Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

- Alexei se trouvait bien embêter. Sa main contre sa hanche, il observait la blouse de désinfection dont le sang ne voulait pas partir. Il avait prit la grande bassine pour mettre à laver sa chemise …. Il avait mit l’eau chaude à l’intérieur. Il avait mis les trois premiers produits, essentielles pour ce qu’il voulait faire, à l’intérieur de l’eau. Il avait mis sa chemise qui dégorgé à peine et il allait mettre le bicarbonate de soude…. Sauf qu’il n’en avait plus. La boîte, qui ressemblait à du sel mais n’en était pas, était vide. Il avait oublié d’en racheter les douze dernières fois … Et parce qu’il était le genre à avoir la poisse … Aujourd’hui, on était dimanche. Cela signifié que rien n’était ouvert pour le moment. Il pinça ses lèvres encore et se mit à se disputer vulgairement en russe. Qu’est-ce qu’il était bête tout de même. Il réfléchit aux quelques possibilités. La plus simple, tout de même, serait d’attendre Lundi pour aller en chercher … mais d’ici là, la tâche qu’il n’avait pas vu aller s’incruster et il ne pourrait jamais l’enlever. Il soupira. Reprenant son Bicarbonate vide, il se maudit encore avant de se reculer. Bon… Il y avait une solution simple, et avec un peu de chance qui marchera.

Il avait sa voisine de palier. Une jeune femme métisse qui lui souriait toujours, qui lui disait toujours bonjour. Bien sûr, il le faisait lui aussi … Cependant, ils n’avaient jamais eu le temps, ni lui ni elle, de discuter ensemble… Bon. Il serait peut-être temps … On demandait parfois du sel à son voisin, lui il allait demander quelque chose d’un brin plus spécifique … mais avec un peu de chance … Qui ne tente rien, comme on dit. Il se retourna, remit un t-shirt sur son short et ouvrit sa porte. Il la laissa ouvert alors qu’il fit clairement un pas dans le couloir pour se retrouver devant la porte de la jeune femme. Il sonna. Attendit. Et quand elle répondit, il fit un large sourire.

- Bonjour, dit-il avec un sourire, est-ce que vous auriez dû bicarbonate de soude à me dépanner, j’ai une tâche de sang qui refuse de s’enlever sans.

Il avait une tête d’adorable bébé chat, surmonté d’un sourire adorable … mais il venait de parler de sang avec un accent russe prononcé … De quoi faire douter toutes les personnes qu’il rencontre, n’est-ce pas ?

(c) princessecapricieuse

@Stella Fitzgerald TADAAAAAAAM

Dimanche...n’est-ce pas le meilleur jour de la semaine ? Celui où on peut traîner, ne rien faire du tout, prendre son temps, ou au contraire prévoir de faire tout ce qu’on n’a pas le temps dans la semaine. Celui aussi où on peut sortir entre amis, ou pas, faire des activités inhabituelles, visiter des endroits qu’on ne connaît pas encore, se prélasser dans un parc ou n’importe où ailleurs. Faire son ménage aussi mais ça c’est moins drôle, et pour ma part, heureusement, j’ai pu le faire la veille. Je ne sais pas encore ce que je vais faire aujourd’hui, mais il fait beau et je vais en profiter. Je me suis levée à une heure raisonnable, et après avoir un peu traîné pour déjeuner je me suis enfin décidée à me préparer. Une bonne douche bien sûr, et puis m’habiller. C’est dimanche donc tenue cool obligée, autrement dit un petit short en jean bleu clair, et un top à petites bretelles fines et décolleté de couleur rose fuchsia, faisant bien ressortir la couleur de ma peau, et maquillage très simple et léger. Enfin la coiffure, une queue de cheval bien haute. Je suis en train de réfléchir à ce que je vais faire. Manger chez moi ou à l’extérieur ? Appeler une ou plusieurs amies, ou profiter toute seule ? Proposer à Marvin d’aller faire un tour ou ne pas tenter de me faire envoyer bouler parce qu’il ne fait pas ce genre de choses qui pour lui est sans intérêt ? C’est en pleine réflexion donc que je finis par entendre la sonnerie de chez moi. Je n’attends personne mais peut-être quelqu’un qui aura eu l’idée de me faire une surprise.

Depuis que j’ai été suivie dans la rue je suis assez méfiante, sans pour autant tomber dans la parano. Avant d’ouvrir donc, je regarde par le petit trou et c’est avec grande surprise que je découvre mon cher voisin. Je ne le connais pas vraiment. Nous nous croisons de temps en temps, nous saluons poliment avec un sourire, un signe de la tête, mais nous ne sommes jamais présentés. Je connais son prénom uniquement parce que je l’ai déjà vu écrit sur sa boîte aux lettres et sur sa porte. Je lui ouvre alors et l’accueille avec un large sourire.

Bonjour Alexeï. Je n’ai pas le temps d’en dire plus qu’il m’explique la raison de sa visite. J’analyse chaque mot qu’il prononce avec un accent russe, je comprends mieux l’origine de son prénom du coup maintenant, et finis par bloquer sur le dernier...du sang !!

Du sang ? Répété-je avec un air surpris, à la limite de l’inquiétude. Hum non désolée je n’ai pas de bicabornate. Mais j’ai de bons produits qui détâchent aussi...en travaillant avec des enfants j’y suis bien obligée. Ce n’est pas rare d’avoir des tâches en tout genre sur mes vêtements !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Il observe sa voisine de palier et lui fait un petit sourire. Il a avoué la vérité, il ne voyait pas comment le dire autrement. Il avait du sang, pas le sien, qui tâchait sa chemise. Et il avait besoin de bicarbonate. Alors il fait un sourire à cette femme inconnue à qui il demande de l’aider. Il oublie parfois que son métier n’était pas écrit sur son front. Il oublie même que la plupart des gens n’osent même pas imaginer le début de son métier. Il voit son inquiétude et sourit de manière plus rassurante.

- Ne vous en faites pas, ce n’est pas le mien, répondit-il de son fort accent.

Il réalisa que la phrase semble pire, maintenant. Il se pince les lèvres, et finit par lâcher un sourire ironique. Bon. OK. Cela l’amuse un peu.

- Je me fais tâcher à mon travail, je ne suis pas un espèce de psychopathe qui tue des gens dans son appartement. D’ailleurs, je pense que vous l’auriez entendu, nous ne vivons pas loin l’un de l’autre, fit-il en montrant de la tête sa porte qu’il avait laissé ouverte.

Il n’avait aucune peur de se faire voler quoi que ce soit. Son argent était à la banque et il n’était pas le genre à avoir beaucoup de choses. C’était même l’inverse. Alexei avait le moins de choses possibles. Ce qui était mieux.

- Je veux bien voir vos produits, si je peux avoir un qui détache mon uniforme. Nettoyer des scènes de crimes avec une chemise sale, ça fait mauvais genre.

Et avec son accent, il parlait de sang, de scènes de crime, et il pourrait même parler de comment tuer une personne pour faire gicler le sang. Ou pour ne pas faire gicler le sang. Il était clairement le genre d’en parler sans soucis.

(c) princessecapricieuse

//C'est un peu court mais je me rattraperais !

“ Ne vous en faites pas, ce n’est pas le mien.”

Cette phrase était censée me rassurer ? Ce n’est pas vraiment le cas. Si ce n’est pas le sien c’est celui de qui ? S’il avait tué quelqu’un il ne se tiendrait sûrement pas devant ma porte à me demander du bicarbonate pour nettoyer ces traces. Il n’a rien non plus d’un boucher, enfin je ne pense pas. Des tas de choses me traversent l’esprit mais il faut que j’arrête si je ne veux pas finir par trembler bêtement devant lui !! En même temps c’est un russe et de ce que j’entends ces gens-là n’ont pas d’état d’âme !! Et ce rire ironique qu’il me lance...ho mon dieu pourquoi ai-je ouvert ma porte !! Enfin comme s’il lisait dans mes pensées comme dans un livre ouvert, il précise qu’il n’est pas un tueur, ni un psychopathe et que ces tâches ont été faites sur son lieu de travail !!

Ho, ok...lui dis-je simplement, n’étant pas encore totalement rassurée tout en essayant de ne pas trop le montrer pour autant.

Et quand enfin il affirme qu’il veut bien mes produits détachants en se dévoilant un peu plus, je laisse échapper un long soupir de soulagement. J’ouvre même ma porte en grand et m’écarte pour le laisser entrer chez moi...

Allez-y, entrez, je vais vous chercher ça de suite.

Je vais lui chercher ce qu’il faut dans ma salle de bains, l’abandonnant quelques courtes minutes dans mon appartement, ne m’inquiétant pas de ce qu’il pourrait faire en m’attendant.

Tenez...celui-ci vous en mettez deux cuillères dans une bassine d’eau bien chaude et vous laissez tremper deux bonnes heures...et celui-là vous le mélangez à votre lessive directement dans la machine à laver...ça devrait faire des miracles !!

Je lui tends les deux paquets et éclate de rire...

Je pense que vous vous en êtes rendu compte mais pendant un court instant je vous ai imaginé dans toute sorte de scènes avec ce sang qui n’est pas le vôtre !! Rien de bien rassurant, je vous l’avoue...et donc vous nettoyez des scènes de crime...ça doit être...bizarre ? Non ?

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Il se souvient d’une histoire, le petit Alexei, qu’on lui avait conté. Une mère qui raconter comme sa fille avait disparu dans un centre commercial. Une femme s’était approché de sa fille, sa fille avait répondu avec aplomb qu’elle ne parlait pas avec les étrangers. La femme avait simplement eu à dire « je dis pareil à ma fille » pour que l’enfant fasse confiance à la femme et la suive jusqu’aux caisses. Tout c’était bien passé, fort heureusement, mais ça posé des questions sur la simplicité d’esprit des enfants. Cette femme était pareille. Il avait fallu à Alexei qu’il donne une explication, que personne ne croyait d’ordinaire, pour qu’elle l’invite à entrer … C’était simplet. Et comme pour l’enfant, tout aller bien finir, mais la corrélation était logique. Il sourit et rentre, observe les lieux doucement. Le lieu sentait bon en tout cas. Il profite de l’odeur et regarde les lieux. Sa déformation professionnelle lui fait pensé à comment un mort pourrait être nettoyé ici. Quand la jeune femme revient, il n’avait pas bougé d’un iota. Il sourit.

- Je vous remercie fortement mademoiselle, commença-t-il avant de froncer les sourcils face à son rire.

Il n’est pas sur de comprendre pourquoi elle rigole, mais quand elle lui explique, il lâche un sourire rassurant et amical. Alexei était le genre de personne amical, qui apporte les gens vers lui sans rien faire. Il rit à son tour.

- J’avoue que j’aime bien l’effet que ça fait de le dire. On ne s’imagine pas que je puisse faire un travail comme ça. Alors je surprends. J’ai décidé de le faire parce que « ça ne me dérange pas ». Il faut des gens pour nettoyer, les scènes de crimes ou juste les scènes de mort. Et moi je ne suis pas écœuré par le gore ou les odeurs.

C’était comme ça qu’il avait appris pouvoir faire ce métier. Une voisine oublié pendant une semaine de canicule, il avait été le seul à réussir à aider à faire sortir le corps, et qui avait nettoyé toute la maison. La famille ne pouvait pas le faire. Il s’était dit qu’il pourrait trouver un travail là-dedans, et en effet. C’était assez simple de trouver, puisque personne ne voulait faire ça. On l’appelait aussi pour les suicides, il fallait bien nettoyer et enlever les morceaux d’humains quand quelqu’un se prenait un train. Il n’avait pas un amour prononcé pour le gore, les films d’horreur ne lui plaisaient pas, mais il n’avait aucun problème à décrocher de la cervelle sur un mur. Ce n’était pas forcément logique mais c’était ainsi.

- Et vous, vous faites quoi comme travail ? Je vous vois souvent partir, mais on ne fait que se croiser. Entre mon travail, mes études et mes stages, je n’ai plus trop le temps de parler avec mes voisins.

D’ailleurs, est-ce qu’elle a déjà eu le temps de parler avec Paul ? Son colocataire avait une vie encore moins active que lui, mais il était toujours en cadavre à la maison.

(c) princessecapricieuse

C’est vrai que je n’ai pas été méfiante très longtemps avec mon cher voisin. Il a suffi qu’il me dise dans quoi il travaille pour que je le crois sur parole alors que quelques minutes plus tôt je me faisais tout un film sur les raisons pour lesquelles il a du sang sur son vêtement. Mais il faut reconnaître que j’ai tendance à croire en la bonté humaine et à faire confiance en l’être humain même si je suis consciente malgré tout que tout le monde n’est pas tout gentil tout mignon !! J’en ai eu la preuve il n’y a pas très longtemps avec cet homme qui me suivait. Mais Livio m’a rassurée lui-même en me disant que vivre à Tree Hill était assez sécurisant. Et puis ce “russe” a tout de même une bonne tête, pas celle d’un tueur en série, bien qu’en réalité il ne faut jamais se fier aux apparences.

Bref j’ai décidé de le croire dans tous les cas et quand je reviens avec mes produits détachants en lui expliquant comment les utiliser il me remercie.

Stella...ça sera mieux que mademoiselle...lui dis-je en souriant...après tout nous sommes voisins...de palier en plus...même si nous ne nous sommes jamais  présentés.  

Nous nous croisons régulièrement, nous saluons poliment, mais ne sommes jamais allés plus loin. Je ne connaissais jusqu’à ce jour que son prénom. A présent je sais aussi dans quoi il travaille. D’ailleurs quand je lui dis que ça doit être bizarre il m’explique vaguement comment il a choisi ce boulot.

Ho mon Dieu, moi, rien que la vue du sang m’effraie. Bon j’exagère un peu surtout qu’il arrive de temps en temps que les bouts d’chou se blessent à la crèche et qu’ils se mettent à saigner. Mais ce n’est jamais rien de grave, enfin en principe, et de toute façon quand cela arrive je reste professionnelle. Nous sommes là pour nous occuper de ces bambins, en prendre soin et les protéger donc même quand ils se font mal nous devons le faire. Mais là c’est différent, j’imagine que sur ces scènes de crime ce ne sont pas des petites gouttes de sang qu’il doit essuyer et nettoyer, mais de grandes “flaques” et de savoir que ça vient justement d’un crime j’en serais moi-même incapable.

Et du coup vous faites partie de la police ou quelque chose comme ça ? Puisque vous êtes là pour nettoyer j’imagine que vous arrivez sur place une fois que les corps ont été enlevés ?  

Stella et ses questions, tout le temps !! Mais je ne connais pas son métier et ça m’intéresse. De toute façon j’ai une fâcheuse tendance à m’intéresser aux personnes en général. Est-ce un défaut ? Personne ne s’est jamais vraiment plaint alors je continue et quand ça finit par agacer je m’arrête. D’ailleurs je ne suis pas la seule à poser les questions.

Ho mon métier à moi est plus...traditionnel dirais-je. Je suis puéricultrice. Je nettoie aussi mais des petites fesses toutes sales, de jolies petites mimines, des yeux qui pleurent, des tâches de nourriture, des microbes, du vomi parfois aussi ce qui est moins glamour... Et oui j’avoue qu’on a tous tendance à vivre à 200 à l’heure, à ne prendre le temps pour rien !! Enfin la plupart du temps. C’est dommage d’ailleurs...hum vous avez un peu de temps là ? Vous voulez boire quelque chose ? Si vous voulez je peux mettre à tremper vos affaires en attendant...

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

- Je suis Alexei. Enchanté alors, Stella.

Lui ? Il n’avait absolument auucuuuuun problème de passer du vouvoiement au tutoiement, ou même d'appeler les gens avec leurs prénoms. Après tout, son meilleur ami pendant des années, c’était Shu, un papy qui avait pas la langue dans sa poche, et qui était totalement allumé de la tête. Son caractère avait été forgé par beaucoup de monde, mais Alexei pensait que la grande partie du meilleure venait de Shu. Ses parents n’avaient pas eu l’occasion de lui apprendre à être un homme, là où Shu l’avait tabassé pour qu’il soit une bonne personne, adulte et responsable, avec la graine de folie toujours prête à faire des bourgeons. Il sourit encore à la réaction, logique, quand il parle de son travail. Il fait un signe de tête.

- C’est justement parce que le sang effraie et rend mal à l’aise beaucoup de monde que je fais ce travail. Et en effet, je doute que ça vous soit la même quantité de sang à nettoyer. Même parfois nous, nettoyeurs, on se sent mal dans certains lieux de morts.

Une de ses collègues, qu’il adore, ne peut par exemple pas du tout faire une scène où il y a eu un viol sur enfant. Les nettoyeurs avaient ce genre d’informations. Ils savaient ce qui s’était passé à chaque lieu. Il le savait … et c’est parce qu’il le savait que parfois, c’était plus difficile. Sa collègue, Lisa, ne faisait donc pas les scènes de crimes avec un viol sur mineur, et en échange elle faisait toutes les scènes de crimes d’Alexei qui était proche de l’eau. Parce que lui, l’eau le mettait mal à l’aise. Surtout les étendus… Devoir nettoyer un bateau sur l’eau, ou même un corps échoué sur une presqu’île dans un lac ? Il ne pouvait simplement pas. Heureusement pour lui, ou malheureusement selon dépendait de comment on prenait la phrase, il y avait peu de meurtre ou de mort à proximité de l’eau. Ou alors il n’y avait rien à nettoyer. Voilà.

- Je nettoie les scènes que quand la police décide que je le peux. Pendant les investigations, on ne me laisse pas faire, logique. Mais parfois il faut que le travail soit fait rapidement. Une fois, il y a eu un meurtre dans un ascenseur, j’ai dû attendre une demi-journée avant d’avoir la permission de nettoyer, et je devais le faire le plus rapidement possible. Parce que c’était le seul moyen de monter aux étages supérieurs.

Fin… Si on oublie les escaliers, mais tout le monde oublier toujours les escaliers. Il s’intéresse à la jeune femme et sourit à son métier. Il ne pourrait pas, assez ironiquement, travailler avec les enfants. Il se sentait bien trop enfant dans sa tête pour travailler avec eux.

- Oh, c’est cool ! fit-il honnête avant d’avouer sa pensée, ça je ne pourrais pas le faire. Je suis trop immature dans ma tête. Je risquerais de les mettre en danger parce que j’avais envie de faire une bêtise !

Il regarde l’heure avant de faire un large sourire, à nouveau. Il avait toujours eu un large sourire, plus que la plupart des gens, mais son sourire faisait confiance. Parce qu’il était gentil, vraiment. Du plus profond de son cœur, il n’y avait que de la bonté dans son cœur.

- Je veux bien ! Je vais chercher ma chemise et je reviens.

Il fit ce qu’il dit en trois seconde. Il avait prit aussi un sot, dans lequel il avait déjà mis son bleu de travail, bleu, et sourit aussi parce qu’il avait apporté des biscuits typiquement russe qu’il acheté dans une boutique pas totalement rassurante dans un quartier un peu plus chaud. Mais les biscuits étaient bons.

(c) princessecapricieuse

Enchantée Alexei...lui répondé-je en souriant poliment, puisque moi, son prénom, je le connaissais déjà. Mais là au moins les présentations sont officielles. Et tant qu’à y être on continue à faire connaissance. Je découvre alors son métier au travers de ses explications. Contrairement à beaucoup de personnes lui n’est pas effrayé par la vue du sang. Ça vaut mieux pour le travail qu’il exerce. J’imagine qu’il aime travailler tranquillement puisqu’il a choisi ce job que justement peu de personnes veulent faire. Il m’avoue qu’il y a quand même des situations où même eux se sentent mal sur les lieux qu’ils ont à nettoyer.

Tu n’as peut-être pas le droit d’en parler mais quelle est la pire situation que tu as vécue ? La pire scène de crime que tu as eue à nettoyer ? D’ailleurs tu travailles seul, ou en équipe ?

Je suis passée naturellement au tutoiement, sans même lui demander si ça le dérange. Après tout nous sommes voisins, devons avoir sensiblement le même âge, alors pourquoi s’embêter avec le vouvoiement !! Il m’en dit un peu plus sur son métier. Ça doit tout de même être assez intéressant, mais plutôt traumatisant selon ce qu’ils ont à nettoyer. Enfin rien que de savoir que ce sang est issu de crimes me refroidirait encore plus !! Enfin il en faut bien de ces nettoyeurs, alors merci à lui, à eux, de faire cela !! Je grimace en entendant son histoire sur l’ascenseur...

Ho mon Dieu, mais du coup pendant tout ce temps les gens avaient le droit de rentrer ou sortir de chez eux ? Un meurtre dans un ascenseur !! Non mais il y a vraiment des dingues de partout...

Livio se serait-il trompé quant à la tranquillité de Tree Hill ? Bizarrement je ne vais plus prendre l’ascenseur de la même façon maintenant, je vais me méfier de qui entre en même temps que moi dans la cabine. Ma réaction est idiote puisqu’en réalité c’est de partout qu’il faut être méfiant et prudent !! Enfin il me sort de mes pensées, me faisant même rire en l’entendant dire que lui serait le premier à faire des bêtises avec les enfants, au risque de les mettre en danger.

Ha ben voilà, à chacun son métier !! Lui dis-je en rigolant légèrement.

Comme je lui propose de mettre moi-même ses vêtements tâchés à tremper, le temps de boire un verre ensemble, je le vois disparaître chez lui quelques secondes et revenir avec un seau et un sachet de biscuits...je lui prends le fameux seau et l’invite à s’installer...

Vas-y assis toi...où tu veux...salon, cuisine...je n’en ai pas pour longtemps...

Je ferme la porte derrière lui, sans la verrouiller et l’abandonne quelques minutes avec son seau, ses affaires et mes produits.

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

- Pire situation ? Il se mit à réfléchir en se demandant s’il devait considérer la situation ou la quantité avant de choisir pour la plus difficile émotionnellement, une « cargaison » de jeune fille. On a était appelé pour le faire dans une grande ville parce que personne n’osait le faire. Il y avait eu des jeunes filles afghanes enfermées dans un container qui avait pris la chaleur pendant plusieurs jours. Je pense que c’est le pire que j’ai. Et pour te répondre, ça dépends de beaucoup de chose. On ne fait pas que les crimes, on s’occupe aussi des morts accidentelles ou naturelles. Alors selon la demande on peut être seule ou à plusieurs.

Parfois, il était seul, c’est vrai … mais c’était des petites missions. Souvent les missions seuls étaient d’enlever une tache de sang dans la rue, ou de faire disparaître un fauteuil dans lequel la personne est morte. Des petites missions qui ne demandaient pas de grands moyens, ni de beaucoup de temps. Les autres missions étaient plus compliquées. Parfois, il était un peu en retard parce qu’il devait finir de nettoyer, ou trouver une chemise propre. Heureusement, il arrivait toujours à se débrouiller. Comme il lui avait dit, il y avait toujours des moyens de faire des échanges avec des collègues.

- Non. C’était compliqué. Le meurtrier était apparemment encore dans le bâtiment, comme l’ascenseur était bloqué tout le monde aussi. J’ai fait mon boulot avec le moins de temps possible de façon à pouvoir arranger tout le monde. De souvenir c’était la femme de l’homme mort qui l’avait poignardé dans leur appartement et il a essayé de s’enfuir.

Il n’avait pas besoin de Chroniques Criminelles, une émission que son collègue écoute tout le temps mais qui donner des sueurs froides à Alexei, pour savoir que le mal était partout … Clairement il préférait son métier à celui de la jeune femme. Il lui laisse sa chemise avec plaisir et s’installe alors qu’il propose les pâtisseries russes en les mettant sur la table. Elle était revenu, c’était pour ça qu’il avait eu le besoin de lui répondre aux questions qu’elle avait posé avant de sortir de la pièce. Il rigole un peu.

- Quand j’étudie, mon collègue me demande souvent la finalité des scènes que je nettoie. Malheureusement, je suis comme tout le monde, je le lis dans les faits divers ou les voit à la télévision. Il n’y a que quand je retrouve une preuve après coup que j’ai le droit d’en savoir un peu plus sur l’enquête.

Et encore, quand le policier en charge ne l’envoie pas balader parce qu’il se « mêle de ce qu’il ne le regarde pas »… Oui mais non. En réalité, c’était lui qui faisait en sorte d’aider les autres, pas l’inverse … donc … Il se mêle parce que ça aide, c’était aussi simple que ça.

- Parfois, c’est compliqué de travailler avec la police. Ils nous voient comme des accros au gore qui s’excitont sur des scènes de mort. Alors que ce n’est pas du tout le cas. Ouais, on a eu une personne qui a voulu travailler avec nous. Un mec chelou qui adorait le sang, mais on l’a vite fait partir … On ne voulait pas être avec une personne avec des penchants étranges. Ce que je veux dire c’est que je suis une personne normale.

(c) princessecapricieuse

La curiosité est un vilain défaut à ce qu’on dit et au vu de ce qu’il m’explique c’est une fois de plus vérifié. J’ai un haut le cœur en écoutant la scène la pire qu’il a eue à nettoyer et en imaginant dans quel état devaient se trouver ces fameuses femmes abandonnées dans un conteneur. Je préfère ne pas demander plus de précisions ni combien de temps elles ont dû rester enfermées là-dedans...je lui réponds juste en faisant une grimace de dégout.

Ho mon Dieu mais quelle horreur !! Ces pauvres femmes...je n’ose pas imaginer dans quel état elles devaient se trouver sans parler de l’odeur que ça devait dégager. Quand je dis qu’il y a vraiment des dingues de partout. Ça t’est déjà arrivé de ne pas pouvoir nettoyer une scène ? Vous savez toujours ce qui s’est passé avant d’être sur place ? Il vous arrive de rencontrer la famille des défunts ? Et du coup toi tu préfères travailler seul ou en équipe ?

Je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer un nettoyeur de scène de crimes alors les questions viennent tout naturellement même si je redoute chacune de ses réponses...d’ailleurs encore une fois j’imagine la scène de l’ascenseur qu’il me raconte. Le meurtrier encore dans le bâtiment, les gens coincés, la femme de la victime...heureusement que ça n’est pas arrivé dans notre immeuble, je crois bien que je ne pourrais plus vivre ici sinon !! Enfin, malgré tout son métier a l’air passionnant même si pas du tout fait pour moi. Je suis bien mieux avec mes bambins bien en vie même si par moment ce n’est pas facile de les gérer. Il m’arrive souvent de rentrer avec un mal de tête et j’ai besoin dans ces moments-là de me poser au calme avec une boisson bien fraîche. Mais ce n’est pas tous les jours non plus, bien heureusement !! Comme il m’explique que bien souvent il ne sait ce qu’il s’est passé qu’en regardant les infos une nouvelle question me vient à l’esprit, mais ai-je vraiment envie d’entendre la réponse ?

Et est-ce que tu interviens souvent à Monterey même ? Il n’y a pas longtemps j’ai été suivie par un homme, plusieurs soirs de suite en rentrant du travail. J’ai alerté la police qui a interpelé cet individu. Je ne m’étais pas trompée cet homme me suivait bien mais on ne m’a pas expliqué ses intentions. Un officier de police m’a affirmée que c’est tout de même plutôt calme dans cette ville. Tu peux confirmer ses dires ?

J’écoute encore ses dernières précisions et souris en entendant la fin de sa phrase.

Ho mais je te rassure tu m’as l’air de quelqu’un de tout à fait normal. Ho au fait, tu veux boire quelque chose en attendant ?

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Il savait bien que sa pire situation ne lui plairait pas. Cela ne plait jamais, de toute façon. Il n’y avait que lui, et ses collègues, pour arriver à mettre un espèce de filtre à travers leurs émotions et leurs perceptions. Alexei savait qu’une partie des femmes étaient mortes dans ce container. Certaines avaient vomis, d’autres s’étaient urinés dessus. Bloquer ainsi, elles n’avaient pas eu le choix que d’être comme des animaux en cage, dans la souffrance et la détresse. Si Alexei se mettait à y penser, il risquerait d’en pleurer. Alors il n’y pense pas. C’était la solution la plus sûre pour son petit cœur. Doucement, il hausse les épaules comme si tout ça n’avait pas trop d’importance sur lui.

- Je n’y pense pas, quand je nettoie, aux personnes. Je sais ce que je nettoie mais je fais en sorte de me dissocier de la situation pour ne pas me sentir trop empathique. Et pour te répondre, ça ne m’est arrivé qu’une fois. Mais ce n’était pas à cause de la scène que de son lieu. Je suis aquaphobe… Phobique de l’eau, explique-t-il en se penchant bien qu’il se sentait mal à l’aise tout d’un coup, alors quand un meurtre à eu lieu sur un bateau … je n’ai pas réussi à m’y rendre. Même si c’était juste un bateau « à quai » je n’ai pas réussi.

Il eut un frisson. Depuis la mort de ses parents, il avait peur de l’eau. Même mettre sa tête sous le jet d’eau le mettait mal à l’aise et il avait appris à prendre des douches rapides qui ne laissaient pas le temps à son cerveau de comprendre où il se trouvait.

- On ne sait jamais exactement ce qu’il s’est passé. On s’est par exemple, meurtre, deux victimes, possibles tortures. On sait donc qu’il y a des traces sur les murs. Et la famille peut venir nous voir, surtout si on nettoie une scène qui leur appartient, une maison ou un appartement, voir une voiture. Mais souvent, dans le dernier cas, on propose de s’en occuper entièrement et on la fait disparaître en leur donnant l’argent de la vente. Et ça dépends. Dans les petites scènes de mort, je préfère travailler tout seul, c’est rapide et ça ne me dérange pas. Pour les plus grosses, j’aime bien avoir de la compagnie. Mettre un peu de vivant dans la mort, ça fait toujours du bien.

Parce que même si le sang et les odeurs ne le dérangent pas plus que ça, il en reste des lieux de morts, de tristesses, de souffrance voire d’horreur. Être à plusieurs et débattre sur le nouvel épisode d’une télénovela espagnole, ça permet de ne pas penserà ce qu’ils se passent dans les zones trop…. Trop. La question suivante le surprend, il tourne la tête et regarde la jeune femme avant de peser ses mots mentalement pour les dires.

- C’est calme. Il n’y a pas plus de mort qu’ailleurs, et moins de crimes violents … Cependant, même si j’aimerais te réconforter ou te dire que tout ira bien, ce n’est pas parce que je ne travaille pas trop là bas sur des scènes de crime que le mec qui te suit ne peut pas être dangereux.

Il fronce les sourcils. Pas trop content le petit alors qu’il réfléchit à vive allure. D’un coup, il pense à quelque chose et prends ses clés qu’il donne à la jeune femme un double.

- Si jamais tu as peur, à un moment, tu n’oses pas rentré pour x ou y raisons dans ton appartement, tu viens dans le mien. J’ai deux colocataires, mais ça ne fait rien, ils supporteront bien de voir une inconnue de temps en temps. Et tu n’hésites jamais si tu me vois dans la rue, moi ou mes colocs, ou quoi. Je ne sais pas qui ça peut être mais si tu le revois et que tu as un ami où tu peux te rendre, n’hésite pas.

Il disait cela d’une voix douce et posé. Ses gestes étaient doux et calmes. Mais son cœur ? Il battait la chamade … parce qu’il avait nettoyé plus d’une scène de crime d’une femme qui se faisait suivre et dont personne ne faisait rien contre … Alors … Il ne voulait pas laisser la jeune femme dans sa peur, dans sa panique ou même sans lui donner des moyens de l’aider. Il ne sait pas si la ville était plus calme qu’une autre, mais il sait que rien n’arriverait de mal à son amie. Oui. Parce qu’elle était une amie. Il n’était pas comme Marvin, lui, bien qu’il ne le connaisse pas du tout.

(c) princessecapricieuse

J’espère que mes questions ne le dérangent pas. En tout cas il y répond en toute franchise et simplicité. Je peux comprendre qu’il soit passionné par son boulot, en tout cas il le rendrait presque passionnant dans ses explications, mais ça ne doit pas être évident. Enfin j’imagine surtout les premières fois. Après je suppose qu’on finit par s’habituer à certaines choses et à se parer d’un certain filtre. N'empêche qu’il doit quand même falloir avoir le cœur bien accroché selon ce qu’il a à nettoyer, autant par la vue que par les odeurs. Non je ne pourrais vraiment pas travailler avec lui !! Après c’est pareil, nombreux sont les gens qui n’aimeraient pas travailler avec des enfants alors que moi finalement je ne me verrais pas faire autre chose !! Ça demande bien sûr beaucoup de patience et d’attention mais j’aime ce que je fais. Et les enfants nous le rendent tellement bien. Il n’y a rien de plus précieux que leurs petits sourires, leurs câlins, leurs bisous, leurs signes d’affection tout simplement. Enfin chacun a tout de même ses faiblesses et il m’avoue que lui c’est lié à “l’eau” !!

Ho mince, c’est plutôt embêtant ça !! Enfin personne n’est parfait pas vrai ? Lui dis-je en rigolant légèrement. D’un humour un peu plus noir j’ajoute en faisant une grimace avec ma bouche...j’espère en tout cas que tu n’auras jamais à nettoyer mon appartement !!

En tout cas tu as vraiment l’air passionné par ce que tu fais. C'est morbide mais il faut bien des personnes comme toi pour s’occuper du sale boulot malheureusement. Ça ne me regarde pas mais j’espère au moins que c’est bien payé. Et tu as toujours voulu faire ça ? Ou tu es arrivé là-dedans par hasard ?

Il faut de tout pour faire un monde. C'est ce que me répétait souvent ma grand-mère quand j’étais enfant. Y compris des tarés qui aiment faire peur aux femmes seules en les suivant, avec je ne sais quelles intentions, comme ça m’est arrivé dernièrement, ce dont je lui fais part d’ailleurs.

Je te remercie pour ta franchise en tout cas. Ho mais j’ignore ce que voulait ce type mais je ne pense pas que c’était simplement pour faire ma connaissance. Donc oui pour moi il est dangereux. Je refuse de tomber dans l’angoisse mais j’avoue que je me montre plus prudente et craintive quand je rentre chez moi maintenant. Je me suis même acheté une bombe lacrymo et je garde la main dessus dans ma poche, au cas où...

Je ne suis même pas sûre que j’aurais le réflexe de m’en servir mais disons que ça me rassure d’avoir ça dans la poche !! Et ce qu’il me dit me rassure encore plus, je le trouve trop mignon à ce moment-là.

Ho merci, c’est trop gentil. Mais je ne veux pas en arriver là, justement. Garde tes clés, ne t’inquiète pas. Par contre je veux bien qu’on échange nos numéros, au cas où...ça me rassurerait de pouvoir appeler un ami costaud...lui dis-je en souriant. Je pense aussitôt à Marvin et c’est sans doute lui que j’appellerais en priorité s’il devait m’arriver quelque chose et je suis sûre qu’il assurerait pour me défendre, mais c’est bien d’avoir d’autres contacts aussi, surtout qu’on est voisins.

Histoire de changer un peu de sujet je finis par lui demander...

Et sinon d’où te vient cet accent ? Tu n’es pas américain toi c’est sûr terminé-je ma phrase par un clin d’œil !!

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

Il rit doucement alors que la jeune femme réussi l’exploit, incroyable, de le faire rire alors qu’il pense à l’eau et à ses parents. Ce n’était pas tout le monde qui pouvait se vanter d’y arriver. Encore moins maintenant qu’il était loin de la mer ou de l’océan. Il sourit donc, et rit un peu. L’humour noir ne l’avait jamais déranger.

- J’espère que je n’aurais jamais à le faire, sauf si c’est toi qui tue quelqu’un, là je viendrais cacher les preuves, je suis un véritable fée du logis.

Vous voyez l’émission un peu super stupide sur le fait de nettoyer ? Au départ c’était « c’est du propre » avec deux vieilles femmes et ensuite c’était devenu « Les cleaners » ou une connerie comme ça ? Bah… il serait clairement parfait là-dedans. Il pouvait nettoyer des scènes de crimes, mais aussi beaucoup d’autres choses. Il pouvait nettoyer la moisissure, la pourriture, bref. Il était une véritable fée du logis, comme il venait de le dire. Alors si la jeune femme venait à faire une erreur, il serait clairement la personne la plus adéquate à parler, surtout avec ce qu’elle lui avoue ensuite. Il pouvait clairement faire disparaître toutes les preuves d’une scène de crime les yeux bandés.

- Je le fais parce que justement je peux le faire. Je ne savais pas quoi faire de ma vie, à une époque… et une femme est morte pendant une canicule. Son corps avait été retrouvé une semaine plus tard. La famille n’arrivait pas à rentrer dans la maison, je me suis proposé. C’est comme ça que j’ai su que ma capacité à ne pas être écœuré pourrait être utilise. Ce que j’aimerais faire, cependant, c’est médecin légiste. Je fais des études pour y arriver et je travaille à côté…., il se penche et sourit avec lui aussi un petit clin d’œil, donc non ce n’est pas très bien payé.

Bon… C’était assez bien payé pour vivre, ce qui était pas mal… et puis il avait un pécule aussi de son entreprise en Russie… DONC, il n’avait pas à se plaindre et ne se plaignait d’ailleurs pas de son salaire. Il presse sa main pour cette histoire d’harceleur et se demande ce qu’il pourrait faire de plus. Il a une idée. Il prend son téléphone et lui tend pour répondre pendant qu’elle rentre son numéro de téléphone.

- Si tu as peur dans la nuit, tu peux m’appeler, je suis souvent debout, qu’il commence à répondre avant de sourire un peu plus, toujours de cette manière si rassurante, et tu as raison je ne suis pas tout à fait américain. J’ai la double nationalité. Je suis aussi russe. Et si tu arrives à trouver comment j’ai pu obtenir la double nationalité, je t’offre un repas. Si tu ne trouve pas, non plus d’ailleurs. Et en toute amitié, ne t’en fais pas.

Il précise la dernière phrase parce qu’il sait que son excentricité et sa capacité à parler à tout le monde pouvait se confondre parfois avec de la drague. Il précise l’avant-dernière phrase pour expliquer que même si elle ne trouve pas (ce qui serait impossible sauf si elle appelle un ami qui peut retenir toutes les unes de journaux depuis sa naissance :p) elle aura le droit à un repas, un jour, si elle le souhaite. Et même un repas russe. Parce qu’il aimait bien cuisiner aussi. Il était parfait ce type, en vrai.

(c) princessecapricieuse

Je ne peux m’empêcher de faire une grimace lorsqu’il dit qu’il viendra volontiers nettoyer mon appartement si c’est moi qui devais commettre un meurtre. Je n’y pense même pas, moi qui suis la bonté en personne, je ne suis même pas capable d’écraser une mouche même si elle me tourne autour et me soule...alors un humain...même la pire des personnes je ne lui souhaiterais pas la mort à moins bien sûr qu’on s’en prenne à ma famille ou mes amis...pour expliquer ma grimace je lui réponds à mon tour...

Moi ? Tuer quelqu’un ? Je ne souhaiterais jamais de mal à mon pire ennemi...je n’en ai même pas d’ailleurs...alors imagine tuer quelqu’un...il faudrait vraiment que cette personne ait fait du mal à mes proches pour que je puisse avoir un esprit de vengeance...je suis une vraie gentille moi...

Je vais sûrement le faire rire davantage avec ma réaction mais c’est la vérité vraie !! En tout cas c’est gentil de sa part de me proposer son aide si besoin. Lui aussi semble être quelqu’un de gentil. Ce qui est confirmé par ce qu’il m’explique par la suite. Il en est arrivé à ce boulot après avoir aidé une famille qui ne pouvait plus rentrer chez elle suite à un décès. J’imagine à cause de l’odeur...il avait été là au bon moment et en avait fait son travail. Mais il m’avoue aussi qu’il a d’autres ambitions. Nouvelle grimace sur mon visage...

Décidément tu aimes ce qui est morbide toi...je vais finir par te trouver inquiétant et flippant...lui dis-je en rigolant à mon tour...en tout cas j’espère que tu réussiras mais vue ta motivation je ne m’inquiète pas beaucoup pour toi...

Quand on s’en donne les moyens on arrive souvent à atteindre ses objectifs, son but, à moins de grosses embûches mais il n’y a pas de raison qu’il n’y arrive pas. Sa gentillesse se confirme à nouveau lorsqu’il me propose de l’appeler même en pleine nuit si besoin...et il confirme également qu’il n’est pas américain, enfin pas totalement et me lance le défi de trouver comment il a obtenu la double nationalité...je pense à ma propre situation et lui dis...

Tu l’as gagnée à la loterie ? Puis revenant à des choses plus sérieuses...je te remercie pour ta proposition...celle de t’appeler en pleine nuit et ok je le ferai si besoin...merci, c’est vraiment gentil...quand au repas, si je ne trouve pas, c’est moi qui t’invite...si t’as pas peur bien sûr...et pas besoin de préciser en tout bien tout honneur...on peut être sympas en tant que voisins pas vrai ? Et d’ailleurs tu as parlé de collocs, tu vis avec qui du coup ?

Voisin ; n.m, Personne qui vit, habite le plus près.

Stella + Alexei

Pour enlever le sang, rien de mieux que le bicarbonate

- Parfois, on ne souhaite pas le mal, qu’il répond très sérieusement, il y a les suicides assistés, bien qu’illégaux, voire même des simples accidents que l’on veut cacher. Tous les meurtriers ne sont même pas coupables selon moi.

Il avait déjà dû ramasser et nettoyer, la dépouille d’un homme frapper avec une batte de baseball jusqu’à ce que des bouts de cervelle s’en échappe. Il ne pouvait pas le dire à la jeune femme, parce que ce n’était clairement pas le plus agréable à nettoyer… Mais la personne l’ayant tué était son propre fils de 15 ans, qui avait ainsi sauvé sa petite sœur d’une mort certaine alors que leur père venait justement pour la frapper, elle, avec la batte de baseball. Certes, cela avait été violent. Certes, il n’avait pas arrêté au premier coup… mais qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre ? Il y avait le monstre de ses jours, celui qui le frapper et lui faisait du mal, qui approchait pour faire pareil à sa sœur ? Alexei comprenait l’idée de mettre une balle dans la tête de son monstre personnelle, puis de lui couper la tête et de le mettre au feu. Pour être sûr qu’il ne revienne ni en vampire, ni en zombie, et ensuite le noyer dans de l’eau bénite, pour éviter les fantômes. Ouais. Il pouvait comprendre et donc il ne pensait pas l’enfant tueur. Il pensait qu’il était un survivant et un protecteur. Bien sûr, la loi ne marchait pas comme il l’entendait, lui, mais c’était une autre histoire. Si Alexei aimait beaucoup de personne et partait du principe que tout le monde était gentil, il ne considérait pas les monstres comme des humains. Il rit un peu sur la réflexion que le morbide. Ouais. C’était ce qu’on lui disait souvent d’ailleurs. Qu’il aimait un peu trop les choses morbides et que ça faisait un peu peur. Bah. Qu’est-ce qu’il y pouvait ? Surtout que ce n’était pas la mort qui lui plaisait dans ses métiers, c’était de pouvoir donner des réponses aux vivants et de, au contraire, rendre hommage aux morts. Ne pas fermer les yeux sur ce qui leur était arrivé. L’assumer pleinement, en quelque sorte.

- Le morbide n’est pas ce qui me plait. Je sais qu’on trouve ça étrange au vue de mon caractère mais… C’est plus ce que je peux faire pour rendre la mort plus douce, plus agréable, plus compréhensible. Quand mes parents sont morts, je ne comprenais même pas le concept. J’étais un peu à l’ouest et je me disais que mes parents allaient débarquer à un moment, en voiture, paniqué et venir me chercher. Et ce n’est que quand j’ai tenu à retourner à côté du lac, pas dessus, je ne suis pas fou, que j’aie réalisé la vérité.

Revenir sur le lieu d’un drame, tout le monde le fait. Revenir dans un lieu de mort aussi. C’était pour ça que les cimetières étaient toujours pleins de personnes venu se receuillir. Parce que les gens avaient besoin de ce contact avec le mort. Si le lieu suffit, alors les personnes ne feraient qu’un hotel quelque part et ne se déplacerait pas devant les dépouilles. Il fallait parfois revenir. Et Alexei voulait que cela se fasse le mieux possible. Dans un lieu propre et qui ne respire pas la mort. Il ne croyait pas réellement aux fantômes. Pas comme l’entends les autres. Les fantômes n’étaient pas des âmes en peine perdu et à exorciser. Pour lui, les fantômes étaient la construction des vivants. Un petit délire de tristesse. Il le savait, parce qu’il était sûr d’avoir vue le fantôme de ses parents sur la berge ce jour là. Les fantômes étaient une construction de l’esprit pour aider les humains à continuer le chemin dans la vie sans les morts. Mais comment se faire une construction mentale propre si le lieu de la mort était un dépotoir avec les marques de la mort encore présente ? Comment se faire une construction mentale propre quand on ignore ce qui était arrivé à la personne décédé ? Il voulait être médecin pour donner ses réponses, ses données à l’esprit pour que le fantôme puisse disparaître. C’était le but de sa vie, en plus de pouvoir le faire parce qu’il le peut.

- De rien, pour la proposition, mais il ne préférait pas rester sur ce sujet et fit un sourire taquin vers la jeune femme, et non, pas de loterie pour moi. Les repas sont toujours en tout bien tout honneur avec moi, tu n’as pas à te faire de soucis. Je vis avec Paul et Bianca. Paul fait des études de médecine comme moi, même si lui veut devenir médecin généraliste parce que, et je cite « on se fait plus de blé comme ça », et Bianca… j’en ai aucune idée pour tout avouer, on vit dans le même appartement mais je ne la croise pas souvent. Alors, tu as trois chances pour trouver !

(c) princessecapricieuse