i don't wanna love you now + Austax

Voilà désormais de longues semaines qu’Austin avait fait la connaissance de cette fille, sur instagram, et qu’un dm anodin, ou presque, avait finalement pris une place bien plus importante dans son quotidien. De la première heure de la journée à la dernière, elle était là, par messages, à répondre présent, à s’intéresser à lui, à ce qu’il faisait, mais plus encore que des discussions superficielles, elle avait creusé et vraiment appris à connaître les failles derrière les apparences. Elle était la seule avec qui il pouvait aborder l’ambiance pesante de chez les Woodbridge, sa fatigue émotionnelle, aussi, ce petit boulot qui l’avait pris et à cause duquel il avait foiré son dernier examen, parce qu’il n’avait pas eu le temps de réviser suffisamment. Elle l’écoutait, parfois au téléphone pendant des heures, parfois simplement par messages, mais Austin n’aspirait désormais plus qu’à la rencontrer, en vrai. Elle habitait à Tree Hill, il le savait, elle le lui avait dit, et elle connaissait très bien tous les lieux de la ville, elle lui avait parlé du lycée, du fleuve, du Karen’s Café, et elle connaissait même le Brrrberry. Cette fille, il l’avait sûrement croisée sans la voir, alors qu’il avait pourtant du mal à imaginer qu’il ne se souviendrait pas d’un visage pareil. Elle était si jolie, et il avait regardé sa photo de profil un millier de fois sans pour autant réussir à remettre son visage une seule fois.

Au rez-de-chaussée de la maison, il pouvait entendre son père et sa mère s’embrouiller, et s’il ne cherchait pas à écouter, le ton de leurs voix suffisaient à ce qu’il devine un nouveau désaccord, un de plus… Las de l’atmosphère pesante, des engueulades, il avait refermé son bouquin sur l’anatomie des NAC et attraper sa sacoche pour aller prendre l’air et faire un tour. Cassie était à sa rééducation, et lui avait clairement besoin de prendre l’air pour s’échapper de la maison. « Je vais faire un tour. » Avait-il lancé, en passant devant eux, avant de prendre la porte et de les laisser à leur embrouille ridicule. Sans un regard vers ses parents, il avait tracé, pour finalement s’éloigner et déambuler sur les bords de la rivière à la recherche de calme et de sérénité, deux mots qui ne régnaient plus depuis trop longtemps dans la demeure familiale. Plus le procès approchait et plus tout le monde se tendait, c’était normal mais ça amplifiait le stress de tout un chacun. Malgré les quelques deniers qu’il rapportait avec son petit salaire de glacier, les dettes étaient encore astronomiques, et l’idée de vendre la maison devenait de moins en moins optionnelles pour la famille qui allait peut-être devoir sacrifier ce pourquoi ils avaient travaillé toute leur vie. Ca faisait beaucoup à encaisser, en plus de toute l’inquiétude autour de la santé de Cassie et de sa récupération suite à l’accident, et du silence qu’ils s’imposaient pour ne pas qu’elle culpabilise. Mentir était sûrement l’effort le plus compliqué à gérer pour Austin, qui avait souvent l’impression d’imploser, encore plus quand il devait regarder sa soeur dans les yeux et lui cacher tout un pan de leur vie qui menaçait de s’écrouler à tout moment.

Assis sur les bords de l’eau, il avait senti son téléphone vibrer dans sa poche, c’était elle. Un sourire aux coins des lèvres, c’était l’effet immédiat qu’elle avait sur lui. Une photo. Celle-ci ressemblait étrangement au paysage qu’il avait sous ses propres yeux, alors Austin regarda aux alentours, se relevant doucement pour avancer et tenter de la trouver. Les alentours étaient plutôt déserts, les gens étant partis en vacances ou simplement calfeutrés à l’intérieur de leurs maisons pour éviter les températures caniculaires estivales. Au loin, il aperçut une silhouette, assise sur une couverture, alors le brun s’approcha. Plus que quelques mètres, et il sentit la tension l’envahir. Est-ce que c’était le grand moment ? Leur moment ? Celui où ils se verraient enfin, elle qui avait toujours évité leurs rendez-vous, et qu’il pourrait enfin la serrer dans ses bras, observer son sourire et ce regard qu’il avait tant de fois imaginer posé sur lui et qu’il espérait voir briller autant que le sien quand il la verrait. Son téléphone dans les mains, il lui envoya un nouveau message, pour vérifier qu’il s’agissait bien d’elle. Elle avait encore le dos tourné, mais il entendit son téléphone sonner, le son de sa notification, et il put la voir taper sur son clavier tandis que dans leur conversation, il pouvait voir les points de suspension qui indiquaient qu’elle écrivait. C’était elle. Ca ne faisait plus de doute. Elle était là, enfin, et il allait la voir, lui parler… « Retourne-toi. » Lui répondit-il, plein d’entrain, excité à l’idée de la surprendre. Lorsqu’elle lut le message, sa réaction fut immédiate et son inconnue lui fit finalement face. Ce n’était pas possible. Une grimace témoignait de l’effroi d’Austin à cet instant précis, et toutes les conversations de ces dernières semaines se mélangeaient dans son esprit, il avait chaud, il avait froid, il sentait la chaleur lui monter aux joues, il ne comprenait plus rien. « Qu’est-ce que… » Interloqué, le Woodbridge restait immobile, choqué par une situation qu’il n’avait pas vue venir, envahi par la haine, la déception, et un sentiment de trahison intense qui lui donnait honte. Il s’était confié à elle, lui avait raconté des choses intimes et toute sa sincérité lui revenait en pleine face, cette fille n’était pas celle qu’il avait imaginée, loin de là. « Dis-moi que c’était pas toi ! » Il tenait son téléphone en apparence dans sa main gauche, pendant que son regard s’était noirci. Non. Non non non. Pas ça.



@maxine mayers

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Allongée dans mon lit, j’observe mon plafond, je pourrais être sur mes réseaux, checker mes mails, je pourrais prendre mon petit-déjeuner, je pourrais même être en train de ranger mon appartement pour démarrer le week-end sur de bonnes bases. Mais non, je n’arrive pas à me lever et j’observe mon plafond. Ce n’est pas mon style, je suis plutôt du genre à être déjà sur mon téléphone à tapoter des mails professionnel ou rassurer les mariés au téléphone en tentant d’avaler un café qui finit assez souvent froid sur mon bureau. J’ai tellement de choses à faire que je l’oublie. Tous. Les. Jours. On pourrait croire que je finis par y penser, mais non. Chaque matin, une grimace se dessine sur mon visage lorsque je me rends compte qu’il est froid. Mais ce matin, je suis bloquée dans mon lit, les pensées tournées vers une seule personne. Je ne devrais pas penser à lui, pas de cette façon. Il y a quelque chose dans mon plan qui s’est mal passé à un moment, mais quand? Et quoi? C’était pourtant simple dans ma tête, lui parler, le faire s’attacher et le faire souffrir. Simple et efficace, vieux comme le monde avec une façon moderne puisque j’ai utilisé Instagram pour le contacter. Il a touché et fait du mal à l’une des personnes qui compte le plus pour moi, qui a toujours été la pour moi et pour ça je devrais le détester, pas penser à lui dès que je me réveille et soyons honnête, jusqu’à ce que je m’endorme. Austin. T’as piqué ma curiosité et attrapé un bout de mon cœur avec les messages que l’on s’envoie depuis des semaines. Je soupire et attrape mon téléphone sur la table de nuit pour réparer ce que je n’ai pas fait encore depuis que j’ai ouvert les yeux. J’ouvre instagram, clique sur la première conversation de la liste et tape un message pour ce gars qui est totalement différent de ce que j’avais pu l’imaginer. « Bonjour, bien dormi? » avec un petit smiley qui va bien et pouf ça va mieux d’un coup, comme si les choses s’étaient remis à leur place. Idiote que tu es. Nouveau soupire et cette fois, je finis par me lever.
Il voudrait que l’on se rencontre et je ne peux que le comprendre, voilà des semaines que l’on échange des messages toute la journée, et des fois une bonne partie de la nuit. Je m’ennuie lorsque mon téléphone sonne pour autre chose qu’une notification de lui, mon cœur s’accélère quand j’aperçois son pseudo sur mon écran, sur la photo de la blonde et moi souriantes à l’objectif comme pour me rappeler que je ne devrais pas faire ça. Mais je déverrouille chaque fois mon téléphone et apprend toujours un peu plus à le connaître, à en apprendre plus sur lui et ça me fait fondre. Il n’est pas du tout le type arrogant et con que je m’imaginais. Il est bourré d’humour, combien de fois je me suis retrouvée à rire comme une idiote devant mon téléphone? Il est ambitieux et se bat pour ce qu’il veut et ce qu’il pense de juste. Il s’est aussi confié sur sa famille et j’ai vu combien il est attaché à eux, ça m’a touché parce que c’est quelque chose qui me parle. Avec tout ce qui leur est arrivé, je comprends mieux certaines de ses réactions. J’ai eu envie d’en parler je ne sais combien de fois avec Alma, elle sait le plan, elle ne sait juste pas à quel point il a dévié. Et Austin? J’ai tellement voulu lui dire, tellement écris de message pour tenter de lui expliquer et fini par tout effacé parce que je suis une trouillarde. Il a proposé plusieurs fois que l’on se  rencontre, j’ai eu mille occasions de lui dire oui et de pouvoir lui en parler en face. Mais comment faire sans qu’il ne me déteste? Impossible, je le sais d’avance alors… je reste dans cette situation sans savoir comment en sortir parce que j’ai l’impression qu’il n’y a aucune solution et que tout ce que je pourrais dire ou faire ne fera que m’enfoncer. Si on reste comme ça il finira par le découvrir d’une façon ou d’une autre, parce qu’on le sait tous, tout fini par se savoir à un moment. Mais si je lui dis, il ne voudra plus entendre parler de moi et je ne sais pas si je suis prête à ça encore. Mon téléphone sonne et mon sourire se dessine sur mes lèvres alors que notre conversation d’aujourd’hui peut enfin commencer.

Assise au bord de l’eau, l’ordinateur sur les genoux je décide de travailler tranquillement en profitant du beau temps et de la tranquillité que le parc peut m’offrir. J’enchaine les réponses de mails professionnels et je suis ravie de voir que je suis finalement plus productive que ce que je pensais encore ce matin. Je prends mon téléphone et décide de lui envoyer une photo de l’endroit où je suis installée. Je ne le fais pas souvent, parce que je sais qu’il pourrait débarquer et me reconnaitre, mais là je sais que je vais bientôt partir donc ça me rassure. Peut-être que je devrais être plus prudente, mais j’aime partager des trucs simple avec lui, j’aime beaucoup trop lui raconter ma vie, aussi insignifiante soit-elle. Mon téléphone ne met pas longtemps à sonner et mon sourire s’installe directement, parce que je sais que c’est lui. Je saute dessus et mon sourire s’agrandît en voyant sa réponse, bien entendu je ne peux pas attendre avant de répondre à mon tour. J’observe les trois petits points clignoter chacun leur tour le cœur battant, c’est les moments que je préfère, lorsque l’on répond au tac au tac et ça me plait autant que ça me fait flipper. Je m’imagine qu’il est aussi accro que moi à tout ça et je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou me faire flipper. Je fronce les sourcils alors que je vois le message s’afficher et mon cœur fait un bond alors que je m’exécute en me retournant. Mon regard croise le sien et je sens que mon palpitant fait un arrêt. Qu’est-ce… ma surprise rejoins sa déception. Pourquoi? Comment? Qu’est-ce qui se passe putain de merde? « Attends Austin… je… laisse-moi t’expliquer… » m’expliquer? Mais lui expliquer quoi? Que ce n’est pas ce qu’il croit? Alors que vraiment… si ça l’est. Que je suis la pire des menteuses? Comment est-ce que je pourrais lui expliquer tout ça alors qu’il a sûrement tout compris. Bordel. Ça me fait mal. C’était pas censé se passer comme ça. Je l’observe alors que je vois la trahison dans son regard, c’était ce que je cherchais en commençant et maintenant voilà que ça me brise le cœur. La dernière fois que l’on s’est retrouvé face à face c’est parce que je lui balançais tout ce que je pensais sur la personne qu’il était. C’était-à-dire pas du tout la même qu’aujourd’hui. Il venait de briser le cœur de ma meilleure amie et il fallait que je remette les choses dans l’ordre pour elle. Pour Alma. Et maintenant? J’ai l’impression que c’est mon cœur qui vient de se briser mais cette fois il n’y est pour rien puisque tout est de ma faute. « Je… » essai encore Max. Peut-être avec des mots pour qu’il comprenne quelque chose? J’ai l’impression que si je dis quelque chose il va partir et que je ne le reverrais plus jamais. Je l’aurais mérité mais j’ai l’impression que tout se joue. Maintenant. À ce moment précis. Tout en sachant que quoique je dise, la messe est dite. « Je suis désolée… » pas vraiment une explication, mais j’imagine que l’on peut commencer ainsi effectivement. « Je sais de quoi ça a l’air et tu as sans doute raison mais… » oh bordel. Comment est-ce que je peux lui dire ça? Que je ne voulais qu’une chose : le détruire et que maintenant c’est moi qui le suis au moment où il décidera qu’il ne veut plus jamais me parler. Et soyons honnête, j’ai comme l’impression que c’est ce qu’il a décidé quand je lis dans son regard noir posé sur moi. « Ça ne s’est pas passé du tout comme prévu. » tout ce qui se passe en ce moment, ce que j’ai réussi à obtenir comme réaction chez lui, c’est ce que je voulais putain. Comment a-t-il fait pour que ce soit moi qui tombe encore plus fort? « Je… je n’étais pas censée m’attacher à toi. » quoi? Hein? Pourquoi je dis ça putain. Oh bordel de merde.

@Austin Woodbridge

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Boum boum. Boum boum. Il était persuadé qu’on aurait pu entendre tambouriner son cœur à des centaines de mètres à la ronde tant il avait été heureux d’enfin pouvoir la rencontrer, elle, cette fille à laquelle il s’était attaché, cette fille dont les conversations rythmaient ses journées, cette fille qui le comprenait plus que tous les gens qui l’entouraient. Peut-être que ces gens qui avaient entendu son cœur battre la chamade l’avait entendu se fissurer, aussi, quand elle lui avait fait face et qu’il avait senti le sol s’écrouler sous ses pieds. Maxine Mayers. C’était elle qui tenait ce téléphone, c’était elle qui avait répondu à son message, c’était elle… Il avait la nausée Austin, et il était terrassé par un mix d’émotions toutes aussi négatives les unes que les autres : la honte, la colère, la frustration, l’incompréhension, et la pire de toute, la trahison. La mine fermée et le regard interrogateur, il la fixait, cherchant des réponses qu’il connaissait déjà. Elle lui avait menti. Bien sûr qu’elle lui avait menti, et si une part de lui espérait trouver une explication rationnelle à cette situation, il n’y en avait aucune, et la réalité le frappait en pleine face, ça faisait mal. La cruauté faisait mal. De toutes les personnes à Tree Hill, Maxine n’était clairement pas celle qu’il appréciait le plus, parce qu’elle était la meilleure amie d’Ava, parce qu’elle l’avait pourri lorsqu’il avait quitté son ex, parce qu’elle était excessive, parce qu’elle était tout ce que son inconnue n’était pas. Comment est-ce qu’elle avait pu se jouer de lui comme ça ? Comment est-ce qu’elle avait pu jouer un jeu aussi malsain, aussi longtemps ? Combien de temps est-ce qu’elle comptait faire durer la plaisanterie au juste ? Est-ce qu’elle avait cherché à la ridiculiser ? Bien joué. Est-ce qu’elle allait se servir de tout ce qu’il lui avait livré ? Toutes ces questions le terrassaient alors qu’il n’avait pas fait le moindre pas, trop choqué par une scène à laquelle il ne s’était pas préparé.

Face à lui, Maxine semblait gênée, et la culpabilité qui semblait la ronger n’apaisait pas la colère du Woodbridge. Peu importe ce qu’elle allait tenter de balbutier comme semblant d’explications ne suffirait pas à ce qu’il comprenne, comment le pourrait-il, lui qui avait été honnête depuis le début. Trop naïf, trop vrai, trop con. « M’expliquer ? M’EXPLIQUER ??!! » Il criait sans même s’en rendre compte, parce qu’il se laissait submerger par cette rage qui le consumait. Alors c'était réel, c'était bien elle derrière tout ça, elle ne niait même pas l'évidence. Bien sûr, elle hésitait, elle cherchait ses mots, et l’impatience d’Austin le gagnait. Elle tenta quelques explications, mais il n’entendait plus rien le brun, il ne croyait plus un mot de ce qui pouvait sortir de la bouche de cette menteuse manipulatrice. « Pourquoi ? Pourquoi Maxine ? Je t’ai tout dit, toute ma vie, ça va te servir à quoi, hein ? » Il savait Austin, que la jeune femme ne l’avait jamais vraiment apprécié, il savait bien qu’elle ne lui avait pas écrit par timidité, ce n’était pas son genre. Si elle l’avait fait, sous une fausse identité, c’était forcément délibéré, et la simple idée qu’on puisse être aussi démoniaque le dégoûtait. « Tu me donnes envie de vomir. » C’était cruel, mais jamais autant que ce qu’elle lui avait fait, de toute façon. Il était désemparé le Woodbridge, complètement dépassé par ce qui lui tombait dessus et il n’avait même pas envie de lui adresser la parole, ni aujourd’hui, ni jamais. Un sourire narquois au coin des lèvres, il la regardait des pieds à la tête, c’était son moyen de se protéger, parce qu’il n’avait plus que les apparences pour masquer à quel point elle avait brisé toutes ses certitudes. Son quotidien était compliqué, elle était cette bouée qui lui permettait de s’accrocher et de respirer encore un peu dans un univers étouffant, et ça aussi, elle le lui avait arraché, en même temps que sa dignité. « Je ne veux plus jamais te voir. » Impossible, la ville était trop petite pour qu’ils ne se recroisent pas, mais pourtant, à cet instant, c’était sa volonté la plus profonde, avec celle de s’enterrer dans un trou et de ne plus jamais en sortir tellement il regrettait d’être aussi stupide pour être tombé dans un tel panneau. Il aurait dû s’en douter, après tous ces rendez-vous refusés, ces appels en visio qu’elle rejetait, il aurait dû le voir venir, mais il s’était entêté dans un déni qui ne lui ressemblait pas. Elle avait été horrible, mais il avait été complètement idiot aussi. « Quel con, mais quel con putain ! » Il secouait la tête, posant son regard sur elle pour faire entrer cette image définitivement dans son esprit, celle de tous ses espoirs qui s’envolaient.




@maxine mayers

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Je me fige alors que son message s’affiche sur mon écran. Retourne toi. Non. NON ! la panique. Des sueurs froides. Je ne savais pas comment le lui dire, mais j’avoue que je ne pensais pas que ça se passerait comme ça. Voilà pourquoi je n’envoi que rarement des photos de l’endroit où je suis, parce que comme moi il connait bien cette ville et peut aisément me retrouver. Je voulais être prête. Je voulais avoir quelque chose à lui dire. Je voulais… je ne voulais pas tomber pour lui.

Je l’observe alors que je vois très bien la déception dans son regard, la colère même. Et le dégout. Tout se mélange mais tout est bien présent et il a raison, je ne mérite que ça. Mais normalement j’aurais dû être ravie de voir ça, j’aurais dû être contente et sourire. Fêter mon triomphe. J’ai réussi à faire tomber cet imbécile qui a brisé le cœur de ma meilleure amie. Il s’est confié, il s’est attaché à moi. Mon plan de ce côté-là a encore mieux marché que prévu. Mais il y a ce côté imprévu, celui où je tombe encore plus fort. Mon sourire n’existe pas, il est remplacé par mon cœur qui se serre et par mes mains qui tremblent parce que je suis terrifiée. Pas par lui, mais bien par l’idée de le perdre, lui et tout ce que l’on était en train de construire. Enfin… est-ce que je peux dire ça alors que tout est basé sur un mensonge au départ ? peut-être que le prénom que j’utilisais et le compte était faux, mais tout le reste… c’était moi. Mais comment lui avouer ça ? quels mots utiliser alors que je suis en faute et je n’ai clairement aucune excuse. Je sursaute alors qu’il se met à crier, je retiens une grimace parce que je ne peux rien dire. Je suis du genre à avoir réponse à tout, à toujours avoir quelque à redire. Mais là je sais que je suis en tort sur toute la ligne, donc forcément aucun mot ne sort, quoique je dise je ne peux que m’enfoncer. Pourquoi ? là est la question n’est-ce pas ? pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? pourquoi est-ce que j’ai continué alors que j’aurais dû stopper ça depuis longtemps. Au point où on en est, autant être honnête non ? il ne me reste plus que ça de toute façon. Pas besoin de se cacher derrière des mensonges ou de tourner autour du pot. Il sait, il m’a vu alors autant lui donner ce qu’il attend. « Je voulais que tu comprennes ce que ça fait que de s’amuser avec les sentiments des gens qui ont confiance en toi. » pas besoin de donner un prénom, il sait très bien de qui je parle, déjà à chaud je me suis tourner vers lui pour lui exprimer mon ressenti face à ce qu’il a pu faire. J’avais préparé un plan de vengeance parfait putain. Et maintenant que je lève les yeux vers les siens je le trouve de plus en plus bancale. A moins que ce ne soit juste moi. La meuf bancale. « Je ne m’attendais pas à ce que tu sois aussi différent de l’idée que j’avais de toi Austin. Je devais juste discuter et te détester mais… ça ne s’est pas passé comme prévu. » comment on est passé de la haine au moment où j’attends chacune de ses réponses avec impatience ? que je pouffe devant certaines d’entre elles ? que je fondes devant les autres ? ce gars a retourner mon cerveau d’une façon que je n’avais pas prévu. Je ne l’ai même pas vu venir, c’est juste… arrivé. Vomir. Oui. Ce sont certainement les bons mots. Moi aussi j’ai envie de vomir, moi aussi tout ça me donne le tournis et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Je hoche la tête, pour lui montrer que je comprends, je ne peux rien dire de plus parce que malheureusement je sais qu’il a raison et que je n’ai aucun argument pour me défendre bordel de merde. Je crois que c’est ce qui me tue le plus, ne pas avoir de défense. Je suis juste cette fille qui donne envie de vomir. Mais les prochains mots sont les pires, ceux qui me tuent et m’enterrent. Je m’en doutais, je le savais mais le déni est si bon. Mais bien sûr qu’il ne veut plus me voir et plus me parler. Ça tombe sous le sens même. S’il le voulait encore je le prendrais sûrement pour un fou. J’ouvre la bouche mais rien n’en sort, encore. Maxine, défends toi bordel. Explique-lui. Mais que dire de plus ? et puis, qui suis-je pour le forcer à quelque chose dont il n’a pas envie ? « Oui, je comprends. Et pour ce que ça vaut… je suis désolée. » ça ne vaut certainement pas grand-chose à ses yeux, mais c’est la vérité. Si j’avais su, je n’aurais pas géré la situation de cette façon. Mais je suis difficilement stoppable quand j’ai une idée en tête, surtout quand c’est pour défendre quelqu’un que j’aime. Nos regards se croisent alors qu’il s’insulte, je fais la moue, encore une fois je ne trouve pas grand-chose à dire à ça. Il y a quelques temps de ça, j’aurais sûrement été d’accord avec lui, j’aurais même été la première à le dire mais aujourd’hui ? je sais que ce n’est pas le cas. Je sais qu’il n’y est pour rien, non cette fois il a juste voulu essayer de faire confiance et il vient de se rendre compte que c’est la mauvaise personne. Enfin. Pas celle à laquelle il s’attendait quoi. « C’était moi tu sais. Peut-être pas mon prénom, ni ma photo mais tout le reste. C’était moi. » je ne sais pas si ça va changer quelque chose à tout ce que j’ai fait bien entendu, mais je veux tout de même qu’il sache que je ne mentais pas. Pas tout le temps du moins. Il y a bien longtemps que je ne joue plus de rôle, même s’il n’a pas du voir beaucoup de différence de son côté.

@Austin Woodbridge