauffer à l’aide de mes bras autour de moi. Dieu merci, il ne met pas longtemps à rallumer le chauffage, histoire que je ne perde pas un orteil dans tout ça. Manquerait plus que ça putain. On est dingues tout les deux, c’est déjà ça. J’ai croisé d’autres personne bien sûr donc on est pas les seuls, mais quelque part ça me rassure un peu. « Au sud de Tree Hill. J’espère que ça ne vous fait pas trop de détour… » c’est déjà très gentil de sa part de s’arrêter, je ne voudrais pas trop abuser non plus, le pauvre. « Si vous préférez, mon mari travaille dans le centre, je peux simplement le rejoindre. » il me ramènera. Enfin, je ne sais pas trop comment puisque je viens de planter sa voiture. Mais bon s’il a réussit à aller au boulot, je devrais pouvoir rentrer, j’espère déjà trouver le cabinet, je n’y suis jamais allée. En même temps revoir les deux fous me crier après, très peu pour moi. « J’allais chez le médecin à la base… mais je crois que je préfère rester malade. » de toute façon ce n’est pas comme si tu avais le choix Charlie pour le coup. « Et vous? Vous alliez au boulot? » je l’interroge à son tour, histoire de faire la conversation? Je ne sais pas trop, mais de toute façon, s’il ne veut pas me répondre il pourra simplement se taire. Ça risque d’être bizarre jusqu’à la fin, mais je peux survivre sans parler. Enfin je crois… « Je m’appelle Charlie au fait. Et je tiens à vous remercier une nouvelle fois pour vous être arrêté pour me sauver. » je ne sais réellement pas ce que j’aurais fait sinon, à part attendre que la dépanneuse arrive dans le froid, je suis sûre que Xander n’a pas de couverture dans sa super voiture!

Je n’ai jamais été le chevalier servant de ces dames. Je n’ai jamais eu l’habitude d’aller défendre la veuve et l’orphelin bien que j’ai pu le faire malgré moi dans le passé. Mon passé. Quelque chose qui doit rester loin derrière moi et ne pas revenir. Un policier un peu trop perspicace sur le dos est déjà largement assez … Alors, peut-être qu’aujourd’hui, avec toute cette neige et cette situation merdique de partout, je me dis que je vais pouvoir racheter ma bonne étoile en faisant une bonne action. Manque de pot, cette bonne action à la même couleur de cheveux qui me poursuit depuis la soirée pourrie en boite avec les gars. Une blonde, comme si je les attirais comme un aimant ou que l’univers tentait de me faire passer un message. C’est bon pour les signes du destin, je préfère les envoyer dans la poubelle et continuer à en faire à ma tête. N’empêche que, étant à présent engager dans cette situation pourrie, je n’ai pas d’autres choix que de faire avec. La prochaine fois que j’ai envie de faire une bonne action, je m’abstiendrais. « Pas de problème. » Je marmonne contre ma volonté, voulant plutôt l’envoyer bouler parce qu’elle n’est pas brune ou rousse, tout sauf blonde finalement. Elle tente même un brin d’humour et, rien que pour ça, je peux lui donner tout de même un bon point. Mais flemme de répondre, alors je me tourne juste vers elle pour lui adresser un léger sourire en coin, peut-être qu’elle n’est pas aussi chiante que les deux autres blondes rencontrées dernièrement … Une qui me tourmente, l’autre qui me demande de bichonner sa voiture … Celle-ci, au moins, ne devrait pas m’attirer de problème vu que je lui rends réellement service. Une fois dans la voiture, elle m’indique le chemin à prendre et j’allume aussitôt le moteur, montant le chauffage pour ne pas terminer congeler sur place tandis que la demoiselle m’indique le chemin à prendre pour la ramener. « Pas de problème, je ne vais pas vous laisser sur le bord de la route … » Et j’en ai réellement marre de la vouvoyer alors que je tutoie même les clients qui se pointent au garage. Pas assez naturel pour moi ce genre de dialogue …

J’écoute, bon dieu je l’écoute vraiment ! Et j’entends bien que d’aller voir son mec à son boulot alors qu’elle est malade doit vraiment l’emmerder. « Ouais, donc on va prendre la direction du sud. » J’affirme en prenant doucement la route pour ne pas glisser à mon tour et finir dans le décor. Ce n’est pas comme si j’avais d’autres choix, finalement. « Moi, j’allais chercher des pièces pour une voiture, pas loin. » J’avoue, me surprenant moi-même d’être presque agréable, et je n’aime pas vraiment l’idée d’être ce style de mec. Ou alors je dois être malade moi aussi et ce genre de discours relève simplement d’une maladie qui me rend incohérent avec moi-même. « Moi c’est Jace … Et tant qu’on y est, on peut arrêter le langage de bourge ? J’aime pas vouvoyer les gens, c’est bon pour les cons qui se pensent supérieur aux autres. » Je réponds un peu trop brut, là je me retrouve ! Je me concentre sur la route, les flocons et le vent redoublant d’intensité. « Fais chier … On voit rien ! » Je râle en ralentissant la cadence, tentant de tenir les roues du véhicule sur la route principale, du moins c’est ce que je pense, avant que cette dernière décide de se prendre pour un traineau et glisser droit sur le bas-côté, me faisant perdre totalement la maîtrise du véhicule. On a fait quoi ? Deux cent mètres ? Les blondes portent la poisse, c’est pire que les chats noirs ! « Fais chier ! Merde ! » Je tente de reculer, de dégager la voiture de la neige qui lui entoure les roues, mais rien n’y fait, elle reste désespérément à la place qu’elle s’est elle-même attribuée. « Bon … » Je tente de reprendre mon calme malgré la tempête qui rugit à l’intérieur de mon corps et de toutes les insultes et conneries qui veulent sortir de ma bouche. « On va devoir patienter je pense. Mais quelle idée de merde de sortir aujourd’hui ! » Je râle, frottant mon visage de mes deux mains, me rendant compte que la batterie de la voiture ne pourra pas supporter d’attendre une journée entière, alors je préfère couper le moteur et laisser le froid retomber pour le moment. « On va économiser la batterie … S’il fait trop froid, je rallumerais un peu. Je vais tenter de joindre quelqu’un … » J’explique en prenant mon téléphone pour vérifier le réseau disponible, mais rien, cette tempête aura ma peau …

C’est bien ma veine. Malade et bloquée dans une voiture grâce à la neige. Tout est fait pour me faire chier aujourd’hui non? Bon sauf ce mec qui vient me sauver. Sérieux, mon nouveau héros. Encore plus lorsqu’il me dit qu’il me ramène chez moi et non au bureau de Xander. Je n’ai pas envie de lui devoir quelque chose, en plus de la voiture que j’ai empêtré dans la neige bordel. Devoir quelque chose à Jace, parce que c’est comme ça qu’il me dit d’appeler, me fait beaucoup moins chier d’un coup. Et puis, il me sauve réellement, je lui dois quelque chose. Xander lui me récupérerait juste au final et je suis sûre qu’il m’en parlerais pendant cent ans. Flemme. « Ça me va totalement. » son ton ne me donne pas tellement envie, mais le fond de ses paroles sont vraies donc… j’observe le paysage devant nous, ce serait beau si ce n’était pas aussi galère de se déplacer. Et il a raison, avec toute cette neige qui tombe on n’y voit pas grand chose, j’aurais finalement du m’arrêter même sans avoir réussis à me retrouver dans la merde. « Quel temps de merde. Je me demande quand est-ce que tout ça va s’arrêter. » j’espère rapidement parce que faire l’aller retour à pieds pour aller au boulot à je ne sais quelle heure du matin, ce n’est pas qu’un pauvre rhume que je vais me trimbaler. Je m’accroche à la poignet au-dessus de la fenêtre lorsque je sens le véhicule glisser, il n’a plus aucun contrôle dessus et je ne peux même pas lui en vouloir au vu du temps qu’il fait. Et puis bon, qui s’est retrouvée dans la même situation il y a à peine une demi-heure? Voilà merci Charlotte. Je soupire, je ne comprends pas non plus ce besoin de sortir aujourd’hui avec ce sale temps. J’aurais du rester au lit et aller au travail au lieu d’écouter mon mari et de me faire faire un arrêt maladie. Je suis sûre que demain ça ira mieux en plus. J’aurais passé une soirée de merde au bar mais ça aurait fini par passer. « M’en parle pas. » dégoûtée d’avoir quitté le chaud de ma couette et du confort de mon matelas. Patienter? Dans une voiture inconnue avec un mec inconnu… super. Quelle belle journée de merde. « Tu crois que l’on peut pas tenter de la pousser un peu? » je tente, juste histoire de ne pas rester ici et mourir de froid. Mourir. Est-ce que j’ai vraiment envie de mourir dans cette ville que je ne connais pas? Avec quelqu’un que je ne connais pas non plus. Simplement son prénom. Et le fait qu’il soit assez gentil pour s’arrêter et secourir quelqu’un au bord de la route. Super. Vraiment super. Je hoche la tête et sort mon propre téléphone histoire d’envoyer un message à Xander, il doit se préparer mentalement à ne pas revoir sa voiture, et peut-être meme pas sa femme tout de suite. Mais étrangement, la deuxième je pense qu’il s’en fiche un peu.« Je n’ai aucun réseau putain. Et toi? » sera-t-il mon sauveur jusqu’au bout? Ou bien cette tempête de merde va finir par avoir ce qu’elle veut? C’est à dire ma peau bordel de merde. On pourrait rentrer à pieds jusqu’au centre, mais on pourrait certainement de froid avant d’y mettre un pied. « Je m’excuse, j’ai l’impression que tout ça est de ma faute… » il aurait très bien pu se retrouver au même endroit sans moi, mais j’ai tendance à croire qu’une petite action sans importance  aux premiers abords peut se retrouver à être la cause de bien plus gros. Comme le fait qu’il ait pris le temps de s’arrêter pour moi, que plus de neige soit tombé et qu’il se retrouve bloqué avec moi. Le destin. « On pourrait faire un jeu pour passer le temps? » je propose. Quel jeu? Aucune idée mais rien que d’y réfléchir ça peut nous occuper quelques minutes. Ça ne nous réchauffera peut-être pas mais le temps passera plus vite. Je l’espère du moins.