Make me laugh

Hannah + Alexei

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- Les courants marins peuvent doux ou dangereux, répondit-il en faisant un clin d’œil.

Lui aussi aimait être un … courant marin ? Non franchement pas. L’idée d’être associé à l’eau très peu pour lui… Il préférait se dire qu’il était autre chose. Il ne sait pas quoi. Il ne s’arrêtait jamais, donc il devait aussi être, à sa manière, un peu comme sa mère. Et sa tranquillité, toute petite tranquillité, devait venir de son père. Quelque chose comme ça. Il sourit à la jeune femme alors qu’il se posait des questions sur le caractère, l’inné et la génétique. Qu’est-ce qui venait de ses parents ? Qu’est-ce qui venait des années avec Shu ? Après tout, il avait passé plus d’années de vie avec Shu en Amérique que d’années avec ses parents. Il était sûr que quelqu’un avait dû faire une analyse socio-psychologique de ça. Alexei réfléchit. Du point de vue de son fiancé, il comprend, même s’il trouve stupide de ne pas lui pardonner. Alexei était aussi de ce genre là. Il pardonnait facilement. Pas rancunier pour deux sous. Il donnait une chance, deux chances, dix chances et avait l’optimisme que tout devienne mieux un jour.

- Il ne faut pas pleurer sur le lait renversé, dirait ma mère. Les choses sont telles qu’elles sont. Maintenant, il suffit d’aller de l’avant. Je pense qu’il le comprendra aussi.

Qu’elle avait eu tort ou non, ça ne change en rien que c’était arrivé. Que la mort de ses parents l’attriste, ça ne change en rien qu’ils l’étaient toujours. Alexei était un optimiste qui acceptait les choses pour pouvoir plus facilement les appréhender. Même la mort et la désolation avec qui il travaille. Il voulait être médecin légiste parce qu’il devait faire un effort pour revenir dans le passé pour en expliquer les causes et faire avancer les vivants. Être simplement médecin ne pourrait pas lui offrir ce sentiment de compter réellement. Parce que la force des vivants, c’était de pouvoir encore le faire, maintenant. En plus de risquer son petit cœur dans la balance. Il la laisse pleurer et fait un sourire.

- Une égoïste aurait fait cela pour elle. Tu l’as fait pour ta fille. Pour qu’elle ne souffre pas à te connaître. Donc je ne pense pas que j’exagère. C’était noble parce que tu as décidé de souffrir un peu plus, avec une nouvelle plaie plus profonde encore, pour l’aider et la soutenir, elle.

Il posa sa main sur celle de la jeune femme et un nouveau sourire amical naquit sur ses traits trop durs. Sa mère, et tout le monde était comparé à cette force de la nature, aurait fait la même chose. Elle aurait laissé tomber pour essayer de protéger le cœur de ceux qu’elle aime. Exubérante mais aimante.

- Il faudra peut-être du temps, mais tu y arriveras. Je n’ai aucun doute. Parce que tu ne l’imposeras pas, je ne te connais que peu, mais je sais que tu veux le meilleur pour ta fille. Que c’est ce qui compte pour toi. Alors, tout le monde le comprendra. Et je crois que l’univers ira en ce sens. Je peux faire quelque chose pour t’aider ?

(c) princessecapricieuse

Parler de sa fille avec un inconnu, quelqu’un qui n’était pas là pour la juger, voire même quelqu’un qui serait là pour lui donner quelques conseils, ça lui faisait du bien. Plus qu’elle ne l’aurait jamais imaginé. C’était sa plaie à Hannah, son fardeau éternel, et il fallait qu’elle fasse avec pour le restant de ses jours. Elle s’en voudrait toujours d’avoir abandonné sa fille mais quand elle voyait la situation dans laquelle elle se trouvait à nouveau aujourd’hui, avec cette maladie qui semblait s’accrocher à elle comme une moule à son rocher, finalement elle se disait que ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose. Elle pouvait la voir grandir de loin car elle avait repris contact avec Yohann, mais avoir un rôle dans sa vie aujourd’hui, peut-être était-ce encore trop dangereux. Elle ne savait pas, elle était encore perdue pour le moment et elle ne voulait pas donner l’impression à Yohann qu’elle ne voulait pas de leur enfant. Mais elle voulait tellement la protéger de toutes les horreurs que la maladie pouvait provoquer. Elle sourit légèrement lorsqu’elle entendit l’expression utilisée par Alexei. Sa maman n’avait sans doute pas tort au final.

J’espère que tu as raison. Je pense que c’est mieux pour tout le monde d’avancer, mais d’un autre côté je ne peux pas lui en vouloir. Personne ne s’attendait à mon départ, c’est normal qu’il m’en veuille encore.

Après tout, elle avait abandonné son enfant mais elle avait aussi quitté son compagnon, l’homme qu’elle aimait depuis tellement longtemps, celui qui la rendait si heureuse, et malgré tout elle n’avait pas hésité à partir. Ou plutôt si, elle avait longuement hésité, chaque jour avant l’accouchement elle changeait d’avis, se disant qu’il devait y avoir une autre solution, se disant qu’avec Yohann elle y arriverait à être une mère aimante et présente. Mais la réalité, c’est que pendant deux ans, elle n’avait été que l’ombre d’elle-même, enchainant les traitements, ne supportant même pas la présence de ses parents à ses côtés. Elle était malade, fatiguée, elle ne supportait pas de voir qui que ce soit, et elle aurait définitivement été une mauvaise mère, la pire sans doute. Alors elle savait qu’elle avait pris la bonne décision, mais les conséquences en avaient été terribles. Entendre quelqu’un lui dire qu’elle avait été courageuse, c’était une première, et c’était franchement agréable, pour une fois, de se dire qu’elle n’avait peut-être pas commis la pire des conneries.

Ca fait du bien de rencontrer quelqu’un qui le voit comme ça, et pas comme la plus grosse erreur que j’ai pu commettre dans ma vie. Quand je l’ai fait, c’est ainsi que je le voyais, mais les gens ont fini par me faire douter.

La jeune femme souriait enfin, le geste d’Alexei envers elle lui faisait beaucoup de bien. Il l’apaisait en réalité. Elle qui croyait qu’il allait être terriblement exubérant et trop expressif, pas ce dont elle avait besoin pour le moment, finalement il se révélait être la gentillesse incarnée. Lorsqu’il lui demanda s’il pouvait l’aider d’une quelconque manière, Hannah lui sourit et réfléchit quelques instants. Elle regarda l’écoulement de son médicament et se rendit compte qu’elle en était déjà pratiquement à la fin.

Pour le moment pas trop… Mais si tu arrives à me trouver une machine qui sert l’un de ces délicieux chocolats chauds d’hôpital, ça serait incroyable ça. Le seul truc qui me réconforte après ma chimio, me demande pas pourquoi.

Elle eut un léger éclat de rire. Elle avait toujours apprécié les chocolats chauds d’hôpital, c’était meilleur que le café sans âme.
 

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

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- C’est normal qu’il t’en veuille, qu’il confirme doucement parce qu’Alexei avait assez de clairvoyance pour comprendre aussi bien le point de vue de l’un que de l’autre, mais je pense que ça se calmera. Il faut du temps.

Sauf si l’homme était un connard de base, pervers narcissique ou manipulateur. Contre ce genre de personne, aucune autre personne n’était à l’abri. Homme comme femme pouvaient se faire avoir par les jolies paroles de personnes qui utiliseront chantage affectif et menace. Alexei savait cela pour l’avoir déjà observé. Il ne pouvait pas dire avec certitude qu’Hannah n’avait pas un ex psychopathe. Il ne le connaissait pas. Et si cet homme était une mauvaise personne dans le fond, en plus de ne pas lui pardonner, il s’en servira pour lui faire du mal. Cependant, l’optimiste valant plus que l’or, Alexei préférait se dire qu’elle avait trouvé une personne censée et logique et que tout se passerait bien. Si l’homme était une personne responsable et aimant réellement sa fille, il lui faudra accepter de pardonner à Hannah pour qu’elle puisse faire parti de la vie de son enfant. Parce que c’était sain, ainsi. Alexei savait que les enfants dans des familles déchirés étaient souvent malheureux. N’avoir qu’un parent, à cause d’un mort, ou deux parents de même sexe (n’en déplaise à des organisations politique de son pays d’origine) ne rends pas l’enfant malheureux. Un déchirement, entre deux parents, ça oui. Il pose la main sur celle de la jeune femme et fait une petite pression. Sans pitié, il était compatissant.

- Si tu l’as voit comme une erreur, essaie de te souvenir pourquoi tu l’as prise. Je ne peux pas changer tes sentiments pour toi, mais le fait est que maintenant tu es là pour le mieux. Personne ne peut savoir ce qu’il se serait passé sans ton départ. Il y a une autre expression que ma mère disait souvent, mais elle est intraduisible. Cela signifie concrètement que chaque action même à une situation, et que personne ne peut affirmer qu’une action inverse n’aurait pas ramené à la même situation.

C’était pour ça qu’il choisissait ses actions, et toujours en rapport à lui-même. Même si on le tanne pour qu’il ne soit pas médecin légiste, lui disant qu’il ne pourrait pas supporter la mort comme il le croit, Alexei sait que c’est faux. Il le sait et il le prouvera. Parce que chacune de ses actions l’avait rapproché de ce moment, de cette possibilité d’être. Alors, il voulait faire ce qu’il était le mieux, maintenant, pour devenir ce qu’il désire. La demande de la jeune femme le surprend et il lâche un sourire franc.

- Promis, dès que c’est fini je t’accompagne pour vers la cafétéria des internes. Ils en servent là-bas. Toujours, à croire qu’ils savent qu’on adore ça aussi. Et je pense que c’est parce que c’est bon. Le chocolat chaud, même si pas de super qualité, il est bon et ça réchauffe le cœur et le corps. Notre corps apprécie de ce genre de cadeau, notre cerveau aussi. Il n’associe plus l’hôpital à quelque chose de triste mais à un réconfort. Je te le paie.

(c) princessecapricieuse

Hannah comprenait parfaitement que Yohann puisse lui en vouloir, ça lui paraissait tellement logique. Elle n’avait pas seulement abandonné son enfant en partant il y a cinq ans, elle avait aussi abandonné leur histoire d’amour, leur couple, leur famille en devenir, elle ne lui avait pas laissé sa chance de lui montrer qu’il pouvait être présent pour elle. En réalité, elle avait pris une décision pour trois personnes sans laisser sa chance à personne de s’exprimer. On pouvait penser que c’était une décision terriblement égoïste au final, alors qu’elle avait été réfléchie pendant tellement longtemps. Lorsqu’Alexei lui fit savoir que c’était normal de lui en vouloir, elle approuva d’un signe de la tête et lui confirma qu’elle le comprenait parfaitement aussi.

Oui, peut-être qu’en se rendant compte que maintenant je suis là et que je n’irai plus nulle part, il comprendra. Mais j’essaie de lui montrer, je prends régulièrement des nouvelles, même si ma situation actuelle ne va pas rendre les choses plus faciles.

Hannah était surprise de voir que cet homme, qu’elle prenait littéralement pour un clown lors de son arrivée, était en réalité une personne pleine de bon sens, qui faisait de son mieux pour trouver les mots justes tout en traduisant parfaitement la situation telle qu’elle était. Il ne cherchait pas à enrober la réalité ni à faire croire à Hannah que toutes ses décisions étaient parfaites et qu’elle avait incroyablement agi. Il était aussi capable de lui montrer que les choses ne seraient pas faciles, que le temps allait devoir faire son œuvre et qu’elle devrait se montrer patiente mais au final, elle ne le regretterait pas. Il faudrait qu’elle se montre forte, comme face à la maladie qui tentait une nouvelle fois de l’abattre. Mais la blonde était forte, et elle était bien décidée à tout faire pour se montrer aussi courageuse que possible, que ça soit face à la maladie ou pour retrouver un semblant de contact avec sa petite fille, cet enfant qu’elle avait porté pendant neuf mois.

Je crois que c’est une bonne chose à dire oui. C’est impossible de savoir comment les choses se seraient passées si j’avais pris une autre décision. Peut-être mieux, peut-être moins bien. Mais en tous cas je l’ai vraiment fait dans l’intérêt de tout le monde, et je dois apprendre à vivre avec cette situation.

La jeune femme sourit légèrement, levant le regard pour observer le goutte à goutte qui, lentement mais sûrement, arrivait vers la fin de sa première séance de torture d’une longue série. Hannah était plus sereine qu’elle ne l’avait été la première fois, elle se sentait plus en confiance, comme si elle savait qu’elle allait s’en sortir. La blonde sourit à l’évocation des bienfaits du chocolat chaud. C’est vrai que c’était probablement son remontant préféré au final.

Le chocolat a bien plus de bienfaits qu’on ne le pense. C’est tellement réconfortant, et c’est une chaleur super apaisante en fait. C’est probablement ce qui me fait le plus de bien. Merci d’ailleurs, tu n’es pas obligé de me le payer, ça me fait plaisir.

La belle ne pensait pas se découvrir un ami aujourd’hui, mais nul doute qu’Alexei serait d’un précieux soutien quand elle en aurait besoin.

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

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- Tu lui as parlé de ta nouvelle situation ? s’enquit-il doucement, je veux dire… Il le sait que tu fais à nouveau de la chimio ? S’il l’apprends, peut-être qu’il pourra comprendre que cette fois, avec ou sans combat, tu es prête à combattre sur les deux fronts ?

Il ne sait pas si c’est mieux ou pire, en réalité. Peut-être que l’homme se dira qu’il valait mieux éviter de la revoir le temps qu’elle soit à nouveau « hors de danger »… mais le problème, c’était que personne n’était jamais hors de danger. Si on ne meurt pas du cancer, on peut toujours mourir d’un accident de voiture. Si on ne meurt pas de l’accident, on peut mourir d’un AVS, ou d’une crise cardiaque. Ce n’était pas parce qu’on se battait contre l’un que la probabilité statistique diminué pour les autres. Ainsi, la jeune femme pouvait tout aussi bien mourir demain. Alexei trouvait cela bête de la part du mari de la jeune femme de continuer à bouder s’il apprend son combat. Comme il trouverait ça stupide qu’il accepte la jeune femme dans sa vie juste pour la soutenir face au cancer. Mais bon. Ce n’était pas réellement sa problématique. Il ne pouvait pas savoir la réaction de l’homme sans le connaître, donc… Toutes ses pensées étaient inutiles.

- Il faut aussi que tu l’acceptes pleinement. Je veux dire, se reprit-il en remarquant dire « je veux dire » trop souvent de peur de mal dire les choses, tu l’as fait et c’est quelque chose d’irrévocable. Tu peux continuer à t’en vouloir. Tu peux continuer de dire que c’est ta faute la situation et te sentir coupable. Ou la prendre comme elle se présente à l’instant T. Le passé est passé, c’est ce que dit la reine des neiges. Et elle n’a pas tort.

Jeune, il avait prit des mois à se dire que ses parents étaient morts. Il avait pris du temps pour accepter cette situation. Et même s’il le savait, qu’il avançait, il y avait toujours une petite voix vicieuses (et injuste) qui lui disait que c’était de sa faute. Il allait de soi que rien n’était de sa faute. L’eau les avait noyé. Pas lui. Mais, cette voix faisait des dégâts dans la tête et le cœur sans pouvoir l’arrêter. Ce ne fut quand il accepta pleinement la situation, et les conséquences, qu’il réussi à la faire taire. Il n’y était pour rien. Et même si, se faire du mal en y pensant ne changerait pas la situation. En réalité, il donnait à la jeune femme des conseils très personnels. Il lui disait ce que lui-même avait fait, dans un cadre bien différent bien sûr, mais transposable. Il sourit doucement.

- Je ne fais jamais rien si je me sens obligé. Les choix et les propositions que je fais son toujours de bon cœur. Et puis, on dit que partager un chocolat avec quelqu’un scelle une amitié. C’est juste pour te donner une bonne raison de plus de me compter dans tes nouveaux amis, héhé.

Bien sûr, il rigole. Même si la jeune femme ne le veut pas comme ami, il lui payerai son chocolat. Et comme de toute façon, il avait toujours sa pause, il n’y avait pas de soucis. Il pourrait partir après leur discussion. Il comptait d’abord lui donner le maximum de bonnes ondes pour qu’elle ne regrette rien. Avancer comme on l’entend, le mieux possible, c’était ça, le but de la vie, non ?

(c) princessecapricieuse

Hannah sourit lorsqu’Alexei lui posa la question par rapport à sa chimio. Elle n’avait pas encore eu l’occasion d’en parler à Yohann mais cela faisait définitivement partie des choses qu’elle voulait faire. Elle voulait qu’il sache que cette fois-ci, peu importait son état de santé, elle resterait en ville, elle se ferait soigner à Tree Hill, elle voulait garder un œil sur sa fille, même si c’était de loin. C’était difficile pour elle, parce qu’elle n’avait pas envie de reprendre contact avec Lily si c’était pour devoir la perdre peu de temps après, mais elle faisait ce qui lui semblait juste, elle faisait ce qu’elle devait en tant que maman. Elle n’avait jamais été une maman, elle ne s’était jamais vue comme tel, mais elle savait que c’était la bonne chose à faire, rester dans le coin, se battre pour ce qui était juste. Si Lilly ne voulait jamais voir sa mère, elle l’accepterait, et si Hannah devait vivre ses derniers mois, elle l’acceptait aussi, mais au moins elle aurait fait tout ce qui était en son pouvoir pour se racheter de ses erreurs.

Pas encore, les choses ont été plus vite que je ne l’avais imaginé. Mais j’ai prévu de le lui dire, je veux qu’il soit au courant cette fois, qu’il sache que je resterai là, quoi qu’il arrive.

Hannah essayait de garder l’espoir, elle faisait de son mieux pour se montrer positive sur son avenir, mais elle devait aussi se montrer réaliste. Elle savait que les choses pouvaient prendre un bon tournant comme elles pouvaient tourner extrêmement mal, et cette porte de sortie, bien que peu séduisante, existait tout de même. La jolie blonde faisait de son mieux pour accepter les choses telles qu’elles étaient, même si elle savait qu’elle avait commis une terrible erreur, elle ne pouvait pas revenir en arrière, elle devait vivre avec et faire en sorte que son avenir soit un peu plus radieux. Il y avait bien des choses qu’elle pouvait faire, bien des choses qu’elle pouvait dire, mais elle pouvait aussi simplement accepter les choses telles qu’elles étaient, et se montrer patiente. Sa fille était jeune, peut-être qu’elle accepterait de la voir un jour, et peut-être que ce jour n’arriverait jamais. Elle ne pouvait pas forcer le destin mais elle pouvait faire en sorte qu’il soit un peu plus heureux. Hannah était une femme forte, elle se l’était prouvée à de multiples reprises, et c’était une étape de plus dans son cheminement de vie. Une étape qui était difficile à bien des égards, mais elle devait faire avec. Elle sourit à la référence de la reine des neiges, un de ses dessins animés préférés.

Tu choisis bien tes références, j’adore la reine des neiges. Mais effectivement, elle a raison. Je dois avancer en espérant qu’un jour, ma fille acceptera de me voir. Et si non, c’est que tel est mon destin, je dois l’accepter.

La jeune femme avait peut-être un air un peu triste sur le visage en prononçant ces mots, mais elle ne l’était pas réellement. La belle sourit un peu avant de reprendre du poil de la bête quand il s’agissait de prévoir un petit détour chocolat chaud. Une nouvelle amitié scellée autour d’une délicieuse boisson chocolatée, Hannah ne voyait rien de meilleur que ça. La blonde jeta un coup d’œil vers sa perfusion puis reprit la parole.

A mon avis, il doit me rester une vingtaine de minutes. Après ça on pourra aller sceller notre nouvelle amitié. Mais tu n’as pas besoin de me payer un chocolat pour ça, je te compte déjà parmi mes amis. Mais avec un chocolat, tu seras un ami plus plus.

Hannah eut un léger éclat de rire. Elle était contente d’avoir eu de la compagnie aujourd’hui, ça rendait cette première séance moins difficile à supporter.

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

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Alexei fit un hochement de tête, non pas critique comme on pourrait le penser dans un premier abord, mais simplement pour aller dans le sens des propos de la jeune femme. Il était bien que son ex apprenne la vérité. Son ex ou son homme. Il n’était pas sur de ce qu’était encore la femme pour l’homme. Il ne voulait pas lui demander tout de suite. Il verrait bien si elle lui dit. Il trouvait cela déjà si compliqué de l’avoir fait parlé autant de ce qu’il se passait dans sa vie. Il n’avait pas envie de la gêner d’autant plus.

- Si tu as besoin d’un chocolat après ça, ou avant, appelle-moi, dit-il en se montrant du pouce avec un sourire amical.

Alexei n’était qu’amical. Il ne savait pas flirter ou draguer, et n’y pensait même pas d’ailleurs. Il ne pensait qu’au fait qu’il pouvait être un soutien à la jeune femme si elle en avait le désir… et qu’il le ferait avec plaisir. Il était comme ça, Alexei. Il ne voyait pas de raison de ne pas être une boule d’amour dans ce monde si peu amical. Il fallait de l’amour, de l’entraide, du soutien. Il sourit quand la jeune femme valide sa référence. Il élargit son sourire.

- Je ne vois pas l’avenir… mais je connais assez d’enfants pour savoir qu’ils ont souvent besoin de revenir vers leur identité. Je pense que… Je pense que ça ira. Je pense qu’elle acceptera un jour. Tu l’aimes. Et ça, ça fait toujours plaisir.

Aimer. Être aimer. Il avait eu ses parents. Puis, il avait eu son meilleur ami, Shu. Et puis il était à nouveau tout seul. Il avait rencontré Paul, son ami de la fac… et ça lui faisait du bien de le connaître. Cependant, il avait peur de s’attacher à lui. Il avait peur de s’attacher à une personne et à le voir comme sa famille… Parce qu’ils avaient été trois à être de sa famille. Profondément, intensément… et les trois étaient morts. Il avait peur. Alors, s’il pouvait savoir qu’une personne de sa famille l’aime, réellement… qu’une personne l’aime et qu’il peut la voir, il n’hésiterait pas. Et s’il peut aider pour cela, il le fera.

- Cela me fait plaisir de pouvoir te payer un chocolat chaud. J’adore faire des cadeaux et faire plaisir. C’est quelque chose qui me vient naturellement. Alors n’en rougit pas et accepte-le.

Il observe la perfusion lui aussi et note le temps restant. Il note aussi qu’il n’aura plus qu’un quart d’heure ensuite pour finir sa pause… Bon… Il avait pris une pause un peu plus longue que d’ordinaire, mais il en avait le droit. A force, on savait qu’il n’était pas un tire-au-flanc. Il n’était pas le genre à prendre de longue pause, même si c’était autorisé. Alors, pour une fois, il prenait ce droit.

- Et si tu essayais déjà de le dire par une lettre ? Tout à … ton homme ? Je ne sais plus j’avoue s’il est ton homme ou ton ex, mais ça pourrait être une méthode pour parler de tout ce qui arrive, non ?

(c) princessecapricieuse

Elle qui avait toujours connu une forme de solitude lorsqu’elle suivait ses traitements contre le cancer, finalement elle n’était pas mécontente d’avoir eu de la compagnie aujourd’hui. D’ailleurs, elle ne manquerait pas de faire savoir à tout le monde sur cet étage, y compris à l’infirmière acariâtre qui avait bien failli mettre Alexei dehors quand il était arrivé, que c’était vraiment une perle, qu’il avait été incroyable avec elle et que tout le monde avait intérêt à lui réserver un super accueil quand il arrivait. Bien sûr, elle comprenait que certaines personnes veuillent rester seules et elle ne doutait pas que le russe respecterait leur volonté si tel était le cas. Mais elle avait été hésitante et finalement, c’était une excellente surprise. Il était gentil, plein de compassion, il comprenait les gens, il avait du vécu et il savait de quoi il parlait, c’était plutôt agréable d’avoir à faire à quelqu’un comme ça.
La jeune femme sourit légèrement lorsqu’il lui dit de lui faire signe si elle avait besoin d’un chocolat, et quand elle en avait besoin. C’était tellement bienveillant de sa part, ça faisait du bien quand même d’avoir des personnes comme ça dans une situation aussi triste et compliquée.

T’es vraiment une belle personne, merci.

Cette conversation, elle était à la fois facile et à la fois terriblement intime aussi. Parler de sa fille, de son abandon, de la raison pour laquelle elle l’avait fait, ça n’avait rien de si facile que ça mais la gentillesse et les conseils d’Alexei faisaient que Hannah ne souffrait pas trop en discutant de tout ça, comme ça avait pu être le cas pendant des années. Elle comprenait ce qu’il lui disait, elle savait que les choses ne seraient pas faciles mais elle espérait vraiment qu’il avait raison quand il disait qu’un enfant comprenait l’amour et pouvait accepter les choses plus facilement qu’un adulte. Peut-être que c’était vrai. Il pensait que Lilly accepterait un jour de la revoir et Hannah espérait que ça soit vrai, mais jamais elle ne forcerait la petite tête blonde à le faire.

J’espère que tu as raison, je pense qu’un enfant pardonne peut-être plus facilement qu’un adulte, mais si ce n’est pas le cas, je ne la forcerai jamais à vouloir de moi. Mais je serai là, le jour où elle le souhaitera.

Et cela serait sans doute la chose la plus difficile au monde pour elle, mais la blonde se devait de le faire, pour elle et surtout pour sa fille. Hannah savait que des jours meilleurs finiraient bien par venir à elle, et qu’un jour elle serait enfin heureuse. Elle ne savait pas quand, ni comment ni avec qui, mais elle avait toujours figuré sa fille dans le tableau, alors il suffisait d’y croire un peu. En tous cas, la perfusion qui diminuait et l’idée d’un chocolat chaud imminent lui tendaient les bras, et elle en avait réellement envie.

J’accepte avec plaisir. Rien de tel pour se réconforter avant d’être possiblement malade pendant au moins deux jours.

Lorsqu’elle avait vécu son premier cancer, elle se rappelait être constamment malade pendant au minimum deux jours après la chimiothérapie, mais c’était ce qu’il fallait pour guérir. Elle se redressa sur son fauteuil à cette pensée avant de répondre une nouvelle fois à l’interrogation d’Alexei. Normal qu’il ne comprenne pas trop où elle en était, bien que la situation soit bien claire.

C’est mon ex… Et je pense que le mieux, c’est sans doute que je lui dise les choses calmement. Je lui ai déjà expliqué pourquoi j’étais partie, il faut que je prenne mon courage à deux mains pour lui dire que mon cancer est revenu. Mais c’est important qu’il le sache, et qu’il sache que je n’abandonnerai pas cette fois, que je resterai là.

Oh oui, elle n’irait nulle part et elle lui prouverait qu’elle était digne de confiance.  

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

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Alexei rougit. Une belle personne ? Il ne sait pas s’il pouvait dire ça de lui… Vraiment pas… il savait être pas mal, dans de grands cas de figures, mais belle ? Il savait qu’il avait l’étiquette « russe » et « orphelin » qui lui collait à la peau parfois. Et ne parlons pas du « dingue » ou « étrange » quand il parle de son boulot ou de ce qu’il aimerait faire dans la vie. C’était comme si on voulait lui mettre des adjectifs qui ne lui vont pas… Belle, en faisait parti. Mais pour une fois, il aimait bien. Puis, qu’une personne ne le connaissait pas beaucoup le trouve gentil, ça lui fait plaisir. Il sourit à la jeune femme après avoir lâcher un petit « merci » timide, pour revenir sur un sujet plus éloigné de lui, et donc plus simple à supporter pour son petit cœur.

- Si je peux faire quoi que ce soit, tu m’appelles. Je pourrais lui expliquer d’un point de vue extérieur la situation, si jamais. Ou qu’importe ce que tu penses que je peux faire pour toi. Et va pour le chocolat anti-maladie aussi. Et puis, je suis médecin, ou presque, je peux dire qu’un bon chocolat, ça diminue l’effet de malaise d’au moins…. 10%. Ou en tout cas, ça en donne l’impression et le ressenti est parfois plus important que la vérité.

S’il faisait 20° ressenti 15°, le plus important ne sera pas la température effective, celle que l’on peut quantifier, mais belle et bien celle que l’on ressent dans ses os. Pareil pour la maladie, la hauteur, la distance, et toutes les choses dont le ressenti était plus important que la bête vérité. Il l’écouta parler de son ex, donc, et se demande s’il doit lui demander ses désirs pour « la suite ». Désirait-elle redevenir sa femme / sa copine, ou est-ce que son éloignement avait fait perdre l’amour romantique qu’elle ressentait alors ? Est-ce que la situation avait changé ? Et lui ? Il se demande comment il pourrait réagir à ça. S’il comprend le point de vue de la jeune femme, il pouvait aussi comprendre celui de l’homme… et s’il avait eu une femme dont il était amoureux qui le laisse sans rien dire pour revenir, aurait-il continué de l’aimer ? Ou l’amour avec le grand A, le romantique, aurait-il était changé par un autre ? Un amour d’habitude, un amour de pitié, un amour de passé loupé, tout simplement ? Il n’y avait tellement de possibilité en réalité. L’amour n’avait pas qu’une variable et n’était pas qu’une seule dimension. Il ne pouvait pas dire comment l’ex de la jeune femme, ou la jeune femme, ressentait l’autre… Et poser la question serait presque cruelle, il trouve. Alors, il ne demande pas avant de sourire.

- Alors dit-le simplement. Prend un chocolat chaud pour donner du courage et dit le simplement. Il n’y a aucun risque à le dire. Si besoin de la surveiller pendant cette discussion, je viendrais !

Une enfant n’a pas a écouté ce genre de discussion. Il se souvient de la première fois où il avait appris que la voisine de ses parents trompait son mari. Ce n’était bien sûr pas le même genre de sujet … mais ça avait la même dimension étrange pour un enfant. Il n’aurait préféré pas entendre pour ne pas se poser de question. Alors, s’il le fallait, les parents prendraient un chocolat chaud pendant que lui laissera la petite l’enterrait dans un bac à sable pleins de microbes et de cacas de chiens… bonne idée.

(c) princessecapricieuse

Expliquer les choses à Yohann, devoir lui parler de son cancer qui revenait dans sa vie alors que clairement, les choses étaient seulement en train de se calmer entre eux. Elle était parvenue à lui demander de parler à leur fille, de lui faire comprendre que sa maman n’avait pas complètement disparu de la circulation, qu’elle était revenue, qu’elle allait bien et qu’elle voulait reprendre contact avec elle après avoir disparu autant de temps. Mais maintenant, les choses changeaient à nouveau car il y a presque six ans, Hannah était partie car elle ne voulait pas imposer sa maladie, et sa mort presque certaine, à son enfant, alors qu’est-ce qui avait changé maintenant ? Tout, tout était différent dans l’esprit de la blonde, elle n’avait plus l’impression qu’elle avait besoin de partir. Parce que Yohann était là, qu’il était un bon père, qu’il gérait les choses à la perfection. Elle avait la sensation qu’elle devait se faire une place aux côtés de sa fille, même si les choses ne seraient pas faciles.
En tous cas, une chose était certaine, c’est qu’Hannah était surprise de trouver autant de gentillesse en une seule personne. Alexei était vraiment une épaule très agréable sur laquelle s’épancher.

Tout à fait d’accord. Je dirais même que souvent, le ressenti est terriblement plus important, la réalité donne parfois l’impression que tout est noir alors que notre cœur est capable de capter la lumière dans l’obscurité.

Et c’était comme ça qu’Hannah avait décidé de voir la vie dorénavant. Elle avait décidé que la vie serait belle, qu’elle serait lumineuse et que tout irait mieux, éventuellement, un jour. Hannah n’était pas une peureuse, elle se considérait, depuis quelques années, comme quelqu’un de plutôt courageux, qui avait eu à affronter de terribles épreuves et qui en était ressortie plus forte. Elle avait affronté les orages de la vie avec toute cette nouvelle force qu’elle avait en elle et elle espérait sincèrement que sa petite fille avait elle aussi cette force, même si elle n’en doutait pas. Aujourd’hui, elle devait avoir une nouvelle forme de force, pour annoncer à Yohann que le cancer était revenu, mais qu’il était hors de question qu’elle parte à nouveau, qu’elle n’allait pas faiblir mais qu’elle allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour affronter la réalité de la situation. Et le chocolat chaud l’aiderait un peu. En tous cas, elle aurait une pensée pour Alexei quand elle dirait tout à Yohann.

T’es vraiment adorable. Mais tu as complètement raison, je dois simplement dire les choses telles qu’elles sont, et espérer que tout ira bien. Mais Yohann est quelqu’un de gentil lui aussi, et je pense qu’on a passé la phase critique de notre relation.

C’est vrai, pendant longtemps ça avait été compliqué entre eux, lorsqu’il s’était rendu compte qu’elle était revenue à Tree Hill, mais les choses semblaient se calmer un peu maintenant. Ils arrivaient à se parler, presque comme de vieux amis. Et Hannah ne pouvait qu’en être heureuse aujourd’hui. Tout était en train de rentrer dans l’ordre, si seulement il n’y avait pas ce foutu cancer…

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

...

La lumière dans l’obscurité, machinalement, Alexei pense à une bougie qui illumine la nuit. Dans une pièce sombre, l’halo de la lumière serait chaleureuse, protectrice, permettant de mettre, justement, de la lumière à la pièce. Mais la flamme peut devenir un brasier. La lumière peut devenir de plus en plus dangereuse. Surtout si elle s’approche d’une surface qui tue. C’était le ressenti et le danger, là encore quelque chose de difficilement quantifiable. Il fit un regard vers l’extérieur. Il pense à toutes les fois où l’apparence avait pris le pas sur la réalité. Comme l’homme qui tenait la boucherie en bas de chez lui, en Russie. Il avait un visage détruit par une attaque des années auparavant, et la plupart du temps les gens ne s’en approchaient pas. Ce qui était d’une stupidité sans nom.

- Je ne suis pas adorable, fit-il avec un faux boudin avant de se reprendre d’un large sourire, mais je suis ravi que Yohann soit une bonne personne alors. Sinon, j’aurais été obligé de sévir…

Et là encore, il fit une moue faussement sévère pour faire rire le monde sans avoir à se poser de question. Il aimait faire rire la jeune femme. Il aimait faire rire les autres. Chaque fois qu’il avait eu à faire sourire quelqu’un aujourd’hui, il avait sentit le monde devenir bien plus beau et plus grand. Quand le médecin arriva, il s’arrêta un instant pour regarder Alexei en fronçant les sourcils. On pouvait lire dans ses yeux « tu devais pas être rentrer chez toi, toi ? ». Alexei pouvait passer des heures à faire des allers et retours pour donner le maximum de bonheur aux autres. Son caractère était assez simple, il fallait l’avouer. Il se poussa et sortit même de la salle le temps que le médecin libère les patients. Oui, il aurait pu le faire. Oui, il aurait pu l’aider et la débrancher de la chimio… mais non. Il n’avait pas envie de le faire. La relation qu’il avait avec la jeune femme était amicale. Il n’avait pas envie d’être vu comme l’infirmier, ou le médecin, dans ce cas là. C’était aussi pour ça qu’il préférait travailler avec les morts. Il s’était mis en tête que son travail était avec les cadavres, et ainsi n’avait il pas à outre passer ses droits d’amis pour devenir un médecin pour eux. On ne voulait pas un médecin pendant une crise, mais un ami. C’était ce qu’il était. Il finit par faire un sourire quand la jeune femme arriva dans le couloir. Il se déplace le long du couloir et fait une révérence avant de montrer de la tête la direction de la cafeteria.

- Si Madame veut bien me suivre, son café l’attend.

(c) princessecapricieuse

Finalement, cette journée qui s’annonçait comme physiquement et psychologiquement très compliquée, s’était extrêmement bien passée. Elle n’avait pas vu le temps filer et elle en était ravie. La jeune femme se sentait un peu plus détendue, elle avait la sensation que les choses allaient enfin pouvoir se débloquer. Elle n’était pas folle, elle se doutait fortement que la situation allait encore mettre beaucoup de temps à s’améliorer, elle se doutait que Yohann n’allait pas tout de suite pouvoir parler à leur fille, qu’il lui faudrait du temps pour lui faire accepter la présence de sa mère en ville, mais Hannah avait bon espoir. Elle allait se battre contre la maladie et elle allait la vaincre, comme la première fois. La blonde sourit à la réponse d’Alexei, qui semblait rassuré de savoir que Yohann était quelqu’un de bien. Il menaçait d’ailleurs de sévir si jamais Yohann se comportait mal avec elle. Mais heureusement, la blonde savait pertinemment que son ancien petit ami se comporterait toujours bien avec elle. Même en colère, il ne lui avait jamais manqué de respect.

Ne t’en fais pas, mais je sais que si jamais un jour il se comporte mal, j’ai un garde du corps ici.

Le médecin arriva quelques instants plus tard, et Hannah remarqua tout de suite à son regard qu’Alexei n’était pas nécessairement le bienvenu pendant la procédure. D’ailleurs, le médecin semblait étonné de le voir là. Il devait probablement être parti depuis bien longtemps. Elle eut un petit sourire alors que le russe s’éclipsait dans le couloir. Elle discuta avec le médecin, lui fit part de ses premières sensations, de ce qu’elle avait ressenti pendant cette première séance de chimiothérapie, il lui conseilla de rester bien au chaud chez elle pendant deux ou trois jours, de ne surtout pas prendre froid parce que son système immunitaire était beaucoup plus fragilisé. Elle connaissait tout ça mais elle savait qu’il était obligé de lui rappeler toutes ces instructions. La jeune femme écoutait et approuvait de temps en temps d’un signe de la tête. Elle finit par signer quelques papiers avant de sortir de la pièce. Elle se levait en se tenant à un mur, la tête lui tournait légèrement, mais ça passa rapidement.
Devant la cafétaria de l’hôpital, Hannah retrouva Alexei qui l’attendait pour le très espéré café.

Si tu savais comme ces mots sont doux à mon oreille.

La jeune femme entra dans le lieu familier et elle se dirigea vers la café tant attendu. Un café tellement attendu que le tremblement de ses mains le fit se renverser… directement sur son pantalon et ses chaussures.

Oh non ! Mais le boulet quoi ! C’est chaud en plus !

La blonde attrapa quelques serviettes en papier et épongea la boisson chaude, puis elle lança un regard désolé vers Alexei.

J’ai les mains qui tremblent. Tu veux bien m’en reprendre un ? Tiens, un dollar.

Elle sortir un dollar de son sac et le tendit au russe.

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

...

Il en fallait peu pour changer une journée de déprime. Parfois, il fallait tout simplement parler de famille et tout finissait par sourire. Les relations familiales étaient toujours compliquées, qu’importe qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Il n’y avait pas de « guide du bon parent » ou du « guide des bonnes choses à faire dans tous les cas ». La jeune femme avait été une mère qui avait pris une décision difficile, et elle devait maintenant faire face aux conséquences, mais Alexei était d’une nature optimiste. Même s’il disait pouvoir être « un garde du corps » (ce qui était faux, il était littéralement une brindille, rien à voir avec Monsieur univers). Il avait attendu la jeune femme en observant un bouquet de fleur égaré. Les fleurs auraient mieux étaient dans un jardin, mais son opinion n’était pas demandé. Il avait déjà donné des fleurs, coupés, à sa famille ou à ses amis. Il préférait simplement les fleurs en pot pour sa part, et trouvait cela triste ce bouquet abandonné. Qu’était-il arrivé au propriétaire ? Il ne préfère pas y penser. Voilà, pourquoi il préférait s’occuper des morts. C’était trop tard pour les pleurer. Alors qu’il lui offre le premier café, elle le fait tomber. Il s’inquiète plus pour la brûlure pour le liquide, il l’avoue alors qu’il lui dit qu’il n’y a pas de mal. Elle lui tendit de l’argent et il releva un sourcil qui voulait clairement dire « et la marmotte, elle plie le chocolat dans le papier alu ? ». Il sourit.

- Tu vas me fâcher si tu insiste à payer. Même si tu en fais tomber quarante, je t’en offrirais quarante. Prend place quelque part et j’arrive avec notre dû. Tu veux manger quelque chose ?

Il sait que la plupart des personnes ne pouvaient pas manger après un chimio… mais il arrivait qu’on y arrive parfois. Souvent une chose bien spécifique pour une raison inconnue. Alors, il propose. Une fois la commande de la jeune femme passait, il commanda à nouveau avant de revenir et de poser le dû sur la table. Il avait pris un petit cookie pour lui. Il fit un large sourire.

- C’est mieux de parler ici qu’au milieu des instruments, je me suis toujours dis que cette pièce était la plus colorée. Il faudrait peut-être leur dire que ça ne coûte rien de colorier les murs.

Avant, la peinture blanche était utilisé parce qu’elle était la plus « pure », ayant moins de composant. Puis, on a décidé que le blanc était un couleur neutre qui apportait de la lumière et une sensation de grandeur. C’est censé rendre les gens plus heureux… alors que maintenant, le blanc ainsi à la lumière des néons ne donnait que l’impression d’être « malade ». Il voudrait que l’on dessine des fleurs sur le mur… ou à la limite, laisser quelques personnes jouant au paintball, ça pourrait être marrant !

- Tu vas faire quoi du reste de ta journée ? Je peux t'aider d'une quelconque manière ?

(c) princessecapricieuse

Le but d’Hannah n’était évidemment pas d’énerver Alexei. Elle avait trouvé en lui un véritable réconfort qu’elle trouvait fort agréable il fallait bien le reconnaitre. Lorsque l’infirmière et le médecin finirent d’enlever tous les patchs et les fils auxquels elle était raccordée, elle se sentit enfin libérée de ce calvaire, le premier d’une série de huit d’après ce qu’elle avait compris. Ou au moins dans un premier temps. Elle n’aurait probablement pas Alexei avec elle pour les huit séances, ce qui allait du coup lui sembler bien long. La belle remercia l’équipe qui s’était occupée d’elle aujourd’hui et les salua. Le prochain rendez-vous aurait lieu dans une semaine, même heure même endroit. Génial, elle était tellement excitée qu’elle en avait renversé sa boisson chaude. Ah non, c’était juste les effets secondaires de toutes les saloperies qu’on venait de faire passer dans son corps pour combattre le cancer.
Alors qu’elle s’en voulait aussi bien pour la boisson renversée que pour le risque de brulure provoquée, Alexei insistait pour qu’elle range son argent et qu’il lui paie cette petite récompense. Hannah sourit et rangea son argent avant de répondre :

Hum… Je veux bien un muffin à la myrtille. Pas sûre que j’arriverai à le manger tout de suite mais je peux au moins essayer.

Hannah savait que généralement, après les chimios, elle était incapable d’avaler quoi que ce soit pendant plusieurs heures. Mais cette chimio était différente, c’était la première de la série et elle ne savait pas encore comment son corps allait réagir, alors elle préférait prévoir au cas où elle aurait un peu faim. La jeune femme se dirigea donc lentement vers une place assise, une petite table tranquille où ils pourraient continuer à discuter sans être ennuyés par qui que ce soit. Alexei arriva rapidement avec leurs victuailles et elle remarqua qu’il avait pris un cookie pour lui. Elle sourit à son arrivée et entoura son chocolat chaud de ses mains un peu froides. Lorsqu’elle entendit sa remarque sur les murs blancs des salles de soin, elle ne put s’empêcher de sourire largement :

Oh mais tellement ! Je trouve que les patients seraient déjà tellement plus positifs si on mettait un peu de couleurs, de fleurs, des dessins d’enfants, n’importe quel truc qui donne le sourire en fait !

Il était vrai qu’à part le réfectoire où ils se trouvaient, aucune pièce ne donnait franchement envie d’y rester bien longtemps. Sauf que les patients n’avaient pas franchement le choix. Hannah prit quelques minutes pour réfléchir à sa question suivante. Elle n’avait pas trop prévu de bouger après sa chimio et s’était simplement dit qu’elle rentrerait en taxi, éventuellement en faisant un détour par le petit parc de son quartier pour prendre l’air, puis rentrer dormir pas trop tard. Elle en aurait sans doute besoin.

A vrai dire, je pensais prendre un taxi pour rentrer puis aller me poser quelques minutes sur un banc dans le parc avant de rentrer. Je crois que je risque d’être fatiguée assez vite si c’est comme la première fois.

L’avantage d’avoir eu un premier cancer si on veut…

@Alexei Prizrak

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Hannah + Alexei

...

- Tu pourras le manger plus tard, il précise avec un large sourire en lui tendant son dû.

Alexei offrait sans soucis la nourriture à la jeune femme. Il savait qu’elle ne pourrait pas le manger tout de suite, mais ce n’était pas réellement important. Si elle avait envie de manger un petit bout, si elle en voulait un autre, si elle en voulait dix autres. Ce repas était le repas de leur début d’amitié, donc il pouvait bien faire tout ce qu’il veut sans souci. Et ce qu’elle veut. Il sourit de manière rassurante. Bien qu’il travaille ici pour le stage, ça faisait un moment qu’il n’avait pas eu de véritable discussion avec une patiente. Il évitait toujours de parler de la maladie, normalement, pour se concentrer sur les choses qui restent à voir dans la vie. Mais il savait. Il savait comment fonctionner la chimio et les autres traitements qui étaient fait… Il n’avait pas envie de s’étaler dessus. Il préférait donc parler des murs et rit à la proposition de la jeune femme.

- Etrangement, dès que je propose, on me dit la même chose, mais personne ne le fait jamais. Une fois, en russie, j’ai dessiné au stylo sur un mur, je me suis fait enguirlander pendant plusieurs jours sur ça. Et on m’a obligé à le repeindre en blanc, qu’il rit un peu en pensant à la tête de sa mère quand elle avait compris que son fils avait fait le contour de ses mains au stylo devant les portes de toutes les nouvelles mamans.

Le petit Alexei trouvait cela logique de faire la marque de sa main sur les portes, puisque les mamans ne pouvaient pas encore voir le contour de la main de leur bébé, ainsi, elles pouvaient imaginer la taille que ça ferait. Il avait entendu Amalthéa, l’amie de sa mère qu’ils étaient venu voir à la maternité, dire qu’elle n’arrivait pas à imaginer que son bébé puisse grandir. Il avait simplement voulu aider, lui… Et mettre de la couleur dans la vie des gens parce que le mur blanc, ça le rendait dingue. A la place, il avait dû nettoyer les murs. Il fit un sourire de connivence à la jeune femme avant de lui faire un clin d’œil.

- Je pense que tu rendrais un service à tout le monde dans le service, si tu me laissais te raccompagner jusqu’au parc. J’imagine qu’il ne doit pas être loin de chez toi. Cela me ferait partir de l’hôpital pour une bonne raison et ça évitera que tu paies un taxi, qu’en penses-tu ? Après promis, je te laisse tranquille !

(c) princessecapricieuse