Bondir, c'est ce que les tigres font le mieux

Giulia n'est pas très douée pour apprendre les langues. Il lui faut du temps pour maîtriser un minimum les bases. Et seulement s'il s'agit d'une langue proche de l'italien ou de l'anglais. « Je te comprends, je serais heureuse de pouvoir apprendre rapidement d'autres langues, mais j'ai du mal à y arriver. » La blonde s'est pourtant promis d'apprendre quelques mots de russe, même si cela ne suffira probablement jamais pour une vraie conversation. « Le temps de traduire une phrase avec le traducteur, l'autre personne se sera probablement endormie. » À ces mots, un léger rire se fait entendre de la part de la jeune femme. Chinois ? La blonde n'aime pas vraiment cette langue, elle préfère le japonais. Cela pourrait être dû au fait qu'elle adore les mangas et les animes. Alexei a déjà parlé de Shu et pour cette raison, elle sait qu'elle a intérêt à ne pas trop creuser. « Je trouve le janpanais plus intéressant que le chinois. J'ai même appris quelques mots dans cette langue. » À ces mots, un sourire se dessine sur ses lèvres. La langue des signes fait partie des langues que Giulia veut maîtriser un jour. C'est toujours dommage quand elle rencontre quelqu'un de sourd ou de muet et qu'elle ne peut pas communiquer avec cette personne. Même si le mot « maîtriser » n'est peut-être pas le bon, elle serait heureuse de pouvoir communiquer un peu dans cette langue. « J'ai l'espoir qu'il y aura un jour une langue des signes universelle ! » Dit la jeune femme d'une voix assurée.

La randonnée pourrait donc aussi être quelque chose que les deux pourraient faire ensemble. « Y a-t-il un endroit qui t'attire particulièrement pour faire de la randonnée ? » Lui demande la blonde avec un regard interrogateur. Il y a beaucoup d'endroits magnifiques et intéressants qui ne sont pas très loin. « Peut-être pourrions-nous faire une fois une randonnée ensemble et explorer la région. » S'il répondait non, Giulia ne serait pas en colère. La jeune femme le comprendrait.

Un restaurant russe a l'air intéressant. Cela ne dérangerait pas la blonde s'ils devaient aller un peu plus loin. « Je suis partante ! La prochaine fois, nous irons manger russe ! » Jusqu'à aujourd'hui, Giulia n'avait jamais mangé russe et elle est prête à l'essayer. La nourriture peut en dire long sur un pays. « Ces produits, sont-ils spécialement produits en Russie ? Ou est-ce seulement en Amérique qu'il est difficile d'en trouver ? » Peut-être que l'importation est interdite, ce qui est tout à fait possible. De la bolognaise préparée au micro-ondes ? C'est une insulte à la cuisine italienne. Mais la jeune femme connaît beaucoup de gens qui ne vivent que de la nourriture préparée au micro-ondes. Malgré tout, elle adopte un regard profondément choqué. « Je pense que je devrais t'inviter une fois chez moi pour un vrai dîner italien. » Sa nonna serait certainement très contente d'elle, si elle y parvenait. Sa grand-mère lui a appris à cuisiner en italien.

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Bondir

Alexei + Giulia

c'est ce que les tigres font le mieux

Alexei ne dirait pas qu’il apprend rapidement. Il se voit plus comme une petite tortue, surtout en italien qui est une langue différente. Il a la chance que l’italien et l’anglais ont le même alphabet. Il n’a donc pas besoin d’apprendre une nouvelle façon d’écrire en plus d’une nouvelle façon de tourner sa langue dans sa bouche pour les mots aux accents particuliers.

- C’est un travail. Il est plus facile d’apprendre une langue quand on est petit. Si tu veux tout savoir, j’ai appris le russe et ensuite l’anglais, mais très tôt. Mes parents aimaient ça… mais avant que je n’arrive dans ce pays, mon anglais était très… Scolaire ?

Il ne savait pas trop comment le dire, mais on imagine bien que ses parents ne lui avaient pas appris à jurer, ou à blasphémer, dans la langue de Shakespeare. On lui apprit à dire des mots tels que des insultes que dans la langue de Tolstoï. Sa langue maternelle, et paternelle si on parle des termes précis. Il aime les langues pour la pureté de la discussion dans la langue de la personne. Il rit quand elle parle du japonais. En tant que Chinois, et vieux con, Shu détestait le Japon et tous ses habitants. Il y a des rancunes qui ont la vie dure, et le Japon et la Chine ne s’apprécient pas. Politiquement et culturellement, c’est souvent une guerre froide. Il sourit encore. La langue des signes aura un jour une version universelle, mais ça n’est pas encore gagné. Le monde n’aime pas trop perdre une « création » de chaque pays. C’est une fierté un peu compliqué. Il revient sur la conversation et penche la tête.

- Je n’ai pas d’endroit préféré… simplement la nature… et loin des points d’eau. Donc ça serait vraiment une bonne sortie.

Il est aquaphobe. Il est particulièrement mal à l’aise à proximité de l’eau. Tellement qu’il ne met pas sa tête sous l’eau quand il prend un bain, quand il en prend un… une fois par an. Il est même mal à l’aise quand l’eau ruisselle sur son visage. Il ne supporte pas l’eau… Donc se promener OK. Se promener à côté de l’eau ? Il préfère en rester loin. Très loin. Il fit un large sourire. Randonnée et restaurant russe, c’est vraiment une bonne idée. Il prend.

- On peut faire l’effort, la randonnée, et le réconfort, le restaurant, dans la même journée. Cela pourrait être une idée. J’adore. J’ai hâte. Enfin, si le restaurant est bon. Et je pense qu’il y a des deux. Certains produits ne se trouvent qu’en Russie, d’autres ne sont juste pas autorisé par les Amériques. Mais il y a des alternatives… Il fait un clin d’œil avant de rire, la meilleure vodka de Russie est interdite dans les autres pays. D’ailleurs, avec l’Ukraine, je pense que c’est encore plus difficile les échanges entre les pays.

La Russie n’a pas réellement besoin des autres pour les quantités de produits fournis. Mais il le sait, depuis le début de la guerre en Ukraine, c’est compliqué. Son entreprise est un produit de luxe, donc elle continue de le faire à l’extérieur grâce à des dérogations. Il rigole au fait qu’elle soit outrée pour

- Je ne peux pas dire non à un véritable plat italien alors ! Surtout à passer du temps avec mon italienne favorite.

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Bondir, c'est ce que les tigres font le mieux

Giulia se souvient très bien de son niveau d'anglais au début, il n'était pas non plus parfait, et ce malgré le fait qu'elle ait beaucoup fréquenté des anglophones. C'est peut-être dû au fait que l'on ne parlait presque que l'italien à la maison, même entre frères et sœurs. « Nous étions donc probablement presque au même niveau en anglais. » C'est un soulagement de savoir que ce n'était pas seulement le cas pour elle. « Mais maintenant, je pense que mon anglais est devenu fluide. » Bien sûr, il est possible que Giulia se trompe et que ce ne soit pas le cas. Il arrive souvent que l'on se trompe ou que l'on se juge mal. « Ce qui m'a beaucoup aidé, c'est de lire des livres en anglais et de regarder des films et des séries en anglais. » Même si, au début, la blonde avait toujours les sous-titres à sa disposition.

Quand elle entend les mots « loin de l'eau », Giulia dresse l'oreille. N'aime-t-il pas l'eau ? Mais elle se contenterait bien de la nature pure, sans problème. Mais la question du pourquoi pas près de l'eau la préoccupe. Fichue curiosité. « N'aimes-tu pas être au bord de l'eau ? » La blonde le regarde d'un air interrogateur en prononçant ces mots. « Si tu ne veux pas, tu n'es pas obligée de me répondre, tu sais que je ne te forcerai jamais. » Il était important pour Giulia de prononcer ces mots à haute voix. Bien sûr, Giulia a déjà entendu parler de la peur de l'eau. Mais jusqu'à présent, elle n'avait jamais rencontré quelqu'un avec qui c'était vraiment le cas.

En-tout-cas, la blonde se réjouit déjà de leur prochaine rencontre, peut-être qu'ils n'auront pas à attendre si longtemps. Mais il y a une chose qui était très importante pour elle avant de partir en randonnée, et elle va en parler maintenant. « Cela peut paraître stupide, mais s'il arrive quelque chose en route, tu as certainement suivi un cours de premiers secours, non ? » La jeune femme elle-même en a un, mais elle pourrait difficilement se débrouiller toute seule. « Je veux dire que si je me blessais, tu saurais quoi faire, non ? » Giulia lui fait confiance et est sûre qu'il ne l'abandonnerait pas. Mais il était important pour la blonde d'entendre les mots.

C'est vrai que c'est une bonne idée de réunir les deux en un seul jour. Cependant, dans le cas contraire, ils auraient pu se rencontrer deux fois. « Alors, c'est d'accord ? On fait les deux le même jour ? » Une confirmation était importante pour elle. Vodka ? Une boisson que Giulia aime consommer, pas en grande quantité, mais de temps en temps, elle ne peut pas dire non. « Cela signifie que la vodka que nous trouvons en Europe et en Amérique n'est pas aussi bonne que le produit dont tu parles ? » Avant l'histoire avec l'Ukraine, Giulia aurait aimé se rendre en Russie, surtout pour l'architecture, mais maintenant...

La jeune femme est heureuse d'apprendre qu'elle est son Italienne préférée. Bien sûr, il est aussi possible qu'elle soit la seule qu'il connaisse, mais Giulia ne veut pas en parler maintenant. « Je suis ravie de l'entendre ! » Dit-elle en souriant. « Y a-t-il quelque chose à quoi tu es allergique ? » Si c'est le cas, la jeune femme devra peut-être adapter certains ingrédients. Cela ne lui poserait pas de problème. « Tu sais, j'ai besoin de toi dans ma vie, sinon elle serait ennuyeuse. » Elle s'est vraiment attachée à Alexei, ce qui n'est pas une mince affaire. Elle a déjà été trop souvent blessée par d'autres personnes.

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Bondir

Alexei + Giulia

c'est ce que les tigres font le mieux

Parfois, Alexei se perds dans les mots en anglais. Il ne sait pas si c’est réellement du à sa langue maternelle ou simplement à son manque de vocabulaire. Certains jeux de mots, par exemple, lui passent au-dessus d’au moins dix kilomètres. Il comprend plus facilement les jeux de langues en russe. C’est ainsi. Ce n’est pas forcément logique, en soi. Il fait un large sourire.

- Pour moi, ce qui m’a aidé, se fut de parler avec des enfants. Les enfants ont moins de vocabulaires et disent les choses plus simplement que les adultes.

Il a eu de la chance. Les enfants parlaient avec lui toujours avec bienveillance. Il lui arrivait de préférer la compagnie des personnes miniatures à celle des plus vieux. Et ça lui a permis de s’améliorer très rapidement, surtout quand il fut arrivé en Amérique. C’était mieux, d’ailleurs, s’il voulait se faire accepter dans l’orphelinat, puis dans le foyer pour adolescents. Alexei s’arrête alors qu’il avançait. Il tourne la tête et réfléchit.

- Je pensais que tu le savais et ne t’en fais pas, je ne me sens pas forcer. Je suis Aquaphobe. J’ai… depuis la mort de mes parents, j’ai une peu panique de l’eau, des étendus d’eau et… Je me sens toujours mieux loin. Même une fontaine m’inquiète.

Même l’eau qui coule pour se laver, d’ailleurs. Alexei est homme très propre. Il n’hésite pas à prendre plusieurs douches… Mais il ne prend jamais une douche lente. Il se mouille comme il faut, arrête de respirer sous l’eau pour ne pas paniquer, puis se savonne, sans laisser couler l’eau, et rebelote. Il est très certainement celui qui utilise le moins d’eau de toute la ville. Boire, ça ne le dérange pas, mais il ne laisserait pas un verre d’eau plein sur la table. Il ne sait pas l’expliquer. Il sait que sa panique n’est très clairement pas « raisonnable ». On peut dire qu’avoir peur des profondeurs, c’était logique… pas d’une bassine d’eau. Bref. Il préfère parler de premier secours.

- Je fais des études de médecine. Je pourrais remettre tes os en place et te soigner. Ne t’en fais pas, tu es entre de bonnes mains avec moi.

Il lui montre ses mains, comme si elle pouvait attester de sa capacité à le garder en vie simplement à ses doigts immaculés.

- Le même jour, et on pourra en faire plusieurs autres balades avec d’autres restaurants, contre-t-il ses pensées sans le savoir réellement.

Alexei ne voit jamais une chose à faire. Quand il propose quelque chose, il le propose toujours plusieurs fois, avec plus de détails. Chaque fois, il pense à la prochaine, mais aussi aux autres. Elle a rebondit sur la vodka et ça le fait sourire. Lui, il ne boit pas d’alcool… Sauf la Vodka qui ne peut pas être considérer comme de l’alcool pour le russe qui avait le droit à sa gorgée pour s’endormir.

- Il y a toute sorte de vodka, mais en effet. Le produit distillé avec la tradition russe est meilleur, mais rarement exporté. C’est de qualité supérieur !

Il sourit, fier de sa patrie, même s’il ne l’avait jamais revu depuis son arrivé ici. Parfois, il se dit qu’il devrait tout plaquer pour aller rejoindre Magdalene, la femme qui gère son entreprise dans son pays… mais il est bien ici. Libre. La Russie a beaucoup de qualité, mais question tolérance, elle est bien dernière… ou pas, vue ce qu’il a lu sur les nouvelles lois dans certains pays arabes, mais bref. Il lui sourit.

- Je ne suis allergique à rien, mais je veux bien faire semblant d’être allergique à la betterave si ça m’évite d’en manger. Je ne suis pas fan de ce… légume ?

Il dirait que c’est de la gélatine mais sinon… Il rougit doucement aux compliments de la jeune femme. Il ne s’y attendait pas. Il sourit doucement, amicalement, et saute presque sur place.

- Et j’en suis ravi. Ton amitié est au baume au cœur, mais si on continue à s’envoyer des déclarations comme ça, on risque de tomber dans la praline !

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Bondir, c'est ce que les tigres font le mieux

Apprendre une nouvelle langue avec des enfants ? Cette idée ne lui est jamais venue à l'esprit. Mais Alexeï a raison sur un point, les enfants ont un vocabulaire moins riche et moins compliqué. « Je devrais peut-être essayer d'apprendre une nouvelle langue de cette manière. Tu m'as en tout cas donné une idée intéressante. » Peut-être que la jeune femme pourrait proposer l'idée aux parents des enfants qui fréquentent son école de danse. Giulia sait que beaucoup de nationalités différentes s'y rencontrent. « Je vais parler aux parents de mes petits élèves de ce qu'ils pensent de l'idée que moi ou quelqu'un d'autre puisse apprendre une langue par le biais de leurs enfants. » Elle, en tout cas, aime beaucoup l'idée.

Cela ne doit pas être facile de vivre étant aquaphobique. Cependant, Giulia peut le comprendre après qu'Alexeï lui ait expliqué pourquoi. « Cela ne doit pas être facile de vivre avec une telle phobie. » La jeune femme ne peut même pas l'imaginer. Cela doit lui être très difficile. « Et la pluie ? Ça te fait aussi paniquer ? » La jeune femme espère qu'elle n'a pas posé une question qui le met trop mal à l'aise. En-tout-cas, ce n'était pas du tout son intention. Le brun doit être conscient de cela. Du moins, Giulia espère que c'est le cas.

Un sourire apparaît sur ses lèvres quand Alexeï lui dit qu'il pourrait la soigner si elle se blessait. Rien que ces mots suffisent à la blonde pour se sentir en sécurité. Au moment où il lui montre ses mains, la blonde fait semblant de les inspecter. « On dirait que tu as raison ! » Avoir quelqu'un près de soi qui étudie ou a étudié la médecine est toujours une bonne chose. La jeune femme elle-même n'aurait jamais pu faire des études aussi exigeantes. « Pourquoi as-tu choisi ces études ? Je crois que je ne t'ai jamais posé cette question. » La curiosité se lit clairement sur son visage. Il est probable que l'on choisisse ces études et ce métier parce que l'on aime aider les gens. Bien sûr, il est aussi possible que Giulia se trompe complètement.

Faire les deux en un seul jour lui convient parfaitement. Elle aimerait vraiment découvrir d'autres choses avec lui. Il y a certainement beaucoup d'itinéraires de randonnée qu'elle ne connaît pas encore, surtout que la blonde n'aime pas y aller seule. Les restaurants sont un bon bonus. La jeune femme adore manger et surtout goûter de nouveaux plats. « Je suis d'accord avec cette idée. On pourrait peut-être s'asseoir ensemble un jour et planifier ? » Planifier est toujours une bonne idée, surtout pour ce genre de choses. De plus, cela leur permettrait d'adapter leurs emplois du temps respectifs. Alexeï avec ses études et son travail et Giulia avec son école de danse.

La blonde sait que l'alcool n'est pas bon pour la santé, mais de temps en temps, ça ne fait pas de mal. En-tout-cas, elle a dû goûter à la vodka authentiquement russe à un moment donné pour voir par elle-même la différence. Dommage que celle-ci ne soit pas souvent exportée. « Il faudra que je goûte un jour à cette vodka. » Un sourire se dessine sur ses lèvres. Pas d'allergies ? C'est quelque chose qu'on n'entend pas souvent. « Tu n'aimes donc pas les betteraves, c'est noté. » À ces mots, un sourire apparaît sur ses lèvres. « Il y a suffisamment de recettes où l'on n'en a pas besoin. » La jeune femme pense à tellement de recettes qu'elle ne sait même pas quelle recette choisir.

Giulia aime faire des compliments, surtout quand ils sont vrais. Bien sûr, la blonde ne pouvait pas savoir comment Alexeï allait réagir. Que le jeune homme les prenne de cette façon réjouit Giulia de tout son cœur. « J'aime simplement faire des compliments, surtout quand ils sont vraiment très sincères. » En revanche, recevoir des compliments est quelque chose qui la met parfois mal à l'aise.

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