Le train sans fin

Trop de monde

Le froid est pour moi le prix de la liberté

Mourir. Tuer quelqu’un. Ce n’est pas des sujets qui le dérangent. Il peut en parler à voix haute sans le moindre souci. Chaque fois qu’une question se pose, Marvin va naturellement chercher une réponse adéquate dans son esprit. D’ordinaire, il ne le dirait pas à voix haute, parce qu’il n’aime pas communiquer avec autrui. Mais depuis qu’il fait des efforts, il vocalisait ses pensées. Ainsi, il a fait son analyse pour le meurtre et donne une réponse qu’il pense la plus proche possible de ce qu’il cherche. Comment tuer une personne, seule ? Ou en tout cas comment tuer une personne d’une manière plus efficace que de la faire mourir de froid. Il y en a des centaines de réponses, et il peut y en avoir encore s’il prend en compte le monde entier comme terrain de jeu.

- Il existe une cartographie précise de la plupart des grottes, selon leur difficulté de visite. Il existe peu de grotte qui ne sont jamais visité. Les grottes créent des trous d’air dans les falaises. Il faut y faire attention pour que la structure ne s’écroule pas.

Prenait un fromage, faites y un trou, il tiendra. Deux trous. Il tient. Laisser le pourrir un peu et le fromage tombera sur les trous, créant des glissements de terrain et autres catastrophes. Marvin était spécialisé dans la mise en place de fouille en faisant attention à la biodiversité. Il savait comment aller dans une grotte dangereuse sans altérer la paroi et risquer l’éboulement. En faite, il tuerait certainement quelqu’un comme ça. Il l’emmène pour des fouilles dans une grotte, avec ou sans eau, et sa victime tombe dans une crevasse. C’est à réfléchir.

- Il y a toujours des repères, cependant ce sont des repères pour la mise en circulation, pour les personnes « à pieds ». Les cheminots connaissent la signalétique et celle-ci se retrouve là pour eux.

Ainsi, le repère pour dire que le téléphone est proche doit être une petite marque d’une couleur en particulier. Que Marvin ne peut pas voir avec le temps de merde qu’ils ont. Marvin était bien plus à l’aise à répondre aux questions qu’à chercher une discussion. Il écoute la question et y réponds, bête et méchant.

- J’étudie, la plupart du temps. Ou je m’occupe de chiens. Mais le plus souvent, j’apprends une chose qui m’intéresse. Je prends une question, et je l’étudie jusqu’à tout savoir. On ne peut jamais tout savoir, c’est ce qui est beau dans l’éducation et l’apprentissage. J’ai une mémoire qui me permet de me souvenir de tout. Malgré tout ce que j’étudie, tout ce que je lis, je continue d’apprendre. Qu’est ce qui vous intéresse ? L’Histoire ? La science ? La philosophie.

Pitié, se fit-il mentalement, pas la philosophie. Si Marvin était biiiien plus à l’aise avec l’Histoire, il pouvait gérer presque toutes les matières, mais pas la philosophie. La philosophie était bien plus abstraite que la psychologie, dont il avait déjà du mal avec. Il marche encore et trouve une encoche sur le rail. Ils ne devraient plus être trop loin.

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Ce serait peut-être une bonne idée de s'en procurer une. Pourquoi ? Non, pas pour commettre un meurtre, mais pour visiter les grottes. Les grottes peuvent être très intéressantes, même si le brun ne l'admettrait probablement pas avec n'importe qui. « Est-ce qu'on peut obtenir ces cartes partout ou faut-il aller les chercher à un endroit précis ? Cela m'intéresserait peut-être d'en visiter quelques-unes. » C'est un risque calculé que le jeune homme prendrait. Bien qu'il y ait certainement des visites avec un guide. Cependant, le brun n'a pas l'intention de poser trop de questions à Marvin à ce sujet. William est tout de même un peu curieux. « Tu as déjà visité les grottes de la région ? » Si c'est le cas, il pourrait certainement lui donner de bons conseils et si ce n'est pas le cas, ce ne serait pas la première fois que le brun ne peut compter que sur lui-même.
 
À ce moment-là, William souhaiterait que l'un des deux connaisse mieux le trafic ferroviaire et la signalisation. Ce serait certainement plus facile de s'y retrouver. « À quoi pourrait ou devrait ressembler exactement ce panneau ou ce signal ? Si nous cherchons à deux, nous aurons peut-être plus de chance. » Mais avec les conditions météorologiques actuelles, c'est un jeu de hasard. Lentement, il laisse sa tête se balader partout et essaie de s'orienter un peu. Un de ces téléphones devrait se trouver dans les environs, depuis le temps qu'ils sont en route, à moins qu'ils ne se soient perdus. « Sommes-nous toujours sur la bonne voie ? » Ose-t-il demander, un peu incertain. Avec la neige, on peut vite se tromper de direction.

Le temps libre et les passe-temps, ce sont toujours des sujets intéressants, du moins quand l'autre a envie d'en parler. Étudier ? C'est quelque chose que William n'a jamais vraiment aimé faire, c'était toujours une obligation pour lui. « Alors tu passes sûrement beaucoup de temps à la bibliothèque, non ? » Bien sûr, le jeune homme sait qu'on peut aussi apprendre beaucoup de choses sur Internet. Son intuition lui dit cependant que Marvin est plutôt un homme de livres. Mais ce sentiment peut bien sûr se tromper. « Mais ça doit être horrible de pouvoir tout retenir lorsqu'il y a quelque chose que l'on aimerait oublier. » Dans la vie de William, il y a beaucoup de choses qu'il aimerait oublier, mais qu'il ne peut pas oublier pour une raison ou une autre. Ce qui l'intéresse ? Le brun n'en est pas vraiment sûr. L'histoire ne l'intéresse pas vraiment. La science non plus. La philosophie ? Les livres, il s'y connaît un peu. « Parmi les thèmes cités, c'est plutôt la philosophie que je trouve intéressante. J'aime bien lire un bon livre de temps en temps. » Le brun n'est cependant pas sûr de pouvoir mener une discussion à ce sujet. 

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Marvin réfléchit une seconde avant de visualiser mentalement toutes les possibilités de trouver les cartes de grottes, celles qui sont pour les publics novices et les plus professionnelles. Il fait aussi sa propre carte mentale en rajoutant ce qu’il sait de plus ou de moins. Pourquoi demander de voir des cartes quand il peut avoir une guide ? C’est là encore une logique étrange. Marvin n’a jamais besoin de guide, puisqu’il retient parfaitement les cartes et finit par les assemblées différemment dans son esprit.

- Il y a une partie des cartes qui proposent des visites ouvertes au public. Pour celles qui sont plus dangereuses, tu dois demander à des organismes qui peuvent affirmer que tu es capable. Selon ton niveau, je peux être ton guide.

Il fait la proposition et il se sent Jamesque. Comme son frère quoi. Il a réussi à proposé une solution à quelqu’un et à s’impliquer à l’intérieur. Il est intelligent et en plus il finira par être sociable… même si tout le monde s’étouffera à l’idée d’un Marvin sociable et extravertie, mais on pourra en reparler une autre fois. Les questions pertinentes, il aime ça… mais les questions sur lui le dérangent toujours un peu. Non pas qu’il ne puisse pas y répondre, surtout quand on parlait d’une action et non de sentiment, mais il a toujours du mal à savoir si cela intéresse vraiment et pourquoi.

- J’en ai visité trois proches d’ici. Une pendant mes études et les deux autres pour des fouilles. J’ai aussi vue qu’il en existait plusieurs dont je ne me suis pas intéressé à cause d’un manque d’étude dessus.

Il n’allait pas perdre son temps en visite de grotte si ça ne lui rapporte rien. Un archéologue n’a pas le temps de visiter toutes les ruines d’un palais, alors il n’allait pas visiter le champ à compter… sauf si le champ possède des dépouilles, bien sûr. Marvin revient à l’intérieur de la neige et de leur recherche.

- Je pense que ça ressemble à un téléphone, et à un panneau en triangle, comme les panneaux pour les autoroutes. Marvin donne un coup dans la neige pour en défaire la poudre blanche et montrer le rail qui attendait toujours d’être déneigé. Nous sommes toujours sur la bonne route. Il n’y a pas d’aiguillage avant plusieurs kilomètres et il y aura un téléphone dans tous les cas à cette endroit.

Il continue son chemin, mais plus lentement pour pousser la neige à intervalle régulier et montrer à son camarade de galère qu’ils sont toujours sur la bonne voie. Etrangement, l’homme ne l’agaçait pas autant que les autres… ou est-ce qu’en comparaison avec l’enfant et ses coups de pieds, l’homme avait un cerveau ? Personne ne peut savoir… mais en tout cas, il se sentait à l’aise pour répondre simplement aux questions qu’il pose.

- Je ne passe jamais longtemps à la bibliothèque. J’emprunte un livre, je le lis et le rends. Rester dans le lieu alors que d’autres s’y trouvent ne sert à rien alors que je peux mieux travailler dans le silence de mon appartement.

Il hausse les épaules quand l’homme rajoute que ça doit être horrible de se rappeler de tout, surtout quand on veut oublier. Marvin vit avec depuis tellement d’années qu’il a appris à trier ses données pour laisser la plupart des choses dans une mémoire externe.

- C’est pour ça que je trie les choses. Je ne regarde pas la télévision, ça m’évite de retenir des publicités inutilement. Je ne lis pas d’Histoire inventé, sauf dans le cas où elle a marqué l’Histoire, bien sûr. J’évite de chercher en profondeur des informations sur des inconnus. Tu dis aimer la philosophie, sauf que la philosophie ne permet pas une réponse concrète dans mon esprit. Je ne suis pas assez émotionnel pour comprendre les choses comme ça, alors si je viens à lire dessus, je ne pourrais que recracher les informations sans pouvoir les ressentir.

Il a lu les 7 étapes du deuil. Et il trouve ça stupide. La première étape pour la mort d’une personne, c’est le choc. Il l’a vécu mais parce qu’il n’y a pas de raison de ne pas être choqué d’apprendre la mort prévu de la femme qui a marqué sa vie de son existence. Puis, le déni. Marvin ne fait pas de déni. Il sait que ça arrivera. Il a tout lu sur sa maladie et il sait que sa mère ne verra peut être pas l’année 2025 en entier. Pour le moment, ils font en sorte qu’elle survive mais un jour, la mort la fauchera et il ne peut pas savoir quand. Il n’était pas en colère, ni en dépression, ni triste, et il avait sauté tout ça pour passer à la résignation. Il l’acceptait sans le faire réellement en admettant que son monde s’écroulement bientôt et qu’il ne pourrait rien faire contre ça. La mort de sa mère sera comme le rapprochement de deux plaques tectoniques marines qui crée un tsunami d’un côté et un tremblement de terre de l’autre.

- On dit souvent que je suis comme un ordinateur. Je retiens, j’ai un grand processeur d’analyse mais je n’ai aucune émotion.

Et il ne sait pas pourquoi il dit ça… peut-être parce qu’on lui a dit ça devant la classe de philosophie, justement, et qu’il a lié cette analyse à cette matière. Fort possible.

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Pendant un moment, William regarde le jeune homme avec étonnement. Le brun, vient-il vraiment de lui proposer d'être son guide ? C'est une belle surprise. Une à laquelle il ne s'attendait clairement pas. « Je pense que ce serait une bonne idée que tu deviennes mon guide. » D'autant plus que William n'a aucune expérience avec les grottes. Depuis le temps qu'ils ont passé ensemble, ce qui n'est pas si long, William a fait la connaissance de quelqu'un qui ne semble pas vraiment sociable. C'est pourquoi cette proposition le surprend. « Ceux que tu connais, ce sont des endroits que tu pourrais visiter avec moi ? » William regarde le jeune homme avec curiosité et avec un air interrogateur. En ce qui concerne la visite des grottes, William pourrait clairement s'adapter à Marvin. Du moins en ce qui concerne le jour et l'heure.

William a l'impression que le chemin jusqu'au téléphone est plus long que ce qu'ils pensaient au début. Mais ce qui est bien, c'est que les deux se trouvent toujours sur la bonne voie. Il paraît que le téléphone n'est plus très loin. « Je suis soulagé que nous soyons toujours sur la bonne voie. J'espère que tu as raison pour le téléphone. » Le fait que Marvin pousse un peu de neige tous les deux mètres pour montrer qu'ils sont toujours sur le bon chemin est un soulagement pour le jeune homme. Si le brun était parti seul, il aurait probablement déjà perdu la tête. Ce qui aide William, c'est qu'il a quelqu'un à qui parler.

C'est vrai qu'on peut aussi emprunter les livres et ne pas rester assis dans la bibliothèque à les lire. Même si la bibliothèque est probablement plus calme que la maison. Mais qui sait, peut-être que le jeune homme vit dans un quartier très calme, ce qui n'est pas le cas de William. « Dans mon quartier, il y aurait trop de bruit pour cela, je devrais plutôt rester à la bibliothèque, même si cela ne me plairait pas vraiment. » Le brun ne voit pas l'intérêt de mentir à sa nouvelle connaissance.

William écoute attentivement le jeune homme expliquer comment il gère le fait qu'il ne peut rien oublier. Pas de télévision ? Pas d'histoires inventées ? Le brun trouve cela ennuyeux, mais c'est peut-être aussi parce qu'il est normal pour lui de faire tout cela. « Qu'est-ce que tu fais alors quand tu n'as rien à faire ? Je veux dire par là que lorsque d'autres personnes regardent un film, par exemple, pour ne pas trop s'ennuyer. » William espère que les mots qu'il a choisis pour poser cette question sont logiques, ce qui n'est pas toujours son point fort. « C'est vrai que dans ce cas, la philosophie n'est pas vraiment pour toi. » William lui-même est sans doute trop émotif. C'est peut-être une des raisons pour lesquelles il était si agressif à l'époque où il était dépendant à l'alcool.

Les paroles du jeune homme attristent William. Le brun ne pourrait pas s'imaginer une vie sans émotions. Bien sûr, il y a eu et il y aura encore des moments où il souhaitera ne pas avoir d'émotions. Mais au final, ce sont elles qui font de lui la personne qu'il est. Même s'il pourrait se passer de la douleur ressentie lors de la perte d'une personne, d'autres émotions lui manqueraient énormément. Le jour où il ne serait plus en mesure de ressentir des émotions, il serait perdu. « Tu n'as jamais ressenti d'émotions ? » Il regarde Marvin avec étonnement. « Alors tu as aussi du mal à réagir lorsqu'une personne est triste, non ? » Ce n'est peut-être pas le meilleur exemple, mais c'est le premier qui soit venu à l'esprit de William.

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Marvin trouve logique qu’il se propose en tant que guide. Puisqu’il connait mieux que William les grottes, qu’il soit celui qui donne un coup de main, est normal. Cela coule de source. Marvin continue d’avancer en notant les informations sur son coéquipier de galère. Il fait un petit sourire.

- Tu as une bonne physionomie. Alors, oui. Il faudra juste te mettre au courant des règles de sécurité.

Il suffit d’avoir un petit cerveau pour faire comprendre les choses de protection. Il suffit simplement de comprendre les raisons de chaque chose. Et pour le moment, l’homme semble en avoir un. Marvin, d’ailleurs, ne déteste pas leur discussion qui lui permet de parler autant de statistique que de logique en plus de parler d’information qu’il connait. Après, lui, ne connait pas les grottes comme un géologue, comme un certain garçon au nom de pierre, il aime simplement l’idée de se promener et d’apprendre les choses qu’ils s’y sont fait dedans. Il ne s’intéresse que peu à la pierre en elle-même. Les grottes qu’il visite sont donc souvent des lieux archéologiques, de loin ou de prés, et souvent simple à visiter. Il suffit de ne pas être claustrophobe.

- J’ai raison.

Cela suffit. Il sait qu’il y aura un téléphone pas loin. Et qu’ensuite il pourra enfin partir de ces neiges et repartir dans son appartement. Il a besoin de tranquillité, loin des enfants brayeurs et des pulls qui ne lui appartiennent pas. William parle d’ailleurs de son quartier plein de bruit. Sa maison, la maison de sa mère dont il héritera à sa mort, est dans un quartier très calme. Il n’y a jamais de bruit, jamais de klaxon, jamais rien pour réveiller les morts ou déranger les moments de solitudes parfaits du jeune garçon. Son appartement, le plus haut possible de l’immeuble, lui propose le même genre de tranquillité parfaite.

- Il faut venir au Musée alors. Ou dans le parc à côté. Ce sont des lieux de tranquillité. Il n’y a jamais personne. Et pour te répondre, j’étudie, et j’évite d’être dans une pièce où quelqu’un d’autre regard un film. J’évite même d’être avec quelqu’un d’autre, c’est plus simple. Et je ne m’ennuie jamais.

C’est un fait. Il ne s’ennuie jamais parce qu’il ne lui suffit que d’un livre pour s’évader totalement. Il n’a besoin que d’une question qui le taraude et de partir loin de l’humanité. Il n’existe pas meilleur sentiment que l’apprentissage d’une nouvelle partie de l’histoire, même si cela est une histoire loin, de cannibalisme ou de fleur qui dans un mythe. Marvin s’approche à nouveau des rails en reprenant le passé dans sa base de données.

- Je ressens des émotions, je n’arrive simplement pas à les lier à des informations que je trouve pertinente. Si je vois quelqu’un de triste, je ne comprendrais pas pourquoi pleurer, même si j’ai déjà dû ressentir l’émotion.

Il la ressentit, oui. Quand il a su pour la mort à venir de sa mère, il a ressenti de la triste, du désespoir et de la rage. Mais il n’a pas essayé de comprendre ça dans une logique. Il hausse les épaules. Après tout, il ne ferait pas de crise de panique s’il n’avait réellement aucune émotion, c’est juste qu’il n’aime pas les analyser… et ça ne le dérange pas du tout. Il préfère avoir une distance de sécurité avec les gens. Il préfère ne pas s’attacher aux gens, ou faire l’éponge de leur émotion parfois bien trop compliqué pour lui.

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Qui aurait pensé, au début, que les deux pourraient avoir une conversation ? Sûrement aucun des deux. Mais les grottes sont un sujet fascinant. Il était clair pour le brun qu'il devait d'abord connaître les règles de sécurité, car ce n'est pas comme une promenade dans la forêt. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il ne s'agit pas d'une centaine de règles différentes. « Le physique, c'est déjà bien. » À la rigueur, un peu d'entraînement aurait été nécessaire. « Est-ce qu'il y a beaucoup de règles de sécurité ou est-ce que ce sont les règles habituelles ? » Comme William a déjà fait de l'escalade, il sait qu'il y a des règles spéciales à respecter, ce qui est certainement aussi le cas pour la visite des grottes.

En ce qui concerne le téléphone, le jeune homme a l'impression d'avoir dit quelque chose qu'il ne devrait pas. A-t-il inconsciemment insulté Marvin ? Si c'est le cas, il est désolé. Cependant, les deux hommes parlent à présent de leur quartier et du fait que Marvin habite dans un quartier calme, ce qui n'est pas le cas de William. Le musée ou le parc comme lieu de repos ? Ce n'est pas une idée si stupide. Le brun pourrait même apprendre quelque chose au musée. « Le musée et le parc sont des idées intéressantes, il faut que j'essaie. » Marvin semble vraiment être quelqu'un de solitaire, ce qui est un peu dommage, car il semble être une personne tout à fait acceptable, même si son comportement est inhabituel. « C'est bien que tout le monde ne soit pas pareil. Il est vrai que j'aime parfois aussi me retrouver seul, mais je ne pourrais pas le supporter à long terme. Je fais partie de ces personnes qui ont besoin du dialogue de temps en temps. » Mais William ne jugera jamais quelqu'un qui est différent.

Bien sûr, William a déjà entendu parler de personnes qui ont le même problème que Marvin. Mais ce n'est pas un problème, c'est juste que le jeune homme gère ses émotions différemment. Il ne semble pas vraiment les ressentir, ce qui est un peu triste. Mais le brun ne prononce pas ces mots à haute voix, car il ne sait pas comment sa nouvelle connaissance pourrait les prendre. « Est-ce que cela ne complique pas ta vie ? » Bien sûr, il se pourrait que ce soit une question à laquelle Marvin ne veuille pas répondre. « Mais si tu ne veux pas, tu n'es pas obligé de me répondre. » Il était important pour le brun de prononcer ces mots à haute voix.

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- Il y a beaucoup de règle, Marvin pense à un nombre bien précis puisqu’il se souvient de toutes les règles qu’on lui a donné un jour, mais je pense qu’elles sont toute à fait logique.

Par exemple, si on est dans une grotte noire et que l’on ne voit pas le fond, on évite de partir en rappel avec une corde de dix mètres, on trouve un moyen de voir le fond. Si on est dans une grotte noire, c’est souvent la couleur qu’on les grottes hors des faisceaux lumineux qui illumine les fronts, on évite de crier. Des chauve souris se trouvent certainement à dormir, et elles sont sensibles aux vibrations, comme tout le monde le sait. Alors, Marvin pense que la plupart des règles qui sont écrites et dites non pas réellement lieu d’être. Mais il se souvient aussi de cette femme qui a décidé de mettre son chat dans le micro onde pour le sécher, qui l’a fait exploser, et qui a porté plainte parce que ce n’était pas préciser que l’on ne devait pas mettre une animal dans un micro onde. Voilà pourquoi Marvin arrête d’écouter la plupart des gens, leur connerie risquerait de se noter dans son esprit, et personne n’a envie de se souvenir de ça. Personne.

- Le musée est le meilleur lieu de la ville.

Il y travaille, bien sûr. On pourrait lui dire qu’il n’est pas tout à fait objectif… mais si. Selon les critères de Marvin, c’est le meilleur lieu dans toute la zone. Même les grottes ne sont pas aussi bien que le bouillon de culture incapable à ingérer qui se trouve dans le musée. Lui ? Il connait tout par cœur, et pourtant il apprend toujours quelque chose de plus. Parce que même s’il a une mémoire absolue, cela ne change en rien le fait qu’il ne sait pas tout. Il en a conscience, et n’est-ce pas ce qui fait la beauté de sa matière préféré ? Même en se spécialisant dans une catégorie, on évolue toujours, on découvre, c’est si génial. Il ne comprend pas les commentaires des scolaires qui disent que l’Histoire n’est pas intéressante. Qu’importe son second hobby, on peut le lier à l’histoire. Tout le monde. Il n’y a rien que l’on ne peut pas voir avec le filtre du passé.

- Tu fais parti des lumineux. Ceux qui sont sociable et serviable, fait-il remarquer.

Ce n’est pas un compliment. Marvin n’en fait jamais, même pas à Stella c’est pour dire. Il fait un constat. L’homme fait parti de cette catégorie d’extra terrien du point de vue d’introvertie qu’il était. Si on écoute Marvin, il ne sortirait même plus pour faire le chemin entre le musée et chez lui. C’est le directeur du musée qui lui a interdit de dormir dans son bureau, alors même qu’il y a une douche pour les employés dans la zone de restauration. Il hausse les épaules à la nouvelle question.

- Cela complique la vie des autres. Quand on me rencontre, on attends de moi une certaine façon de faire, et quand je ne colle pas à leur attente, ils se retrouvent blessé, vexé, agacé, ou simplement en colère. Moi, je le vis bien. Mais ma mère pense que je dois me faire des amis loyaux avant sa mort.

Qui aurait lieu en 2025. Il le sait maintenant. Il ne pense pas qu’elle allait mourir cette année. Il tient en compte son état et il note. Sa dégradation est lente mais arrivera un jour où elle ne pourra plus survivre. Et ce moment là, il sera seul. Certes, maintenant il a Stella… mais Marvin ne s’imagine pas accompagné de la jeune femme dans cette épreuve. Pourquoi le serait-elle ? Les gens lumineux le sont mais sans lumière, ils ne peuvent plus rien faire.

- Je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas répondre.

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