Entretien !

Trouver un travail n'est pas une tâche facile, surtout quand on a un passé qui n'est pas vraiment rose. William l'a appris à ses dépens plus d'une fois. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles il a accumulé tant de métiers différents ces derniers temps. Bien sûr, le jeune homme serait heureux de trouver enfin un travail stable, mais pour cela, il faudrait que le brun sache ce qu'il veut vraiment faire dans la vie. Or, c'est justement là que réside la source du problème, William n'en a tout simplement aucune idée pour le moment. Le brun ne veut en aucun cas retourner à son ancien métier et à son ancienne vie.

Depuis quelque temps, William connaît un jeune homme avec lequel il s'entend bien, ce qui ne lui est pas arrivé très souvent ces derniers temps. Pour être honnête, William était une personne qu'il valait mieux éviter, surtout dans sa pire phase d'alcoolisme. À l'époque, le jeune homme était une personne dont il a trop honte aujourd'hui. Alexei a sans doute été témoin d'une partie de cette phase. Ils se sont rencontrés à l'époque où William essayait encore de reconquérir Julia. Son ancienne fiancée. C'est probablement l'amitié qui s'est développée entre les deux hommes qui a aidé William à voir plus clair et à prendre son problème par le bon bout.

Pour aujourd'hui, Alexei a fait en sorte que le brun ait un entretien d'embauche pour travailler avec lui. Curieusement, il a même cet entretien avec son ami. C'est une raison qui le rend encore plus nerveux qu'il ne l'est déjà. Auparavant, le brun aurait consommé quelque chose d'alcoolisé, mais cela est désormais hors de question. Pour se calmer, il décide de fumer une cigarette avant de se mettre en route. Arrivé sur le lieu de l'entretien, le jeune homme tente de se calmer en faisant des exercices de respiration, avant d'entrer dans le bâtiment. Après s'être annoncé à la réception, William doit encore patienter quelques minutes avant d'être appelé au bureau. « Bonjour. » dit-il avec un sourire en tendant la main à son ami. Dans son autre main, le brun tient les documents qu'il emporte toujours avec lui lors de son entretien d'embauche.

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William + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Yki-ici (You Kill It, I Clean It), l’entreprise de son patron, avait toujours eu le droit à ses fous et ses moutons. Alexei, qui avait l’habitude de nettoyer partout autour de lui, se demandait souvent pourquoi son patron avait choisi un nom aussi étrange pour son entreprise. Certainement pour rire. Mais ce n’était pas drôle. Heureusement pour eux, son patron était le genre d’homme bon enfant qui arrivait toujours à voir le bon côté de la vie, et à se faire une clientèle « fidèle », autant que la mort puisse l’être en tout cas. La police faisait appel à eux, mais aussi des particuliers pour le cas de mort naturelle, ou d’accident, qui ne sont pas lié à la police. C’était une entreprise sympathique qui faisait des chemins très longs pour nettoyer des lieux où la mort avait frappé. Et ils étaient diablement efficaces. Personne n’avait jamais eu à redire de leur travail. Et cela, même si la plupart des employés ne restait pas bien longtemps. Pour tout avouer, son patron et lui-même étaient les deux plus vieux, les autres ne faisaient que changer. Personne n’avait envie de ramasser du vomi de macchabés jusqu’à la fin de sa vie. Ainsi, quand il avait parlé à son patron de son ami qui avait besoin d’un travail, son patron avait nonchalamment répondu « il est engagé ». Ce qui avait fait rire Alexei. Son patron était un homme étrange, mais sympathique, donc. Et Alexei se promit de faire un entretien d’embauche standard à son ami, même s’il savait déjà la plupart des réponses. Le patron lui prêta son bureau et disparu avant de crier, personne ne sait réellement à qui, qu’il avait envie d’avoir une scène de crime dans un hôtel de luxe. C’était le genre de personne étrange. Il attendit son ami et lui serra la main quand il arriva dans son bureau. Alexei était tout sourire. Comment ne pas l’être ?

- Tu n’as pas à stresser, tu sais. Pour moi, tu es déjà engagé et on sait que tu ne resteras que le temps de trouver mieux, qu’il annonce simplement en haussant les épaules.

Ils ne font que des contrats en CDD pour ça. Parce qu’ils savaient d’expérience que personne ne restait très longtemps. Encore moins si la personne prenait son poste en début d’été. C’était un fait statistique qu’il y avait plus de mort en été qu’en hiver. La plage, l’innocence, les vacances, la chaleur, la canicule étaient plus meurtrière que le froid. Il laissa son ami s’asseoir et il s’assit à côté de lui, sans plus de cérémonie.

- Il faut savoir, reprit-il doucement, que l’on a besoin de quelqu'un pour nettoyer avec nous. Oh, ne t’en fais pas. Sauf si on a encore un contrat sur un bateau, je serais toujours avec toi. Mais pour ça, il faut savoir si tu te sens capable de nettoyer des choses particulièrement visqueuses et à l’odeur… Collante ?

Il ne voyait pas comment dire ça. Parfois, certaines personnes meurent… et on le remarque que plus tard… et ce plus tard permet à l’odeur de devenir particulièrement… et bien collante. Elle colle à la narine et même en se mouchant ou en enfonçant des bouts de tissus dans le nez, l’odeur continue de se faire sentir. Le mois dernier, il aurait pu proposer à son ami d’être comptable ou de faire le service-client. Malheureusement, la nièce du patron avait besoin d’un stage et le travail avait été pris. Alexei sourit.

- Tu n’as jamais eu d’expérience dans le nettoyage, n’est ce pas ?

Parfois, pour rire, il aime dire qu’il est une femme de ménage. Simplement pour rire au dépend de son pays qui ne supporterait que mal qu’un russe pur souche (bien qu’il avait la double nationalité) soit une « femme » de ménage. Il pensait à son pays et à l’intolérance qui y règne. Il sourit malgré lui. Il aimait son pays, malgré la stupidité qui amine une parti de la population, était-ce mal ?  

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Le nom de l'entreprise dans laquelle William travaille actuellement, ou plutôt va travailler, a un nom plutôt bizarre. Un nom que le brun n'aurait certainement pas choisi. Bien sûr, William savait dans quoi il s'engageait, mais savoir s'il était vraiment fait pour ce travail est une autre question. Il est probable que beaucoup de gens ne travaillent pas très longtemps dans ce domaine. « Ton patron, ou devrais-je dire notre patron ? Il est content si quelqu'un se présente pour ce travail, non ? » Ce travail est certainement dégoûtant, mais certainement aussi intéressant. Qui sait, peut-être que le brun pourra ainsi trouver un nouveau logement ? Beaucoup de gens n'aiment pas vivre dans un appartement où quelqu'un est décédé. Cependant, cela ne dérangerait pas le jeune homme.
 
Lorsque les deux amis prennent place, William est tout de même un peu nerveux, même s'il sait que ce n'est qu'une formalité. Les odeurs ne le dérangent vraiment pas. Lorsqu'il possédait encore son bar, il était souvent confronté à des odeurs très fortes. Il a du mal à imaginer que l'odeur de la mort puisse être pire. Le nettoyage ne le dérange pas non plus, contrairement à beaucoup d'hommes. « Pour être honnête, il n'y a pas grand-chose qui m'effraie. Bien sûr, tant que les morts ne sont plus sur place. Mais je pense que ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ? » D'après ce que William sait, le nettoyage n'est effectué qu'une fois que toutes les traces ont été effacées. Le jeune homme a donc répondu à sa propre question.
 
Bien sûr, le brun peut dire qu'il n'a pas de problème avec ça, mais une fois sur place, cela pourrait changer. Et si les odeurs sont pires que ce que le brun imagine ? Non, il n'a clairement pas travaillé dans le nettoyage jusqu'à présent, sauf si l'on compte le nettoyage privé à domicile ou le nettoyage de son ancien bar. Est-ce que cela pourrait lui jouer des tours ? « Non, donc en tout cas pas professionnellement. Est-ce grave ? » À ce moment-là, il y a un moment de peur et d'incertitude dans son expression. 

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Alexei rigole et secoue la tête. William n’avait pas encore rencontré leur patron… mais il comprendra très vite pourquoi les deux s’entendent aussi bien. Parce que le patron était le genre à donner plus de congé et à ne pas se prendre la tête avec des peccadilles. Il est possible que parfois, il propose des treizième mois sous le chapeau, par exemple, pour que ça ne soit pas pris dans les impôts, ce genre de chose. Alors, Alexei sourit.

- Il est toujours content. C’est une maladie chez lui. Après, on trouve toujours du monde. Aussi affreux que ce travail puisse être, il y a toujours une personne pour en avoir besoin à un moment où à un autre.

Et parfois, il y a plus de travail et parfois moins. Une fois, ils avaient été appelés pour un incendie… Ouais. Un incendie. L’hôtel qui les avait appelé voulait qu’ils nettoient les lieux car, selon tous les témoignages, l’entreprise nettoyait si bien que même les fantômes ni restaient pas. C’était une publicité pour leur travail comme une autre. Bref. Alexei réfléchit doucement et pince les lèvres.

- Alors, il n’y a plus le mort à proprement parlé… mais il reste parfois des bouts ? Par exemple pour un suicide avec un train, ils enlèvent le corps, mais nous sommes mandater pour nettoyer les restes sur le wagon. Après, en tant que nouveau on ne t’enverra pas sur des gros lieux de mort. Moi et le patron on s’en occupe la plupart du temps.

Parce que bon… ils n’avaient pas peur d’un peu de cervelle sur un mur, eux. Mais pas non plus de beaucoup de cervelles sur un mur. Alexei avait pris l’habitude de faire son travail sans même se poser des questions. Il valait mieux parfois que se demander comment le sang avait pu atteindre des zones improbables. Alexei sourit.

- Il n’y a jamais rien de grave. Je te pose la question simplement pour savoir si je dois prévoir une formation rapide pour le nettoyage. Savoir les bons gestes. Nous avons eu une femme, un jour, qui connaissait mieux le nettoyage que nous. Elle avait regardé toutes les saisons de « c’est du propre » et autres émissions comme ça… elle était incollable !

Et si on devait faire disparaître un corps, Alexei lui demanderait certainement de l’aide à elle. Lui, s’il devait avouer, n’avait commencé à regarder l’émission que pour se moquer du jeu d’acteur des gens. Ils étaient toujours en train de surjoué, comme si cela importait réellement. Ils donnaient tout. Et c’était drôle. Il donna une petite tape sur l’épaule d’Alexei.

- Maintenant, il faut que tu me dises, tu aimerais un contrat de combien de temps pour commencer ? Les contrats sont à durée déterminé mais renouvelables. Cela permet de ne pas avoir à partir si tu trouves mieux avec une démission. 

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William n'est bien sûr, pas sûr de vouloir travailler éternellement dans ce métier. Mais c'est un bon métier pour se remettre sur pied sur le plan financier. Bien que le brun ne puisse pas en être sûr, puisqu'il commence tout juste à travailler dans ce domaine, il se peut qu'il aime ça, même si cela semble un peu bizarre. « Cela peut paraître malsain, mais on est l'un des premiers à pouvoir visiter des appartements vides ! » En plus des premiers secours et des policiers, bien sûr. De plus, il y a suffisamment de personnes qui ne veulent pas vivre dans un appartement où quelqu'un a trouvé la mort. William lui-même s'en moquerait. Mais pour l'instant, il doit encore faire la connaissance du chef, espérons que le brun s'entendra avec lui. « J'ai hâte de rencontrer le chef. » Des mots qu'un employé ne prononce que rarement.
 
Bien sûr, le jeune homme veut en savoir plus sur le travail qui l'attend et Alexei lui donne les réponses nécessaires. Il savait déjà qu'ils n'avaient qu'à nettoyer les restes qui ne pouvaient pas être enlevés. « En bref, nous faisons tout pour que personne ne puisse voir ce qui s'est passé sur place ? C'est ça ? » Le jeune homme est en quelque sorte soulagé de ne pas être envoyé sur les gros chantiers. Tout en sachant que cela pourrait bien arriver un jour. Une question qui se pose à William est de savoir si l'on finit par faire ce travail sans vraiment réaliser ce qui s'est passé autour de soi. Sinon, on ne pourrait certainement pas faire ce travail longtemps. « Je sais faire le ménage, mais je ne sais pas si je suis assez minutieux pour un endroit où il y a eu un mort, c'est à vous de voir. Je suis toujours prête à apprendre quelque chose de nouveau ! » Le jeune homme sait qu'on peut toujours apprendre quelque chose de nouveau par rapport à ce qu'on sait déjà. On n'a jamais demandé à William combien de temps son contrat devait durer, mais c'est vraiment une bonne question. « Pour être honnête, je n'ai aucune idée de la durée. Quelle est la durée de la plupart des contrats ? » Ce qui est bien, c'est que les contrats peuvent toujours être renouvelés. Vu sous cet angle, ça n'a pas d'importance, non ? Mais le brun n'est pas sûr.

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- Le patron est un phénomène. D’ailleurs, sache que si tu nettoies un appartement qui te plait, tu peux demander à être une alerte s’il se trouve à nouveau sur le marché de l’immobilier. Parfois, il faut plusieurs années pour ça, par attachement ou refus de s’y interressé mais ça peut être sympa et utile.

Les agences immobilières sont obligés de préciser quand un meurtre ou une mort affreuse à eu lieu. Le patron était très fier de dire que, dans l’appartement qu’il possède au rez-de-chaussée à côté d’un marais à la New-Orléans, il avait nettoyé plusieurs cadavres dévorés par des alligators. Qu’importe que les alligators aient été envoyés dans la maison sans leur consentement, tout le monde ne retient que la dangerosité du lieu, et donc personne n’en avait voulu. Alexei sourit.

- C’est ça, et avec le plus de propreté possible. Pas de bout de cervelle qui reste coller sous le tapis, mais tu as compris. Le but est de rendre l’appartement « comme s’il n’avait jamais eu de mort ». Bon, parfois, on le rend bien plus propre parce que nous n’avons pas le choix.

Il avait nettoyé la maison d’une personne décédé depuis trois jours… et qui était un véritable accumulateur compulsif et qui avait assez de bordel dans sa maison pour être dans un guiness des records. L’équipe avait dû d’abord déblayer pour arriver jusqu’au corps, puis avait nettoyé tous les restes autour qui avaient commencé à pourrir avec la « viande » avarié… pas très glamour. Après, ils n’avaient pas fait toute la maison et Alexei avait offert des croissants à l’équipe de nettoyage après eux pour le travail qu’ils allaient devoir abattre. Alexei sourit.

- Dans cette entreprise, on croit fermement à un principe simple « l’erreur est humaine, et vaut mieux deux tours ». Chaque chantier que tu auras sera vérifier une fois par un collègue, tout comme toi tu pourrais être envoyé sur un de mes ménages. Le but étant que tu ne connaisses pas le « avant » pour voir si le « après » donne la moindre indication sur ce qui a pu se passer.

Tout était réfléchit pour que tout se passe très bien. Alexei fit un large sourire quand son ami demande la question retour sur la durée des contrats. C’était si simple ici. Si un jour le patron vend sa boîte, Alexei la rachète tout de suite pour laisser cette atmosphère.

- La plupart des contrats à durée déterminé le sont de deux mois, renouvelable sans fin. Nous avons quelques contrats saisonniers, pour l’été, mais ce sont souvent des étudiants. Il y aussi une alternance en comptabilité. Mais nous avons aussi une personne, Kim que tu auras comme partenaire à un moment, qui fait des contrats de un mois, et cela depuis environ cinq ans.  

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Sa pensée n'était donc pas si macabre. Le brun ne savait pas encore pour l'alerte, mais c'est en tout cas une information utile. William savait aussi que cela pouvait prendre quelques mois, voire quelques années, avant que l'appartement ou la maison ne soit remis sur le marché. Mais il se peut aussi que quelqu'un le mette immédiatement à disposition. « Est-ce que beaucoup de personnes ont déjà trouvé un nouveau logement de cette manière ? » Le brun espère qu'il n'est pas trop curieux, car ce n'est en aucun cas ce qu'il veut. « Il n'y a certainement pas beaucoup de gens qui veulent vivre dans un endroit où quelqu'un a perdu la vie. » Il y a beaucoup de gens qui voient cela comme un mauvais signe.
 
Le brun peut imaginer que les gens qui travaillent ici ont déjà vécu beaucoup de choses, des choses qu'il peut à peine imaginer. « Je pense que c'est une bonne chose qu'il y ait un double contrôle. En effet, comme tu le dis, les erreurs sont humaines. » William ne connaît personne qui soit exempt d'erreurs et ce serait aussi inintéressant s'il y avait beaucoup de gens comme ça. « Est-ce qu'on est envoyé tout de suite sur de telles missions ou faut-il avoir travaillé ici pendant un certain temps ? » Le jeune homme espère qu'il ne pose pas trop de questions, surtout des questions inutiles. Il est toujours bon que quelqu'un qui n'a pas connu l'endroit l'inspecte.
 
Bien sûr, la durée des contrats est très importante pour William, vu qu'il est encore en train de chercher ce qu'il veut vraiment faire dans sa vie. Ce ne serait pas bon d'être lié à un patron pendant des années. « Je trouve cette méthode bonne en soi. Le travailleur a ainsi la possibilité de changer de métier à tout moment et sans complications. » Kim ? Le nom peut être féminin ou masculin. Le brun ne s'est jamais demandé si des femmes travaillaient dans cette entreprise. Ce n'est certainement pas une question stupide, n'est-ce pas ? C'est pour cette raison qu'il décide de la prononcer à haute voix. « Est-ce que des femmes sont employées dans cette entreprise ? J'imagine que ce travail ne leur plaît pas vraiment ou qu'il leur est difficile à supporter. » Il regarde Alexeï d'un air interrogateur.

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- Il y en a plusieurs oui. Même certaines personnes mettent des alertes pour leur famille. C’est le cas de Diane, une femme qui est parti y un peu plus de trois mois. Elle avait mis une alerte sur une maison à Wilmington, pour sa fille, et elle l’a acheté récemment.

C’était une affaire parfois. Il y avait deux sortes de réaction au fait qu’un mort avait eu lieu dans une maison. Elle prenait de la valeur parce qu’on la prenait pour hanté ou autre foutaise. Elle perdait de la valeur car on la pensait maudites ou autres conneries. C’était au petit bonheur la chance pour trouver l’appartement et la situation qui concorde, mais ça arrive, plus souvent que ce qu’on le pense.

- Cela dépend. Certaines personnes sont attirées justement par le fait que la maison pourrait être « hantée ». Sinon, une partie des maisons et des morts qui y sont déroulés n’intéressent pas les nouveaux acheteurs.

La loi oblige de dire qu’il y avait eu un mort, mais la plupart des maisons avaient déjà connu au moins une fin tragique. Alexei, qui avait un nom de famille signifiant fantôme, savait bien que le monde était peuplé de mort. Chaque mètre carré en était recouvert, alors une maison où il y avait eu un décès, ce n’était ni maudit, ni hanté, ce n’était que comme le reste du monde. Cependant, il ne crachait pas non plus sur l’aide immobilier. Alexei n’était pas gêné par les questions et continua à y répondre.

- Tu peux y être envoyé tout de suite, tu as une feuille de protocole pour t’aider au début.

Il se pencha et lui trouva. Il était question d’une checklist en réalité. Odeur, formes, etc, tapis, murs, bibelot, etc. Ce n’était que des choses à vérifier selon l’emplacement et la situation, bien sur. Dans le cas d’un mort dans une piscine, par exemple, il faut vérifier le filtre.

- Cette entreprise, bien que travaillant dans un secteur un peu particulier : la mort, se veut la plus humaine possible alors oui, et il enchaina sur un nouveau sourire, autant que tu le saches, il y a bien plus de femmes que d’hommes en règle général. Elles supportent mieux que ce qu’on pense et c’est un secteur « le ménage » qui est plus facilement proposé aux femmes qu’aux hommes.

Ce n’était qu’un peu de cliché qui empêchait les hommes de faire du ménage, mais la vie et les préjugés avaient parfois la vie dure. Il sourit de manière rassurante à William.

- Mais on ne se sent pas trop dépaysé, la plupart sont des amours. Tu verras. Et il faudra que tu rencontres la psychologue qui vérifie justement ton état mental après certaines scènes un peu trop violente. Ce n’est pas une punition, qu’une vérification et tout le monde y a le droit.  

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William est toujours surpris de la manière dont les gens obtiennent de nouveaux appartements ou de nouvelles maisons. Le brun n'aurait certainement pas de problème à vivre dans un appartement ou dans une maison où quelqu'un est décédé. D'autant plus qu'il sait qu'on ne trouve rien dans sa fourchette de prix sur le marché immobilier normal. « Comment et où peut-on s'inscrire sur une telle liste ? » Un nouveau logement l'aiderait certainement à se remettre sur pied. Il n'y a rien qui puisse bouleverser William, sauf l'alcool, mais il y a renoncé complètement. Comme on le dit souvent, on apprend de ses erreurs et le brun a clairement appris de ses erreurs.
 
L'existence d'une liste de contrôle est une très bonne chose. À ses yeux, c'est une aide précieuse pour éviter les erreurs. William est quelqu'un qui aime être jeté dans le grand bain, il n'a pas vraiment peur de l'inconnu, du moins en ce qui concerne le travail. Quant à sa vie privée, c'est une autre histoire. Il prend la liste avec un sourire. « Je trouve cette liste très bien construite. » C'est quelque chose qui est clairement très important. « En soi, on ne peut rien oublier, sauf si on saute un point. » Il y a beaucoup de choses auxquelles il faut faire attention, et le jeune homme n'aurait certainement pas pensé à certains points de son propre chef. « Y a-t-il des conséquences néfastes si l'on passe à côté de quelque chose ? » Le brun n'a bien sûr pas l'intention de passer à côté de quelque chose, mais cela peut toujours arriver.
 
Le fait qu'il y ait plus de femmes que d'hommes dans cette profession surprend tout de même le brun. Bien sûr, il savait que le métier de ménage était plus féminin que masculin. Parfois, William se demandait si certains hommes avaient peur de faire le ménage. Dans son cercle d'amis, cela semblait être clairement le cas auparavant. « Je trouve un peu dommage qu'il n'y ait pas plus d'hommes qui exercent ce métier. » Surtout si l'on considère que de plus en plus de femmes se dirigent vers des métiers typiquement masculins. Quoi qu'il en soit, William est impatient de rencontrer les autres collaborateurs et collaboratrices. « Je te crois. » Alexei ne dirait pas que le personnel est gentil si ce n'était pas le cas. Des personnes qui ne font clairement pas partie de ses personnes préférées. Mais dans cette profession, il ne pouvait pas s'attendre à autre chose que de les rencontrer. « C'est la même chose chez les pompiers, etc. » Même si le brun n'aime pas les psychologues, il sait que sans eux, le taux de suicide serait bien plus élevé. « Comment sont les horaires de travail ? J'ai complètement oublié de le demander. » C'est généralement l'une des premières questions que beaucoup de gens posent.

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Alexei étira ses lèvres et attrapa derrière son bureau un gros classeur. Dedans, il y avait simplement toutes les maisons qui avaient été faite par l’organisation… et qui permettait de garder une trace de leur travail. Il sortit aussi un formulaire qui se cachait dans une pile de formulaire et lui tendit.

- Tu remplis ce formulaire, il y en a un petit paquet dans l’entrée pour les employés. Tu notes nom, prénom, bref tu remplis et ensuite tu notes l’adresse et le numéro de dossier de la maison.

Il ouvre le classeur et montre les photos dans les fichiers. Il y avait là l’adresse complète, une annotation sur le type de nettoyage qui avait été fait (suicide, meurtre, oublie de cadavre, etc), ainsi que le prix de chaque prestation. Il montre un numéro qui possédait une lettre et sept chiffres avant de laisser le classeur sur le côté. C’était une manière pratique. Ensuite, la secrétaire le mettait sur un site, ou un compte, et le reste se faisait grâce aux services immobiliers. Pour la checklist, Alexei sourit.

- Je trouve aussi, si tu penses qu’il faut rajouter quelque chose, il ne faut pas hésiter, elle a été étoffé à force de temps pour devenir ainsi.

Au départ, c’était plus sommaire, et doucement les choses ont été rajoutées dessus. Une précision sur une piscine, une précision sur le radiateur ou la poussière sous le meuble, tout ça avait été fait doucement pour que tout soit parfait à la fin. Alexei secoue la tête.

- Il n’y a pas de conséquence néfaste. L’erreur est humaine, et si tu es de bonne foi, ce que je ne doute pas, tout se passera bien.

Deux vérifications étaient là pour ça. Si la personne qui nettoie loupe quelque chose, la seconde ne le devrait pas. Il y avait bien eu des cas où une partie avait été oubliée, mais il n’y avait jamais rien eu comme conséquence. Alexei ne s’était jamais posé la question sur le monde du travail et la proportion homme / femme. Pareil pour les pompiers, il y avait plus d’hommes et en effet, ils avaient aussi besoin d’un soutien psy, en face de ce qu’il pouvait voir. Et encore, dans leur branche, ils arrivaient une fois que le cadavre était parti, souvent, et que la personne était morte. Les pompiers pouvaient voir les personnes qui perdent la vie.

- Pour les horaires, c’est un peu étrange. On a beaucoup de travail. L’entreprise va sur plusieurs villes autour d’ici, et son renommé peut aller jusqu’à encore plus loin. Tu peux refuser les déplacements, ils sont remboursés bien sûr. C’est souvent du 8h à midi, et 14h à 18h. Cependant, tu gères ton temps selon les demandes.

Il prit le classeur et cherche un exemple.

- Là, c’était un meurtre dans un ascenseur. Mon travail avait été noté de 8h à midi, mais comme c’est un lieu de passage et qu’il fallait se dépêcher, j’ai fais le travail de 8h à 9h30. Après, mon temps était libre pour faire ce que je voulais. Une fois le taff effectué, si tu n’as pas d’autres ménages tu as ta journée.

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Tout le processus semble assez simple. Il n'avait vraiment qu'à remplir le formulaire ? D'une certaine manière, cela semble beaucoup trop simple, bien que si l'on considère que des personnes sont décédées dans les maisons... Il n'y a certainement pas beaucoup de gens qui veulent vivre dans une telle maison. « Ça, je peux le faire. Je pensais que c'était beaucoup plus compliqué. » Le système d'identification des biens immobiliers dans les dossiers est également assez simple à comprendre. « Mais je pense que ce n'est pas une bonne idée de raconter à votre rendez-vous comment vous avez obtenu votre appartement, n'est-ce pas ? » Ce rendez-vous risquerait d'être très court.
 
La liste de contrôle utilisée sur place sera certainement examinée de plus près par le brun, qui remarquera peut-être quelque chose qui manque dans la liste. Mais à première vue, elle semble très complète. Il est bien possible que le jeune homme remarque quelque chose pendant qu'il travaille avec la liste. « Quand je travaillerai avec la liste, il se peut que quelque chose me saute aux yeux et je t'en ferai part, bien sûr. » Une liste n'est jamais vraiment complète, il peut toujours y avoir quelque chose de nouveau. Un détail que l'on n'avait peut-être pas remarqué jusqu'à aujourd'hui. « Je ferai de mon mieux pour ne pas faire d'erreurs ! C'est promis ! » William espère seulement qu'il ne sera pas envoyé immédiatement dans l'un des pires endroits, mais qu'il pourra commencer doucement.
 
Les heures de travail sont quelque chose de très important, même si le brun est sobre depuis un certain temps maintenant, il va toujours régulièrement à ses meetings. Les horaires qui lui ont été indiqués ne l'empêcheraient pas de se rendre aux meetings qui sont toujours plus tard. Les déplacements ne le dérangeraient pas non plus. «  Je suis d'accord avec tout, les déplacements et les horaires ne me dérangent pas non plus. » Bien sûr, cela pourrait changer si le jeune homme retrouvait un jour quelqu'un avec qui partager sa vie, mais il pourrait alors toujours parler à Alexei. Lorsque ce dernier lui montre un exemple de l'un de ses travaux, la surprise de William se lit sur son visage. Dans d'autres emplois, tu serais immédiatement appelé sur le prochain chantier. « Mais nous pouvons être appelés ailleurs à la dernière minute dans ce cas, non ? » Le brun voulait jouer la carte de la sécurité, il ne voulait pas perdre son travail sur un malentendu. En-tout-cas, il a pu rayer un point de plus sur sa liste. 

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- Le patron de la boîte à une devise, en faite beaucoup de devis, mais l’une d’elle et « la simplicité, y a que ça de vrai ». Si tu t’inscris sur le formulaire, rien ne garanti que tu auras la maison… c’est juste que s’il y a une occasion, on te préviendra en premier et tu pourrais avoir une offre « aider ».

Ce qui était un peu pour dire que le patron aidait aussi. Son entreprise était reconnue dans la zone géographique où elle s’exerce… mais pour l’avoir eu, on pouvait parfois lui demander d’envoyer des nettoyeurs assez loin pour un travail. Cependant, ce n’était qu’une proposition pour ceux qui le voulait / pouvait, et aucunement une contrainte de travail, alors Alexei ne préférait pas le préciser. Peut-être que, si William travailler un mois ici, il n’aurait même jamais le cas. Il rigola doucement à la question de l’homme.

- Tu dis ce que tu as envie de dire, je te dirais. Tu remarques que je ne suis pas le genre à filtrer mes paroles.

Il parlait de son aquaphobie sans honte, parler de la mort de ses parents sans larmes, parler de ses soucis sans gêne. Il était le genre de personne que l’on trouve nature peinture. Il n’avait pas de secret. Si on lui demande de dire un secret, il ne pourrait pas le trouver. Oh, si on lui demande de dire quelque chose qu’il n’a jamais dit à personne, ça se trouve, mais pas parce qu’il aura voulu en faire son jardin privé… il n’y aurait simplement jamais pensé ou n’avait pas trouvé une raison d’en parler à quiconque avant de chercher quelque chose qu’il n’aurait jamais dit à personne… Par exemple, petit, le petit ange qu’il était alors aimait une gamine de trois ans. Elle avait seulement deux mois de plus que lui, et il voulait l’impressionner, alors il avait fait un pipi très haut… sauf qu’elle avait détourné les yeux et personne ne l’avait jamais su. Voilà. Paie ton secret…

- Parfait pour la liste ! Et l’erreur est humaine, sache-le. Si d’avenir tu fais une erreur, je préfère que tu me préviennes sans honte.

C’était si simple dans la tête d’Alexei. Il ne sait pas si c’est parce qu’il est un russe en Amérique, un orphelin sans le sous et sans famille ou simplement son caractère de bisounours, mais il n’avait jamais trouvé une situation qui n’avait pas une solution simple à apporter. Tout comme quand il a parlé à Hannah, ou à Stella. Chaque action peut avoir son option simplicité. Alexei réfléchit.

- Cela peut arriver, je ne vais pas te mentir. Mais c’est assez rare. Quand notre patron sait qu’il y a eu un meurtre sanglant, il prévient les équipes et demandent qui est libre au cas où. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut prévoir avec certitudes, mais la plupart du temps on peut le voir venir, tout simplement parce qu’il y a une enquête le plus souvent dans le cas d’un meurtre ou d’un suicide. Les morts naturelles aussi, mais elles ne nécessitent que rarement l’arriver sur le tas d’une équipe de nettoyage.

Le plus compliqué ? Les personnes qui atteignent la mort en se jetant du haut d’un toit. Il faut venir rapidement pour nettoyer. Si ce n’est pour la personne a qui appartiennent les lieux, au moins pour les passants. Personne n’avait envie de sentir l’odeur du sang qui pourrit à la chaleur de l’été sur son trottoir.

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Entretien !

Si on le prévient plus tôt, le brun a clairement plus de chances, car il peut se manifester plus tôt. Il était clair pour lui dès le début qu'on ne lui ferait pas cadeau d'un appartement ou d'une maison. Tout propriétaire d'un bâtiment veut d'abord savoir à qui il vend son bien. « Si je peux me manifester plus tôt, j'ai probablement plus de chances. » Un sourire se dessine à nouveau sur ses lèvres. C'est la première fois depuis longtemps que William ressent à nouveau quelque chose comme de l'espoir. Des mots que le brun ne prononcera pas à voix haute. « Tu as probablement raison. » Le jeune homme devait juste faire attention à la manière dont il enveloppait ses mots. Ce n'est clairement pas un point fort de William, ça ne l'a jamais été.
 
C'est vrai que l'erreur est humaine, mais il y a des moments où il ne faut pas se tromper. Comment reconnaître ces moments ? Pour le moment, le brun ne le sait pas encore. Toutefois, s'il pouvait reconnaître ces moments, cela ne signifierait pas qu'aucune erreur ne se produirait. « Dans un tel cas, je viendrai te voir immédiatement, c'est promis. » Il est toujours préférable d'assumer ses erreurs dès le départ plutôt que de les cacher. Ça aussi, William l'a appris à ses dépens.
 
Bien sûr, le brun a encore d'autres questions, certaines lui viennent immédiatement à l'esprit d'autres ne lui viennent pas tout de suite. Ce serait clairement une bonne chose que le jeune homme soit prévenu quand cela pourrait être brutal, mais bien sûr, William sait aussi que cela ne sera pas toujours possible. « J'imagine bien qu'il y a des moments où on ne peut pas prévenir les travailleurs, ou du moins pas à cent pour cent. » Dans le cas d'un suicide, on peut à peu près l'imaginer, car ils se déroulent généralement de la même manière, mais dans le cas d'un meurtre... il y a tellement de possibilités différentes pour que quelqu'un meure. Chaque type de mort laisse des traces différentes qui doivent être nettoyées plus tard. « Qu'est-ce que je dois encore savoir d'important ? » Le jeune homme regarde Alexei d'un air interrogateur.

feat   @alexei prizrak

Entretin

William + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Alexei est le genre d’homme que l’on considère comme nature / peinture. Le plus naturel du monde. Il ne se prend que peu la tête autour des choses. Pour lui, tout vient à point qui s’est attendre. Dans les étapes du deuil, il n’a pas eu la colère. Alexei n’en veut pas au monde pour ses pertes. C’était ainsi, et puis voilà. Alexei a toujours été heureux de trouver ce travail. Il fait des études, il veut être médecin légiste… mais il ne voulait pas réellement quitter ce travail qu’il aime. Il apprécie d’être un atout pour la société, et son patron lui a déjà dit qu’il serait toujours le bienvenu ici. Alexei en est heureux. Il avait trouvé un soutien et de l’aide, alors même que le russe n’a pas réellement le besoin de travailler. Alexei pose ses fesses sur la table en face de William est réfléchit.

- Tu es payé au smic horaire, plus le pourcentage pour « travail exigeant ». Tu as des primes pour le week-end et pour les soirées. Tu peux choisir des jours de congés, ce n’est pas comme une société lambda. Tu as une carte ticket restaurant, mais tu peux la refuser pour rajouter le prix de la carte, moins dix pour cent, directement dans ton salaire.

Alexei commence à se tapoter le menton en réfléchissant.

- Sinon, je ne vois pas quoi te dire. Ah. Si. On peut faire la première mission ensemble. Enfin, je peux t’emmener. J’ai une mission dans trois heures dans une ville à côté. Donc si tu veux venir avec moi, tu pourras voir de manière pratique ce qui arrive quand je nettoie. Tu n’as aucune obligation à cela, bien sûr.

Alexei avait commencé sans réfléchir… mais aussi, il avait déjà de l’expérience dans la mort. Il l’avait fait avant et donc son patron l’avait tout de suite pris sans même chercher à appeler ses références. Il était à Washington et l’entreprise était assez connue. En réalité, il était passé de la première américaine à la cinquième, mais ça ne dérange pas Alexei. La première était un peu moins humaine et c’était triste.

- Je peux t’inviter aussi à prendre un café pour sortir de cette ambiance professionnelle. Tu restes un ami avant d’être un collègue, je te préviens tout de suite.

(c) princessecapricieuse

Entretien !

Ce travail n'est pas ce que William avait imaginé quand il était plus jeune. Mais c'est toujours intéressant d'apprendre quelque chose de nouveau. La rémunération ne lui déplaît pas. Dans un autre métier, le brun gagnerait certainement plus, mais l'argent n'est pas tout au monde. C'est un mot qui n'est presque pas courant pour le jeune homme. Jusqu'à présent, il n'avait presque jamais pris de congés, ce qui était peut-être une erreur. « Quand on veut demander un congé, il faut remplir un certain formulaire ? » Partout où William a travaillé jusqu'à présent, les formulaires étaient différents. C'est pourquoi il est important pour lui de s'informer dès maintenant. Il peut ainsi éviter les mauvaises surprises. « Pour ce qui est de la carte ticket pour le restaurant, peut-on en décider par mois ou doit-on dire tout de suite si on en veut ou non ? » William n'est pas sûr d'avoir bien formulé sa question. Il arrive parfois que les mots ne franchissent pas les lèvres comme prévu. En-tout-cas, jusqu'à présent, les conditions du métier lui plaisent.
 
Le jeune homme observe attentivement ce que fait Alexei, un mouvement peut en dire long sur quelqu'un. Faire la première mission ensemble n'est pas une mauvaise idée. William préférerait même travailler d'abord avec quelqu'un qu'il connaît. « J'ai le temps. » Même si c'est à court terme, William n'a rien de prévu aujourd'hui, alors pourquoi ne pas aller avec Alexei. C'est l'avantage d'être célibataire, on n'a de comptes à rendre à personne. Du moins, pas en ce qui concerne la vie privée. « Je dois être honnête, je suis un peu nerveux. » Pourquoi le brun cacherait-il la vérité à son ami ? Cela ne servirait à rien de toute façon.
 
Le jeune homme dit rarement non au café. Depuis qu'il ne boit plus d'alcool, le café est devenu son élixir de vie. Des amitiés ? Le brun n'en a pas beaucoup, mais celles qu'il a sont importantes pour lui. « Tu sais que je ne dis jamais non au café. » À ces mots, on entend un léger rire de sa part. « Avec une tasse de café, nous pouvons aussi bien passer le temps jusqu'à la mission. » De même, William serait moins nerveux au moment de se mettre au travail. « J'ai encore une question que j'ai oublié de poser. Est-ce que nous avons un casier dans lequel nous pouvons ranger nos affaires ? » Même si le brun est sûr que la réponse sera oui.

feat   @alexei prizrak