Je suis là !

Kiera & Josh

~La vie c'est un kiwi~

Il a mal partout. Non. Pas exactement. Ce n’était pas réellement de la douleur. Il n’avait juste plus aucun muscle pour pouvoir supporter son poids. C’était comme si ses jambes n’existaient plus, prises de fourmillement et disparaissant. Sur ses oreilles, un casque qui hurlait du heavy métal. C’était la seule solution pour faire abstraction de tout. Depuis un petit mois qu’il était rentré, il avait rendu fou tout le monde. Ses parents –qu’il avait quitté pour vivre avec sa sœur. Ses voisins, sa sœur, les médecins, son kiné et même sa psychiatre. Pourquoi ? Parce qu’il ne faisait PAS ce qu’on lui demander de faire. Il ne devait pas faire d’exercice, et pourtant il faisait en sorte de faire du sport, ou de la marche tous les jours, même s’il se cassait la gueule à chaque fois par manque de force. Il finit par s’assoir contre une barrière. Il respirait difficilement alors que son corps disparaissait de plus en plus. Donc, il ne faisait pas ce que le kiné préconise (mais aussi, s’il reste encore affalé quelque part sans rien faire, il allait devenir un sociopathe !). Pas plus que ce que sa psychiatre préconise. Elle lui dit de s’habituer aux odeurs et aux sons. Elle lui dit de se concentrer sur les choses qu’il « sent » et « entend » pour devenir un chien renifleur. Elle ne l’a pas dit ainsi. Mais elle lui avait expliqué que son « odorat » était décuplé grâce à sa particularité. Et qu’il devait apprendre à l’utiliser.

Ouais. Non. Il préférait encore faire sa méthode. La première étant donc un son très fort dans les oreilles pour couvrir ce qu’il devrait entendre, et ça fonctionne. Et l’autre étant de se foutre un masque qui sent la lavande sur le pif. La lavande était un bruit agréable, comme de la pluie qui tombe, sauf que s’il submergé son esprit de cet odeur, ça permettait d’éclipser toutes les autres. Voilà. Il avait décidé qu’il ne ferait aucun effort pour accepter son nouveau –et là encore ce sont les termes de l’autre tarée- super pouvoir. Ce n’était pas un super pouvoir, c’était juste emmerdant. Il ne pouvait pas parler à quelqu’un sans avoir l’impression que son esprit devient fou. Alors pourquoi sortir ? On en revenait au début de l’explication. S’il ne bougeait pas, il allait devenir fou et tuait quelqu’un. Si la plupart des personnes qui comptent étaient venu le voir, directement, il manquait encore pas mal de gens à l’appel. Il avait revu Jade et ses parents. Il comptait aller voir Avery sous peu. Il avait vue Rhyo, qui lui avait rappelé que Josh lui devait une voiture –oupsie- (mais aussi Rhyo était un gosse de riche, il n’allait pas pleurer pour une ou deux voitures perdus quelque part, si ?). Bref. Le monde était venu le voir, et comme tout le reste, ça l’avait rendu fou. Ouais. OK. Le monde était fou aussi de croire qu’il allait rester sagement assit pendant qu’il se faisait chier comme la lune. Alors, il avait décidé d’aller à l’université, pour essayer de trouver un cursus qui voudrait bien de lui.

Oh, soyez-en certain, il était nul à l’école. Les cours le saoulent. Il se fait grave chier et était devenu un pro pour créer des sarbacanes aérodynamiques pour emmerder son monde. Mais… S’il pouvait avoir des cours, des classes, il pourrait voir des gens, des amis… et même s’il devait sniffer de la colle (une des trois ou quatre odeurs qui ne lui donnent pas envie de se percer les tympans) pour ça, il le ferait. Il n’était pas mort. Et il avait grand mal à différencier sa vie d’avant et celle-ci. Il n’acceptait tout simplement pas. Alors, il était venu dans l’espoir d’être pris dans un cursus, pas le sportif vue qu’il ne pouvait plus faire dix mètres sans avoir envie de s’étaler sur le sol et attendre la fin, mais n’importe quoi. Pour voir des gens, leur parler, faire comme si tout ce qu’il avait perdu, sans espoir de retour, pouvait être oublié. Il lâcha un grand soupir et fit les derniers pas pour rejoindre la cours. Et il trouva Kiera. Il oublia totalement pourquoi et comment il était là, alors que l’heavy metal continue de crier dans ses oreilles. A la place, il faisait ce qu’il trouvait le plus logique, c'est-à-dire, il arriva contre Kiera et la prit dans ses bras alors qu’elle était dos à lui.

- KIERA, qu’il crie, d’autant plus qu’il n’avait pas arrêté la musique, tu n’es pas venue me voir, il semblerait que je dois être vexé…

Il laissa  une seconde s’écoulait puis se laisser tomber à côté d’elle sur le banc alors qu’il fit un grand sourire.

- C’est bon j’ai fini de bouder.

Il enleva son casque et arrêta la musique. Il y avait une petite appréhension alors qu’il regarda de chaque côté, comme s’il allait traverser un route, ou voir les odeurs, ce qui ne l’étonnerait plus vue la folie qui avait pris place dans sa vie. Il lâcha un soupire, qui le fit sentir la lavande et entendre la pluie dans ses oreilles. Il savait qu’il ne pleuvait pas. Il était sec, mais il l’entendait. Le son pouvait être repoussé, ça ne dérangeait pas. Alors, il fit un sourire derrière son masque, mais qui illumina ses yeux.

- Alors, dit-moi, qu’il continue en faisant un coup de coude, comment vas-tu ?

Clairement, elle l’avait envoyé balader, avant, à cause de cette histoire d’agression. Ce n’était pas la première fois, ni la dernière fois, qu’il se retrouvait blessé pour protéger l’honneur d’une autre personne… Mais Kiera avait tenu à mettre de la distance entre eux pour le protéger. Il l’avait accepté pour son bien, à elle. Bien qu’il continuait de lui parler, souvent, ce n’était plus que par message et de loin. Parce qu’elle l’avait décidé ainsi. Il avait prévu de l’obliger à être ami en public avec douceur et en lui faisant comprendre que, hé, être blessé, il s’en fiche. Mais Myriam, puis sa disparition avait empêché son plan. Tant pis. Il le faisait maintenant à sa manière, c’était à dire en se fichant pas mal que tout le monde comprenne qu’il était son ami. Il fit un signe de la main à des gens plus loin. Il vit un homme faire une grimace, et son salut finit en doigt d’honneur. Héhé. Il n’avait pas changé d’un iota. Et ça lui faisait du bien. Jusqu’à ce qu’une odeur qu’il ne connaisse pas se mette à chanter dans ses oreilles et qu’il grimace. Il plaqua un peu plus son masque contre son nez. Pas question de faire une crise maintenant. Les crises ? C’était quand d’un coup, plus rien n’allait. Quand il avait un fort sentiment, qui l’empêchait de se contrôler ou quand les odeurs étaient trop fortes. Alors, il souffrait horriblement et il avait besoin de disparaître, de s’arracher les oreilles (parce qu’il n’était toujours pas naturel pour lui de boucher son nez quand ça arrive) et il perdait un peu la boule. Bref. Pas de crise. Pas avec Kiera. Il ignorait ce que les gens savaient de sa disparition, ou de son retour. On ne criait pas sur les toits qu’il était devenu fou. Il préféra se concentrer sur Kiera et huma son odeur à travers le masque. Il n’entendait que la pluie, tout ira très bien.

(c) princessecapricieuse

 @Kiera Lawson n hésite pas à me dire si je dois modifier quoi que ce soit !