Il n'y avait pas grand chose à faire pour moi aujourd'hui, car j'avais réservé ma journée pour une personne qui me tenait à coeur : Mayra. Nous étions amis depuis l'époque du lycée et même si nos chemins s'étaient séparés à certains moments, nous revenions toujours l'un vers l'autre. Je ne pouvais pas dire qu'elle était la soeur que je n'avais jamais eu, car j'en avais déjà quatre, mais elle était celle que j'avais choisi. Elle m'avait connu sous mes meilleurs et mes pires jours. Elle m'avait ramassé après que j'ai trop bu, elle m'avait sorti de vieux plans avec des filles un peu trop entreprenantes et... Mayra avait toujours été là pour moi.

Besties

@Mayra Rickards

Novembre 2023

Je savais que je pouvais compter sur elle quoi qu'il arrivait. C'était aussi pour ça qu'elle était une de seules à savoir que j'étais revenu à Tree Hill pour voir si mon rein était compatible avec ma sœur, mais aussi qu'un bébé avait été déposé devant ma porte.
Maintenant que nos emplois du temps n'étaient plus autant chaotiques, je comptais bien profiter un peu d'elle. En vrai et non plus par messagerie interposée comme auparavant. J'avais envie de la retrouver et de partager des moments comme avant. Je lui avais proposé de se retrouver au Karen's café et comme celui ci ne se trouvait pas trop loin du magasin de vêtements pour enfant, j'étais allé y faire un tour juste avant son arrivée. Du coup au lieu d'être en avance, j'avais quelques minutes de retard et quelques sacs sur les bras en bonus. Je la vis immédiatement en entrant dans le café et je la rejoignis sans me poser de question. Elle était toujours aussi belle, souriante et j'étais toujours autant heureux de la retrouver. Elle se retrouva dans mes bras pour une étreinte interminable, j'étais quelqu'un de tactile et elle m'avait manqué. Elle subissait le bear hug. "Tu m'as tellement manqué... Plus jamais on ne fait ça." Je vins plaquer un énorme bisou sur sa joue avant de lui proposer d'aller commander pour nous. C'était le moins que je pouvais faire après l'avoir fait attendre. "Comme d'habitudes ?" Lui demandais-je avec un sourire éclatant avant de partir faire la queue.

Il y a des amitiés qui restent inchangées, peu importe le temps qu'on passe loin de l'autre, on sait qu'à chaque fois qu'on se retrouve, ce serait comme-ci on ne s'était jamais quittés. Je n'avais pas vu Asher depuis très longtemps et depuis son retour à Tree Hill on avait eut du mal à trouver un moment pour nous. Je ne lui en tenait pas rigueur, après tout, j'avais été pas mal occupée aussi entre le déménagement et le reste. J'étais très contente qu'on puisse se voir et se retrouver aujourd'hui. C'est qu'il m'avait manqué ce grand con ! Venant de moi cet adjectif n'était pas péjoratif. J'appréciais beaucoup Asher et il était un de mes amis les plus proches. Au même titre que Lennie. Quand j'avais perdu ma mère, j'avais eu l'impression que Lennie et Asher avait été plus compréhensif que ma propre famille. J'aimais mes frères et sœurs, mais c'est vrai que tous n'avaient pas vraiment compris mon besoin de quitter la ville et de m'éloigner. J'avais senti certains reproches venant de ma fratrie ou même de mon père. Eux pensaient qu'il fallait qu'on reste soudés, d'autant plus parce qu'elle n'était plus là. Mais moi, j'avais juste eu besoin de prendre le large parce que je ne supportais pas son absence , ni le comportement de mon père. Je ne pouvais pas voir mes frères et sœurs s'occuper des plus jeunes parce que lui refusait de le faire. C'était trop pour moi. Alors j'avais peut-être fait un choix égoïste, mais j'avais pensé à moi avant tout, à ce dont j'avais besoin, a mon bien être. Parce que, si je ne prenais pas soin de moi, personne n'allait le faire à ma place. Asher et Lennie m'avaient soutenue dans mon choix et je n'avais ressenti aucun jugement à mon égard. C'était de vrai amis, deux personnes sur qui je pouvais compter les yeux fermés.

J'arrivais la première au Karen's Café et je décidais de m'installer à l'une des tables en attendant mon ami. Il avait quelques minutes de retard, mais ce n'était pas bien grave. J'en profitais pour vérifier mes mails sur mon téléphone portable. Puis, quand il passait la porte du café, mon visage s'illuminait. Je me levais pour pouvoir le serrer dans mes bras. Je souriais alors qu'il admettait que je lui avais manqué - « Je dois avouer que tu m'as un peu manqué aussi. » - Dis-je en me décollant de lui. Non en fait, il m'avait aussi beaucoup manqué, mais évidemment admettre ce genre de choses, c'était pas trop mon truc. J'avais beaucoup de mal à dire ces choses-là - « Oui, on ne change pas les bonnes habitudes ! » - Il me connaissait bien et il savait ce que j'aimais prendre ici. Après tout, c'était pas la première fois qu'on se retrouvait autour d'un café. J'attendais qu'il revienne pour reprendre la parole - « Alors, comment tu vas ? Et avec la petite comment ça se passe? »

@Asher Copeland

   

Pourtant ponctuel d'habitude, je m'étais perdu dans la boutique de vêtements pour enfants à côté du Karen's café. J'aimais déjà acheter des habits pour mes neveux et nièces, mais pour ma fille j'étais passé au niveau supérieur. Elle allait bientôt avoir une garde robe plus étoffée que la mienne, avec la moitié qui ne lui irait plus d'ici un mois ou deux. Je n'étais pas raisonnable du tout, je lui achetais tout ce qui me plaisait et il y avait beaucoup de choses... Je craquais en lui prenant de jolis tenues et après je la bombardais de photos pour avoir des souvenirs.

Besties

@Mayra Rickards

Novembre 2023

Elle me remercierai un jour.
En passant la porte du Karen's Café, j'avais tout de suite repéré Mayra et après une rapide étreinte, j'étais parti nous chercher nos cafés. Elle prenait tout le temps la même chose, alors c'était facile, moi j'aimais changé au grès des saisons. En ce moment, je vivais pour le caramel. Le sucre était un excellent échappatoire pour fuir mes problèmes. Je ramena les deux tasses à table et quand je m'assis, mes grandes jambes vinrent taper contre les siennes. C'était toujours le même problème lorsque l'on était grand, rien n'était à la bonne taille. "Toujours autant à l'étroit ici."Dis-je en rigolant.
La belle brune me demanda des nouvelles de ma fille et je ne pus empêcher la fierté de s'incruster dans mes yeux. "Elle oublie un peu trop souvent de dormir à mon gout, mais sinon elle est parfaite. Comme son père." Sortant mon téléphone de ma poche, je le déverrouilla avant de le tourner vers elle pour qu'elle voit les photos d'Elsie. Il y en avait pour tous les gouts, quand elle dormait, quand elle souriait, quand elle pleurait, quand elle remplissait sa couche... Il n'y avait pas un instant que je n'avais pas immortaliser. J'avais peur de passer à côté de quelque chose d'important, puis comme je ne savais pas comment m'occuper d'un bébé, il y avait aussi toutes les photos que j'envoyais à ma mère avec mes questions. Heureusement qu'elle était là pour m'aider, sinon je ne m'en serais pas sorti. "Je voulais l'emmener pour te la présenter, mais apparement ce n'est pas super de sortir un bébé à cette époque de l'année avec tous les virus qui trainent. Je ne sais pas si c'est la vérité ou si ma mère voulait juste la garder cet après midi."

"Et toi ? Qu'est ce que tu as de neuf à me raconter ?"

Je souriais en posant mon regard sur Asher. J'étais vraiment contente de le retrouver. Il n'y avait pas à dire, ce n'était pas la même chose de se voir en visio et d'être réellement ensemble. Ce grand bonhomme m'avait manqué. D'ailleurs, j'avais l'impression qu'il était encore plus grand que dans mon souvenir, mais c'était peu probable. Il y avait bien longtemps qu'on avait arrêté de grandir tous les deux ! Je souriais à sa remarque, oui effectivement, pour lui tout était trop petit. Je lui demandais alors des nouvelles d'Elsie. C'était le dernier grand bouleversement de sa vie et quel bouleversement ! Un enfant qui venait tout chambouler sur son passage. Asher allait devoir tout réorganiser autour de cette petite princesse et je n'osais pas imaginer a quel point c'était difficile. Je n'avais jamais eu envie d'avoir des enfants. Pourtant, j'avais un bon contact avec eux, mais je ne ressentais pas du tout le besoin de devenir mère. Je ne savais pas si Asher avait des désirs de devenir père un jour, en tout cas, il était un peu trop tard pour y penser maintenant. La mère de la petite lui avait laissé sans lui demander son avis. Heureusement pour Elsie, Asher semblait avoir décidé de prendre ses responsabilités et d’assumer son rôle de père. Je savais ce que c'était de se retrouver dans le système social et encore, j'avais eu la chance d'être adoptée par une famille incroyable. Je ne souhaitais ça à aucun enfant. Elsie était bien tomber avec Asher. Il avait beau être gauche et ne rien connaître aux gosses, je savais qu'il prendrait soin d'elle et qu'il la protégerait quoi qu'il advienne - « C'est de son âge... tu vas devoir te faire au nuit blanches mon vieux ! Courage. Apparemment, tous les parents y survivent. » - Je souriais - « Oh elle est vraiment adorable et elle est beaucoup plus mignonne que toi, t'es sûr que tu es son père ? » - Dis-je en regardant les photos, j'en profitais pour taquiner mon ami. En tant que meilleur ami, il savait mieux que personne a quel point j'aimais vanner les gens. Il ne faisait pas exception, mais dans ma bouche, c'était des mots d'amour. Je ne perdrais pas de temps à vanner les gens que je n'appréciais pas - « Oui, il faudra bien que tu la présente à sa tata Mayra qui lui apprendra a faire pleeeiins de bêtises plus tard. » - Je prévoyais déjà de faire tourner en bourrique Asher - « Je crois surtout qu'elle voulait passer du temps avec sa petite fille, ta mère a toujours été une maman louve et tous ses petits sont partis, elle doit être ravie d'avoir une petite fille. » - Je connaissais bien maman Copeland. Elle était aussi bienveillante que la mienne. Elle avait d'ailleurs été d'un soutien infaillible quand ma mère était morte. Ses deux dernières filles étaient partie il y a quelques années et j'étais certaine qu'elle était contente de pouponner de nouveau - « Bah écoute, ça me fait vraiment tout drôle d'être de retour ici pour de bon. Je t'avoue qu'il y a des moments où j'ai déjà de nouveau des envies d'évasion, mais on est bien installées avec Lennie. Ça fait du bien d'avoir son chez soi. » - Ce que je disais était très contradictoire. J'avais envie de partir et à la fois, j'aimais aussi avoir un cocon avec ma meilleure amie. Cela faisait du bien d'avoir un vrai chez soi, après avoir passé des années à vadrouiller aux quatre coin du monde.

@Asher Copeland

   

J'étais un Copeland, je venais d’une famille nombreuse, j’avais deux frères, quatre sœurs, alors je ne m’étais jamais imaginé avoir une maison sans enfant. Depuis tout jeune, je me prédestinais à avoir une grande famille aussi, mais la vie en avait fait autrement. Je n’avais toujours pas trouvé de femme pour partager ma vie, mon immaturité continuait de les faire fuir. Elsie était le fruit de ma bêtise et même si je l’aimais, j’aurais préféré qu’elle arrive dans d’autres circonstances. Elle allait grandir sans maman et si pour le moment j’arrivais à compenser, quand elle allait grandir ça ne serait plus la même histoire…

Besties

@Mayra Rickards

Novembre 2023

 Comment j’allais la guider dans l’adolescence ? J’avais mes sœurs, mes amies, mais ça ne remplacerai jamais une présence maternelle. J’allais avoir un peu de temps pour y réfléchir, quelques années pour trouver les bons mots, me renseigner, devenir le meilleur pour cette petite fille qui était venue chambouler toute ma vie.
C’était assez marrant de voir que parmi toutes les femmes qui avaient croisé mon chemin, aucune n’avait réussi à me faire changer, elles pointaient toutes du doigt des choses qui les dérangeaient dans ma personnalité et je les balayais d’un revers de main. Il avait fallut deux minutes à Elsie pour me donner un coup de pied au derrière pour que je formate ma vie afin que celle ci soit adaptée à la sienne. Mayra me le faisait notamment remarquer avec le sommeil, parce qu’elle me connaissait et savait que j’avais besoin de mes dix heures par jour, une chose impossible à s’octroyer depuis l’arrivée de ma fille. J’étais fatiguée, mais pas une petite fatigue, toute simple, j’étais au bord de la crise de nerf les trois quarts du temps, les émotions à vifs, mon corps me faisait mal… Et puis je me levais pour réconforter ma petite et j’oubliais tout ça. Je survivais aussi - surtout - grâce aux siestes que je pouvais venir faire de temps en temps chez mes parents.
"Quoi ?  Tu trouves qu’elle ne me ressemble pas ?" Ça ne changerait plus rien, car même si biologiquement Elsie n’était pas de moi, je l’avais adopté dans mon coeur depuis son arrivée. Mais je m’étais persuadé que… Elle se foutait de moi ! Mayra était en train de me taquiner et dans mon état de fatigue avancé, j’avais foncé tête baissée dans son piège. J’étais vraiment débile et elle aussi ! Je lui balançais un petit coup sur l’épaule en me mettant à rire. "Ce n’est pas gentil de te moquer de moi. Je suis HS." J'allais morfler quand ma fille serait un peu plus grande, car Mayra n'était pas la première à me dire qu'elle allait lui apprendre pleins de bêtises. J'avais tellement embêté les gens autour de moi, que tout le monde voulait se venger à présent. "Elle n'osera pas se retourner contre son papa chéri." Dis-je en tirant la langue à mon amie.
Bien qu'épuisé, j’avais quand même voulu rejoindre ma jolie brunette pour passer un moment avec elle, la retrouver, car ça faisait un moment que je n’en avais plus eu l’occasion. Mayra était un électron libre qui, comme elle l’exprimait, aimait ce côté cosy du chez soi, mais adorait tout autant vadrouiller à droite à gauche à travers le monde. Elle était comme ça, et je ne l'avais jamais connu autrement. La regardant avec de la douceur dans le regard, je vins poser ma main sur la sienne pour la fixer dans le moment avec moi. Je comprenais l’ambivalence de la situation pour elle, les questionnements qu’elle devait avoir, puis je savais aussi qu’il n’y avait pas forcément de solutions à tout cela. Dans la vie il y en avait rarement. "Je vais être très égoïste dans ce que je vais dire, mais je suis heureux que tu te sois posée. Je vais pouvoir te voir plus souvent, t'embêter et te harceler en vrai. C'est bien mieux que par téléphone." J'étais un chieur. J'avais peut être un peu changé pour Elsie, mais je restais le même pour Mayra.

Asher était papa et même si nous en avions parlé par message, j'avais encore du mal à le réaliser. Je nous revoyais encore quand nous étions des jeunes gamins et faire les quatre cent coup. J'avais un jour dit à Asher que j'espérais qu'on ne se perdrait jamais, qu'on parviendrait, quoi qu'il arrive, à rester dans la vie l'un de l'autre. C'est ce que nous avions fait. Je l'avais vu grandir et évoluer, réaliser ses rêves. Et maintenant, je découvrais le nouveau Asher. Celui qui se découvrait un instinct paternel et qui apprenait à assurer le rôle le plus important de toute son existence - « Hum... si elle a un petit air de son papa bien sur. » - La petite avait la même forme des yeux que son père. Le haut du visage c'était son papa tout craché ! Je riais alors que Asher me disait qu'il était fatigué et que ce n'était pas gentil de se moquer de lui. Oui, c'est sûr, c'était pas très sympa, mais mon meilleur ami savait très bien comment j'étais. Ce n'était pas moi si je ne me mettais pas à lancer des petites taquineries - « Oui ça se voit à ta tronche. Non désolée promis, j'arrête de me moquer de toi. » - J'avais connu Asher plus en forme. Il n'était jamais le dernier pour répondre aux blagues ou pour faire des conneries. Je pense qu'on avait d'ailleurs fait nos pires bêtises ensemble - « Oh ça c'est ce que tu crois ! Je suis sûre qu'elle va m'adorer et toutes les deux on pourra te faire tourner en bourrique. Ça fait hyper longtemps que je t'ai pas vu. Il faut bien que je te rende un peu dingue. » - Répliquais-je avec un sourire. Eh oui, Asher m'avait manqué et je n'avais pas eu l'occasion de l'embêter depuis très longtemps. Ce n'était pas pareil par téléphone ou par visio. D'ailleurs, mon ami me disait qu'il était content que je me sois enfin posée. Lui, aussi, il allait pouvoir en profiter pour venir m'embêter ! J'étais sûr qu'il ne se gênerait pas pour débarquer à l'improviste et il savait bien qu'il était toujours le bienvenu, à n'importe quelle heure ! - « Ne me dis pas ça, je vais encore avoir envie de fuir. » - Je marquais une courte pause - « Non tu sais bien que tu peux venir quand tu veux à la maison. On pourra recommencer nos fameuses soirées pizza, comme à l'époque. Rien que d'en parler, ça me rappelle à quel point ça me manquait. Même si je suis contente d'avoir vécu ces dernières années aux quatre coin du monde. J'ai vu des choses tellement incroyables ! Bah tiens, quand tu viendras à la maison je te montrerais certaines de mes photos. » - Je comptais bien profiter de mon installation à Tree Hill pour reprendre contact avec mes amis de toujours et les voir assez régulièrement. Asher n'y échapperait pas parce qu'il faisait parti des personnes que j'avais le plus envie de retrouver.

@Asher Copeland

   

J'étais mortifié, comment osait elle dire qu'Elsie ne me ressemblait pas ? Laissant échapper un petit rire, je lui mis une tape sur l'épaule avant qu'elle n'avoue qu'il y avait bien un petit air de ressemblance entre ma fille et moi. Elle aimait bien trop m'embêter et savait exactement quoi dire pour me toucher. "Elle a plus qu'un petit air ! Elle est aussi belle que moi je suis beau." Dis-je avant de lui tirer la langue comme si nous avions dix ans. "Elle a mes yeux. J'espère juste qu'elle n'aura pas mon humour. Ni le tien." Parce que sinon j'étais parti pour des années de souffrance face à la répartie de cette enfant.

Besties

@Mayra Rickards

Novembre 2023

Non, ça allait être un petit ange, toute douce et calme comme... Pourquoi je ne connaissais personne comme ça ? Pourquoi tout le monde autour de moi était complètement fou ? Mes sœurs m'avaient déjà mis en garde sur le fait qu'elles lui apprendraient des bêtises, et c'était maintenant au tour de Mayra de le faire. J'étais mal barré. Elsie allait apprendre des plus grandes tarées de la ville et j'allais en baver. "Il y a un énorme faussé entre m'embêter et apprendre à ma fille comment faire ! Ne la pervertis pas." La suppliais-je sans réussir à contenir le fou rire qui grandissait en moi. J'imaginais déjà ma gamine en train de me faire les pires coups sur ordre de mon amie et de ses tatas. Seulement je n'étais pas du genre à rester les bras croisés, j'allais lui rendre la monnaie de sa pièce maintenant qu'elle était de retour à Tree Hill ! J'allais l'embêter et la taquiner jusqu'à ce qu'elle ne me supporte plus. Fin, pas jusqu'à la faire fuir comme elle l'insinuait. Je ne la laisserais plus partir ma petite brunette, pas après qu'elle m'ai autant manqué. "Des pizzas et des photos, ça me semble être un programme convenable. Rajoute quelques bières à la soirée et j'accepte !" Lui dis-je en venant boire une gorgée de café. Il ne fallait pas grand chose pour me convaincre de passer une soirée avec Mayra. Après autant de temps, elle allait avoir beaucoup de choses à me raconter, mais aussi beaucoup de photos à me montrer. J'aimais bien voir ce qu'elle avait capturé avec son objectif, ça me faisait voyager sans avoir à bouger de son canapé. "Je ne te le dirais pas deux fois, alors écoute bien. Tu m'as manqué. Je ne savais plus ou poser mon bras pendant une seconde." La taquinais-je, parce que comme elle était plus petite que moi, je posais souvent mon bras sur sa tête, comme un appui coude, mais en plus mignon. Elle détestait ça et ça ne rendait la chose que beaucoup plus attrayante à mes yeux.

Je ne rétorquais pas au compliments que Asher se faisait à lui même, je me contentais de sourire - « Qu'est-ce qu'il a mon humour ? » - Il était très bien mon humour. Non ? Bon ok peut être que je faisais un petit peu des blagues de merde, mais c'était un point commun qu'on avait tous les deux. Après tout, si il était mon meilleur ami ce n'était pas pour rien ! On se ressemblait dans nos conneries et chacun comprenait l'humour de l'autre. D'ailleurs, il n'y avait que lui pour supporter mes conneries et pareil à l'inverse. C'était ce qui faisait qu'on s'entendait aussi bien. Il nous arrivait même de sortir les même blagues au même moment à l'époque. Les années avaient passées et on aurait pu penser que nous étions devenus des adultes responsables. On l'était... partiellement. J'étais le genre de personne qui ne se prend pas trop au sérieux. Sauf en ce qui concernait mon travail. Dans ce domaine là, j'étais capable de faire preuve d'un grand sérieux et de professionnalisme. J'avais travaillé toute ma vie pour réaliser mes rêves et il était hors de question de gâcher tout ce chemin parcouru. J'étais bien trop heureuse de vivre d'un métier qui me passionnait. C'était un plaisir de me lever chaque matin et de jeter un œil à ce que j'avais a faire. J'avais l'impression de ne pas réellement travailler. C'était quand même incroyable de réussir à vivre d'une passion. C'était une richesse et un privilège - « Mais enfin, jamais je n'oserais la pervertir, tu me prends pour qui ? Mais deux ou trois petites bêtises pour embêter son papounet pourquoi pas ? » - Rétorquais-je. Après tout, tous les enfants font des bêtises non ? C'est comme ça qu'ils apprennent. Ou peut-être pas ? A vrai dire je n'y connais absolument rien. Heureusement que je n'étais pas dans la situation de Asher. Bon cela me paraissait peu probable qu'un homme débarque un jour avec notre enfant. J'aurais quand même été au courant. Mais tout cela pour dire que, se retrouver parent du jour au lendemain, la simple idée m'effrayait - « Évidemment qu'il y aura des bières, tu n'as même pas besoin de demander. » - Je souriais. Qu'est-ce que serait une soirée pizza sans les bières, hein ? Mon sourire s'agrandissait aux dernières paroles de mon ami. Il n'avait pas l'habitude d'être aussi sentimentale. On savait tous les deux qu'on s'appréciait, comme un frère aime sa sœur, mais on en parlait rarement. Il n'y avait pas besoin - « Oui donc en fait, ce n'est pas vraiment moi qui t'as manqué, je retiens. » - Je faisais mine d'être faussement vexée, mais il n'en était rien. Enfin je détestais cette manie qu'il avait de poser son bras sur ma tête. Asher était vraiment un chieur et il avait de la chance que je l'apprécie autant. Je tolérais avec lui beaucoup de choses que je ne tolérerais pas avec d'autres. Je reprenais quelques gorgées de ma boisson avant de reprendre la parole, un peu plus sérieuse qu'auparavant - « Et la maman d'Elsie, toujours aucunes nouvelles ? Est-ce que tu vas essayer de la retrouver ? » - Il m'avait raconté tout ce qu'il y avait à savoir autour d'Elsie, son abandon, la lettre, cette femme dont il ne se souvenait même pas. Mais je me demandais si il avait l'intention de faire quelque chose à son sujet ou si cette femme avait essayé de réapparaître. C'était quelque chose à envisager, un jour ou l'autre, elle aurait peut-être envie de connaître sa fille. A moins qu'elle ait décidé de l'abandonner définitivement, mais c'est Elsie, en grandissant qui aurait besoin de connaître ses origines.
 

@Asher Copeland

   

Mayra et moi, nous avions beaucoup de points en commun et c'était ce qui faisait que nous étions amis depuis des années. Elle comprenait mon humour mieux que quiconque. Le sien était d'ailleurs assez similaire au mien et parfois on arrivait à sortir les mêmes conneries en même temps. Comme des jumeaux. Mais je l'aimais surtout parce que malgré nos vies chaotiques, elle avait toujours été là pour moi. La jolie brunette savait parfaitement les mots à utiliser pour chacune des situations que je traversais. Elle n'avait pas peur de me donner des tapes sur les doigts

Besties

@Mayra Rickards

Novembre 2023

quand j'étais un idiot, ou de me réconforter quand la vie n'était pas tendre avec moi. Et elle allait être une tata - certes pas biologique, mais ça n'était pas important - ultra précieuse pour ma fille. "Franchement, entre toi et mes sœurs, vos deux trois petites bêtises pour m'embêter vont devenir des dizaines de bêtises incontrôlables." Dis-je en rigolant. Je savais très bien que même si j'étais contre, elles allaient le faire, mais je les connaissais et je me doutais que tout serait très "drôle". Elles allaient utiliser ma fille pour gentiment me torturer. "Sache que je me vengerais, mais en cent fois pire." Je lui tirais la langue avant d'amener ma tasse à mes lèvres.

"Pff, tu fais vraiment aucun effort. Je te dis quelque chose de gentil et tu prends que le reste. Même si c'est vrai que mon bras était fatigué sans son support préféré." La taquinais-je en étant faussement vexé. On se retrouvait comme avant. Elle m'avait invité chez elle pour que je puisse regarder les photos qu'elle avait prise au cours de ses derniers voyages. Mayra avait promis bières et pizzas, ce qui voulait dire que j'étais obligé d'accepter son invitation. Pas que j'aurais refusé, j'aimais bien trop passer du temps avec elle pour la faire rire et l'embêter. "Tu m'as manqué tête de mule." Finis-je par dire tout simplement pour la satisfaire. Mais rapidement ma connerie reprit le dessus et je plongea deux doigts dans mon verre d'eau avant de l'éclabousser en les secouant devant son visage.

Je pensais que tous les sujets dérangeants étaient passés, mais je m'étais trompé. Mayra me demanda des informations sur la mère d'Elsie et comme à chaque fois que l'on me parlait d'elle je ne savais pas quoi répondre. Je ne la voulais pas vraiment dans la vie de ma fille, mais en même temps on m'avait fait comprendre que la présence d'une mère était importante et... J'étais paumé. Puis je ne savais même pas par où commencer par la retrouver. J'avais bien essayé de regarder les photos de l'after party du Super Bowl, mais je donnais l'impression de flirter avec toutes les femmes qui s'approchaient de moi. Je me gratta la tête, un peu gêné d'être pris au piège par une simple question. "Je devrais surement la contacter oui... Au moins pour savoir ce qu'elle veut pour Elsie, même si elle ne veut pas faire partie de sa vie. Mais je suis incapable de me souvenir d'avec qui j'ai couché le soir du Super Bowl. Je suis même pas certain qu'il n'y en ai eu qu'une ce soir là. J'ai complètement black out."

"Rooh me regarde pas comme ça. Tu aurais bu autant que moi si tu avais gagné ce match. C'était électrique. Puis c'est aussi de la faute de toutes ces femmes qui se collaient à moi. J'ai aucun contrôle quand je bois comme ça." Tentais-je de me justifier en sortant une excuse bidon. J'aurais aimé que l'alcool explique mon comportement, mais ma fille allait grandir un jour et il était hors de question qu'elle m'entende dire des bêtises pareilles. L'alcool ne pardonnait rien... J'aurais du assumer mes shots de tequila et mes bouteilles de champagne.

Asher était bien entouré. Je savais que ses sœurs et ses parents allaient l'aider à s'occuper de sa petite Elsie. En ce qui me concernait, je pouvais certainement le soutenir, mais je n'étais pas plus douée que lui en ce qui concernait les enfants. Je me comportais parfois comme une vraie gamine et il y avait fort à parier que j'allais passer plus de temps à jouer avec Elsie qu'autre chose. Même si pour l'instant, elle était encore très petite. Je riais aux propos de mon meilleur ami - « Tu sais, elle aura pas besoin de nous tous pour faire des bêtises. Elle fera les mêmes bêtises que tous les gosses et elle en inventera d'autres aussi. » - Les enfants sont très inventifs en matière de bêtises. J'avais grandi dans une maison remplie d'enfants. Il y avait toujours eu beaucoup de cris et de rires chez nous. Je me rappelais de notre mère qui nous courrait après pour nous arrêter dans nos conneries. Quand on s'y mettait à plusieurs et qu'on était complices dans la bêtise, c'était quelque chose ! Je n'avais pas été la dernière pour ce genre de choses. Je me demandais comment maman avait eu la patience pour tout cela. Elle s'était presque occupée seule de nous, car notre père passait plus de temps à travailler qu'autre chose. C'était maman qui était toujours présente et qui nous supportait la plupart du temps. Elle avait dû s'en faire des cheveux blancs ! Mais elle nous avait aussi donné énormément d'amour. Je savais que je pouvais toujours me tourner vers elle quand j'avais besoin d'un conseil, de parler ou juste de réconfort. Elle avait été la mère parfaite que je n'avais pas eue. Ma mère biologique était tout à l'opposé. Égoïste. Instable. Farfelue. Il y avait fort à parié qu'elle ne savait même pas qui était mon père biologique. Si je gardais tout de même un lien avec elle, dans mon cœur, ma vrai mère était celle qui était partie bien trop tôt. Elle me manquait chaque jour et personne ne pouvait la remplacer dans mon cœur. C'était triste que la mère de Kelsie ait décidé de l'abandonner. Mais elle avait la chance d'avoir une famille unie autour d'elle. J'étais bien placée pour savoir à quel point c'était important. J'étais né dans un environnement instable et j'avais été écarté de cette famille là. Pour mon bien. J'avais trouvé ma stabilité auprès des Rickards qui m'avaient ensuite adopté. Au final, je ne regrettais rien de ma vie parce que j'avais eu la chance de grandir auprès des gens les plus aimants que je connaisse. Je ne pouvais m'empêcher de rire aux paroles de Asher. C'était pas drôle vraiment pas. Enfin si un peu. Il était même pas capable de se souvenir de la mère d'Elsie. Ce n'était pas quelque chose dont il pouvait être fier, mais moi, je ne portais pas de jugement là dessus - « Hum ouais... tu risques pas de la retrouver alors. Elle a laissé aucune indication sur son mot j'imagine ? » - Évidemment que non. Elle lui avait abandonné Elsie et elle s'était barré comme une connasse. - « Oh non mais je ne juge pas, après tout tu profites de ta liberté et tu fais bien ce que tu veux. Oh toutes ces femmes qui se collent à toi. Quel supplice. Mon pauvre. Ça a dû être horrible. » - J'exagérais légèrement en parlant et j'éclatais de rire. Asher était un homme qui plaisait aux femmes. J'en avais parfois été témoin quand on sortait en soirée et que des femmes venaient lui donner leur numéro ou le draguer. - « Bon, toute façon, t'as pas besoin d'elle. Tu peux très bien élever Elsie tout seul et puis avec tous les Copeland, tu n'es pas seul. Bon par contre, faudra que tu prépare une histoire a raconter a Elsie quand elle saura en âge de comprendre. » - Elle allait forcément se demander pourquoi elle n'avait pas de maman, ce qui serait normal.
 

@Asher Copeland

   

Tout le monde me parlait des bêtises qu'allaient faire Elsie et je commençais sérieusement à les redouter. J'avais été un enfant sage, je ne savais pas ce qui allait me tomber sur le coin du nez - ou presque, de loin, ok c'était un mensonge -. Si ma fille était aussi créative que moi pour les conneries, je risquais de déguster et de devenir chèvre avant mes quarante ans. Surtout que mes sœurs, et maintenant Mayra, se proposaient pour lui en apprendre d'avantage, et que je les connaissais suffisamment pour savoir qu'elles allaient le faire de bon cœur.

Besties

@Mayra Rickards

Novembre 2023

Elles aimaient bien trop m'embêter elles même pour se mettre des quelconques barrières. "J'ai plus peur des conneries que toi et mes sœurs allaient lui apprendre, plutôt que celles qu'elle va inventer. Elle est mignonne et innocente... Vous avez le démon en vous." Rigolais-je gentiment en essayant d'imaginer tout ce qu'elles pourraient apprendre à ma tendre petite Elsie.

Mais la conversation revint sur la maman de ma fille et mes explications ne faisaient pas mouche - comme à chaque fois -. Il n'y avait pas de famille parfaite, ça n'existait pas, il y en avait des mieux que d'autres, mais les profils différents faisaient souvent la force des individus. Mayra n'avait pas eu une enfance des plus tendres, elle s'était fait adopter et avait fini par vivre une vie heureuse avec sa nouvelle mama. Elle était la preuve qu'on pouvait se construire même si on entamait sa vie dans un environnement chaotique. A l'inverse, j'avais grandi dans une famille aimante et extrêmement aidante, et j'avais fini par faire des conneries dignes d'un film hollywoodien. "Un vrai supplice. Je ne savais plus où donner de la tête à chaque fois qu'une nouvelle femme se jetait sur mon pénis." Il valait mieux en plaisanter qu'en pleurer. Le mal était fait. Puis je m'étais calmé depuis que j'étais rentré à Tree Hill, il n'y avait plus eu personne. Fin... Il y aurait peut être eu quelques femmes si je n'avais croisé Bianca au parc. La jolie brunette avait réussi à réveiller des sentiments enfouis bien profondément depuis des années avec juste un regard. Depuis que je l'avais croisé, je pensais beaucoup à elle et ce que je voulais, ce que je pouvais espérer... C'était encore un grand bazar dans ma tête et j'essayais de ne pas trop m'avancer, mais je commençais doucement à comprendre que j'avais envie de stabilité pour moi et pas que pour ma fille.
"Je lui dirais la vérité, un peu améliorée, que j'étais un idiot et que j'ai eu la chance de l'avoir pour moi tout seul." Je suintais l'amour paternel. Par tous mes pores ! Ma fille, l'amour de ma vie, ma précieuse !

"J'ai vu tes photos dans le journal de la ville. Qu'est ce que tu comptes aller photographier prochainement ?" Demandais-je intéressé. A chaque fois que je voyais un de ses clichés, même avant d'avoir vu son nom rattaché à celui ci, je savais que c'était d'elle. Elle avait une manière spécifique d'apporter sa touche à ses photos, je ne m'y connaissais pas trop, mais je savais qu'elle avait du talent. Un talent que j'arrivais à voir, que j'appréciais beaucoup.