Stella & Toni

Dodo, l’enfant do,
L’enfant dormira bien vite
Dodo, l’enfant do,
L’enfant dormira bientôt

Les premiers jours du printemps, je les accueillais avec les bras grands ouverts. La déprime hivernale prenait fin. Le moral bien trop variable selon la météo, j’étais plus une femme du printemps ou de l’été. L’hiver me donnait le bourdon, l’automne la mélancolie. Alors je m’étais levée du bon pied, avais accueilli cette journée avec un grand sourire en ouvrant les volets et apercevant le beau ciel bleu. Je m’étais fait couler un bon café avec une tonne de lait ajouté ensuite. Je n’étais pas une fanatique du café, le trouvant généralement trop fort, c’est pourquoi je l’adoucissais avec du lait. Je préférais le thé. Mon petit-déjeuner rapidement englouti, j’avais pris une douche revigorante, m’étais maquillée d’un simple trait d’eyeliner et une quantité astronomique de mascara. C’était mon remède miracle pour éviter de voir que j’étais quelques peu fatiguée ces derniers temps. Je m’étais vêtue d’une petite robe à fleurs pour fêter cette entrée dans la saison. Les oiseaux chantaient, alors je décidais d’en faire de même en levant mon fils d’un ton mélodieux. « Bien le bonjour mon poussin, il fait beau aujourd’hui. » le saluais-je en lui annonçant la bonne nouvelle. Depuis une semaine, il avait plu non-stop, lui empêchant de profiter correctement de la récréation à l’interclasse, chose qui l’avait bien chiffonné pour que j’en entende autant parler le soir après l’école.

Le fiston déposé, je me dirigeais à mon tour vers le lieu où j’allais passé l’intégralité de ma journée : la crèche. Cela faisait seulement quelques mois que j’étais revenue, ayant été arrêtée pendant un moment par mon médecin après mon accident de la route. Alors, on pouvait toutefois dire que c’était un mi-arrêt, parce que je ne m’étais pas réellement arrêtée, préférant opter pour le travail à la maison. Certes, mon travail avec les enfants n’était pas possible à distance, mais celui de la paperasse, oui. Le travail de la directrice d’une crèche ne s’arrêtait pas à dire bonjour aux parents, s’occuper de leurs enfants la journée et leur dire à demain en se libérant de ceux-ci le soir. J’avais un peu plus à faire. Mais j’étais ravie d’être revenue, ils m’avaient tant manquée. Eux, les enfants, mais également mes collègues. Bien que j’avais eu des nouvelles de Stella pendant ces mois de repos, revenir au travail et pouvoir retrouver toutes mes petites habitudes avec elle me faisait un bien fou.

« Stella, tu peux t’occuper du petit Parker pendant que je nous fais couler deux cafés ? Ou un thé ? Oh, j’hésite… Allez, un thé ! Tu prends quoi, toi ? » lui demandais-je en me dirigeant vers la bouilloire afin de faire chauffer de l’eau pour la boisson réconfortante de l’heure de la sieste. Le petit Parker restait un de mes petits bouts préférés. Il avait toujours un problème. Et là, il s’avérait qu’il avait un problème de pantalon qui l’empêchait de dormir. Ou alors, il se trouvait simplement une excuse pour éviter la sieste, ce qui était fort probable. Je tirais les rideaux pour mettre une ambiance propice au repos. La petite Fiona demandait un poil d’attention également, je me dirigeais vers elle afin de lui enlever sa petite queue de cheval afin qu’elle dorme plus facilement qu’avant les cheveux tirés. Une fois fait, la bouilloire s’étant éteinte d’elle-même quand l’eau avait été portée à ébullition, je nous sortais deux tasses.

© Ludi.

@stella fitzgerald

@Toni Vasquez

Mes journées se suivent et se ressemblent, enfin plus ou moins. Chaque jour sa peine comme on dit. La mienne était orientée par les enfants donc nous nous occupons à la crèche. Soigner les petits bobos des uns, calmer les pleurs des autres, s’amuser avec chacun d’entre eux, les changer, les chouchouter...tout cela peut en fin de compte ressembler à une certaine routine mais ça ne l’est pas vraiment. Nous devons conjuguer avec les caractères de chacun, leurs envies du moment, leurs caprices, leurs besoins...écouter aussi les précieux conseils des parents au quotidien. Enfin la vie de puéricultrice n’est pas de tout repos mais c’est ce que j’aime. Je ne me verrais d’ailleurs pas faire autre chose !! Et puis j’ai la chance de travailler avec une super équipe, dont la responsable qui est rapidement devenue mon amie. Son absence, suite à son accident, a été dure à gérer mais elle est de retour depuis quelques mois et c’est tant mieux. La crèche a continué à tourner malgré tout, mais les moments passés avec elle m’ont beaucoup manqué !!  

Enfin aujourd’hui il fait beau, on va sans doute pouvoir profiter des jeux à l’extérieur, ce qui est toujours plus agréable que de garder ces bambins à l’intérieur. La bonne humeur et les rires devraient être au rendez-vous. C’est justement le cas de Toni qui affiche un superbe sourire depuis son arrivée, ce matin. Du coup la matinée s’est passée dans la joie et lorsqu’arrive le moment de la sieste elle me propose de nous retrouver pour boire un thé ou un café, le temps de m’occuper du petit Parker avant de pouvoir la rejoindre...

Ça sera un café pour moi s’il te plait...et ok je m’occupe de ce petit monstre...petit monstre que je prends dans mes bras pour lui faire un câlin. Comme il nous fait comprendre que son pantalon le gêne pour dormir je le lui retire, le laissant en couche. Il ne risque pas avoir froid de toute façon, l’endroit est chauffé comme il se doit, et nos petits lits sont tous dotés de couettes ou gigoteuses pour les plus petits. Je l’empêche de chouiner, au risque de réveiller les autres, et quelques minutes plus tard il a fini par s’endormir lui aussi !! Avant de quitter la pièce je vérifie que tout le monde va bien et dort profondément, et que les différents baby phone sont bien allumés. Et je finis par rejoindre mon amie qui s’est occupée de nos deux tasses. Machinalement je jette un coup d’œil sur mon portable, espérant sans doute avoir des nouvelles de ce cher Marvin, mais en vain...

Ça y est tout le monde dort...Parker est vraiment un petit coquin !!

Stella & Toni

Dodo, l’enfant do,
L’enfant dormira bien vite
Dodo, l’enfant do,
L’enfant dormira bientôt

Les quelques mois sans travailler, j’avais ressenti un manque. Enfin, « sans travailler » étaient de bien grands mots. J’avais travaillé à domicile. Mais pour une personne travaillant dans une crèche de base, disons que travailler à la maison n’avait absolument rien à voir. J’avais juste l’admiratif à faire pour m’occuper et ne pas abandonner la crèche. Alors autant dire que ce n’était pas la partie la plus fun du travail. Certes, je n’avais pas les pleurs non-stop de la petite Georgia, ou encore courir pour séparer les jumeaux Hale avant qu’ils en viennent aux mains parce qu’ils n’arrivent pas à partager un jouet plus de dix minutes, ou enfin trépigner pour séparer mes cheveux bien empoignés dans la main du petit Dean ; mais tout ça manquait au final. Plus encore que les gamins, mes collègues m’avaient manqués. Même si la prise de contact était régulière, le fait de ne pas les avoir aux quotidiens pour s’amuser ensemble avec les enfants ou tout bonnement pour papoter avec des adultes de tout et de rien pendant des heures manquait. Principalement Stella, collègue mais également meilleure amie. « Un café pour la une, c’est parti ! » répondais-je alors qu’elle me répondait préférer un café au thé, me croyant dans un restaurant où je serais la serveuse. Déformation professionnelle, j’étais toujours dans le jeu, peu importe la situation. Quand Stella a commencé à la crèche, j’étais déjà directrice dans celle-ci, mais ça n’a pas affecté notre relation en quoi que ce soit. Plus d’un aurait mis une barrière en lui et moi, préférant ne pas copiner avec la directrice de la crèche, mais elle, elle n’a pas eu peur. C’est ce que j’ai aimé chez elle directement, le fait de ne pas me considérer autrement sans pour autant ne pas me prendre au sérieux ensuite. Les journées ensemble nous avait vite rapprochées toutes les deux, aimant passer du temps ensemble avec les enfants. Elle est compétente dans son travail, pour ne rien gâcher. C’est un très bon éléments au sein de la crèche. Nous ne sommes pas nombreux, alors on a besoin de personne comme elle. Volontaire, compétente, attentive et rigolote. On en demande pas plus.

Attendant le retour Stella de la salle de repos, je déposais sa tasse à café sur la table, devant la chaise en face de la mienne, soufflant ensuite sur mon thé afin qu’il refroidisse plus vite. « Je le soupçonne d’être mythomane professionnel à l’âge de trois ans. » plaisantais-je suite aux dires de miss Fitzgerald. J’approchais ma tasse jusqu’à mes lèvres pour goûter doucement le liquide encore très chaud. « Purée, chaud comme il est, je pourrais peut-être le boire demain. » m’agaçais-je, pensant que j’aurais dû arrêter l’eau avant qu’elle ne boue complètement. Tant pis, je serais patiente. « Alors, des nouvelles de ton frère ? J’ai appris que le mien va être papa ! J’arrive pas à l’imaginer avoir un gamin, j’te jure, ça me terrifie. » Peut-être que j’en faisais des tonnes, mais irresponsable comme il était, j’étais surprise que sa femme n’aie pas peur de faire un enfant avec lui. Elle devait être irresponsable, elle aussi…

© Ludi.

@stella fitzgerald

@Toni Vasquez

Ho mon Dieu ce que Toni a pu me manquer à la crèche tout le temps qu’elle a été absente. Je m’en rendais compte au quotidien mais encore plus maintenant qu’elle est de retour. Nos petits moments de complicité avec les enfants, nos parties de rigolades, nos grimaces pour amuser la galerie, nos moments de détente pendant la sieste...tout ce que nous avons retrouvé depuis son retour et qui me manquait terriblement. Nous n’avons pas arrêté de nous voir, je passais régulièrement chez elle pour la tenir au courant des dernières nouvelles mais aussi pour discuter de tout et de rien avec mon amie, mais ce n’était pas pareil. Se voir quelques minutes, ou travailler ensemble une journée entière n’est pas comparable. En tout cas, à présent, elle est bien là, avec en prime sa bonne humeur légendaire et j’en suis très heureuse.

Une fois tous nos petits endormis je finis par la rejoindre dans la salle de repos, ramassant et rangeant au passage quelques jouets éparpillés un peu partout. Mon café, et surtout son thé, fument devant elle. Je rigole en entendant sa remarque sur le petit Parker. Ho oui tu as raison. En tout cas il a de grandes chances pour devenir un grand comédien plus tard !! Et en même temps il est si attachant ce petit monstre. Et tu as vu comme le petit dernier est mignon aussi ? Le petit Andrew...il va en faire tomber des filles celui-là plus tard...remarque le papa est plutôt pas mal aussi...je lui fais un clin d’œil en disant ça et rigole doucement...on a toute une salle de bambins endormis pas très loin tout de même !! Ha mince, tu veux rajouter un peu d’eau froide pour le rendre “buvable” ? J’attends sa réponse avant de la rejoindre et m’assoir en face d’elle. Ho ben tu sais on s’appelle au moins une fois par semaine, par facetime. Ils vont bien tous les deux. Lennon s’est bien faite au rythme british. Elle t’embrasse d’ailleurs...on lui manque et elle espère pouvoir nous rendre visite dans quelque temps mais elle ne sait pas encore quand !! Lennon travaillait déjà avec Toni quand j’ai rejoint l’équipe. Elles étaient déjà amies quand je suis arrivée puis elle nous a quittées pour suivre mon frère en Angleterre. Nous formions un trio infernal mais elle a choisi l’amour à l’amitié !! Enfin je bois une gorgée de mon café et souris en apprenant la nouvelle pour le frère de Toni...hoooo mais c’est une bonne nouvelle ça...ça va sûrement les faire grandir tous les deux...enfin en espérant que ce bébé soit voulu bien sûr...en tout cas il aura la meilleure des tatas et je suis sûre qu’ils pourront compter sur toi en cas de besoin...elle n’a pas l’air franchement ravie d’apprendre que son frère va devenir papa mais c’est comme ça, c’est sûrement un choix qu’ils ont fait à deux et elle doit le respecter....enfin histoire de détendre l’atmosphère...et comment va le plus beau des gosses, Augusto, pour ne pas le citer ?

Stella & Toni

Dodo, l’enfant do,
L’enfant dormira bien vite
Dodo, l’enfant do,
L’enfant dormira bientôt

Je riais aux remarques de ma plus grande complice de la crèche, Stella, sur le petit Andrew. « J’te jure. Il m’a déjà conquise avec un clin d’œil de sa part le premier jour. Je pense que c’est un tombeur né. » plaisantais-je en revoyant sa petite bouille, à moitié cachée dans les jambes de son père en arrivant à la crèche. Il avait fait le timide au début, mais c’était un vrai charmeur. Il allait faire tourner les têtes plus tard. « Miss Fitzgerald, enfin. On ne touche pas aux papas ! » rajoutais-je en essayant de ne pas rire trop fort et réveiller toute la marmaille. Ce que ça m’avait manqué de rire ainsi avec elle pendant mon absence. « Non, t’inquiète, ça ira. Juste à souffler un peu dessus. » répondais-je à Stella quand elle me proposait de rajouter de l’eau froide dans mon thé. Malheureusement, la place manquait dans ma tasse qui était remplie à ras bord. J’avais peut-être eu la main lourde. Mais soit, je soufflerais avec vigueur pour rafraîchir tout ça.

La conversation tournait désormais vers la famille. Son frère, en l’occurrence. Le connaissant bien, je lui demandais des nouvelles. « Oh super ! Je serais ravie de les revoir ! » m’extasiais-je à l’idée d’une potentielle visite du frère Fitzgerald et de sa compagne prochainement. « C’est vrai qu’elle manque. La crèche est tout de même moins rayonnante depuis son départ. » ajoutais-je en regardant tout autour, revoyant mon ancienne collègue dans chaque recoin de la pièce. Lennon avait travaillé à la crèche pendant des années avec Stella et moi-même. Nous formions un trio de choc dès l’arrivée de Stella, et avant le départ de Lennon. J’étais très proche de mon ancienne collaboratrice et continue d’ailleurs de le rester. On s’envoyait régulièrement des messages, on s’appelait ; mais il était évident que Stella avait des informations complémentaires via son frère, ce pour quoi je la questionnais.

J’annonçais la grande nouvelle à Stella. Mon frère allait devenir papa. Il m’avait appelée hier matin après que sa femme ait fait le test de grossesse. Elle avait accepté d’être la mère de son futur enfant. Je la disais ignorante parce qu’elle ne savait pas dans quoi elle s’engageait, ou bien elle était assez folle d’accepter en sachant qu’elle ferait élever un enfant à un enfant. Je voyais toujours mon petit frère comme un gamin, un garçon tête en l’air qui ne savait rien faire de ses dix doigts et qui ne souhaitait qu’une seule chose : aller jouer au foot avec ses potes. Mais peut-être que cette vision de mon frère était un peu trop vieille. Après tout, il avait grandi. Il avait déménagé depuis bien des années pour aller vivre à Portland, dans l’Oregon, soit à l’autre bout du pays. Certainement qu’il nous fuyait. Au moins, ça me permettait de visiter la côte ouest plus facilement avec un pied à terre. Alors je le voyais moins désormais, ne pouvant me permettre de tels déplacements tous les quatre matins. Cette pensée me faisait dire que je devrais peut-être prévoir des petites vacances là-bas avec Augusto. La dernière fois qu’on s’était vus, Gus devait avoir quatre ans, pas plus. A Noël 2022 pour être précise. Il n’avait pas pu se déplacer l’année dernière car ils passaient les fêtes dans la famille de sa femme cette fois-ci. J’aimais beaucoup sa compagne, elle était très douce et attentionnée. Ça me rassurait d’avoir laisser mon frère entre de bonnes mains comme les siennes. Alors il fallait que je me rassure pour me dire qu’elle prendrait autant soin de leur enfant que le futur papa. « Semblerait que c’était voulu. Alors mon frère aimerait un petit gars et sa femme une petite fille, mais c’est le seul sujet à débat. Dommage pour eux, ils n’auront pas le choix ! » expliquais-je en rigolant. Il était évident qu’ils pourraient compter sur moi, et ce peu importe le sujet, et que je serais alors la meilleure des tatas. De toute façon, j’étais la seule. Sa femme était fille unique. Une chance pour moi, j’avais obtenu le rôle d’office de Super Tatie. « Et bien écoute, il va très bien. Maintenant qu’il a six ans, il dit que c’est un grand et veut faire du basket comme son père à l’époque du lycée. On va avoir droit à un mini Mateo. » répondais-je à Stella alors qu’elle me demandait des nouvelles du plus beau des petits garçons, aka mon fils, aka Augusto. « Et toi, quoi de nouveau dans ta vie ? J’ai vu que tu regardais plus qu’à l’habitude ton portable. Tu ne me cacherais pas quelque chose ? » demandais-je en allant souffler sur mon thé pour en boire quelques gorgées, attendant les informations croustillantes.

© Ludi.

@stella fitzgerald

@Toni Vasquez

Ho oui le petit Andrew est en effet un petit charmeur, déjà si petit alors ça promet pour plus tard...haha oui ça m’étonne même pas !! Tu as déjà eu droit à sa petite grimace de chien abattu quand on lui dit non ? Il ne pleure pas ce gosse, il charme...tu crois qu’il tire du père ? Lui demandè-je en rigolant légèrement. Le fameux père qui est lui aussi très charmant. Je rigole de plus belle en entendant la remarque de mon amie...non non t’inquiète, pas touche aux papas...bien que ça aurait pu arriver avec un certain Zach, papa de Aaron, que j’ai rencontré via internet. Ce dernier ne cherchant que des amies il ne s’est rien passé entre nous mais ça aurait pu, d’autant plus qu’il est lui aussi beau gosse. Nous nous voyons d’ailleurs régulièrement à l’extérieur mais du coup en tout bien tout honneur, bien que nous soyons célibataires tous les deux...enfin moi je n’en sais vraiment rien...le suis-je vraiment, ou pas ? Tout est tellement compliqué avec Marvin, j’ai du mal à savoir ce que nous sommes tous les deux.  

Enfin je sors rapidement de mes pensées, et d’ailleurs heureusement la conversation s’oriente sur nos frères respectifs. Elle me demande d’abord des nouvelles du mien, qu’elle a connu puisqu’il s’est rapidement mis en couple avec Lennon. J’espère qu’ils pourront bientôt venir nous voir en effet. On s’est vus à Noël mais ça passe vite. En tout cas c’est sûr que s’ils viennent on se fera un truc tous ensemble...et oui Lennon manque beaucoup à la crèche. C’était un vrai rayon de soleil, toujours de bonne humeur, elle était déjà là à mon arrivée mais on s’est de suite très bien entendues. Oui comme tu dis, elle manque beaucoup. Ça a dû être difficile pour toi quand elle a décidé de suivre mon frère en Angleterre...qui aurait cru d’ailleurs qu’ils finiraient par devenir inséparables tous les deux !! Même si j’adore mon frère je ne peux qu’affirmer qu’il a un sale caractère et qu’il faut le supporter, mais Lennon a réussi à le dompter !!  

Toni semble inquiète de savoir que son frère va devenir papa. Je sais qu’il est plus jeune qu’elle et que jusqu’à maintenant il n’avait pas de grandes inquiétudes alors que là il va devoir s’occuper d’un enfant, avoir d’autres priorités, mais puisque ce bébé est voulu...fais lui confiance alors, il sait sans doute ce qu’il fait. Et puis sa compagne est plus raisonnable non ? Bah fille ou garçon ça n’a pas une grande importance mais je comprends qu’on puisse avoir une préférence...c’est prévu pour quand ?

Je rigole en entendant ce qu’elle me dit du petit Augusto. Ça ne m’étonne pas, ce petit sait déjà ce qu’il veut. Un futur petit basketteur alors, c’est cool ça...heureusement que Mateo ne faisait pas de la boxe !! Lui dis-je avec un clin d’oeil.  

Aie, question fatidique...elle a bien remarqué que je regarde souvent mon portable, ça ne lui a pas échappé. Mais que lui dire exactement, je ne veux pas lui mentir, il y a bien quelqu’un mais c’est tellement compliqué. Même moi je ne sais pas comment nous définir...je bois une gorgée de mon café en faisant une petite grimace, réfléchis quelques secondes et finis par lui répondre...je ne te cache rien du tout...il y a bien quelqu’un mais...je ne sais pas trop en fait...c’est tellement complexe...enfin rien de sérieux...du moins je crois pas...comment lui dire que j’ai rencontré un homme antisocial, qui n’a jamais eu de relation, qui est effrayé rien qu’au fait d’y penser, et qui essaye d’être en couple avec moi, pour essayer, avec moi parce que je lui inspire confiance...