Attention ! ça tourne

Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin observait la situation avec mesure, délicatesse et… un brin d’agacement mélangé à de la panique et l’envie de hurler. Cependant, hurler n’était pas dans ses habitudes, ni même une réaction qu’il pensait pouvoir avoir. Hurler ne mènerait à rien… puisqu’il aurait beau s’égosiller sur le comment du pourquoi et toutes les raisons qui font qu’un cerveau ça ne s’achète pas en promo, la situation resterait la même.

Mais revenons à l’origine de cette situation désastreuse, cœur de voute de toute ce qui arrive maintenant. Mateo, qui est resté un ami en quelque sorte, -Marvin n’oserait jamais croire avoir un ami sans que l’autre ne le dise spécifiquement ce que l’homme n’avait jamais fait-, ils étaient parti ce matin pour Charleston, à un peu plus de trois heures de route de là. Ils étaient partit tôt… Non pas que Marvin change ses horaires ainsi, il était toujours levé bien avant le soleil. Dans la voiture, tout allait bien. Mateo était une personne avec qui Marvin pouvait converser des heures durant d’Histoire. Même si l’homme parlait de chose qu’il ne connaissait pas, depuis leur rencontre, les deux savaient que rabâcher des informations dans ce domaine ne dérangeait ni l’un ni l’autre. Ainsi pas de « coucou, comment vas-tu ? » et autres conneries qui lui donnaient de l’urticaire. Simplement le plongeon dans les thèmes et les savoirs de l’époque médiévale et de la structure des temples incas.

Marvin avait invité Mateo à une conférence sur La Doctrine secrète des Templiers et son impact sur la société de l’époque. Si Mateo n’était pas aussi spécifique que Marvin dans les savoirs, il appréciait apprendre. Et parce qu’il appréciait l’Histoire comme une évidence, Marvin l’appréciait. Logique. Ainsi donc, Mateo était venu avec lui. Et même si l’homme avait un peu dormi, la discussion avait été animée sur plusieurs débats. Marvin avait expliqué, par exemple, son opinion sur les complotistes à deux sous qui pensaient que les pyramides avaient été posées là par des aliens.

- En vrai, quand on regarde l’intelligence moyenne de nos jours, je peux comprendre que l’on se pose la question. Mais puisqu’il existe des gens comme nous, il devait bien en exister aussi à l’époque.

Ce qui était un compliment, bien que Marvin ne le voie jamais ainsi. Il énonçait un fait. La preuve que les pyramides pouvaient avoir été fait par des humains, et là il pensait jusqu’à la capacité mentale, se trouvait dans cette voiture. Si on demandait à Marvin de faire un plan d’une pyramide, il pourrait le faire. En soi, bien qu’un trésor architecturale, les pyramides étaient comme un labyrinthe bien pensé. Le fait de sa construction était un autre débat. Les complotistes ne pensaient pas que des esclaves, autant, aurait accepté de faire ce travail. Sauf que les esclaves n’en étaient pas réellement selon les écrits de l’histoire. Il vaut mieux voir le pharaon comme un gourou de secte, et les esclaves comme ses disciples. Si un gourou de secte peut faire se suicider tout son groupe, un pharaon peut ordonner la construction d’une pyramide. L’humain était simplet de croire que ce n’était pas possible.

BREF.

Le chemin en voiture avait été cool et ils étaient arrivés assez tôt pour pouvoir faire « du tourisme », ce qui n’enchanter pas Marvin mais il acceptait de se prêter au jeu pour son ami. Sauf que voilà…. Alors qu’ils traversaient une place fermée aux visiteurs, Mateo se fit kidnapper. Littéralement. Deux femmes arrivèrent pour le disputer en disant qu’il le cherchait partout et POUF plus de Matéo. Cette histoire aurait pu se terminer là, après tout Marvin avait aucune obligation morale de suivre Matéo tant que la conférence ne débutait pas… Mateo n’était pas un enfant à qui il fallait prévenir de se laver les mains avant de toucher à tout…

Oui. Cela aurait pu se terminer ici… Si les deux femmes n’étaient pas revenu en courant pour lui attraper les bras en lui disant un « Venez vous aussi ! On pensait que vous nous suiviez »…pardon ? Il se fit asseoir à côté de Mateo alors que les deux maquilleuses / coiffeuses / tortionnaires si on écoute les pensées de Marvin se mirent à faire des trucs de leur boulot. Alors qu’il fronçait les sourcils, Mateo écoutait posément et semblait subir la situation avec humour. Un homme arriva. Des lunettes sur le nez, tendu comme un i, il tendit deux gros tas de feuilles qu’il tendit.

- J’espère que vous êtes prêts, énonça-t-il, on va faire la scène 14. Pour rappel, vos personnages viennent de faire l’amour pour la première fois avec un homme. Matthew, n’oublie pas, tu n’es pas à l’aise avec ça. Ryan, toi tu t’amuses, tu ne veux pas lui dire que tu es amoureux ! Rappelez-vous de ça. Bon, je retourne sur le plateau, on tourne dans quatre minutes ! Ne soyez plus en retard que ça coûte cher à force !

L’homme disparu en laissant à Marvin le temps de le fusiller du regard, il posa un regard vers son ami.

- Un an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende, souffla Marvin avant de froncer les sourcils et de regarder le scénario, c’est ce que je risque à lui jeter son machin à la tête. Comment on sort de là ?

Il prit rapidement le scénario et le lu. Deux meilleurs amis, Marc et Lucas, travaille dans un port comme dockers. Alors qu'ils tombent sur une fusillade, ils sont téléportés dans une autre époque. Pendant les prohibitions, où ils doivent tout faire pour survivre, bien que les sentiments s'en mêlent. Rien qu'à la scène qu'il lu, il su que les anachronismes étaient légions... Marvin allait explosé. En soi le thème pourrait être intéressant, mais les fautes dans l'histoire l'agace, et il ne comprends pas le rapport avec ce que l'homme à raconter. Il va directement lire la scène 13, qui n'était qu'une scène de sexe sans rapport avec l'histoire. Encore un film qu'il ne regardera pas... de toute façon, si ce n'est pour un sujet de recherche, il préfère les documentaires.

(c) princessecapricieuse

Il y avait des journées dans la vie, comme ça, qui ne prenaient pas nécessairement la tournure à laquelle on s’attendait. Pourtant, on ne faisait rien de spécial pour que ça arrive, on ne changeait pas trop ses habitudes, la routine était bien installée dans sa vie mais subitement, un événement venait tout bousculer. Ce qui avait démarré comme une simple journée pour Matéo allait rapidement se transformer. Tout avait commencé par une invitation de son ami Marvin à se rendre à une conférence sur les Templiers. Bon, il n’était pas certain d’avoir compris l’intitulé exact de la conférence mais il s’en fichait un peu, le thème était historique et l’intéressait, il n’avait pas Gus ce week-end car il était parti en activité avec Toni, donc il pouvait s’accorder un peu de temps pour lui et il en était ravi. Il avait donc décidé d’accepter l’invitation et ils s’étaient mis e route pour Charleston. Dans la voiture, pas de discussions inutiles et vides sur la pluie et le beau temps mais des discussions profondes et même philosophiques par moment sur l’Histoire en général, et le thème du jour en particulier. Matéo savait que, lorsqu’il discutait avec Marvin, il ne parlerait de rien d’autre que d’Histoire, et ça lui convenait très bien. Il se rendait compte qu’au lycée, même les profs de la branche en question n’avaient pas nécessairement la passion qu’il espérait trouver chez des spécialistes du domaine. Allez savoir pourquoi, les profs d’aujourd’hui se contentaient de donner leurs cours sans faire plus de recherche.

Une fois arrivés à Charleston, Matéo proposa à Marvin de se balader un peu en ville pour la découvrir avant d’aller s’enfermer dans un auditoire pour la conférence. Après la voiture, il avait surtout besoin de se dégourdir les jambes. Matéo se promenait tranquillement, se rendant compte que cela n’enchantait pas son ami, il espérait juste aller boire un verre avant la conférence. Soudainement, deux charmantes jeunes femmes s’approchèrent et… le tirèrent par le bras pour l’emmener Dieu sait où. Mais malgré toutes les supplications de Matéo pour qu’on le laisse tranquille, elles avaient en tête qu’il était un certain Ryan et qu’il devait « aller au maquillage » le plus vite possible, avant que le réalisateur ne s’énerve vraiment. Curieux et surpris, il se laissa faire mais se rendit compte qu’on avait aussi embarqué Marvin. Ouille, ça n’allait pas lui plaire ça. Il tourna la tête vers Marvin et lui fit signe de rester calme. Il devait réfléchir, et vite. Le réalisateur arriva pour leur expliquer la scène et Matéo s’empêcha de pouffer de rire.

Promis, on sera à l’heure.

Une fois le réalisateur le dos tourné, Matéo distingua les mots de Marvin et lui rétorqua :

Alors on ne va rien balancer à la tronche de personne, on va réfléchir. Ils nous prennent pour d’autres personnes, c’est évident. La solution serait de trouver les vraies personnes. Tu penses qu’on peut s’éclipser ?

Les maquilleuses étaient à présent occupées à discuter avec d’autres personnes, peut-être des coiffeuses ou des scénaristes, impossible à dire. Il allait falloir être prudent et discret.  

@Marvin Montgomery

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Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin va manger quelqu’un. Même s’il sait que ce n’est pas bon pour le corps. Surtout si on mange le cerveau. Les zombies sont en réalité plus que logique dans leur réaction face à leur faim. Manger un cerveau humain peut provoquer des maladies neurodégénérative semblable à celle de la vache folle, ou faire des crises de folies. Comme donner envie de manger encore plus de cervelle à chaque repas, par exemple. Le fait que les zombies ne peuvent pas mourir est, en revanche, une aberration. Pour le moment, Marvin se dit simplement qu’il serait préférable de manger un bout de cervelle, au moins pour prouver que le producteur en possède un. C’est presque de l’humour, et la réalisation de pouvoir faire ce genre de blague arrive presque à l’apaiser.

- Je réfléchis, énonce-t-il avant de voir les maquilleuses qui parler entre elle. On a quatre minutes pour trouver les véritables, ou alors je devrais te déclarer ma femme, fit-il en présentant le script.

Qu’il a en effet, appris par cœur. Dans la scène, Ryan ne parle pas beaucoup en réalité. Il répond juste par oui ou par non alors que Matthew parle de leur affaire en cours : comment revenir à leur époque. Et cela sans jamais le regarder. Marvin sait pouvoir jouer le jeu, tel un robot qui réciterait par cœur un texte, certes, mais il sait pouvoir le faire. Surtout que dans le script, il était écrit qu’il doit être perturbé par ce qu’il vient de se passer, alors que Ryan en est amusé. La scène suivante est beaucoup plus parlante pour Ryan. Marvin soupire. Il se relève alors qu’il porte un regard sur son visage. On lui a mit une quantité incroyable de maquillage pour faire « naturel »… pourquoi ne pas laisser alors son visage au naturel au lieu de le faire se sentir sale ainsi ? Il a l’impression d’être comme dans le Sahara, le visage suant de transpiration alors que les poussières du désert s’accrochent sur lui pour lui donner une seconde peau. Il fait un signe de tête à son ami pour lui montrer la sortie… avant qu’une petite personne, une femme dont le visage est si lumineux qu’il en est difficile de la regarder sans lunette de soleil, se jette sur Ryan. Grand heureusement, ce n’est pas Marvin qui est victime de cette agression.

- Ryan, Matthew, j’ai vraiment cru que vous restera coincé dans les bouchons ! Vous savez que cette production est importante pour moi. Je vous remercierais jamais assez.

Elle fait un baiser sur la joue de Ryan avant de passer vers Matthew…. Sauf que ce n’était pas eux qui reçurent le baiser, mais Matéo et Marvin qui se trouvaient dans une position délicate. Selon son livre de sociabilisation, Marvin doit aider cette femme… mais il n’en a aucune envie. Un grand « DEUX MINUTES » fut crier sur le plateau. Marvin se tourne vers son acolyte.

- On les a trouvés, ils sont dans les bouchons. On fait quoi ?

Lui ? Il partirait sans un regard en arrière en laissant tout le monde dans la panade. Sans race. Mais une partie de son esprit sait qu’il doit être un « gentil » personnage pour le bien de tout le monde… Et cela signifie rester pour aider, non ? Marvin décide alors qu’il n’a pas envie de prendre cette responsabilité sur son dos et donne la patate chaude à son ami. Si Matéo reste, il reste. Si Matéo veut partir, Marvin commence à être un expert pour s’évader de situation délicate.

(c) princessecapricieuse

La situation était pour le moins rocambolesque. Mateo avait du mal à réaliser ce qui était en train de se produire, il avait l’impression d’être dans un film et si la situation continuait ainsi, ils allaient réellement se trouver dans un film. Ni lui ni Marvin n’avaient réellement envie de faire partie de cette production, même  si les personnes qui les entouraient actuellement avaient l’air charmantes. Mais franchement, s’il avait eu tendance à trouver la situation amusante pendant l’espace de quelques secondes, tout était en train d’escalader à une vitesse hallucinante, tellement qu’il allait bientôt falloir faire quelque chose. Marvin ne semblait pas très partant à l’idée de lui déclarer sa flamme et si on était parfaitement honnête, Mateo n’avait pas très envie de recevoir la flamme de son ami. Ils s’entendaient bien, ils avaient définitivement des points communs, mais cette amitié en devenir s’arrêtait clairement là. Ce n’était pourtant pas ce qui était prévu dans le script apparemment. Réfléchir à tout vitesse, il ne leur restait que quelques minutes pour trouver une solution, comme venait encore de lui faire remarquer Marvin.

Effectivement, et bien que l’idée semble séduisante pour cette équipe de tournage, elle me parait beaucoup moins agréable, avec tout le respect que je te dois bien sûr.

Réfléchir, encore et encore, alors que plusieurs paires de mains ne cessaient de venir ajouter des couches de maquillage sur leur peau. Il avait pourtant entendu une maquilleuse vanter la peau « absolument parfaite de Ryan », alors pourquoi diable avait-on envie de rajouter autant de couches de tous ces produits. Mateo était même incapable de les nommer tous, bien qu’il doive y avoir du fond de teint, de la poudre et d’autres correcteurs auxquels il ne connaissait absolument rien. Là n’était d’ailleurs pas la question, et quand une femme de petite taille s’approcha de lui pour lui claquer des baisers sur les joues en les remerciant vivement de tout ce qu’ils faisaient pour elle, Mateo se sentit gêné et tourna la tête vers Marvin. Quand elle se fut éloignée, il lui glissa :

Elle a vraiment l’air gentil, elle me fend le cœur. Tu penses qu’on pourrait pas simplement leur dire qu’on n’est pas qui ils pensent qu’on est ?

Mais comme il ne restait que deux minutes, il allait falloir trouver quelque chose. Mateo avait mis son cerveau en marche mais malgré tous ses efforts, il ne voyait qu’une chose qui pourrait éventuellement ralentir un peu la production et permettre aux deux acteurs du film de sortir des bouchons et d’arriver, mais il allait devoir jouer finement. Et être fin, ce n’était pas la qualité principale de Marvin. Il se tourna et lui expliqua rapidement, et discrètement.

Je vais simuler un malaise. Il faut absolument que tu alertes l’équipe en disant que je me sentais mal, qu’il faut appeler un médecin tout de suite. Tu es capable de faire ça ?

Cela impliquait de mentir, et Mateo était plus ou moins certain que Marvin ne devait pas être familier de ce genre de pratiques.

@Marvin Montgomery

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Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin ne comprend pas cette histoire de « séduisante » ou « moins agréable », toute cette situation est simplement horrible. Il a l’impression qu’il va exploser… et pourtant, il a des nouvelles règles qu’il ne peut pas dérogé de la part de Stella. Il ne peut pas simplement partir en courant en laissant tout le monde… pourtant, il est plus simple de fuir ici que de fuir le speed dating où il a été bloqué avec Asher… Pour le moment, il attend juste de suivre le mouvement. Si son ami veut aider, ou trouver une solution, alors il n’allait pas chercher plus loin… Si on lui demande, à lui, la solution parfaite… Il faut un gros camion de terre pour enterrer tout ce petit monde pour les archéologues du futur. Marvin laisse la jeune femme faire un baiser sur les joues… et il se demande bien pourquoi le monde tourne toujours en sa défaveur. Quand son ami lui pose la question, il tourne les yeux vers lui. Il calcule rapidement. Il réfléchit. Et il pense à une histoire qu’il a lu. C’est l’histoire d’un homme que l’on pensait fou parce qu’il avait vu quelque chose d’inexplicable, qui était en réalité explicable, et que l’on ne croyait pas.

- Est-ce qu’ils ne nous prendront pas pour des fous ? se questionne-t-il.

Parce qu’il est tout de même plus facile de s’enfuir d’un tournage que de s’enfuir d’une maison de fou. Il n’y est jamais allé, mais il a assez lu pour savoir que ce n’est pas le genre d’endroit où l’on s’échappe… et Marvin ne pense pas du tout au fait qu’ils peuvent prouver qui ils sont sans le moindre souci… Non. Il pense juste au fait qu’ils vont finir par louper leur conférence, et ça l’agace. Il ne voit pas de solution. Quand l’homme propose une solution, son cerveau fait d’abord un nouveau blanc… quoi ? Mentir ? Il réfléchit une longue seconde de plus.

- Je suis capable de faire ça. Je sais comment ne pas mentir.

Il n’est pas capable de faire semblant de s’inquiéter pour son ami, puisqu’il sait la vérité… mais il peut mentir en répétant les paroles qu’il lui a dites de dire. Il sera simplement direct. Il va faire comme le robot. Il prévient l’équipe que Matéo se sent mal, puisqu’il ne se sent pas à l’aise, c’est la vérité. Qu’il faut appeler un médecin, pour avoir une nouvelle personne pour prouver l’identité des deux personnes présentes. Donc, ça ira. Il n’aimait pas mentir, mais chaque phrase sera donc une vérité toute simple dans son esprit… et d’ici là, les véritables messieurs seront arrivés et ils pourront se casser très loin et très vite.

(c) princessecapricieuse

HRP - si tu veux avancer, n'hésite pas à dire qu'il le fait en mode robot xD

Si la situation était amusante, voire même risible, Mateo savait que Marvin n’était pas du tout à l’aise dans cette configuration, qu’il n’avait probablement pas du tout envie de louper leur conférence et que cela doit beaucoup l’ennuyer de devoir se montrer sympathique envers des personnes qu’il ne connait pas du tout. Le cerveau de Mateo turbinait, il cherchait tant bien que mal de nouvelles idées, il essayait de voir comment gagner du temps mais si l’idée de dire la vérité l’avait effleuré pendant quelques secondes, Marvin marquait un point très important : ils n’allaient probablement pas être crus et pire encore, on allait probablement les prendre pour des fous et leur faire jouer cette scène hautement improbable, qui n’allait que renforcer le mal-être de l’archéologue. Il fallait trouver autre chose, il avait raison :

Si, probablement. Je vais trouver autre chose.

A nouveau la turbine dans le cerveau, les gens ne cessaient de venir vers eux, les prenaient pour les célébrités qu’ils n’étaient pas du tout, et pour le moment l’enseignant jouait le jeu, mais il fallait bien reconnaitre qu’il perdait patience. Matéo avait finalement eu une nouvelle idée, qui allait sans doute fonctionner beaucoup plus facilement, sauf qu’elle impliquait de mentir, et que Marvin n’était apparemment pas le meilleur menteur que la Terre ait porté. Un autre temps, il s’agirait d’une très belle qualité mais aujourd’hui, il avait vraiment besoin qu’il joue la comédie. Alors Mateo lui avait exposé son plan, il devait faire croire à tout le monde que « Ryan » se sentait mal depuis plusieurs dizaines de minutes, ce qui expliquait pourquoi il venait de tomber dans les pommes. De manière très robotique et saccadée, il avait expliqué qu’il se sentait mal, qu’il fallait appeler un médecin ou une ambulance, vite, et qu’il n’était pas « lui-même ». Manière subtile de faire comprendre les choses. Les deux maquilleuses s’étaient senties tellement mal qu’elles avaient tout de suite appelé le réalisateur, qui avait fait appel au médecin de l’équipe, qui avait mis une éternité à arriver. Mateo était allongé sur le sol, transpirant à cause du monde réuni autour de lui, il en avait des spasmes ce qui rendait les choses encore plus réalistes. Finalement, au bout de près de trente minutes, un médecin arriva, il lui prit sa tension, sa température, son pouls, lui administra de l’eau et parcourut sa fiche avant de buter sur une information :

Mais… vos yeux ne sont pas de la bonne couleur. Des lentilles ?

Mateo lui répondit d’un ton très calme :

Non, ce sont mes yeux.

Le médecin plissa les yeux avant de déclarer :

Mais, vos constantes sont très bonnes, vous semblez aller très bien. Je peux voir une pièce d’identité ? Tout cela me semble bien étrange.

Matéo se redressa et adressa  un regard à Marvin, pour lui faire comprendre que leur plan fonctionnait. Pendant ce temps-là, une voiture arrivait sur le parking du lieu de tournage.

@Marvin Montgomery

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Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin n’est pas à l’aise, en effet. Mais cela n’a rien à voir avec la scène en elle-même. Il se fiche pas mal de faire une relation homosexuelle ou de dire des paroles en l’air qui n’ont aucun sens pour lui. Non. Ce qui le dérange c’est de ne pas être là où il doit… et que tout le monde autour de lui le considère pour un autre. Il n’apprécie pas déjà être lui, mais alors quand on croit qu’il n’est pas lui, ça le dérange encore plus, lui donnant des difficultés à respirer et à comprendre le monde qui l’entoure.

Il dit la vérité, alors, en jouant sur les mots comme le ferait un arnaqueur professionnel. Si on parle souvent de la sincérité brute de Marvin, on oublie souvent que la sincérité et les termes étaient deux choses dissociés dans la vérité. Il ne dit pas, en réalité, la vérité. Il dit des exactitudes. C’est plus simple. Tout comme il ne comprend pas pourquoi on le remercie quand il dit qu’un travail est bien fait, ou qu’on le prend mal quand il explique qu’il faut reprendre les cours du début. Il dit simplement les choses.

Et une fois qu’il eut fait son travail, il se déplace dans le fond de la salle. Il reste silencieux. Quand on lui demande ce qu’il se passe, il ne répond simplement pas. Il ne sait pas, alors il n’a pas à répondre, tout simplement. Il reste et secoue la tête pour repousser tout le monde. Quand le médecin arrive, il suffit d’un regard pour bien faire comprendre qu’il ne partirait pas de la loge avec « Ryan ». Il laisse le temps passer, et Marvin observe plusieurs fois sa montre. Ils sont en retard. Il n’aime pas prendre une conférence en cours de route, ça l’agace. Il finit par observer le médecin.

- Nous ne sommes pas Ryan et Matthew, nous sommes des gens qui leur ressemblons beaucoup. Nous devons avoir des bouts d’ADN en commun, ou des gênes qui se combine de la même manière. On nous a pris pour eux.

Le médecin papillonne des yeux et regarde les deux hommes tour à tour. Marvin a les bras croisés et se sent parfaitement mal à l’aise sous le regard scruteur.

- Des jumeaux.
- Des sosies, que rattrape Marvin, même si cela est statistiquement improbable, c’est possible… et même s’il y a une occurrence de un sur dix milles sept cent cinquante trois, plus ou moins cent, nous sommes cette unique fois, deux fois.

Statistiquement, le fait que deux amis qui partent pour faire un voyage se retrouvent tous les deux devenir des sosies de deux acteurs qui font un film ensemble dans la ville que justement les deux amis vont visité, c’est improbable. Mais tout autant que beaucoup de chose qui arrive pourtant. Il s’avère que Marvin a un visage commun, Matéo aussi, de toute évidence. Voilà une raison de faire le point sur le possible et l’impossible. Il note dans son esprit d’en faire un calcule moins approximative une fois qu’ils seront revenu à la maison.

- Je vais…, fait le médecin avant de se tourner vers la porte, je vais prévenir… enfin, dehors.

Marvin s’approche de Matéo et, fait incroyablement, il lui tend la main pour l’aider à se relever sans que quiconque ne lui ait soufflé l’idée.

- La conférence a commencé, annonce-t-il. Nous n’avons plus de raison de nous presser. Il reste cependant un musée qui propose une exposition sur l’art dans le monde islamique mit en lumière par les principes d’Edward Saïd, si cela t’intéresse.

HRP – Maintenant que la vérité est ouverte, Marvin sera plus serein d’être lui-même et donc si tu as envie de jouer plus là, ou pas, je te laisse la main ;)

(c) princessecapricieuse

La situation commençait finalement à devenir bien ennuyeuse. Mateo n’avait clairement pas envie de se retrouver à tourner les scènes d’un film où il devait jouer les amoureux éperdus d’un autre homme. Il devait normalement aller assister à une conférence dont le sujet l’intéressait réellement, avec une personne qui était en train de devenir un ami au fil du temps, en tous cas une connaissance qui partageait des connaissances, des compétences et des intérêts similaires aux siens, et c’était toujours quelque chose de très agréable au quotidien. Mais là, ils se retrouvaient tous les deux pris au piège dans cette situation complètement rocambolesque. Alors que le médecin venait d’arriver et qu’il était en train d’ausculter Mateo, celui-ci sentit que les nerfs de Marvin étaient en train de lâcher mais surtout, Mateo lui-même commençait à lâcher. Alors quand le médecin commença à remarquer des détails qui ne collaient pas du tout avec les acteurs qui étaient attendus sur le tournage, Marvin entra dans la brèche et commença à expliquer la situation. Evidemment, cela paraissait sans doute complètement fou de là où se trouvait le médecin.

Je sais que cela peut paraitre complètement fou, aberrant, mais on est à peu près aussi surpris que vous. Imaginez, on s’est faits embarqués dans la rue sans rien comprendre, et voilà qu’on se retrouve sur un plateau de tournage.

Le médecin n’en croyait pas ses yeux, ni ses oreilles, tout ça semblait fou. Mateo savait que c’était assez peu probable que cette situation se produise et pourtant, c’était bel et bien le cas. Toujours allongé par terre, Mateo attendait de savoir quelle serait leur sentence quand le docteur annonça qu’il allait dehors, prévenir. Mateo n’était pas sûr d’avoir très bien compris ce qu’il se passait, mais Marvin lui tendit la main pour se relever. Il s’empara de la main et se hissa sur ses deux pieds. Si la conférence avait commencé, l’archéologue ne perdait pas le nord et lui annonça l’existence d’une exposition d’art. L’endroit idéal pour passer un bon moment et apprendre des choses quand même. Et puis pour profiter de leur voyage quand même.

Faisons ça alors, et filons maintenant avant que tout le monde remarque notre absence.

Mateo regarda autour de lui et il fila dans la direction de la sortie. Ils s’étaient un peu éloignés de la voiture mais il avait retenu le chemin. Ils devraient marcher une dizaine de minutes mais ils n’étaient pas si loin que ça.

La voiture est par-là, à environ dix minutes. Je meurs de faim avec toutes ces conneries moi.

Oui, il avait un peu faim mais il faudrait attendre encore, à moins que Marvin ait faim lui aussi.

@Marvin Montgomery

Attention ! ça tourne

Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin reprend son calcul pour la 95846 ém fois. Bien que le résultat soit toujours le même, il reprenait du début, avec les probabilités et les informations qu’il connaissait justement. Il y a bien des facteurs approximatifs, mais à chaque fois, Marvin prenait le même chiffre approximatif qu’il trouvait le plus efficace. Il reprend le même chiffre après la virgule…. Bref, il tombe toujours sur le même résultat, qu’importe combien de fois il recommence, mais ça le détend. Il observe son ami qui parle avec le médecin, et il se demande aussi si un jour il arriverait à avoir une conversation aussi fluide, bien que complètement lunaire. Il aide Matéo à se relever et Marvin sourit tout simplement à l’idée de pouvoir enfin partir d’ici. Il marche avec Matéo pour rejoindre la voiture. Marvin regarde devant lui. Il ne cherche même pas à voir les autres personnes. Il connait le chemin. Il veut arriver à la voiture.

- Attendez ! crie une femme derrière eux.

Marvin se fige. Il sent littéralement le sang quitter son corps par les pieds. Bordel. Quoi qu’il arrive, il se casse. La jeune femme arrive et finit par faire une révérence. Marvin la regarde et fait un pas en arrière. Elle s’excuse parce qu’elle vient d’apprendre qu’ils ne sont pas qui elle croyait. Elle leur demande de prendre leur numéro, « au cas où ils veulent faire du cinéma ». Elle sursaute alors que le réalisateur crie qu’il fallait se mettre à faire le plateau. Marvin lui tendit son scénario tout de rouge écrit. Quand l’avait-il fait ? Personne ne le saura jamais, mais en tout cas, il a corrigé historiquement le papier en y rajoutant des commentaires un peu partout. Le film ne pourra n’être que meilleur s’il était historiquement véridique. C’est en tout cas ce que sait l’historien en lui. La jeune femme rougit et le remercie alors que Marvin hausse les épaules. Elle finit par dire qu’il est l’heure de manger et leur tend un mot qui propose moins 50% dans certains restaurants. Elle part avant d’avoir fait un nouveau bisou sur les joues pour s’excuser. Marvin attend et se frotte les joues.

- Pourquoi les femmes aiment embrasser la joue des gens ? Ce n’est pas comme si elle nous connaissait en plus ? Tu veux manger, on a moins 50% sur tous les restaurants de plus de quatre étoiles, ce qui nous donnes seize possibilités dans la ville. Dix-sept, si on compte celui qui vient d’être étoilé, mais il n’est pas sur la liste.

Ils arrivent devant la voiture et Marvin soupire, il jette la carte dans la voiture, qu’il a déjà appris par cœur. Il rajoute à nouveau des informations inutiles et ça le rends fou. Il n’aime pas combler son esprit d’information dont il se fou éperdument.

(c) princessecapricieuse

La situation avait été complètement hallucinante, Mateo n’en revenait toujours pas, il avait eu la vague sensation de passer dans une espèce de monde virtuel, de monde parallèle l’espace de quelques instants. Il avait dû jouer la comédie pendant un bon moment avant que le médecin ne comprenne qu’il n’était pas du tout la personne qu’il était supposé être, il n’était qu’un sosie comme avait tenté de l’expliquer Marvin au médecin ainsi qu’à toute l’équipe de production du film. Heureusement, les choses avaient l’air de rentrer dans l’ordre et c’était plutôt bon signe parce que Matéo commençait à en avoir un peu assez de cette situation. On parvint à comprendre qu’ils n'étaient pas les deux acteurs, qui entre-temps étaient arrivés sur le plateau du film. Plus personne ne s’occupait réellement d’eux mais une femme arriva dans leur direction, Marvin profite du moment pour corriger le scénario du film afin de le rendre historiquement plus réaliste. Cela attira un sourire sur les lèvres de Mateo, qui se doutait que la femme allait vouloir le remercier d’une façon qui n’allait guère lui plaire. Elle lui claqua la bise une première fois, puis une seconde fois sur les joues, un geste que Marvin ne comprenait pas et en plus, n’appréciait pas particulièrement. Mateo en sourit, lui répondant :

Tu es bien le seul homme que je connaisse qui n’apprécie pas qu’une femme lui fasse la bise. Mais c’est un mécanisme de séduction la plupart du temps, tu devais être à son gout.

Les deux amis se dirigeaient à présent vers la voiture et une fois arrivés là-bas, Mateo se rendit compte que Marvin avait besoin d’une soupape de décompression, le fait de voir autant de monde, de devoir mentir, jouer la comédie, accepter des marques d’affection qu’il n’avait pas demandées, ça ne devait pas être facile pour lui. Mateo lui sourit légèrement avant de reprendre la parole pour répondre à sa question.

J’aimerais beaucoup aller manger oui. Laisse moi voir la liste des restaurants en question.

Mateo attrapa la liste en question. Comme il s’en doutait, il connaissait quelques-uns de ces restaurants. Et notamment l’un d’eux qui disposait d’une petite salle à l’écart, ce qui permettrait à Marvin de se retrouver dans un endroit calme histoire de reprendre un peu ses esprits après cette aventure.

Si ça te va, on pourrait aller là-bas. Ils ont une salle à l’écart avec juste quelques tables, je pense que l’endroit devrait te plaire. Je prends le volant ?

Il avait vraiment la sensation que Marvin avait besoin de calme, chose qu’il pouvait comprendre.

@Marvin Montgomery

Attention ! ça tourne

Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin écoute la réponse à cette interrogation sur les bisous sur la joue. Il ne pense pas être le seul à ne pas apprécier qu’une femme lui fasse la bise. Déjà, toutes les personnes qui sont mysophobiques doivent se laver la joue à l’alcool après ce genre de contact. Donc, il sait que la parole de son ami n’est pas véridique.

- Les personnes atteintes de mysophobie n’apprécieraient pas non plus, qu’il finit par dire mais conscient que Matéo a fini par comprendre que Marvin est très premier degré. Et le corps humain à le même goût pour tout le monde.

Il ne comprend pas réellement cette expression « être à son goût ». S’il peut l’admettre d’un plat, il ne comprend pas comment cela pourrait être amené dans une discussion quand l’on parle de baiser. Il est bien loin d’avoir compris, on l’imagine bien, le lien entre la séduction et le fait qu’il soit du poulet si on devait lui arracher un bout de corps. D’ailleurs…

- Dans les tribus de Malekula, il était normal pour les guerrier de manger ses ennemis. Le dernier cas de cannibalisme recensé était en 1960. Bien qu’il y ait des rumeurs racontant que certaines tribus reculé ne seraient pas arrêté. D’ailleurs, certaines de ces tribus pensaient ne pas être un « homme » à part entière et appartenir à une autre espèce, comme des cousins éloignés, et considérer leur habitude alimentaire comme de l’anthrophagie.

Oui, parler de choses qu’il gère parfaitement, ça le détend, ok ? Il préfère parle de cannibale que d’essayer de comprendre les humains… même s’il aimerait bien comprendre la cause à effet qui font que les femmes lui embrassent la joue… comme ça, il ne ferait plus cette chose en particulier. Logique. Il a répondu que d’un hochement de tête pour le restaurant. Tant qu’on l’éloigne totalement des bisous sur les joues, ça lui convient. Il lui lance les clés et s’assoit sur la place du mort.

- Ces tribus, qu’il reprit comme s’il faisait un exposé, ont fini par attraper une infection dégénérative du système nerveux. Elle a été observé chez le peuple des Fore, en Nouvelle-guinée, mais retrouver aussi dans plusieurs tribus, donc celles de Malekula. Là-bas, ils mangeaient leur défunt dans un rite funéraire. Les archéologues ont retrouvé un premier cas qui daterait de 1920, mais ces régimes alimentaires ne datant pas d’aujourd’hui, nous ne possédons pas les méthodes pour retrouver les traces de la maladie. La médecine ne s’intéresse à cette maladie que dans les années 1950. Cette maladie se développe quand tu manges le cerveau et les zones neuronales.

Il tapote sa main sur sa jambe pour retrouver des informations nécessaires à sa tranquillité d’esprit.

- Même si officiellement, le dernier cas de cannibalisme en Nouvelle-guinée se trouve être en 1950, soit dix ans avant celle des tribus de Malekula, il y a des doutes. On a noté la période d’incubation de la maladie à cinq ans. Cependant, certains cas seraient apparus presque quarante ans après l’ingurgitation des cellules humaines. Certains pensent alors que l’incubation peut être plus longue. D’autres que les rites ont continués.

Il continue de réfléchir à la maladie et ce que ça fait dans le corps.

- La maladie est provoquée par l’accumulation de protéine prion, ce qui finit par rendre le cerveau spongieux et amène toutes les conséquences que l’on connait au fait de perdre son organe.

Il fronce les sourcils.

- La jeune femme ne semblait pas malade pourtant.

Oui. Il est toujours sur ça. On ne peut pas le refaire. Il observe son ami qui roule et n’attend rien en particulier, ni de réponse ni de rebondissement. Il a juste dit des faits et ce qu’il comprenait de tout ça… et on remarque que dans toutes ses paroles, il n’y a pas un seul moment où il donne l’impression qu’ingérer de la viande humaine est dérangeant. Pour lui, bien qu’il ne le fasse pas, ça reste une tradition propre à un peuple. Il rappelle que les chrétiens boivent, certes métaphoriquement mais tout de même le principe est le même, le sang du Chris. Il juge tout le monde sur leur croyance quand la science prouve l’inverse. Mais s’il doit pardonner la stupidité, il doit le faire pour tous les peuples, pas seulement ceux qui ont perduré jusqu’à maintenant. Si certains principes le révulsent, ce n’est que parce qu’il n’aime pas que l’humanité souffre, malgré qu’il déteste les Hommes. Pour lui, dans son esprit qui est formé de pièce de puzzle éparpillé et mit d’une manière différente, c’est logique.

(c) princessecapricieuse

Matéo comprenait parfaitement que la mésaventure qu’ils venaient de vivre tous les deux, la situation dans laquelle ils s’étaient retrouvés, avait réellement rendu nerveux Marvin. Celui-ci avait essayé de faire bonne figure, il s’était comporté de manière pratiquement normale, il avait participé à l’échafaudage du plan de Matéo mais finalement, maintenant que la pression retombait, il était difficile pour lui de se montrer parfaitement détendu. La tension était retombée beaucoup plus facilement pour Matéo, qui prenait les choses avec le sourire et avec beaucoup d’humour et de détente. La jeune femme qui était venue embrasser les joues des deux jeunes hommes à la fin de cette aventure avait été la cerise sur le gâteau pour Marvin, un gâteau indigeste qui ne lui provoquait qu’un énorme malaise. Le professeur d’Histoire essayait de le détendre, de le rassurer avec ses paroles mais il sentait que son ami avait besoin d’autre chose, il avait besoin de parler, d’analyser le comportement des personnes présentes aujourd’hui et en particulier de cette jeune femme qui avait ressenti le besoin de planter un baiser sur leurs joues. Alors il le laissait parler, dérivant dans un monologue sur le cannibalisme que Matéo comprenait parfaitement, mais dont il avait beaucoup de mal à voir le lien avec la situation qui les avait occupés.

Je ne…

Mais il avait parlé trop vite en mentionnant le fait que Marvin devait être « au gout » de la jeune femme. Evidemment il ne l’avait pas entendu de la sorte, il ne s’était pas attendu à ce qu’il prenne les choses aussi littéralement bien qu’il aurait dû s’en douter, puisque Marvin prenait tout aussi littéralement. C’était son mécanisme de fonctionnement, il ne parvenait pas à décrypter les moments où les gens usaient de sarcasme ou d’une touche d’humour, il ne décryptait pas du tout les codes employés par les gens pour s’exprimer entre eux. Le seul langage que Marvin parvenait à comprendre, c’était le langage parfaitement littéral, il fallait que tout soit d’une exactitude précise, ce qui était difficile dans la vie quotidienne. Alors Matéo le laissa déblatérer, en l’écoutant bien attentivement alors qu’il prenait le volant pour se diriger vers l’endroit où ils avaient choisi d’aller manger. Le professeur ne voulait pas l’interrompre dans son monologue alors il faisait de son mieux pour l’écouter, approuver ses paroles, même si Marvin ne cherchait pas l’approbation. Il secouait parfois la tête ou faisait une grimace quand l’image qu’il avait dans la tête le dégoutait un peu trop. Lorsque Marvin termina enfin, Matéo reprit la parole, pour répondre :

Je ne m’attendais pas à un historique aussi précis sur le cannibalisme. Je ne crois pas que cette jeune femme soit malade, simplement qu’elle te trouvait beau, et gentil, ce qui l’a amenée au bisou. Rien de plus. Mais merci pour ces informations, j’irai me coucher moins bête.

Il sourit légèrement à cette idée avant de se reconcentrer sur la route qui les menait vers le restaurant en question. Matéo avait faim, bien que toutes ces histoires de cannibalisme avaient un peu calmé son estomac.

@Marvin Montgomery

Attention ! ça tourne

Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin se sent mieux d’avoir pu exprimer ses pensées éparpillés d’informations sur le même sujet. Il y a quelque chose de réconfortant, voir même agréable, à chercher toutes les données nécessaires à un exposé. Exactement comme quelqu’un voulant faire un essaie sur un sujet, qui cherche dans des livres ou des sites internet des informations un peu partout. Marvin, lui, fait cette recherche dans ses pensées, en parcourant de son esprit les millions de données qu’il connait et en les cataloguant. Cela l’apaise, réellement, et il se sent plus apte à supporter la fin de la journée sans trop d’agacement.

Il n’aime pas qu’on le touche sans le prévenir, ni qu’on l’embrasse. Il n’aime pas qu’on ignore ses paroles ou qu’on se retrouve à avoir tord sans accepter l’évidence. Et par-dessus tout, il n’aime pas qu’on le prenne pour un acteur alors qu’il est évident, sur son visage, qu’il préfère être n’importe où ailleurs que dans un studio de télévision. Vraiment. Il n’apprécie pas qu’on le filme, même si c’est très souvent le cas quand il fait des fouilles. Tout ça fait que son esprit a eu un peu de mal à se poser de manière cohérente sur la situation. Il tourne la tête vers son ami.

- Je t’en pris, réponds-t-il d’abord très sérieusement aux remerciements de son ami avant de reprendre : je ne suis pas gentil, on me le fait souvent remarquer. Et comparer à toi, par exemple, j’ai une difformité légère du côté gauche qui fait que mon visage n’est pas totalement symétrique.

Parce que, oui, Marvin note la beauté ainsi, selon la symétrie faciale. Stella lui a demandé s’il la trouvait belle. Il n’a jamais pu répondre autrement qu’ainsi. Et il sait, Marvin, que son crâne n’est pas totalement symétrique. Il a les pommettes qui ne sont pas droites, même si ça ne se remarque pas tout de suite. Matéo finit par les arrêter sur un parking. Doucement, Marvin sortit pour réfléchir à toutes les choses qui tournent dans son esprit. Il y a toujours des choses qui tournent dans son esprit, mais il ne sait pas toujours toutes les recherches dans son esprit. Et il réalise.

Matéo est un homme.
Oui, bon, jusque là, tout le monde peut le dire, surtout Matéo.
Mais c’est surtout un homme SOCIABLE.

Et Pourquoi… ? Marvin se tourne vers lui alors qu’un voiturier vient prendre les clés comme seul un restaurant de grand luxe peut avoir. Matéo est un homme. Ce constat a déjà été fait mais il faut le refaire dans l’esprit de l’archéologue pour le prendre comme une donnée. Et il est un homme, -on a compris-, sociable. DONC.

- Dis-moi, tu me trouves beau ?

Le voiturier en écarquille les yeux de surprise face à cette phrase sorti de nulle part et dirigé vers Matéo, mais Marvin ne le remarque pas.

- Comment on fait pour trouver beau quelqu’un sans parler de symétrie ?

(c) princessecapricieuse

Matéo ressentait parfois beaucoup d’amusement, parfois un peu de malaise lorsqu’il discutait avec Marvin. Bien sûr, celui-ci n’y était absolument pour rien, c’était sa personnalité et il le savait parfaitement. Il y avait des sujets de conversation qui étaient beaucoup plus simples à aborder avec l’archéologue, notamment l’Histoire ou même la culture générale. Il connaissait énormément de choses sur des domaines divers et variés et c’était plutôt agréable de pouvoir discuter avec lui. Mais lorsqu’il était question d’interactions sociales, de la société dans son ensemble ou des canons de beauté tels qu’ils étaient régis par la société, Marvin était aux antipodes de ce que l’on pouvait entendre de manière classique. Il comprenait que dans l’esprit de Marvin, il y avait des traditions, des pensées classiques qui n’étaient pas nécessairement les siennes. C’était d’ailleurs le cas avec le baiser de cette jeune femme. Il ne l’avait apparemment pas trop bien vécu, cela lui semblait incongru, bizarre et il ne comprenait pas que l’on puisse le trouver gentil ou quelque chose de ce genre. Il ne l’était pas, en tous cas pas d’après lui.

Tu es gentil à ta manière, on ne peut pas dire que tu sois méchant, je connais des personnes méchantes et tu n’en fais pas partie, du tout.

Matéo était occupé à conduire pour se rendre sur le lieu dans lequel ils allaient manger quand soudainement, il lui parla d’une quelconque difformité qu’il semblait avoir du côté gauche de son visage. Matéo ne s’attardait pas sur ce genre de détail, il n’avait jamais rien remarqué chez Marvin et même si ce fut le cas, et bien ça ne l’intéressait pas. La beauté ne s’arrêtait pas à la perfection ou la symétrie du visage ou du corps, la beauté était dans les détails ou dans les défauts, en tous cas c’était ce que lui pensait. Avait-il le même avis que tout le monde ? Probablement pas, mais cela n’avait guère d’importance.

Je connais beaucoup de gens qui pensent que la beauté d’une personne se cache justement dans ses défauts, alors sans doute qu’à ta façon, tu es une belle personne. Après, je t’avoue que je fais rarement attention à la beauté de mes comparses masculins.

Marvin parlait de symétrie, il se demandait comment on pouvait parler de beauté sans mentionner ce type de mesure. Matéo ne s’était jamais posé la question, il ne s’était jamais demandé comment on pouvait mesurer la beauté. Il avait toujours fonctionné au feeling, il voyait les gens, il les observait, et parfois juste dans leur façon de parler, de s’exprimer, de sourire. Mateo fonctionnait au feeling, toujours. Alors comment expliquer ça à Marvin.

Oui, je trouve. Pas la beauté typique du genre grand blond aux yeux bleus. Pour moi, la beauté c’est plutôt une histoire de feeling, de sentiments, de confort autour d’une personne. Une personne peut être séduisante grâce à sa façon de parler, son sourire, des yeux expressifs. C’est pas une question de symétrie, en tous cas pour moi.

Il sourit légèrement alors qu’il voyait à présent le restaurant qui pointait le bout de son nez.

@Marvin Montgomery

Attention ! ça tourne

Marvin + Mateo

Comment ça, sourit à la caméra ça passera ?

Marvin accepte le commentaire d’un mouvement de tête. En effet, il n’est pas méchant. Mais il n’est pas non plus gentil. Il n’est ni l’un ni l’autre. Les sentiments régissent la plupart des gens. Ce sont des émotions qui tiraillent et perturbent. C’est à cause de ces choses que l’on est bon ou méchant. Marvin, il est le genre de personne totalement neutre. Il différencie les sentiments de l’action. Il est parfaitement objectif dans la plupart des cas. Donc, non. Ni gentil, ni méchant. Il comprend que l’homme n’a pas toutes les données pour comprendre le véritable caractère de son partenaire de galère, et Marvin lui pardonne.

Comme pour la difformité. Ce n’est pas quelque chose que la plupart des gens remarquent. En faite, sa malformation ne se voit que sur un crâne dépourvue de peau et de muscle, qui donne du relief aux os. Les os et la peau ne donnent pas le même aspect. Il se demande s’il doit lui parler d’un test qui avait été fait sur des cadavres… C’est un peu trop glauque, non ? Le test était simple, ils ont pris la peau d’un visage, et ils l’ont mis sur un crâne… et ils ont attendu de voir si la personne ressemblait plus au propriétaire de la peau ou des os. Ce sont les os qui gagnent. Les os donnent la structure du visage, et tous les fans de jeux de constructions savent qu’avec une base commune on peut faire bien plus d’un ouvrage. Il se tait cependant. Quelqu’un lui a dit, Stella, lui a donné une liste de sujet un peu trop tabou, malgré que lui n’en parle sans jamais aucune arrière pensée. Les expériences sur des cadavres en font partis.

Ce sont des sujets que Marvin a pléthore de données mais dont on ne peut pas parler. Ce sont des interrogations qu’il a eu un jour. Cannibalisme, inceste, Stockholm, tout ça. Marvin s’étonne très clairement que Mathéo ne regarde pas les autres hommes. Pour lui, les gens normaux faisaient toujours des critiques sur leurs compatriotes. Apparemment, il a eu tort. Il ne sait pas s’il doit en faire la remarque mais préfère passer à la suite. Est-ce qu’il le trouve beau ? Cela semble le cas. Une autre personne aurait pu être gênée par cette discussion. Pas lui. Il réfléchit encore. Ils arrivèrent dans le restaurant et il passe le bon pour être mis à une table tout à fait charmante, que beaucoup trouverait romantique. Pas Marvin. Il trouvait juste ça bête de mettre des fausses bougies qui dépensent de l’électricité alors que des vraies sont plus économes.

- La beauté serait donc inquantifiable ? Il faudrait utiliser des sentiments, mais comment faire quand on en possède peu ? Ou qu’on ne les comprend pas ?

(c) princessecapricieuse

HRP - sorry c'est un peu court pour rebondir mais je me dis qu'il en dirais pas plus je me rattraperais !