UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE, ET TOUT EST DÉPEUPLÉ. ∞ MALCOLM & LENNON

Lennon était revenue à Tree Hill en novembre dernier. Elle n’en pouvait plus d’être seule à New York, surtout que la jeune femme était enceinte. Elle se sentait seule, elle avait eu besoin de se retrouver au milieu des siens. La brune se sentirait déjà mieux. Depuis sa rupture avec Jackson, il fallait dire qu’elle n’était pas d’humeur à rencontrer des garçons. Partager un lit avec eux oui, mais rien de plus. En même temps étant donné que sa rupture était récente, elle ne voulait pas recommencer d’histoire sérieuse dans l’immédiat. C’était le seul garçon dont elle était tombée amoureuse et l’était encore à l’heure d’aujourd’hui pour être honnête, mais elle aurait probablement du mal à l’admettre. Dans cette histoire, c’était Lennon qui avait merdé aussi. Elle savait que le pardon de Jackson était difficile à obtenir, mais peut-être pas impossible un jour ? Qui sait. Elle voulait au moins que sa fille est la chance de connaître son père, même s’il n’était plus avec sa maman.

Elle était donc de retour à Tree Hill, la brune était restée chez l’un de ses frères jusqu’à son accouchement vu qu’elle était sur le dernier mois de sa grossesse à son retour. La brune n’allait pas squatter indéfiniment chez son frère, elle c’était donc mise en recherche d’un appartement ou d’une maison, et c’était une maison qu’elle avait trouvée dans le quartier sud de la ville. Une petite maison oui, mais qui lui permettait au moins d’y être bien avec sa fille, pour elles deux c’étaient largement suffisant. Passionnée d’histoire depuis toute petite, Lennon s’était trouvé un travail en tant que conservatrice au musée de Tree Hill. Travail qui lui plaisait énormément, bon ça faisait à peine deux ou trois mois qu’elle avait commencé ce nouveau job, mais la brune s’y sentait comme un poisson dans l’eau alors c’était le principal.

Aujourd’hui Lennon ne travaillait pas, elle en profitait donc pour se reposer un peu à la maison. Ayant un bébé, ce n’était pas toujours simple. Il arrivait très souvent à la jeune femme d’être réveillée par les pleurs de Margot plusieurs fois par nuit, donc ce n’était pas de tout repos. Pourtant c’était une maman comblée, ça ne faisait aucun doute. Mais parfois, si elle pouvait passer une nuit complète il est vrai que Lennon ne dirait pas non. Bien au contraire, ça lui ferait le plus grand des biens. Tranquillement installée dans son canapé avec une bonne tasse de café, elle était en train de feuilleter le journal. La jeune femme tomba sur la page nécrologique de son journal, elle relut une deuxième pour bien reconnaître la personne qui était décrite là-dessus. Il s’agissait de la fiancée de Malcolm, un ancien ami de Lennon. Elle connaissait Malcolm depuis des années, même si avec le temps ils s’étaient perdu de vus. Ils se connaissaient depuis tout petit en fait, ils étaient voisins à l’époque avant que Lennon ne quitte Tree Hill pour New York. Il avait apparemment été fiancé, et maintenant cette dernière était décédée.

Un choc pour Lennon, le pauvre Malcolm était sa première pensée. Elle se souvenait de lui comme un gamin heureux, et de savoir ça maintenant, ça devait bien l’avoir changé. Même s’ils s’étaient éloignés avec le temps, la brune voulait quand même le soutenir dans cette épreuve. Elle avait donc décidé de lui envoyer un message pas pour lui dire qu’elle était désolée ou quoi, mais pour qu’elle puisse venir le voir parce que Lennon voulait lui présenter ses condoléances en personne. Lennon se préparait, mais elle avait appelé son frère en préalable pour qu’il puisse venir s’occuper de Margot. Elle avait donc laissé sa fille avec son frère, et la brune était partie en direction de chez Malcolm. Elle sonna à la porte quelques instants plus tard, découvrant un visage assez triste malgré tout de son ancien ami. « Bonjour Malcolm. Je voulais te présenter mes condoléances, je l’ai vu dans le journal... » Et elle en était bien désolée pour lui.

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@Malcolm Barrows

Lennon & Malcolm

un seul être vous manque, et tout est dépeuplé

Je ne dormais quasiment plus. Je me nourrissais une très faible quantité, juste celle nécessaire pour rester en vie. Je ne vivais plus réellement depuis son départ. Je ne me remettais toujours pas de son décès. M’en remettrais-je seulement un jour ? Je n’étais plus qu’un zombie, errant dans son appartement comme une âme en peine. Je traînais des pieds jusqu’au salon, m’affalait sur le canapé où il avait encore son odeur imprégnée dans les coussins qui l’ornait. Je rampais ensuite jusqu’à la chambre, m’asseyant comme un corps sans vie au bout du lit et regardait son pyjama encore laissé sur la chaise, comme si elle allait les porter encore ce soir. Elle adorait préparer ses vêtements la veille afin de ne pas perdre de temps le matin suivant, et quand elle s’habillait le matin elle le remplaçait par ses habits de nuit. Il n’avait pas bougé depuis. Et ça faisait pourtant presque un mois qu’elle nous avait quitté. Des amis avaient pourtant bien tenté de me venir en aide, juste histoire de ranger certaines affaires et faire de l’espace ; histoire que ce soit plus rangé dans ma tête également. Mais il était hors de question de toucher aux affaires d’Helen. Pas maintenant, pas encore, c’était trop tôt. Je restais encore dans le déni de son décès. Je me disais que si rien ne bougeait, elle reviendrait peut-être. Mais il n’en serait rien, je le savais… Puis je retournais au salon, ça faisait longtemps que je n’avais plus senti son parfum. Cinq minutes.

Il y avait un grand soleil dehors, on pouvait voir les rayons à travers le bois abimé des volets. Pourtant, l’intérieur était bien sombre. Je ne voulais pas voir le ciel bleu, je ne voulais pas voir qu’il faisait beau alors que dans mon cœur il faisait bien moche. Ça sonnait. Je me questionnais immédiatement sur la personne qui pouvait venir me voir. Depuis qu’Helen n’était plus, on aurait dit un moulin. Tout le monde frappait à la porte pour venir voir comment je me portais. Je comprenais le pourquoi ils venaient, c’était adorable de leur part, mais j’avais qu’une envie : être seul. Je voulais être seul avec Helen. Enfin, les visions que j’avais d’Helen. Helen dans la chambre en train de lire un livre, sur le canapé à zapper à la télévision ou scroller sur son téléphone portable, en train de concocter un bon petit plat dans la cuisine… Helen partout. J’étais complètement dans le déni de son absence éternelle à mes côtés. Mais tout cela était à chaque fois brisé par les martellements sur la porte. Il y avait eu mon frère, tout d’abord, en grand prince. Des amis très proches avec qui je partageais beaucoup, qui étaient également amis avec Helen. Mon père, bien sûr, qui m’avait même proposé de revenir vivre chez lui en attendant de me remettre de cette perte. Des collègues, qui venaient aux nouvelles et me dire de prendre mon temps pour revenir au boulot. Et même ma sœur, à ma plus grande surprise, qui avait trouvé du temps dans sa vie mouvementée pour venir me voir. Mais là, qui est-ce que j’aurais derrière la porte ? Je me relevais, tant bien que mal, de ce canapé, abandonnais le coussin que je serrais fort et me dirigeais vers l’entrée. Je regardais dans l’œil de bœuf avant d’ouvrir, histoire de savoir à quoi m’attendre. J’aurais pu ne pas ouvrir si je ne voulais pas voir la personne qui se présentait. Lennon Copeland. Flûte, j’avais oublié qu’elle devait venir aujourd’hui. Pourtant, on s’était accordé sur ce sujet. Elle m’avait envoyé un message l’autre jour pour me demander si elle pouvait me voir et je lui avais simplement répondu avec mon adresse. Ça m’était complètement sorti de la tête. Il faut dire que mes pensées étaient obstruées par plein d’autres choses.

J’ouvrais la porte, affichant alors une tête aux cheveux emmêlés, un jogging troué par les mites depuis des années mais que je gardais pour le bricolage ou les jours de déprime comme celui-ci, et une odeur corporelle douteuse car je n’avais pas pris de douche depuis trois jours. On peut dire que je n’étais pas au mieux de ma forme. J’aurais pu être honteux de me montrer de la sorte, mais je n’en avais même pas la force. « Bonjour Lennon. Excuse-moi, j’avais oublié que tu devais venir. » disais-je d’une petite voix, comme pour expliquer mon état de dépravation. « Entre. » ajoutais-je en ouvrant plus grand la porte et libérant le passage. « Je te remercie. » finissais-je par dire mécaniquement, tellement je l’avais répété dernièrement. « Tu veux boire quelque chose ? De l’eau, du soda, du café, du whisky… j’ai de tout. » Il allait sans dire que j’allais opter pour la dernière option. Il était évident que nous allions parler d’Helen, et il me fallait bien ça dans le cornet pour endurer une telle conversation.

© Ludi.

@lennon copeland