Ha ben oui c’est sûr, je ne voyais pas les choses de cette façon. C’est sûr qu’un accident c’est autre chose. Enfin comme je t’ai dit, je pense que si on venait à faire du mal à mon entourage je serais capable de me venger, même si ce n’est pas dans mon état d’esprit. Tu as déjà eu envie de tuer quelqu’un toi ? Tuer pour du vrai bien sûr, les “je vais te tuer” qu’on dit sur un excès de colère ne rentrent pas en ligne de compte !! Lors de disputes avec mon frère on a bien dû se le dire une paire de fois et pourtant je n’ai jamais eu l’envie de passer à l’acte, et inversement, Dieu merci !!

Je comprends un peu mieux son envie de devenir médecin légiste. Il ne voit que l’aspect positif de la chose et je trouve que c’est tout en son honneur. Expliqué de cette façon ça change totalement la donne. Je ressens des frissons parcourir tout mon corps, et une certaine émotion, lorsqu’il me parle de ses parents. Je comprends qu’ils sont morts dans un accident, au bord d’un lac. Je comprends mieux sa crainte de l’eau. Je ressens également le besoin de prendre sa main et de la serrer très fort dans la mienne pour lui témoigner toute ma sympathie dans cet instant présent, ajoutant d’une voix douce.

Je suis désolée Alexeï. Je comprends mieux ta crainte de l’eau. Tu étais jeune quand c’est arrivé ? Enfin tu n’es pas obligé de me répondre, j’imagine que ce n’est pas facile d’en parler pour toi.

Je ne cherche même pas à savoir comment c’est arrivé, et ce qui s’est passé exactement, juste si c’était encore un enfant ou pas. Je n'avais moi-même que 8 ans quand notre mère est décédée et j’ai eu du mal à accepter sa mort mais c’est comme ça. On ne peut malheureusement pas passer au travers de ce genre d’épreuves, mais ça doit tout de même être différent quand on est adultes. On ne devrait pas enlever des parents à de jeunes enfants mais la vie est parfois injuste !! Et je ne parle même pas des parents qui perdent un enfant !! Je crois qu’il n’y a rien de pire...Enfin la vie est ainsi faite, chacun avec son destin, ses épreuves auxquelles chaque personne réagit différemment. Moi pour faire mon deuil j’ai décidé de venir vivre dans le pays natal de notre mère. Pays que je ne connaissais pas et où je me suis sentie très bien dès mon arrivée, si ce n’est mon aventure récente avec cet homme qui me suivait. Enfin je ne suis pas du genre à psychoter et j’ai réussi à prendre le dessus en ne m’enfermant pas chez moi, en prenant tout de même quelques précautions. D’ailleurs mon cher voisin m’en propose une de plus, ce que je trouve adorable. Voisin qui comme moi n’est pas américain et semble être arrivé lui aussi ici d’une façon particulière, ce qu’il m’invite à deviner, me laissant même trois chances pour y parvenir...je pense alors au cas de mon frère et de sa charmante épouse...c’est pour le coup classique mais pourquoi pas...

Hum ok...alors tu as épousé une américaine pour obtenir la double nationalité et pouvoir rester sur le territoire ? Il me parle alors de ses colocs que je n’ai jamais croisés, enfin je ne pense pas...ok j’aurai peut-être la chance de les croiser chez toi lors de ce repas alors...enfin si je finis par trouver la bonne réponse bien sûr...sinon je serai obligée de cuisiner pour cinq et non pour deux !! Et prendre le risque d’être jugée par trois personnes plutôt qu’une, et mes talents de cuisinière ne sont pas terribles !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Il penche la tête, réfléchit pleinement à la question avec le plus d’honnêteté possible. Il réfléchit à sa vie. Même s’il avait eu des soucis dans son histoire, il n’avait pas, lui-même, un ennemi. Sa vie avait été plutôt éloignée de la haine. Même si la Russie était connue pour son racisme et son homophobie, Alexeï ne l’était pas. Ce qui faisait de lui un être beaucoup plus doux et adorable que ce que la plupart des gens s’y attendent en parlant de russe. Cependant…

- Je pense que j’ai déjà envie de tuer quelqu’un, mais pas forcément lié à moi. Dans le sens où, quand je vois par exemple qu’un pédophile a un avocat et qu’il a le droit de sortir de prison pour « bonne conduite », j’ai envie de le tuer. Cet homme n’est pas un homme pour moi. Mais je n’ai pas eu l’occasion de me trouver devant un homme pareil pour voir si je passerais à l’acte.

C’était la réponse la plus honnête qu’il pouvait donner. En effet… il n’avait jamais eu réellement envie de tuer quelqu’un de palpable. Mais il avait déjà pensé que ça ne le dérangerait pas de tuer quelques personnes qui ne méritaient pas d’être de la même espèce. Mais il ne l’avait jamais fait… parce qu’il sait que c’est chiant de nettoyer le sang ? Possible. En tout cas, il sait comment faire en sorte de laver une chambre efficacement… Et bientôt, il apprendra comment tuer sans faire couler trop de sang… Heureusement pour l’humanité, il n’était pas une personne méchante, en réalité. Ses parents l’avaient éduqué ainsi.

- C’est facile. C’est… je dois en parler. C’est en parlant de ce genre de chose traumatisante que l’on peut plus facilement avancer vers un mieux. J’avais 11 ans. C’était en 2000. On était parti faire une balade sur notre bateau. Je ne pourrais pas dire ce qu’il s’est passé, je ne m’en souviens pas réellement.

Il était un enfant, et pas attentif sur le moment. Il pouvait dire qu’ils étaient sur le bateau. Que le vent était fort. Mais pour le reste ? Il ne sait pas. Il ne sait plus. On lui avait pourtant demandé, plus d’une fois, ce qu’il avait pu voir sur le bateau… mais il n’en sait rien. Il pouvait dire ce qu’il savait. Mais pas plus que les infos qu’il avait apprises de la police et ce qu’il avait vécu.

- Non, montre-t-il son doigt sans le moindre bijou. Je ne suis pas marié. Plus que deux chances. Un petit indice, je le suis depuis biiiien longtemps. Et je doute que mes colocs soient là. On a rarement des plannings qui concordent, je me remplirais le ventre tout seul !

(c) princessecapricieuse

Encore une fois je ne peux qu’acquiescer ce qu’il me répond quand je lui demande si lui a déjà eu envie de tuer quelqu’un. C'est un mec bien mon voisin, ça ne fait aucun doute, avec de belles valeurs.

Oui en effet c’est une très bonne raison. La justice est tellement mal faite. Mais comme tu dis entre le penser et passer à l’acte il doit y avoir un énorme fossé. Et puis moi je pars du principe que la roue tourne et que tout acte de malveillance, quel qu’il soit, pour ne pas dire pêché, finit toujours par être puni, d’une façon ou d’une autre !!

En tout cas j’ai envie d’y croire. Si on ne peut pas toujours faire confiance en la justice chaque mauvais personne finit par payer ses erreurs et méchancetés. Y croire me rassure aussi d’une certaine manière.

Nous dévions sur un sujet sans doute plus douloureux pour le jeune homme, puisque je le questionne sur l’accident mortel de ses parents. Il n’était lui aussi qu’un enfant et même si moi je n’ai perdu que ma maman, et non mes deux parents, j’imagine ce qu’il a dû endurer et la souffrance qu’il a dû ressentir. Surtout que lui c’était soudain, suite à un accident en bateau, donc...

Je suis vraiment désolée...j’ai moi aussi perdu ma maman lorsque je n’avais que 8 ans. Elle était gravement malade et nous a quittés bien trop tôt...moi j’ai toujours du mal à en parler, et j’ai toujours des larmes qui s’échappent de mes yeux, larmes que je sèche rapidement pour enchaîner...c’est d’ailleurs pour marcher sur ses traces que je suis venue vivre ici...c’est idiot mais j’ai le sentiment de m’être rapprochée d’elle après toutes ces années...

Et je me sens réellement bien à Monterey, sans compter les belles rencontres que j’ai pu faire ici depuis mon arrivée. Malgré le départ de mon frère et ma belle-sœur je suis vraiment chez moi dans cette ville. Alexei venant s’ajouter à ma liste de belles rencontres. J'essaie d’ailleurs de réfléchir à comment il a pu avoir la double nationalité et une nouvelle idée vient de naître dans mon esprit, et sans doute la plus évidente, surtout avec ce qu’il a vécu étant enfant...

Tu as été adopté...par un américain...à la suite du décès de tes parents...je rigole légèrement à cause de ce qu’il dit de ses colocs et du repas en prévision...ok ok, ça sera un simple tête à tête alors...enfin tu sais que si je ne trouve pas la bonne réponse c’est à tes risques et périls...je ne suis pas une très bonne cuisinière !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

- Si tu crois en la roue tourne, ça veut dire qu’il y a aussi l’inverse, non ? J’aime bien cette idée, fit-il avec un large sourire, l’idée que le bien sera récompensé. Je veux une mustang de 1967.

Il mit ses mains ensemble, comme pour faire une prière, fermant les yeux pour en ouvrir qu’un seul avec un regard taquin. Ouais, il sait qu’il n’aura pas une mustang juste en le demandant… mais il pouvait toujours essayer, non ? Quand la conversation retourne sur un sujet plus sérieux (un vrai yoyo cette conversation), il lui prit doucement la main pour en faire une pression. Il savait qu’il était une des rares personnes à pouvoir parler de la mort de ses parents avec un sourire. Il avait mit des années à arriver à cette décision d’être heureux en parlant d’eux, même de leurs fins… et il en avait mis encore plus à faire en sorte que cette décision se voit sur son visage quand il en parle. Il parlera toujours de ses parents avec de l’émotion et de l’amour, mais il sait que ses parents refuseraient qu’il pleure ou ressente de la tristesse à chaque fois. Sa mère avait une expression pour ça. Elle était souvent traduite par « il ne faut pas pleurer sur le lait renversé » mais elle était bien plus jolie que son équivalence anglaise. Bref. Il lui prend la main et fait une pression.

- Ce n’est pas idiot du tout, et tant que ça te fait du bien, c’est sur ça que tu dois te concentré. Ce qui te rends heureuse et arrive à te faire sourire de plus en plus. C’est ce qui compte. Ta mère faisait quoi ici ?

Il était doux mais rien de romantique dans ses gestes. En réalité, même si c’était un peu étrange venant d’un homme de son âge, il avait pour la jeune femme un regard presque paternel. Il n’avait jamais été un frère et ne sait pas s’il sera père un jour… mais il savait que le but dans sa vie était de protégé les esprits purs comme la jeune femme. Il sourit à sa proposition.

- Toujours pas, il ne te reste qu’une chance si tu veux pas me faire un repas. Et je te l’ai dis, je viens de Russie, j’ai mangé des plats tellement étrange qu’ils sont interdits à l’export dans la plupart des pays européens.

(c) princessecapricieuse

J’espère que oui moi aussi. En effet pourquoi le bien ne serait-il pas récompensé ? Je pense et espère être une bonne personne. En tout cas je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’être et quoique je fasse c’est de façon naturelle sans attendre quoique ce soit en retour mais après tout pourquoi pas...pourquoi seulement le mal serait puni ? Une mustang de 1967, ça ressemble à quoi ça ?

Je ne connais pas la valeur de cette voiture mais ça va, ses exigences ne sont pas très hautes. Ça semble réalisable à moins que ce soit un véhicule de collection, introuvable sur le marché, en exemplaire unique !!

Alexeï et moi vivons dans le même immeuble, nous croisons de temps en temps, nous saluons poliment à chaque fois, mais c’est la première fois que nous prenons le temps de discuter et de faire connaissance. Malgré cela nous échangeons sur des sujets sérieux et plutôt personnels. Il n’est d’ailleurs pas rare d’avoir plus de facilité à se confier à un étranger qu’à ses proches, et cette conversation en est la preuve. Parler de ma maman n’est jamais facile. Elle me manque tellement. J’aimerais qu’elle soit encore de ce monde pour partager avec elle tant de choses. J’aurais aimé qu’elle me voit me marier un jour, avoir des enfants. Elle aurait d’ailleurs été une grand-mère exceptionnelle, j’en suis persuadée. Mais tout cela elle ne le verra jamais. D’ailleurs comment être sûre que je connaitrai le bonheur d’être une femme aimante et aimée par son mari, et maman, un jour ? Si Marvin et moi finissons réellement en couple qui prouve que nous fonderons une famille alors que ce n’est pas forcément dans ses intentions ? Rien n’est simple et normal avec lui et pourtant c’est bien à lui que je suis attachée et que je veux évoluer...enfin revenons-en à Alexeï et au sujet ”maman disparue". Je suis touchée par ce qu’il me dit...

Tu as sans doute raison. Je me demande d’ailleurs comment tu fais pour parler de tes parents avec le sourire. Moi j’en suis incapable. Je ne peux m’empêcher de penser à tout ce qu’elle a raté dans nos vies en partant aussi tôt, à tout ce que j’aurais aimé partager avec elle, et je ne cesse de me dire que la vie est injuste. J’ai appris bien sûr à vivre sans elle mais son absence sera toujours douloureuse. J’essuie d’ailleurs quelques larmes qui coulent le long de mes joues et ajoute pour répondre à sa dernière question. Elle a grandi à Tree Hill qu’elle a quitté très jeune, à la fin de ses études, par amour pour mon père. Elle n’est jamais revenue ici.

Je garde sa main dans la mienne, que je serre d’ailleurs assez fort en parlant de ma mère. Bizarrement je pense à Marvin en ce moment présent, en me disant que c’est le genre de réaction que j’aimerais qu’il ait quand je me confie à lui mais c’est le genre de réflexe qu’il n’a pas encore même si je trouve qu’il a fait d’énormes progrès. Bon en attendant il ne me reste plus qu’une chance pour trouver pour quelle raison Alexeï possède les deux nationalités...

Je suis peut-être allée chercher trop loin en fait. Tu as peut-être tout simplement un parent russe et l’autre américain ? N’empêche que je vais sûrement perdre à ce jeu mais j’avoue que je serais curieuse de découvrir la cuisine russe, aussi bizarre puisse t’elle être !! Mais ça reste de la cuisine, on ne peut pas toujours en dire autant de ce qui sort de mon four...je ne cherche pas à lui faire peur mais à le prévenir que je ne suis vraiment pas une bonne cuisinière et que je suis contente de moi quand le plat que je sors n’est pas anormalement tout “noir” !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Il prit son téléphone portable et en cherchant une image dans sa galerie, relis la note qui lui disait d’acheter du chocolat pour Paul. Il lui avait mangé la dernière plaquette et Paul allait être terriblement mécontent de voir que son précieux avait disparu. Aussi, Alexei en avait-il terriblement envie, et Paul n’étant pas là pour lui refuser ce plaisir, il l’avait pris… tout simplement. Il lui montre la voiture. Une perfection, aux yeux du russe. Ce n’était clairement pas une voiture pour la famille. On évitera de mettre un siège auto à l’arrière, mais cette voiture était parfaite pour vivre. Et puis, elle avait un bruit de moteur. Il pourrait l’écouter ronronner pendant des heures, si on l’écoute. Il adorait le bruit d’une voiture qui ronronne. Mieux qu’un chat dans un jardin !

- Une mustang de 67..., commença-t-il avant de déblatérer des détails techniques comme les chevaux, le type de moteur et autres choses.

Alexei n’était pas vraiment un fan de voiture, mais celle-ci était la préféré de son père, et elle était devenu avec le temps sa préférée à lui aussi. S’il méritait une voiture, c’était celle-ci et pas une autre… après tout le prix… il sait qu’il ne vendra jamais de rein sur le marché noir pour se la payer, et il se voit mal prendre sur son héritage pour ça. Il était le genre économe… même si ça lui ferait bien plaisir qu’une telle beauté lui tombe du ciel. Le sujet des voitures était plus simple que celui des parents disparus.

- J’ai appris à sourire. J’avais un meilleur ami, et l’utilisation du passé n’est pas parce qu’on s’est perdu de vue, c’était un vieillard insupportable. Un vieux pervers et grognon qui s’appelait Shu. Il me disait que si on parle des personnes mortes, alors, elles ne le sont pas. Je t’en ai parlé, tu te souviendras d’eux, même si je viens à disparaître. Il disait aussi que parler d’eux comme les êtres aimés qu’ils sont, et non pas les êtres disparus qu’ils sont devenus, c’était mieux pour le moral. Et j’ai embrassé ses idées.

Shu était un vieux pervers. Mais il avait raison. Parler de sa famille, de sa peur, des choses qui se passent dans sa tête et dans son cœur, ça l’avait aidé. Il ne ressent plus de tristesse quand il parle de ses parents. Que de la nostalgie. Comme pour Shu. Il sourit. Shu aurait détesté qu’Alexei ne parle pas de lui, ne pense pas à lui, ou pire, pleure pour lui.

- Au lieu de penser à tout ce qu’elle n’a pas pu vivre, pense à tout ce qu’elle a vécu. Ce qu’elle a pu voir. Ce qu’elle savait de sa fille. Elle a vécu, et elle t’a eu. Et je pense qu’il faut se concentrer sur les bonheurs que tu as eu avec elle, vivante, avant de penser à ceux que tu n’as pas pu avoir ensuite.

Alexei n’était jamais retourné dans la ville de sa mère. Son père était né à Saint-Pétersbourg et y avait toujours vécu, si on enlève les voyages. Pour ce qui était de sa mère, elle était née dans une petite bourgade pas si intéressante et Alexei n’avait jamais ressenti le moindre besoin de s’y rendre. Comme quoi, les réactions au deuil étaient toujours très différentes.

- Et non, tout faux. Mes deux parents étaient russes, qu’il dit en souriant, c’est très simple en réalité. Et puis, la prochaine fois ça sera moins qui invite avec un plat « préparé » typiquement russe, héhé. Mais pour l’interrogation, donc…

Il laisse le temps de mettre un peu de suspense, se rapproche comme s’il allait dire un secret top secret et que personne, jamais ne devait l’entendre.

- Je suis né dans un avion qui survolait les Etats-Unis ! s’écria-t-il fièrement. Et comme j’étais dans un avion américain, sur un « sol » américain, j’avais le droit à la double nationalité. Mes parents ont trouvé ça très drôle, alors ils ont fait en sorte de m’apprendre les deux langues comme si elles étaient mes langues maternelles.

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Je souris en regardant la photo de la fameuse Mustang de 67 sur l’écran de son téléphone. Je l’écoute en même temps m’énumérer les nombreuses qualités de ce bolide. Il a l’air de bien s’y connaître. Ce n’est pas un véhicule à la dernière mode mais je dois reconnaître que cette Mustang a de la gueule !

Très jolie, j’avoue. A condition bien sûr d’aimer les vieilleries !! Je rigole légèrement, mais non méchamment en disant cela et ajoute. Ca me fait penser à la voiture du beau Dean Winchester de Supernatural. Je ne suis pas sûre que c’était aussi une Mustang mais elle doit être de la même époque. Si elle fait le même bruit que la sienne tu réveilleras tous les petits vieux du quartier si tu finis par te la payer un jour !! Moi je préfère les voitures un peu plus récentes, légèrement moins tape à l’oeil, mais en cabriolet. Pour le moment je n’en ai pas l’utilité mais si un jour j’ai besoin de m’acheter une voiture ça sera ma seule condition.

Mais en effet ça ne fait pour le moment pas partie de mes projets à venir. Je l’écoute ensuite m’expliquer pourquoi il arrive à sourire quand il parle de ses parents disparus. Ce sont de sages paroles qu’il me dit là, dignes d’un bon indien. Enfin c’est l’image qui me vient de suite en entendant ces mots. Je le laisse terminer avant de lui répondre.

Cet homme doit être un Sage, malgré les défauts qui le caractérisent selon tes propres mots. J’aurais sans doute eu besoin qu’on me dise la même chose quand j’ai perdu ma maman, mais on m’a laissée avec ma peine et cette absence. Absence qu’on a comblée avec une nounou. Ceci dit très gentille mais elle n’a jamais remplacé notre mère...

Ce qu’il ajoute est aussi très sage. Mais ayant perdu ma maman à l’age de 8 ans je n’ai pas eu le temps d’avoir beaucoup de souvenirs avec elle. Enfin j’en ai bien sûr mais ceux des premières années c’est grâce aux photos qui ont été faites que je sais ce que nous faisions, en famille.

Je me souviens bien sûr des Noëls en famille, des différentes fêtes et anniversaires, de sorties et des voyages qu’on a pu faire. Mais elle ne m’a connue que enfant, elle sait que j’étais gentille mais aussi capricieuse, que j’aimais mes poupons par dessus tout, mais elle ne sait pas ce que je suis devenue aujourd’hui. Serait elle fière de moi ? Aurait elle approuvé mon choix de venir vivre ici ? Même si tu as raison, et que je suis moi même en général d’un tempérament à voir le bon côté des choses, je ne peux m’empêcher de penser à tout ce que j’aurais aimé partager avec elle. Tous ces conseils qu’une mère donne à sa fille je ne les ai entendus que de la bouche d’une étrangère...

Je préfère m’arrêter là car ça va dans le sens opposé de ce qu’il m’a dit juste avant. Et puis je ne vais pas continuer à gâcher cette rencontre, et ces présentations, en pleurant. On a tous notre sensibilité, notre façon de voir et appréhender les choses, je suis heureuse pour lui qu’il arrive à avoir cette réaction. Moi ça ne sera jamais le cas, c’est comme ça. Bref, en attendant je viens de perdre en ne trouvant pas la bonne réponse quand à l’obtention de sa double nationalité.

Ho mais quelle nouille. J’y ai pensé en plus mais ça me paraissait finalement trop simple et évident !! Bref, je te dois donc un repas. Hum je suis obligée de cuisiner, ou tu m’autorises à passer commande chez un traiteur ?

Je n’aime pas tricher mais là c’est plus pour sa survie qu’autre chose !! Cuire des pattes et un steak j’y arrive à peu près mais si je me lance dans de grandes préparations...pas que je n’aime pas ça mais je ne suis vraiment pas douée !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

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Alexei était heureux de sa voiture. Et bien qu’il n’y connaisse pas plus que ça, il aimait savoir qu’on la trouvait jolie. C’était le choix de son père, certes, mais il savait que la jeune femme comprendrait cette envie d’être proche de ses parents d’une manière un peu moins conventionnelle. C’était une façon de penser à lui et de sourire… et puis, elle était belle la voiture, on n’allait pas mentir la-dessus. Et cher. Il se voyait mal mettre autant d’argent dans ce genre de véhicule alors que déjà il utilise si peu la sienne en préférant marcher, prendre le vélo, ou simplement laisser les autres conduire… mais c’était un autre débat qu’il n’avait pas à avoir tout de suite.

- Je ne connais pas Supernatural, mais je crois l’avoir déjà vue sur des photos. Je crois que c’est une Impala. J’avais lu un article qui racontait qu’il avait utilisé au moins six voitures différentes pendant les tournages. Selon les prises de vue. Autant de perfection dans le même studio, je me demande comment les fan de bolide ne sont pas tombé à la renverse.

Il n’était pas fan de voiture… donc… mais s’il tombait sur un garage avec plus de trois Mustang, même si elles n’étaient pas toute de 67, il ne sait pas s’il se sentirait à l’aise de respirer à proximité d’elle. Après tout, les voitures sont des objets fragiles ! Il rit quand elle parle de Shu comme un sage. Le pauvre vieux avait de la sagesse caché sous sa couche de connerie. Mais il était heureux de l’avoir rencontré.

- Les personnes qui se sont occupés de toi après la mort de tes parents ont fait ce qu’ils pensaient juste. Malheureusement, la plupart des adultes pense que les enfants vont se briser si on les pousse à parler. Cependant, laisse-moi te contredire… je suis sûre que ta mère savait déjà le genre de femme que tu deviendrais maintenant. Les parents donnent des notions, des pensées, des éthiques ou des principes lorsque nous sommes enfants. Si on élève un enfant dans une famille raciste, il sera compliqué de le faire changer. Tu es une femme qui semble équilibré, douce et avenante, serviable, fit-il en montrant la bassine qui était toujours en train de laver sa chemise, je pense que ta mère savait ce que tu deviendrais. Enfant, on est tous des capricieux. La première chose que l’on fait ? Pleurer pour qu’on nous remarque. Puis on pleure pour manger, parce qu’on a fait nos besoins, parce que veut les bras. On pleure pour des jouets, des gâteaux que l’on mangerait pas, tout ça. On est tous ainsi. Puis, on nous élève. Et notre caractère débute dès que l’on commence à penser par nous-même, à partir de ce que l’on voit, vers deux ans et demi je dirais. Ta mère, elle savait donc que tu serais une personne comme celle que tu es. Elle aurait été fière de toi. Et elle aurait approuvé ce qui te fait du bien.

Il ne connaissait ni la mère, ni la fille, avant il y a quelques minutes… mais il pouvait voir. Si la jeune femme était ainsi « stable », ce qu’elle semblait être, c’était parce qu’on l’avait rendu ainsi. De ce qu’elle disait de sa mère, elle était une femme bien et qui voyait le bon côté des gens. Alors, il était évident pour Alexei que la mère devait être comme la fille. Déstructuré un caractère implanté était compliqué. Une personne ne changeait que rarement de ce qu’on lui inculquait. Alors, Alexei était sûr qu’une partie de ce qu’elle était pouvait être imputé à sa mère. Comme lui. Une grosse partie de ce qu’il était avait été offert par ses parents. Une autre par Shu, qui avait justement enlevé des idées reçues qu’il possédait malgré lui. Un cliché véridique sur les russes ? Ils sont machos. Les hommes russes ne pleurent pas, ne sont pas tristes, ne sont pas doux. Alexei avait été doux par sa mère, mais avait tout de même ce caractère qui ne doit rien montrer si on voulait être « un homme un vrai ». Shu avait réussi à déstructuré ça. Mais il avait fallu du temps. Et il n’avait pas l’impression que c’était ce qui était arrivé à la jeune femme, donc.

- Tu peux passer commande chez un traiteur, rit-il doucement, on n’a pas toujours le temps de cuisiner en plus. Mais je préviens, je comptais déjà te payer la moitié de ce que tu aurais préparé, alors je compte bien payer la moitié du traiteur, ce n’est pas négociable.

Et à l’inverse, il ne la laisserait jamais payé le repas qu’elle viendrait faire chez lui… Il l’avait dit. Son père lui avait expliqué qu’un homme ne faisait jamais payé une femme. On ne pouvait pas changer certaines choses une fois qu’elle était écrite dans son esprit.

(c) princessecapricieuse

Je n’y connais pas grand-chose en voiture, et encore moins dans les vieux modèles, mais c’est possible pour “l’Impala”, ce nom me dit vaguement quelque chose. Et pour quelqu’un qui ne connaît pas la série, je te trouve bien renseigné. Je lui fais un clin d’œil amusé accompagné d’un petit sourire et reviens sur sa Mustang. En tout cas j’espère qu’un jour tu pourras te la payer, et qui sait, peut-être même que tu m’emmèneras faire un tour avec... Qu’est ce qui fait que c’est ce modèle-là qui te plaît plutôt qu’un autre ?

Je suis sûre qu’il y en a d’autres qui lui ressemblent et qui ont les mêmes caractéristiques, alors pourquoi précisément cette Mustang de 67 !! Je suis sûre qu’il doit avoir une bonne raison à cela mais il n’est pas vraiment obligé de me le dire s’il n’en a pas envie. Nous dévions d’ailleurs sur un sujet plus délicat, celui de nos parents décédés, enfin ma mère en ce qui me concerne. Malgré mes objections il s’évertue à me rassurer sur ce que pourrait penser ma mère à mon sujet. Il affirme qu’elle devait savoir ce que j’allais devenir, en fonction de l’éducation que j’ai pu recevoir. Je l’écoute avec attention, en souriant. Ce garçon est plein de bon sens, de gentillesse, je le sens bienfaisant et apaisant. Il trouve les bons mots pour me réconforter en effet. Il parvient même à me rendre le sourire.

Tu as sans doute raison oui. Elle a su m’inculquer les bonnes manières et de vraies valeurs avant de nous quitter. Je pense aussi qu’elle serait fière de ce que je suis devenue. J’ai eu la chance de ne pas mal tourner, en ayant de mauvaises fréquentations. Notre nounou a aussi su faire du bon travail avec nous. Enfin je ne reviens pas cette fois ci sur le manque laissé par ma mère, par tout ce que je n’ai pas pu partager avec elle. Cependant je me sens obligée d’apporter une petite précision au sujet de la capricieuse que j’ai pu être enfant, et ça avec un petit sourire coquin...en réalité si j’étais aussi capricieuse enfant, c’était à cause de mon père. C’est lui qui m’a rendue comme ça. J’étais sa petite princesse, la petite dernière, la petite chouchoute à qui il ne pouvait rien refuser...et bien sûr j’en profitais un maximum !! Je ne suis pas très fière de moi mais après tout je n’étais qu’une enfant !! Mais je suis tout de même devenue la femme équilibrée, douce et serviable telle que tu la décris. Terminé-je en souriant franchement cette fois !! Une enfant de huit ans ne devrait pas être privée de sa maman mais on ne choisit malheureusement pas notre destin et notre père a su malgré tout trouver la bonne personne pour l’aider à poursuivre notre éducation et celle que je qualifie d’étrangère a tout de même fait du bon travail, et l’air de rien je m’y suis attachée aussi. Bien qu’aujourd’hui je suis adulte il m’arrive encore quelque fois de lui écrire pour lui donner de mes nouvelles et prendre des siennes par la même occasion. Elle n’a jamais remplacé notre mère mais elle a su se faire apprécier et nous accompagner dans les moments les plus difficiles comme dans les plus joyeux !! Et intérieurement je ne peux que la remercier, c’est aussi grâce à elle si je suis ce que je suis aujourd’hui !!

Enfin revenons en justement au moment présent et je ne peux me retenir de pouffer de rire quand je l’entends me dire qu’il n’est pas négociable qu’il me paye la moitié du repas que je vais faire chez moi, avec lui, puisque j’ai perdu mon “défi” !!

Non mais même pas en rêve. Que je cuisine ou que je commande chez un traiteur ne changera rien. Tu seras mon invité, point barre. Et ce n’est en effet pas négociable !! Lui dis-je de mon air le plus sérieux !! Non mais !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

- C’est simple, c’était le modèle favori de mon père, qu’il explique en rangeant son téléphone, c’était une lubie qu’il avait. Il aimait avoir des petites voitures de collection, mais celle de la mustang ? Il pouvait en parler des heures pendant que ma mère l’écoutait patiemment, et moi aussi. Je n’ai jamais réellement su pourquoi cette voiture, plus qu’une autre… Jusqu’au jour où ma mère m’a raconté leur première rencontre. Il était en train de faire une photo devant la voiture d’un autre et il a voulu faire semblant que la voiture lui appartenait, pour la draguer… jusqu’à ce que le propriétaire arrive, le pousse et reprenne sa voiture. Ma mère m’a dit qu’elle n’avait jamais autant ris que devant le visage déconfis de mon père ! Et j’ai eu l’honneur de revoir ce visage, parce qu’il boudait encore quand ma mère me l’a raconté.

C’était la belle époque. Celle de l’insouciance et des petites choses. Alexei, à ce moment-là, n’avait même pas réalisé qu’il était possible que ses parents ne se connaissent pas. Pour lui, ils étaient toujours ensemble. Ils sont morts ensemble… en se disputant. Il n’avait jamais su la teneur de la dispute, mais il s’en souvient très clairement. L’orage qui avait éclaté était couvert par leur cri de colère. Il préféra oublier ce moment là, et se concentrait sur les bons. Il sourit quand la jeune femme accepta qu’il avait raison. Il adorait avoir raison (ça aussi ça venait de son côté russe… ou plus exactement, de son père).

- On est tous capricieux enfant, d’une manière où d’une autre. Tu parle de petite dernière. Tu as donc des frères et sœurs ? Moi, j’étais enfant unique, et si tu savais le nombre de fois où j’ai pincé des enfants qui s’approchaient trop prés de mes parents, il rit un peu en se souvenant de ça, j’étais un peu méchant, mais surtout diablement possessif. Je ne voulais pas qu’ils risquent d’en prendre un autre à la maison que moi, ou pire, qu’ils me laissent pour un autre. Mais tu l’as dis, nous étions que des enfants.

Ses parents. Il avait toujours été comme ça, Alexei. Ses parents étaient des êtres parfaits, dans l’image qu’il voulait garder d’eux. Il avait lissé leur défaut, ou simplement il les acceptait et choisissait de ne voir que la nostalgie. Parce que son père était un macho… et sa mère était parfois trop romantique, ou fleur bleu. Mais les deux l’avaient aimé, même si à la fin, leur amour l’un pour l’autre n’était plus ce qu’il était.

- Tu me ferais un grand honneur, si tu me laisses partager avec toi le prix du traiteur. Nous venons de nous rencontrer, laisse moi encore un peu de temps avant de devenir un opportunisme. Pour le moment, laisse-moi faire mon russe jusqu’au bout des ongles, qu’il dit en faisait un clin d’œil, ou alors je trouverais un autre moyen de te rembourser, mais je ne pourrais pas dire si cela ne sera pas totalement disproportionné.

Il fait un sourire qui se voulait taquin, mais rassurant, il n’était pas un psychopathe non plus, avant de refaire un sourire. Il venait de se rencontrer, il n’allait pas tout lui laisser, d’autant plus si elle prend chez un traiteur. Et si elle refuse encore ? Oh. Il avait plein de méthode pour réussir à rembourser les personnes qui refusent. Cela aussi, son père lui avait appris. En plus du « on ne doit jamais faire payer une femme », il y avait aussi le « si on doit quelque chose, on le rend » et le beaucoup plus sournois « une dette se paie, mais si on peut, on prouve notre gratitude en augmentant la mise ». Il était vraiment étrange que son père soit si bon en affaire en ayant ce genre de principe, mais ce n’était pas le problème.

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Hoooon mais c’est trop mignon...j’adore...quelle belle rencontre...et que ta mère ait voulu la partager avec toi je trouve ça encore plus touchant !! J’espère encore plus qu’un jour tu pourras te la payer et rendre hommage à cette belle histoire. Et je serai d’autant plus honorée d’aller faire un tour avec toi...et tu as toujours le modèle réduit que possédait ton père ?

Je me rappelle encore quand notre mère nous a raconté à nous aussi leur rencontre. Je n’étais qu’une enfant mais je l’ai écoutée avec une certaine attention en me disant qu’un jour moi aussi je tomberai amoureuse et serai aussi heureuse qu’eux deux. Sauf que le destin en a décidé autrement en brisant ce bonheur le jour où elle nous a quittés. Je repense à ce que m’a dit Alexeï un peu plus tôt, qu’il est préférable de penser aux bons moments passés avec nos disparus plutôt que d’énumérer tout ce qu’on n’a pas pu partager avec eux, et je me surprends à sourire, pour enfin lui raconter à mon tour la rencontre de mes parents...

C’est ici même, à Tree Hill que mes parents se sont rencontrés. Mon père était en vacances avec un groupe de copains. Ils se retrouvaient tous les soirs dans un bar comme le font beaucoup de jeunes, encore aujourd’hui. Mon père a rapidement repéré une jeune fille qui venait aussi presque tous les soirs avec ses copines. Il a fini par l’accoster, poussé par ses potes qui avaient remarqué qu’elle lui plaisait. Ils ont discuté et rigolé une bonne partie de la soirée, ont échangé leurs numéros, se donnant rdv dès le lendemain, ainsi que les jours suivants pour visiter les meilleurs endroits du coin et alentour. Ils sont vite devenus inséparables jusqu’à la fin des vacances. La séparation a été brutale mais au bout de quelques mois ma mère débarquait en Angleterre. Ils ne se sont plus quittés jusqu’à...tu sais quoi...j’espère qu’un jour je connaitrai moi aussi ce bonheur...

Mais que je pourrai vivre ce bonheur bien plus longtemps qu’eux deux, même s’ils ont eu une très belle vie ensemble, et deux beaux enfants !! Contrairement à lui qui est fils unique. Je ne peux m’empêcher de rire en entendant sa nouvelle confidence. Possessif le garçon !!

Hooo les pauvres, tu as dû en terroriser des enfants toi !! Quelle idée, pourquoi tes parents auraient-ils eu envie de t’échanger avec un autre ? C’est vrai que parfois on a des réactions bizarres quand on est petits. Je le vois d’ailleurs souvent avec les enfants de la crèche. Et sinon moi oui, j’ai un grand frère. On s’est toujours super bien entendus. Notre lien s’est d’ailleurs encore plus renforcé quand on a perdu notre maman. Il est même venu vivre quelques mois lui aussi à Tree Hill, quand j’ai moi-même débarqué ici, puis il a fini par retourner en Angleterre, avec son épouse, rencontrée ici...je réalise bêtement que mon frère aussi a rencontré sa femme ici, comme notre père, mais dans des circonstances différentes. Leur histoire est aussi intéressante mais totalement différente. Pour eux l’amour n’est venu que plus tard, leur union n’étant au départ que par intérêt !!

J’affiche ma plus belle moue boudeuse quand il insiste sur le fait de participer au repas que je lui dois, puisque j’ai perdu mon défi !! Et je finis par lui répondre...

Le sage qui a fini ton éducation ne t’a pas appris qu’on ne doit jamais contrarier une femme ? Mais bon puisque tu y tiens et que tu m’as l’air de quelqu’un d’entêté tu n’auras qu’à apporter à boire, comme ça on sera quitte. Ou pas mais peu importe, je refuse de le laisser payer la moitié du traiteur !! Et inutile de partir dans l'excès car je pourrais très mal le prendre.

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Alexei fit un grand sourire de vainqueur, bien qu’il n’ait rien à voir avec le combat. Il était toujours heureux d’entendre qu’une autre personne validé la rencontre de ses parents. C’était un peu comme si on légitimerait son existence, à lui. En lui disant qu’il avait le droit de naître, et d’être encore en vie, surtout. Un peu disproportionné, mais ça n’empêche qu’il ressentait cette gratitude et ce besoin qu’on accepte que l’histoire de ses parents avait mené à lui. Et qu’il était encore là pour la raconter, surtout. Alexei réfléchit aussi à la question. Où était le modèle réduit. En théorie et en pratique. Quand il est devenu orphelin, et du fait de la fortune russe qu’il possédait alors, il avait été placé dans un foyer assez cher. Normalement, et aux dernières nouvelles, sa maison de jeunesse était toujours sous bâche (ou drap comme dans les films d’horreur) et n’avait pas bougé depuis son départ. Mais entre la théorie donc, le fait que tout était resté exactement à sa place puisqu’il n’y était jamais retourné, et la pratique… il pouvait y avoir un monde. Il devrait demander à Magda, la femme qui gère la société de ses parents dans son pays natal, ce qu’il est advenu des affaires de ses parents. Alexei, du reste, n’avait jamais été le genre de personne à s’inquiéter du matériel, même de cette collection de voiture, puisque, pour lui, elle n’avait pas bougé.

- Normalement, et sauf contre indication, la maison de mes parents n’a pas bougé d’un pouce depuis leurs disparition. Donc la voiture miniature doit toujours être au même endroit.

Il n’était même pas gêné par le manque de cette information. Au fond de sa tête, il voulait et préférait imaginer que rien n’avait bougé. Stella l’obligeait à se poser des questions. Mais il le prenait bien. Parce que c’était ainsi que se faisait la vie et qu’il préférait largement la prendre comme elle vient. Il écoute attentivement la jeune femme et sourit à son histoire.

- Tu connais le nom du bar ? Où les lieux qu’ils ont visités ? Cela pourrait être une idée d’y retourner simplement pour le plaisir de flâner là où tes parents se sont rapprochés, non ?

Il ne sait pas si elle l’avait déjà fait… mais lui, il l’aurait fait en tout cas. Et avec plein de sourires pour des inconnus. En racontant sa vie à toutes les personnes qui seraient aptes à l’écouter. Il était le genre à raconter sa vie, d’ailleurs, et à ne pas savoir quand laisser les gens. Un petit défaut qu’on finissait par apprécier, surtout quand on se sentait seul.

- La faute à Marco Ditchnkov. C’était un petit de l’école. Il avait expliqué à tous les enfants de la classe que sa mère avait trouvée sa petite sœur, un jour, et l’avait ramenée. Et que depuis ; ses parents l’aimaient moins. Alors, il faisait que des bêtises pour avoir l’attention de ses parents. Dans ma tête d’enfants, je me suis dis que si je voulais éviter de me battre pour l’attention de mes parents, la seule solution c’était de ne pas risquer que mes parents en regard un autre que moi.

Bon… Il pinçait comme un enfant sans trop de force, Alexei. Il n’était pas le genre à avoir de gros muscles ou envie de réellement faire mal. C’était plus un avertissement pour les enfants. S’ils pleuraient ou couraient loin de ses parents, il n’y avait pas de risque pour que ses parents remarquent qu’il y avait mieux dans l’école. C’était aussi simple que ça. Maintenant grandi et plus vieux, Alexei pouvait dire que c’était stupide une telle pensée. Les enfants, d’ailleurs, ne se trouvaient pas comme ça dans la rue du jour au lendemain. Et Marco devait se sentir bien bête des années plus tard d’avoir mis le doute dans la tête d’une trentaine d’enfant… parce qu’il n’était pas le seul à avoir fini effrayé que ses parents trouvent une petite sœur dans la rue et la ramène.

- Maintenant, si je dois être tout à fait honnête, j’envie les personnes qui possèdent un frère ou une sœur. Ou parfois les deux en plusieurs exemplaires. Je me dis que j’aurais aimé avoir quelqu’un pour parler de mes parents comme on les connaissait.

Parce que la jeune femme avait pu faire ça avec son frère. Quand ses propres parents étaient morts, Alexei n’avait que Magda, ce qui n’était déjà pas mal… mais sinon ? Il n’avait jamais eu grand monde dans sa famille. Il finit par sourire.

- J’apporte de quoi boire, concéda-t-il alors, mais il faut que tu me dises si tu bois de l’alcool, si oui, lequel et si tu as des boissons que tu n’aimes pas. Je ne veux pas venir avec quatorze bouteilles mais une indécision et je risquerais de prendre le stock pour l’année. Sans vouloir faire de l’excès.

Cela pouvait aller vite. Déjà, s’il ne sait pas si elle boit, il prendrait forcément alcool et pas alcool. Ensuite, il prendrait les trois sortes de vin, mais aussi de la bière et de la vodka (il est russe tout de même, la vodka, c’est de l’eau pour lui) et après il se dira que si elle rien de tout ça, il faut prendre de la liqueur. Et la même sorte de dénouement de pensées se ferait pour le soft. Si elle aime le pétillant ou pas… Donc, prendre du pétillant et pas du pétillant, au cas où… Sans vouloir faire dans l’excès, il pouvait vite finir avec beaucoup de choix et plus que ce qu’elle n’en demande.

(c) princessecapricieuse

Alexeï n’était lui aussi qu’un gosse lorsque ses parents sont décédés, donc je peux comprendre qu’à l’époque la maison de famille n’était que le cadet de ses soucis. Mais depuis il a bien grandi, c’est aujourd’hui un homme, et de ce que je comprends, à sa façon d’en parler, il n’a jamais dû y retourner. Pour ma part je trouve cela dommage, mais il a sans doute ses raisons pour ne l’avoir jamais fait. Peut-être que l’argent en est une car j’imagine que le billet d’avion pour la Russie n’est pas donné, mais est-ce vraiment la cause ? Depuis le début il répond assez facilement à mes questions alors autant lui demander directement...

Et tu n’as jamais eu envie d’y retourner ? Je veux dire en Russie, et surtout dans cette maison qui t’a quand même vu grandir quelques années ? D’ailleurs il y a quand même quelqu’un qui l’entretient ?

Une maison qui reste sans activité pendant des années finit par tomber en ruine !! Enfin tous les deux sommes bien différents sur ce point, du moins je pense, puisque moi je suis venue m’installer à Tree Hill pour découvrir le pays natal de ma défunte mère. D’ailleurs je ne peux m’empêcher de sourire en entendant sa question qui n’est pas inintéressante, même si...

En réalité non, je n’en sais rien. Notre mère nous a peut-être donné ces détails mais j’avoue que j’étais trop petite et que je ne me souviens pas de tout aujourd’hui...je pourrais peut-être poser la question à mon père...je ne suis pas sûre qu’il se rappellera du nom du bar mais peut-être des endroits qu’ils ont visités en effet. En même temps, après toutes ces années il est fort possible que le bar en question ait changé de nom, ou ait fermé tout simplement. Mais je mènerai ma petite enquête...terminè-je avec un sourire amusé et un clin d’oeil...autant Jay lui-même s’en souviendra aussi mais je me le rappelle moins attentif que moi quand notre mère nous racontait ce genre de choses. En tout cas j’avoue que ça me plairait bien de découvrir cet endroit...je me suis déjà rendue dans le quartier où a grandi ma maman. J’ai même vu sa maison...enfin de l’extérieur bien sûr, je n’ai pas osé demander à y entrer. Il y avait un petit groupe de personnes âgées, assises sur un banc...il y en a peut-être qui ont connu ma mère enfant, mais là encore je n’ai pas osé les déranger...j’y retournerai sans doute un jour...

Je l’écoute encore se confier quand aux raisons qui le poussaient à pincer les enfants qui s’approchaient trop près de ses parents, quand il était gamin. Une histoire qu’il doit trouver drôle et ridicule aujourd’hui mais qui avait toute son importance à cette époque. Comme quoi la naïveté des enfants n’est pas une légende !!

Rooo mais quel idiot ce Marco !! Moi j’ai eu la chance d’avoir un grand frère très gentil et fier d’avoir une petite sœur. Comme je te l’ai dit j’étais une petite princesse capricieuse, la chouchoute de notre père. Il aurait eu toutes les raisons du monde pour être jaloux, voire me détester mais par chance ça n’a jamais été le cas !! Et je comprends tout à fait ce manque que tu as pu avoir. Je ne m’en serais sans doute pas aussi bien sortie si mon frère n’avait pas été là. La mort de notre maman nous a malheureusement rapprochés, et a renforcé ce lien. Il était malheureux, bien sûr, mais malgré ça il faisait tout pour que je le sois moi-même le moins possible, faisant le clown pour me faire rire, des câlins quand j’avais envie de pleurer...on ne parlait pas beaucoup d’elle, ça nous faisait trop de peine, mais il savait me réconforter quand j’en avais besoin !!

Oui Jay a vraiment été un frère exceptionnel. Aujourd’hui qu’il est reparti vivre en Angleterre il me manque énormément bien sûr mais je ne pouvais pas lui demander de rester pour moi. Il a le droit de vivre sa vie lui aussi et de penser enfin à sa petite personne.

Ho mon Dieu, mais dis-moi tous les russes sont-ils aussi compliqués ? Lui demandè-je en rigolant légèrement. Tu te prends vraiment trop la tête pour pas grand-chose en fait. Mais bon, on va éviter de te faire nous ramener une cave jusqu’ici !! En réalité je ne suis pas très compliquée. La seule chose que je n’aime pas c’est ce qui est amer, ou trop exotique, style mangue ou autre. Je suis partante pour goûter une bonne vodka, voire un cocktail à base de vodka. Ou tout simplement du vin...rosé de préférence. Mais je ne bois pas énormément, j’ai vite fait d’être pompette !! Ces précisions sont-elles suffisantes cher ami ?