Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Le jour de l’inauguration approche, et une seule chose à dire … Marvin n’avait pas envie d’y aller. Oh. Il avait envie de voir Stella, avec qui il avait à peine parlé par message. Selon son livre, la communication pour les nuls, et la communication romantique pour les nuls, si après avoir eu un échange ainsi, l’un ou l’autre des partis ignorer l’autre, alors ça s’appeler se faire ghoster. Alors, il avait fait en sorte de lui envoyer des messages, à intervalle régulier. Exactement toutes les trois heures, sauf de 22h à 6h du matin. Parce que les gens normaux dorment.

Cela faisait une semaine et demi ? Quelque chose comme ça. Ils n’avaient pas pu se voir. Il lui avait expliqué par SMS, mais le musée était occupé et … lui qui était un bourreau de travail SUR L HISTOIRE, avait été réquisitionné pour aider à l’inauguration. S’il fallait montrer la mauvaise foi en image, il aurait suffit de filmer Marvin à ce moment là. Son collègue, ancien professeur et un des rare à savoir comment lui parler, avait été un soutien sur ça. Sauf quand il avait appris que Marvin avait donné son invitation d’invité à une personne. Il l’avait bassiné de questions, encore et encore et encore, jusqu’au vomissement … Plus exactement, jusqu’à ce que Marvin se casse en courant et s’enferme loin de lui.

Bref. La semaine était compliquée. Et il n’avait pas eu le temps de trop penser à Stella… En tout cas, pas au point que cela en devienne gênant. Il avait analysé la situation avec un livre, Le sexe pour les nuls, qu’il avait trouvé. Il n’avait pas honte de ce qu’il avait fait, et comprenait un peu mieux la réaction de son corps à ce moment là. Il avait comprit comment marcher les hormones, l’endorphine, le désir, et savoir cela, pouvoir le visualiser dans son esprit … et bien c’est une bonne chose ! Il trouve cela rassurant de pouvoir tout expliquer.

Bref. Nouvelle édition. Il était en train d’attendre devant la porte du musée. Il avait dit à la jeune femme de ne surtout pas s’en faire si elle devait être en retard. Plus longtemps il l’attend dehors, plus longtemps il n’aurait pas à sociabilisé avec les autres. Il était dans un costume trois pièces, très classe, droit comme un i avec un livre d’Histoire dans les mains. Le livre avait été trouvé dans une boite à livre et était clairement dépassé par le temps … mais tout pour ne pas penser à l’idée de se faire enfermer pendant des heuuuuuuures dans une pièce pleine de personne qui ont plus d’argent que lui et qui penseront pouvoir émettre un avis sur son travail ou l’Histoire.

Oh. Ils peuvent en avoir un… mais le partager avec Marvin pouvait avoir deux conséquences … ou l’ignorance pure et simple … ou la haine verbale qui découle de la stupidité. Parce que mécène ou pas, riche ou pas … un abruti reste un abruti. Et s’il dit des idioties sur l’histoire, Marvin n’était pas tendre. Il claque son livre et soupire en regardant les voitures se garer. La jeune femme avait un numéro rien que pour elle pour l’occasion. C’était bien fait. Il n’avait plus qu’à l’attendre. Il se demandait si elle allait mettre la robe, ou pas. Peut-être pas. Il avait eu souvenir de ses mensurations de tête, mais parfois les femmes avaient un corps étranges, non ? Il finit par la voir au loin, et il se releva pour aller à ses côtés. Il s’approche, la regarde, réfléchit, réfléchit, réfléchit, comme une page internet en train de charger avant de dire un simple « bonjour ». Alors qu’il faisait nuit. Bref, s’il en fallait encore, qu’il répétait à nouveau ce que la jeune femme lui avait demandé de dire dans ce genre d’occasion. D’ailleurs, il fallait la suite.

- Comment vas-tu ?

(c) princessecapricieuse

Une semaine et demie s’est écoulée depuis ma dernière rencontre avec Marvin. Cette rencontre était d’ailleurs assez spéciale. J’ignore si Marvin a repensé à ce qui s’est passé, s’il a pris le temps d’analyser comme il le dit lui-même et si oui ce qui en est ressorti. Nous ne sommes pas revus depuis. Nous avons échangé de nombreux sms mais rien de plus et sans jamais en reparler. Marvin n’aime pas quand on pose trop de questions en dehors ce qui concerne l’histoire bien sûr et je respecte.  

Quand je pense à lui, je ne peux bien sûr m’empêcher de repenser à cette scène remplie d’émotion et de sensations mais je me demande aussi ce qu’il ressent pour moi. Ce que je représente réellement pour lui. Ne suis-je qu’un objet d’expérience à ses yeux ? Se sert-il de moi, involontairement bien sûr, pour vivre des choses comme tout le monde ou a t’il vraiment envie d’être avec moi. Suis-je une amie qui lui inspire assez confiance pour partager ces choses ? Ou alors ma gentillesse suffit-elle à le mettre en confiance justement pour tenter ce qui lui est encore inconnu ? Tant de questions qui restent sans réponse et qui n’en auront pas parce que je ne les lui poserai pas. Qu’ai-je à gagner moi dans cette relation ? J’ai décidé de l’aider et je le ferai jusqu’à ce qu’il n’en ait plus envie, si ça arrive un jour, mais puis-je mettre un quelconque espoir dans cette histoire ? Puis-je espérer qu’il m’apprécie vraiment et finisse par avoir des sentiments pour moi ? Amicaux ou amoureux peut-être, qui sait ? En ce qui me concerne je sais que je suis attachée à lui malgré tout mais je ne sais que penser de tout ça...

Quand à ces messages qu’il m’envoie...le fait il parce qu’il en a envie ? Parce qu’il pense à moi ? Parce que je lui manque ? Ou parce qu’il a lu quelque part qu’il fallait le faire ? Je pourrais créer moi-même un manque en prenant du temps à répondre à ses fameux messages mais comment réagirait-il ? Il risquerait croire que je n’ai plus envie de lui parler, ni de le voir, et j’imagine qu’il arrêterait de m’écrire, tout simplement. Alors je lui réponds, le plus rapidement possible. Je ne me force pas à le faire, j’en ai envie moi aussi. Tout cela est vraiment compliqué. Marvin est compliqué. Mais j’apprécie réellement ce personnage si difficile à crypter.  

Enfin ce colis qu’il m’a fait livrer chez lui. Quelle surprise en l’ouvrant et en découvrant...

cette robe magnifique:

sur laquelle j’ai craqué mais que j’ai refusé d’essayer, car trop chère. Il a déjà insisté pour m’acheter lui LA robe pour sa soirée d’inauguration alors que je pouvais la payer moi-même, donc je n’avais pas l’intention de le faire trop dépenser !! Bien que je ne connaisse pas sa situation financière mais je suis comme ça. J’estime ne pas avoir besoin de dépenser une fortune pour se faire plaisir. Mais je dois l’admettre cette robe me plaît vraiment, et...il a réussi à me faire plaisir une fois de plus. Je me permets de croire qu’il m’a fait ce cadeau volontairement, parce qu’il avait envie de me faire plaisir. J’ai hâte de voir ce qu’il dira en me voyant dedans. J’ai bien sûr hâte aussi de la porter.

D’ailleurs le jour J est enfin arrivé. Par chance les enfants ont été assez calmes et gentils aujourd’hui, je ne suis pas trop fatiguée. J’ai eu le temps de rentrer chez moi et de me préparer tranquillement. Lorsque je sors enfin la robe du joli carton, je découvre un autre cadeau dans ce dernier. La reproduction d’un petit canon. Délicate attention de sa part en souvenir de sa visite guidée et privée du musée. Je souris bêtement en sortant le canon que je pose sur ma commode dans ma chambre. Marvin est rempli de surprises...

Sans vouloir me vanter la robe me va parfaitement bien. Elle épouse mes formes juste comme il le faut. J’ai l’impression d’être une vraie princesse ce soir. Je me rappelle encore la séance d’essayage. Je me suis prise pour Pretty Woman pendant deux bonnes heures. C’était magique ce moment partagé encore une fois avec lui. Enfin me voilà prête, et le taxi que j’ai commandé ne devrait plus tarder à arriver. Un dernier regard dans le miroir avec un sourire immense qui ne quitte pas mes lèvres. Et je quitte mon appartement.

Lorsque j’arrive enfin à destination j’aperçois Marvin sur le pas de la porte du Musée, seul bien sûr. Je m’empresse de m’approcher de lui, d’un pas assuré mais avec beaucoup d’émotion. Vais-je lui plaire ? Va t’il me faire un compliment ? J’arrive enfin à son niveau. Il me salue simplement, et me demande si je vais bien. C’est avec un sourire étonné que je lui réponds.

Bonsoir Marvin, je vais très bien merci. Et toi ?

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et approche mes lèvres près des siennes pour lui déposer un baiser. Je lui murmure ensuite...

Merci pour ce merveilleux cadeau Marvin. Comment la trouves tu ? Pour ne pas lui demander directement “comment ME trouves-tu". Tu es très beau toi. Et d’une voix normale je termine par...le canon a trouvé sa place sur ma commode dans ma chambre...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Marvin regarde la jeune femme, remonte ses lèvres en un sourire qu’il espérait un peu plus amical que d’ordinaire. Le baiser était doux, et ça le dérangeait moins que la première fois. Il avait compris que c’était une manière de donner une émotion sans avoir à parler, alors il ne fit aucun geste de recul… Mais il ne fit pas non plus un geste en avant. Il allait comment ? Il avait oublié que la plupart des gens retourner la question… Donc s’il demande comme va une personne, il y avait de fort risque pour que la question lui soit retournée. Et il ne sait pas. Il réfléchit à la réponse à donner, avant d’opter, comme toujours, par la réponse la plus claire.

- Je n’ai pas envie d’être là, mais ta présence donne une raison d’y être.

Clairement, la jeune femme n’aurait pas dit « oui », pour venir avec lui… elle n’aurait pas accepté de venir avec lui … elle ne serait pas là… ça fait un moment qu’il serait parti… sans prévenir en plus. Il aurait juste tourné les talons et parti en courant dans le sens opposé. Il n’avait aucune envie de se retrouver au milieu d’hypocrite qui ne savait rien à l’histoire que le prix donner à certaines œuvres. Il détestait les mécènes pour ça. Il détestait les gens qui prenait un tableau, non pas pour l’art et l’Histoire derrière, mais pour le prix que les autres étaient prêt à mettre…. Il réfléchit encore aux phrases de la jeune femme décidant d’y apporter une réponse à chaque, bien qu’une seule soit une véritable question.

- De rien. Je trouve qu’elle te va bien mieux que sur le mannequin.

Parce que clairement, il ne l’avait pas trouvé exceptionnel, il se demandait même pourquoi elle avait autant tiquer dessus. La robe était aussi normale pour lui que toutes les autres robes. Il n’y avait pas une robe ici qui sortait de l’ordinaire ou faisait lui dire qu’elle –la robe- était belle. Cependant, Stella dans la robe la rendait mieux. Ce qui était en soi un compliment pour elle. Mais lui, il ignore totalement cela.

- Je ne suis pas beau, juste un pingouin, fit-il en laissant une moue apparaître sur son visage.

Il détestait déjà les costumes quand il était en train de travailler, mais alors quand il y avait des mécènes, il avait l’impression que le directeur du musée était prêt à lui faire une raie sur le côté en mode enfant d’église. La coupe ne le dérange pas plus que ça, il s’en fou… C’est juste qu’il préfère être à moitié nu sous un soleil brulant avec ses pierres que là. Il réfléchit ainsi à la dernière phrase sur le canon, mais il ne voyait pas quoi dire de plus. C’était … bien ?

- Merci, fit-il par dire, de ne pas l’avoir jeté.

Bien qu’elle aurait pu le faire. Mais non, à la place, elle l’avait mis quelque part qui compte pour elle. Dans sa chambre. Doucement, il lui fit un signe de tête pour monter les marches en pierre pour aller vers l’intérieur du musée. Il n’avait pas envie d’être là. Il ne savait pas quoi faire de ses mains, de ses pieds, de rien du tout. A peine avait-il débarqué dans la salle de réception du musée, avec le Stella au milieu et montrer du doigt par des femmes aux mains bagués d’or et de diamant, qu’il avait déjà envie de partir en courant.

- Ne me laisse pas être moi, ce soir.

C'est-à-dire, ne pas lui laisser ignorer les gens… et ne pas frapper ceux qui disent de la merde … ou ne pas partir en explication historique face à des gens qui penser, de toute façon, être plus intelligent que lui….

(c) princessecapricieuse

Lorsque je demande à Marvin comment lui il va, il ne répond pas de la façon la plus simple qui puisse être. Rien d’étonnant puisque rien n’est simple chez Marvin, ce qui fait partie des choses qui me plaisent chez lui. Sa réponse, bien qu’elle ait sans doute un sens différent pour lui, est touchante. Je suppose qu’il veut dire que si je n’avais pas accepté de l’accompagner à cette soirée il n’y serait peut-être pas venu, mais j’ai envie de croire qu’il est tout simplement content que je sois avec lui. En tout cas, ce qui est déjà rassurant, c’est que ma présence ne le dérange plus comme la toute première fois, et qu’il apprécie même de passer du temps avec moi. Il se montre en tout cas moins “craintif” bien que ce ne soit pas le terme exact. Il ne m’a même pas repoussée quand je lui ai déposé un petit baiser sur ses lèvres. Monsieur progresse...

C’est gentil ce que tu dis Marvin. Je suis très heureuse de t’accompagner ce soir, et de découvrir un autre aspect de ton domaine. En tout cas si quelque chose, ou quelqu’un, te dérange, je serai là, avec toi, ok ? Je ne te lâcherai pas...

Lui dis-je avec un clin d’œil et un sourire amical, tout en m’accrochant à son bras, pour avancer avec lui. Voire contre lui, mais sans trop de rapprochement non plus, évitant tout de même de glisser ma main dans la sienne, tel un couple, bien que j’en meure d’envie !! Comme je le remercie pour la robe qu’il m’a offerte et lui demande comment il la trouve, je suis encore une fois touchée par sa réponse. Me fait il volontairement, ou pas, ce compliment, mais pour moi il est clair que c’en est un. Je sens même mes joues chauffer légèrement. Vive ma peau métissée et le maquillage qui cachent ces légères “roseurs”.

Encore une fois merci Marvin. C’est la soirée des compliments dis donc. Attention je pourrais très bien en prendre l’habitude.

Je fais les gros yeux lorsqu’il prétend ne pas être beau et ressembler à un pingouin, selon ses propres mots. Moi je le trouve très élégant, et ça lui va vraiment très bien. Je le trouve plus dans son style comme ça même s’il avait aussi un certain charme dans sa tenue de sport.

Ne dis pas n’importe quoi. Déjà un pingouin c’est trop mignon. Mais tu n’as rien d’un manchot, tu es tout simplement très élégant, et je me répète, ça te va très bien. Tu n’es peut-être pas très à l’aise en costume, et ça je peux le comprendre, mais tu le portes très bien.

A nouveau les gros yeux...la soirée commençait pourtant bien, mais là...enfin c’est Marvin mais voilà !!

Le jeter ? Pourquoi l’aurais-je jeté ? C’est un cadeau et il a un sens bien précis pour moi. Un très bon souvenir.

Ce n’est peut-être pas grand-chose mais j’ai trouvé son geste adorable. Je me suis réellement intéressée au vrai canon quand il me l’a présenté et l’avoir en miniature dans ma chambre maintenant...enfin je crois que les hommes ne comprendront jamais les femmes et inversement !!

Enfin nous avançons enfin vers l’entrée, nos bras entrelacés du coup. Je ressens un frisson parcourir mon corps tout entier lorsqu’il me supplie presque de ne pas le laisser être lui ce soir. Je resserre ma main sur son bras, non pour lui faire mal, mais lui donner du courage et lui réponds en souriant.

Je suis là, ok ? Je ne pourrai pas répondre à ta place parce que je n’y connais rien en histoire, excepté ce que tu m’apprends, mais je suis là. Tu es l’intelligence et la culture, je suis ta force et ta confiance...et rien ne nous empêchera de nous isoler si tu ne te sens pas bien. Tu vaux plus que la moitié de toutes ces personnes présentes. Ne laisse jamais personne te faire croire le contraire.

Je n’aime pas ce monde qui se croit supérieur parce qu’ils ont de l’argent et peuvent s’acheter tout et n’importe quoi avec, qui ne connaissent pas la valeur des relations humaines. Et pourtant je suis prête à jouer le jeu ce soir et c’est avec une certaine fierté que j’affiche un large sourire à toutes ces têtes qui se tournent vers nous, je me sens tellement belle dans ma robe et surtout, je suis aux bras du merveilleux Marvin !!

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Il la regarde un instant, il se demande s’il peut répondre honnêtement, avant de se souvenir que Stella le connaissait assez bien pour savoir que ses réponses n’étaient jamais purement méchantes … mais d’une vérité cruelle… Et que si elle venait à prendre mal quelque chose, elle lui poserait la question pour qu’il puisse expliquer avec plus de termes ce qu’elle n’avait pas compris du premier coup. Parce que personne ne comprends Marvin du premier coup d’ordinaire.

- Ce n’est pas un aspect de mon domaine.

Parce qu’il était archéologue… Et on demande aux archéologues de manger de la poussière, pas d’être … Là, comme ça, en train de faire la potiche pour des gens stupides qui ne comprendront même pas la moitié des mots et des explications historiques sur ce qu’ils clament connaître. Il n’aime pas ça. La peur était presque remplacer par de la colère ou du dédain dans son cœur. Mais elle était là, elle, et ça allait mieux. Il allait lui faire ensuite remarquer que ce n’était pas un compliment, mais un constat avant de se raviser. Si elle voulait le prendre pour un compliment, il n’avait pas le cœur de la contredire. Il fait un signe de tête pour dire qu’il avait compris le constat qu’elle essayait d’émettre … mais il se sentait toujours comme un pingouin. Ou plutôt, il avait l’impression d’être dans un déguisement qu’on aura choisi pour lui. Comme quand on doit faire le carnaval et que toute l’université avait choisi de faire un thème année 80. Même sensation ne pas être soi mais devoir être ça. Mais à la différence c’est que, cette fois ci, il ne pouvait pas courir dans le sens opposé en se faisant oublier de tous. Mince alors. Il remonte ses épaules pour dire « peu importe » avant de s’arrêter. Elle n’aime pas ça.

- Il aurait pu ne pas aller dans ta décoration, ou simplement que tu le trouves pas esthétique. Je te l'ai offert mais tu n’es pas obligé de l’aimer. Même si je suis content que tu l’aimes.

On n’était pas obligé d’aimer un cadeau. Si là, demain, quelqu’un lui offre un ballon de basket, certainement que son visage sera éloquent quant à la dépense inutile qui venait d’être faite. Non … parce que bon … Fallait pas pousser. Et ça, même si c’était Stella ou la propre mère de Marvin qui lui offrait. Un cadeau ne faisait pas toujours plaisir, alors, elle aurait pu le jeter si elle en avait le désir. Cependant, cette discussion n’était pas assez longue pour lui. Clairement pas assez… Parce qu’ils étaient maintenant à l’intérieur du bâtiment qui avait été décoré à l’occasion d’une manière pompeuse et trop moderne pour lui. Il remarque les regards vers lui et il se tend. Il se tend et ça se sent. Il met sa main sur celle de Stella. Elle avait dit qu’elle ne le quitterait pas. De toute façon, il ne comptait pas la lâcher du regard. Même si elle avait besoin d’aller aux toilettes. Il n’a pas le temps de lui répondre qu’il entendait déjà un :

- Marvin Montgomery !

Un homme, la cinquantaine avec un petit regard d’emmerdeur, qui adorait tourmenter Marvin depuis toujours … mais aussi, une des rares raisons pour laquelle Marvin n’avait pas explosé en cours. Il regarde le professeur, qui attendit patiemment la salutation de Marvin, qui ne vient pas, avant de partir dans un éclat de rire.

- Tu n’as pas changé ! On dit Bonjour.
- Ce n’est pas un bon jour, répondit-il avec sa sincérité déconcertante alors qu’il lâche un regard plein de reproche à l’assemblée.
- Et tu ne comptes pas me présenter ?

Instinctivement, il avait envie de se mettre entre Stella et l’homme. Il avait d’ailleurs bougé son bras dans cette idée alors que l’homme se remit à rire. Il s’approche de Stella et se courbe d’une révérence d’un autre âge.

- Mademoiselle, je me présente puis que notre Marvin national ne compte pas le faire. Je suis le professeur Hamlet, archéologue et chercheur de trésor depuis plus de trente ans. Et l’homme qui a réussi à faire accepter le prêt de l’œuvre au musée. Ainsi que la seule personne autre que vous, j’imagine qui connaisse assez bien Marvin pour ne pas s’offusquer de son envie de fuir à toutes jambes. J’étais son professeur à l’université.

(c) princessecapricieuse

Aurais-je oublié qu’avec Marvin il faut faire attention à ce qu’on dit, aux mots qu’on utilise ? Je commence pourtant à bien le connaître, mais malgré ça je reste naturelle et ne réfléchis pas spécialement aux termes que j’emploie. Du coup “domaine” n’était sans doute pas approprié mais c’est ce que j’ai dit alors que...

Une autre partie de tes occupations alors, excuse-moi de ne pas avoir utilisé le bon mot cher ami...mais je sais que tu préfèrerais être sur le terrain qu’au milieu de tous ces bourges !! Mais sur le terrain je ne serais pas avec toi...lui dis-je en souriant pour le taquiner un peu et essayer de le détendre. Même si je n’aime pas ce monde moi non plus je suis quand même heureuse de passer cette soirée à ses côtés. Le jour où il sera amené à repartir faire ses fouilles je sais qu’il me manquera, mais je ne pourrai, et ne voudrai pas de toute façon, le retenir. Premièrement je ne représente personne pour l’empêcher de faire quoique ce soit, et deuxièmement c’est sa passion donc il serait cruel de lui retirer cela. Pour le moment il ne m’en parle pas donc je pense que ce n’est pas encore prévu...

Petite parenthèse sur le joli petit canon qu’il m’a offert. Il a raison on n’est pas obligés d’aimer ce qu’on nous offre. C’est vrai aussi que ce n’est pas le genre d’objet que j’aurais moi-même acheté pour mettre chez moi, mais ce dernier n’a pas qu’un aspect esthétique il a aussi une signification, et c’est ça le plus important.

Je ne vais pas te cacher qu’il dépareille au milieu de mes bibelots, mais sa signification est plus importante que le reste, donc oui je l’aime, j’aime cette attention que tu as eue. Tu ne finiras jamais de me surprendre Marvin.

Alors que nous entrons dans la grande salle du musée je sens sa main se resserrer sur la mienne. Je n’ai pas le temps de lui souffler un “détends-toi” que j’entends quelqu’un prononcer son nom. Je découvre alors un homme d’un âge mûr. Je ne sais pas encore qui il est mais je n’aime pas la façon dont il s’adresse à Marvin. Il ne semble pas méchant, fait sans doute cela pour le taquiner, comme je le fais souvent moi-même, mais je n’aime pas ça. Je n’apprécie pas qu’on puisse se moquer de lui. Ce n’est peut-être pas le cas, mais là, tout de suite j’ai envie d’exploser et de l’envoyer bouler, mais je me retiens, par respect pour mon ami. J’affiche un sourire hypocrite, même lorsqu’il se présente, et là encore je n’apprécie pas la façon qu’il a de faire. Je l’écoute jusqu’au bout, et lui tends ma main libre une fois qu’il a terminé pour me présenter à mon tour, sur un ton peu amical, mais sans arrogance pour autant, et sans lâcher la main de Marvin.

Enchantée Mr le Professeur...n’ayant même pas retenu son nom...je suis Stella, Stella Fitzgerald, amie de Marvin. Je regarde Marvin avant d’ajouter...Marvin est un homme exceptionnel d’une culture exemplaire, adorable et généreux. Nous nous connaissons depuis peu et je ne peux déjà plus me passer de lui. Et je ne laisserai jamais personne lui créer de problème ou dire du mal sur son compte.

J’espère que le message est passé. Je le laisse volontairement imaginer ce qu’il veut quant à notre relation...amicale, amoureuse...ce détail ne regarde que nous. En tout cas j’espère ne pas mettre Marvin mal à l’aise avec ce que je viens de dire, ni lui créer moi-même des problèmes en ayant gentiment remis ce Mr à sa place !!

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Occupations étaient une meilleure appellation, bien que cela n’était toujours pas parfait pour lui. Il n’avait pas le temps d’y penser … de toute façon, il avait des emmerdeurs à qui parler et un sourire faux à se plaquer sur le visage. Il tenait la jeune femme contre lui avec l’espoir de pouvoir partir en courant à la moindre contrariété. Il se penche cependant, à peine, pour murmurer :

- Sur le terrain, tu pourrais venir avec moi.

Il s’en fou lui, qu’elle n’avait pas les accréditations qu’il faut, ou les diplômes, si il dit qu’il a besoin de Stella avec lui au milieu d’un site de fouille archéologique alors il a besoin d’elle. Point. Personne ne viendrait à le contre dire. Même pas le professeur qui venait de se présenter à elle avec un sourire d’emmerdeur. Marvin avait beaucoup de respect pour ce vieil homme. Il était le seul avec qui il pouvait avoir une discussion qui avait, presque, rien à voir avec l’Histoire. Presque. Il pensait canon et cadeau, deux mots en C qu’il n’aurait jamais imaginé mettre en même temps dans son esprit. La jeune femme aimait son cadeau et ça le faisait rougir d’imaginer qu’elle puisse l’avoir aimé malgré tout. Il n’avait pas une belle couleur, fait de plomb et de fer, mais il était beau … C’était une bonne reproduction, assez fidèle. Il aimait donc à lui offrir et savait qu’il n’en offrirait plus jamais un autre de sa vie … Donc, elle avait raison, il était spécial. Il ne l’aurait jamais remarqué sans qu’elle lui explique cependant. Il se concentre donc, à nouveau, encore une fois, sur le moment présent …. Et s’étonne un peu de la froideur qu’il ressent de la part de Stella pour son professeur. Il la regarde étonné, oubliant un instant qu’il se trouvait au milieu de gens fortuné à qui il devait faire attention. Il n’avait d’yeux que pour elle, en l’instant. Il se concentre sur la situation quand le professeur se met à rire d’un rire rauque et vieux.

- Croyez-moi, mademoiselle, je ne dirais jamais du mal de ce cher élève. Je pense encore, même maintenant, qu’il est le plus brillant et incroyable élève que je n’ai eu dans mes cours. Le seul capable de comprendre et d’analyser les choses.

Il sourit doucement et son visage se transforma un peu… Comme s’il était en train de penser à quelque chose, un moment qui était passé. Le professeur avait toujours trouvé que le petit était trop petit pour l’université … et quand il avait parlé à sa mère, qui lui apprit qu’il n’avait pas réellement u père dans sa vie, le cœur de ce vieux professeur s’était brisé. Il finit par faire une petite révérence.

- Je dois aller parler à des investisseurs. Quand vous en sentirez le moment, n’hésitez pas à vous approchez d’eux. Marvin doit malheureusement parler avec eux, et je crois qu’il aura besoin de vous.

Il s’eclipse alors que Marvin attrapa la main de la jeune femme, simplement pour la sentir. Son cœur bat la chamade. Il ne peut pas rester ici. Il y avait trop de gens. Trop de conversation stupides et sans fondements ;… Il ne pouvait pas rester là … Alors il tremble un peu et la regarde encore. Se perd dans ses yeux, respire une fois et se calme avant de regarder à nouveau autour de lui.

- Tu veux boire quelque chose ? lui proposa-t-il en mimant très clairement un homme qu’il avait entendu faire pour sa compagne un peu plus tôt dans la discussion avec le professeur.

Il fallait qu’il s’intéresse à elle, à ses besoins, à ce qu’elle veut, à ses pensées. C’était ce qu’on lui disait pour être plus social … mais là, il n’avait pas envie de penser à tout ça, juste à partir en courant pour se trouver un petit endroit isolé pour n’être qu’avec elle. Les hypocrites et les langues de bois, ça lui faisait peur pour tout avouer.

HRP – Si tu veux avancer la soirée en disant que Marvin à un balai dans le derche et ne se sent pas bien mais y arrive en faisant semblant avec elle qui le soutient pour aller vers plus tard ou une autre situation (genre ils se « perdent » dans les couloirs noires du musées) n’hésite pas.

(c) princessecapricieuse

Quand je dis que Marvin ne cessera jamais de m’étonner. Je viens bien de l’entendre me dire que sur le terrain aussi je pourrais être avec lui. J’avoue que ça ne me déplairait pas de le voir en pleine action, dans ses fouilles, ça doit être passionnant de le voir faire mais je pense qu’il en aurait vite assez de moi et surtout de mes innombrables questions. Je le lui dis d’ailleurs en riant légèrement.

Je pense que tu me renverrais rapidement chez moi. Je ne tarderais pas à te saouler avec mes nombreuses questions et j’imagine que quand tu te concentres dans tes recherches tu dois aimer être dans le calme...J’adorerais te voir je ne vais pas te dire le contraire mais à quel prix ? Enfin qui sait, il ne faut jamais dire jamais, n’est-ce pas ?

Et oui je suis “chiante” mais surtout curieuse et intéressée par beaucoup de choses. Finalement je suis sûre que je pourrais apprendre plein de choses, sur le terrain, à ses côtés. Mais il faudrait pour cela que j’abandonne mes bambins pour pouvoir le suivre. Des vacances...ça ne me ferait pas de mal en fait !! Mais pour le moment il n’est pas question de vacances, mais d’accompagner et soutenir Marvin dans cette soirée. D’ailleurs je me rends compte que j’ai mal jugé ce professeur qui s’est approché de nous. J’ai cru qu’il cherchait à taquiner mon ami, ou essayer de le mettre mal à l’aise mais je comprends rapidement qu’il n’y avait rien de malveillant de sa part à son égard. Et ce qu’il ajoute le prouve bien et je ne peux que confirmer ses dires, commençant d’ailleurs par m’excuser.

Veuillez m’excuser pour mon insolence Mr. Je crois que Marvin a réussi à me rendre aussi tendue que lui et j’ai mal interprété vos paroles. Vous m’en voyez désolée. Je tente un petit sourire histoire de me faire pardonner en écoutant ce qu’il ajoute. Ho ne vous inquiétez pas je ne le lâche pas d’une semelle. Passez une bonne soirée, et peut-être à plus tard.

Je le regarde s’éloigner en disant à Marvin, me sentant légèrement honteuse. Il a l’air gentil finalement.

Je sens sa main resserrer la mienne, comprenant qu’il n’est vraiment pas à l’aise et qu’il préfèrerait vraiment être ailleurs. Je l’entends alors me proposer d’aller boire quelque chose.

Oui, si tu veux. Délicate attention cher ami.

Nous nous approchons, main dans la main, vers le buffet. On nous sert ce qu’on commande. Je trinque avec lui et repartons ensemble vers le milieu de la pièce, tombant sur un groupe de personnes qui viennent s’adresser au bel archéologue, l’un d’eux l’ayant justement reconnu. Une conversation se met en place au sujet d’une œuvre d’art exposée ce soir. Je sens bien que Marvin leur répond par politesse mais a hâte que cela s’arrête rapidement. J’apprends moi aussi des tas de choses sur cette fameuse œuvre, mais si moi je m’y intéresse réellement je ne suis pas sûre que ce soit leur cas. Il faut que je trouve une solution, une excuse pour nous éclipser et le tirer de là. Et comme si le seigneur avait entendu mes pensées, alors que je porte mon verre à mes lèvres, quelqu’un vient à me bousculer, renversant une bonne partie de mon punch dans mon décolleté, ainsi que quelques gouttes sur la veste de Marvin. La personne en question s’excuse aussitôt. Je lui souris en la rassurant que ce n’est pas si grave que ça, alors qu’en fait j’aurais juste envie de la remercier. Puis reportant mon attention sur le groupe de personnes toujours là...

Excusez-nous, nous allons devoir vous abandonner un moment...pas la peine d’en dire plus, ils vont bien comprendre que c’est pour aller essuyer ce liquide collant...et sans lâcher la main de mon compagnon nous nous éloignons...tout en riant légèrement je lui dis...

Ouf, sauvés par le gong...je pense que tu vas devoir me faire visiter les toilettes...hum, privées de préférence...

Pour être tranquilles bien sûr, nous serons mieux dans les toilettes réservées au personnel plutôt que mélangés à tous ces étrangers...je le regarde tout en marchant et lui demande...

Comment te sens-tu ?

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Comment avait-il supporté cette soirée ? En imaginant aller faire des fouilles avec une Stella curieuse à ses côtés. Stella ne semblait pas le comprendre, mais rien ne lui faisait plus plaisir que de répondre à la moindre de ses questions. Il aimait voir la curiosité qui dansait dans ses yeux comme un phare dans la nuit. Il aimait parler et la voir réfléchir à l’ordre des questions qu’elle voulait lui poser. Il aimait sentir qu’elle s’en intéressait vraiment, sans pour autant tout retenir. Il aimait vraiment ça. Et c’était l’image mentale qu’il s’imposa alors qu’il supporta la soirée. L’un après l’autre, il dû parler, ne pas s’énerver, laisser des imbéciles dire des choses totalement fausse sur une quantité d’informations. Ils sont plus riches, plus vieux, plus reconnus que lui, même s’il était connu dans son domaine. Alors il se tait. Mais il aimerait bien ne pas se taire. Alors il pense aux questions que Stella pourraient poser. Puis, il y répond mentalement. Même si Stella est à ses côtés, ça ne renforce que l’image qu’il se crée pour supporter toute cette situation déplaisante. Il aimerait être dans un million d’autres endroits que là. Il aimerait faire un million d’autre chose. Il avait besoin de faire autre chose. Au bout du compte, c’était Stella qui le sauva avec cette histoire de verre sur la robe. Lui, se salir il s’en fiche. Quand on se retrouve à quatre pattes dans la terre, on oublie bien vite la propreté…. Mais ce n’était pas pareil pour Stella. Elle était bien plus immaculée qu’il ne le sera jamais. Elle était pure. Ce qui n’était le cas de personne dans ce foutu gala de merde. Alors, logiquement, il la suivit. Il n’aurait jamais voulu resté parmi les imbéciles quand elle n’était pas loin. Il la ramène dans les toilettes qui servent aux employés. Il prend du papier et commence à éponger la peau de la jeune femme sans la moindre gêne. Il était doux et calme et il ne répondait pas tout de suite à la question. Il réfléchissait.

- J’ai envie de partir en courant, souffla-t-il alors. Si tu ne me tenais pas la main, je serais déjà caché dans un coin, attendant que ça se termine.

Il fit une moue de pure douleur. Quand il était à l’université, il était toujours ainsi. Il se cachait. Comme un enfant qui avait peur, terriblement peur. Et l’extérieur lui faisait terriblement peur. Alors qu’il jette le papier, n’ayant clairement pas mis sa main très profondément dans son décolleté, il pose la tête sur l’épaule de la jeune femme. Il ne buvait pas d’alcool, mais les effluves de sa peau étaient intéressants. Il avait envie de la goûter, elle. Cette image le désarçonne pour de bon alors que les images de site de fouille en sa compagnie se remplacent par le souvenir de leur étrange rapprochement dans son appartement. Il rougit et se cache un peu dans son cou alors que l’idée d’y déposer des bisous se fait à nouveau. Il ne sait pas comment réagir face à cette envie étrange. Non. Il ment. Il sait comment il devrait réagir. En partant en courant, loin. En se cachant comme il le voulait déjà. Partir loin. Ne jamais se mélanger aux autres. Il n’était pas normal. Il n’était qu’une espèce de robot sans sentiment. Pourquoi désirait-il autant la jeune femme ? Lui qui n’avait jamais désiré faire quoi que ce soit d’approchant. Alors qu’il pensait encore, il tourna très lentement la tête pour embrasser son cou. Il n’arrivait pas à s’en empêcher. Il embrasse son cou, remonte le long de sa mâchoire et pose les lèvres sur les siennes. Pas de langues parasites. Pas de baisers enflammés. Quand il pose ses lèvres sur les siennes, la seule chose à laquelle il pense c’est « Je n’ai pas envie d’être sans elle ». Il se recule doucement avant de rougir et de lui tendre encore des serviettes.

- Je t’attends dehors. Il y a des douches si tu veux à la dernière porte… Je t’attends dehors.

Et il n’attendit pas sa réponse pour aller se cacher derrière la porte. Il ne sait pas pourquoi il venait de faire ça, mais il en avait eu envie. Il porte sa main à ses lèvres doucement. C’était … étrange. C’était la première fois qu’il faisait ce genre d’action. Pas seulement poussé par les hormones. Il n’en sait rien d’abord. Alors il se pose contre le mur, enlève sa veste qui le dérange et se demande s’il avait vraiment l’obligation morale d’y retourner. La réponse était oui. Bientôt, la soirée serait finie. Bientôt. Enfin. Même si l’idée, là encore, de laisser la jeune femme le dérange. Il serait prêt à faire tous les jours des soirées aussi vides de sens et stupide si elle est avec lui. Si elle est à ses côtés.

(c) princessecapricieuse

La soirée se passe. Marvin ne fuit pas mais je sens bien qu’il ne sent pas bien au milieu de toute cette foule, de tous ces gens qui lui parlent, qu’il aimerait les envoyer balader mais qu’il se retient. Je sens de temps en temps sa main serrer la mienne un peu plus fort comme pour se retenir de dire certaines choses. Et moi je le suis, je souris bêtement à tous ces fichus riches qui se croient tellement supérieurs. Je dois ressembler à une potiche avec ma jolie robe rose dans laquelle je me sens tellement belle. Je rigole de temps en temps en imitant nos interlocuteurs. Je me présente quand on me le demande. Je reste polie mais sans en faire trop non plus. Finalement je comprends pourquoi il n’aime pas ce genre de soirée et je préfèrerais moi aussi être ailleurs, mais avec lui. Je suis malgré tout fière de lui. Si je le pouvais je remercierais celui qui m’a bousculée et renversé mon verre sur ma tenue. Mais je me contente de le rassurer en disant que ce n’est pas grave, et grâce à cela Marvin et moi réussissons à nous éclipser en direction des coulisses, et plus précisément des sanitaires. J’en profite alors pour lui demander comment il se sent, tandis qu’il s’applique à m’essuyer, et ça de façon toute naturelle. Je le laisse faire, en appréciant je dois le reconnaître de le sentir me toucher même si c’est tout à fait innocent de sa part. Et sa réponse ne m’étonne absolument pas.

Je veux bien te croire. Même si je ne comprends pas tout moi-même j’avoue qu’ils sont plutôt bêtes et stupides alors qu’ils se croient super intelligents à cause de leur fortune !! Quel monde...je me sens tellement différente de tous ces gens...je n’aime pas ce monde !! Je le regarde en souriant et lui demande...on est vraiment obligés d’y retourner après ? Tu n’as pas une petite porte dérobée quelque part pour nous éclipser complètement ? On serait tellement bien ailleurs, au calme, rien que nous deux...et en disant cela je ferme les yeux et nous imagine très bien en pleine nature, pourquoi pas au bord de l’eau, blottie dans ses bras, à rêvasser à la belle étoile...ça serait tellement romantique, mais serait-il capable d’apprécier un tel moment ? Apprécier sans doute, mais que ressentirait il ? A prévoir pour un prochain rendez-vous !!

J’ai toujours les yeux fermés lorsqu’il pose sa tête sur mon épaule. Je les rouvre alors à ce moment-là, prise par surprise. Je ne sais que penser de ce rapprochement mais je le laisse faire, sans rien dire, me contentant de l’entourer avec délicatesse de mes deux bras, mais sans le serrer. Je passe ma main dans ses cheveux tendrement et le surprends encore à poser ses lèvres dans mon cou pour y déposer de doux baisers. Je le laisse encore faire lorsqu’il remonte jusqu’à mes lèvres. Je n’ai même pas le temps de répondre à ce doux baiser qu’il m’échappe déjà. Je murmure un léger Marvin alors qu’il s’écarte en me tendant d’autres serviettes et en sortant de la pièce me prévenant qu’il m’attend dehors...je reste sonnée quelques minutes...comme si je ne comprenais vraiment pas ce qu’il venait de se passer, ne comprenant surtout pas ce qui se passe dans sa tête. Les douches...je m’en moque royalement des douches, je m’empresse au contraire de sortir à mon tour pour le retrouver...je le vois alors contre le mur, sans sa veste, pensif...je ne sais que dire...je lui reprends simplement la main, entrecroisant mes doigts aux siens et lui dis...

On y va ? Où, je n’en sais rien, mais partout ailleurs qu’ici au milieu de tous ces gens qui n’en ont réellement rien à faire de nous !! Je t’emmène dans mon monde à moi ? S’il accepte, notre moment romantique à la belle étoile arrivera plus tôt que prévu...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Marvin fulminait contre lui-même. Pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi avait-il voulu humer les effluves d’alcool au point d’en vouloir profité du goût du bout des lèvres ? Ce n’était pas logique. Rien n’était logique avec cette jeune femme. Il ne pouvait pas croire que c’était la normalité. Parce que sinon, les gens seraient toujours en train de faire des choses aussi stupides que lui. Et il y avait une chose que Marvin n’aimait pas, c’était être stupide. Il ne comprenait pas pourquoi il avait voulu, même eu besoin, de la toucher ainsi alors que rien ne s’y prêter. Ce n’était pas logique. Ainsi plus à l’aise sans sa foutu cravate, il continuait à s’injurier en plusieurs langues pour essayer de passer le sentiment de malaise et d’inconfort qu’il avait lui-même perpétrait. Il devait être con, ça devait être ça. En faite, la stupidité venait du fait d’être proche des gens. Il avait laissé Stella le toucher plus profondément que personne autour de lui. Il avait laissé la jeune femme être un rempart, une aide, une douce pause dans son cerveau qui ne pouvait pas s’arrêter … Alors, elle avait ainsi agit sur lui comme une drogue. Non. Comme un médicament. Il peste contre lui-même conscient qu’elle était proche de lui. Il la laisse prendre ses doigts. Il ne dit rien tant qu’elle ne parlait pas. Devait-il réellement y retourner ?

- Je n’ai pas envie d’y retourner, souffla-t-il, mais nous le devrions.

Marvin avait toujours suivi les règles. Il avait toujours fait en sorte de suivre les informations et les devoirs qu’il fallait. Marvin n’avait jamais été une personne qui ne faisait pas ce qu’il faut. Même quand ce devoir lui donner des envies de tabassage en règle ou de simplement s’enfermer dans un coin. Parce qu’il y avait la responsabilité de l’œuvre, du site, de ses devoirs. Parce que c’était des choses qu’il avait fait, qu’il avait construit de lui-même ou simplement arrangé à la force de ses bras …. Mais pour le coup … Il n’avait vraiment pas envie. Il remonta les yeux vers la femme à ses côtés. Est-ce qu’elle était belle ? Statistiquement, il dirait que oui, mais pourquoi ne pouvait-il pas simplement le penser ? Il y avait quelque chose de lumineux chez elle, et ça, ce n’était pas plus logique que sa réaction. L’emmener dans son monde ? Il n’était pas sûr de pouvoir survivre dans son monde. Surtout s’ils devaient se rapprocher encore. Il allait lui dire qu’il ne voulait pas de baiser mais se ravisa. Il venait de lui en voler plusieurs, elle pourrait lui en voler plusieurs. C’était une justice, une équité qu’il comptait bien garder.

- Je peux te demander …, commença-t-il en jouant avec ses doigts, de me forcer à quitter cette fête immonde de force ?

Parce qu’il ne pourrait pas le faire si elle ne le tire pas. Il le sait. Il avait parfaitement conscience qu’il ne le pourrait pas malgré la haine du lieu et de ce qu’il s’y passe. Mais il savait aussi qu’il ne pouvait rien refuser à Stella, et que si elle voulait partir en le tirant, il la suivrait. Il savait être un peu égoïste de lui donner cette charge dans leur relation, mais il ne pouvait pas le faire lui-même. Bloquer entre la peur de partir, la peur de mal faire et le malaise d’y retourner pourtant. Pouvait-elle imaginer combien il avait fait de fête de ce genre, sans elle ? Pouvait-elle comprendre ce qu’il avait vécu depuis son retour ? Il aimerait tellement pouvoir la kidnapper dans un site de fouille, qu’elle s’approche de lui et lui pose des questions sur la caillou, si intéressant et fascinant, qu’il venait de retrouver…

(c) princessecapricieuse

Est-il normal de se demander ce qu’il se passe dans la tête de Marvin ? Inutile de lui poser la question, il serait lui-même capable de répondre qu’il n’en sait rien. Que ressent-il ? Qu’est ce qui l’a poussé à me donner lui-même ce baiser et poser ses lèvres dans mon cou ? Je suis sûre que lui-même ne le sait pas et je risquerais le mettre mal à l’aise en lui posant la question. Il est de plus en plus difficile pour moi de lui résister, il m’attire énormément je ne peux l’ignorer mais s’il doit se passer quelque chose entre nous ça sera à son rythme, quand lui en aura envie ou l’aura tout simplement décidé. Il me faudra sans doute accepter à ce moment-là que ça ne sera pour lui qu’un nouveau “sujet” de curiosité et qu’il n’éprouvera peut-être même aucun plaisir. Ainsi est fait Marvin. Pourtant j’ai le sentiment qu’il m’apprécie de plus en plus, que je le dérange de moins en moins et qu’il aime réellement passer du temps avec moi. Il faut dire que je suis quelqu’un qui l’accepte tel qu’il est et que je ne le jugerai jamais, et ça je crois qu’il l’a bien compris. J’ai au moins réussi à le mettre en confiance et quand je repense à notre première vraie rencontre, à notre première pseudo discussion on peut dire qu’il y a une certaine évolution entre nous. Qui aurait pu croire que l’homme qui lisait “la sociabilité pour les nuls” aurait pu m’inviter à cette soirée ? Soirée d’ailleurs qui ne nous plaît guère, à l’un comme à l’autre. J’apprécie d’être avec lui bien sûr, mais ces gens précieux et prétentieux nous dérangent plus qu’autre chose et nous serions vraiment mieux ailleurs !! Justement quand je lui demande si nous sommes vraiment obligés d’y retourner sa réponse est plutôt hésitante. Il avoue que lui aussi préfèrerait s’enfuir mais je comprends que nous n’avons pas vraiment le choix.

Ça dérangera réellement qui si nous n’y retournons pas ? Ce n’est pas comme si tu n’étais pas du tout venu...

Est-ce qu’il lui arrive de “désobéir”, de faire des choses interdites, de prendre des risques autres que dans le cadre de son travail. Je n’en suis pas si sûre. Que risque t’il réellement si nous partons avant la fin de cette fichue soirée ? Finalement sûrement pas grand-chose puisque je l’entends me demander, me supplier presque, de le forcer à quitter la fête. Je comprends qu’en effet il n’est pas capable de prendre lui-même cette décision mais...

Marvin jamais je ne te forcerai à faire quoique ce soit. Mais si tu as besoin que ce soit moi qui décide de partir alors...ok...allons y.

Sans lâcher sa main je l’attire vers la porte par laquelle nous nous sommes éclipsés pour aller aux toilettes. Bien sûr nous croisons de nouvelles personnes, certaines tentent de nous arrêter mais je leur fais comprendre d’un simple regard que ce n’est plus le moment pour eux d’importuner mon ami. En repassant près du professeur je lui adresse un sourire et lui dis que je ne me sens pas très bien, comptant sur lui pour nous “défendre” si besoin. Nous arrivons enfin à l’extérieur, nous éloignant un peu du bâtiment où je finis par lui demander.

Tu as ta voiture ou on appelle un taxi ? Et en attendant sa réponse j’ajoute en rigolant légèrement...tu vois ce n’était pas si compliqué que ça...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Ce qu’il peut détester être ici. Pas que la compagnie soit immonde, quoi que si on enlève la jeune métisse à ses côtés, cette soirée aurait fait parti de son top 10 des pires soirées. Il s’ennuie. Il déteste tout le monde à l’exception de son ancien professeur. Tout le monde l’énerve et surtout, SURTOUT, il avait encore moins envie d’être là que les autres fois. Il se disait qu’il perdait son temps. Pas qu’il pourrait faire des études à la place, s’il devait travailler on viendrait l’emmerder jusqu’à dans son bureau … Non. Il était en compagnie de Stella et il devait se taper une soirée ennuyante à mourir avec des gens qui le panique autant qu’ils l’agacent… C’était dire qu’il n’aimait pas cette soirée. L’idée de s’évader loin de tout ça était comme un rêve. Cependant, il ne l’avait jamais fait. Marvin n’avait jamais séché le moindre cours, il n’avait jamais rendu ses devoirs en retard, il n’avait jamais triché pendant un exam. Marvin était le genre de personne qui faisait exactement tout comme il faut, et comme il se doit. Ainsi, même être ici, qui était comme une punition sur son karma, il ne pouvait partir sans qu’il ne donne cette « force » à une autre. Stella devait le forcer à partir sinon il ne le ferait jamais et retournerait mourir à petit feu au milieu de tout ce monde. Heureusement pour lui, Stella était le genre bien plus naturel. Elle était le genre qui prends la vie à bras le corps et qui le fait se pousser de son chemin. Et même là, alors qu’il lui donne le droit de le forcer, de l’obliger à partir, elle le fait de la manière douce et naturelle qui la caractérise. Si on devait faire une image psychologique de chacun, Stella serait un arbre, et aucun rapport avec sa couleur de peau. Elle serait droite, juste, forte et rassurante. Être entre ses branches, c’est être protégé des prédateurs et du monde aux alentours. Et il n’y a rien au monde qui ne fasse plus peur au caillou qu’il est que le monde extérieur. On lui donne des coups de pieds, on le déplace et l’ignore alors même qu’il est fait d’un granit rare. Alors, il préfère qu’on le jette contre l’arbre, qu’il se colle dans les branches et s’oublie dans ses bras. Il la regarde, intensément, alors qu’ils font le chemin jusqu’au dehors. Il ne regarde pas un seul instant les autres personnes. Il ne la regarde qu’elle, elle et elle seule. Il se demande s’il peut lui dire sa pensée. Mais il ne le fait pas. Parce qu’il était un caillou, et l’arbre majestueux, un chêne s’il devait choisir, n’avait que faire de l’avis du caillou. Il hoche la tête doucement.

- J’ai ma voiture.

Et il l’emmène dans le parking réservé pour les employés. Il y faisait plus sombre que dans celui du public, parce que tout le monde savait que les voitures des employés n’avaient aucun objet de valeur. Il était fou, pas taré. Sa volvo attendait dans un coin sombre et il ouvrit avec la clé centralisé. Il l’observe un instant avant de poser une question, pertinente celle-là.

- Tu veux que je te ramène chez toi ?

Même s’il n’avait pas réellement envie de la quitter tout de suite. Et pour Marvin, qui avait l’esprit simple en matière de rendez-vous et de contact, si elle demander à rentrer, alors ça serait la fin de cette soirée. Et il n’en avait pas envie. Il la regarde en attendant sa réponse en montant dans sa voiture. Voiture qui était propre comme si personne ne l’utilisait jamais, alors qu’il l’utilisait pratiquement tous les jours. La seule preuve qu’elle lui appartient était les dossiers, nombreux mais bien empilé par une magie étrange, sur la banquette arrière.

(c) princessecapricieuse

Nous voilà enfin libérés de tous ces “monstres” !! J’exagère bien sûr. Ce sont juste, en majorité, des idiots riches qui se croient intelligents et supérieurs par rapport à leur richesse, croyant pouvoir tout s’acheter avec cet argent !! Finalement Marvin était le seul monstre de cette soirée, mais un monstre savant. Avec tout son savoir il a de quoi rabaisser la majorité des gens présents dans cette salle mais ce n’est pas du tout son genre. Marvin est agacé, Marvin n’est pas à sa place dans ce genre de mondanité, mais Marvin supporte tant bien que mal, encaisse sans rien dire mais n’en pense pas moins !! Mais Marvin m’a moi et je ne suis pas fait du même bois que lui. Même si je reste diplomate et polie je ne m’attarde pas quand je ne suis pas bien quelque part.

Enfin à présent nous sommes seuls, tranquilles et nous dirigeons vers le parking des employés pour y retrouver sa voiture. Je suis alors surprise de l’entendre me demander si je souhaite qu’il me ramène. Je lui aurais bien demandé de prendre le volant mais il est déjà installé côté conducteur alors je l’imite, entre dans son bolide et m’installe côté passager, en prenant bien soin de rentrer ma longue robe et referme la portière. Je le regarde en souriant et lui réponds.

Pourquoi donc aurais-je envie de rentrer chez moi ? C’est ce que tu veux toi ? Tu veux aussi te débarrasser de moi ?

Ça bien sûr c’est pour le taquiner comme je sais si bien le faire !! Mais avant de lui laisser le temps de répondre j’enchaîne...

Et si on allait plutôt faire un tour dans un endroit plus calme ? Je ne connais pas encore tous les beaux coins de Tree Hill mais je suis sûre qu’on va se trouver un endroit tranquille et isolé, loin de tout, où on pourra se contenter de contempler le ciel et les étoiles...qu’en penses-tu ?

Voilà ce dont j’ai envie...espérons que mon idée lui plaira aussi...

Parfois, on peut être au milieu de la foule et se sentir terriblement seul...

Stella + Marvin

Et parfois on peut être au milieu du désert, penser à une personne et se sentir en bonne compagnie

Il ne sait pas du tout ce qui est la bonne marche à suivre. Aucune idée. Nada. Niete. Même pas de loin dans un couloir sombre. Il n’a aucune idée de ce qu’il devait dire ou faire. Les autres fois, c’était un peu la jeune femme qui avait tout fait… Sauf pour quand il l’avait barbouillé de glace… mais vue la fin, qui n’avait pas semblé lui déplaire, il se dit que c’était autre chose. Il lui propose alors. Est-ce qu’il doit la ramener ou… Il se surprend à ne pas comprendre sa dernière question « tu veux aussi te débarrasser de moi ? ». Non. L’idée ne lui était même pas venu à l’esprit. Il voulait simplement faire ce que la jeune femme veut faire. Il n’avait pas d’importance dans la proposition. Il répondit alors aux questions, dans l’ordre, même si elle ne lui en avait pas laissé le temps. Parce que c’était important, non ?

- Tu pourrais avoir envie parce que tu es fatigué, si tu as mal aux pieds, parce que tu voudrais te changer. Ce n’est, en revanche, pas ce que je veux. Surtout ne pas me débarrasser de toi.

Il dit ça de manière uni. Il n’y avait pas de bégaiement, ou de honte, ou de gêne. Il dit ce qu’il pense, ce qui n’arrive pas souvent. Il avait appris que la jeune femme voulait de sa sincérité, et qu’il vocalise ses pensées. Il ne pouvait pas faire mieux que ça, mais il se trouvait déjà bien. Non ? La proposition qu’elle avait énonçait avait fait son petit chemin dans ses pensées alors qu’il avait répondu aux premières questions. Sauf que sa véritable dernière question (qu’en penses-tu ?) était bien plus compliqué que les autres. Qu’est-ce qu’il en pense ? Il fallait qu’il réponde à ça ?

- Je ne connais pas Tree Hill, non plus. Mais j’accepte d’aller n’importe où.

S’il était avec elle, ça pourrait aller. Dans un autre moment, avec une autre personne… ouais, il s’en serait débarrassé le plus vite possible. La ramenant chez elle. Non. Faux. Il n’y aurait jamais eu de personne dans sa voiture pour se débarrasser. Puisqu’il n’invitait personne dans son appartement, ni dans sa voiture, ni dans son bureau, ni même dans sa tête. Les gens étaient trop irrespectueux, trop sales, trop stupides, pour qu’ils soient accepter dans ses lieux de vie, à lui. Mais elle… elle était différente. Il réfléchit à ça alors qu’il se met à rouler dans sa voiture pour aller, n’importe où. Il visualise le plan de la ville, qu’il connaissait par cœur même s’il n’était jamais aller nulle part, et trouve un parc ouvert, même la nuit, qui semblait jolie sur les informations qu’il avait eu. Il se gare à proximité et se demande si elle n’aura pas froid. Il la regarde. Il ne savait pas non plus comment lui proposer d’aller ailleurs (chez lui) si elle avait froid. Surtout que ça donnerait l’impression qu’il voulait une nouvelle expérience un peu sensuelle, ce qui n’était pas le cas. Pas vraiment. Pas comme ça. Il penche la tête sur l’univers et regarde les étoiles. Il fronce le nez.

- Je dis souvent ce que je pense, qu’il avoue, mais parfois, même dans mon esprit je ne sais pas trop ce qu’il se passe. C’est un peu comme un jeu de ping pong entre ce que je pense consciemment et que je peux dire, et mes pensées plus profondes. Comme si ce que je voulais dire, si cela n’a aucun rapport avec l’Histoire, était renvoyé au fond de mon esprit. Pour ne pas être dites. Parce que, comme pour l’appartement et la voiture, je trouve les gens trop stupide pour mériter que je leur parle. Et aussi trop effrayant.

Mais pas elle. Elle, elle n’était pas effrayante. Ou bien, si. Mais pas comme les autres. Elle était autre chose. Mieux. Plus… pure. Grandiose. Et il ne savait pas réellement comment faire, alors que les balles de ping pong mentales ne faisaient que s’éclater au sol quand il devait lui parler, à elle.

(c) princessecapricieuse