Moi qui suis quelqu’un d’avenant, de sympathique et qui parlerait à un mur je suis généralement attirée par le même genre de personnes. Avec Marvin c’est totalement mon opposé et pourtant je suis réellement attachée à lui et j’accepte bien entendu ce qu’il est. Je mets peut-être beaucoup trop d’espoir dans cette relation, il n’y aura peut-être jamais plus que cette amitié naissante entre nous alors que j’aimerais sans doute plus, mais je m’en moque, j’aime passer du temps avec lui, j’aime me dire que je l’aide à avancer et à se sentir plus à l’aise même lorsqu’il n’est pas dans ses fouilles ou seul dans son bureau. Je suis loin d’avoir gagné la guerre mais il y a tout de même déjà quelques victoires dont je peux être fière. Déjà il me parle, pour du vrai, ne me fuit plus comme il aurait aimé le faire la première fois que j’ai osé l’approcher. Et puis il est bien lui aussi avec moi, même s’il ne doit rien comprendre à ce qu’il pourrait ressentir pour moi, si tant est qu’il ressente réellement quelque chose. Enfin les choses sont comme ça avec Marvin, il faut agir de façon spontanée, sans vraiment réfléchir, rien prévoir, mais en faisant attention tout de même à ne pas lui faire peur. D’ailleurs moi qui aime sortir, m’amuser, rencontrer du monde je sais que ce n’est pas du tout ce qui plaît à Marvin alors autant lui proposer autre chose. Surtout qu’il n’a pas envie de se débarrasser de moi comme j’aurais pu le croire.

Alors ça va. Et non je ne suis pas fatiguée, je n’ai pas envie de rentrer chez moi et encore moins d’enlever ma belle robe, et si j’ai froid tu me réchaufferas...lui dis-je en le regardant pour voir sa réaction bien que je le taquine encore. J’aimerais t’emmener danser mais je sais que ça ne te plairait sûrement pas, surtout pas au milieu d’autres gens alors on va éviter...

Et je lui propose du coup d’essayer de nous trouver un endroit calme, où nous isoler du reste du monde. Il m’avoue ne pas beaucoup connaître non plus Monterey mais on va sans doute trouver. Je le laisse alors rouler et nous arrivons vers un parc que je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter. Je suis surprise de voir que c’est ouvert et j’espère que du coup il n’y aura pas grand monde...

Hum je t’avoue que j’aurais plus vu un petit coin en bord de plage mais pourquoi pas, ça a l’air mignon, calme...tant que je suis avec toi, tout me va...

Je l’écoute ensuite me confier certaines choses. Je suis touchée de l’entendre se livrer autant en quelques mots, ça prouve à quel point il me fait confiance et j’en suis flattée. Je sais qu’il n’aime pas qu’on le touche mais machinalement je prends sa main dans la mienne, jusque-là ça devrait le faire, et puis c’est de cette façon qu’on a été toute la soirée, et je lui réponds d’une façon douce et posée.

Marvin tu n’as pas à faire semblant avec moi. Je sais que je te demande beaucoup en te forçant à dire ce que tu ressens, tout le temps mais tu as fait d’énormes progrès depuis qu’on se connaît. Quand on est ensemble essaie de dire les choses comme elles viennent, ne réfléchis pas, sois spontané. Je te connais maintenant, je sais que quoique tu dises, même si c’est maladroit, ça ne sera jamais méchant. Tu n’es pas méchant, loin de là. La communication n’a jamais été ton fort, la sociabilisation encore moins. Je ne te demande pas de faire de longs discours devant une foule qui n’en a rien à faire, je te demande juste d’être naturel avec moi. De me dire tout ce qui te passe par la tête. Je ne te trouverai jamais bizarre. J’ai dépassé ce stade depuis longtemps...lui dis-je avec un petit clin d’oeil...Marvin essaie de te détacher un peu de tes habitudes, apprends à écouter tes envies, ton corps, tes pulsions...comme tout à l’heure dans les toilettes...je lui souris tendrement, et porte sa main jusqu’à mes lèvres pour y déposer un petit baiser...

Je le laisse réfléchir à tout cela, à l’encaisser, ou pas, puis je lâche sa main et lui dis...

Bon on va le voir ce parc ? Tu n’aurais pas une petite couverture dans ton coffre par hasard, histoire de pouvoir la mettre par terre au cas où on trouverait un endroit pour se poser...?

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

- Je trouverais un moyen de te réchauffer, accepta-t-il.

Il ne fit même pas un rapprochement avec un quelconque rapport sexuel, il trouvera juste un moyen de la réchauffer et rajouter cela à la longue liste de chose à faire. Il l’observe, cherche un commentaire dans ses yeux mais n’y trouva rien. Il connaissait assez la jeune femme pour savoir qu’elle ne jugeait pas. Il réfléchissait vraiment à toutes les paroles qu’elle disait.

- On peut danser dans mon salon, qu’il propose alors avec le plus de sérieux possible. Il n’y a pas d’autres gens. J'invite jamais personne.

Il descend de voiture s’excuse de ne pas pouvoir l’emmener à la plage, cherche un itinéraire dans son esprit, mais ça risquerait de pendre trop de temps. Et en question de température, la mer diminuerait encore les degrés. Il n’avait pas envie de rendre malade la jeune femme. Il ne voulait pas qu’elle puisse se sentir mal. Il voulait la protéger en somme. Et la faire danser jusqu’à ce qu’elle puisse se mettre à sourire aux éclats. Le parc était mignon. Illuminé par des lampadaires, il semblait tamiser l’horizon. C’était plutôt joli. Tout simple mais joli. Et puis, ça permettrait à la jeune femme de se reposer sur un joli banc. Même assis sur le banc, il reprit sa main. Il la garde, la caresse doucement. Parce qu’elle est chaude, douce et rassurante. Est-ce que ça pourrait suffire pour la réchauffer comme elle en parlait tout à l’heure ?

Il l’avait écouté et frissonnait. Mais il ne pourrait même pas expliquer pourquoi. Il n’avait pas froid. Il frissonne. Parce qu’il se sent compris pour une fois. Il frisonne parce que… Il en a besoin ? Son corps tout entier se met à trembler. Son corps se met à vibrer. Il ne connaissait pas grand-chose à l’amour, mais il y avait une chose de sûr… Si l’amour était une sensation, il pouvait dire qu’il vibrait pour elle. Il la regarde pendant qu’elle embrasse sa main. Il se sent vraiment étrange avec elle. Quand la jeune femme lui parle, il n’a pas envie de courir. Il laisse échapper un soupir. Mais ce n’était pas un soupir mauvais. Il ne soupira parce qu’il était désabusé. Il soupirait parce que c’était la seule chose qu’il pouvait faire. C’était comme envoyer ses pensées dans son souffle. Comme une soupape de sécurité qui a besoin de diminuer la pression. Il se rapproche d’elle, doucement. Il se rapproche et embrasse la jeune femme. Juste une caresse sur ses lèvres. Elle avait semblé apprécier le baiser dans les toilettes, même si dit comme ça, ça ne vendait pas du rêve. Il se recule un peu. Il ne pouvait rien dire de plus. Comme elle l’avait dit, il avait pris de quoi l’assoir sans la salir. Il ne voulait pas risquer sa robe. Ce n’était que la housse de protection de son siège. Et il se fichait bien de salir sa voiture, pour une fois, pour une femme. Il se recule simplement.

- Je ne sais pas pourquoi je fais tout ça, avoua-t-il, cela me vient. Et qu’avec toi. Je me doute que le précisé c’est inutile, mais je trouve que c’est important. Les précisions sont importantes

Il finit par faire un autre soupir avant de se reculer sur le banc, releva la tête vers les étoiles visibles malgré la pollution visuelle. Il pouvait toutes les nommer, dans l’autre de vision comme dans l’ordre chronologique. Il soupire, mais toujours pas de cette manière mauvaise, c’était comme une respiration de pensées qu’il ne pouvait vocaliser.

- Merci, d’être venu ce soir. Sans ça, je pense que j’y serais toujours et… j’aurais fait comme les autres fois, m’enfermant dans ma tête.

D’ordinaire, il laisse les gens comprendre qu’il n’était pas apte à écouter, à vivre, à sourire à des personnes dont il se fou éperdument. Mais aujourd’hui, pour cette soirée, il ne s’est pas perdu dans ses pensées. Il n’avait vue qu’elle, tout le long de la soirée. Il savait exactement combien de fois elle avait cligné des yeux. Il se rappelait de chaque caresse, chaque mot, chaque moment. Avec elle. Il se rappelle toujours de tout. Oui. Mais là, sa concentration n’était pas sur l’Histoire, mais sur elle. Et ça avait été moins horrible que d’habitude.

- 2058. C’est le nombre de fois où tu as battu des cils pendant que nous étions là-bas.

Et cette information, dont tout le monde se fout d’ordinaire, il lui donne parce qu’il en a envie. Il veut partager ce que lui voit du monde, de la vie. Il voit des choses, compte des choses, comprends des choses que la plupart des gens ne pense même pas à remarquer, ou à penser remarquer. Il la voit, elle. Déjà. Ce n’est pas mal. Mais pas pour la même raison qu’il sait le nombre de pois sur la cravate préféré de la personne en charge de l’aile seconde guerre mondial. C’est elle qu’il voit.

(c) princessecapricieuse

Ho tu sais je connais une très bonne façon de se réchauffer mais je ne suis pas sûre que tu en aies vraiment envie...lui dis-je en rigolant avec un petit sourire moqueur. Moqueur mais pas méchant, et je sais qu’il le comprendra car il commence lui aussi à me connaître et savoir que je ne suis pas méchante. Taquine certes, mais pas méchante. Je parle bien sûr de sexe, en tout cas de rapprochement, pour nous rapprocher mais va t’il le traduire lui-même de cette façon ? Pas qu’il soit idiot pour ne pas faire le rapprochement mais ce n’est pas son truc à lui, il n’a jamais fait, il n’est pas censé le savoir...un jour peut-être, qui sait...

Je souris à nouveau quand il ajoute qu’on pourra danser chez lui, surtout qu’il n’y aura personne car de toute façon il n’invite jamais personne. Oui ça je m’en doute. Danser dans ton salon...oui pourquoi pas, ça peut être un bon début mais tu sauras que j’aime aussi aller me défouler en boîte de nuit, mais ça je pense que ce n’est pas fait pour toi, tu ne serais pas à l’aise, et ne serais peut-être pas capable de faire abstraction des personnes qui nous entoureraient...et sinon tu sais danser ?

J’imagine que non. Comment aurait-il pu apprendre en ne sortant pas, en ne fréquentant personne. Sa maman aurait peut-être pu lui montrer. J’ai compris qu’il est assez proche d’elle mais je ne sais pas ce qu’ils ont vécu ensemble, ce qu’ils partagent ensemble.

Sortant de sa voiture nous nous retrouvons quelques minutes plus tard dans le fameux parc. J’aime beaucoup l’ambiance qui règne ici, et surtout il n’y a personne. Exactement ce qu’il nous fallait. Pas pour faire des bêtises, mais pour être tranquilles, loin de tout et de tout le monde. Je me laisse surprendre lorsque de lui-même il reprend ma main et la caresse avec beaucoup de tendresse. Réfléchit-il à ce qu’il fait ? En est-il conscient ou le fait-il tout naturellement sans se poser de questions ? Ce qu’il ne sait pas c’est que ce simple geste éveille en moi quelques sensations. Je suis de plus en plus attirée par lui mais je dois retenir mes pulsions, aller à son rythme, encore et toujours, ne pas le brusquer. Combien de temps pourrai-je tenir de cette manière ? Je n’en sais vraiment rien et préfère ne pas y penser, me concentrant plutôt sur le moment présent et sur ses paroles plutôt que sur ses gestes. Un frisson parcourt mon corps. Je n’ai pas froid, j’ai...j’ai tout simplement envie de lui, de l’embrasser, mais non, il ne faut pas. Ma concentration n’est pas bonne du tout...et puis...ce baiser...encore une fois...je n’arrive plus à le comprendre...je me sens...bizarre ce soir...comment lui dire ce dont j’ai envie sans le faire fuir...je finis par me lever et faire un pas en avant, lui tournant le dos. J’ai envie de pleurer mais je n’ai pas envie qu’il me voit...j’écoute tant bien que mal ce qu’il me dit...ses paroles sont adorables, surprenantes même venant de lui...il m’écoute et se livre petit à petit, me remercie pour ma présence ce soir...ho bordel Marvin si tu savais à quoi je pense là tout de suite, ce que j’ai envie de faire...et quand il termine en me donnant le nombre de fois que j’ai cligné des yeux toute la soirée, je finis par me retourner vers lui, me rapproche du banc où il est toujours assis et m’assois sur ses jambes en faisant remonter ma robe sur mes cuisses, mon cœur bat très vite, je ne réfléchis plus à ce que je fais, à comment il va le prendre et vais poser mes lèvres sur les siennes, pour l’embrasser avec fougue, le “forçant” à mêler sa langue à la mienne...lorsque je le libère enfin, je reste assise sur lui et lui dis...hooo Marvin je n’en peux plus...tu me rends dingue...j’ai envie de toi...laisse-moi te montrer...ne me repousse pas s’il te plaît...bien sûr que les quelques verres que j’ai pu boire m’aident à lui dire tout ça, même si je n’ai pas beaucoup bu pour autant...l’endroit est sans doute mal choisi, mais il n’y a personne, alors...j’en viens presque à le supplier, sans pour autant vouloir le forcer, car je lui ai promis que je ne le ferai jamais...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

- Je sais danser. J’ai vue des personnes danser et j’ai retenu les pas. Cependant, si tu veux aller en boite, je te laisserais faire et lirait dans un coin. Cela semble une meilleure idée, non ? Je veux dire, je peux te tenir compagnie, dans un coin.

Ouais… Cela serait une bonne idée. Elle pouvait aller en boîte avec ses amies. Pas de jalousie avec lui. Pourquoi serait-il jaloux, d’ailleurs ? La jeune femme pouvait bien aller s’amuser, s’éclater, sortir, sans le moindre risque de la paranoïa… mais… Bah, il ne savait même pas pourquoi il pensait à tout ça. Il n’y avait pas à penser qu’il puisse être jaloux, ou non. Puisque la jeune femme et lui n’étaient pas « ensemble », n’est-ce pas ? Il ne sait pas. Il ne préfère pas se poser des questions. Il reste un instant à regarder le ciel tout en profitant de la proximité de la jeune femme.

Il avait envie de lui parler. De parler des étoiles. De l’existence des étoiles, de l’astrologie, l’astronomie, l’aéronautique, et de tout plein de choses. Il avait envie de parler de toutes ses choses magnifiques qu’il pouvait connaître. Il avait envie de lui dire ce qu’il sait. Même si elle ne retiendrait pas tout, et que c’est normal, il avait envie de lui parler encore et encore. Mais toujours des savoirs. Sinon, que pourrait-il lui dire ? Il ne voit pas réellement ce qu’il pourrait dire avec la jeune femme. Lui parler de lui ? Il ne voit pas quoi dire. Il n’avait rien d’intéressant à dire sur lui, si on enlève l’archéologie. Si on enlève l’Histoire et le passé, il n’était plus personne. Il n’y avait rien. Il n’avait plus rien. Alors, il réfléchit en silence. Plus occupé à relire les étoiles et leurs places sur la voute céleste qu’à la jeune femme, il l’avoue. Il l’observe se lever et s’éloigner alors qu’il parlait de tout et rien. Pourquoi ? Il n’avait rien dit cette fois pour la faire se reculer. Il n’avait même pas haussé les épaules ! Il avait juste parlé des nombres de clignements des yeux.

Et sa réaction le déconcerta encore plus. Il n’a pas le temps de comprendre. Elle remonte sa robe pour monter à califourchon sur lui. Elle monte sur lui et l’embrasse. Il n’a pas le choix que d’abdiquer face à cette réaction. La jeune femme demande un baiser langoureux, littéralement, mais il ne sait pas faire. Il ne comprend pas ce qu’il doit faire. Il la rend dingue ? Elle en peut plus de lui ? C’était pourtant deux commentaires négatifs, non ? Pourtant elle lui dit qu’elle avait envie de lui. Puis, il comprend. Elle ne parle pas de « lui », mais de l’attirance charnelle qui pousse deux personnes, ou plus tant que tout le monde le consent, à faire l’amour. Il ne savait pas réellement ce qu’elle voulait lui « montrer » mais… Ce n’était ni le moment, ni l’endroit. Il attrape ses mains doucement. Les deux mains dans la jeune femme dans les deux siennes, il plante son regard dans le sien.

- Stella…, qu’il commence doucement même s’il ne savait pas comment répondre à ce qu’elle disait, je… Je ne sais pas ce que j’ai envie ou non, charnellement parlant… mais je sais que je n’ai pas envie de faire quelque chose d’aussi important ici.

Il baisse ses mains, et donc les mains de la jeune femme en même temps. Il laisse un de ses mains sur ses deux mains… (//que de mains dans cette réponse) avant de remonter l’orpheline vers la joue de la jeune femme.

- Je suis désolée, Stella. Ce n’est pas toi que je repousse. Tu es la personne la plus proche de moi. Je te demande de me croire sur ça. Et… Je te demande du temps. Je…

Il déglutit péniblement. Il regarde ailleurs. Il regarde le ciel, puis le visage de la jeune femme, puis à nouveau le ciel qui s’obscurcit. Il se demande ce qu’il doit dire, faire, continuer à faire. Sa main toujours sur la joue de la jeune femme, il finit par caresser doucement sa peau délicate et suivre le contour de ses lèvres d’un pouce. Stella était, objectivement, belle. Elle avait une symétrie faciale qui ferait plaisir à nombreuses femmes. Il approche ses lèvres des siennes, lentement, pour les poser sur les siennes.

- Je te promets que… que je trouverais la réponse à toutes mes incertitudes, mais pas dans un lieu public comme si cela n’avait pas d’importance.

Parce que ça en avait. Il l’avait dit deux fois déjà, mais il ne réalisait la portée de ses mots que maintenant. La place de leurs avancements dans cette relation avait de l’importance. La manière que ça avance, aussi. Il ne voulait pas quelque chose de stupide, soumis par les pulsions et l’alcool –que lui n’avait pas touché-. Il ne savait pas exactement ce qu’il ressentait. Mais il pouvait lister des faits. Un. Il appréciait être avec elle et n’avait pas l’impression de suffoquer, et cela même si elle le mettait dans des situations très étranges. Deux. Elle restait avec lui malgré toute l’incapacité presque viscérale qu’il ressent dans sa tête et son cœur. Trois. Il panique, certes, mais différemment. Quatre. Elle était spéciale. C’était un fait établi depuis le temps. Elle était une chose de plus. Plus profonde. Plus grande. Plus intense. Il ne savait pas ce que c’était. Mais il savait certain fait. Il n’aimerait pas qu’elle disparaisse d’un coup. Ou qu’elle le déteste. Il frisonne d’un coup.

- Ne me déteste pas. Je… Je… je fais vraiment ce que je peux.

Mais il ne partage rien. Il n’a pas parlé de son frère. Il n’a pas parlé de sa vie. Il ne parlait jamais des choses qui l’entourent. Il ne parlait même pas de sa mère, en réalité, alors même qu’elle connaissait son existence. Il ne savait pas si ce genre d’information devait se donner avant ou après un désir charnel. Et il ne savait toujours pas s’il pouvait en avoir. Quoi que… S’il avait eu une érection la dernière fois, c’était qu’il pouvait le ressentir… mais il ne savait pas comment le ressentir… ou même s’il n’allait pas en mourir. Et, il y avait aucun risque pour qu’il ressente du désir alors que la jeune femme semblait… perdue ? Il n’aimait pas l’idée qu’elle puisse avoir envie de lui dans un élan de désespoir.

- Qu’est-ce que… … Je veux dire… qu’est-ce que je dois faire pour que tu me déteste pas ?

(c) princessecapricieuse

S'asseoir dans un coin et lire un bouquin pendant que moi je m’éclaterais, en boîte de nuit !! Non mais il en a de ces idées lui...il n’y a que Marvin pour penser de cette façon !!

Non mais tu plaisantes...venir en boîte avec moi pour rester assis dans ton coin, en train de lire...si tu devais venir avec moi je préfèrerais que ça soit pour danser et t’amuser avec moi, mais je pense que ce n’est pas une bonne idée...un endroit plus sympa peut-être comme un restaurant avec soirée dansante. Quelque chose de plus classe et de mieux fréquenté qu’une boîte de nuit...ça me plairait aussi !! Avec toi...ajouté-je avec un clin d’œil. Enfin tu pourras déjà me montrer tes talents de danseur chez toi...

Ça sera déjà un bon début. Pour le reste, en public, on verra plus tard...ou pas !!

Bien sûr que l’alcool y est pour quelque chose dans ma réaction suivante. Bien sûr que dans mon état normal je ne lui aurais jamais proposé de faire des cochonneries dans un lieu public même si ce dernier est désert. Mais ce ne sont pas les seules raisons. Il ne peut pas savoir ce que je ressens car lui-même n’a jamais rien ressenti pour personne, du moins à ma connaissance. Il ne peut pas savoir à quel point c’est compliqué pour moi de me contenter de ce qu’il peut m’offrir sans aucune tendresse. J'accepte ses différences, jamais au grand jamais je ne le jugerai, j’ai promis de ne pas le forcer mais je suis aussi une femme avec des sentiments et des envies, et je n’ai pas envie d’aller voir ailleurs, même s’il ne me donne pas ce dont j’ai envie. Je devais bien sûr m’attendre à ce qu’il me repousse, à ce qu’il refuse mes avances, mais le fait-il seulement parce que nous sommes en public ? Il me demande bien de lui laisser le temps mais combien de temps encore ? Je ne lui demande pas de m’aimer, les sentiments ne se commandent pas, je lui demande juste de me laisser lui montrer à quoi ressemble le plaisir charnel. Ça n‘engagerait à rien du tout. Nous serions juste deux êtres humains partageant un certain plaisir. Je tiens à lui, c’est évident, je pense qu’il y a même plus que de l’attirance mais j’ignore s’il pourrait ressentir la même chose pour moi...je reste silencieuse quelques minutes, le laisse me repousser en s’expliquant tant bien que mal. Je me sens idiote, j’ai tellement peur qu’il me juge pour ce qui vient de se passer mais...mais quand je l’entends me dire de ne pas le détester, et demander encore après ce qu’il doit faire pour que je ne le déteste pas je finis par lui répondre...

Ho mon dieu Marvin, je ne te déteste pas, et ne pourrai jamais te détester. C'est justement ça le problème. Je ne pense pas pouvoir affirmer que je t’aime mais je sais que je ressens quelque chose de très fort pour toi et c’est pour cette raison que j’ai réagi comme ça. Ça devient de plus en plus difficile de passer du temps avec toi et de ne rien faire comme un couple normal...nous ne sommes d’ailleurs même pas un couple...c’est de plus en plus difficile mais en même temps je n’imagine même pas ne plus te voir...tu vas dire que j’ai trop bu et que je n’ai plus les idées claires...oui j’ai bu mais pas assez pour ne pas savoir ce que je ressens, et ce dont j’ai envie. Je finis par me relever et me retourner pour contempler le paysage, le ciel et les étoiles...je soupire légèrement et dis d’une voix calme et posée...c’est tellement beau, paisible et romantique...sais-tu ce qu’est le romantisme Marvin, en dehors de l’art et de l’Histoire ?

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Il la regarde et cherche une réponse. Cependant, les humains n’étaient pas comme les livres d’Histoire, ce qui était dommage de son point de vue. Les humains avaient bien plus de complications que la plus compliqué des histoires relatant le passé. Déjà, la jeune femme avait ce qu’elle disait, ce qu’elle faisait et ce qu’elle ressentait, qui était trop dimensions de la situation que Marvin n’arrivait pas forcément à comprendre… Ensuite… Et bien, il n’était pas formaté ainsi, lui. Il la regarde répondre. Ne jamais le détester ? Elle était bien plus douce que lui, qui n’arrivait pas à s’apprécier quand il essayait de se mettre dans le corps d’un autre. A la place de la jeune femme, il se détesterait. Il le sait. Il avait compris depuis le temps que ses soucis dans son esprit faisaient fuir toutes les personnes autour de lui… ne laissant que sa mère pour le réconforter et un livre d’Histoire. Il la laisse fuir son corps alors qu’il réfléchit à ses paroles, toujours sérieusement. « Je ne pense pas pouvoir affirmer que je t’aime », cette formulation l’interpelle. Lui non plus. Il ne peut pas. Il ne peut rien affirmer du reste parce qu’il n’en sait rien. La question qu’elle pose, en excluant l’art et l’Histoire le tend. Il regarde rapidement les étoiles. Il devait lui répondre. Il devait lui répondre et pas simplement à sa manière monosyllabe. Il savait qu’elle voulait plus, qu’elle avait besoin de plus et surtout, qu’elle méritait plus. C’était compliqué pour un homme qui n’aimait pas expliquer les choses qu’il trouve logique. Mais, c’était aussi pour ça qu’il devait de mettre les mots sur les émotions qui l’habitent. La jeune femme lui avait appris que ce qui était logique pour lui ne l’était pas pour le commun des mortels. Que sa logique avait besoin d’être amené à réflexion pour que les autres sachent à quoi s’en tenir. Alors, il réfléchit en laissant planer un petit silence. Puis, il finit par trouver comment répondre, ou en tout cas le croit-il.

- Si tu demandes si je sais être romantique, la réponse est non. Je trouve ça inutile et stupide. Pourquoi apporter des fleurs qui faneront, ou des chocolats en cœur alors qu’ils finiront dissous comme tout le reste dans ton estomac ? Le romantisme, pour plusieurs socialiste et philosophe, est aussi une manière de soumettre sa partenaire à une attente et une obligeance. Je n’aime pas cette idée.

Pourtant, il lui avait fait un cadeau ? Là était tout le paradoxe. Il ne se sentait pas romantique. Parce que pour lui, le romantisme était à la limite de la connerie et du machisme. Et surtout, surtout, il n’avait aucune envie de devoir l’être. Lui, les dates il les connaissait mais il était pratiquement certain qu’il ne ferait pas cas de l’anniversaire de leur rencontre, ou de leur premier baiser, ou qu’importe ce qu’un romantique aurait voulu noter comme date. Lui ? Il s’en fiche. La saint-valentin ? Il pouvait donner toutes les affreuses affaires qui avaient eu lieu pendant cette date et se foutre pas mal des cœurs et des roses qui trainent partout. Il la regarde. Il regarde son dos raide. Il se lève et l’attrape pour la coincer dans ses bras, enroulant ses bras pour que son dos se plaque à son torse.

- Est-ce que ça serait plus simple, si on était un couple ? Je ne sais pas réellement l’être, je ne connais que des brides que j’ai vue dans des extraits de films ou dans les livres, mais ça me dérangerait pas, d’essayer avec toi.

Lui ? Il ne sait pas ce que ça pouvait être d’être en couple. Point. Il ne sait pas ce qu’il doit ressentir, vouloir, devoir… mais il sait une chose : la jeune femme était spéciale. Ouais, il se répète dans sa tête, mais c’était un fait. Elle était « plus », « au-dessus », « supérieure » à tout. Dans son esprit, il ne voit pas avec qui il pourrait être en couple si ce n’était pas elle… Alors, ça doit être elle.

Un peu comme quand on fait un Sudoku et qu’on est coincé parce qu’on remarque que tous les chiffres peuvent aller dans plusieurs cases. Mais il y a une case où un seul et unique chiffre peut aller. Il était cette case, elle était ce chiffre. Alors… ça ne le dérange pas d’essayer. Même plus, quelque part, ça lui ferait plaisir d’essayer… Même si ça voulait dire, aussi, devoir aller en boîte pour LIRE pendant qu’elle danse… (qu’importe le sentiment qu’il avait ou pas pour elle, il ne voit pas comment il pourrait accepter d’aller danser au milieu de genre sans avoir envie de partir en courant…)

- Je ne sais pas être romantique, qu’il continue alors en posant sa tête sur son épaule pour la serrer un peu plus, je ne sais qu’être moi.

Et c’est la seule chose qu’il pouvait donner… Est-ce que ça serait suffisant ? Il se le demande réellement… Si pour l’Histoire il était confiant (et même arrogant) pour le reste, il était inapte, il le sait et il l’accepte –presque-.

(c) princessecapricieuse

Inutile et stupide...voilà ce qu’est pour lui le romantisme. Ces mots me briseraient presque le cœur s’ils ne venaient pas de Marvin mais encore une fois Marvin est Marvin et ce dernier ne fait rien comme les autres, parce qu’il n’est pas les autres justement, et parce qu’il ne sait pas faire. Pourtant, même si pour lui ça peut paraître stupide d’offrir des fleurs, ça fait toujours plaisir à la femme qui les reçoit. C’est peut-être inutile en effet mais comme beaucoup de choses en réalité. Je pourrais lui dire en retour que l’Histoire est elle aussi inutile. Ça nous permet sans doute de savoir d’où on vient mais ne nous fait pas avancer davantage dans l’avenir. Quelle importance de savoir que Pierre, Paul, Jacques ont été assassinés par je ne sais qui, par trahison ou je ne sais quoi ? Ce que nous sommes aujourd’hui nous le sommes par nous-même, par ce que nous vivons au quotidien, par les personnes que nous rencontrons, par les choix que nous faisons en fonction des situations que nous avons à vivre. Je pourrais lui dire tout ça mais dans quel but ? Le blesser ? Je n’en ai pas envie. Le frustrer ? Encore moins...d’autant plus que j’adore l’entendre me parler d’Histoire mais il n’empêche que le romantisme a malgré tout une certaine importance pour moi. Je suis une femme bordel !! Alors je lui réponds tout de même...

Peut-être que pour toi c’est stupide et inutile mais tu ne peux pas imaginer à quel point c’est plaisant pour une femme de recevoir un bouquet de fleurs...quand il est offert avec le cœur bien sûr, et non par obligation. Mais quand je parlais de romantisme je ne parlais pas forcément de cadeaux mais de moments comme celui-ci, tout simplement. Un couple, profitant d’un coucher de soleil, les bras dans les bras, un repas aux chandelles, un câlin devant le feu d’une cheminée...toutes ces choses que j’aimerais te faire découvrir, et pourquoi pas apprécier...en tout cas je n’aime pas du tout ce que peuvent penser tes socialistes et philosophes !! Être romantique ne soumet personne à quoique ce soit !!  

Je serais presque vexée qu’il puisse penser de cette façon. Mais en réalité il ne pense pas vraiment, puisqu’il ne connaît pas, et n’a jamais vécu lui-même quelque situation romantique avant ce soir. Il se contente de “relater” ce qu’il a appris dans ses livres...et c’est bien dommage pour lui. Tout comme c’est dommage qu’il n’ait jamais connu le bonheur qu’on peut éprouver en étant en couple. Ce n’est jamais tout rose pour autant mais il faut voir les bons côtés, comme la complicité, les petites choses à partager, ce qu’on ressent au fond de son cœur, les petites étoiles qui brillent dans les yeux quand on voit la personne que l’on aime, le bonheur de se retrouver après avoir été séparés seulement quelques heures ou des semaines...d’ailleurs mon cœur s’emballe lorsque je sens ses bras se resserrer autour de moi, son corps se coller contre mon dos et lorsque j’entends ses mots...je pose mes mains sur ses bras et lui réponds calmement.

Essayer d’être en couple ? Je crois que c’est déjà plus ou moins ce qu’on fait à chaque fois qu’on se retrouve. Sache que, même s’il ne se passe pas grand-chose entre nous, même si on avance très lentement tous les deux, je ne vois personne d’autre et n’ai envie de voir personne d’autre. Comme je te l’ai dit je suis très attachée à toi. Ne prends pas mal ce qui va suivre...ce n’est pas facile d’être attachée à Marvin Montgomery mais c’est comme ça, je n’y peux rien...on ne commande pas ses sentiments. Mais oui, si tu veux essayer d’être en couple, je suis partante. Mais ça veut dire que tu vas devoir faire des choses avec moi...et je ne parle pas que de sexe, qu’on soit bien d’accord. Ça veut dire sortir ensemble, partager des tas de choses ensemble, discuter de tout de rien, se confier l’un à l’autre, trouver une certaine complicité, ne pas avoir peur ou honte de ce qu’on a envie de faire, de ce qu’on ressent...être honnête l’un envers l’autre c’est important, respecter les désirs de l’autre, faire certaines concessions aussi...tout ça peut te paraître compliqué mais il suffit d’écouter son cœur et ne pas se poser trente six questions...

Plus je lui énonce les choses plus j’ai l’impression de me contredire en fait et j’ai peur de l’effrayer !! J’aimerais pourtant pouvoir le rassurer...

Je ne te demande pas d’être un autre, Marvin. Je t’aime tel que tu es...je veux juste te faire découvrir mon monde, le monde réel, te sortir de tes livres et de tes fouilles, te faire apprécier d’autres choses...n’aies pas peur de l’inconnu...tu dis ne pas savoir être romantique mais rien que le fait de me serrer dans tes bras comme tu le fais en ce moment en est un signe...

Je finis par me retourner et sans me détacher de ses bras, tout en le fixant dans les yeux, j’ajoute encore...

Marvin, je sais bien que tu ne connais rien à l’amour, que ce soit physique ou sentimental, mais peux-tu comprendre mes envies ? Si seulement tu pouvais avoir les mêmes...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Il se posait des questions. Milles questions. Et il était assez certain que Champollion se sentait moins désemparé que lui à l’instant, pendant qu’il déchiffrait les hiéroglyphes. Champollion avait la pierre de Rosette pour l’aider, au moins… alors que lui la seule personne qui pouvait l’aider était dans ses bras, et semblait blessé. Ce qu’il ne voulait pas. Qu’importe que la pierre de Rosette n’aime pas être manipulée, elle était un bout de granodiorite noire. La seule ressemblance entre la jeune femme et cet élément capital de l’histoire de l’Egypte Antique était l’importance dans le regard de celui qui la tient. Et il ne savait pas réellement comment déchiffrer les messages de la jeune femme sans de l’aide des autres langues pour la traduction. Champollion a triché. Il n’était pas parti de rien pour tout déduire. Il réfléchit sur les socialistes, non parce que c’était plus simple pour lui que parler de romantismes.

- La plupart des personnes donnant un avis ne le fait qu’à partir de ce qu’il connaisse.

Tout comme il ne l’avait pas pris dans ses bras, la première fois qu’elle avait pleuré en parlant de sa mère, mais qu’il l’avait fait la seconde fois, quand elle avait pleuré pour le tableau. Marvin utilisait ce qu’il connaissait et elle lui avait fait remarquer que ce n’était pas le même sentiment. Mais il se transpose à la place de l’autre. Lui, il n’aimait pas qu’on le touche, ou le prendre dans ses bras. S’il est triste, ou qu’il pleure, alors on ne doit certainement pas essayer de l’approcher. Encore plus. Si on lui offre des fleurs, on aurait le droit à un haussement de sourcils qui pourrait se traduire par « je suis censé en faire quoi ? ». Il oublie souvent, parfois, trop souvent, que la jeune femme ne pouvait pas être comme lui. S’il se transpose à sa place, déjà, il changerait de boulot tout de suite. Sauf que le boulot de la jeune femme lui allait parfaitement avec son caractère… Donc, sa théorie ne marchait pas sur elle. Et alors que d’ordinaire, il passerait à autre chose en se fichant bien qu’on ne le comprenne pas, là, ça le dérange. Il continue de ne pas comprendre. S’ils essaient déjà d’être en couple, pourquoi est-ce qu’elle dit qu’ils ne le sont pas ? Il réfléchit tout en commençant à lui répondre.

- Je vois d’autre personne, qu’il commence, j’ai pas le choix, puisque je travaille avec eux.

Parce que « voir personne » ça serait le pied intersidéral ! Mais non. Il n’a pas le choix. Il est obligé de voir plein de personne, mais pour le reste.

- Mais c’est sûr que je n’ai pas envie de les voir.

Son esprit se demandait alors comment elle faisait pour ne voir personne, et surtout, pourquoi elle a tenu à lui dire ainsi. Il n’avait pas compris qu’elle parlait de relation « presque » amoureuse, puisque lui ne pensait même pas à faire ce genre de câlin / sortie / activité comme la dernière fois, avec une autre personne que la jeune femme. L’idée ne lui vient tellement pas à l’esprit que ça reste très terre à terre dans son interrogation. Oui, il voit d’autre personne. Non, il n’en a pas envie. Mais ça, la jeune femme devait l’avoir compris. D’ailleurs, elle aussi avait vue d’autres personnes, rien qu’avec lui pendant la soirée…. Ouais, Marvin avait compris à côté de la plaque, mais il décida que ce n’était pas le plus important tout de suite.

- Je suis… commença-t-il avant de réfléchir aux mots en posant sa tête sur son épaule, je suis attaché à toi. C’est facile d’être attaché à toi. Puisque j’y arrive alors que je suis incapable de le faire avec une autre personne. Et j’ai déjà l’impression que nous faisons tout ça, non ?

Parler, sortir, partager, se confier, et même le sexe. Il faisait tout ça, avec elle, plus facilement qu’avec quiconque. Donc, c’était que tout irait bien, non ? Bon. Oui. Il doit avouer que ses ressentis émotionnels n’étaient pas réellement en état. Il la laisse continuer de parler alors qu’elle lui dit qu’il était « romantique ». Il ne le pense pas. Il continue de dire que des fleurs coupés c’est stupide… mais il pourrait lui apporter un pot ? Avec les racines. Après tout, la Stella Alpina pouvait aussi se vendre en graine, donc s’il faisait lui-même un pot, elles n’auraient pas à faner, non ? Il la laisse se tourner et il penche la tête… Comprendre. Il pouvait essayer, mais c’était toujours compliqué de comprendre ce qu’on ne peut pas avoir. Il réfléchit une seconde.

- J’ai des envies, finit-il par murmurer, depuis qu’on a parlé que tu viennes faire des fouilles avec moi… J’ai envie de t’inviter sur un site de fouille. Parce que c’est là-bas où je me sens le mieux, au milieu de la poussière.

Mais une femme comme Stella, une femme de la ville qui apprécie la proximité des autres êtres humains, ne pourrait jamais apprécier un moment d’oubli dans des contrées lointaines et oubliées. Et même plus, Marvin savait qu’il ne profiterait jamais d’une fouille si elle pouvait être là… Parce qu’il verrait et vivrait la fouille autrement. C’était une envie.

- J’ai aussi envie de te toucher, souffla-t-il tout aussi bas, comme quand je t’ai embrassé le cou dans les toilettes. Je ne sais pas pourquoi j’ai fais ça, mais j’en ai eu envie.

Et on passera sur le sujet du consentement qu’il ne pouvait pas aborder tout de suite. Il aurait dû lui demander, mais rien que lui demander « Hé, Stella, je peux embrasser ton cou qui me tente pour une raison qui dépasse l’entendement » le faisait rire sous cap. Il fallait être sacrément arraché de la tête, non ? Il la garde dans ses bras. Il savait qu’il ne ressentait pas le désir comme les hommes normaux. Il lui fallait plus pour avoir des envies. Au moins, pas de risques de gêne à la piscine ou dans un restaurant… mais ça pouvait être mal, non ?

- Tu veux dormir chez moi, ce soir ?

Dormir. Il ne pense toujours pas à plus, lui. Parce que c’était déjà énorme que de réussir à avancer comme ça. Il était à son maximum… Et il doute de pouvoir faire plus que ça. Pour le moment. Dormir, et peut-être que demain, le destin lui aura écrasé son caractère pour le rendre plus normal. Il pouvait toujours espérer, non ?

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Marvin réfléchit trop, tout le temps, analyse chaque mot, chaque gestuelle. Rien n’est simple avec lui tandis que moi je suis spontanée, je dis ce que je pense au moment où je le pense, je suis transparente, honnête, naturelle. Nous sommes totalement opposés et pourtant quelque chose, que je ne saurais réellement définir, nous rapproche l’un vers l’autre. Ce n’est pas parce que nous sommes totalement opposés qu’il n’est pas pour autant honnête, mais rien n’est dit ou fait au hasard quand ça vient de Marvin. Mais il a aussi son petit côté naïf, surtout en ce qui concerne les relations humaines. Aussi sa réponse me fait sourire intérieurement. Il n’a pas compris ce que voulait dire mon “je ne vois personne d’autre”. Il s’est arrêté au sens propre du terme alors que lui-même citait plus tôt les philosophes qui eux parlent, ou parlaient, plutôt au sens figuré !! Je me sens alors obligée d’expliquer ce que je voulais lui dire...

Quand je te dis que je n’ai envie de voir personne d’autre, je ne parle pas des personnes avec qui je travaille, ou que je peux croiser. Tu sais que je suis très sociable et que pour ça il faut aimer les gens. Ce que je voulais dire c’est que tu es le seul homme avec qui j’ai envie de vivre une belle histoire, avec qui j’espère avoir une relation autre que amicale. Je n’ai envie d’être en couple avec personne d’autre que toi et je ne fréquente aucun autre homme, à part en amitié.

Enfin amis ou bons copains tout simplement mais je n’ai pas envie de m’éterniser non plus sur le sujet. Je pense qu’il va mieux comprendre de cette façon. Et puis ce qu’il ajoute est finalement plus intéressant. Sans s’en rendre compte il vient de me faire un très beau compliment. C’est facile d’être attaché à moi. Pour le reste, ces choses qu’on fait déjà ensemble...

Je te remercie pour le compliment Marvin. C’est très agréable de s’entendre dire qu’il est facile de s’attacher à moi. Pour ce qui est des choses de couple que nous faisons déjà, c’est vrai en effet mais pour le moment c’est pour te montrer à quoi ressemble une vie sociale, pour t’apprendre à évoluer au milieu des autres. Mais j’aimerais qu’on le fasse parce que tu en as envie aussi et pas seulement pour ton apprentissage, tu comprends ? As-tu envie d’essayer d’être en couple avec moi parce que justement tu m’aimes bien et tu es attaché à moi, ou uniquement pour essayer et voir ce que ça fait ?

Ce que je lui demande est finalement assez complexe, surtout à cette heure de la nuit et après ce genre de soirée, même si lui n’a pas bu d’alcool. Enfin il ne me semble pas. Je crois que je commence à fatiguer pourtant je réagis en souriant lorsqu’il me reparle de ses fouilles et de l’idée qu’il aimerait que je le suive une fois...

C’est vrai ? Tu aimerais vraiment que je te suive sur l’un de ces sites ? Tu n’aurais pas peur que je sois gênante avec mes innombrables questions et mon absence de savoir-faire sur un tel lieu ? Tu ne risquerais pas être déstabilisé par ma présence ? Enfin sache que je serais vraiment très heureuse et flattée de te suivre et de découvrir ce domaine qui est le tien.

Et le voilà à présent qu’il se livre également sur d’autres envies. Je suis surprise de l’entendre me dire ces choses-là. Ça prouve qu’il y a de l’espoir !!

Tu as agi sans réfléchir, en écoutant juste ton corps et ton cœur peut-être aussi. Tu comprends donc mieux les envies que j’ai moi aussi quand je pense à toi, quand je suis près de toi, sauf que tu ne m’autorises pas vraiment à t’en montrer davantage. De quoi as-tu peur ?

Enfin encore une fois Marvin se montre plein de surprise en me proposant d’aller dormir chez lui. Son invitation me réjouit puisque je n’ai pas vraiment envie de le quitter. J’imagine qu’on devra se contenter de dormir, mais avec un peu de chance il me laissera lui faire quelques câlins, quelques papouilles et m’endormir dans ses bras. Je lui réponds alors simplement dans un demi murmure...

Oui, je le veux...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

- Aimer les gens, qu’il murmure pour lui-même.

C’était une aberration d’aimer les gens. Il supportait l’humanité, et il n’appréciait que peu de personne. Il aimait… encore moins de personne. Si tout de suite il devait faire un petit calcul sur ses doigts, il mettrait sa mère et Stella. Il réfléchit mentalement à sa main, et réfléchit réellement pour son frère. L’aimait-il ? Ou avait-il simplement envie de l’aimer un peu plus parce qu’il était son frère et que, lui, voulait de son grand-frère dans sa vie ? C’était compliqué les relations humaines. Déjà, il préférait repousser la question et se concentrer sur une relation à la fois. Donc. Celle avec Stella. Il n’aimait pas les gens sauf de grandes exceptions. Même ceux qu’il appréciait parce qu’ils aiment l’Histoire n’était pas dans la catégorie « aimer par Marvin ». Il n’avait que peu de personne qui puisse être dans son cœur, comme les romantiques et les poèmes l’exprimaient en tout cas. Surtout qu’être dans le cœur était stupide, pensa-t-il, puisque le cœur n’était qu’une pompe qui ne faisait rien du tout avec les sentiments. Les sentiments venaient du cerveau comme toutes les pensées et les mouvements du corps et…. Il se reconcentra après avoir remarqué divaguer plus loin ! Il ne répondit pas plus pour le fait de « voir personne ». Il a compris. Et la jeune femme avait dû comprendre que de son côté, c’était pareil voir pire. La pauvre, pensa-t-il à nouveau, s’attacher à lui, c’était un peu comme une condamnation, non ? Bon, continua-t-il à penser, au moins, il lui a fait un compliment… apparemment. Il ne voit pas où mais puisqu’elle le dit, ça doit être vrai. Il en était là de sa relation avec la jeune femme. Il lui faisait confiance. Et il ne faisait confiance à personne. Si elle disait qu’il faisait un compliment, même si lui-même ne le comprend pas, il la croit sur parole. Il continue de réfléchir –il faut vraiment qu’il sorte de sa tête là- à la question suivante. Pourquoi voulait-il sortir avec elle ? La réponse était compliqué, même pour lui ? Il ouvre la bouche pour donner une réponse avant de se taire.

- Je n’en sais rien, qu’il finit par avouer. Je ne sais pas ce que ça fait, donc j’ai envie d’essayer. Mais je ne le ferais avec personne d’autre que toi parce que je suis attaché.

Il ne savait pas si l’honnêteté était la meilleure solution. Il ne voulait pas la blesser d’autant plus mais c’était vrai. Il ne pouvait pas répondre à cette question. La réponse n’était ni noir, ni blanc. Elle était plus un damier. Il avait envie d’essayer avec elle. Rien que l’idée de devoir essayer avec une autre personne, ça le rendait malade. Mais elle… Elle avait réussi à le faire doucement changer, pour arriver à une nouvelle forme de pensée. Ce n’était donc pas simplement parce qu’elle acceptait d’essayer. Mais si une autre femme avait voulu faire pareil, aurait eu le même caractère et la même manière de le comprendre, il ne pouvait pas assurer qu’il n’aurait pas voulu le faire avec cette autre femme. Qu’est-ce qu’il en sait ? Pour ça, il aurait fallu le cloner et faire l’expérience dans un milieu fermé et… Il divaguait encore en pensant à des expériences impossibles à mener à bien. Dans le monde actuel, dans cet espace-temps, il l’aimait bien et voulait essayer. Point. Il n’y avait qu’elle et son caractère qui avait grappillé la forteresse de protection qu’il avait érigé autour de lui. D’ailleurs, il se demande réellement si sa réaction avec James n’avait pas été aidée par la jeune femme. Bref.

- Pour les fouilles, il suffira que je t’apprenne pour palier à ton manque de savoir faire. Toutes les fouilles ne sont pas ouvertes au public.

Il ne lui dit pas donc que « oui » il aimerait qu’elle vienne. Il venait de le dire juste avant et ne trouvait pas cela utile que de répéter. De plus, il suffira de lui apprendre les gestes et les méthodes pour ne pas risquer l’intégrité de la fouille et le tour sera jouer. Et il adorait répondre aux questions des gens sur l’Histoire, cela aussi elle le savait. Elle n’avait donc pas besoin de demander si elle serait gênante, il lui avait déjà dit ça. Et surtout SURTOUT, il ne proposa pas la réciproque. Si elle était flatté et heureuse de découvrir son univers, il préfèrerait manger un scorpion avec son poison que d’aller se retrouver au milieu d’enfants… Mais ça, elle le sait aussi. Il ne disait pas les choses qui étaient évidentes comme ça. Il releva les yeux vers elle quand elle parle de peur. La peur.

- De tout, qu’il avoue dans un souffle avant de se sentir assez à l’aise pour continuer à exprimer ses pensées. Je trouve le sexe stupide. Pas toi, mais l’idée que l’on perd ses moyens et que ça fait devenir zinzin. Quand j’étais à l’université, j’ai vue des personnes possiblement intelligentes devenir des imbéciles finis parce qu’ils suivaient leur pulsion au lieu d’être sérieux. Ne te détrompe pas, je ne condamnerais jamais personne pour ce qu’ils ressentent… Mais je n’ai pas envie de ressentir ça. Mon cœur bat trop fort, mon sang pulse, je n’aime pas la sensation que ça me donne. C’était comme si j’allais… faire une crise de panique, manquer d’air, perdre mon souffle. Je déteste ça.

S’il l’avait touché, la dernière fois, c’était parce qu’IL la touchait. Son cœur avait été mis dans un étau pour ne pas exploser et il avait réussi à gérer. Mais quand la jeune femme l’avait touché, essayer en tout cas, il n’avait simplement pas pu. Il ne pouvait pas supporter cette idée. Et oui, il faisait des crises de panique. Ce n’était pas quelque chose qu’il pourrait changer tout de suite. L’idée d’être nu et de s’imbriquer avec la jeune femme ne donnaient pas la réaction normale d’un homme. Au lieu d’en avoir envie, de ressentir du désir, il ressentait une peur viscérale qui remonte le long de son corps pour griller les fusibles de son cerveau. Et Marvin n’avait aucune envie de blesser son cerveau. Alors, le sexe n’était pas quelque chose qu’il désire.

- C’est pour cela, que je t’ai demandé du temps, qu’il rajoute en la réchauffant et en retournant vers la voiture, c’est mieux une discussion au chaud. Mais un jour j’y arriverais.

Il lui fallait un peu de temps… et aussi, même s’il faisait confiance à Stella, son corps ne réagissait pas comme il le voulait. Le baiser qu’il avait fait dans son cou avait électrocuté son esprit et il avait fui. Parce qu’il avait senti son corps perdre le contrôle, que cette perte de contrôle lui avait fait peur, et que donc il avait fui le plus loin possible pour ne plus ressentir ça. Avant d’avoir la crise de panique, l’éviter, c’était mieux. Il sourit à peine. S’attacher à Stella était simple. S’attacher à lui était stupide. Il n’était pas fait pour être au milieu d’une société.

(c) princessecapricieuse

Est-ce si impensable, inimaginable, pour toi, de pouvoir aimer les gens ? Ou au moins les apprécier ? Tout le monde n’est pas méchant et horrible. On a tous nos qualités et nos défauts, il faut savoir apprécier chaque personne pour ce qu’elle est. J’admets que certains ne méritent pas qu’on s’attarde sur eux mais quand même, il y a des gens bons, intéressants, attachants, pour diverses raisons. Tu ne dois pas fermer ton cœur ou ta porte à tout le monde sous prétexte qu’à une période de ta vie on n’a pas été cool avec toi ou tout simplement parce que tu n’étais pas à ta place à cette même période...je me trompe peut-être, parce qu’après tout je ne connais pas tout de lui, ni de sa vie, mais je reste persuadée que son enfance s’est trop vite envolée pour laisser place à l’adolescent puis à l’adulte alors qu’il n’en avait pas encore l’âge. Il a donc forcément été évité par les autres, mis de côté, moqué sans doute aussi !! Il a dû, de lui-même, s’enfoncer dans une coquille et ne plus en sortir si ce n’est pour sa passion, son travail, ses fouilles, faisant abstraction de tout le reste, de l’humanité elle-même !! A qui en vouloir s’il en est là aujourd’hui ?

Il n’est même pas capable, le pauvre homme, de savoir ce qu’il ressent pour une personne, ni même ce qu’il est possible de ressentir. Comme réponse à la difficile question que je lui ai posée il finit par affirmer qu’il est attaché à moi. Ce n’est pas si mal en fin de compte, il aurait pu se limiter à la curiosité en essayant d’être en couple. Cette solution m’aurait bien sûr fait beaucoup de mal, sans qu’il en soit conscient. Mais en fin de compte j’ai un peu d’espoir que cet attachement finisse par de vrais sentiments...le tout est de savoir combien de temps je devrai attendre pour cela, et si je serai capable d’attendre !

Bon c’est déjà ça. Je pense que venant de toi c’est déjà énorme d’être attaché à moi !! Peut-être qu’un jour tu ressentiras plus que de l’attachement pour moi...en espérant que ça ne sera pas trop tard...

Je ne veux bien sûr pas lui faire peur mais il doit comprendre aussi que je suis une femme, avec des sentiments donc, mais aussi des envies et besoins et que je ne suis pas du genre à aller voir ailleurs, coucher à droite à gauche si je ne suis pas satisfaite dans mon couple. Je suis quelqu’un d’honnête, de droit, de fidèle...des qualités dont je suis fière !!

Enfin j’imagine que s’il a envie que je l’accompagne à ses fouilles c’est que malgré tout il m’aime bien et qu’il a envie de partager quelque chose avec moi. Et ce quelque chose c’est tout de même sa passion.

Ok tu m’apprendras alors. Je serai une élève appliquée, je te le promets. Faudra juste me prévenir assez en avance pour que je puisse poser quelques jours pour t’accompagner. Par contre je dois te préciser que je n’ai jamais fait de camping et que j’ai peur des insectes et de tout ce qui rampe !! Ce qui risque d’être le plus compliqué pour moi dans cette future aventure !!

Wow je crois que finalement le sujet de ses peurs est plus terrifiant pour moi que pour lui. Je l’entends se livrer à moi en toute sincérité et je finis par croire qu’il n’y aura jamais de vraie relation amoureuse entre nous puisqu’il n’a pas envie d’être amoureux et de tout ce qui va avec !! Il ne parle même pas de l’éventuelle souffrance qu’il pourrait ressentir si un jour ça s’écroulait mais de ce que son corps lui-même pourrait éprouver. En ce moment précis j’ai envie de hurler, de m’enfuir en courant, de le plaquer là, en plein milieu de ce parc alors qu’on commence à se diriger vers sa voiture, j’en viens même à me demander pourquoi je lui ai adressé la parole ce fameux jour au Starbuck...je sens que je vais exploser lorsqu’il ajoute finalement qu’il a besoin de temps, me faisant presque la promesse qu’un jour il y arrivera...des larmes s’échappent de mes yeux, heureusement qu’il fait nuit, il ne peut pas les voir, mais ma voix va sans doute me trahir...

Mais quand...mais combien de temps...je t’ai fait part de mes envies quand je suis avec toi, je comprends tes peurs, je suis désolée pour toi que tu aies toutes ces craintes en toi, c’est si beau d’aimer, si agréable de partager certaines choses, si bon de prendre du plaisir et d’en donner à son partenaire...j’ai besoin de tout ça moi...c’est avec toi que j’ai envie de tout ça mais combien de temps serai-je capable d’attendre ? Je glisse ma main dans la sienne, j’ai besoin de ce contact même s’il est minime...je ne veux pas qu'il ait l'impression que je lui lance un ultimatum car ce n'est pas le cas. Mais si je comprends ses peurs, sera t'il capable lui aussi de comprendre les miennes ?

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Il ne répondit pas. Il laissa le silence quand elle lui demanda si c’était vraiment inimaginable d’aimer les gens. Elle le savait, non ? Elle l’avait vu évoluer avec des gens autour de lui. Leurs présences le terrorisent. Il préfèrerait s’enfermer dans un coin, dans une petite pièce sans porte et sans fenêtre, pour ne voir personne et oublier que le monde extérieur existe. Il préférait oublier. Et l’Histoire lui permettait cet oubli total et bienvenu. Quand il était en « mode Histoire », il n’y avait plus que les Humains, il y avait que des données qu’il arrivait à traiter. Des informations qui menaient à des réflexions sur l’âme humaine comme on le ferait d’une analyse d’un film ou d’une œuvre. C’était ainsi qu’il avait réussi à survivre. Alors, il ne répondit pas. Il savait qu’elle savait. Elle l’avait vue. L’humanité le terrorise et il préférait de loin en rester éloigné. S’il fallait aimer les gens pour ce qu’ils sont, pourquoi personne n’acceptait son caractère pour ce qu’il était ? Loin de tous ? Il sait que Stella, comme sa mère, avait son intérêt à cœur en voulant le pousser vers un changement de pensée mais… Mais, il n’aimait pas les gens. Cela ne changerait jamais. Ce qu’il pouvait faire, c’était faire semblant, et mentir le dérange dans une zone plus sereine de son esprit. Il laissa là ses tergiversions. Il y avait trop à dire dans cette soirée pour s’arrêter sur les détails de ses pensées.

Il ne répondit pas, non plus, quand elle dit qu’être attaché à elle c’est déjà énorme. Elle sous estimait ses sentiments, sans le vouloir bien sûr. Parce qu’il ne voit pas, Marvin, ce qu’il pourrait ressentir de plus que l’attachement. Il sait qu’il devrait le savoir, mais il ne voit pas. Il ressent de l’attachement pour sa mère. Il ressent de l’attachement pour Stella. Il ne réalise même pas que l’attachement dont il parle c’était de l’amour. Lui qui aime les mots et ne pas mettre de nuance en mettait une malgré lui. Mais parce que, justement, les mots avaient du sens. Être attacher à quelqu’un, c’était l’aimer. Et il ne comprenait pas ce que la jeune femme voulait de plus. Il ne sait pas et ne croit pas être capable de plus.

Il ne répondit pas, encore, quand elle revient sur le sujet des fouilles. Tout avait été dit. Il avait simplement hoché la tête pour lui dire qu’il comprenait bien pour les insectes. Lui, dans ce cas de figure là, il n’avait peur de rien. Il lui avait déjà expliqué ce qu’il avait mangé avec des tribus… et les insectes ne l’impressionnaient pas. Il avait plus la technique de donner un coup de pied à celles qui étaient dangereuses (le genre de coup de pied qui envoie la bestiole bien loin pour longtemps sans risque de représailles) ou de la prendre pour l’analyser comme un chercheur l’aurait fait. Bien qu’il ne soit pas du tout diplômé dans le monde animal, il avait toujours été curieux de la faune et la flore et avait, là encore, emmagasiné assez d’informations pour que chaque regard soit intéressant à poser. Alors, il serait la protéger des petites bêtes.

En réalité, pour avouer la vérité brute et sans filtre, Marvin avait prévu de réfléchir et de se taire jusqu’à arriver chez lui. Après une douche, il se disait qu’il y verrait plus claire. Mais voilà… La jeune femme utilise une voix triste, qu’il connait par sa mère, et ça lui fait mal quelque part. Il ne sait pas exactement comment ni où, mais la voix de la jeune femme blesse quelque chose en lui. Il sait bien qu’il n’est pas assez bien pour elle. Elle mérite bien mieux. Qui oserait dire le contraire ? Il savait ce qu’il était. Il avait une conscience parfaite de comment il était. Il savait ne pas supporter l’humanité. Qu’importe que trois ou quatre personnes sortent du lot. Il savait qu’il ne serait jamais une personne normale. Il savait qu’il ne pourrait jamais avoir une vie normale. Parce qu’il était ainsi. Et la jeune femme méritait mieux… mais il était aussi diablement égoïste, réalisa-t-il tout en continuant de garder le silence jusqu’à arriver dans la voiture, il ne la laisserait pas partir. Vil réaction d’un homme machiste et possessif ? Ou d’un enfant à qui on enlèverait sa maîtresse préféré ? Il ne pense pas. Il pense simplement que si elle devait disparaître de son environnement immédiat, il n’aurait aucune raison de laisser son esprit dehors, il s’enfermerait bien plus loin pour ne plus risquer de laisser quelqu’un rentrer dans son cœur. Il ouvre la portière passager et la laisse s’assoir. Il n’avait toujours pas parlé. A la place, il fit un bisou très tendre sur son fort et fit le tour de la voiture pour rejoindre sa place à lui. Et il ne répond pas, mais il ne démarre pas non plus. Il regarde l’extérieur. Il finit par allumer pour le froid et monter le chauffage pour le bien être de Stella. Il finit par ouvrir la bouche, pour la refermer alors que son esprit était en branle. Il avait toujours eu du mal à supporter les moments où il savait être en tort et devait trouver une solution, sans avoir le droit de fuir. Parce qu’il y avait pensé, s’enfermer dans cette pièce sans porte ni fenêtre pour se laisser respirer. Il finit par tourner les yeux vers elle. Il prit sa main pour l’approcher des chauffages et toucher ses doigts.

- Et si…, commença-t-il hésitant parce que la solution qu’il venait de trouver n’était clairement pas la plus idéal –la plus idéale serait de laisser la jeune femme trouver une autre personne mieux pour elle, mais il rappelle qu’il est égoïste-, si… pour le moment, je te donnais du plaisir. Cela te permettrait de… tu n’aurais plus à attendre. Et moi, je m’habituerais doucement à… à ce que ça me fait.

Comme la dernière fois. Il avait réussi à ne pas mourir alors qu’elle était contre lui, nue et pantelante d’un ébats pas du tout programmé. Il avait apprécié de la voir ainsi contre lui. De la sentir contre lui se crispait de bonheur. Il ne voulait pas avoir de sexe, pour le moment… mais ce moment avait été doux et Marvin était presque sûr qu’elle avait ressenti beaucoup de joie et de plaisir. Si elle avait des envies. Il pourrait lui combler ainsi. Lui donner du plaisir. Il n’a pas besoin, ni envie, d’en recevoir. En réalité, il n’avait même pas besoin de ressentir du désir pour lui faire plaisir. Bien que cela arrivera. Le désir était cette perte de contrôle qu’il avait ressenti quand elle avait essayé de le toucher. Il le sait. Et il n’était pas prêt à le ressentir et à se laisser toucher… Mais l’inverse, il sait pouvoir le faire, et bien en plus. Il joue encore avec ses mains. Pas ce soir, cependant, Marvin était déjà en train de prévoir un petit programme de visionnage de pornographie et de lecture d’ouvrage de référence pour apprendre des petites choses.

- Pas ce soir, qu’il continue parce qu’il y avait eu trop de choses dans la soirée pour qu’il ne craque pas à la fin, mais… Est-ce que cela pourrait te permettre de te faire moins souffrir ?

Il fronce un peu les sourcils. Il essaie de s’imaginer à la place de Stella avec grande difficulté. Lui qui n’avait jamais touché une femme avant elle, qui n’avait même jamais réellement pensé à donner du plaisir à une femme, il était en train de le faire…. Alors comment se mettre à sa place ? Il finit par conclure.

- En sachant que je me sens pas obligé. J’ai envie de te toucher, et disant ça il continue de caresser ses doigts pour les chauffer avant qu’un petit sourire apparaisse sur ses lèvres et qu’il décide d’embrasser les doigts de la jeune femme pour prouver ses pensées.

Si elle refuse… Qu’elle ne préfère pas… alors Marvin se retrouverait dans l’incapacité de savoir quoi trouver comme solution. Il n’y avait que ça, pour qu’il la garde auprès de lui. Les deux autres solutions (la quitter ou se laisser faire), n’était même pas envisageable. Les deux solutions le tuerait, lui… Et il était trop égoïste pour la premier et trop apeuré pour la seconde.

(c) princessecapricieuse