12 ans plus tôt…

Par la fenêtre du dortoir, Noélie guette l’arrivée de Peter. Tout bruit un peu fort dans le lointain lui évoque le vrombissement de sa moto, qu’elle attend avec impatience. Ayant obtenu sa majorité deux ans plus tôt, Peter a pu quitter les murs de l’orphelinat pour commencer à construire cette vie qu’ils ont tant rêvé à deux. Il s’est inscrit à la formation des pompiers et travaille dur pour ce futur à deux. Il ne reste plus qu’une année avant que Noélie atteigne à son tour ses dix-huit ans, et elle compte chaque jour qui la sépare de sa liberté, du moment où Peter viendra la chercher pour l’emmener pour toujours avec lui. Il est même déjà arrivé à trouver un appartement dans le cœur de la ville, où la violoniste se rend dès qu’elle le peut, lorsqu’elle n’est pas au lycée, au Conservatoire, ou obligée de résider à l’orphelinat. La présence au quotidien du jeune homme lui manque cruellement. Tout son cœur ne désire plus qu’une chose : qu’ils puissent démarrer cette vie à deux, s’extirper de cet orphelinat qui les a retenus trop longtemps. Il vient la voir dès qu’il peut, mais l’absence se fait parfois cruellement sentir. Il lui manque ses bras forts, sa voix apaisante, ses baisers tendres, la vigueur de sa présence. Au début, Noélie avait craint que le départ de Peter ne génère quelques revanches de la part des autres membres de l’orphelinat. Toutes ces années, il n’avait cessé de veiller sur la violoniste, de se faire de rempart contre la moindre cruauté. Quand il n’avait plus été là, elle avait eu peur de représailles, mais, comme si l’ombre de Peter planait toujours sur les lieux, personne n’avait daigné la malmener. Pas un mauvais regard, une parole traîtresse. Ils demeuraient toujours silencieux, sans une attention pour cette blonde à l’accent anglais étrange. Les deux années s’étaient écoulées avec langueur, et pourtant, elle sentait que leur inertie arrivait à son terme. Les choses bougeaient depuis le départ de Peter, et plus rien ne serait pareil d’ici un an.

Enfin, la véritable pétarade du moteur d’une moto résonne dans la rue et Noélie voit arriver la silhouette de Peter, perchée sur son véhicule. La jeune fille bondit de son perchoir après avoir fait un signe à son amoureux depuis la fenêtre, attrape ses affaires, embarque l’étui de son violon sur son dos et sort à toutes jambes du bâtiment. Passé la grille, elle se jette dans les bras de Peter qui l’accueille avec tout autant de tendresse et de passion. Souvent, il vient la chercher pour qu’ils aillent faire un tour ensemble, ou bien pour la déposer au lycée, à l’école de musique. Aujourd’hui, il s’agit du Conservatoire pour ses leçons. Plus heureuse que jamais, Noélie visse un casque sur sa tête et embarque derrière son petit ami, le serrant fermement au niveau de la taille. Il a encore un peu de temps avant l’heure de son cours, aussi prend-il des chemins plus longs, plus agréables pour qu’ils puissent profiter de la route, se balader un peu pour ne profiter qu’à deux avant qu’ils ne soient séparés de nouveau. Comme il s’agit de vendredi, Noélie a obtenu une autorisation spéciale pour pouvoir passer une nuit à l’extérieur. La perspective de dormir dans les bras de Peter l’enchante et fait battre son cœur à mille à l’heure. Ainsi, lorsqu’ils parviennent devant le Conservatoire et qu’elle l’embrasse pour le quitter, ce n’est pas avec un pincement au cœur. Elle sait qu’il viendra la chercher plus tard et qu’ils ne seront pas séparés par la nuit.

Pleine de légèreté et d’allégresse, Noélie entre dans le Conservatoire. De tous les lieux qui pavent son quotidien, sûrement est-ce celui qui la sécurise le plus. Un environnement dans laquelle on l’a toujours appréciée, où elle n’a jamais été cette gamine étrange, où elle a pu s’épanouir, être complimentée pour son art. Elle parcourt les couloirs en saluant çà et là des visages familiers, autant les professeurs que les élèves. Quand elle parvient devant la salle de cours, elle y retrouve un visage qui n’est pas seulement connu, mais aussi ami. Elle adresse un doux sourire à Diana. « Salut, Diana ! » Diana est un peu plus âgée qu’elle, et elle excelle autant au chaud qu’à la guitare. Ses prestations sont généralement un délice pour les oreilles. D’abord très discrète, Noélie avait réussi à lier malgré tout avec une jeune fille au cours des nombreuses années où elles avaient partagé les cours et les planches du Conservatoire. « Comment vas-tu ? C'est enfin la fin de semaine, j'avais tellement hâte d'être au weekend ! Tu as des choses de prévues ? » Elle pose à côté d’elle tandis que de nombreuses conversations se font entendre autour d’elles. Le grand étui de la guitare de Diana repose contre le mur.

So I say thank you for the music, for giving it to me

Diana & Noélie

Retour au début d'une belle amitié!

12 ans plus tôt...

Diana avait fini il y a quelques années le lycée et avait tenté sa chance à Broadway peu après. Elle était de retour chez elle, à Tree Hill, pour quelques mois, histoire de faire un petit retour aux sources. C'était ici, au Glee Club du lycée et au conservatoire de musique, qu'elle avait compris que la musique, c'était son destin, sa raison de vivre. Certes, elle avait d'autres passions, bien sûr, comme la littérature ou le sorties entres amis. Mais la musique, c'était sa passion première, son poumon, son oxygène. Elle  avait décider de faire un stage de quelques mois au Conservatoire pour se perfectionner et essayer de vraiment réussir à Broadway. Ce jour-là, elle attendait le début de son cours quant une voix familière lui dit:

« Salut, Diana ! »

Diana se retourna et vit sa jeune amie Noélie. Cette dernière était un peu plus jeune qu'elle mais elles s'entendaient bien et étaient peu à peu devenues amies. Et puis, même si elles ne maitrisaient pas les mêmes instruments, elles partageaient la même passion. Peu à peu, malgré la timidité de Noélie, elles étaient devenues amies. Noélie demanda donc à la jeune chanteuse et guitariste:

« Comment vas-tu ? C'est enfin la fin de semaine, j'avais tellement hâte d'être au weekend ! Tu as des choses de prévues ? »

Elle se posa à ses côtés, attendant sa réponse. Elle avait mis son étui de guitare à ses côtés. Diana répondit:

-Ca va bien et toi?

Puis elle ajouta:

-Comme tu le sais, je ne suis là que pour quelques mois. Je vais retenter ma chance à Broadway après. Mais, si ça ne marche pas, je sais qu'un jour, je reviendrais définitivement ici! Sinon, pour ce weekend, j'ai pas beaucoup de projets. Enfin, je vais voir mon petit-ami mais bon, tu sais, comme souvent, en amour, je papillonne...

Diana n'avait jamais réussi à vraiment garder un petit-ami, couchant même parfois de droite à gauche. Mais elle était encore jeune. Pourtant, elle savait que son amie avait un petit-ami et que ça durait entre eux donc que l'amour était possible, même à leur jeunes âges. Elle ajouta donc, souriante:

-Et toi, quels sont tes projets...?

(c) fadet

@Alexei Prizrak

Il suffisait juste à Noélie de passer les portes du Conservatoire pour sentir un apaisement s’emparer d’elle, un calme souverain, un doux réconfort. Depuis le décès de sa mère et de David, le monde lui était apparu hostile, dangereux, inaccueillant. Cela avait commencé entre les murs de l’orphelinat, face à la cruauté des autres enfants, leur profonde inimité, leur promptitude à jauger, à se moquer, à appliquer leurs propres injustices dans un monde qui avait été injuste avec eux. Peter avait su créer un refuge dans le creux de ses bras, mais à présent qu’il ne vivait plus à la pension avec elle, les lieux ne lui paraissaient plus aussi hospitaliers. L’école de musique était le seul endroit où elle n’avait jamais souffert le jugement des autres, les méchancetés des autres. Au contraire, elle était appréciée pour sa musique, presque admirée. Tous partageaient cet amour de la musique, quel que soit l’instrument maîtrisé, la discipline exercée. Les professeurs étaient exigeants, mais justes et bienveillants. La jeune fille était parvenue à nouer des amitiés dans ce lieu qui n’était qu’une ode à la musique sous toutes ses formes. Armée de son violon, Noélie se sentait invincible.

Et parmi ces rares amitiés, il y avait celle de Diana. Légèrement plus âgée qu’elle, la blonde pratiquait le chant, accompagnée de sa guitare. Une superbe association pour une voix de velours qui ne cessait d’impressionner et de charmer Noélie. L’écart des années se faisait à peine sentir, moins encore lorsqu’elles s’essayaient à des duos, alliant leurs instruments pour un beau duo. Cependant, plus âgée, Diana possédait plus de libertés et elle était plus avancée que la violoniste dans ses projets, voyageant dans côté et de l’autre pour se produire, faire carrière dans la musique. Une situation que lui enviait Noélie, elle qui ne rêvait que de monter sur les planches, de s’associer aux plus grands orchestres symphoniques pour jouer de son violon.

« Je vais bien, merci ! J’avais tellement hâte que cette semaine se termine. Elle m’a semblé interminable ! » Elle vient s’asseoir à côté de Diana, posant son violon contre le mur. Cette dernière évoque son cours passage dans la ville, étant déjà partie à l’assaut de Broadway. Un regard d’admiration se peint sur le visage de Noélie. « Je t’envie tellement ! Mais je suis certaine que la prochaine fois sera la bonne. Tu as tant de talent ! » Le monde des arts n’était pas un univers facile. Beaucoup d’artistes talentueux, mais il n’était pas aisé de percer. Malgré tout, il lui semblait que Diana possédait ce petit quelque chose qui fait de certaines personnes des stars avant l’heure. De plus, la jeune femme possédait la pugnacité, l’énergie et le courage pour entreprendre cette route vers la célébrité. Noélie ne doutait pas de son succès à venir. Quant au sujet des garçons, la violoniste sourit, connaissant les aventures de son amie, à l’opposé de ce que Noélie vivait avec Peter. Il n’y avait cependant rien à juger. La violoniste considérait qu’elle avait eu une chance immense de tomber sur son âme-sœur si tôt dans sa vie.

Lorsque Diana lui retourne la question, Noélie rougit quelque peu, heureuse, excitée et timide à la fois. « J’ai pu obtenir une autorisation spéciale pour passer le weekend hors du pensionnat. On va passer le weekend ensemble avec Peter. » A la simple évocation du jeune homme, son ventre papillonne. Il lui semble vivre un rêve de partager ces deux jours avec lui, dans son appartement, loin du pensionnat qui les avait vus grandir. Un vent de liberté ! « C’est la première fois que je vais pouvoir passer un weekend entier chez lui. Je suis tellement excitée ! J’ai l’impression qu’il reste encore une éternité avant que je puisse quitter le pensionnat et aller habiter avec lui. » Plus qu’une année ; ils ont traversé le plus long, et pourtant, l’attente la rend plus impatiente encore. Et tandis qu’elles discutent, la professeure de musique arrive jusqu’à la salle de cours, l’ouvre et entre dedans, annonçant ainsi le début de la leçon. Noélie se redresse avec Diana, attrape son étui et s’engage dans la salle de classe. Une salle qui n’a rien de traditionnel, puisqu’elle est destinée à l’apprentissage de la musique. Le lieu comprend une petite estrade sur laquelle les élèves peuvent se produire à tour de rôle. Alors qu’elles s’assoient sur les sièges disposés en arc de cercle, Noélie se penche à l’oreille de son amie. « J’espère que ce sera un cours où elle va proposer des exercices en groupe ! » chuchote-t-elle.

So I say thank you for the music, for giving it to me

Diana & Noélie

Retour au début d'une belle amitié!

Diana était heureuse de passer du temps ici, avec ses amis. En attendant le début du cours, elle discutait donc avec Noélie. Elle avait dit qu'elle allait bien avant de retourner la question à son amie. Cette dernière répondit:

« Je vais bien, merci ! J’avais tellement hâte que cette semaine se termine. Elle m’a semblé interminable ! »

Noélie s'assit à ses côtés et posa son étui à violon contre le mur. Pendant ce temps, Diana racontait sa vie et ses projets pour le weekend. A l'évocation de Braodway et de ses échecs là-bas, son amie lui dit:

« Je t’envie tellement ! Mais je suis certaine que la prochaine fois sera la bonne. Tu as tant de talent ! »

Diana n'en doutait même pas et, si ça ne marchait pas à Broadway, elle reviendrait ici et ferait ses albums chez RedBedrooms. De toute façon, savoir que les autres croyaient en elle, c'était si bon. Aussi, elle acquiesça à la remarque de son amie.

Puis Diana avait évoqué ses déboires amoureux et ses projets du weekend avant de retourner la question à Noélie. Cette dernière répondit:

« J’ai pu obtenir une autorisation spéciale pour passer le weekend hors du pensionnat. On va passer le weekend ensemble avec Peter. »

Puis elle ajouta:

« C’est la première fois que je vais pouvoir passer un weekend entier chez lui. Je suis tellement excitée ! J’ai l’impression qu’il reste encore une éternité avant que je puisse quitter le pensionnat et aller habiter avec lui. »

Diana était heureuse pour son amie, vraiment! C'était super qu'elle puisse enfin être vraiment heureuse et vivre avec son chéri. Ce premier weekend ensemble serait donc un premier pas. Diana répondit:

-Super pour vous deux. Je suis ravie de te voir heureuse avec lui et que bientôt vous vivrez ensemble!

Diana vit alors, comme son amie, que la professeur arrivait. Elle ouvrit la salle de cours et y entra. Les élèves commencèrent alors à entrer. Noélie récupéra son étui et Diana commença elle aussi à se baisser après s'être relevé. Mais, hélas, elle craqua son pantalon et tout le monde la regarda avec des yeux amusés..Mais elle s'en fit rien et entra elle aussi dans la salle, sa guitare dans son étui à la main. Elles entrèrent et s'installèrent sur les sièges disposés en arc de cercle de cette salle disposée exprès pour la musique. Tandis qu'elles s'asseyaient, Noélie murmura à son amie:

« J’espère que ce sera un cours où elle va proposer des exercices en groupe ! »

Diana murmura à son tour:

-Ce serait cool, oui.

C'est vrai que leurs voix et leurs instruments collaient si bien. Diana qui chantait et Noélie au violon, c'était si harmonieux! Elle attendit le début du cours, impatiente de commencer ce dernier.


-Et toi, quels sont tes projets...?

(c) fadet

@Alexei Prizrak