je vais m'suicider avec des yaourts périmés 

 Il y a des jours comme ça... où tout va mal ! Aujourd'hui est un de ces jours. La poisse a commencé avec le premier café du matin que j'ai renversé sur mon T-shirt préféré. Ça a continué avec un examen surprise à 9h et puis la roue de mon vélo a crevé une demi-heure avant que je doive partir pour mon entraînement. Résultat des courses j'ai été obligée de prendre le bus et je suis arrivée en retard à la piscine. Jaymie ne s'est pas gêné pour faire remarquer mon écart devant toute l'équipe. J'adore mon coach mais il est vraiment à cheval sur des détails qui m'exaspèrent. En un an j'ai dû arriver deux fois à la bourre mais il ne peut pas s'empêcher de le noter à chaque fois. Selon lui tout sportif se doit d'avoir un mode de vie sain(t) ce qui veut dire: manger équilibrer, dormir au moins huit heures par nuit et arriver à l'heure à chaque entraînement. Je crois donc que je vais éviter de lui dire que je m'enfile au moins deux énormes glaces au chocolat par semaine.

Un peu à cran, je commence à me détendre lors de mon échauffement et de mes premières longueurs. Comme toujours, le contact de mon corps avec l'eau a le don de m'apaiser. La plupart des gens font du yoga pour se vider l'esprit, moi je nage. Quand je finis mes sessions il m'arrive parfois de m'être tellement dépensée qu'il me faut un moment pour revenir sur Terre. Quand je dis sur terre je veux dire pour me reconnecter avec le monde qui m'entoure hein. Je reste quand même sur Terre bien sûr, enfin vous m'avez compris.
Ce soir pourtant quand l'entraînement est terminé je ressens le besoin de rester un peu plus longtemps pour me délasser complètement. Il y a des tensions, des émotions qui ne veulent pas s'évacuer ce soir et ça m'agace. Je continue donc à enchaîner les longueurs jusqu'à ce que mes jambes deviennent plus lourdes et que j'ai des crampes à l'estomac. Quand je sors de l'eau je sens que quelque chose cloche. Et là je comprend que ce n'est pas vraiment à l'estomac que j'ai mal...

Mes doutes se confirment tandis que je me dirige un peu plus rapidement que d'habitude - mais pas trop non plus pour ne pas attirer l'attention - vers les toilettes des vestiaires. Mes règles sont là et je n'ai rien de ce qu'il faut dans mon sac.
Timidement je sors de ma cabine et me dirige vers une jeune-femme qui se tient par là. « Salut, excuses-moi, est-ce que par hasard tu aurais un tampon pour moi s'il te plaît ? » je bredouille presque. Non mais oh qu'est-ce qui m'arrive ? Ou est passée la féministe en moi ? Depuis quand c'est tabou de demander une fichue protection hygiénique ?! Ressaisis-toi Neela ! Mais non, d'un air compatissant cette dernière me tend le précieux sésame et je repars tout aussi pudiquement et poliment dans mes toilettes.

N'empêche qu'elle m'a sauvé la vie cette inconnue. Je me sens déjà un peu mieux quand j'ai fini de prendre ma douche. Enfin je respire et prends le temps de me rhabiller sereinement. Quand je sors un vent frais me donne un frisson et je cherche mon vélo des yeux par réflexe.
Sauf que j'avais oublié... Je ne suis pas venue avec mon bolide ce soir. Un coup d’œil à ma montre me fait réaliser que mon bus passe dans littéralement dans une minute. Je m'engage donc dans un sprint jusqu'à l'arrêt et me met à paniquer quand je vois que mon moyen de transport est sur le point de filer sans moi. Dans un dernier espoir je crie un grand « HEEE ATTENDEZ MOI !! » en secouant les bras mais rien à faire. Le chauffeur n'a pas dû (ou voulu) me voir. Et me voilà donc à regarder ce bus de merde s'éloigner sans moi. « Putaiiiiiin ! Mais c'est quoi cette journée de merde ??!! Fais chier, fais chier, FAIS CHIER » je me mets à jurer comme je le fais rarement en balançant ma jambe dans un caillou.
Je pousse un grognement de rage et en me retournant je réalise que la jeune-femme de tout à l'heure, celle au tampon, est là à coté de moi. Elle est là et elle me regarde alors machinalement je lâche un « désolée » dépité. Décidément comment est-ce que je peux être aussi politiquement correcte avec elle pour la deuxième fois après avoir craché autant d'insultes en moins de 30 secondes ? Comme je le disais, il y a des jours comme ça...

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@Charlotte Rickards salut l'inconnue au tampon

Aujourd’hui je ne travaille pas, je tente alors de profiter un minimum de ma journée en sachant que je vais pouvoir me coucher tôt ce soir. La maison est vide lorsque je descend pour le petit-déjeuner, mais ce n’est pas étonnant vu l’heure Xander doit être au boulot depuis un moment et ne va pas revenir avant quelques heures. Je grignote un peu d’œufs brouillés avant d’emporter mon café jusqu’à la vue qu’offre le salon. J’avoue que je n’étais pas des plus enchantée de suivre mon mari (ne lève pas les yeux au ciel, Cha’, ne le fais pas. Oups.) jusqu’ici, pourtant cette vue tous les fucking matins ne me déplaît pas. Derrière le jardin s’étends une petite forêt du coup on est assez tranquille niveau voisins, une grand terrasse et une piscine. J’irais bien faire quelques longueurs chaque jours, mais il fait un peu froid en ce moment pour ça. Alors je me contente d’observer la vue en sirotant mon café matinal. Je n’avouerais jamais à Xander que j’adore sa maison. Qu’est-ce que je dis? Sa villa. Ça va me rendre un peu triste de devoir quitter tout ça quand ce sera fini. Pas lui, seulement la maison. Ça fait un peu la fille qui profite de son nouveau statut n’est-ce pas? Ce n’est pas faux, faut bien que ça me serve à moi aussi n’est-ce pas?

Je fais un peu de ménage, histoire de m’occuper l’esprit et puis j’en viens à faire le repas du midi aussi. Après avoir déjeuner tranquillement, je laisse les restes au frigo pour Xander ce soir si ça le tente, et puis je réfléchis déjà à ce que je pourrais faire si ce n’était pas le cas. Je secoue la tête, je suis malade ou quoi? Si ça ne lui va pas, il aura qu’à commander comme avant que je n’arrive. Je suis déjà bien gentille de le laisser piocher dans ma cuisine, nan mais oh. Je regarde l’heure et je me demande ce que je vais bien pouvoir faire du reste de ma journée, encore une fois j’observe cette magnifique piscine que je ne peux pas utiliser et je me sens frustrée. Tant pis. Et si j’allais à la piscine quand même? Cette ville doit bien en avoir une. Je fais mes recherches sur mon téléphone en montant jusqu’à ma chambre pour commencer à faire un sac avec mes affaires de natation dedans. Je souris, ravie par cette décision. Ça va me faire du bien, depuis que je suis ici à part aller courir quelques fois et aller bosser je n’ai pas fait réellement de sport et ça me manque. Je redescends, récupère mes clefs et ma veste dans l’entrée en remarquant que les clefs de la voiture de Xander sont ici. Comment est-il parti ce matin? Je hausse les épaules et décide de les récupérer pour pouvoir être plus sereine en rentrant après mes longueurs. Après tout, tout ce qui est à lui est à moi, n’est-ce pas? J’espère qu’il ne va pas m’en vouloir, après tout la dernière fois que je l’ai utilisé elle a fini bloquée sous la neige hein…

C’est la tête sous l’eau que je me sens mieux, je ne pense plus à rien sinon à mon prochain mouvement pour pouvoir avancer. Je ne fais attention à rien autour de moi, je suis concentrée et je continue. Jusqu’à ce que mes muscles me lancent et m’oblige à sortir, ça fait un moment que je n’ai pas nagé donc forcément ça se plaint, mais je me sens tellement mieux que je ne peux pas regretter. Je m’enroule dans ma serviette et retourne aux vestiaires chercher mon gel douche pour effacer la trace du chlore sur ma peau et mes cheveux. Je reprendrais mon soin pour mes cheveux à la maison, sinon je vais mettre cent ans et je préfère le confort de ma salle de bain (enfin presque la mienne au vu de tout les produits qui sont à moi dedans, mais vous avez capté.). Je tourne la tête vers la jeune femme qui m’interpelle pour un tampon et je lui souris, elle a l’air gênée de me le demander alors je tente de la rassurer comme je le peux. « Oui bien sûr. » je fouille dans mon sac et le lui tend, toujours souriante. « Tiens. » elle le récupère, sûrement bien pressée de pouvoir l’utiliser et ne me laisse pas le temps de lui demander si elle a besoin d’un médicament contre la douleur ou quoi. Je hausse les épaules et vais sous la douche, je soupire d’aise sous l’eau chaude mais me dépêche quand même pour pouvoir faire ça dans la big douche de Xander (et un peu la mienne on a dit). Une fois sécher, les cheveux attachés rapidement en chignon sur le dessus de ma tête, rhabiller me voilà prête à affronter l’extérieur.

Le bon point, c’est qu’il ne fait pas si froid que ça finalement. Tant mieux parce qu’avec mes cheveux à peine secs je pourrais attraper rapidement la crève, et j’ai déjà donné il n’y a pas longtemps, ça me suffit. Un cri me fait sursauter alors que la jeune fille de tout à l’heure court près de moi en hurlant d’attendre à son bus. Qui clairement en a rien à foutre et continue tranquillement son chemin. Bordel, la pauvre. Je l’entends jurer et j’ai un petit sourire alors que j’aurais clairement fait la même chose à sa place. Elle m’aperçoit et s’excuse, j’ai un petit rire en secouant la tête. « T’en fais pas, je n’aurais pas mieux fait. » je lui explique en sortant les clefs de ma voiture dans mon sac. « Mh… est-ce que tu veux que je te dépose chez toi? » je l’interroge alors que l’on ne se connaît pas, mais bon elle me fait un peu de la peine et puis je peux bien la sauver une nouvelle fois. « Ma voiture est juste là-bas, ça t’éviteras d’attendre je ne sais pas combien de temps avant le prochain bus. » je lui explique avec un petit sourire, elle n’est pas obligée d’accepter, mais ça me fait plaisir de pouvoir l’aider. Ce sera ma bonne action de l’année, faut bien que je me rattrape avec tout ce que je fais pour rendre fou Xander, je vais finir avec un mauvais karma sinon.

@Neela Rickards

je vais m'suicider avec des yaourts périmés 

 Non mais quelle poisse ! Il n'y a qu'à moi que ça arrive ce genre de trucs. Je dois être maudite ou je sais pas... Les cheveux encore mouillés, ma veste enfilée à la va vite et mon sac à dos qui pend, je me retrouve comme une conne sur le trottoir à regarder mon bus s'éloigner. Les insultes qui sortent de ma bouche viennent du fin fond de mes tripes et elles valent pour toutes les merdes que j'ai accumulé aujourd'hui. Je m'en excuse quand j'aperçois que j'ai une témoin de mes obscénités mais à vrai dire, il fallait qu'elles sortent. Mon interlocutrice semble comprendre ma détresse qu'elle partage dans un petit rire de compassion. A mon tour je lui accorde un joli sourire. « Merci. » ça fait du bien de se sentir soutenue. « On est d'accord, il est parti sans regarder derrière lui ? » je demande à propos du chauffeur de bus. C'est juste question de vérifier si je ne me fais pas de film. Après une journée comme celle que je viens de vivre ça pourrait être mon genre de virer parano.

« Mh… est-ce que tu veux que je te dépose chez toi? »  Alors ça je dois avouer que je ne m'y attendais pas ! Mais c'est une agréable surprise et je dois avouer que je suis tentée de dire oui. « C'est vrai que le prochain bus est seulement dans trois quart d'heure mais t'es sûre que ça te dérange pas ? J'habite sur le campus de l'université, je ne sais pas si ça te fait faire un gros détour ou non. » Avec l'intimité qu'on a déjà partagé je me permet à mon tour de la tutoyer. Cette jeune-femme serait t-elle définitivement ma sauveuse ? Pour la seconde fois en plus de ça.
« J'accepte à condition que tu me laisse te payer un café sur la route » ça me paraît être un bon deal alors je me permet de le proposer. Ça sera l'occasion de la remercier et qui sait peut-être de me faire une nouvelle amie. Ou du moins une nouvelle connaissance. La journée va finalement mieux se finir que ce qu'elle a commencé.

L'inconnue avance en direction de sa voiture et je la suis avec entrain. Une fois que nous avons démarré je me présente. « Au fait je m'appelle Neela. Et toi ? » Son visage ne m'est pas familier alors je me permet de lui demander. « T'es nouvelle en ville ? C'est tellement petit ici, tout le monde connaît tout le monde mais il ne me semble pas t'avoir déjà vu à Tree Hill. » Il faut dire que la famille Rickards fait partie de l'une des plus anciennes de la ville et que nous avons tendance à plus ou moins voir qui est qui et à côtoyer beaucoup d'autres famille du coin. Ceci dit je peux me tromper. Si ça se trouve Charlotte est juste une femme sur laquelle je n'ai jamais eu l'occasion de tomber. « Si tu es serviable avec les habitants comme tu l'es avec moi, tu vas vite être acceptée et devenir populaire. On vit un peu comme dans une bulle ici, c'est le pays des bisounours. » Je ris de ma ville ceci dit je l'aime vraiment beaucoup. Je suis fière d'habiter Tree Hill, d'aller à la fac ici, de participer aux événements et aux animations -même les plus loufoques - organisés par le maire et ses conseillers. « Ou une sorte de havre de paix ».

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@Charlotte Rickards

Je l’avoue, elle me fait un peu de peine la pauvre, la voir hurler sa haine m’arrache un petit rire mais le fait qu’elle ait louper son bus, c’est vraiment pas de chance. Je ne sais pas combien de temps le prochain va mettre pour passer, on est dans une petite ville il y a peut-être plus d’attente qu’à Las Vegas? Enfin, je dis ça, je suis peut-être totalement dans le faux et elle va me rire au nez. Je suis un peu hésitante parce que l’on ne se connaît pas et je ne veux pas passer pour une folle qui attire les filles dans sa voiture. (Celle de son mari, mais on a capté.) « Si je te le propose, c’est que ça ne me gêne pas, promis. » même si ça me fait faire un détour, vraiment j’ai tout mon temps. Et surtout, c’est l’essence de Xander donc si ça peut l’emmerder un peu dans l’histoire je suis plus que ravie. Je vais éviter de dire ça à cette pauvre jeune fille, elle va réellement finir par me prendre pour une folle. Je ris lorsqu’elle rajoute une condition à cette solution qui lui évite d’attendre trois quart d’heure le prochain, j’avais raison, ça met plus de temps dans une petite ville. « Okay, va pour un café sur la route alors! » je fouille dans mon sac de sport pour y trouver les clefs.

Après avoir appuyé sur le bouton pour déverrouiller la voiture, installé mon sac dans le coffre je me laisse glisser derrière le volant pour démarrer le moteur. « Charlie, enchantée! » je me présente à mon tour avec un sourire pour la jeune femme, je fais glisser la ceinture de sécurité, vérifie qu’elle a bien mis la sienne avant de sortir du parking de la piscine. Je baisse un peu le son de la musique qui démarre, être seule ou discuter avec quelqu’un je ne peux clairement pas avoir le même volume. « Ça se voit tant que ça? » je demande avec un petit sourire amusé. C’est fou, je n’ai jamais vécue dans une aussi petite ville ou tout le monde connait son voisin. Ils remarquent même les nouvelles venues, c’est impressionnant. « Ça ne te dérange pas de m’indiquer le chemin? Sinon je mets le GPS… » tellement nouvelle que pour venir à la piscine j’ai du mettre l’application sur mon téléphone. Je ne connais que le trajet maison/boulot à pieds, je ne sors pas beaucoup donc je n’ai pas eu le temps de me familiariser avec l’endroit. C’est simplement pour un an, je ne sais pas si j’ai bien envie de m’attacher à cette ville et repartir dans une nouvelle quand tout ça sera fini. Devenir populaire, je ris. J’ai remarqué qu’effectivement les gens ici étaient agréable, sauf mon mari, ironique non?, si on leur souriait et sympathique. Au bar on en apprend des choses rapidement sur cette ville et c’est bien plus facile qu’à Las Vegas (et bien plus habillé pour moi). Un havre de paix? Je ne sais pas si j’irais jusque là non plus. Bien que les gens me soient sympathique, je suis tout de même là à cause de Xander et peut-être que je suis plus retissante que la jeune femme à mes côtés. « Tu es née ici? » elle a l’air très attachée à cette ville, ça ne m’étonnerait pas que ce soit le cas. « Je viens de me marier, j'ai déménager pour le suivre ici. » j'explique ça sur un ton que je veux joyeux. Eh oui. Ohhh l'amour, qu'est-ce que ça ne nous fait pas faire comment bêtise hein? Pourtant, rien dans ce sentiment m'a emmener ici. Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ça, après tout elle s’en fout sûrement. Mais discuter avec une autre personne que lui, que mes collègues ou que les clients que je sers me fait du bien. Cette ville a beau être agréable, je ne connais pas grand monde. Et Xander a beau m’avoir offert de me présenter aux femmes de ses amis, il ne l’a toujours pas fait mais en plus de ça ce sont ses amis, je ne suis pas sûre de pouvoir être cent pour cent moi-même avec ces gens-là. Je me souviens encore de ce matin à Vegas où Johan et Dimitri me hurlaient dessus parce que j’ai fini mariée avec leur ami avocat et respecté. Enfin surtout Dimitri, Johan était surtout concentré sur son téléphone et ordinateur pour trouver une solution. Le problème étant moi… vraiment pas très agréable eux. Peut-être est-ce ce qui rend moins avenante avec cette ville par rapport à Neela, elle, elle ne doit pas connaître les deux fous qui servent de collègues à Xander.

@Neela Rickards

je vais m'suicider avec des yaourts périmés 

 Il est dans ma nature de voir le meilleur en chacun. Il n'y a rien de mal, selon moi, à accepter l'invitation d'une jeune-femme que je ne connais pas, à monter dans sa voiture. Si Victoria ou mes grands-frères me voyaient faire ils en feraient tout un plat, ou diraient que je suis naïve, mais je ne pense pas. C'est juste une question d'instinct. Sur cette réflexion je monte donc coté passager de la voiture.
Ravie qu'elle accepte mon deal, un uber contre un café, j’apprends enfin que mon interlocutrice s'appelle Charlie. «J'aime beaucoup ton prénom ! ». Les prénoms mixtes font partis de mes préférés. Le premier contact est facile et naturel alors je me permet déjà de taquiner Charlie lorsque je devine qu'elle est nouvelle en ville. « Un peu, mais je suis du genre observatrice. » Dans tous les cas j'aurais deviné bien vite qu'elle ne connaît pas Tree Hill quand elle me demande la route pour aller en direction du campus. « Je serais ton guide » je confirme dans un sourire avant d'ajouter « Il faut tourner à droite » à la sortie du parking.

Nous voilà sur la route et lorsqu'une intersection approche je fais un signe de la main à Charlie pour lui indiquer la route. En même temps nous commençons à faire connaissance. « Je suis née à New-York mais j'ai grandi ici alors c'est tout comme si je venais du coin. » Je pourrais ajouter que mes parents sont mes parents adoptifs mais cela me paraît un peu prématuré. « Et puis avec ma famille on participe à presque tous les événements qui sont organisés à Tree Hill. On est tous assez impliqués socialement chacun à notre manière. Comme moi par exemple je fais partie de l'équipe de natation. » C'est sur un ton plutôt fier que je termine cette phrase. Le club c'est important pour moi. Nous sommes tous très soudés et on passe beaucoup de temps à s’entraîner.
A son tour la jeune-femme me raconte comment elle a débarqué ici et je me réjouis pour elle. « Ooooh félicitations ! » Chez les Rickards il y a beaucoup de couple mariés alors c'est toujours une bonne nouvelle pour moi d'entendre ça. « ça n'a pas été trop dur de tout laisser derrière toi pour t'installer ici ? » je demande curieuse. « C'est personnel, tu as le droit de me dire si je franchis une limite. » Il est connu de mes proches que je suis très bavarde mais Charlie ne me connaît pas et je ne veux pas lui faire peur.

« On est pas loin du café ou je veux t'emmener, tu peux te garer ici » je lui annonce une fois arrivées au Reel Café. « En temps normal je t'aurais amené au Karen's, ils y font le meilleur café de la ville mais il n'est vraiment pas dans le quartier. Je te conseille d'y aller un de ces jours. » Je me permet de laisser mon sac de sport sur la banquette arrière du véhicule qui a l'air flambant neuf -logique pour quelqu'un qui vient d'arriver en ville- et ouvre la portière. D'un pas assuré j'entraîne Charlie à l'intérieur.

« Tu aimes l'ambiance du lieu ? » Le Réel café c'est un peu le café ou les gens viennent bosser avec leur ordi. On est en plein centre de Tree Hill et au Karen's l'atmosphère est peut-être un peu plus tranquille. Du point de vue d'une étudiante comme moi c'est un bel endroit ou il y a de l'effervescence, même à 19h. « Salut Jaymie je vais te prendre un latte et... ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir Charlie ? » Je laisse la jeune-femme commander puis je règle nos consommations avant de m'avancer vers une table libre. « Tu es plutôt du genre sportive toi aussi ou tu venais te vider la tête à la piscine ? » Il y a un effet apaisant à s'immerger dans l'eau après tout, certains recherchent cette sensation en venant nager.

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@Charlotte Rickards

Mon prénom? J’ai un sourire qui ressemble sûrement à une grimace. Déjà parce que ce n’est pas réellement mon prénom et que ça me gêne qu’elle s’extasie sur un mensonge, mais surtout je n’ai pas l’habitude de ce genre de compliments. On m’a toujours habituée à se moquer de moi à cause de ça que j’ai l’impression que ce n’est pas sincère. Je ne peux pas tellement le savoir avec Neela mais… ça me sonne juste faux à l’oreille. Je hoche la tête, observatrice hein? J’ai un petit sourire cette fois. Je suis ses indications et tente de reconnaître la route, ou bien quelque chose que je connais. Il va réellement falloir que je me fasse à cette nouvelle ville.

New-York. Ça vend plus de rêve que le Texas hein. Mais ici c’est plus calme… plus une petite ville. Il n’y a pas les grands building qu’il peut y avoir a Austin ou Vegas. C’est vraiment dépaysant. Grandir ici et avec une famille aimante… mon cœur se serre alors que je ressens une espèce de jalousie pour cette fille que je ne connais même pas. Je ne connais ni l’un ni l’autre et je ne sais pas si j’ai réellement envie de connaître ça dans le fond. J’ai fini par me rendre compte que chaque personne finissait pas me décevoir donc à quoi bon vouloir une famille pour qu’elle soit celle qui me déçoit le plus? « Je vois. Vous êtes une grande famille? Que font les autres? » son ton ne cache pas la fierté qui irradie pour sa famille. Ni le petit sourire doux au bord de ses lèvres lorsqu’elle en parle. Je ravale ma jalousie, c’est quelque chose que je ne connaîtrais jamais. Et tu te rappelles Charlie? Tu t’es fais une raison de tout ça. Oui oui.

Heureusement que je dois regarder la route, je peux éviter son regard comme ça. Felicitations. Comme si c’était une bonne nouvelle. Comme si j’étais heureuse de ça. Comme si j’étais amoureuse de mon mari. Comme si c’était l’homme de ma vie. Comme si c’était le but ultime de se marier pour être heureuse. Mais je souris, parce que je suis censée donner le changer. Être une femme heureuse et comblée par ce mariage. « Merci. » je vais aller vomir, ça ne dérange personne? Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour garder tout ça secret. J’ai un petit rire observatrice et curieuse du coup. Elle doit connaître tout et tout le monde ici. Pendant un instant je me demande si elle connait Xander et si elle pourrait m’apprendre des choses sur lui mais je garde la bouche fermée, aies-je vraiment envie de savoir des choses sur lui? Je ne crois pas non. « Promis, si je n’ai pas envie de répondre je ne le ferais pas. Et pour répondre à ta question, ça a été. Je n’avais pas grand chose à  perdre. » rien à perdre, c’est exactement pour ça que je l’ai suivit ici. Mais lui avait tout à gagner. Mais ça ne fait pas vraiment femme amoureuse ça si? « Et j’aime mon mari, j’ai bien plus à gagner à ses côtés. » eurk eurk je me dégoûte. Il va falloir que je me lave la bouche tellement je suis gentille avec lui, impossible que ça reste ça. Mais je ne dois pas briser mon secret, j’ai signé un contrat pour ça et ce con est avocat, il va me faire chier jusqu’à ma mort pour sûr.

J’observe autour de nous et hoche la tête quand j’aperçois la place dont elle me parle. Je met mon clignotant et m’insère dedans avec aisance pour me garer. Y’a pas de dire sa voiture est très agréable à conduire. « Le Karen’s? okay je note ça. » je souris et coupe le moteur avant de la suivre à l’intérieur de la boutique.

J’observe autour de moi alors que j’entre. L’ambiance? Mmh. Beaucoup de gens derrière leur ordinateurs, sûrement en train de bosser, des casques sur les oreilles pour être complètement dans leur monde. Certains discutent tranquillement autour de leur boissons et d’autres rient à gorges déployés. « Oui, c’est chaleureux. Et ça sent drôlement bon. » peut-être une pâtisserie mélangé à l’odeur du café, mais c’est foutrement agréable. « Un cappuccino s’il vous plaît. » je rajoute à la commande avec un sourire pour le fameux Jaymie. Elle vient réellement souvent ici pour connaître les prénoms des serveurs. Peut-être pour potasser tranquillement avec une boisson chaude pas loin. Je la suis jusqu’à la table qu’elle choisit pour m’installer face à elle. « Merci pour le café, tu n’étais pas vraiment obligée tu sais. » mais ça me touche qu’elle ait ce geste pour me remercier. Sportive? Je ne me considère pas réellement comme telle, je veux surtout entretenir mon corps pour le boulot à la base. C’était ce qui me faisait gagner de l’argent donc forcément. « Un peu des deux? J’ai commencé il y a quelques années pour me remettre en forme tranquillement et puis maintenant ça me permet de m’échapper un peu. Mais quand je n’en fais pas pendant très longtemps, je sens que ça me manque et j’ai besoin de me défouler. » je ne pensais pas ça possible d’être devenue aussi accro. J’étais loin d’être très sportive à une autre époque, mais travailler en tant qu’escorte à changer ma façon de penser. Il fallait que je plaise physiquement pour gagner toujours plus d’argent et ça passe par le côté de prendre soin de son corps. « Et toi? » tout à l’heure elle me disait qu’elle faisait partie du club donc j’imagine que j’ai la réponse, mais autant être sûre. « Ça ne te prends pas trop de temps sur tes révisions? Qu’est-ce que tu étudies d’ailleurs? » je l’interroge à mon tour, elle m’a rendue curieuse.

@Neela Rickards