Je l’éloigne de moi, je ne veux pas qu’il ait un quelconque pouvoir sur moi. La première fois il a réussit à me marier, même si je sais que l’alcool y est pour beaucoup, je suis certaine qu’il a réussi à m’avoir bien avant. Jamais je ne sors du casino et là je me souviens lui avoir fait visiter Vegas, je l’ai emmené à la stratosphère Tower pour qu’il puisse avoir une vue imprenable sur cette ville dont il ignorait tout. Et puis bien sûr la descente avec le manège big shot. Ensuite? Plus grand chose, des flashs. De l’alcool, énormément, une boite de nuit, un tatouage et puis Elvis. Voilà ce dont je me souviens de cette soirée, alors que ce soir il est devant moi et il se rapproche dangereusement pour quelque chose que l’on a interdit dans notre contrat. « Parce que tout ça est faux Xander. » comment veut-il créer un truc dans toute cette histoire de faux mariage pour sa carrière? N’importe quoi. Ni lui, ni moi n’en avons envie dans le fond, c’est seulement pour faire semblant parce qu’il doit faire attention à ce qu’il fait pour entrer dans la politique. Et moi, ça m’a aidé à me sortir de Vegas et à gagner de l’argent de façon plus conventionnel. Enfin, on va dire ça. J’ai un sourire alors qu’il pose la question. « Continue de me chercher et tu verras bien. » je préviens avant de finir mon sandwich au fromage tranquillement. Qu’il ne croit pas que parce qu’il a une belle gueule et qu’on est mariés je n’oserais pas à le repousser physiquement.

Je tourne ensuite la conversation sur sa famille, j’ai envie d’en savoir plus. Surtout parce que je ne sais pas ce que c’est une vraie famille. Même si un truc de ce genre se dessine avec l’enveloppe cachée dans la poche de mon tablier du Husk. Mais un dessin qu’est-ce que c’est à côté d’une véritable explication. La curiosité prend le dessus et je lui pose directement la question. Je roule des yeux face à sa réponse, comme si c’était la vérité. Mais j’imagine qu’un homme fraichement marié peut sortir des âneries pareilles, donc ça fait un point de plus pour notre histoire. Tu m’étonnes qu’ils ne vont pas te croire! « Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils pourraient dire ça. » ce type est tellement agréable avec les femmes, évidement qu’une femme ne rêvent que de lui dire oui. Pfff. En même temps, c’est ce qu’il me disait tout à l’heure, mais ça reste des conneries n’est-ce pas? Parce que bon, je me demande bien ce qui pourrait leur plaire, à part son physique. Mais personne ne se marie pour un physique, n’est-ce pas? À part les idiotes bien trop alcoolisées à Vegas j’imagine… « Tu leur mens quand même, puisque tout ça est faux. Mais j’imagine que moins de personnes sont au courant, plus facile c’est de garder le secret. » déjà ses amis et sûrement leurs femmes respectives sont au courant, ça devrait suffire. Je sais qu’il a une grande famille, c’est bien la seule chose que je sais d’ailleurs, donc s’ils sont tous très proche, un secret ne doit pas tenir longtemps. Ouais, plein de questions ça paraît logique. « Il va falloir que l’on travaille notre histoire pour être les plus convaincant possible. » je réfléchis, j’imagine qu’un mariage alcoolisé à Vegas n’est pas la meilleure histoire de mariage à raconter à sa famille. « Pour quelle raison tu ne m’aurais pas présenter avant que l’on se marie tu penses? » je l’interroge, il connaît mieux sa famille que moi après tout donc autant trouver les meilleures réponses. « Il faut que l’on trouve une rencontre aussi, depuis combien de temps. Parce que j’imagine que dire que tu as épousé une escort ne fais pas parti du plan. » il ne faudrait pas ternir sa si belle réputation n’est-ce pas? Quelle honte pour lui de s’être mariée avec moi… « Mais par contre, on a une réponse pour avoir vécus cachés tout ce temps… je suis bien trop belle pour que tu me partages. » je réponds en riant, je secoue la tête tout en passant ma main dans mes cheveux pour faire celle qui s’y croit. Ce sont ses mots, je plaisante seulement bien entendu, pour ça aussi il va falloir trouver une excuse malheureusement.

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 Elle me rappelle sagement que tout ça est faux, comme si je ne suis pas déjà au courant. Je le sais, je m’en rappelle chaque matin lorsque je me lève, et chaque soir lorsque j’entre dans ma propre maison sur la pointe des pieds. Uniquement lorsque je fais mon footing, les écouteurs dans les oreilles que j’arrive à tout évacuer, à tout oublier. A oublier ce mariage et cette vie que je suis entrain de m’inventer. Je secoue la tête, je le sais que c’est faux, merci du rappel. Mais ça pique quand même. Parce qu’un mois, c’est long, une année… je n’imagine même pas. « Notre promesse de fidélité… C’est pour de faux, aussi ? » je demande avec un air de défi et j’en profite pour faire quelques pas en arrière, au cas où elle serait tentée de m’en coller une. Je ne veux pas de tout ça, d’une femme à la maison, et de devoir faire abstinence. Je n’avais vu que le bon côté des choses, une belle femme à mon bras qui m’accompagne. Je n’ai jamais tenu plus de quelques jours sans activité physique donc tout une année… ? Ce n’est pas bon pour ma santé. La dame est féroce, elle n’en démord pas, mais je n’ai pas peur pour autant. Pour cette fois du moins, je recule encore, histoire d’éviter qu’elle me fracasse cette partie de mon anatomie. « Okaaay, je m’arrête là pour ce soir. » je dis en levant innocemment les mains, cessant de la chercher.

La discussion dévie sur ma famille, je ne sais pas quoi lui dire, je ne sais pas jusqu’où je peux aller. Après tout, elle reste une inconnue que j’ai ramené de Las Vegas, je ne sais rien sur elle, et je n’ai pas forcément envie de lui faire confiance. Mon côté méfiant revient au galop et l’avocat que je suis refait surface. Je ne veux pas la laisser voir mes failles, je ne veux surtout pas laisser la garde. Alors, je lui décris quelques phrases de la discussion que j’ai eu avec ma famille, sans en dire trop non plus. Compliqué d’aborder des sujets aussi sérieux… Les Rickards ont été une famille d’accueil, nous avons été adoptés, ce n’est un secret pour personne. Mais le lui dire, c’est lui permettre d’entrer dans mon intimité, dans mon cercle privé et je ne suis pas encore suffisamment prêt. Parler de mon adoption reviendra à évoquer ma famille biologique, ma mère à qui j’ai passé un coup de fil pour la tenir informée de la nouvelle et qui m’a hurlé dans les oreilles. Trop difficile, beaucoup trop difficile. Je déglutis lorsqu’elle acquiesce sur le mensonge. Mais en même temps, plus de gens seront au courant et plus de chances de fuite il y aura… « Exactement, donc essayons de les convaincre que tout cela est vrai. » Je lui réponds dans un soupire. Je n’aime pas les discussions sérieuses, comme celle qui s’y prête à cet instant même. En effet, il va falloir travailler tout cela, nous serons jugés sur nos mots et sur nos gestes, bien que les Rickards ne sont pas vraiment de ce genre-là. La plupart vont l’adorer, je la vois déjà devenir copine avec Mayra ou Neela et très bien s’entendre avec Caden. « Parce que je ne présente jamais personne à ma famille ? » je demande avec une grimace, je ne sais pas si c’est une excuse valable ? Après tout, je n’ai jamais ramené de femme, donc bon… Mais parce qu’il s’agit de relation sans lendemain, si j’en suis venu à épouser une femme, elle aurait mérité d’être présenté avant j’imagine. « Je suis assez discret sur mes relations et ma vie privée, donc on peut jouer sur ça. Dire que nous sommes tombés l’un sur l’autre en soirée, que le coup de foudre a été immédiat et que nous avons décidé de garder ça pour nous pour ne pas briser le charme ou la magie ou un truc dans ce genre ? » je soupire en passant une main dans mes cheveux. Je verse un peu de vin dans le verre de Charlotte et en fais de même avec le mien, j’ai besoin d’un peu d’alcool pour décompresser.

« Je n’avais pas prévu de me marier un jour, mais si c’était arrivé dans un monde parallèle et que j’étais réellement tombé sous le charme d’une femme, je m’en foutrais royalement de son métier, de son âge ou de tous ces détails. » je dis ensuite. Je m’en fiche qu’elle soit escort, je n’ai pas envie de le cacher à ma famille, si elle veut le dire, c’est son choix. Je préférerais que ça ne s’ébruite pas hors du cercle familial car mes rivaux s’en serviront contre moi et risqueraient de la blesser, mais je n’ai pas honte de son métier, je m’en contre carre à vrai dire. Sa dernière réponse me fit pouffer de rire. « C’est bien trouvé, je suis un homme beaucoup trop jaloux pour accepter de partager une femme aussi belle. » Mon rire se mêle au sien, nous voilà enfin décontracté un peu et bon sang, ça fait du bien.

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@Charlotte Rickards        

Faux. Ça sonne un peu étrange n’est-ce pas? Qui pourrait faire semblant d’être en couple pour sauver quelque chose? Pire. D’être mariés. Ça ferait sûrement fureur dans un film netflix, sauf que là c’est ma putain de vie et rien n’est un jeu. Je me retrouve à faire semblant d’être heureuse avec lui. On a pas encore eu de grosse sortie, donc pour l’instant j’ai surtout fais attention à ne pas le croiser dans la maison. Mais normalement il doit m’exhiber à son bras pour faire bien pour sa carrière, enfin c’était le contrat en tout cas, moins il y aura d’occasion mieux ce sera pour moi.  De fidélité? De quoi il parle? Je secoue la tête en levant les yeux au ciel et puis je tourne la tête vers lui, je hausse les épaules. « Ce n’est pas moi qui doit faire semblant pour sa future carrière, si tu veux passer pour le con qui trompe sa merveilleuse femme, fais toi plaisir. » personnellement, ce n’est pas comme si ça allait me faire réellement du mal. Ce ne serait pas vraiment trompée, après tout on ne s’aime pas on a juste des bagues aux doigts. Qu’il fasse ce qu’il veut de son temps libre. Mais qu’il compte sur moi pour en jouer un max, je pourrais faire l’épouse éplorée, profondément triste d’être trompée par un vilain avocat et raquer le plus d’argent possible et même griller sa future carrière, parce que je suis une peste. Et qu’on ne m’utilise pas pour ensuite me la mettre à l’envers aussi facilement. « Tu devrais t’arrêter là pour toujours. » j’ai vraiment du mal à savoir ce qu’il ne comprends pas dans « faire semblant » et « pas de sexe ». C’est pas si difficile non?

J’essaie d’avoir des informations sur sa famille, par-ci, par-là je grappille comme je peux. Je sais que c’est compliqué de se confier à une inconnue, on est pareils de ce côté-là et c’est pour ça que je ne le force à rien. Seulement, je ne veux pas me retrouver comme une idiote devant des gens qui savent des choses sur moi alors que j’ignore tout. Je veux avoir un minimum de pouvoir et réussir à m’en sortir comme je le peux. Ou du moins essayer, faire semblant on est forts non? Les convaincre, hum. C’est lui qui les connaît le mieux après tout hein. Personne? À son âge? Il n’a jamais présenté personne à sa famille? Ses pauvres parents… ils le croient gays c’est sûr. Avec l’un ou l’autre de ses associés. « Je vais être… la première? » je souffle, toujours aussi surprise. Bordel, c’est une grosse responsabilité, surtout que finalement on va se moquer d’eux… les pauvres. La seule fois où il va leur ramener quelqu’un, ce ne sera même pas vrai. J’ai de la peine pour eux, mais c’est sa famille il sait sûrement ce qu’il fait. Discret sur sa vie privée, j’ai un sourire en comprenant la traduction. Il ne fait que coucher avec des femmes ici et là sans jamais s’attacher à aucune. Pourquoi les présenter à quelqu’un? Je ne suis même pas celle qu’il faudrait leur présenter, j’aurais dû être une de son tableau de chasse mais ça a mal tourné.

Je l’observe alors qu’il me sort toute une tirade sur le fait de s’en foutre de tout, du boulot, de l’âge… oh mince. J’aurais presque pu y croire, j’ai failli me faire avoir. Merde alors. Il est bon. « Sauf que là c’est pas un monde parallèle. » on est dans notre vrai monde et je ne suis pas sûre qu’il sache exactement ce que ça peut valoir comme réflexion et comme regard d’avouer à voix haute que l’on est escort girl. Les mains baladeuses, les regards déplacés et les sous-entendus graveleux. Mais puisque c’est un homme, peut-être que l’on ne fera que le féliciter lui, moi je me mangerais tout le reste. « Je préfère que ça reste entre nous si ça ne te dérange pas. » nouvelle ville, nouvelle vie, on part sur ça non? Nouvelle Charlie. Jaloux? Mh. Ça peut être marrant, même si pour le coup je ne sais pas pourquoi il serait jaloux, mais j’aime le faire tourner en bourrique, donc je note cette information dans un coin de ma tête. « Mais personne n’est au courant puisque tu n’as jamais présenter quelqu’un à ton entourage, non? » j’ai un sourire amusé, je sais que j’ai raison. Personne ne l’a vu en mode jaloux, je ne sais même pas comment il peut le savoir puisqu’il n’a jamais eu de relation. De quoi est-il jaloux finalement?

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 Ce n’est pas moi qui dois gnagnagna. Elle m’éneeerve, enfin, ce n’est même pas de l’énervement, elle m’agace. Elle a toujours de la répartie à gogo, elle ne se laisse pas faire, elle me tient tête, elle rétorque et… c’est challengeant. Plutôt intéressant même car du coup, pas pour le moins ennuyant. Elle me rebalance cette histoire de contrat et de fake en pleine face et c’est plus fort que moi, je la titille, je l’embête un peu en lui demandant si la promesse de fidélité est aussi pour de faux. Car soyons clair, c’est juste impensable, inimaginable pour moi, on parle bien de Xander Rickards. Je secoue la tête lorsqu’elle remet ma carrière sur le tapis, il est vrai que ça ne ferait pas bonne figure du tout de me faire voir avec une autre femme. Mais… Peut-être si j’arrive à être discret, aller dans des endroits om je ne croiserais personne, où personne ne pourrait me voir. Oui non, beaucoup trop de risques de tout faire voler en éclat, alors que justement le but de ce contrat et de rester mariés est de sauver ma carrière. Mais je ne me laisserais pas abattre. « Je saurais me montrer discret, ne t’inquiète pas pour ma carrière. » Je lui réponds alors sur un ton léger d’un gamin immature qui veut avoir le dernier mot et obtenir ce qu’il veut. Je secoue ensuite la tête lorsqu’elle parle de m’arrêter pour toujours. J’ai compris, c’est bon. Comme si j’avais envie qu’il se passe un truc entre nous, ce n’est même pas en rêve.

Qui dit mariage, dit présentation aux familles. Dont la mienne. Je n’étais pas encore prêt à lui dévoiler l’histoire de la famille Rickards, mes origines, mes parents biologiques… je ne sais même pas si je serais capable d’en parler un jour de ce sujet tabou. Pas aujourd’hui en tout cas. Elle est surprise d’entendre qu’elle sera la première. Pourquoi ça l’étonne autant ? « Oui, ça te surprend tant que ça ? » Je demande en fronçant les sourcils puis hausse les épaules. Je n’avais pas dans l’optique de me caser, ma famille le sait. Cette aventure à Vegas m’est un peu tombée dessus et j’essaye de faire avec. « Pas trop la pression ? » je lui demande avec un sourire en coin. En vérité, ils sont tous adorables, à leur façon. A part quelques questions au début, elle n’a rien à craindre, ils vont tout de suite lui ouvrir grands les bras, je les connais. « Tout se passera bien, ils sont très bienveillants. » Complétais-je ma phrase comme pour la rassurer. Après tout, nous sommes dans cette foutu histoire ensemble.

« Pourquoi tu souris comme un idiot ? »  Je demande à Dimitri, quelques jours plus tard. Cette soirée en la compagnie de la jeune femme était loin de ressembler à celles que je m’étais imaginé et j’eu la fausse bonne idée d’évoquer une fin d’anniversaire sympa avec mon meilleur ami qui n’en rate pas une pour me soûler. « Tu sais quel jour on est ? » Tout de suite, je baisse les yeux vers mon agenda. « Le 14 février et ce n’est pas ton anniversaire… » je dis en fronçant les sourcils. Ni celui de Charles, ni celui de Johan,  ni… « Je ne comprends pas. » Mais ce crétin a fini par faire des mimiques tellement grotesques que j’ai fini par comprendre. Je lui balance d’ailleurs ma balle anti-stress alors qu’il ferme la porte du bureau, prêt à rejoindre la femme de sa vie. Non, je ne lui offrais pas de fleurs, pas de cadeaux, pas de restos romantiques… ‘Fin, ce n’est même pas ma femme pour de vrai, elle n’arrête pas de le répéter. De toute façon, il s’agit uniquement d’une fête commerciale, pour le peu que j’en sais de Charlotte, je suis persuadé qu’elle n’aime pas ce genre de choses. Ou peut-être pas. Je n'en sais rien en réalité. En tout cas, même si je ne suis pas rentré tôt, j'ai quand même fait l'effort de rester au salon ce soir-là, et pas à m'enfermer dans ma chambre. L'heure tourne et... Toujours pas là. Ils ont dû avoir du monde ou faire une soirée au Husk. Réussis-je à me convaincre jusqu’à ce qu’elle passe la porte de la maison tard… Une rose à la main ? Je me lève subitement du canapé, oubliant carrément de mettre mon film sur pause. D’ailleurs, il est quelle heure ? Pourquoi rentre-t-elle aussi tard ? Je penche ma tête sur le côté, je ne suis pas sûr de tout suivre. Reste calme, Xander, reste calme.  « Salut, tu as passé une bonne soirée ? » Idiot.

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@Charlotte Rickards        

Je hausse les épaules alors qu’il en rajoute une couche. Le gars est vraiment en manque quoi, il doit tenter et être discret quitte à se faire prendre et à mettre sa carrière en péril. Vraiment, je ne comprends pas. Il me fait tout un foin pour ne pas que l’on divorce parce que ça pourrait être compliqué pour lui après, mais par contre aller coucher ailleurs y’a pas de souci que ça ça le mette au plus bas? Le reste de la conversation est plus calme vu que je l’interroge sur sa famille, histoire de pouvoir en savoir plus et ne pas me retrouver devant le fait accompli quand ce sera le moment de les rencontrer. Mais il n’est pas très bavard, donc je n’apprends pas grand-chose. Seulement que je serais la première qu’ils rencontrent. Il ose me demander si je suis surprise. Le gars n’arrive pas à rester sans coucher avec une femme pendant quelques semaines et puis il me demande si ça me surprend qu’il n’ait jamais présenté quelqu’un. Que ce soit sa femme, je comprends que je sois la première. Mais être la première ça veut dire qu’il n’a jamais présenté de petite amie, ça c’est bien plus surprenant. J’ai envie de le frapper, tu vas voir qui c’est qui va avoir la pression.

Et le monde s’est remis à retourner normalement. On a continué notre vie tranquillement, on ne s’évite plus mais on est pas non plus les meilleurs amis du monde quoi. On va dire qu’on se supporte. Voilà, c’est ça. On se supporte. Et puis des fois avec nos horaires on ne se croisent même pas, je dors quand il part au travail et quand il revient je suis déjà partie. La semaine passe vite. Mes jours de repos ne tombent pas forcément le week-end et j’ai remarqué que même le week-end il peut bosser de son bureau à la maison donc lui non plus n’a pas vraiment de repos correct finalement. Je ne devais pas travailler ce soir, mais c’est la St Valentin et l’une de mes collègues m’a demandé d’échanger parce qu’elle prévoit quelque chose avec son petit ami, j’ai accepté avec plaisir. Peut-être même un peu trop d’entrain, elle m’a demandé si mon mari ne serait pas trop déçu et je me suis sentie idiote. Merde. Évidement je fête ma première saint Valentin mariée et je vais travailler avec plaisir. Je me suis rattraper en expliquant que l’on fêterais ça sûrement plus tard parce qu’il était sur un gros dossier. Heureusement qu’il est avocat et que je peux ne pas avoir à rentrer dans les détail, très bonne excuse ça lui a suffit. Bon, en même temps elle voulait surtout sa soirée tranquille elle n’allait pas me faire changer d’avis non plus quoi. La soirée se passe comme d’habitude, assez bien. J’arrive à rire avec certains clients qui sont assez réguliers maintenant et je m’entends assez bien avec mes collègues. Donc je trouve ça  plutôt agréable de venir travailler dans ce genre d’ambiance. J’ai accroché une broche en forme de cœur sur ma poitrine pour ce soir, j’ai maquillé mes lèvres d’un beau rouge et j’ai même dessiné un cœur sous mon œil avec des paillettes à l’intérieur en peaufinant mon maquillage. Comment ça j’en ai trop fait? J’aime ça les thèmes. Même si bon, l’amour ce n’est pas réellement qui me plait ici, après tout… qu’est-ce que réellement l’amour? Pas mon mariage en tout cas. J’observe ma bague, à mon annulaire et moi qui pensais que porter ça me ferait me sentir aimer et chéris. Mais je pense que toute ma vie je ne serais rien pour personne et je devrais seulement l’accepter. Je relève la tête alors que j’entends mon prénom. « Un client te demande Charlie. » ah? Je souris à Olivia et hoche la tête pour me rendre à la table dont elle me parle. « Bonsoir, qu’est-ce que tu veux boire? » il me sourit et on commence à discuter tranquillement, c’est un des habitués avec qui je m’entends plutôt bien. Il me donne sa commande et lorsque je vais pour faire demi tour pour aller lui chercher ça, il me sort une rose rouge. Je la regarde surprise avant de la prendre, elle est si belle, presque parfaite que j’ai l’impression qu’elle est fausse. « Merci, c’est pour quelle raison? » il me regarde comme si j’étais une idiote et ris. « C’est la Saint Valentin Charlie… et je trouve que c’est une très bonne raison d’offrir des roses aux femmes. Mais je t’ai mis la plus jolie de côté. » « Merci, t’es adorable! Mais je suis mariée tu sais. » j’explique en souriant, montrant ma bague, ma super excuse pour repousser tout ces hommes en chien. « Comment louper ça? Il a drôlement de la chance, il aurait dû t’interdir de venir bosser ce soir. » je ris et secoue la tête sans rien répondre. Que dire à ça de toute façon. Que ce soit lui ou moi, on a pas réellement envie de passer la St Valentin ensemble. J’embrasse sa joue avant de partir lui chercher sa boisson. Quelle belle attention quand même, je remarque que toute les serveuses du bar en ont une et ça me fait sourire.

Le reste de la soirée se passe bien et dans la bonne ambiance. On ferme et nettoyons tout afin de laisser tout correctement pour ceux qui vont ouvrir. J’enfile un blouson devant mon casier et récupère mon sac. « Bonne nuit tout le monde!! » après quelques réponses, je prends la porte et marche tranquillement jusqu’à la maison. J’observe mon téléphone mais pas de notification autre que mon opérateur pour me dire que mon forfait a été renouvelé pour le mois. Et joyeuse Saint Valentin Charlotte. mais j’observe la rose rouge dans ma main et fini par sourire, ce genre de petite attention qui ne coute pas grand chose et refait la soirée de quelqu’un… j’arrive enfin à la maison avec une hâte d’aller me mettre en pyjama et me glisser dans mon lit bien au chaud. Je suis surprise de voir la lumière et d’entendre la télé. Il n’est pas encore couché? Je lui souris alors que j’ai retiré mes chaussures, posé mes clef dans le bol et passé l’entrée pour le salon. « Salut. Oui, très bonne et toi? » je l’interroge à mon tour alors que je tourne le regard vers l’écran pour voir si je peux reconnaitre le film qu’il était en train de regarder juste avec quelques images. « Tu n’es pas encore couché? » habituellement quand je rentre il est déjà au lit, ou du moins dans sa chambre s’il ne dort pas. Je continue mon chemin en réfléchissant dans quoi est-ce que je pourrais mettre ma fleur, je suis sûre qu’il n’a pas de vase cet idiot.

@Xander Rickards

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 La saint-valentin, c’est quelle connerie, ça encore ? Je ne me rappelle pas l’avoir un jour fêté. Les femmes rêvent de grandes choses, de dîners aux chandelles, d’un massage en duo ou de bijoux en cadeaux. Mais je n’étais pas de ce genre là et même faire semblant pour un tel événement, je n’y arriverais pas. Je n’accorde pas d’importance particulière à ce jour, d’habitude, je finis au bar, un verre à la main, accostée par une jeune femme triste de s’être retrouvée toute seule ou délaissée par son petit-ami. Bien sûr, je tirais partit de la situation à ma façon, en tout cas, je ne finissais jamais seul. Cette année, avec l’alliance à mon annulaire, la soirée aurait pu avoir un goût différent, particulier. Mais notre mariage n’a rien de commun, n’a aucune signification, alors à quoi bon faire le moindre effort ? Les affaires sont calmes au bureau aujourd’hui, mes amis ayant tous les deux une soirée de prévues et nos clients firent sûrement de même. Aucun intérêt donc de rester derrière mon écran à forcer sur mes yeux. Je préférais rentrer chez moi pas trop tard, peut-être mettre un vieux film en commandant des pizzas, histoire que la soirée ressemble à quelque chose. En rentrant, je fus surpris de ne pas retrouver Charlotte. Elle a sans doute été retardé au boulot, je ne vois que ça. Une idée germait dans mon esprit et je refusais d’y croire. Elle n’est pas ici depuis suffisamment longtemps pour avoir rencontré quelqu’un et le connaître au point de passer une soirée romantique avec lui, si ? Je secoue la tête et puis qu’est-ce que j’en ai à faire de toute façon ? Elle fait ce qu’elle veut. Seulement, c’est elle qui évoquait la fidélité et je ne sais pas trop quoi. Rohh et puis je m’en tape.

Elle débarque enfin, sourire aux lèvres et… Je remarque aussitôt ses lèvres rouges, pulpeuses, parfaitement dessinées, que j’embrasserais bien et un cœur pailleté en dessous de son œil qu’elle a parfaitement dessiné. Je me racle la gorge, ça lui va bien cette connerie, ça lui donne un air adorable. « Salut. Oui, très bonne et toi? » Très bonne. Hmm.Hmm. Je me lève soudainement du canapé et la regarde, perplexe, pas sûr de suivre ce qui s’enchaine. Pourquoi bon dieu avait-elle passé une très bonne soirée ? Nous ne passons pas de très bonne soirée au boulot, non ? « Tu n’es pas encore couché? » ça la surprend, bien évidemment. Parce que d’habitude, je fais tout mon possible pour ne pas croiser son chemin et cette fois, je l’attends gentiment à la casa ? « Non. » Je rétorque catégoriquement. Milles fausses excuse fusaient dans ma tête, à la recherche de celle qui conviendrait le mieux, qui serait le plus crédible. Mais je n’ai pas envie de partir sur des mensonges, alors autant mettre les cartes sur table. « Je t’attendais. » Finis-je par souffler, passant une main dans mes cheveux. Parce que c’est le cas, alors à quoi bon le cacher ? J’esquivais son regard, me demandant ce qui a bien pu me passer par la tête pour dire une ânerie pareille. « Pour mon cadeau de saint valentin. » Lui dis-je alors sur un ton taquin et avec un sourire qui arque le coin de mes lèvres. Je lui jetais un regard débordant de sous-entendu. Comprenait-elle où est-ce que je voulais en venir ? Je n’avais pas forcément l’idée en tête jusqu’à présent, mais c’est le seul moyen de me sortir de ce trou. « Mais tu l’as peut-être déjà offert à quelqu’un.» Lui dis-je en désignant sa rose avec mon menton. J’aurais voulu que mes soupçons s’avèrent faux et pourtant ce qu’elle tient dans la main me prouve le contraire. Sans doute ce qui me rend mauvais dans mes propos, comme si je cherchais à la blesser. Je ne comprends pas la colère attisée en moi, elle n’a pas lieu d’être et pourtant, j’ai du mal à calmer.

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@Charlotte Rickards        

Il n’y a rien de mieux que de rentrer chez sois après une journée de boulot. Bon, ce n’est pas vraiment chez moi bien sûr, mais c’est là où m’attends un lit confortable et toutes mes affaires donc… c’est ce qui ressemble le plus à un chez moi depuis des années. C’est le sourire aux lèvres que je rentre, j’ai passé effectivement une bonne soirée. Je ne sais pas si c’est parce que c’est la Saint Valentin, mais les clients étaient agréables, on a eu aucun problèmes. Des fois il y a des regards gênants, des mains baladeuses ou des sous-entendus graveleux. Ils s’achètent donc une conscience le quatorze février? C’est fou. En tout cas, on a bien rit avec Olivia ce soir. Je ne peux pas râler autant qu’elle sur cette fête commerciale, je suis mariée et folle amoureuse bien entendu donc bon ça la fout mal de critiquer tout les hommes de la planète. Bien que, j’ai réussi à caler une ou deux remarques en soulignant que j’avais de la chance d’avoir un mari parfait. Tu m’étonnes putain de merde. Ça m’a presque écorché la bouche de devoir le dire, alors j’ai fini par arrêté de dire des conneries. Je suis presque sûre que même sans toute cette histoire, j’aurais pu devenir très copine avec Olivia, elle est très sympathique. C’est bien dommage que je doive faire attention à tout ce que je dis, c’est si facile de dévier. Je n’ai personne à qui me confier sur ce qui se passe en ce moment dans ma vie, pourtant c’est tellement fou que j’aimerais le faire. Et la seule personne avec qui je pourrais le faire est… devant moi à m’accueillir. Je fronce les sourcils, surprise de le voir encore éveillé, encore plus quand il me répond si froidement. D’accord… bon bah je vais y aller moi. Je me retourne alors que je me dirigeais vers la cuisine pour mettre ma rose dans l’eau et l’observe à nouveau surprise. Qu’est-ce qu’il lui arrive? M’attendre? « Pourquoi? » ce n’est pas du tout son genre, quand on se croise ça se passe mieux maintenant, mais de la à s’attendre? Vraiment y’a quelque chose que je ne comprends pas. Je bug un instant, son cadeau? Un sourire s’installe sur mon visage et je pouffe. « Vraiment? » je le fixe tentant de savoir s’il blague ou non. Et j’ai du mal à le savoir. Merde. Il fallait se faire un cadeau? Parce que je n’ai rien moi… il a quelque chose pour moi? Je vais passer pour une idiote si c’est le cas. Je le déteste putain de merde. « Tu m’as fait un cadeau? » j’ose demander en connaissant déjà la réponse. À moins que…? Mais nan. Pourquoi tu espère Lottie. C’est Xander voyons. Je le regarde, offert à quelqu’un…? De quoi est-ce qu’il parle? Un coup de tête vers moi et je baisse les yeux sur ma rose rouge, parfaitement parfaite. Elle m’arrache un sourire alors que je comprends le sous-entendu. J’ai déjà offert mon cadeau et voici le mien. Bien évidement. Je fais quelque pas vers lui, un sourire en coin s’installe sur mes lèvres. « Serais-ce de la jalousie que je vois là Monsieur Rickards? » je demande en l’observant exagérément, je fais mine de chercher la jalousie en lui mais il pourra dire ce qu’il veut je la vois. Il est jaloux d’une rose que j’ai dans les mains sans savoir d’où elle sort, de qui elle me vient. Je l’ai peut-être ramasser moi-même sur le trajet? Peut-être une amie m’en a offert une? Mais non, c’est la Saint Valentin alors forcément j’ai eu un rendez-vous avec un homme et j’ai fêté cette soirée en amoureux. « Tu as raison. J’ai déjà donné mon cadeau, et j’ai eu le mien. Quelle chance j’ai, n’est-ce pas? » je lève la rose vers lui pour qu’il puisse la voir. Il n’aurait pas du me montrer sa jalousie, je vais tellement pouvoir l’embêter facilement avec ça maintenant. « Elle est belle hein? Et sens comme elle sent bon? » je la lui fout sous le nez pour qu’il se rende compte de son parfum. Qu’est-ce que je suis chiante. J’adore. « Tu n’as pas de vase j’imagine? » je l’interroge en tournant les talons vers la cuisine à nouveau. « Pourquoi faire? Après tout, tu ne m’offres pas de fleurs toi. Heureusement que j’en ai quand même. Il faudra qu’on pense à acheter des vases du coup. Au cas où. » j’ai envie de rire, je suis tellement une gamine. Mais je me retiens, parce que sinon ça va tout gâcher, alors je me concentre une fois dans la cuisine. Dans quoi est-ce que je pourrais la mettre? Parce que c’est bien beau d’emmerder Xander (vraiment, ma nouvelle passion) mais il faut quand même que je la laisse dans l’eau cette pauvre fleur.

@Xander Rickards

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 La soirée à défaut d’avoir bien commencé, aurait pu bien se terminer. Si je mettais un peu du mien et puis surtout, si je n’avais pas eu cette foutu surprise de la voir débarquer dans cet état et avec une rose dans la main. Je ne comprends même pas pourquoi ça m’atteins plus que ça. Les termes du contrat sont clairs, chacun fait sa vie, chacun fait ce qu’il veut et surtout : pas de comptes à rendre. C’est ce que j’ai toujours attendu d’une relation avec une femme et c’est ce qu’elles ont toujours eu du mal à me donner, raison pour laquelle, mes relations n’ont jamais duré plus de trois jours. Donc franchement, avoir une femme qui vit dans ma maison, chez moi… C’est extrêmement perturbant. Je n'ai pas l’habitude, bon sang. A part ma famille et mes amis très proches qui se comptent sur le doigt d’une main, personne ne connaît mon adresse, personne ne sait où j’habite. Et voilà que je me retrouve marié à cette jolie tête blonde, sans savoir quoi en faire. Honnêtement ? Je m’en contre-fiche qu’elle voit quelqu’un ou qu’elle trouve son bonheur ailleurs, mais on fait tout ça pour ma putain de carrière et réputation, ce n’est pas le moment de tout faire voler en éclats. C’est ça, qui me fout en rogne. Je vois la surprise sur son visage lorsque j’évoque un cadeau et son air tout surpris, tout innocent me touche plus que je ne le voudrais en demandant si vraiment, je lui avais fais un cadeau. Comment je me sors de là maintenant ? Je soupire fortement. « Peut-être bien. » Je me sens con, tellement con, parce que j’aurais pu lui faire un cadeau insignifiant si c’est ce qu’elle attendait. J’aurais récupéré un bijou comme les aiment la majorité des femmes et ça lui aurait fait très plaisir. Seulement… je n’y ai absolument pas pensé. Quel crétin sérieux. Et puis après tout, pourquoi je m’intéresse soudainement à lui faire plaisir ? Je m’en fiche en réalité, non ? Je ne comprends pas pourquoi le son de sa voix me touche, ses attentes aussi… elle rend dingue, sérieux.
« Prenez-vous vos rêves pour une réalité Madame Rickards ? » Je réponds sur le même ton qu’elle lorsqu’elle parle de jalousie. Elle a craqué ou quoi ? Elle a complètement rêvé ouais. Moi, jaloux ? Même pas dans ses rêves, ni dans ses fantasmes les plus fous. Elle parle bien de Xander Rickards. Je ne sais même pas ce que c’est la jalousie, je ne saurais même pas vous donner sa définition, même en cherchant dans un dictionnaire. Elle m’agace putain, elle me prend pour qui ? Il ne manquerait plus que ça. Moi jaloux d’une fausse épouse que j’ai ramené de Vegas. Bah bien sûr. Et puis quoi encore ? Elle s’approche. Dangereusement. A quoi elle joue ? Elle s’amuse avec mes nerfs et met ma patience à rude épreuve, je ne veux pas lui donner ce qu’elle veut, je ne veux pas lui montrer à quel point elle peut m’énerver. « Enormément même. » je réponds en serrant les dents. Oui, elle a de la chance, elle est contente, maintenant ? Pourquoi elle approche en plus cette foutue rose de moi ? Pour que je la sente ? Et puis quoi encore ? Je recule ma tête en grimaçant. « Je suis allergique aux fleurs. » Lui fis-je comprendre en reculant encore, mentant comme jamais. Non, je n’ai pas de vases pour les fleurs, je n’en ai pas besoin. « Pourquoi faire ?! » je demande et puis surtout, qu’elle crève sa fleur. Elle n’est pas née celle qui m’en offrira un jour. Les fleurs, j’en achète deux fois par mois. La première, juste avant de prendre la route en direction de la prison de Tree Hill, j’en achète parce que ma mère, la biologique, adore ça et que c’est un moyen de la voir sourire même derrière les barreaux. Et la deuxième fois, c’est lorsque je rends visite à maman Rickards, celle qui m’a élevé et qui nous a quitté beaucoup trop tôt. Je me trouvais chanceux d’avoir deux mamans, mais je me suis rapidement rendu compte qu’aucune ne serait à mes côtés.
« Tu voudrais que je t’en offre ? » je demande quand même, parce que c’est ce qu’elle sous-entend, non ? Lorsqu’elle me balance que je ne lui en offre pas. Et si c'est ce qu'elle veut, eh bien, qu'elle se met le doigt dans l'œil. Elle me titille et je n’ai pas envie de céder, je me contrôle du mieux que je peux, je tente de respirer à grands coups pour me calmer, mais c’est si difficile, parce que j’ai juste envie de lui balancer sa putain de fleur par la fenêtre et qu’elle me laisse tranquille. Gamine. « C’est bon ? T’as fini ton cinéma ? Je peux retourner à mon film maintenant ? » je demande avant de finalement me laisser tomber sur le canapé. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter une telle punition sérieusement ? Je fermais mes yeux quelques secondes, inspirant profondément avant de remettre sur play ce foutu film. Je suis tout sauf concentré, je n’ai plus du tout la tête à ça.

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@Charlotte Rickards        

Je vais de surprise en surprise. Déjà il est là, réveillé et au final je comprends qu’il m’attend… mais pire que ça. Il voulait que l’on fête la Saint Valentin… merde. Si je m’attendais à ça. Peut-être bien? Je l’observe, le sourcil relevé essayant de comprendre ce qu’il me dit. Il a réellement un cadeau pour moi? Merde. Je n’ai rien prévu. Je me sens mal pendant un instant, mais comment aurais-je pu le savoir. « Ah ouiiii? Qu’est-ce que c’est?? » je demande réellement curieuse pour le coup, me connait-il assez pour trouver une idée cadeau? Cet homme m’étonne de jour en jour. J’observe autour de nous pour tenter de poser les yeux sur un emballage cadeau alors je tend la main en fermant les yeux et avec un grand sourire dessiné sur le visage. J’ai un peu hâte je l’avoue.

Je ris, moqueuse. De mes rêves carrément. S’il faisait parti de mes rêves, ça se saurait tout de même. Ça sonne un peu méchant, même dans ma tête alors je ne dis rien à voix haute, je ne voudrais pas en rajouter une couche. Déjà que je n’ai pas de cadeau et qu’en plus je décèle une légère jalousie. Il a beau me soutenir que non, je la vois bien. Mais c’est peut-être le côté « pas touche à ce qui est à moi. » cette bague fait de moi quelque chose qui est à lui et même si je déteste ça, l’idée d’appartenir pour toujours à quelqu’un me dégoute, mais j’imagine que ce n’est pas complètement faux. Le mariage, c’est ça non? Montrer au monde entier combien on s’aime et qu’on veut l’autre pour toujours. Ou alors, j’ai vu trop de film romantique. Mon sourire s’agrandît alors qu’il souligne comme j’ai de la chance. Il l’avoue vite, beaucoup moins drôle, mais je suis un peu fière faut l’avouer. Allergique? Oh merde. Je retire la fleur de sous son nez mais je fronce les sourcils alors que je l’observe, il n’éternue pas à cause du pollen? « Tu te fous de ma gueule, hein? » rageux va. Je secoue la tête, un peu déçue de m’être fait avoir mais c’est le jeu j’imagine. Je cherche des yeux un vase ou ce qui pourrait faire office de vase, mais évidement je ne trouve rien, quelle question. « Pour y mettre ma rose. » je réponds naturellement alors que sa question ne méritait même pas de réponse tellement ça parait logique. Il me cherche non? Mais peut-être que je l’ai mérité après m’être autant moqué de lui. Je hausse les épaules alors que je sors un verre d’eau, je fais couler de l’eau dedans. « J’aime bien les fleurs. Et puis ça rajouterais un peu de gaité chez toi. » chez nous pour un an quoi. C’est vrai que ça manque d’une touche féminine, mais bon, je ne me vois pas le forcer à tout changer alors que je ne suis là que pour un an et que ce n’est même pas chez moi. Alors je m’adapte. Mais des fleurs, ce n’est pas trop demandé, non? Je pose la fleur dans le verre rempli et assez haut pour ne pas y faire tomber la rose. « Tu sais, je ne t’ai pas forcé à arrêté de le regarder à la base. » je lui rappelle, histoire de remettre tout dans son contexte. Je pose la fleur sur l’îlot central et sourit, ça met un peu de couleur dans cette cuisine, j’aime beaucoup. Je la prends même en photo pour en garder un souvenir. Je retourne dans le salon et observe l’écran pour voir ce qu’il regarde mais je n’en ai aucune idée, je m’appuie sur le dossier derrière lui. « C’est bien ton truc? » j’essaie de comprendre l’intrigue ou voir si je connais des acteurs mais c’est peine perdu. Je me penche vers lui, la bouche près de son oreille pour murmurer. « Bonne nuit monsieur Rickards. Évitez de vous étouffer avec votre jalousie dans votre sommeil surtout. » je me moque encore une fois et ose même poser mes lèvres sur sa joue pour l’embêter encore un peu plus. J’adore l’emmerder, vraiment c’est devenu un plaisir dans ma vie et si je ne peux même pas m’offrir ce petit plaisir alors tout ça ne vaut même plus le coup. Je me relève pour tourner les talons et me diriger vers les escaliers cette fois.

@Xander Rickards

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 Je n’étais décidément pas prêt pour une confrontation, pas aujourd’hui, pas à cette heure-ci, pas alors que je suis aussi agacé. Pourquoi je ne sais pas me taire, bon sang ? Sa voix devient légèrement aiguë, signe de son excitation parce que j’annonce avoir un cadeau. Merde, pourquoi j’ai dit ça ? Pourquoi je débite autant de conneries sérieux ? Je me sens con. Je me sens bête. Je me sens méchant. Parce que maintenant, elle s’attend à quelque chose et elle va sûrement être déçue. Je n’aurais pas juste pu me faire ? Non, il a fallu que je me la ramène, que je fasse le malin, que je me montre. Incroyable d’être aussi stupide. Je soupire fortement, ne sachant même pas comment rattraper ma bêtise. Qu’est-ce que je peux lui sortir comme blague ou tentative d’humour qui pourrait lui faire oublier ça ? Ou mieux, lui faire penser à autre chose ? La dévier de cette idée loufoque de cadeau, parce que je suis venu les mains dans les poches, les mains vides. Puis ce n’est pas si grave, non ? Ma simple présence dans sa vie devrait être un cadeau, elle devrait s’en rendre compte. Je ne sais pas quoi répondre lorsqu’elle demande ce que c’est, donc je ne dis rien plutôt qu’aggraver ma situation. Je rebondis juste lorsqu’elle parle de gaieté ou de je ne sais quoi.  « Tu ne trouves pas qu’il y’a déjà suffisamment de bonheur ici ? » je demande en fronçant les sourcils. Elle a quelque chose à reprocher à la maison ? Au bonheur ? Je soupire, je suis d’humeur exécrable, je ne suis même pas sûr que ce soit de sa faute en réalité, en tout cas, c’est un peu elle qui le paye…
« Pourquoi tu veux en prendre soin de cette putain de rose ? » je dis en articulant bien comme il faut pour qu’elle comprenne chacun de mes mots, chacune de mes syllabes. « Elle va de toute façon crever d’ici demain. » et j’insiste sur le mot c.r.e.v.e.r. Ce n’est donc pas un mythe, mais bien une réalité que toutes les femmes adorent les roses ? Je ne comprends honnêtement pas ce qu’elles leur trouvent, mais si j’avais su, j’aurais pu faire un effort. Je secoue la tête, bien sûr que non, je n’aurais fait aucun effort, donc ce n’est peut-être pas plus mal que ce soit quelqu’un d’autre qui l’ai fait. Non mais… je divague complètement, je deviens fou à avoir ce genre de pensées. En fait, ce qui me gêne, c’est que ça ne se fait pas. C’est une question de principes. On ne touche pas à une femme mariée, c’est pourtant clair non ? Pas pour tout le monde décidément. J’inspire profondément et refocalise mon attention sur le film. J’ai perdu le fil et à vrai dire, depuis le début, je n’écoute que d’une oreille, trop occupé à penser à autre chose malgré moi. « Mouais, ça se regarde. C’est le dernier film de Christopher Nolan, mais j’ai du mal à comprendre ce qui se passe. » Je réponds en haussant les épaules. Elle s’avance ensuite et se penche en avant pour murmurer près de mon oreille, m’arrachant au passage un frisson.
J’ai soudainement la bonne envie et la merveilleuse idée de tourner la tête, au moment où elle s’apprête à poser ses lèvres sur ma joue. Le bisou censé être innocent de sa part se transforme en un petit baiser sur les lèvres, beaucoup trop court pour ma part. Ce contact me désarme complètement, je l’ai fait pour m’amuser, pour l’impressionner un peu et surtout, pour la faire rager d’avantage et finalement, c’est moi qui me retrouve comme un abruti fini à ne pas vouloir qu’il se termine. « Joyeuse saint Valentin, madame Rickards. » je dis sur le même ton moqueur qu’elle, alors que j’aurais vraiment voulu que la soirée se termine autrement. « Mon cadeau te plaît ? » je demande avec un clin d’œil. Je vais sans doute trop loin, je m’épuise moi-même, mais pour ce soir, c’est bien foutu, la situation est trop catastrophique pour être rattrapée. Alors... je la laisse partir, sans essayer de la retenir.
Dans mon lit, impossible de trouver le sommeil. Réfléchissant encore et encore, je finis par fermer l'œil bien tard, et levé bien tôt le lendemain, encore plus matinale que d'habitude et avec des idées un peu plus en place. J'envoyais un message à Dimitri pour un avis des plus objectifs et partit courir un peu pour me détendre. A la fin de mon footing, je déviais de mon parcours habituel pour finir chez la fleuriste, j'y avais initialement pensé, mais mon idée fut confirmé par les conseils de mon meilleur ami. Me voilà de retour à la maison, une fleur à la main et espérant ne pas croiser Charlotte, je n'étais franchement pas d'humeur à me lancer dans une guerre ce matin et j'espérais surtout éviter un moment gênant. Avant de rejoindre ma douche, je déposais la fleure, une l'orchidée blanche sur la table avec un petit mot  Joyeuse saint valentin Charlie, X. Elle le méritait bien, après tout et me dirigeais vers la douche. Elle est sans doute déjà sortit et ne la verra que ce soir. Enfin bref. Direction salle de bain, puis ma chambre, hésitant sur le costume du jour à enfiler. J'avais un rendez-vous important en fin de matinée et un procès l'après midi. Pas une journée de tout repos.

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@Charlotte Rickards