La date est passée. Une année s’est écoulée. Lentement, avec difficulté, mais la date anniversaire de ce tragique évènement qui a bouleversé toute ma vie est derrière moi. Pour la première fois. La première année … Au diable le garage, au diable les gars, au diable toutes les putains de conneries pour tenter de me faire oublier cette date. Ils m’ont tous fait péter un plomb. Au point où j’ai balancé une clé presque dans la gueule de l’apprenti. Au point où le chef, bien que tolérant, n’aime pas qu’on essaie de se mettre des coups dans la tronche pour la moindre occasion. Je suis calme en général, mais là, j’en pouvais plus. Du coup, j’ai pris deux semaines. Une semaine avant, une semaine après. Je me suis barré hors de la ville, j’ai d’abord pensé à retourner à New-York et reprendre contact avec quelques anciennes connaissances. Puis la voix de Violet à résonner dans ma tête : n’y retourne pas, fais-le pour moi. C’est donc mon volant qui a pris pour ma colère et tout l’énervement que m’inspire cette situation. Je suis sortie de la voiture, paumé en pleine forêt, et je me suis mis à hurler ma frustration et ma haine. Ne pas retomber dans mes vieux travers a été la première étape, mais la seconde qui était de ne pas consommer d’alcool pour me mettre dans un état de semi-coma était la plus dure à gérer. Les magasins au bord des routes et les bouteilles dans les stations essences m’appelaient, j’ai résisté putain. J’ai réussi en me remémorant sa voix, ses supplications quand on est parti de New-York et que j’ai quitté mon ancienne vie. Cette bande d’enfoiré n’a pas eu ma peau, ils ne l’auront pas plus maintenant qu’elle est partie. Je lui ai promis.

Mais, enfin, la colère redescend et je me sens prêt à revenir dans la vraie vie, celle que je me suis construis à Tree Hill avec elle. Alors je roule, il n’y a pas grand-chose autour de moi, mais seulement la route qui me ramène à ce que j’appelle la maison à présent. L’endroit où je vivais avec elle, c’est tout ce qu’il me reste. Bien que les gars au garage commencent à prendre une petite place et à me faire sourire, sauf la semaine dernière. L’apprenti et ses conneries … Il va devoir apprendre à fermer sa gueule quand il le faut, s’il ne veut pas finir encastrer dans un mur. Même le blabla incessant de Mavie arriverait presque à me manquer. Cette peste cherche encore et toujours à connaitre mon histoire, malgré moi quelques indices ont filtré et il faut que je la revoie pour brouiller une nouvelle fois les pistes. Elle n’est pas bête et je n’ai aucune envie qu’elle apprenne ce que j’ai pu commettre par le passé. Personne ne doit l’apprendre, seul le boss l’est et c’est amplement suffisant.
Quoi qu’il en soit, je ne suis pas assez attentif à ma route et, lorsque je croise une autre voiture sur cette route sans fin au milieu du nulle part, je suis trop au milieu de la route. Même si elle aurait dû se rabattre un peu sur le côté en me voyant arriver. Ce qui fait que, l’espace de deux secondes d’inattention de ma part, même si je suis certain que l’autre voiture l’a fait exprès, le bord de mon véhicule entre en contact avec l’autre, griffant les portières, éclatant les rétroviseurs extérieurs, je pile immédiatement sur mes freins en hurlant de rage. Il fallait vraiment que cette putain de semaine continue de cette manière ?! Je suis putain de maudit ?! Sans plus réfléchir, je sors de ma voiture pour constater les dégâts, l’autre personne faisant certainement de même avec son véhicule. Sauf que, moi, je suis tout sauf calme et je me mets à jurer tout en tapant dans le pneu de cette pauvre bagnole qui n’a rien demandé. Les griffes ne sont pas le pire et je pars rapidement en quête de mon rétro en continuant de pousser mes jurons, remarquant finalement l’autre conducteur, une femme, et là je me mets à rire jaune : « Je ne suis même pas étonné de voir une gonzesse sortir de cette poubelle ! » Je commence, amer, énervé, froid. « Une putain de ligne droite ! Faut éviter l’alcool au volant ! »

@Autumn Mcmillan  

if we come crashing down + Jace & Autumn

La tête appuyée sur l’épaule de sa mère, sa main serrait fort celle de la femme qui l’avait mise au monde tandis que Sarah quittait leur maison familiale, sans pour autant qu’il n’y ait de franche amélioration à l’altération de sa mémoire depuis son accident de voiture, quelques mois plus tôt. A chaque réunion familiale, l’aînée des Williams pouvait deviner tout l’espoir que sa mère mettait dans l’exposition des vieilles photos, dans le récit d’anecdotes récentes qu’ils avaient pu partagées, en vain. Sans qu’elle n’ait rien à dire, Autumn pouvait lire dans le regard de sa mère la tristesse, mais surtout l’inquiétude qu’elle essayait de compenser en serrant fort ses doigts dans les siens, sous la table, en toute discrétion. Un jour peut-être, elles se devaient de rester optimistes, pour elles, mais surtout pour Sarah, pour Jackson, et encore plus pour Jorah, ce petit bout qui n’avait rien demandé et dont l’existence avait été effacée de la mémoire de sa maman. Si Autumn était heureuse de passer du temps en famille, il n’en restait pas moins que chaque repas tous ensemble l’obligeait à leur mentir, à leur cacher sa séparation, son divorce à venir et à jouer l’épouse modèle quand elle faisait chambre à part de son mari depuis maintenant plusieurs mois. L’accident de Sarah avait remis en cause l’annonce de son divorce pour une famille attachée à la religion, et aux promesses faites devant Dieu qui ne pouvaient être rompues. Lorsqu’elle avait voulu leur avouer la vérité, sa jeune sœur avait subi cet accident et la blonde l’avait pris comme une punition divine, au point de ne plus oser aller plus loin dans sa quête de liberté. Elle faisait semblant, pour eux, mais c’était dur, de plus en plus dur… Epuisée, elle avait serré ses parents dans ses bras avant de regagner son véhicule, garé dans l’allée du pavillon familial. Autumn gagnait très bien sa vie, son mari également, mais tous les deux n’avaient pour autant jamais ressenti le besoin d’investir dans une voiture de luxe. La blonde conduisait une berline, certes agréable, mais qui n’était pas toutes options et elle n’en avait, en prime, pas besoin. Elle voyageait beaucoup pour son travail, et Uber était devenu son application favorite depuis très longtemps désormais, lorsqu’elle n’était pas envoyée sur des fouilles dans des endroits souvent désertiques ou désertés. Les quelques trajets qu’elle était amenée à réaliser à Tree Hill consistaient, pour la plupart, en quelques kilomètres séparant sa maison de celle de ses parents, rien de bien exceptionnel donc, un trajet qu’elle connaissait par cœur et qu’elle pouvait réaliser les yeux fermés, sans qu’elle ne s’y soit jamais essayé néanmoins.

Comme souvent, le chemin n’était que peu emprunté, et pour se détendre, elle avait fait résonner les quelques notes du d’un vieil album de Shania Twain qu’elle avait retrouvé dans un vieux carton dans le garage de ses parents. Ça lui faisait du bien de s’époumoner dans la voiture, le seul endroit sur terre où elle pouvait hurler sans que personne ne la juge ou la regarde, le seul endroit qui lui permettait de se lâcher un peu et d’évacuer tout ce stress permanent qui la consumait à petit feu. « Oh oh oh oh go totally crazy, forget I’m a lady… Men’s shirts, short skiiiiiiiiirts.. Ohohohohhhhhhh… Oh putain mais qu’est-ce qu’il fout ?! » Un coup de volant qui n’avait pas suffi, et voilà que le chauffard d’en face qui roulait au milieu des voies venait de la percuter. L’odeur de tôle avait envahi l’habitacle et elle pouvait entendre son cœur tambouriner contre sa poitrine qui allait exploser. Elle avait chaud, elle avait froid, elle avait peur, et en même temps, elle voulait s’assurer que la personne en face allait bien. Elle ne pensait pas au fait qu’elle aurait pu sérieusement se blesser Autumn, quand elle sortit de sa voiture, oubliant ses escarpins et sa jupe cintrée pour se précipiter vers l’autre véhicule accidenté. Ou presque. Un peu désorientée, elle s’était avancée vers l’autre conducteur, mais avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, de s’assurer qu’il n’avait rien de cassé, qu’il n’y avait pas de dégâts autre que matériel, il la toisa du regard pour finalement la provoquer d’un cynisme abject. « Je vous demande pardon ? » Demanda-t-elle, interloquée devant une telle misogynie assortie d’une mauvaise foi évidente. « Vous rouliez au milieu de la route, et probablement trop vite pour que j’ai le temps de me décaler… Abruti. » Finit-elle par lâcher, les bras croisés, outrée de son manque de respect. « Et je vais bien, merci de le demander. » Elle baissa la tête pour s’ausculter d’un coup d’œil, vérifiant que tout allait bien, sans même remarquer son genou qui saignait après avoir tapé le volant, probablement. A ses pieds, le rétroviseur arraché de l’autre véhicule s’était échoué, et la blonde le ramassa, avant de le jeter de toutes ses forces dans le fossé garni d’orties par centaines. « Oups… » Lui adressa-t-elle, un sourire satisfait aux coins des lèvres. Il ne fallait pas la chercher la Williams, et s’il pensait l’impressionner en jouant le gros con, il était mal tombé.

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@jace weris :faché:

L’univers a-t-il envie de se liguer contre moi ? Qu’est-ce que j’ai bien encore foutu pour que l’univers me fasse un tel retour de manivelle et que je m’en prenne autant dans les dents ?! J’ai pas revendu de drogues, j’ai pas revendu d’armes non plus et le dernier mec que j’ai frappé remonte avant mon arrivée à Tree Hills ! Théoriquement, dans mon univers, j’aurais eu droit à une médaille aussi grosse que celles des Jeux Olympiques pour avoir été abstient de violence gratuite – ou non – pendant autour de temps ! Les gens sont juste cons, particulièrement débile je dirais même, et cette fille au volant n’est autre qu’un danger supplémentaire sur cette planète ! D’accord, j’étais au milieu de la route, est-ce que je vais l’avouer pour autant ? Certainement jamais ! Elle n’avait qu’à bouger sa bagnole si elle n’avait pas envie de se retrouver dans le fossé. Visiblement, elle n’a pas d’instinct de survie non plus vu le ton sur lequel elle ose s’adresser à moi. « J'ai aucune envie de vérifier si ton cul est toujours aussi bien moulé dans ta jupe ! T’as vu ma bagnole ou quoi ?! T’as eu ton permis où ?! » Je continue en me passant les mains sur le visage en constatant les dégâts de ma voiture mais un œil posé malgré tout sur la silhouette de la demoiselle, pas si moche, même si elle est blonde … Oh putain, encore une putain de blonde de putain de merde de putain de … J’en ai marre. « Laisse-moi deviner, papa t’as offert un Kinder Surprise spécial un jour avec ton permis dedans ?! » Ouais, moi, les blondes, je les bois plus que je ne les supporte finalement.
C’est là que cette dingue attire mes yeux un peu plus, parce que le sale con que je suis a déjà vu plus de blessures que d’autres, et que le sang m’attire. J’allais presque, presque me résigner pour voir si je n’avais pas encore des compresses dans ma boite à gant et lui proposer de nettoyer un minimum la plaie. Je me sens un tout petit peu responsable de cette blessure. D’accord, je suis un con, d’accord je ne vais pas avouer ma faute, d’accord j’ai été vite en m’énervant mais là … Cette peste vient de balancer mon rétroviseur dans le fossé !
J’ai largement eu mon quota de femmes blondes pour les deux prochaines années à venir. Je ne veux plus en voir une seule, si Mavie décide de se teindre les cheveux en blond au garage, je lui achète une perruque, je le jure. Brune, rousse, verte, bleue ou rose, tout sauf du blond. Je jure que je vais en tuer une si ça continue. « Ok Médor, t’as gagné tu peux aller le chercher ! » Je ris jaune en fermant les yeux. C’est peut-être l’occasion de vendre les pièces de cette voiture et d’en acheter une nouvelle ? Je fini par m’approcher de la voiture de blondie, jetant un œil aux dégâts occasionné par ma faute, sans me sentir une seule seconde coupable de dommages matériels, car, finalement, elle aura sûrement les moyens de s’en offrir une nouvelle. « Hep, blondie, le meilleur c’est que j’ai pas d’assurance ! » Je mentionne en attendant les jurons et autres noms d’oiseaux qu’elle va être capable de me donner. « Mais j’espère vraiment que tu as été vaccinée contre le tétanos, parce qu’avec ta blessure au genou, tu risques qu’on te coupe la jambe, ou le pied … Ce serait bête de ne plus pouvoir conduire ! » Je plaisante, certes à ma manière, pour relativiser l’accident. Je commence seulement à réaliser que je ne suis pas passé très loin de la mort et que mon comportement d’idiot à l’égo surdimensionné va finir par me causer ma perte. Mais tant pis. On est vivant non ? C’est le plus important. Je donne un bon coup de pied dans la portière de blondie pour laisser une bosse supplémentaire avant de lui sourire à pleine dent, après tout c’est elle qui a commencé ! Puis retourne fier comme un paon dans ma voiture pour tenter de trouver mon portable et appeler des secours et un gars au garage pour qu’on remorque nos voitures. « Je bosse dans un garage, ils referont ta voiture à mes frais. Le souci, c’est que mon portable est introuvable et que je n’ai pas envie de le chercher plus longtemps. » Au moins, perdu de cette manière au milieu de nulle part, la vue est plutôt relaxante. Le fait est que mon portable a peut-être voler hors de la voiture quelques kilomètres avant cet accident, par une fenêtre ouverte, à cause de mon incapacité à gérer ma colère et d’un idiot de collègue qui me demandait quand j’allais être de retour. Je ne me souviens pas vraiment des conditions de la disparition mais maintenant que j'y pense, je dois m'acheter un nouveau portable.

@Autumn McMillan :dent:

if we come crashing down + Jace & Autumn

Si l’espèce humaine avait toujours réservé son lot de surprises et de déceptions à Autumn, et ce depuis toujours, ce jour-ci ne serait pas sans lui rappeler combien l’homme pouvait être mauvais. Alors qu’il avait manqué de lui ôter la vie en conduisant de manière complètement inappropriée, au milieu de la route, qu’il l’avait percutée, presque obligée à se jeter dans le fossé, il s’était, en plus, permis de lui hurler dessus et de l’insulter au lieu de s’assurer qu’elle n’avait rien de cassé. Qu’avait-il bien pu arriver à l’humanité ? Choquée, sonnée, puis carrément outrée, la blonde était passée par un tas d’émotions diverses en l’espace de quelques secondes. Ce type était imbuvable, et il était clair qu’il n’avait jamais trouvé le chemin de Dieu pour se comporter comme ça, peut-être qu’un petit tour à l’église lui ferait du bien, et à elle aussi, parce qu’elle avait soudain bien du mal à aimer son prochain quand il était aussi nauséabond. S’il aurait pu être séduisant, sa misogynie et son machisme faisait de lui un homme absolument imbuvable, le genre de personne qui donnait à Autumn des envies de meurtre, avant qu’elle ne s’en veuille d’avoir des pensées aussi sombres. Elle détestait ce genre de mecs, ou plutôt de connards, et elle lui aurait bien craché au visage si elle n’avait pas été aussi bien élevée. « Oh mais tu parles comme un livre, maintenant que tu le dis, ta mère m’a laissée un cadeau… » Elle fit semblant d’ouvrir une surprise, avant de s’exclamer. « Oh, mais… ne serait-ce pas ta dignité ? Tu l’avais perdue… Quelle tristesse. » Elle ricana, avant de secouer la tête et de lui jeter un regard aussi noir que ses yeux azurs pouvaient lui jeter.

Absolument ulcérée par son comportement, la jeune femme décida de ne pas lui faire l’honneur de lui offrir une gentillesse et une compréhension qu’il ne méritait pas, et balança, pleine de rage et de rancune, le rétroviseur arraché dans le fossé, pourvu qu’il soit plein d’orties et de vipères. « Alors là, dans tes rêves… » Il venait de la traiter de chienne tout en lui ordonnant d’aller récupérer son dû, et il allait pouvoir se gratter… Pourvu que ce soit douloureux. Du coin de l’oeil, elle l’observait s’approcher de sa voiture un peu trop près, et elle ne serait pas étonnée de le voir la défoncer encore plus que ce qu’elle n’était juste pour passer ses nerfs, tellement ce mec était taré. Cet abruti continuait de la provoquer, mentionnant l’absence d’assurance pour rembourser les dégâts, figeant la jeune femme sur place. Ce mec ne perdait rien pour attendre, et il mériterait une bonne gifle pour le remettre à sa place. Rien ne semblait arrêter son mépris, et lorsqu’il mentionna un vaccin contre le tétanos, la blonde baissa immédiatement la tête vers son genou, blessé. Mince. Heureusement pour elle, tous ses voyages l’obligeait à être à jour de tout. « Et bien il semblerait que ton véto ait zappé de te piquer contre la rage… Ou de te piquer tout court. L’euthanasie, c’est bien aussi. » Termina-t-elle en grommelant, honteuse de dire ça à voix haute, mais soulagée de laisser échapper un peu de sa colère à elle aussi, il ne l’avait pas volé.

Quelques instants plus tard, la mâchoire de la Williams en tomba lorsqu’elle l’observa asséner un coup de pied à sa portière, enfonçant la carrosserie un peu plus. Sérieusement ? Interloquée, les mots lui manquaient lorsqu’il s’agissait de décrire la stupidité du type. De tous les habitants de Tree Hill, il avait fallu que le mec échappé de l’asile la percute elle ? Le roi des connards ne pouvait forcément tomber que sur elle, alors qu’elle sortait d’un repas de famille compliqué, qu’elle avait la tête qui allait exploser, et qu’elle ne savait plus très bien si c’était à cause de ses tracas, du choc, ou de l’autre tête de con qui lui hurlait dessus et agissait n’importe comment. Soufflant, elle ne trouvait même plus les mots pour qualifier ses actes. Finalement, fièrement, il s’éloigna de son véhicule, avant de lui annoncer qu’il bossait dans un garage. Pardon ? Ce type venait de lui faire un cinéma, de lui parler d’assurance, quand il savait depuis le début qu’il allait pouvoir réparer leurs deux véhicules ? Mais d’où sortait ce malade ? Cela dit, s’il lui réparait sa voiture gracieusement, elle serait prête à ne pas porter plainte, bien qu’il le mériterait… Accident, agression, elle avait de quoi remplir un dossier. Un sourcil arqué, Autumn resta quelques instants immobile à le regarder, pas certaine que sa proposition soit réelle, et encore moins sincère. La blonde croisa les bras, et pencha la tête vers la droite, l’observant en silence pendant qu’il attendait qu’elle réagisse à sa flemme de chercher son téléphone. Elle hésitait. Peut-être qu’elle ferait mieux de faire venir les flics, tout simplement. « Vous réparez ma voiture si j’appelle votre garage plutôt que la Police, c’est ça ? » Elle insista bien sur les forces de l’ordre, plus pour se rassurer qu’autre chose parce qu’elle avait le temps de finir raide morte, enterrée dans le fossé, avant qu’elles n’arrivent sur place. Sans grande conviction, la McMillan retourna à sa voiture, et se pencha depuis le côté conducteur vers le siège passager sur lequel elle avait laissé son sac. Celui-ci avait volé, et son téléphone se retrouvait coincé sous le siège, au point d’obliger Autumn à grimper pour passer sa main sous le fauteuil. « Je l’aiiii ! » S’exclama-t-elle, presque contente de sa trouvaille. Une moue boudeuse sur le visage, elle lui tendit presque à contre-coeur, tout en le gardant fermement entre ses doigts. Son calme presque retrouvé, elle avait aussi repris ses esprits, et le tutoiement d’énervement avait laissé place au vouvoiement de la politesse, qualité dont Autumn faisait preuve en règle générale… à moins de la pousser à bout. « Vous réparez ma voiture gratuitement… » Elle était bien décidée à négocier, et elle ne lâcherait rien tant qu’il ne se serait pas engagé, et quelle que soit ce que valait sa parole, probablement pas grand chose, vu le niveau du type. « Et je ne vais pas à la chasse au rétro non plus. » Les yeux plantés dans ceux du frisé, elle était déterminée à avoir le dernier mot. Que le meilleur gagne.

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@jace weris

Je l’ai peut-être mérité. Rien qu’un tout petit peu. Parce qu’il faut peut-être imaginer que la trajectoire de ma voiture n’était pas aussi linéaire que ce que je pensais. Mais ce n’est pas elle qui va réussir à me faire cracher le morceau, la seule chose que je suis capable de faire, c’est de proposer gratuitement mes services, je suppose que le patron ne dira pas grand-chose par rapport à ce gâchis, tant que je ne compte pas mes heures et que je paie moi-même les pièces de la voiture de blondie. Jusque-là, tout va bien, je paie, je m’occupe, je ne pense pas au passé et la situation m’arrange assez. Sauf qu’elle continue à parler et, honnêtement, j’aurais préféré la connaitre silencieuse. Pas comme une morte, là, je serai vraiment dans la merde jusqu’au cou.
Ok, le coup de la dignité, c’était joli et j’en ricane même devant l’aplomb avec lequel elle arrive à me sortir des conneries du genre.  Le regard noir aussi me fait rire, j’ai un peu de mal à prendre son air de princesse énervée au sérieux.
Je jette un œil à l’endroit où a atterri mon rétro … Non, vraiment, je me passerais d’aller le rechercher et vu que blondie n’a pas l’air de vouloir me prendre au sérieux, je me passerais donc de cette pièce et j’en commanderais un nouveau. Son genou est abîmé mais, suite à mon commentaire que je trouvais plutôt aimable vu la situation et les conditions dans lesquels nous sommes, elle mentionne mon véto … Je la dévisage un instant, elle doit vraiment me prendre pour un taré, en vrai. Est-ce que je peux me montrer plus sympa, là ? Non. Je n’ai pas envie non plus. Mais peut-être que je devrais arrêter de me faire passer pour un schizo échappé de son hôpital. « Je lui ai déjà demandé, il n’a pas voulu. C’est souvent les mauvaises bêtes qui vivent le plus longtemps. » J’ajoute avec le sourire, me moquant ouvertement d’elle une fois de plus. Bon, pour se faire passer pour un mec sympa, c’est raté. Mais je ne suis pas super sympa non plus, alors, à quoi bon ?

Le choc porté dans sa voiture me permet d’évacuer la rage que je garde, que je n’exprime pas, qui ne pouvait sortir que de cette manière. L’agacé, c’est le point bonus. Puis, finalement, qui est-ce qui va réparer cette connerie ? C’est moi. Un coup de plus ou de moins, ça ne me changera rien vu l’état de la carrosserie et le boulot que je vais devoir faire.
« C’est le deal, ouais. » Et je n’ai pas vraiment envie de croise les flics, eux et moi avons un passé un peu compliqué et j’aimerais éviter de les intéresser à nouveau à ma situation, si possible. Blondie retourna ensuite à sa voiture pour récupérer son téléphone. Je m’apprête à lui retirer des mains, remarquant au passage qu’elle le tient assez fort. J’attends donc, face à elle, qu’elle me donne les conditions qui ne tardent pas à arriver. Réparer gratuitement et ne pas partir à la chasse au rétro … Clairement, je ne peux pas m’empêcher de rire avant de lui répondre. « Je n’ai pas d’assurance, j’ai un passé de merde et j’ai peut-être quitté la route juste 3 secondes des yeux avant de percuter ta voiture. » Je ricane, ai-je réellement le choix dans cette situation ? Je suis peut-être un gros con mais je ne suis pas idiot pour autant. Déjà en voyant son visage, je comprends que j’ai fais l’erreur de ma vie en mentionnant mon erreur de conduite, mais je choisis de l’ignorer. « Ta voiture sera réparée gratuitement, je suis sûr qu’avec ta blessure et vu ta chance tu es capable d’attraper une maladie à la con si tu allais chercher mon rétro que tu as lancé et arrête de me vouvoyer, je ne suis pas ton grand père. » Je termine en tendant la main pour prendre le téléphone, espérant que les conditions lui conviennent.
Une fois l’appareil cédé, j’appelle le numéro du garage, une fois n’étant pas coutume, je ne tombe sur personne de l’autre côté, et fini par envoyer un message à Mason, le seul numéro que je connaisse. « Bon … personne ne répond, faut attendre que mon collègue voie le message. Mais du garage à ici, compte une bonne heure avant que quelqu’un arrive. » Je mentionne en lui passant à nouveau son téléphone. « Bon, sinon … Tu n’as pas d’autres blessures ? » Je ne suis pas que con. Ou méchant. Et vu qu’elle va essayer de me bassiner avec mes aveux, autant détourner la conversation.

@AUTUMN MCMILLAN  

if we come crashing down + Jace & Autumn

Le bain dans lequel elle s’était imaginée se prélasser en arrivant chez elle s’était éloigné au moment-même où ce sauvage l’avait obligée à faire un écart avant de la percuter. Pas de bulles de savon, pas de musique zen, pas d’huiles essentielles, mais une blessure à la jambe, des insultes, des regards noirs et quelques menaces. Beaucoup moins séduisant comme plan. Déjà épuisée par la charge mentale que représentait le mensonge, et l’accident de sa soeur, elle n’avait pas la patience de supporter un gros misogyne qui se croyait tout permis. Autumn n’avait jamais été du genre à se laisser marcher sur les pieds, et si ses parents et l’église lui avaient bel et bien inculqué des valeurs qu’elle tâchait de respecter depuis toujours, elle n’en restait pas moins une femme forte et indépendante qui n’accepterait jamais qu’on lui marche sur les pieds, encore moins alors qu’elle n’avait strictement rien fait de mal de prime abord. Après avoir balancé le rétroviseur dans le fossé, et s’être promis de se confesser pour ça, elle avait tenu tête au brun et ne s’était pas démontée, contrairement à sa voiture qu’il promettait de remettre en état. Allons bon. La blonde restait suspicieuse, et plus encline à appeler la Police qu’à lui faire confiance. Néanmoins, et même dans des situations plutôt merdiques, Autumn restait quelqu’un de profondément gentil, sûrement trop, puisqu’elle finit par lui tendre son téléphone, tout en lui rappelant les modalités de leur accord : les réparations, et pas d’aventures dans les orties pour son rétroviseur pourri. « En gros, c’est moi qui TE rend un service, grand-père ! » Elle n’appelait pas les flics, elle lui sauvait la peau… Elle avait bien compris, et elle comptait bien se servir de cet argument pour garder le dessus sur lui, tant qu’ils ne seraient que tous les deux perdus sur cette route isolée. Par contre, il semblait vraiment la prendre pour une princesse qui n’avait jamais mis les mains dans la boue, alors qu’elle passait des journées entières dans la poussière à la recherche d’antiquités, et cette fausse image la faisait sourire. S’il la voyait en tenue d’archéologue, avec son casque sur la tête, il ferait peut-être moins le malin à la prendre pour une diva. Elle n’en était pas une, elle ne l’avait jamais été, mais peut-être que cette fausse idée pourrait lui être utile s’il la prenait à la légère après tout. « Pour ce qui est de ma chance, c’est clair qu’elle est en berne, parce qu’il a fallu que je tombe sur le mec le plus grossier de la terre, qui en plus, s’avère être un chauffard. » Elle croisa les bras contre sa poitrine, avant de lever les yeux vers le frisé. Il avait l’air de se tenir à ce qu’il disait, et de réellement s’engager à effectuer les réparations sur son véhicule.

Une fois qu’il avait définitivement validé les termes de leur deal, elle lâcha son emprise sur son téléphone pour qu’il puisse appeler de quoi les sortir de là, une moue qu’à moitié convaincue sur le visage. C’était à moitié terrifiant de le savoir pas très clean avec la Justice. Est-ce qu’elle allait finir en morceaux dans son coffre ? Peut-être qu’elle aurait dû garder son téléphone et appeler Blake, son futur ex-mari, plutôt que de le laisser appeler du renfort ? Mais à quoi est-ce qu’elle pensait ? S’il ramenait tout un gang pour lui faire la peau ? Après tout, il n’avait pas l’air très net le type… Et sa répartie ne lui serait d’aucune utilité s’ils s’y mettaient à plusieurs… Oh non. Trop tard de toute façon, il ne lui restait que son espoir et une prière. Elle ferma les yeux un instant, mais l’autre tête de con revenait déjà. Il n’avait réussi à joindre personne. « Ben voyons… Une heure… » Autumn récupéra son téléphone, et s’appuya contre sa voiture, regardant des pieds à la tête son compagnon d’infortune. Une heure de plus en tête-à-tête avec cet idiot, mais qu’avait-elle fait pour mériter une telle sentence ? La loi divine la punissait déjà de son divorce à venir, c’était sûr. Maintenant qu’ils avait scellé leur accord, elle n’avait plus qu’à attendre que son ami vienne l’aider à remorquer les voitures, elle n’avait plus le choix. Alors qu’elle soufflait, il s’inquiéta de savoir si elle avait d’autres blessures, et la blonde en fut surprise, lui qui n’avait jusque là montré absolument aucune once d’intérêt pour l’altruisme ou la compassion. Elle arqua un sourcil, vérifiant qu’elle avait bien entendu, avant de lui répondre sur un ton plus doux que ce qu’elle aurait voulu lui offrir. « Je vais bien, je crois. » Elle aurait voulu lui dire qu’elle avait le genou en feu, qu’elle souffrait le martyr, qu’il en était responsable et qu’il devrait vivre toute sa vie avec le remord de lui infliger une cicatrice, voir pire, une amputation, mais elle mentirait, et c’était déjà quelque chose avec lequel elle se battait pour s’enfoncer un peu plus dans le pêché. « Un peu de désinfectant en arrivant et je pense que je devrais m’en remettre… Et vou… toi ? Rien de cassé, à part ces quelques neurones envolés ? » Cette fois, elle lui offrit un sourire timide, tentant un peu d’humour en espérant ne pas attiser les foudres d’une colère jamais bien loin, essayant de détendre une atmosphère déjà bien tendue et qui n’amenait rien de bon, de toute façon. Et puis, s’il la trouvait gentille et rigolote, peut-être qu’il ne voudrait pas la tuer. « Autumn. » Annonça-t-elle, avant de compléter. « C’est mon prénom. » Elle haussa les épaules. « Puisqu’on a une heure à tuer, je me suis dit que ça pourrait être intéressant de savoir avec qui on perd une heure de vie. » Il ne fallait pas pousser non plus, cette heure en tête à tête avec lui constituait évidemment plus une perte de temps qu’un moment à chérir, mais elle tentait d’y mettre un peu du sien.

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@jace weris

Effectivement, c’est elle qui possède les cartes. Je suis certain qu’un certain flic sauveur de la ville serait capable de revenir à la charge et me coffrer s’il venait à apprendre cet accident. Par chance, cet énergumène n’est pas dans les environs et c’est très bien ainsi ! Lui et ces idées à la con risque tout de même de me coûter cher, voir même quelques années en prison s’il arrive à prouver mes conneries des années précédentes. Pas trop envie de remuer le fumier, en général ça sent trop mauvais. « JE te rend un service en TE disant de ne pas aller chercher ce putain de rétro ! » Je réplique en me frottant mes yeux des deux mains, elle est sacrément épuisante celle-là ! Et je ne relève pas la suite, parce que c’est inutile, que je n’ai plus envie de me battre avec elle et qu’elle peut dire ce qu’elle veut, je n’en ai plus rien à faire. Je veux être sympa et, comme à chaque fois, ça se retourne encore une fois contre moi ! Mais elle a beau être fatigante, c’est finalement son téléphone que j’ai dans la main et avec lequel je passe l’appel tant attendu, n’empêche que Mason me casse bien les pieds parce qu’il va prendre tout son temps avant de venir récupérer mes conneries, même si, évidemment, je n’ai pas dit que la faute venait de ma part. C’est d’ailleurs cette nouvelle phrase que blondie relève, et oui une heure d’attente avant d’être enfin sauvé de ce calvaire et d’arrêter d’avoir des envies de meurtres. Mais encore une fois, la folie me gagne parce que je suis sympa avec elle et lui demande comment elle se sent.  Alors que je m’attends à une réplique bien stupide ou encore quelque chose pour me faire regretter d’avoir posé la question, elle répond tout simplement par ce que je reconnais être de la vérité et même essayé d’être … sympa. Surpris, je tourne vivement la tête vers elle, pour la regarder de haut en bas comme si une deuxième tête allait lui pousser.

« Ma tête va très bien, merci. J’ai rien. » Je réponds un peu sèchement, mais je n’ai pas l’habitude d’être le gentil de l’histoire. Je me frotte la nuque, gêné, alors qu’elle se présente malgré les évènements et tente de faire la conversation, commentaire auquel j’esquisse un sourire en prenant appui contre la carrosserie de ma voiture en croisant les bras pour la regarder. « C’était de l’humour ça ? Il y a encore quelques progrès à faire ! » Je relance, tentant à mon tour de plaisanter sans savoir si ma remarque sera la bienvenue. Mais elle se présente et je décide d’essayer d’être moins con, pour le moment du moins. C’est déjà un très bel effort de volonté de ma part. « Jace. Je suppose que tu n’es pas vraiment enchantée de faire ma rencontre. » Je hausse les épaules avec un léger sourire, non elle ne doit pas être ravie et je ne le suis pas particulièrement non plus, mais bon, on va réussir à faire avec, non ? « Une heure, voir plus, ça dépend si mon collègue décide de ne pas être chiant. Mais je dois tellement lui manquer que je suis certain qu’il viendrait me chercher n’importe où. » Ouais, maintenant que je viens de le dire, ça fait très … Très … Pas moi du moins. Je ne mange pas de ce pain-là. Mais je me garde de le préciser, ne voulant pas paraitre encore plus ridicule devant blondie … Enfin, Autumn. La pire saison qui puisse exister sur terre et il faut que ce soit son prénom ! L’ironie aurait été de la croiser alors que des feuilles jonchent la route et qu’on aurait eu un accident de motos. Mouais. Pas sûr que j’aurais été capable de gentillesse si ça c’était passé de cette manière. « Bon, sinon, tu roulais où avant de défoncer ma voiture ? » Je demande, pas curieux du tout mais je me dis qu’elle sera contente que je m’intéresse un minimum à sa vie. J’ai assez de filles à gérer dans ma vie, je n’ai pas envie d’avoir tous les petits soucis d’Autumn sur le dos en plus du reste. « Perso, je revenais de petites vacances, c’est pour ça que je suis certain que mon collègue ne devrait pas être trop chiant et nous faire attendre. » J’ajoute, histoire de rattraper mes conneries, moi aussi.

@autumn mcmillan

if we come crashing down + Jace & Autumn

Mais pourquoi avait-il fallu qu’elle emprunte ce chemin à ce moment précis ? Pourquoi avait-elle tenu à faire un détour pour rentrer chez elle plutôt que de simplement passer par la ville ? Souvent, Autumn avait pris l’habitude de parcourir cette route, celle-là même qui avait vu sa sœur perdre une grosse partie de sa mémoire et qui aurait pu perdre la vie. Pèlerinage, ou simple moyen de ne jamais oublier à quel point tout ne tenait qu’à un fil, elle ne savait plus très bien, mais elle continuait de le faire, à chaque fois qu’elle rentrait de chez ses parents et qu’elle avait envie de leur hurler qu’elle divorçait. Ils n’en savaient toujours rien, trop inquiets pour Sarah pour en plus, se voir imposer la nouvelle d’un péché et d’une séparation alors qu’ils adoraient leur gendre. Elle attendait le bon moment, tout en sachant pertinemment qu’il n’y en aurait jamais aucun. Et ce qui n’en était pas un non plus, c’était ce tête à tête avec un abruti malpoli. Si le ton avait été houleux depuis les premières secondes, la blonde avait décidé de mettre son égo de côté pour essayer de rendre l’heure d’attente à venir un peu plus supportable que leurs premiers échanges. Assise sur le capot de sa voiture endommagée, elle avait tenté une bribe d’humour, et le frisé avait semblé à moitié réceptif puisqu’il avait souri, ou au moins eu un léger rictus, ce qu’elle prenait pour un début de victoire. Jace. C’était ça son prénom. Juste Jace. Elle s’était attendu à un truc qui fasse tueur en série, style Jeffrey ou Dexter, Hannibal, ou un simple prénom d’abruti, et la liste était longue pour ceux-là, ça commençait par Jaehyun d’ailleurs, et à y réfléchir, ça commençait pareil tiens. Est-ce qu’il était aussi un expert en mensonge et trahison ? Probablement, il avait l’air d’être un bon gros connard. « Je m’en serais bien passée, en effet, et ma voiture aussi… » Elle caressait la carrosserie de sa voiture en consolation pour le choc qu’elle avait subi. « Mais enfin, maintenant qu’on est là… » Elle souffla, puis lui adressa un sourire franc et massif, symbole du drapeau blanc qu’elle avait commencé à hisser tout doucement. « Enchantée, Jace. » Sois gentille, sois bienveillante, sois généreuse, sois celle que tu aimerais que l’on soit avec toi. Elle essayait, au moins, de respecter les sermons qu’elle avait tant de fois écoutés, tant de fois trouvés inspirants et desquels elle s’était souvent trouvée indigne. Lorsqu’elle remit sur le tapis l’heure d’attente, il émit quelques doutes qu’elle n’avait jusque-là par encore anticipés. Comment ça une heure ne suffirait peut-être pas ? Ils n’étaient pas non plus à des années lumières de Tree Hill, qu’est-ce qui pouvait prendre autant de temps ? Elle allait s’offusquer quand il continua. La description de sa relation avec son « collègue » attisa sa curiosité. Le manque, venir le chercher n’importe où ? Est-ce qu’il y avait du romantisme dans l’air ? Elle l’observa un moment, surprise qu’il mentionne sa relation amoureuse alors qu’il était jusque-là resté très froid et distant, quelque chose sonnait faux mais il n’arrivait pas bien à déterminer ce qui n’allait pas dans ce tableau. Est-ce qu’il se foutait d’elle, encore ? Malgré ses efforts ?

Néanmoins, il continua à tenter de briser la glace et de faire la conversation, alors elle accepta de changer de sujet. « Je revenais de chez mes parents… » Elle avait hésité à mentionner tout le contexte du détour et l’historique de l’accident mais elle préféré s’abstenir, persuadée qu’il serait capable de lui balancer une horreur sur sa sœur, ou sur les femmes qui ne savent pas conduire, ou peu importait, elle n’aurait pas été en mesure d’entendre la moindre réflexion sur Sarah sans entrer dans une colère noire. Lui, il revenait de vacances ? Bin voyons. Elles avaient dû être bien mauvaises pour qu’il soit aussi à cran dès son retour. Normalement, on revenait de congés détendu et l’esprit libéré, pas empli de colère prêt à aboyer sur le premier venu, encore moins sur la personne dont on avait embouti la voiture. « Je vois qu’elles ont été… bénéfiques. » Ne put-elle s’empêcher de commenter, en haussant les sourcils. « Pour ton humeur… et pour ton couple, j’imagine. » Pourquoi continuait-il à l’appeler son collègue, elle avait bien compris qu’ils étaient plus que ça. Est-ce que sa langue avait fourché et qu’il ne voulait pas assumer son homosexualité ? « Tu sais, y’a rien à cacher. Je me demande bien à quoi peut ressembler l’homme capable de te supporter plus d’une heure, du coup. » Elle lui envoya un clin d’œil, toute contente d’avoir reçu une telle confession, et impatiente de voir la tronche du pauvre type qui subissait ses frasques en tout genre. Est-ce qu’il allait s’adoucir en le voyant arriver, ou est-ce qu’il restait cette même brute en toutes circonstances ?

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@jace weris