Eté deux-mille vingt-quatre, juillet pour être exact, la terrasse du restaurant, de même que la salle, ne désemplissaient pas. Cela faisait plus d’un an maintenant que le restaurant était ouvert, Memphis était fier de tout ce qu’il avait pu accomplir au cours des derniers mois. Il avait continué à se former, il avait cherché à étendre sa clientèle sans pour autant renier ce qu’il avait cherché à faire dans son restaurant. Il était fier de ses équipes aussi, mais plus que sa vie professionnelle, il y avait un autre aspect de sa vie qui le rendait particulièrement fier : sa vie personnelle, sa vie privée d’ailleurs. Une vie qui n’avait rien de privé au restaurant puisqu’il la partageait à présent avec Jill. Serveuse au restaurant, il était donc logique que tout le monde, que ça soit personnel ou clients, sache que Memphis et Jill étaient ensemble. Bien qu’ils tentent toujours de se montrer discrets au restaurant, il n’avait pas fallu bien longtemps pour que tout le monde comprenne ce qu’il se tramait dans l’établissement. Memphis connaissait bien les enfants de Jill, et ce même si clairement, il n’avait jamais imaginé avoir une famille un jour. Il fallait dire que le modèle familial n’était pas des plus séduisants, d’ailleurs Jill n'avait pas encore réellement eu l’occasion de rencontrer l’entièreté de la famille Greenshaw. Elle avait souvent croisé l’un ou l’autre membre de la fratrie, mais ça s’arrêtait là. Il fallait dire que tous les deux vivaient leur relation un peu égoïstement, sans se soucier de l’avenir mais plutôt en se souciant uniquement du jour-même, comme si le reste n’avait pas d’importance.

Cette relation convenait parfaitement à Memphis. En été, il avait décidé de fermer le restaurant un jour par semaine, histoire de pouvoir recharger les batteries et profiter lui aussi, mais ses serveurs et son personnel également, des superbes rayons de soleil qui venaient éclairer et réchauffer l’atmosphère. Ils avaient vécu un hiver assez rigoureux et il fallait bien reconnaitre que ce soleil faisait du bien à tout le monde. C’est pour ça qu’il avait décidé d’accorder une journée de congé chaque semaine à tout le monde, y compris lui. Son équipe avait été incroyable au cours de la dernière année et il ne doutait pas que ça leur ferait le plus grand bien. Son équipe avait déjà un jour de congé imposé légalement, ils en auraient donc deux avec la fermeture du restaurant. Même si l’été était la période propice à avoir plein de clients, il avait lui aussi besoin d’un peu de calme. Il avait donc profité de ce jour de congé pour proposer à Jill de se rendre dans un parc d’attraction en plein air, un endroit incroyable qui se trouvait à quelques kilomètres au nord de la ville, et où tout le monde prenait toujours beaucoup de plaisir à aller. Il y avait non seulement la partie attractions, mais également un parc aquatique qui ferait plaisir au vu des températures du jour. Pour profiter pleinement de leur journée, Memphis et Jill s’étaient donné rendez-vous vers dix heures du matin, il était passé chercher quelques croissants et autres viennoiseries délicieuses et le voilà garé devant chez la jeune femme. Il descendit de la voiture et se dirigea vers la porte, dans laquelle il frappa quelques coups. La porte s’ouvrit sur la plus belle des jeunes femmes et il lui lança un sourire avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

Bien le bonjour. Livraison expresse de croissants et autres viennoiseries avant le départ. Tu es prête ?

Il lui tendit un panier avec les quelques viennoiseries qu’il avait récupérées et franchement, il se comportait comme un gamin, prêt à aller s’amuser.

@Jill Vance

A Day of playing and smiles

Il parait que pour certains, jour de congé rime avec grasse matinée. Jill n'en faisait pas partie et ça depuis quelques années déjà. Oh, il y avait tout de même du progrès, maintenant que ses enfants étaient plus grands, il y avait des jours où elle arrivait à dormir un peu plus longtemps le matin, mais aujourd'hui n'était pas un de ces jours. Et non, ce n'était pas parce qu'Andy avait débarqué dans son lit à moitié endormi. Non, c'était le réveil qui avait mis fin aux rêves et annoncé le début de la journée et puis tout s'était enchaîné. Il avait fallu réveiller les enfants, leur préparer le petit-déjeuner, préparer leur affaire, puis surveiller à ce que les deux s’habille tout en rassemblant les trottinettes -puisqu'il avait été décidé pendant le petit dej' qu'il serait le moyen de transport du jour-. Et il avait fallu faire tout ceci en gardant un coup d’œil sur l'horloge pour s'assurer d'être à l'heure. Heureusement, depuis le temps, Jill était rodée et ses enfants aussi, donc tout ceci se réalisait plutôt dans la bonne humeur. D'autant plus qu'Evan et Andy s'impatientaient de la journée qui s'annonçait -et qui différait un peu des autres jours de vacances-. C'était donc à l'heure que le trio se retrouvait dans la rue en direction du centre de loisir que les deux plus jeunes fréquenté pendant les vacances. Jill souriait de les voir avancée côte à côte sur leur trottinette tout en discutant de la soirée qu'ils allaient passer chez leurs grands-parents Mooney. Arrivé sur place, les deux miniatures se tournèrent vers la mère pour lui remettre les trottinettes qui ne pouvaient pas les suivre dans leur aventure de la journée. « Vous n'oubliez pas, ce midi, vous êtes à la cantine. » « On sait maman et ce soir, c'est papy qui vient nous chercher. » Jill hochait de la tête pour confirmer les dire de son aîné qui lui faisait comprendre discrètement qu'elle l'avait suffisamment répété. « Parfais, vous allez me manquer jusqu'à demain. » La mère de famille serrait ses deux enfants dans ses bras. « Toi aussi, tu vas me manquer. » « Amusez-vous bien mes amours. » « Toi aussi m'an. » « Je t'aime m'an. » « Moi aussi ma puce, file. » Un dernier sourire et la fillette s'éloigna vers l'entrée du centre. « Je t'aime aussi mon grand. » « Moi aussi m'am. » Puis lui aussi rejoignait le bâtiment.

C'était donc chargé de deux trottinettes que Jill avait rejoint de son appartement où elle avait profité du calme régnant pour préparer ses propres affaires en trépignant presque d'impatience. Normalement, elle profitait de ses jours de congés pour voir un maximum ses enfants, mais aujourd'hui, elle était de sortie avec Memphis et rien que d'y penser, ça lui donnait le sourire. Une fois son sac prêt, elle en profitait pour ranger un peu ce qui traînait ici et là avant de se poser sur le canapé avec un livre pour le temps qui lui restait. Comme prévu, sa lecture fut interrompue par des coups à la porte qui annonçait l'arrivée de Memphis. La serveuse sautait directement sur ses pieds pour aller lui ouvrir avec un sourire collé sur les lèvres. Une fois la porte ouverte, elle ne put qu'admirer l'homme qui se tenait de l'autre côté et elle savoura la naturelle avec lequel il déposait un baiser sur ses lèvres avant d'informer qu'il avait apporté des viennoiseries. « Bonjour à toi. Je vois que tu sais comment faire plaisir. » Elle récupérait le panier qu'il lui tendait tout en s'écartant de la porte pour le laisser passer. « Totalement prête monsieur ! » Annonçait avec bonne humeur tout en refermant la porte derrière lui. « Tu veux boire quoi ? » Oui, ils avaient prévu de partir tôt pour pouvoir profiter de la journée, mais ils n'allaient tout de même pas déguster ses merveilles dans la voiture au risque d'en mettre partout.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Memphis, dès son plus jeune âge, avait toujours eu à cœur de faire plaisir à son entourage. C’était plus fort que lui, il ressentait le besoin de savoir que les siens se portaient bien, qu’ils étaient heureux et qu’il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour que tout le monde se sente au mieux autour de lui. Ces dernières années, il avait la sensation d’avoir un peu échoué dans sa mission, entre la maladie de sa mère, le passage en prison d’Aspen et les déboires sentimentaux de ses sœurs, il se disait que finalement, il ‘n’avait pas mené sa mission à bien. Alors il se rattrapait comme il pouvait avec Jill et ses enfants, toujours à être aux petits soins, même s’il savait que leur relation comportait encore beaucoup de points d’interrogation, mais ils semblaient avoir décidé tous les deux que cette relation devait se vivre au jour le jour, alors il faisait en sorte d’être toujours là pour elle. Quand il pouvait faire plaisir aux enfants en leur confectionnant un superbe gâteau d’anniversaire licornes arc-en-ciel ou en jouant une partie de football ou tout autre sport, il était toujours partant. Ce matin, c’était donc avec des viennoiseries qu’il avait décidé de démarrer la journée, et à en voir le sourire radieux affiché sur le visage de la jeune femme, l’attention avait fait mouche.

Il parait que c’est une de mes grandes qualités, mais ne le répète pas à tout le monde, les gens pourraient profiter de ma faiblesse.

La jeune femme se poussa sur le côté pour le laisser entrer dans son appartement et Memphis s’exécuta, le panier de viennoiseries en moins dans les mains. Il la suivit jusque dans la petite salle à manger où il imaginait bien les nombreux repas qu’elle devait prendre avec les enfants. Le restaurateur réfléchit quelques instants à sa question avant de lui demander, peu hésitant :

Oserais-je te demander un petit café ? Je n’ai pas eu le temps d’en prendre un à la maison et avec les viennoiseries, c’est la boisson parfaite.

Memphis n’était pas nécessairement un grand amateur de café, il en buvait d’ailleurs assez peu et avait trouvé son remède à la fatigue dans d’autres choses, comme des smoothies survitaminés, mais de temps en temps, en particulier avec un bon petit déjeuner, il aimait boire un café au lait. Le café noir, très peu pour lui. Alors qu’il faisait un petit tour de la pièce dans laquelle il se trouvait, pas pour surveiller évidemment, il s’approcha de Jill et passa un bras autour de ses épaules pour venir lui voler un baiser avant de lui demander :

Tu as déjà été dans ce parc d’attractions avec les enfants ? Moi c’est la première fois que j’y vais mais j’avoue que j’ai toujours aimé ça. Quand on était gamins, c’était pas le genre d’activité que l’on faisait avec notre mère, trop cher avec autant d’enfants. Mais je suis curieux de le découvrir.

Memphis était quelqu’un qui parlait, beaucoup, il était très à l’aise avec la discussion et il faisait en sorte que Jill découvre un peu sa famille au travers des histoires d’enfance qu’il parvenait à lui révéler. Cependant, parler de sa maman et de son enfance n’était pas son activité favorite.  

@Jill Vance

A Day of playing and smiles

« Il serait dommage de voir transformer une qualité en faiblesse. Je serais donc gardienne du secret. » Jill offrait un nouveau sourire à Memphis alors que ce dernier rentrait dans l'appartement. Appartement qui n'était pas bien grand et dont l'on faisait vite le tour. La pièce principale avait un coin salon avec un bureau installé dans des coins, un coin cuisine et une table accompagnée de ses quatre chaises qui liait les deux. Dans le fond de la pièce, on voyait les trois portes qui menaient respectivement aux deux chambres et a la salle-de-bain. Ce n'était pas bien grand, mais ça permettait à la petite famille de vivre correctement avec le salaire de Jill et puis ça faisait moins de surface à nettoyer. Oui, c'était une manière optimiste de voir les choses. « Tu peux même en avoir un bol complet si tu veux. » C'était toujours avec le sourire que la serveuse lança la préparation du café tout en sortant une tasse et un verre. Il n'y aurait pas de café pour elle, pas qu'elle n'aimait pas ça, elle avait appris à aimer ce dernier après la naissance d'Evan, la caféine avait été un de ses moyens de tenir après les courtes nuits que lui offrait son fils tout juste né et depuis, elle n'avait pas arrêté, même si avec le temps, c'était plus devenu un plaisir qu'une nécessité -avec des exception-. Mais si elle n'en prenait pas à cet instant, c'était surtout parce qu'elle en avait déjà pris plus tôt lorsqu'elle avait servi le petit-déjeuner à ses deux enfants. Ce sera donc jus de fruit pour elle. Alors qu'elle sortait lait et jus de pomme de son frigidaire Memphis venait placer ses bras autour d'elle pour lui prendre un baiser. La cadette des Vance lui en offrit un autre avant d'écouter sa question puis de l'entendre lui parler de son enfance. Jill comprenait très bien le souci pécuniaire qu'avait pu rencontrer sa mère. Elle-même était très regardante du coût des activités pour savoir si elle pouvait y emmener ses deux enfants. Et elle n'en avait que deux. « Non, jamais. » Et ce n'était pas forcément une question de tarif, bon, il était clair que ça avait un coup, mais si vraiment, elle aurait voulu les emmener, elle aurait pu se le permette puisqu'elle avait appris à m'être de coter certes, c'était prévu en cas de galère, mais de temps en temps, elle en prélevait une petite somme pour qu'ils puissent se faire plaisir. « Andy veut faire tout ce que son grand-frère veut faire et bien qu'elle ait presque 7 ans, je sais que parfois, c'est une histoire de taille et ça finirait en grande déception dans le parc. Ou alors Evan ne ferait pas tout ce qu'il voudrait… » Et comme elle était seule, ce n'était pas comme si elle pouvait jongler entre les différentes attractions, elle aurait trop peur d'en quitter un des yeux. Oui, la serveuse avait bien conscience de faire autant partie du problème. « Peut-être un jour, lorsqu'ils seront plus grands. » Jill posait les deux bouteilles sur la table avant de reprendre. « Par contre, moi, j'ai déjà fait un parc d'attraction. Au Kansas, j'avais 14 ans, on venait d'emménager. On y est allé à l'occasion d'une sortie organisée par l'armée pour les soldats et leur famille. Je me souviens très bien que mon frère nous avait regardé de haut ma sœur et moi parce qu'on n'osait pas faire une des attractions à sensation. Il en est ressorti plus blanc que la bouteille de lait, il a plus osé faire une seule attraction par la suite. » Tout en parlant, Jill avait tout déposé sur la table pour qu'ils puissent s'installer et déguster les viennoiseries. La serveuse ne parlait quasiment jamais de ses anciens proches, de ce qui l'avait lâché au moment où elle aurait eu le plus besoin de leur soutien, mais là, la conversation l'y avait amené de manière naturelle et puis même s'ils n'avaient plus de rôle dans sa vie d'aujourd'hui, elle ne pouvait effacer les souvenirs qu'elle avait d'eux. Par contre, il se pourrait qu'elle ait communiqué plus d'information sur eux dans ses dernières paroles que sur les dernières années. Elle n'en savait rien. Elle avait déjà parlé d'eux, parce qu'une conversation tournée autour de l'armée ou autre, mais elle ne saurait plus dire en quelle circonstance et avec qui.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Dire que Memphis était heureux de partager un moment privilégié avec Jill était un euphémisme. Il était ravi d’avoir ce moment avec elle, que ça soit le parc d’attractions ou même ce petit déjeuner partagé tranquillement, dans le cocon de son appartement. Il fallait dire qu’entre le boulot, les enfants et tout ce qui gravitait autour de leurs vies, ils n’avaient pas souvent l’occasion d’être réellement tous les deux, alors ces quelques viennoiseries dégustées autour d’une boisson, chaude ou froide, étaient une parenthèse assez agréable dans leur quotidien un peu trop chargé. Jill lui promit d’être gardienne de son secret bien protégé et la confidence fit sourire Memphis, qui n’en demandait pas tant. C’était agréable cette complicité qu’ils partageaient tous les deux. Alors qu’il lui demandait un café pour accompagner ses viennoiseries, Jill lui confia qu’il pouvait même en avoir un bol tout entier s’il le souhaitait. Cela le fit sourire et au passage, il vint chercher un baiser dans ses bras.

Une tasse sera suffisante si tu veux éviter d’avoir affaire à un grand gamin surexcité au parc d’attractions.

L’idée pouvait paraitre assez amusante mais Memphis savait que la caféine et les substances un peu trop énergisantes avaient une énorme influence sur lui, tellement qu’il pouvait rapidement devenir insupportable. Avoir de l’énergie, c’était cool quand il devait assurer un gros service au restaurant, mais cela n’avait rien de cool quand il souhaitait passer une journée tranquille pendant ses congés. Alors que le café passait, ils discutèrent de leurs premières expériences dans les parcs d’attractions. Memphis n’avait pas souvent eu l’occasion de s’y rendre, il fallait dire que c’était un hobby assez cher et que sa mère, maman célibataire de plusieurs enfants, n’avait pas souvent les moyens de leur faire participer à des activités onéreuses. Il fallait faire avec les moyens du bord et les moyens n’étaient pas souvent très impressionnants. Memphis comprenait les arguments de Jill, qui lui expliquait de pas encore s’être rendue dans un parc de ce genre avec ses enfants car cela risquait de tourner en disputes. Logique, il y avait une différence d’âges et de tailles, cela risquait effectivement de poser des problèmes.

C’est pas faux, la jalousie s’attise vite quand on voit l’autre faire les attractions que l’on a envie de faire mais qu’on ne peut pas encore faire. Il vaut mieux attendre que tous les deux aient atteint une certaine taille standard, qui leur permettra de faire à peu près tout.

Il comprenait bien l’idée, c’était même plutôt intelligent. Vu qu’elle était, pour le moment, seule à les gérer, elle était obligée de tout faire avec les deux enfants et donc, ça rendait rapidement les choses compliquées. Lorsqu’elle lui raconta pourtant l’anecdote qu’elle avait vécu à ses quatorze ans, cela fit beaucoup sourire Memphis. Le grand frère qui avait voulu faire le dur et qui se retrouvait la queue entre les jambes, il imaginait bien la scène.

Il a voulu faire le grand et il s’en est mordu les doigts, j’imagine bien sa tête, ça devait être drôle pour vous.

Jill ne parlait pas souvent de sa famille, Memphis savait que les choses avaient été difficiles entre eux avec sa première grossesse, mais elle n’en disait jamais rien. Il préféra ne pas relever pour éviter qu’elle se sente mal à l’aise. Ce n’était clairement pas le but de la journée. A la place, il l’aide à dresser la table puis lui demanda :

Tu veux que je mette quelque chose à table ou ça ira comme ça ?

Suivant ses ordres pour la journée, il s’installa ensuite à table, prêt à déguster les viennoiseries et le café.

@Jill Vance

A day of playing and smiles

Un grand gamin surexcité, Jill rigolait à l'image qui s'affichait dans sa tête. « Une seule tasse alors. » Elle souriait de l'effet que pourrait, éventuellement, avoir le café sur Memphis, mais c'était plus ou moins pour la même raison qu'elle faisait le choix d'un jus de fruit de son côté. Même si elle ne pouvait pas assurer ressembler à un grand enfant surexcité une fois sur place. Il était rare qu'elle fasse quelque chose sans les enfants, alors il y avait moyen qu'elle se transforme en pile électrique pour pouvoir profiter à fond de cette journée. Devait-elle prévenir l'homme qui l'accompagnerait ? Bon, il serait peut-être pareil tout compte fait, puisqu'elle le savait travailleur, elle savait que cette journée était tout aussi exceptionnelle pour lui, mais dans une autre définition.

Leur future escapade du jour, les conduisait à parler de leur passé avec les parcs d'attractions et Memphis avait demandé si Jill y était déjà allée avec ses enfants, ce qui n'était pas le cas. La femme avait alors expliqué l'une des raisons qui l'avait poussé a reporté cette activité en leur compagnie. Un problème qui finalement aurait peut-être pu être contourné en faisant des activités qui pouvaient en intéresser un, mais pas l'autre pendant que l'autre en faisait une autre, mais là, il y avait un autre problème, elle était seule pour gérer les deux et il était hors de question de laisser Evan se débrouillait seul, il était bien trop jeune même s'il était débrouillard. « Oui et encore, ce jour-là, ils seront juste pas d'accord, mais ça, ce sera un autre problème. » Il paraissait plus simple de faire gendarme entre deux idées qui pouvaient se faire l'une après l'autre que de devoir voir l'un s'empêcher de faire quelque chose parce que l'autre voudrait faire de même, mais ne peut pas. Surtout, au prix d'une place, autant que ce soit pour en profiter à fond.

D'une éventuelle future sortie avec ses enfants, la serveuse passait à un souvenir qu'elle partageait avec sa propre fratrie. « On l'a peut-être charrié avec quelques fois par la suite. » En même temps, il l'avait un peu cherché puisqu'il leur avait cassé les pieds bien des jours avants en les qualifiant de poule-mouillée. Bref, l'amour fraternel qui appartenait au passé. « Non, tout est bon. Je t'ai pas dit que j'étais bonne serveuse. » Un sourire aux lèvres, elle vient ensuite rencontrer les siennes avant de poser le café et de s'asseoir. « Merci d'avoir proposé et bon ap. » Elle attrapait une viennoiserie pour la placer devant elle. « Du coup, tu es plutôt attraction à sensation ou pas du tout ou tu n'en as pas la moindre idée ? » Demandait-elle tout en se servant du jus de fruit. De son côté, Jill, ne savait pas vraiment. Elle n'avait absolument aucun recul pour connaître ses limites. Elle était plus téméraire que lorsqu'elle avait quatorze ans, mais ce n'était pas pour autant que son corps pourrait le supporter et si c'était pour finir malade tout le reste de la journée, autant évitée, ce n'était pas son but.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Charrier Jill faisait partie des activités qu’il préférait faire, allez savoir pourquoi. Elle avait suffisamment d’humour que pour rentrer dans ses blagues idiotes mais sans jamais prendre la mouche, et c’était quelque chose que Memphis appréciait particulièrement chez elle. Elle avait de l’humour, elle était sincère, et puis elle n’était pas désagréable à regarder, ce qui ne gâchait rien. Le restaurateur sentait de jour en jour qu’il était de plus en plus amoureux de la jeune femme. Il avait pourtant, pendant longtemps, fait en sorte que cette relation reste sans prise de tête mais parfois, il avait la sensation de devoir passer à l’étape suivante avec Jill, il ne savait simplement pas comment aborder le sujet, ni même si elle en aurait envie. Lorsqu’elle lui répondit qu’il aurait donc droit à une seule tasse de café, Memphis sourit et rétorqua :

Sage décision, tu ne la regretteras pas.

Il éclata d’un léger rire avant de détourner la conversation sur les habitudes familiales en matière de parcs d’attractions. Il comprenait définitivement la décision de Jill de ne pas être encore allée dans un parc de ce genre avec ses enfants. Il ne savait que trop bien que lorsque l’on a plusieurs enfants, les disputes et les jalousies vont bon train, et si tout peut sembler très logique à un moment, les disputes peuvent éclater l’instant suivant pour une raison complètement aléatoire, ce qui peut donner l’impression que les enfants ne sont, au final, jamais contents. Il savait d’expérience que lui, ses frères et ses sœurs avaient la fâcheuse tendance de s’engueuler pour tous les motifs de la Terre, ce qui rendait leur mère complètement folle de rage. Elle finissait par les punir, ils étaient tous encore plus frustrés et au final, plus personne ne parlait à personne. C’était notamment à cause de ça qu’elle avait décrété que les parcs d’attractions étaient une mauvaise idée, en plus du budget que cela représentait pour eux.

Voilà, exactement, c’est pour ça que ma mère l’a fait une fois et plus jamais après ça. On était trop jeunes pour profiter de la chance qu’on avait.  C’était un budget trop important que pour nous entendre nous disputer toute la journée.

Alors qu’elle lui mentionnait également une anecdote d’enfance par rapport à son grand frère, Memphis n’entra pas particulièrement dans les détails. Il savait que la famille était un sujet compliqué pour elle et il ne voulait surtout pas la gêner, ce n’était pas le but de la journée. Alors il se contenta de lui adresser un sourire puis de finir de l’aider à dresser la table du petit déjeuner. Heureusement, elle était une serveuse de talent et tout était prévu pour passer un bon moment.

Vraiment ? Mince, il va falloir que je te débauche alors, j’ai besoin de personnel très compétent.

Un baiser au passage et ils attrapèrent tous les deux une viennoiserie pour venir la déguster autour de la table. Memphis porta son café aux lèvres et les trempa dedans, juste pour sentir la chaleur du breuvage. Il mordit dans un croissant avant de répondre à sa question :

Pour être honnête, je crois que je dois avoir un petit côté papy, mais j’ai toujours rêvé d’essayer des attractions à sensation forte. J’en ai jamais fait du coup et je suis curieux de découvrir. Et toi alors, petit côté mamy ou plutôt super courageuse et peur de rien ?

Il la voyait tellement dans la deuxième catégorie, mais les gens pouvaient être surprenants parfois dans ce genre de situation.

@Jill Vance

Profiter de l'instant, ne pas se poser de question sur l'avenir en dehors de celui de ses enfants, c'était une ligne de vie que s'était construite Jill sans vraiment s'en rendre compte. Chaque instant avec Memphis lui était précieux et elle savourait les rires qu'elle entendait lorsqu'elle était avec lui, comme si c'était le dernier. Chaque moment avec lui était un moment en plus qu'elle n'aurait pas réellement espéré. Certainement un effet de son passé. De plus, elle ne se sentait pas légitime d'envisager un avenir avec lui, elle avait bien trop de bagages, mais qu'est-ce-qu'elle appréciait ses moments comme celui qu'elle partageait actuellement. Juste eux deux, autour dans cette cuisine, partageant un moment simple, si elle avait pu, elle aurait sûrement mis l'instant en pause. Elle aimait ses enfants, mais là, elle n'était plus une mère, juste une femme qui profitait de sa vie et ça lui faisait un grand bien. « J'ai pas de mal à la comprendre, surtout que j'en ai que deux. » Alors que dans la famille de Memphis, ils étaient sept enfants si ses souvenirs étaient bons. Sept… Dans un parc d'attraction avec un seul adulte pour gérer et pas un seul du même âge. Déjà avec deux, la serveuse envisageait la tache comme compliquée, donc sept, oui, elle imaginait très bien les frais et la déception de les voir finalement tous se disputaient.

De la famille de Memphis, ils passèrent rapidement à la famille de Jill, sans approfondir, juste un souvenir qui refaisait surface, car ils appartenaient au passé, définitivement et contrairement aux proches du propriétaire des Dix vins. Sa famille à lui, elle était encore dans les parages, la serveuse avait même déjà croisé ici et là un ou plusieurs membres de sa fratrie. Ils semblaient tous proches, à leur façon, c'était chouette à voir et elle en venait parfois à se demander si ses propres enfants seraient proches de la même manière une fois adultes. Elle l'espérait, car elle-même regrettait de ne pas avoir eu de soutien de la part de sa propre fratrie, même si avec le temps, elle s'était construit sa propre famille, constituée de personnes que la vie avait placé sur son chemin. « Mmmmh, je ne suis pas sûr que mon patron me laisse partir comme ça… » Un sourire aux lèvres, un baiser partagé, une scène douce et joyeuse dont elle profitait.

Puis, il était question de l'activité du jour, celle qui faisait qu'ils s'étaient retrouvé de si bon matin -quoique ce n'était pas encore très tôt-, le parc d'attraction, mais surtout les attractions qu'ils pouvaient envisager de faire. Jill laissait échapper un petit rire lorsqu'elle entendit Memphis déclarer qu'il avait un côté papy. Heureusement que le verre de jus de fruit n'était pas encore à ses lèvres, ça aurait été un carnage. Mais elle comprenait ce qu'il voulait dire. « Mmmh, je crois que j'ai un côté plus téméraire que lorsque j'étais adolescente, mais du genre avec précaution. » Parce que finalement, il y avait bien longtemps qu'elle n'était plus une adolescente. « J'ai envie de tenter au moins une attraction forte, mais à distance des repas. » Un sourire passait sur ses lèvres avant qu'elle ne morde cette dernière faisait mine de réfléchir. « Je ne sais donc pas si ça fait de moi une mamy ou pas… Je te laisse juger. » Car finalement, c'était lui qui avait les caractéristiques dans sa tête. « En-tout-cas, j'ai envie de tout faire, même les plus simples, je veux profiter à fond ! » Finalement, elle était peut-être une simple gamine que l'on emmenait au parc, à ceci près, qu'elle assurait elle-même les frais et ne finirait donc pas par acheter chaque truc qu'elle trouverait "trop mignonne", bref, une gamine quand même adulte et responsable.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Memphis ne pouvait pas dire qu’il avait eu l’enfance la plus heureuse du monde, mais il ne pouvait pas dire qu’il avait été malheureux non plus. Certes, leur mère ne s’occupait pas beaucoup d’eux, elle était plus occupée à essayer de trouver un nouvel homme dans sa vie, mais les frères et sœurs s’étaient toujours serré les coudes, ils avaient toujours été là les uns pour les autres et ça lui convenait très bien comme ça. Cependant, ils n’avaient pas été le genre de famille à pouvoir profiter des parcs d’attractions, des parcs animaliers, des sorties au cinéma et d’autres choses qui pouvaient paraitre normales pour les enfants de leur âge. Les sept enfants Greenshaw avaient des âges complètement différents, certains étaient rapprochés et d’autres beaucoup moins. Cela ne simplifiait pas les choses pour leur mère, c’était certain. Comme Jill venait de le dire, c’était compréhensible. Elle ne pouvait se permettre, ni financièrement ni physiquement, de s’octroyer ce genre de divertissement avec l’ensemble de ses enfants. Jill l’avait dit, elle n’avait que deux enfants et pourtant, ça lui paraissait déjà compliqué de pratiquer ce genre d’activité.

Non c’est vrai, maman ne pouvait pas se permettre de faire ce genre d’activités avec nous. Mais il y avait d’autres choses qu’elle aurait pu faire. Enfin, on ne va pas refaire mon enfance aujourd’hui. Et puis je suis loin d’avoir été malheureux.

Il savait que dans sa fratrie, certains avaient tendance à ne voir que le négatif mais lui avait envie de se dire que finalement, ils n’avaient pas été si malheureux, ils avaient été ensemble et c’était tout ce qui comptait finalement. D’un sujet à l’autre, la discussion était tout ce qu’il y a de plus naturel entre eux, comme si les choses étaient profondément faciles, et elles l’étaient d’ailleurs. Memphis et Jill pouvaient parler de sujets très sérieux comme de sujets légers, passer de l’un à l’autre sans trop de difficultés, et voilà qu’ils en venaient à parler de ses talents de serveuse, talents qu’il avait eu l’occasion de voir à de multiples reprises déjà. Définitivement, elle connaissait son travail et savait le pratiquer peu importe le contexte.

Ah non ? Peut-être que je devrais avoir une petite discussion avec lui, pour le convaincre.

Installés à table, en train de déguster de délicieuses viennoiseries, les amoureux discutaient à présent de leur sortie au parc d’attractions et de ce qu’ils avaient envie de faire. Si Memphis avait un côté papy et était un peu réticent à l’idée de faire des attractions à sensation forte, Jill avoua qu’elle était tentée d’essayer, mais à bonne distance des repas. C’était une demande assez logique somme toute, peut-être qu’il pouvait se montrer un peu plus vaillant et essayer avec elle.

Alors il va falloir que je me montre courageux, je ne vais pas te laisser essayer ça toute seule. Je pense que ça me plaira, mais j’ai toujours une petite appréhension avant de me lancer dans un truc que je ne connais pas.

Comme lorsqu’il avait décidé d’ouvrir son propre restaurant. Il avait été chef dans plusieurs établissements, mais ce n’était pas la même chose d’avoir son propre restaurant. Il avait eu peur, ça l’avait empêché de dormir pendant plusieurs nuits, plusieurs semaines en fait. Si aujourd’hui il en était fier, il n’avait pas fait le fier dès le départ. Le restaurateur mordit dans son croissant avant de déclarer :

Moi aussi, j’ai envie d’essayer le plus de trucs possible, rattraper toutes ces années perdues.

Il sourit légèrement avant de regarder l’heure. Il avait hâte d’y être, un peu trop peut-être. Un vrai gamin.

Normalement on a environ trente minutes de route, j’ai le droit de dire que j’ai hâte d’y être ?

Trente minutes, c’était tellement long et tellement court à la fois au final.

@Jill Vance

Alors que Memphis parlait de sa propre enfance, deux pensaient traverser l'esprit de Jill, la première concernait sa propre enfance et la seconde, celle qu'elle offrait à Evan et Andy. Lorsqu'elle repensait à l'enfance qu'elle avait eue, elle ne serait pas qualifiée de malheureuse. Oh, elle n'avait rien d'idéal, son père était plutôt strict, mais sa mère suffisamment douce pour contrebalancer. Il y avait de règle à la maison comme dans toute bonne maison et puis il fallait surtout montrer une bonne image dehors, parce que ses parents étaient des personnes importantes, ils représentaient l'éducation et la défense états-unienne. Et malgré tout ça, elle ne pouvait pas dire qu'elle était malheureuse, en regardant en arrière, il y avait à redire, mais lorsqu'elle le vivait, elle était plutôt épanouie et surtout, elle n'était pas seule, elle avait son frère aîné et sa jeune sœur et ils avaient toujours été ensemble, à chaque nouvelle ville, c’était à trois qu'ils s’intégraient. De plus, avec la communauté militaire qui entourait leur père, ils étaient rarement les seuls à s'intégrer. Non, vraiment, elle n'avait pas trop à râler de son enfance, si ce n'était le côté superficiel qui semblait résinifiant à l'époque, mais qui avait grandement jouer lorsqu'elle s'était retrouvée enceinte à la sortie de l'adolescence. L'image de la famille idéale avait été plus importante que les liens que Jill entretenait avec sa famille, ainsi, même si son frère fit un peu exception -ce qui ne dura longtemps-, tous là rejetèrent et elle s'était retrouvé seule. Donc, elle n'avait pas vécu une enfance malheureuse en soi, mais elle aurait peut-être mieux, être moins superficiel, ça aurait été moins compliqué pour la suite.
Quant à l'enfance de ses propres enfants, elle faisait de son mieux. Pas de schéma de famille idéal, en même temps, de ce point de vue, elle avait très mal commencé, puisqu'elle avait été seule depuis le début. Oh, elle avait bien essayé de donner un père à son fils, mais la vie lui avait repris avant que ce même père ne puisse rencontrer leur fille. Ainsi, elle avait continué seule, mais elle faisait de son mieux pour qu'ils soient heureux. Oui, elle ne pouvait pas tout leur offrir, oui, elle faisait des choix, mais ce qui lui importait le plus, c'était qu'ils soient ensemble et qu'ils puissent avoir des liens forts. Avec elle, mais aussi entre eux et avec l'entourage qui les accompagnait. Elle voulait qu'ils n'aient jamais l'impression de se retrouver seuls un jour, quelle que soit la raison. Ils étaient une famille absolument pas idéale, mais ils devaient se serrer les coudes. C'était son point de vue à elle, mais auraient-ils le même eux, plus tard lorsqu'ils regarderont en arrière ? Estimeraient-ils qu'ils ont eu une enfance heureuse ou lui feront-ils que des reproches ? Elle n'en savait rien, ils semblaient heureux aujourd'hui, mais peut-être que leurs âmes se remplissaient de cicatrice en même temps. Pas à dire, c'était angoissant d'être maman.
Ainsi, Jill ne savait pas vraiment que répondre aux paroles de Memphis. Il était tellement compliqué d'évaluer sa propre vie, alors celle des autres. Elle ne pouvait qu'espérer que la mère de ce dernier n'avait que de son mieux, mais elle ignorait encore beaucoup trop de chose de leur histoire pour pouvoir dire une chose pareille. Et puis de toute manière, elle n'était personne pour juger. Alors, elle se contentait de poser une main compatissante sur le bras de son compagnon, comprenant sa colère, mais ne pouvant pas le rejoindre dans cette dernière. Puis, elle lui sourit avant de passer à autre chose, comme le fait qu'elle était une super serveuse. « Je te passerais son numéro, je suis sûr que vous trouverez un terrain d’entente. » Un sourire plein d'humour sur les lèvres, ravi de ce bout de conversation qui ne conduisait à rien, mais dont tous les deux jouaient le jeu.

Plus tard, il était question de leur future journée. Jill se montrait téméraire à vouloir tout tenter, là où Memphis se qualifier de papy. « Je n'avais pas l'intention de faire quoi que ce soit sans toi. Je ne te quitte pas de la journée. » Car même si elle voulait essayer de tout faire, elle voulait surtout passer cette journée avec lui. « Et si ça peut te rassurer, je suis téméraire, mais j'appréhende tout de même un peu. Surtout que je m'engage un peu dans l'inconnue, j'ignore ce qui m'attend vraiment. » De ce fait, il se pourrait que placer devant, elle changerait carrément d'avis. Quant à l'idée de rattraper le temps perdu, elle lui tentait bien aussi. Puisqu'il fallait avouer qu'elle n'avait pas vraiment eu la même vie de jeune adulte que les autres. Pour elle, il n'avait pas été question de profité de sa jeunesse, elle avait déjà des responsabilités à assumer. Jill laissait échapper un rire lorsqu'elle entendit la dernière phrase de son compagnon. « Moi, je ne vais pas me gêner, j'ai hâte qu'on y soit. Alors dépêche-toi de manger. » Pour illustrer ses paroles, elle plaçait le dernier bouche de sa viennoiserie en bouche avant de mettre les mains en l'air pour montrer qu'elle, elle avait fini. Quoi, ils avaient bien-dit qu'ils étaient là pour rattraper le temps perdu ? Ça faisait partie du jeu, de démontré que c'était à cause de l'autre qu'ils n'étaient toujours pas partis. Oui, il serait compliqué de trouver la Jill, la maman de deux enfants aujourd'hui.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Les choses étaient devenues, avec le temps, beaucoup plus simples et fluides entre Jill et Memphis. Ils s’aimaient simplement, sans se prendre la tête, les disputes étaient rares, et pourtant les véritables discussions profondes sur leur avenir en tant que couple étaient, elles aussi, très rares. Il savait qu’un jour, il faudrait qu’ils en discutent, qu’ils parlent des choses qui comptent vraiment, de ce qu’ils imaginent pour le futur de leur couple, de la place éventuelle que Memphis pourrait avoir dans la vie des enfants de Jill mais ils avaient toujours souhaité garder leur relation simple et sans dispute pour le moment. Les choses sérieuses pourraient arriver plus tard mais pour le moment, le plus important était qu’eux deux apprennent à se connaitre comme couple, comme personnes. Le reste viendrait sans doute plus tard.
Alors que la discussion se faisait tantôt légère, tantôt plus sérieuse, mentionnant des éléments de leur passé, de leur enfance, qui n’étaient pas toujours faciles à confier, ils en vinrent à parler de leurs volontés dans ce fameux parc d’attractions. Clairement, Memphis ne se considérait pas nécessairement comme quelqu’un de très courageux, il n’avait d’ailleurs aucune honte à le partager. Les parcs, il aimait ça, mais les sensations fortes, avoir la tête en bas et les pieds en l’air, foncer à toute allure dans le noir le plus total, il ne s’agissait pas de choses qu’il avait jamais eu envie de faire. Ou en tous cas, pas une envie folle. Il n’était jamais contre l’idée d’essayer de nouvelles expériences, mais on ne pouvait pas dire qu’il soit particulièrement rassuré à l’idée de le faire.

En théorie, si tu ne me quittes pas de la journée, alors peut-être que mon côté téméraire se réveillera un peu. Tu sais, il faut impressionner la fille dans ce genre d’histoires.

Même si le fait d’impressionner qui que ce soit ne l’emballait pas des masses. Il ne savait pas à quoi s’attendre mais heureusement, son côté téméraire modéré semblait être accompagné par celui de Jill, qui ne semblait pas beaucoup plus motivée que lui à l’idée de tenter des missions compliquées. Ils se ressemblaient suffisamment au final pour savoir qu’ils allaient peut-être tenter une fois, mais qu’au final, si l’un ou l’autre n’est pas à l’aise, ils sauraient s’écouter. Sans doute l’un des aspects qu’il aimait le plus dans cette relation avec Jill.

Tout comme moi, et du coup ça me rassure un peu. Mais on va s’amuser comme des gamins, j’en suis sûr !

D’ailleurs, ils avaient tous les deux terriblement hâte de rejoindre le parc, raison pour laquelle elle l’empressa de manger ses viennoiseries. Il ne fallut que quelques minutes supplémentaires pour qu’enfin les viennoiseries soient dévorées et que la tasse de café de Memphis soit avalée elle aussi. Ils étaient maintenant prêts à partir. Quelques vérifications d’usage et les voilà embarqués dans la voiture du restaurateur, direction le parc d’attractions. La journée était absolument parfaite, ensoleillée mais pas démesurément chaude, ce qu’il fallait pour une journée de ce style.

Dans quinze minutes on y est. Regarde sur mon téléphone, j’ai repéré la parfaite première attraction à faire.

Il s’agissait d’une grande roue, idéale pour un moment à deux et pour repérer ce qu’ils auraient envie de faire… et ce qu’ils n’approcheraient même pas !

T’as pas le vertige d’ailleurs ?

Pour être honnête, il n’avait encore jamais eu à se poser la question jusque-là, mais clairement le vertige pouvait être un obstacle aujourd’hui.

@Jill Vance

« Mais je suis déjà impressionné. » Par lui, par sa manière d'être avec elle, avec le monde qui l'entoure. Que ce soit en tant que parton ou que petit-ami, il n'avait jamais prononcé un seul regret de son passé. Ils n'avaient peut-être jamais parlé d'avenir, mais il avait toujours accepté son passé à elle, alors qu'il aurait pu y trouver à y redire. Beaucoup de personnes l'avaient déjà fait. Il acceptait qu'elle avait d'autres priorités et comprenait lorsqu'elle disait qu'elle avait un empêchement. Un homme idéal, par bien des facettes, Jill savait qu'elle avait de la chance qu'il se soit, un jour, intéressée à elle et de partager avec lui ce genre de moment. Alors, oui, elle était déjà impressionnée par lui. « Donc, pas besoin d'en faire trop. » Un nouveau sourire se peignait sur ses lèvres avant de lui avouait qu'elle n'était pas sûre d'avoir le même discours une fois face à l'attraction. Heureusement, les deux personnes se retrouvèrent sur une idée bien réelle, celle de s'amuser comme des gamins. Une promesse qui gonflait le cœur de celle qui avait passé toutes ses dernières années à prioriser les siens, de gamin. Elle les aimait, mais avec leur venue dans sa vie, elle avait dû grandir rapidement. Passé de l'adolescente en recherche de son avenir à l'adulte qui devait faire vivre sa famille. L'amusement était devenu secondaire et les journées rien qu'à elle était rare. Alors, l'idée de n'avoir personne a surveillé et de devoir juste profité le temps de cette escapade, c'était un réel souffle pour elle. Surtout qu'elle pourrait partager tout ceci avec Memphis.

Et puisqu'ils devaient s'amuser comme des gamins, c'était avec une grande excitation qu'ils finirent leur petit-déjeuner avant de prendre la route. Non s'en avoir rangé la table avant ça -preuve que l'adulte n'était jamais très loin-. Sac sur les genoux, Jill avait l'impression que l'impatience coulait dans ses veines à la place du liquide rouge qui animait chaque personne. Elle se retenait de ne pas trépigner sur place. Regardant devant elle, elle finit par porter son attention sur Memphis une fois que ce dernier l'eut informé du temps de route qu'ils avaient encore à réaliser « Je vois que tu t'es mieux préparé que moi. » La jeune femme s'était, en effet, contenté de savoir où était placé ce parc, elle n'avait pas vraiment à chercher plus, ne voulant pas gâcher le sentiment de découverte qui pourrait l'atteindre en rentrant dans les lieux. Ceci ne l'empêchait pas de prendre le téléphone en main pour regarder rapidement l'illustration de la grande-roue avant de reposer ses yeux sur la route. Elle aimait beaucoup l'idée de surplomber les lieux à l'aide de l'attraction. « Non, pas de vertige pour moi. Au contraire, j'adore prendre de la hauteur, je trouve que ça donne un point de vue complètement différent. » Que ce soit sur ce qui nous entourait ou l’horizon. Jill trouvait que c'était un moyen de prendre aussi conscience que le monde allait bien au-delà que ce que nos yeux nous permettaient de voir lorsque nous étions à même hauteur que tout le monde. « Pas contre, je suis prédisposé au mal de transport, donc j’espère que tu ne comptes pas sur moi pour te faire la liste des attractions pendant que tu roules. » Tout en reparlant, elle posait le téléphone, puisqu'elle savait pertinemment la sensation qui s'emparerait d'elle si elle continuait à fixer l'écran de ce dernier. Elle portait une nouvelle fois le regard sur Memphis, se rendant compte que même si elle commençait à bien le connaître et inversement, c'était le genre de détail qu'ils leur restaient à découvrir. « Bon, comme tu proposes la grande-roue, j'imagine que toi aussi, tu n'as pas de souci de vertige. Ou alors c'est encore un moyen pour tenter de m'impressionner ? » Un rictus en coins se formait sur le visage de la serveuse.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Memphis avait préparé cette journée, il avait vraiment hâte de pouvoir passer un moment de qualité avec Jill, de pouvoir lui faire découvrir un peu son univers, de pouvoir discuter avec elle d’autres choses que de simplement le restaurant ou la cuisine. Ils avaient régulièrement des moments à passer ensemble évidemment, mais il y avait souvent l’épée de Damoclès, si on peut dire, des enfants, du prochain service ou des responsabilités qu’ils avaient tous les deux. Mais aujourd’hui, ils avaient tous les deux leur journée, ils avaient le temps de profiter, de prendre un café, un petit déjeuner, ils avaient le temps de discuter de tout et n’importe quoi, de flirter, bref de se comporter en de véritables amoureux, ce qui les changeait clairement.
Lorsque Jill remarqua qu’il était mieux préparé qu’elle, il ne pouvait pas nier le fait qu’il avait vraiment bien préparé cette journée, il voulait la rendre presque parfaite, il voulait faire en sorte que pour une fois, Jill oublie son rôle de maman pour pouvoir se comporter comme une jeune femme d’une trentaine d’années, tout simplement.

Je voulais que tu puisses laisser tes responsabilités de côté et profiter de ta journée pour une fois, alors j’ai tout bien préparé.

Il avait fait de nombreuses recherches pour repérer les meilleures attractions, celles par lesquelles ils devaient absolument commencer, celles qu’il valait mieux laisser de côté, celles avec lesquelles il ne se sentait pas trop à l’aise. Mais fondamentalement, rien ne lui faisait réellement peur, il avait simplement envie de tester les choses auxquelles il n’était pas habitué, il avait envie de faire de nouvelles expériences et il savait que Jill était la personne idéale pour l’accompagner dans ses idées du jour.

Je suis totalement d’accord avec toi, j’aime beaucoup aussi voir les choses sous un angle différent, ça permet parfois de se rendre compte de nouvelles choses, de choses que l’on aime ou simplement qu’on apprécie moins.

Et dans ce cas-ci, avec la grande roue, Memphis devait bien reconnaitre qu’il ne savait pas du tout si ça allait lui plaire. Pour être parfaitement honnête, il était bien incapable de dire s’il avait le vertige ou pas. Il n’avait pas peur de monter sur une échelle, il était déjà monté sur le toit d’une de leurs maisons quand il était plus jeune car sa mère avait eu besoin de lui pour le nettoyer, donc il supposait ne pas avoir le vertige. Mais être sur une grande roue, c’était complètement différent. Il espérait donc qu’il n’aurait pas de mauvaise réaction. Il venait cependant d’apprendre que sa petite amie avait le mal des transports, une information qu’il n’avait jamais songé à lui demandé. Bon, c’était toujours bon à savoir, effectivement.

Oh mais tu ne me l’avais jamais dit ! C’est bon à savoir, pose le téléphone alors. Si tu as besoin d’un sac ou quoi, j’ai tout ce qu’il faut dans la boite à gants.

Memphis prévoyait toujours ça car quand elle était plus jeune, l’une de ses sœurs avait souffert du même mal. Il avait donc gardé ses dispositions pour éviter que qui que ce soit ne se retrouve dans une position peu confortable. Il sourit à la question de Jill tandis que le temps passait et qu’ils n’étaient plus qu’à cinq minutes du parc.

Je dirais qu’en théorie, je n’ai pas le vertige. Je monte sur une échelle sans problème et j’ai même déjà nettoyé le toit de notre ancienne maison, donc je ne pense pas. Mais j’ai rarement l’occasion d’expérimenter mon éventuel vertige. Je dirais quand même que je ne dois pas en souffrir. J’ai vraiment hâte de tester cette attraction qui se passe dans une bouée géante aussi, j’adore l’eau, c’est mon élément.

De toute façon, Memphis n’était pas quelqu’un de difficile, il voulait tout tester.

@Jill Vance

« Je voulais que tu puisses laisser tes responsabilités de côté et profiter de ta journée pour une fois, alors j’ai tout bien préparé. » Jill portait son regard sur l'homme qui venait de dire ses paroles. Elle savait déjà qu'elle avait de la chance qu'il partage une partie de sa vie, mais ce qu'il venait de dire lui rappeler une nouvelle fois. Elle profitait qu'il soit concentré sur la route pour observer les contours de son visage. Il faisait temps pour elle, elle ne savait même pas si elle le méritait vraiment. Lui aussi avait beaucoup a pensé au quotidien, il n'avait peut-être pas d'enfant, mais il avait son restaurant à gérer et une fratrie qui débordait d'énergie. Il avait de quoi se tenir occupé et pourtant, il avait veillé à ce que, elle, puisse profiter pleinement de la journée sans rien avoir à se soucier. À cet instant se remplissait de gratitude et d'amour pour l'homme qui se trouvait à côté. Et alors que ses yeux retournaient sur la route, la chaleur était toujours dans son être.

Et puisqu'il avait préparé au mieux la journée, il avait proposé de commencer par la grande roue, proposition que Jill avait grandement validée. Cette dernière avait alors expliqué qu'elle appréciait de prendre de la hauteur pour avoir un nouveau point de vue sur ce qui l'entourait. Elle n'avait pas souvent l'occasion de le faire et ça faisait même quelques années qu'elle n'avait rien fait de telle. Elle se souvenait de cette fois où elle avait pu monter dans l'un des gratte-ciel de Charlotte, elle ne savait plus à quelle occasion, c'était, mais elle se souvient encore de cette sensation qu'elle avait ressentie face à la ville qui s'étendait devant. L'impression d'être minuscule. Oh, on savait continuellement que les villes étaient grandes, mais l'effet était majoré lorsqu'on se tenait sur un point culminant et que la ville s'entendait vraiment sous ses yeux. Ce n'était pas la même sensation que simplement le voir sur une carte. Tout en y pensant, elle écoutait Memphis qui lui expliquait qu'il aimait aussi voir les choses sous un nouvel angle, car ça lui permettrait de découvrir de nouvelles choses. « C'est vrai, c'est aussi comme ça que parfois, on se rend compte qu'il nous faut peut-être revoir notre jugement. » Ce qui était une grande qualité, en tout cas, aux yeux de la serveuse et elle n'était pas étonné d'apprendre que son interlocuteur était de ceux qui aimaient voir les choses sous un angle différent, il avait un grand cœur et c’était souvent lié.

Comme ils avaient parlé de prendre de la hauteur, ils avaient évoqué la possibilité de souffrir de vertige. Jill ne souffrait pas de ce mal, mais elle avait celui des transports, elle profitait alors de l'occasion pour l'en informer. Et c'était aussi un moyen d’expliquer pourquoi elle quittait rapidement le téléphone des yeux. « L'occasion ne s'était pas présentée. » Ce n'était pas un grand mal, il se manifestait seulement pendant les trajets et bien qu'ils aient déjà partagé quelques-uns de leur trajet, Jill savait se prendre en charge seule, elle avait l'habitude. « Je vois que tu as un déjà un passé avec le mal des transports. » Un petit rire franchissait ses lèvres. « Si ça peut te rassurer, depuis que j'ai compris qu'il fallait simplement que mes yeux et la même information que mon cerveau, je gère ! » Et puis, comme elle conduisait elle-même la plupart du temps, la question ne se posait même pas. « D’après ton analyse, je dirais aussi que c'est bon. Après, il y a toujours un instinct de survie qui nous refile un peu de vertige dès qu'on commence à vraiment prendre de la hauteur. » Une appréhension à se mettre au bord d'une falaise, ou un raté au cœur alors que le vent secoue la structure sur laquelle on se trouve. Bref, un instinct qui a conscience que la chute ferait mal et qui nous pousse à se raccrocher à n'importe quoi. « Il y a des bouées géantes ? » Jill, c'était tourné vers lui les yeux plein d'étoile. « Oui, il faut le faire, je suis d'accord ! » La jeune femme n'avait pas un attrait spécial pour l'eau, mais elle avait toujours voulu essayer ce genre d'attraction, pour elle, c'était comme une bataille d'eau géante et ça lui rappelle celle qu'elle faisait enfin les jours de grosse chaleur. « Tu adores l'eau ? » Oui, les bouées avaient pris le dessus sur le moment, mais elle avait tout de même entendu ce point et elle voulait en savoir plus.

Ft @Memphis Greenshaw

(c) LADY BANANAS

Profiter de cette journée loin des tracas et des responsabilités était quelque chose d’important pour Memphis, et il se rendait compte que cela devait l’être aussi pour Jill, Jill qui vivait sous le poids des responsabilités depuis la naissance de sa fille, puis depuis la mort de son ancien petit ami et la naissance de son deuxième enfant. Tellement de choses qui lui étaient arrivées à un jeune âge, tellement de choses que certaines personnes n’auraient pas été capables d’assumer mais qu’elle avait embrassées de toutes ses forces. Elle était une mère exemplaire, le genre de mère présente, le genre de mère qui se souciait réellement de ses enfants, le genre de mère que Memphis n’avait jamais eu en somme. Oh il aimait sa maman de tout son cœur, il était certainement l’un des plus proches d’elle de la fratrie, et pourtant il était capable de reconnaitre qu’elle était loin d’avoir été un modèle, loin d’avoir été une bonne mère présente pour eux. Memphis sourit légèrement lorsqu’ils mentionnèrent le fait de prendre de la hauteur afin de pouvoir observer les situations de la vie sous un autre angle de vue. Il considérait que c’était essentiel, voire même indispensable en réalité, de pouvoir prendre du recul sur les difficultés, les obstacles ou même les moments heureux de la vie. Il était de ceux qui se remettaient continuellement en question, sans doute trop parfois.

Tout à fait, ou alors c’est ainsi qu’on peut se remettre en question, chercher ce qu’on aurait pu faire mieux ou comprendre nos réactions et celles des autres. Mes amis me disent souvent que je me mets trop en question, je réfléchis trop. Mais je pense que dans notre société, on ne réfléchit jamais vraiment trop.

Il était important pour lui de prendre en compte chacun de ses proches, chacune de leurs réactions, de ne jamais leur faire du mal, ou en tous cas pas intentionnellement. Bien sûr, il arrivait de faire souffrir les gens mais il essayait toujours de faire en sorte de comprendre ce que chacun ressentait. Comme en cet instant, alors que Jill lui avouait souffrir du mal des transports. Evidemment, il était difficile d’éviter tout trajet en voiture à tout jamais, il n’y avait donc pas réellement de solution à ce problème. Cependant, il avait effectivement ce qu’il fallait dans la voiture pour les cas où ça devrait arriver, signe qu’il tenait toujours compte de ce genre de détails depuis que sa sœur en avait souffert elle aussi. Ca ne coutait rien de mettre un sac en papier dans sa boite à gants.

Ma sœur a vécu la même chose quand elle était gamine, du coup quand j’ai acheté ma première voiture, je me suis dit que ça ne coutait pas grand-chose de garder un sac en papier dans la voiture, juste au cas où un jour je prenait quelqu’un qui avait aussi le mal des transports.

Alors que tous les deux mentionnaient l’évidence du vertige et de ses conséquences, Memphis en vint surtout à parler des bouées géantes qui se baladaient dans l’eau, le long d’une sorte de rivière pleine de courant. Le genre d’attractions qu’il adorait tant il aimait l’eau. C’était réellement son élément, un élément dans lequel il s’était toujours senti plus à l’aise que dans les airs en tous cas. Il sourit en observant la réaction de Jill.

Oui, elles sont énormes, et certaines ont la forme d’animaux. Elles se baladent dans le courant. Il y a des jets qui jaillissent de partout aussi.

Il n’avait jamais craint d’être trempé Memphis, il aimait l’eau et se disait que de toute façon, il finissait toujours par sécher. Un sourire et il reprit la parole :

J’adore ça depuis toujours oui. J’avais pris des cours de natation plus jeune mais après, je me suis pris de passion pour la cuisine et il a fallu choisir. Tu aimes ça aussi ?

Cette journée leur permettait de se découvrir des points communs et il n’y avait rien de mieux au final.

@Jill Vance