Le train sans fin.

i don't wanna be anyhing other than what i've been trying to be lately...

Vous avez dû vous absenter de Tree Hill, pour des raisons personnelles ou professionnelles, et vous voilà dans le train sur le trajet retour, prêt(e) à retrouver votre chez vous. Malgré la situation critique, votre train n'a pas été annulé, sauf que voilà... A quelques kilomètres de la gare, tout s'arrête. "Les rails sont bloqués, on n'a aucune idée de quand nous pourrons repartir." Une heure, puis deux, puis trois... La nuit tombe, et vous êtes toujours coincé(e) dans ce foutu wagon, vous êtes frigorifié(e), vous êtes fatigué(e), vous avez faim, et surtout, vous n'avez plus de patience. Vous l'avez vu, le marteau brise-vitre à actionner en cas d'urgence, et cette fois, c'est décidé, vous allez vous en servir pour éclater la fenêtre et rentrer chez vous, à pied s'il le faut, à moins que la personne qui s'est levé(e) en même temps que vous ne vous précède dans votre coup de folie ?

2 joueurs attendus.

Le train sans fin

Trop de monde

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Il allait tuer un gamin. Non. Non. Si Marvin venait à tuer ce pauvre gamin, qui pleure depuis deux heures, certainement que Stella lui en voudrait. Un peu. Juste un peu. Mais tout de même. Stella était pour le moment la seule personne qui le supportait souvent, et bien, alors il n’allait pas tuer un gamin. Sauf que le bambin, qui pourtant devait bien avoir trois ans, l’âge de raison selon Marvin qui avait était un enfant raisonnable très vite, ne semblait pas avoir connecté les deux neurones de son cerveau et brailler comme s’il allait réussir à faire fondre la neige. La neige, ça ne marchera pas. Son cerveau à lui ? Possible. Fort possible. Clairement plus possible que tout autre chose. Non… Vraiment… C’était tellement possible qu’il était obligé de pencher la tête pour ne pas ressentir de douleur.

Le tympan, une fois percé, pouvait donner une impression de désorientation et de liquide. Parce qu’il ne pouvait plus faire son travail qui était de garder l’équilibre de la personne. Voilà pourquoi, quand un bruit fort est entendu par une personne, comme une bombe, même sans être blessé, la personne avait dû mal à marcher droit. Et Marvin, qui n’avait de toute façon aucune envie de marcher parce qu’il se retrouverait coincé peut-être ailleurs, et pire, ne pourrait pas marcher droit si le gamin continue de crier comme ça.

Il respire. Reprend la thèse qu’il était en train de lire sur l'évolution du récepteur radiodomestique en France entre 1931 et 1940 de Alain Roux et essayant de faire abstraction des autres aux alentours. Si d’ordinaire, il y arrive, parce qu’il est déconnecté, les coups de pieds qu’un autre enfant que celui brailleur envoyer dans son dos l’obligeait à revenir à la réalité plusieurs fois… Il allait tuer DEUX gamins. Il était sorti de Tree Hill pour rejoindre une conférence sur l'agriculture française au milieu du XIXe siècle… Parce que ça l’intéresse plus que de faire des bonhommes de neiges… Sauf que maintenant il était coincé. Il devait chercher une porte de sortie. Il devait bien y avoir un moyen ? Le froid, il ne craignait pas même s’il le ressentait dans ses os. Il avait une bonne constitution, et s’il ne sortait pas, il allait finir par étriper un enfant, ou les parents qui ne s’en occupent pas, ce qui serait peut-être une meilleure solution. Après tout, le premier n’avait pas trois ans pendant que le second devait en avoir six. La faute incombe aux parents de ne rien faire. Même si les parents semblaient gênés, Marvin s’en fou. Il passe le secteur dans sa tête, n’ayant pas besoin de le faire réellement puisqu’il se souvenait de tout.

Et là… Le marteau brise-vitre… Il n’en avait jamais utilisé,  mais s’il le prend, va sur la plateforme du milieu, il pourrait peut-être sortir de là sans frigorifier les autres et il serait libre. Mourir de froid valait mieux que perdre de la matière grise par fonte d’organe. Il range sa thèse et lance un regard lourd de sens à la personne à ses côtés pour qu’elle se pousse et lui laisse la place. Il n’aimait pas les gens. Pourquoi prendre le train ? Plus économique. Puis, la neige avait déjà commencé à tomber et il n’avait pas de pneu neige. Foutu responsabilité civique. La prochaine fois, il prend la voiture, même s’il doit écraser deux ou trois personnes au passage, il soupire en finissant de revenir dans le couloir du wagon. Il sait très bien qu’il ne prendrait jamais le risque de causer un accident, après faut faire un constat et il n’avait aucune envie de communiquer avec qui que ce soit. Alors qu’il s’approche, il remarque qu’une autre personne s’était levée comme lui. Il lance un regard sur le brise-glace. Si cela donnait l’impression qu’ils avaient eu la même idée, ce n’était pas du tout la pensée qui traverse Marvin à l’instant. C’était plus … "J'ai pas envie de sociabiliser làààààààààà ! Laisse moi tranquille !" Mais apparemment, la règle du jamais deux sans trois se confirme, et un autre homme se leva. L'inconnu lança un regard noir vers le premier inconnu et dit d'une voix énervée :

- Mon gars, tu fais ce que tu veux, mais je te raccompagne pas, je t’aide pas, je te parle pas et je te laisserais dans ta merde.

Exactement ce qu'avait eu envie de dire Marvin ! Jusqu’à ce que se souvenir que sa mère et Stella voulant qu’il soit plus aimable avec les gens et que l’idée d’être peut-être vue un jour par son frère comme une mauvaise personne le dérange. Il soupire. Crotte. Il allait devoir aider cette personne si elle a le déshonneur d’avoir la même envie de fuite que lui. Il était bien mieux avant, non ?

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

Pour William, il était important de quitter Tree Hill pour quelques jours afin de se changer les idées. Il était important pour le jeune homme de passer quelques jours dans un endroit où personne ne le connaît et où personne ne sait quelle merde il a vécu ces derniers mois. Perte, tristesse, culpabilité, des sentiments qui ont constamment accompagné le brun ces derniers mois. Des sentiments qu'il est temps de surmonter. Si William n'y parvenait pas, il ne pourrait jamais commencer une nouvelle vie. Il ne saura s'il y est parvenu ces derniers jours que lorsqu'il sera rentré chez lui. Au début, le voyage pour rentrer à la maison semblait bien se dérouler et le temps ne semblait pas tout gâcher, mais malheureusement, les choses ont rapidement changé. Tout à coup, le train s'est arrêté et les gens ont commencé à perdre la tête, du moins c'est ce que William a ressenti.

Dans le train, il y avait quelques personnes avec des enfants, ce qui ne pouvait pas passer inaperçu. Avoir des enfants, c'est ce que le brun a toujours voulu, du moins quand il était encore avec son ex. Aujourd'hui, il n'est pas sûr de pouvoir faire un bon père. Au début, cela ne dérangeait pas William que les enfants soient bruyants, crient et veuillent courir partout, mais il est arrivé un moment où les maux de tête ont commencé. William a essayé de découvrir qui étaient les parents des enfants bruyants, car ils ne se trouvaient pas vraiment dans son champ de vision. Le mal de tête ne cessant d'empirer, il est allé se dégourdir les jambes tout en réfléchissant à la manière dont il pourrait quitter le train. Casser une des fenêtres avec un marteau et sauter dehors serait une solution. Mais cela ne serait-il pas un délit ? William, pourrait-il aller en prison ? Le jeune homme n'en a clairement pas envie, cela détruirait tout ce qu'il est en train d'essayer de construire.

Un regard vers l'extérieur à travers la fenêtre lui fait penser qu'il y fait certainement plus froid que dans le train. Le froid ne le dérangeait pas beaucoup, mais le brun appréciait quand même de ne pas devoir geler. William connaît les risques, mais le jeune homme déteste conduire lui-même trop longtemps, il est donc hors de question de voyager trop loin et trop longtemps en voiture. Perdu dans ses pensées, il ne remarque pas au début que quelqu'un s'est approché de lui. Au bout de quelques secondes, il perçoit les mots que la personne inconnue lui adresse. Du moins, le brun pense que c'est avec lui que cette personne parle. Peu aimable, c'est ainsi que l'on pourrait décrire cette personne. Mais a-t-il toujours été gentil lui-même ? Probablement pas, surtout dans ce genre de situation. « Est-ce que j'ai demandé de l'aide ? C'est vrai que je veux sortir d'ici, mais je ne veux pas avoir de problèmes. Je ne vais donc pas faire de bêtises, et détruire la propriété de quelqu'un d'autre. » Non, William ne veut pas être antipathique, mais il commence à ressentir le besoin de quitter le train ou au moins de trouver quelqu'un qui se trouve dans le même état d'esprit que lui en ce moment.

feat  @marvin montgomery

Le train sans fin

Trop de monde

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Marvin se sent visé par les paroles de l’homme, alors même qu’il n’a rien dit. Lui ? Dire une phrase aussi longue pour dire si peu ? C’était mal le connaître. Il était plus proche de l’animal qui grogne que du perroquet qui communique quand il n’était pas dans son milieu naturel (aka. Le musée). Il regarde le premier inconnu, qui lui parlait peut-être à lui mais n’aurait pas le droit à la moindre réaction, puis l’autre inconnu, qui lui avait répondu. Est-ce qu’il venait de tomber par un coup du sort ironique au milieu d’une conversation inintéressante et stupide entre deux personnes à la capacité intellectuelle bancale ? Oh. Pas de méchanceté avec Marvin. Il trouvait tout le monde stupide. Non. Pas tout le monde. Il y avait quelques exceptions qui, s’il savait être bien plus intelligent qu’elles, ne méritaient pas d’être ainsi décrit. Stella et James n’étaient pas stupides. Limités. Mais la plupart des esprits humains l’était. Marvin savait être hors norme… et il évitait de dire aux quelques personnes qu’il apprécie qu’ils sont, donc, limités.

Dans ce cas de figure cependant, le haussement de sourcil qu’il vit vers l’inconnu numéro 1, celui qui avait dit ce qu’il pensait tout bas, signifiait clairement qu’il le trouvait limité et stupide. L’homme s’embourba et se rassit comme si Marvin venait de l’insulter. Il n’aimait pas particulièrement parler pour ne rien dire, et la preuve était qu’il n’avait pas réellement toujours besoin de dire quoi que ce soit. Puis, il analyse la réponse de l’autre inconnu. Il voulait quitter le train aussi. Ok. Mais il ne veut pas de problème. Il ne voulait pas faire de bêtise ou détruire quelque chose. OK. Marvin s’approche du marteau et le prend. Il regarde l’inconnu. Notre archéologue en chef se fiche pas mal d’avoir des problèmes, il sera géré. Il ne fait jamais de bêtises. Ses actions sont gouvernées par la logique et l’analyse. C’était simple, ou il pète une vitre pour sortir ou il tue deux enfants qui n’ont jamais demandé d’avoir des parents inutiles. C’était la décision du moindre mal, en quelques sortes. Il attrape donc le marteau et fait un nouveau regard vers son inconnu. Il faut parler maintenant. Stella lui aurait dit que la sociabilisation devait commencer en disant « bonjour », mais il n’allait pas revenir sur le fait que ce n’était pas un bon jour. Ou alors simplement se présenter. Il pouvait faire ça ?

- Marvin, qu’il annonce alors en faisant un effort pour ne pas trouver cela totalement stupide de devoir se présenter à une personne qu’il ne connait pas, et qu’il se fou.

Mais après tout… Si l’homme à peur de faire des bêtises, selon ses propres termes… Si Marvin le fait, il peut le suivre, et il n’aura pas de problème. Il pourra même dire qu’il l’avait suivi pour l’arrêter. Pour ce que ça change pour le brun. Il prit donc le marteau et retourna à sa place avant de reprendre ses affaires. Un enfant lui toucha la jambe. Il se fige. Il n’aime pas qu’on le touche. Même un enfant. Il a envie de le pousser du pied pour le rendre à qui de droit. Cela l’agace. Le petit fini par repartir en pleurant devant les yeux furibonds de Marvin. Bon. Il prend ses affaires, plutôt se brûler en enfer que laisser une quantité pareille de bons documents dans un wagon plein d’êtres primitifs. Il finit de prendre ses affaires et son unique sac (où il avait des affaires de rechanges, il restait un homme de terrain malgré son apparence de pingouin en ce moment, il prenait que le nécessaire de tout ce qui n’était pas essentielle) (autant dire qu’il avait trois ou quatre livres dans le sac mais une petite bouteille d’eau). Il fait une grimace, comme s’il venait de mordre dans un citron alors qu’il se retourne pour regarder l’inconnu. Politesse, on oublie. Courtoisie, ça le saoule. Sociabilité … Il doit vraiment faire un effort ? Après tout, qui l’apprendra s’il laisse juste tout le monde en plan, hein ? Il mord sa langue, réfléchit et finit par faire un coup de tête vers l’homme pour lui dire de le suivre.

Il va sur la plateforme. Il fait froid dehors, il n’avait pas envie que tout le monde se gêle parce qu’il voulait s’enfuir le plus vite et le plus loin possible. Il attend l’homme pour voir et là… il trouve dans son disque dur d’information ce qu’il a le droit de dire.

- L’affaire contre l’Etat et Madame Poridar, 2005, état de l’Alabama, qu’il commence. L’accusée avait détruit la vitre d’un bus pour pouvoir en sortir, alors que le conducteur eu fait un malaise et que le réseau cellulaire ne marchait pas. Elle a marché pour prévenir de la situation.

Il sort son téléphone pour montrer le manque de réseau à cause du temps.

- On n’a pas de réseau et aucun moyen de savoir si personne n’a fait un malaise. Ce n’est donc une bêtise et on ne risque rien.

VOILA. C’était son high level de la sociabilisation, il ne pouvait pas faire plus. Maintenant, si l’homme voulait rester à se faire liquéfier le cerveau par les cris des enfants, c’était son problème. Marvin, lui, préférait finir dans un tombeau de glace que de continuer à supporter les petits esprits enfantins qu’il ne savait pas gérer (et qui le terrorisé, aussi, on n’allait pas mentir). Les adultes comme les enfants le terrifiaient. La société le terrifiait. Il valait mieux donc, pour sa santé mentale, qu’il parte avant de devenir totalement zinzin.

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

Est-ce que ce serait un dommage matériel de briser la fenêtre dans ce cas ou est-ce qu'ils devraient même le faire ? Il y a clairement trop de moments où William n'est pas sûr de lui. La peur de détruire à nouveau sa vie l'empêche parfois d'agir aux moments les plus inopportuns. « William. » Répond-il brièvement à Marvin. Pourquoi le brun devrait-il se présenter si l'étranger ne veut pas le faire non plus ? De plus, quelles sont les chances qu'ils se revoient une fois qu'ils auront quitté le train ? Pendant que ce Marvin retourne à sa place, William l'observe attentivement. Le jeune homme ne semble pas être un ami des enfants, probablement même pas un ami des humains. Toutefois, cela ne fait aucune différence pour William.
 
Quelque chose chez ce jeune homme semble étrange à William, c'est pourquoi il ne le quitte pas des yeux. Il ne semble pas avoir beaucoup de bagages, tout comme lui. Tout comme lui, il ne semble pas avoir prévu de grand voyage. Pourquoi le brun se préoccupe-t-il d'une personne qu'il ne connaît pas et qu'il ignore s'il reverra une fois qu'ils auront quitté le train ? William est incapable de se répondre à cette question. Comme cet homme n'a pas l'air très bavard, il est difficile de le cerner. Tout ce que William a pu découvrir jusqu'à présent, c'est son prénom. Tout à coup, Marvin lui fait signe avec la tête de le suivre. D'abord incertain, le brun se décide à suivre le jeune homme. C'est alors que le miracle se produit : Marvin commence à parler. Mais au début, ses paroles n'ont pas beaucoup de sens, jusqu'à ce que William réalise qu'il parle d'une affaire où une fenêtre a été détruite. « Quand j'y pense, il s'agit d'une urgence et en cas d'urgence, comme dans son exemple, la destruction est autorisée. » Lorsque Marvin lui montre son téléphone portable, avec lequel il n'a pas de réseau, William regarde aussi le sien, qui n'a pas non plus de réseau.
 
Une fois de plus, le jeune homme a raison, ils ne peuvent pas savoir si quelqu'un va souffrir d'un malaise dans le train ou si quelque chose de plus grave va se produire. Il se peut même que quelqu'un fasse une crise cardiaque et qu'il faille alors réagir rapidement. Personne ne pouvait savoir s'il y avait un médecin dans le train. « D'accord, nous prenons le risque d'essayer de détruire la fenêtre. » Comme c'est Marvin qui tient le marteau, c'est à lui de se lancer. William regarde tout de même autour de lui pour voir si personne ne se trouve à proximité de la fenêtre. Ils n'ont pas besoin de blessés. D'un signe de tête, il indique qu'ils peuvent commencer.

feat  @marvin montgomery

Le train sans fin

Trop de monde

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Il fallait être logique. Ou il partait tout de suite et tout le monde irait bien, ou il allait devenir le cauchemar de deux enfants. Pas qu’il soit particulièrement mesquin ou cruel, mais il était agacé, et il n’aimait pas les enfants. Surtout les enfants qui ne peuvent pas réfléchir, donc. Donc, il devait partir. Son complice de crime, même s’il n’y avait pas de crime, avait compris ce qu’il essayait de dire. Il fit un signe de tête pour dire, qu’en effet, c’est une urgence. Ou en tout cas, ça sera une urgence si on laisse encore enfermé dans ce train. Il pouvait supporter le froid de l’extérieur. Il pouvait supporter le blizzard et l’extérieur… mais rester enfermé ? S’il devait être emprisonné un jour, il valait mieux faire attention à le mettre à l’isolement aussi souvent que possible. Marvin haussa les épaules quand l’homme accepte de prendre le risque.

1. Il n’avait pas besoin de lui pour prendre le risque. C’était quelque chose que Marvin aurait fait dans tous les cas. 2. Il prendrait les conséquences sur son dos puisque… comme il venait de le penser, il comptait le faire avec ou sans lui. Il valait mieux cependant un comparse au cas.

Toujours est-il que penser et agir, il savait faire. Alors, il le fit. Il fit en sorte de mettre de la distance entre la vitre et eux, et il frappa de toute ses forces. La vitre s’éclata dans un fracas avant que Marvin continue de donner des coups pour en enlever le maximum. C’était ainsi que l’on pouvait voir la gentillesse de Marvin. Seul, il aurait cassé la vitre et tant pis pour les griffures. Là, il n’avait aucune envie de blesser le garçon, et il faisait attention. La logique n’était pas la même. Bref. Il fait la place avant de regarder à l’intérieur. Ils n’étaient pas arrêté sur un pont, mais plus loin, ils pourraient s’y retrouver… Tree Hill ne se trouvait pas si loin, il pouvait arriver à la maison et oublier toute cette histoire en deux deux. Il finit par mettre le marteau dans sa poche –on ne sait jamais quand un marteau peut nous être utile- et il passe en premier. Il fait attention et saute pour vérifier la stabilité du sol. Il n’avait aucune envie que son partenaire de crime se fasse mal… Sinon, il serait obligé de lui appeler de l’aide … parce que … ouais… lui, il ne compte clairement pas revenir.

- Le sol est stable, dit-il alors qu’une bourrasque froide travers sous sa veste. On est à *insérer chiffre ici* kilomètres de la gare de Tree Hill. Une fois là-bas, on avisera.

Il. Ira. Se. Coucher. Non mais oh.

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

Aujourd'hui, c'est un de ces jours où William aurait été heureux s'il avait fait la grasse matinée, mais malheureusement, ce n'est pas arrivé. Cette pensée lui est venue quand il a vu certaines personnes paniquer, ou avoir peur. Est-ce que cela ferait d'eux des héros s'ils défonçaient la fenêtre pour aider les gens ? La seule chose qui l'effraie, c'est le froid qui règne à l'extérieur. De plus, le jeune homme a l'impression que l'étranger ne veut pas vraiment avoir affaire à lui. Si c'est vraiment le cas, le brun ne voit pas pourquoi il devrait forcer quelqu'un à parler.
 
Pendant que Marvin brise la vitre, William essaie de surveiller les autres personnes dans le train pour s'assurer que personne n'est touché par les débris. Des blessés, c'est la dernière chose dont ils ont besoin. Pendant un moment, William pense que Marvin ne se souciera pas d'enlever les éclats de verre qui se sont accumulés sur le bord de la fenêtre, mais celui-ci le fait. Le brun s'est trompé sur sa nouvelle connaissance. Ce qui arrive rarement. Incertain, de l'endroit exact où le train s'est arrêté, le brun espère que ce n'est pas trop loin de Tree Hill. Même si William ne le dira pas à haute voix, il est soulagé de ne pas être le premier à sauter par la fenêtre.
 
Le fait que le sol soit stable est une bonne chose, il ne manquait plus qu'ils soient sur une pente ou un sol instable. « C'est un soulagement. » Ce sont les premiers mots qui viennent aux lèvres du jeune homme. Heureusement, ils ne sont pas très loin de Tree Hill, cela devrait être possible d'arriver en ville sans problème. « Mais nous ne laissons personne derrière nous ! Pas vrai ? » Si Marvin décidait de partir, William essaierait d'aider les autres tout seul si nécessaire, mais cela ne serait pas facile. « Je vais aussi essayer de ne pas trop parler. » Le brun a remarqué depuis longtemps que sa nouvelle connaissance n'est pas une personne très bavarde.

feat  @marvin montgomery

Le train sans fin

Trop de monde

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Marvin se fige. Son sang se gèle dans ses veines et des stalagmites et tites se créent à l’intérieur de son esprit… Est-ce que l’homme comptait que Marvin AIDE tout le monde ? C’était ça son plan ? Non parce que lui, il avait compté partir, SEUL, pour prévenir en faisant un message une fois le réseau retrouvé et tout le monde loin de lui. Est-ce que l’homme comptait prendre tous les passagers de ce petit train (heureusement d’ailleurs que ce n’était qu’un petit wagon pas remplis) avec eux ? Est-ce que son nouvel enfer sur Terre venait de se dessiner à cause du bon samaritain qui ne voulait laisser personne derrière ? Il n’était PAS militaire, lui, il pouvait laisser les autres derrière pour sa pomme sans aucun souci… Surtout que ça serait mieux pour tout le monde de rester dans le train que de prendre le froid. Il entendu un baragouinement d’enfant. Il n’était pas question qu’il prenne un enfant dans le froid qui braille. Et il n’était pas non plus question que l’enfant arrête de brailler (parce que ça signifierait qu’il est mort, et même s’il était égoïste, il n’était pas cruel). Donc… son corps se figea et il tourne les yeux très lentement vers le samaritaine qui allait finir la tête dans la neige.

- Ils sont bien plus en sécurité dans le train, pour qu’on aille chercher les secours, essaya-t-il alors qu’il pouvait voir de la détermination dans le regard de l’homme.

Il venait de trouver son pire ennemi sur terre : l’altruisme. Il allait vraiment devoir amener deux enfants, dont un braillard, avec lui ? Il allait devoir les secourir, les aider et même s’expliquer quand il fera un choix ? Non parce que s’ils devaient partir, il fallait que tout le monde le suive et fasse ses ordres. Parce qu’il était le plus intelligent de tout ce train. Il était même plus intelligent que la plupart des gens de la ville. Alors, il savait mieux… et surtout, il pouvait trouver un plan pour rentrer dans la ville sans encombre… mais c’est sans prendre en contre la stupidité humaine. Et les humains, Marvin le savait, était d’une stupidité sans nom et ne faisait jamais ce qu’il fallait pour leur bien. Voilà pourquoi il préfère se croire à l’extérieur de l’humanité. Il grimace.

- Que tu parles ne déranges pas.

C’était l’inverse qui le dérange plus. Parler, lui. Les autres pouvaient parler, s’exprimer, d’ailleurs c’était mieux pour ceux dont la langue était claustrophobe que de ne pas attendre les désirs de Marvin pour parler. Une bavarde, Stella, et un silencieux, lui, ça fonctionnait bien parce qu’elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait, avec la certitude qu’il écoute la moindre de ses paroles et s’en souvienne. C’était aussi le cas pour l’homme. Il pouvait parler. Il fit un soupir.

- Il y a cinq enfants de moins de dix ans dans les deux wagons, et un de moins de un ans. Il y a sept enfants entre dix et dix-huit ans. Il y a aussi vingt et quatre adultes. Treize femmes et onze hommes. Veux-tu réellement faire un exode de cette ampleur sans la moindre préparation ?

Il ne le laisserait pas seul, pas par altruiste mais parce qu’il ne supporterait pas un travail mal fait… mais il espérait que l’inconnu change d’idée, décide que l’humanité pouvait se faire chatouiller les pieds en enfer … et que Marvin puisse se casser d’ici.

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

William ne sait pas exactement comment est sa nouvelle connaissance. Il est probablement très différent de lui. Bien sûr, le brun sait que l'extérieur ne serait pas vraiment sûr pour certains passagers, mais l'idée qu'il puisse se passer quelque chose alors qu'ils sont en route pour aller chercher de l'aide le met mal à l'aise. William doit vraiment lutter contre lui-même afin d'être en mesure de prendre la bonne décision. Pas évident. « Bien sûr, tu as raison de dire cela, mais que se passera-t-il si quelque chose se produit pendant que nous sommes partis ? » C'est une question importante. William ne pourrait pas se le pardonner. Mais il ne pourrait pas non plus se pardonner s'il leur arrivait quelque chose en chemin. Quel dilemme !
 
Le brun pensait que Marvin ne voulait pas que quelqu'un parle, probablement qu'il l'avait mal interprété. Parler est une chose qui aide beaucoup de gens à surmonter leurs peurs. « D'accord ! » Une réponse courte mais claire. À ce moment-là, il entend des voix d'enfants qui se parlent. Bon sang ! Les enfants poseraient clairement des problèmes sur la route, car ils n'écoutent pas toujours les adultes. Lorsque Marvin lui dit combien de personnes se trouvent à bord du train, William se rend vite compte qu'il est impossible d'emmener tout le monde, surtout sans plan. « Bon sang ! Il y a clairement trop de monde pour partir sans plan. » Établir un plan prendrait trop de temps. Il n'y a pas d'autre solution que de laisser les gens derrière en espérant qu'ils ne perdent pas la tête. « Tu as raison, nous devrions laisser les autres personnes ici en sécurité. » Le jeune homme a clairement du mal à prononcer ces mots à voix haute. « Combien de temps penses-tu que nous serons en route ? » William n'est pas vraiment doué pour évaluer les distances.
 
Un regard vers l'extérieur lui montre que le temps ne va certainement pas s'améliorer dans les prochaines heures. Le brun, était-il assez chaudement vêtu pour sortir ? Il n'en était clairement pas sûr, mais les vêtements qu'il portait devaient suffire. « On se met en route ? » En posant cette question, il lance un regard interrogateur à Marvin. Non, William ne partirait pas à l'aveuglette, il a une carte dans son sac à dos qu'ils pourraient utiliser si les téléphones portables ne captent pas le GPS.

feat  @marvin montgomery

Le train sans fin

Trop de monde

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Si quelque chose venait à se produire pendant qu’ils étaient partis ? Par l’enfer de Dante, si la moitié des adultes ne sont pas capable de sauver leur propre fesse le temps que les secours arrivent, ça s’appelle la sélection naturelle. Il ne pouvait pas dire ça, mais clairement. Ils ne pouvaient pas se dédoubler pour surveiller les imbéciles et allait en chercher d’autres dehors. Il était à deux doigts de dire à l’homme de rester dans le train pour qu’il puisse aller chercher les secours, tout seul… mais, de toute évidence, ce n’était même pas dans l’ordre de l’idée de l’homme altruiste en face de lui. Pour cet homme, laisser Marvin tout seul serait le même dilemn que laisser les autres tout seul. « Et s’il lui arrivait quelque chose ? » Marvin n’avait aucune envie de débattre sur sa capacité à faire les choses par soi-même. D’ailleurs, il le prouve en mettant toujours un « nous » dans la phrase. C’était bien la première fois que quelqu’un continuait, si longtemps après avoir compris le caractère un peu spécial de Marvin, à l’inclure dans une action. Dans un sens, ça le rassurait qu’en à sa faculté à se faire des amis désormais… dans un autre, il semble aussi que cet homme soit un Stella masculin, bien trop gentil pour son propre bien et qu’il aime suivre les cas désespéré.

- On se débrouillera, j’ai un bon sens de l’orientation. De plus, il suffira de suivre les rails un bon moment. La ville n’est plus qu’en ligne droite normalement. Pour la route… Je dirais entre dix-sept kilomètres de la gare.

Si on compte le temps de voyage et la distance parcourue depuis le dernier arrêt, il fallait compter dans cette approximation là, en calcule à partir d’une carte de beaucoup d’approximation. La marche permettant de faire cinq kilomètres par heure en théorie avec une marche dynamique.

- Environ trois heures et vingt-quatre minutes. Cependant, la législation demande aux entreprises de transport de permettre la communication directement sur les rails, nous devrions trouver dans moins de huit kilomètres approximativement un téléphone connecté à une ligne d’urgence. Soit dans environ quatre-vingt-seize minutes de route. Soit une heure et trente-six minutes.

Il précisait pour être sûr de bien se faire comprendre, bien qu’il ne fasse pas l’outrage d’expliquer ses calculs. Parce qu’il avait la flemme. De plus, si le téléphone ne marchait pas, ils allaient devoir aller plus loin. Il était incapable de savoir pourquoi est-ce qu’ils ont été oubliés ici mais il fallait de l’aide, sinon Marvin allait manger un enfant. Lui, il comptait partir à l’aveuglette avec seulement ses souvenirs et son bon sens, il savait ne pas en manquer et pouvait voir une solution simple se profiler. Un homme les arrêta pour leur tendre à tous les deux un pull chaud et propre, il précise avant de remercier pour ce qu’ils allaient faire. Marvin évalue l’habit avant d’en passer un, ça ne coûtait rien. Puis, sans attendre, il prit appuie sur le bord de la fenêtre pour passer de l’autre côté dans un saut. Il vérifie la stabilité du sol. Avant de regarder autour de lui. Il n’y avait qu’un wagon. Tout seul. Pas de voiture de tête. Ils étaient le dernier wagon, rajouté dans une des villes parce qu’il n’y avait pas assez de place… aurait-il pu être « perdu » dans le déplacement. Si c’était le cas, personne n’était venu les chercher et le train attendait peut-être sans que personne n’aie remarqué leur disparition. Super. Il allait devoir en plus dire des explications. Il en avait marre des gens.

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

William sait qu'il se fait souvent trop de soucis pour les autres, mais cela n'a pas été le cas pendant longtemps. Pendant sa période d'alcoolisme, il ne s'inquiétait pour personne, ni pour lui-même ni pour les gens qui l'entouraient. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Beaucoup lui ont déjà dit qu'un juste milieu entre le passé et le présent serait la meilleure solution. Cependant, le brun n'y parvient pas, du moins pas encore, mais il essaie de travailler sur lui-même. C'est vrai, ils n'ont qu'à suivre les rails, il a raison. Le chemin risque cependant d'être un peu long. Surtout, s'ils sont accompagnés de plusieurs personnes, il vaut vraiment mieux qu'ils se mettent en route seuls. « Il vaut peut-être effectivement mieux que nous nous mettions en route seuls. » Des mots qui ne lui viennent pas facilement aux lèvres. À quelle vitesse les deux peuvent-ils parcourir les kilomètres ? William n'est pas un sportif professionnel et son corps a souffert de la consommation d'alcool d'autrefois, mais en soi, le brun est toujours en bonne forme. Cependant, le jeune homme ignore ce qu'il en est de sa nouvelle connaissance. Le temps que Marvin lui dit qu'il leur faudra pour arriver à destination surprend William. Mais dans le bon sens du terme, il s'attendait à plus. « Je pense que nous devrions nous mettre en route le plus vite possible. Pas que nous devions marcher dans la nuit. » En effet, il est bien trop difficile de se repérer dans l'obscurité.
 
Le jeune homme ne savait pas pour le téléphone, donc toute cette histoire a quand même un côté positif, il a appris quelque chose. « Espérons que ce téléphone fonctionne. » Pour une fois, la chance doit être de leur côté. Sa nouvelle connaissance semble aimer les chiffres. C'est en tout cas ce que pense William. Mais le jeune homme ne compte pas aborder ce sujet maintenant. Lorsqu'ils sont arrêtés par un homme qui leur tend des pulls, on peut voir la gratitude du brun. « Merci beaucoup. » Remercie-t-il l'homme avec un petit sourire aux lèvres. Sans hésiter, il enfile le pull. Après que Marvin ait sauté par la fenêtre, William attend un instant avant de le suivre. Dehors, le jeune homme regarde un instant autour de lui et s'étonne qu'il n'y ait vraiment que leur wagon. Comment ne pas remarquer qu'on a perdu un wagon ? Ou peut-être même l'a-t-on délibérément laissé là ? Le jeune homme espère cependant que ce dernier point n'est pas vrai. Bien que le brun ne veuille pas le dire à voix haute, les mots lui viennent quand même aux lèvres. « Tu penses que c'était intentionnel ? » Y avait-il quelqu'un dans le wagon qui s'est fait des ennemis ? Questions après questions, mais sans réponse.

feat  @marvin montgomery

Le train sans fin

William !

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Marvin n’avait aucune difficulté à s’orienter dans la nuit, puisqu’il suffisait, là encore, de suivre les voix. Mais il ne fit pas l’affront de le préciser puisque, de toute façon, il ne comptait pas attendre plus longtemps. Plus vite il sera rentré chez lui, plus vite il pourra oublier qu’il existe des moyens de transport « moins chers, plus économique et plus écologique » que la voiture. Il ne se déplaçait pas souvent, était-ce si grave que de prendre un taxi ? Oui… parce qu’il fallait parler au taxi. Il pouvait aussi prendre sa propre voiture, mais pour ça, il fallait qu’il supporte l’idée de la garer dans un parking bondé d’où on pouvait lui railler son précieux véhicule. Il appartenait à sa mère, et il était dans un état proche du neuf. Marvin était le genre de personne qui possède beaucoup de choses, mais où chaque chose était à sa place. Marvin avait sauté pour se retrouver loin de tout le monde. Il craqua son dos et avait hâte de faire du sport.

Il n’aimait pas le sport, mais il savait en avoir besoin et faisait tout pour être au sommet de sa forme. Il observa son acolyte et la question qu’il posa. Il s’en fiche de la réponse. Il n’y avait même pas pensé pour tout dire, pensant tout de suite à un défaut mécanique. Pourquoi enlever un seul wagon et le laisser mourir de froid pour tuer une personne ? Il y avait des centaines de méthode bien plus simple que celle-ci.

- Non.

Fut la réponse énoncée après une grosse seconde. Pas qu’il eut réfléchit à la réponse mais à s’il devait répondre. Stella lui disait de répondre à chaque chose pour continuer la discussion. Il ne voit pas comment un mot de trois lettres (dont une en double) pouvait permettre une discussion plus poussé qu’un silence, mais pourquoi pas.

- Nous devons aller vers là-bas, fit-il en montrant vers le nord.

La neige avait tout recouvert d’un épais manteau blanc. Même les rails étaient difficilement visibles dessous. Marvin s’approcha et nettoya la bite de remorquage pour chercher la réponse à la question. Il n’y avait aucune indication sur pourquoi ils avaient été abandonné ici. Il finit par se tourner, décidant que ça n’en valait pas la peine, et se mit à marcher. Ils marchèrent un peu, quelques mètres, difficilement sous la neige et Marvin fit une bruit de mécontentement.

- Avec la neige, nous avons une vitesse moindre, équivalent à 2,5 kilomètres par heures. Ce qui veut dire que nous devrions atteindre le téléphone dans le double de temps si la neige ne s’est pas désépaissit plus loin.

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

Bien sûr, William a remarqué depuis longtemps que sa nouvelle connaissance n'est pas un homme de grands mots. C'est quelque chose que William sait gérer. Parfois, il préfère même quand quelqu'un est peu bavard. Pourtant, lorsque les deux hommes se retrouveront à l'extérieur, parler ensemble sera clairement un avantage. Cependant, le brun a vite compris qu'ils ne pensaient pas de la même manière. Mais peut-être que dans ce cas aussi, son imagination lui joue des tours. Il serait probablement stupide de laisser un wagon abandonné pour que quelqu'un meure ou disparaisse. C'est probablement ce que pense Marvin et c'est pour cela qu'il ne donne qu'une réponse aussi courte et concise. « Tu penses sûrement qu'on ne se donnerait pas autant de mal pour une personne, non ? » Le jeune homme pointe sa tête en direction du train. Est-ce que cela pourrait aussi être une possibilité d'entamer une conversation ? Peut-être.
 
Au moment où Marvin indique la direction dans laquelle ils doivent aller, sa tête se tourne immédiatement dans cette direction. « Je vais te faire confiance. » Il ne manque pas de remarquer que sa nouvelle connaissance regarde encore un peu autour de lui. Marvin, a-t-il l'espoir de découvrir quelque chose ? Mais au bout d'un moment, il renonce. Pendant quelques mètres, les deux hommes marchent dans la neige. Marcher dans la neige est nettement plus fatigant que sur un chemin sans neige. « Je ne dois pas être le seul à ne pas aimer marcher dans la neige. » Il s'agit plus d'une constatation que d'une affirmation. Le temps que William fasse cette constatation, Marvin a déjà calculé combien de temps, il leur faudrait et à quelles conditions. « Espérons que ce ne soit pas le cas. » Plus ils s'éloignent du train, moins il y a de neige, ce qui est bon signe.
 
Il ne reste plus qu'à espérer qu'il ne se passe rien d'autre sur leur chemin. Mais William n'aurait pas dû penser cela, car une nouvelle chute de neige est survenue à ce moment-là. Cette chute de neige rendit leur vision difficile. « Ce n'est pas une bonne chose. » dit-il en levant la tête vers le ciel. Cela va probablement prolonger leur marche. « Nous allons mettre plus de temps à atteindre le téléphone, n'est-ce pas ? » Pourquoi le brun a-t-il posé cette question alors qu'il connaissait déjà la réponse ? Mais les deux hommes continuèrent leur chemin aussi longtemps qu'ils le purent. Même s'il y avait des moments où William aurait aimé porter d'autres chaussures.

feat  @marvin montgomery

Le train sans fin

William !

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Répondre. A. Chaque. Question. Posé. Voilà ce que Stella lui disait. Si une personne posait une question, même si Marvin la trouvait inutile, hors de propos ou agaçante, il devait y répondre. Et de préférence. L’homme décida que puisqu’il allait avoir de la neige jusqu’à dans le slip, il n’était peut-être pas nécessaire vitalement de rajouter le sourire à toute cette mascarade.

- Je pense, fit-il après une autre seconde de réflexion, que je peux trouver au moins une centaine de méthode plus efficace pour supprimer une personne, que le fait de la faire geler sur place.

Une centaine, au bas mot et sans réellement y porter la moindre attention. S’il venait à réfléchir, il pourrait trouver plus… et toute où il arriverait à se faire acquitter par vis de procédure. Marvin comprit que c’était ce genre de discussion dont on lui avait parlé, celle pour faire la causette plus que pour réellement parler sur le sens profond des choses. Sauf qu’il n’était pas coutumier de cette manière de faire, même s’il essayait réellement. Il continua le chemin en silence, réfléchissant, lui, sur ça. Parce qu’il essayait de remettre toutes les informations qu’il connaissait dans le bon sens, il triait, classait, rembobinait pour trouver la manière la plus simple d’expliquer, il faisait réellement un effort.

Dommage que cela ne soit que dans sa tête…

D’ailleurs, il ne répondit pas à la question sur le temps allongé après la chute de neige. Parce que… Parce que. Marvin observa le temps. Il pourrait se calmer et devenir plus embêtant. Une fois son analyse terminé, et le courage trouvait, il finit par répondre (oui à la bourre copieux).

- Je ferais comme Gabe Watson a peut-être fait en octobre 2003. Il a été acquitté du meurtre de sa femme… Cependant, pour la tuer il l’aurait amené faire de la plongée sous-marine et il aurait coupé son arrivé d’air le temps qu’elle se noie, pour ensuite remettre le tuyau en place. Le temps de remonter à la surface, elle était morte. C’est ce que je ferais. Mais je pense qu’en plus je ne parlerais à personne de mon excursion et que je laisserais le corps dans une grotte sec pour momifier le corps pour les archéologues du futur.

Oui. Il venait de dire comment il tuerait une personne, au calme, sans faire le moindre changement dans son visage. Il avait simplement énoncé un fait. Le poison se voit dans les analyses, les armes se voient aussi. Le mieux était donc de faire disparaître le corps, sans que personne ne sache avec qui il était avant de disparaître, et la noyade. Si le corps revient à la surface, ce qui serait assez rare, il serait en trop mauvaise état, sans preuve… Et un accident de plongé ça arrive. C.Q.F.D. Mais bon, c’était la manière qu’il avait choisi ce jour là. Il avait analysé plusieurs scénarios et enquêtes qui avaient eu lieu de par le monde avant de choisir celui-ci.

- Nous ne sommes plus très loin. Comme je l’ai dis, nous avions une marge d’erreur dans mon calcul, le téléphone peut se trouver entre ici et une demi heure plus loin.

Oui, dans le semi-silence, ils avaient bien avancés. Marvin se remit sur les voies et utilisa ses pieds pour pousser la neige. Il cherchait une marque qui indiquerait qu’il s’approchait du but. Parfois, ils peignaient les voies en jaune pour prévenir de la proximité du téléphone, mais ce n’était pas quelque chose d’obligatoire.

(c) princessecapricieuse

Le train sans fin

C'est vrai, il y a clairement de meilleures méthodes pour tuer quelqu'un que celle-ci, et ces méthodes sont certainement beaucoup plus efficaces. Cependant, ce n'est probablement pas une idée intelligente de parler à voix haute d'une telle chose, même si personne n'est à proximité à part Marvin et lui-même. « C'est vrai, en plus, on peut survivre à un accident de train, ce qui n'est pas le but. » Comme William sait depuis longtemps que sa nouvelle connaissance n'est pas quelqu'un de très bavard, il peut se douter que le sujet est probablement clos. Ce qui est sans doute mieux, car aucun des deux ne veut se faire des idées à la fin. Au moment où William a cette idée en tête, Marvin s'exprime à nouveau. « Tu pourrais même t'en sortir si, en plus, c'est une grotte qui n'est pas visitée. » Heureusement, avoir une idée et la mettre en pratique sont deux choses différentes. William ne peut pas s'imaginer que le jeune homme le fasse vraiment. Même si ses traits n'ont pas changé en prononçant les mots de tout à l'heure.

Le sujet sera probablement clos à un moment ou à un autre, car il semble qu'ils se rapprochent de plus en plus de leur destination. Bien sûr, une erreur de calcul peut toujours se produire, car aucun homme ni aucune machine ne sont exempts d'erreurs. « Tant que nous y arriverons un jour. » À ce moment-là, la distance lui importe peu. « Je ne m'y connais pas vraiment et je n'ai jamais vraiment fait attention, mais ne devrait-il pas y avoir aussi un panneau à quelques mètres ou kilomètres du téléphone ? » William prend souvent le train, mais la plupart du temps, il lit pendant le trajet et ne regarde pas par la fenêtre.

Lancer une conversation n'est jamais une chose facile quand on ne connaît pas l'autre personne. On ne sait pas ce que la personne aime ou n'aime pas. « Que fais-tu pendant ton temps libre ? » Il y a peut-être une possibilité de trouver un terrain d'entente. Sinon, William peut peut-être trouver quelque chose qui pourrait l'intéresser et qu'il ne connaît pas encore. « J'aime découvrir de nouvelles choses. » De nouvelles choses ne sont jamais mauvaises. Bien sûr, tant que ce n'est rien de trop extravagant.

feat  @marvin montgomery