Les chiens n'ont qu'un défaut : ils font confiance aux hommes.

Célia et Marvin

Plus je vois les hommes, plus j'admire les chiens

Le chien profita d’un moment d’inattention de l’homme pour attraper la laisse entre ses dents. Il sauta pour en attraper le bout, laissa ses pattes revenir sur le sol et se mit à tirer le plus fort possible. Marvin resta de marbre, le bras tirait en avant alors qu’un sourcil se releva de mécontentement. Il siffla contre ses dents. Le chien se recula, mit ses fesses sur le sol, penchant la tête et attendit. Marvin compta jusqu’à cinq avant de se mettre accroupi et de prendre le chien dans ses bras pour le flatter avec plaisir. Le chien se mit à lui lécher le visage et Marvin éclata de rire. Il était incapable de disputer un chien bien longtemps. Fort heureusement, il n’en avait pas un rien qu’à lui. S’il avait un chien, il en rêve, le chien deviendrait un enfant gâté. Il finit par se laisser sauter dessus par l’animal qui jouait avec ses bras en le léchant avec joie. Il se releva, plein de boue. Il se sentait tellement à l’aise, sale et essoufflé après avoir couru avec ce nouveau chien. Il sourit. Il commence à expliquer son amour des chiens à l’animal. Il l’attrape. Le malinois s’amuse à lui échapper mais Marvin ne le laisse pas faire. Il reste par terre, attend que le chien s’approche à nouveau et, d’un coup, il l’attaque. Le chien fait un claquement de dent mais sans la moindre agressivité. Marvin faisait parti des personnes qui pouvaient s’occuper des chiens « « dangereux » ». Il avait l’autorité pour leur apprendre les bonnes manières… Bon, les bonnes manières selon Marvin. Il ne laisserait jamais un chien soumis à un homme. Il n’apprendrait jamais à un chien à se mettre ventre à terre. Non. Il donne de l’amour à l’animal, il joue avec lui, et il lui apprend. Les chiens peuvent mordre pour jouer. Ils peuvent pincer, mais tout doucement, souvent les fesses. Il faut, pour ça, apprendre la force à mettre. Et les chiens pouvaient l’apprendre. Normalement, ils devaient l’apprendre avec leur mère. Les chiennes disputent leurs chiots qui mordent trop fort, c’était un processus qui se faisait naturellement. Quand un chiot était abandonné trop tôt, ou prit par des imbéciles, ou que la mère abandonne son petit parce qu’elle en avait trop, ils n’apprenaient pas le contrôle de la force. Marvin, ainsi, n’hésitait pas à leur apprendre comme il peut. Il avait toujours de quoi se protéger, logique, pour ne pas être blessé. Et même si. Il préférerait très clairement se faire couper le bras blessé pour enlever la preuve de la morsure que de laisser un chien se faire euthanasier. Pas quand il était là pour ça. Il n’aimait pas l’humanité. Il détestait l’humanité… mais il était hors de question qu’un animal, qui n’avait pas eu la chance d’être éduqué convenablement par la stupidité humaine, se retrouve blessé par sa faute. Il attrapa le malinois à nouveau alors qu’il s’éclata sur le sol. Le dos plein de terre, il rigola contre l’animal. L’animal lui lécha à nouveau le visage alors qu’il reprit son souffle. Sa montre se mit à sonner. Pour pouvoir profiter des animaux, il faisait en sorte de les promener et de jouer avec eux avec le même temps. Même si, à chaque fois, son cœur se déchirait de devoir les ramener dans leur cage. Il observa à nouveau sa montre et soupira. Aujourd’hui plus que tous les jours, il avait envie d’être en retard. Plus que tout, il désirait rester là, étalé dans l’espèce de cour qui était faite justement pour protéger les animaux des menaces extérieurs. Dans moins de dix minutes, des humains allaient venir squatter, et cela toute la journée, pour pouvoir regarder les animaux et leur faire croire qu’ils allaient être aimé et protégé. Ils vont choisir des petits êtres, des choses fragiles et ils vont mal s’en occuper. Parce que l’humanité était nulle pour s’en occuper. Les humains prenaient des animaux comme « cadeaux », ainsi était leur opinion de l’animal incroyable qu’était le canidé. Et pour rajouter à tout ça, il devait faire équipe avec Célia.

Il enfoui sa tête dans le flanc du chien qui resta contre lui, comme pour lui donner du courage. Le chien lui laissait le temps. Faire équipe avec l’espèce de sunshine plein de sourire et de paroles qui ne s’arrête jamais. Il grogne comme l’aurait fait un animal acculé. Il n’avait aucune envie de se frapper les humains imbéciles venus pour la journée porte ouverte… Et il avait encore moins envie de faire équipe avec Célia. Oh. Rien de bien méchant là-dedans. La jeune femme pouvait vivre puisque, selon les critères de Marvin, elle faisait parti des personnes qui avaient un minimum de cerveau. Cependant, elle était intenable. Elle ne faisait QUE parler. Et si Marvin était venu à lui apprendre certaines choses sur l’Histoire, il avait compris que la jeune femme avait une opinion sur tout, qu’elle aimait les animaux, qu’elle était heureuse (en règle général, mais il la soupçonne de bien cacher son jeu) (même s’il n’irait rien lui demander, il s’en fiche, juste il la soupçonne quoi). Bref, la jeune femme était le genre de personne qui venait lui dire « bonjour » quand elle arrivait et qui pensait réellement que cette journée aller être une bonne journée. C’était le genre à dire « à la prochaine » avec le désir de le revoir simplement pour sourire. Bref. Trop heureuse pour lui qui, bien qu’heureux dans sa vie, souhaitait à la plupart des gens de passer une journée aussi maussade que la sienne au milieu des humains. Le chien continua de le lécher.

Il avait promené les chiens les plus sportifs pour cette journée. De façon à ce que les possibles nouveaux propriétaires ne voient pas des chiens trop surexcités. Il continue de caresser l’animal.

- Ils ne comprennent pas que c’est ce que vous êtes.

Des êtres parfaits dotés de plus de raison qu'un humain n'en aura jamais. De plus de coeur, aussi. Il attrape les babines du chien, s’amuse à les relever et à les rabaisser comme pour lui faire mimer un grognement.

- Si seulement tu pouvais leur mordre le cul, à tous… je vous récupèrerais bien.

Marvin avait réussi à dire une phrase, plus longue que les autres, à la personne qui gère le centre. Quoi qu’il arrive, il fallait lui dire « non » s’il voulait prendre un chien. Même s’il insiste. Pour le moment, il arrivait à être sérieux et à ne pas adopter tous les chiens qui passaient dans ses mains… mais il ne faudrait pas grand-chose pour que le semblant de sérieux qu’il possédait fonde comme neige au soleil. Le malinois releva la tête. Marvin aussi. Ouais. Il avait entendu. Sur la parking, de l’autre côté de la cours arboré, des voitures étaient en train de se garer pour venir voir « la foire aux chiens abandonnés ». Il y avait aussi des chats. Mais Marvin n’avait pas le même attachement aux félins, bien que plus proches de son caractère pourtant. Il regarde sa montre.

9h25. La journée porte ouverte commençait à 10h… Et il allait devoir faire équipe, donc avec Célia-Sunshine-tout-sourire. Au moins, en ça le directeur du refuse avait eu une bonne idée, Célia pourra être son bouclier face à l’humanité. Célia sera celle qui fera des sourires, qui proposerait des compromis. Et lui, il sera celui qui les regarde de haut (parce qu’il préférait passer pour arrogant au lieu qu’on comprenne qu’il était simplement tétanisé au milieu de la foule) et qui ne laisserait pas un imbécile adopté un chien s’il ne pouvait pas le protéger. Il ne laisserait personne adopté un chien sans avoir les preuve qu’il allait bien faire. Il n’était pas non plus stupide. Lui, il pensait qu’un chien, même un patou, pouvait vivre en appartement, si on faisait les concessions qu’il faut. Il pensait que l’on pouvait avoir plusieurs chiens, de différentes espèces… et il pensait qu’un enfant contre un chien, le chien avait certainement une raison d’agir violemment face à l’enfant, si cela arrive. Pas que l’enfant était condamnable. Il était stupide, certes, mais surtout un enfant. C’était les parents, en réalité, qui devaient être blâmé pour un chien qui mord un enfant. Ni l’enfant, trop jeune et inexpérimenté pour comprendre que tirer sur la queue d’un chien, ça ne lui fait pas plaisir, et encore moins le chien. SURTOUT, quand les parents avaient décidés pour une histoire stupide de vertu et de pseudo altruisme de prendre un chien qui avait déjà été battu.

Bref. Il reprit l’animal, Roxy, qui attendit sagement que Marvin lui remette sa laisse avant de le ramener dans le fort. Le refuge était un grand lieu, muré de chaque côté avec cette cours assez grande pour une faire une longue balade. Ou s’amuser. Il revient dans le dédale des cages et des aboiements. Il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas voir les chiens ainsi quémandant un peu d’amour alors qu’ils méritaient bien plus que la plupart des Hommes de ce monde. Il s’approche de la cage de Roxy et la laisse à l’intérieur, non sans lui avoir donné une nouvelle caresse, pour rejoindre la salle de réunion. Une petite salle où les tables avaient été enlevées pour les mettre dehors, dans des lieux stratégiques. Il y avait toujours un débrief pour ce genre de chose. Un homme s’approcha de lui et lui toucha l’épaule.

- Hé, Marvin, il va falloir sourire, dit-il alors que Marvin fit un pas de côté pour se dégager de ce contact.

Il allait encore grogner. Machinalement, il s’approcha de Célia et se mit derrière elle. Il ne lui dit pas « bonjour », Stella détesterait qu’il ne fasse pas d’effort mais il était déjà trop sous tension pour en faire, mais il fit un hochement de tête pour dire qu’il était là. Qu’il savait être sa binôme et que… Bon Dieu, est-ce qu’il entendait un enfant brailler ? Qui amenait un enfant en plein soleil pour faire le tour des cages d’un refuge alors que ça braille. Il laissa échapper un bruit que tout le monde pouvait définir comme de l’agacement profond, avant de se tourner vers Célia.

- Affaire Lia Barklet contre le Wisconsin, en 2007. Un enfant avait été amené dans une exposition de serpent et à été mordu. Le juré à considéré l’entreprise qui s’occuper de l’évènement comme non coupable et les parents ont été envoyé devant la justice pour tentative de meurtre.*

Bon, les parents voulaient vraiment tuer leur enfant… MAIS, ça n’empêche qu’il disait cela pour transmettre un message à Célia. Si un chien à une mauvaise réaction, parce qu’il n’a pas été sensibilisé avec les enfants avant –ce qui serait compliqué puisqu’ils étaient tous adultes et bénévoles ici et que ça ne se faisait pas en un jour- ça serait la faute des parents. Célia, et les personnes qui travaillent avec lui ici, avait bien dû apprendre que Marvin, pour transmettre des infos ou parler, avait besoin de dire des infos historiques ou des faits. Sinon, parler le mettait toujours dans un état de stress. Et surtout, il trouvait les discussions stupides… et bien stupide, mais peut-être y avait-il déjà trop souvent le mot stupide dans cette journée… stupide.


*affaire inventée pour l'occasion, même si des parents ont déjà été accusé de homicide involotaire dans un cas similaire mais je ne pourrais plus te dire où ni quand.

(c) princessecapricieuse

@Célia Copeland - Et voilà pour moi. N'hésite pas à me dire si je dois changer quoi que ce soit. J'ai mis bien une demi-heure avant le début de la torture mais si tu veux avancer, n'hésite pas. Même jusqu'à la pause déjeûner ou une sortie, tu fais comme tu le sens. Je ne prendrais pas ombrage si tu manipules Marvin (qui fera sa tête de "je préfèrerais être n'importe où que là" et qui regarde les gens avec sa tête de "vous semblez bien bête, essayez de vous taire pour voir" ... mais comme il ne dit rien, tout se fait avec son visage et ses yeux héhé