Depuis que ce bébé était apparu devant ma porte, ma vie était rythmée par les pleurs, les biberons et les couches. Ma mère m'avait donné quelques conseils pour survivre, mais je devais avouer que je me sentais dépassé par la situation. Je ne m'en sortais pas. Le manque de sommeil commençait à me rendre fou, le fait de ne pas sortir aussi... J'aurais pu demander de l'aide à ma famille, seulement les circonstances de son arrivée dans ma vie me rendait mal à l'aise. J'avais déjà eu du mal à appeler ma mère, alors mes sœurs... Ne parlons pas de mes frères.

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

Je ne voyais pas comment leur expliquer que j'avais mis une femme enceinte après un coup d'un soir et que j'étais incapable de me souvenir de qui il s'agissait tellement elles avaient été nombreuses à passer dans mon lit à cette période là. J'étais honteux. Il y avait de quoi en même temps, nous n'avions pas été élevé comme ça et ce n'était pas un comportement acceptable. J'avais beau essayer de me trouver toutes les excuses possibles, une rupture ne devait/pouvait pas provoquer un série de plans cul comme je me l'étais permis. J'aurais du acheter des sneakers, les conséquences auraient été moins conséquentes. Pas qu'Elsie soit une conséquences que je regrettais, elle était bien la seule petite chose positive que je pouvais retirer de la situation. Sa petite bouille aux yeux verts m'avait charmé dès l'instant où je l'avais aperçu. Elle avait beau m'en faire voir de toutes les couleurs, je l'aimais. C'était pour elle que je me démenais, que j'essayais de comprendre comment un bébé fonctionnait, malheureusement elle n'était pas arrivée avec une notice d'utilisation. Le seul courrier qui l'accompagnait m'indiquait son prénom et sa date de naissance, rien de plus, rien de moins.
"Shh." J'essayais d'apaiser la petite fille en la berçant contre moi, mais je n'y arrivais pas. C'était l'heure pour elle de manger, seulement elle refusait le biberon. J'avais changé sa couche, changé la température du lait, j'avais même fait des grimaces devant son visage - même si à deux semaines elle était trop petite pour réagir à ça -. C'était dur dans ces moments là et je me sentais dépassé, alors quand quelqu'un toqua à la porte, je me voyais déjà déposer la petite dans les bras de ma mère pour qu'elle prenne le relais. Elle avait fait ça sept fois, elle gérait merveilleusement bien la petite lorsqu'elle venait. Je pouvais galérer à endormir Elsie pendant des heures, lorsque maman arrivait l'affaire était bouclée en deux minutes. "Tu me sauves la vie, elle n'arrête pas de pleurer et je n'arrive pas à lui donner le biberon." Dis-je en ouvrant la porte, sauf que devant moi il y avait Iliana. Pas ma mère. Le temps d'une seconde, je resta figé devant elle, avant d'entrouvrir la bouche. Je voulais mentir, refermer la porte et oublier que ce moment venait de se produire, je voulais juste m'effacer... Mais c'était Ilou et c'était en grande partie pour elle que j'étais revenu à Tree Hill, la repousser maintenant ne pourrait rien m'apporter de bon. "Surprise ?" La petite boule recroquevillée sur mon torse se remit à hurler à pleins poumons et je ne pouvais pas ignorer le problème plus longtemps. Je fis signe à ma sœur de rentrer pendant que je retournais prendre le biberon que j'avais laissé au salon. Elsie était minuscule dans mes bras et pourtant lorsqu'elle était dans cet état, j'avais l'impression d'être celui qui était tout petit. "Tu peux pousser le bordel si tu veux t'assoir." Mon canapé était recouvert d'affaires pour bébé, de manettes de consoles, il y avait même une couverture et un oreiller, parce que c'était plus simple lorsqu'on s'endormait ensemble après les biberons nocturnes. "Je te proposerai bien à boire, mais je crois que mon frigo est vide." Et j'avais de toute façon les deux mains prises.

   

Sa mère qui débarque à l'improviste chez elle. Iliana sait que ce n'est pas bon signe, encore moins quand sa chère maman est en suractivité comme ce jour-là, à tourner partout dans l'appartement de sa fille, à toucher à tout, à faire le ménage. Elle en donne même le tournis à sa cadette qui a bien du mal à l'apaiser. Il faut qu'Iliana hausse la voix, grondant presque sa mère en lui disant qu'elle n'a pas besoin d'elle pour ranger son domicile, pour que Maman Copeland la regarde surprise. Ilou qui élève la voix ? Voilà qui est bien rare. Mais des fois cela a du bon. Surtout quand la rousse retrouve ainsi un peu de sérénité chez elle, sa mère se laissant alors tomber dans le canapé de sa dernière enfant. Puis, levant les yeux vers celle-ci, elle reprend la parole. Doucement. S'excusant dans un premier temps, avant d'en venir à la raison de son état.Et pour le coup, l'annonce est un choc pour la doctorante qui se laisse tomber dans son canapé, aux côtés de sa génitrice.

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@Asher Copeland

Octobre 2023

Asher a un bébé. Voilà ce que sa mère lui annonce dans un premier temps, laissant le cerveau de sa fille tourner dans tous les sens. Asher, un bébé ? Aux dernières nouvelles, il était célibataire, alors comment ça un bébé ? Et puis, pourquoi il n'a rien dit ? Et puis... Et puis... Et puis... Les questions sont nombreuses dans le regard de la rousse qui fixe sa mère. Regard que celle-ci capte et la voilà qui donne une réponse à sa fille: l'enfant a été laissé devant chez lui, et est bien le sien. Quant à elle, ça fait quelques jours qu'elle aide son fils en gardant le silence ou secret, elle ne saurait dire, sur ce bébé. Ce nouveau Copeland. Ou plutôt nouvelle Copeland, puisque le bébé est une petit fille.

La conversation entre la mère et la jeune femme se poursuit pendant près d'une heure, avant que finalement, Iliana se retrouve seule chez elle, après un dernier au revoir à sa chère maman. A qui elle promet de garder le secret pour le moment, attendant que ce soit Asher lui-même qui lui annonce la nouvelle pour le bébé. Une promesse que finalement, après de longues minutes à tourner en rond chez elle, la rousse comprend qu'elle ne tiendra pas. Elle a besoin de vor tout ça de ses propres yeux. Et surtout: elle a envie de venir en aide à son frère, que sa mère estime un peu dépassé par ce qu'il lui arrive. Ainsi, en quelques minutes, Iliana se retrouve à marcher dans les rues de Tree Hill, direction la maison d'Asher, où elle arrive rapidement, toquant doucement au lieu de sonner.

"Tu me sauves la vie, elle n'arrête pas de pleurer et je n'arrive pas à lui donner le biberon." Les premiers mots d'Asher quand il ouvre la porte. La phrase donne le sourire à Iliana qui comprend immédiatement qu'il pensait que c'était leur mère. Raté, c'est la petite soeur. La dernière. Néanmoins elle est prête à aider au besoin, car elle s'y connaît en bébé, en raison de ses nombreux, très nombreux babysitting.

- Non, ce n'est pas Maman.

Souffle-t-elle simplement, en souriant, les yeux de la jeune femme fixant le nourrisson entre les bras de son frère, qui gémit et s'agite soudainement. La surprise, comme la qualifie Asher après quelques secondes de silence;

- Belle surprise !

Murmure Ilou à l'exclamation de son aîné, un joli sourire sur les lèvres, ses yeux toujours posés sur le tout petit être. Et ils le restent jusqu'au signe de son frère pour le suivre à l'intérieur de sa maison... qui est un vrai bordel. Alors ok, un bébé ça chamboule tout, mais la Copeland ne pensait pas que ça pouvait être à ce point là. Le canapé est tellement encombré qu'on ne peut pas vraiment s'y asseoir, et pousser les affaires ne semblent pas une bonne idée pour la rousse, qui défait délicatement sa veste pour la poser sur le haut du canapé, alors que son frère reprend la parole, pour dire qu'il n'a rien à lui proposer à boire, car son frigo est vide. Pas grave.

- Ne t'en fais pas, je n'ai pas soif. Ou au pire, je prendrai de l'eau.

Puis, croisant les bras, elle observe son frère qui tente de donner le biberon à la petite fille.

- Sinon, tu comptes me présenter ce petit bout ? Ou je vais devoir poser des questions ?

Lâche-t-elle en souriant doucement, calée, debout, contre le canapé.

- Et tu veux un coup de main ?

Proposition spontanée et naturelle, qui ressemble bien à Ilou.

   

J'avais été étonné de voir ma plus jeune sœur devant ma porte et si j'avais hésité à la faire rentrer pendant une seconde, j'étais finalement soulagé de la voir là. La famille c'était important chez les Copeland et cacher à tout le monde l'existence de ma fille me pesait énormément, mais j'étais gêné... Honteux de mes agissements. Je n'arrêtais pas de me demander comment ils allaient réagir en apprenant qu'Elsie était le résultat d'une nuit de sexe, que j'étais incapable de me souvenir qui était la mère, parce que j'étais le genre de gars inconscient qui enchainait les femmes et que ce n'était pas comme ça que nos parents nous avaient éduqué.

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

"Maman ne t'as pas déjà tout raconté ? C'est ma fille, ta nièce... Elsie. Elle est littéralement apparue devant ma porte." Dis-je sans pour autant rentrer dans les détails. Devant mon échec avec le biberon, je le posais sur la table basse avant de me relever pour essayer de la calmer en marchant. J'étais complètement paumé, j'aurais aimé que quelqu'un débarque avec un mode d'emploi, mais ça n'arriverai pas. Il n'y avait qu'elle et moi. Et Ilou, qui se proposa gentiment de m'aider. "Oui, je veux bien." Répondis-je plein d'espoir. "Tu veux la prendre ?" Je ne lui laissais pas le choix en lui installant sa nièce dans ses bras. Le changement de personne ne calma pas la petite, mais sa me permit de faire un brin de rangement du salon rapidement. Il y avait enfin de la place pour s'assoir sur le canapé et on pouvait voir la table basse... Ce n'était pas parfait, mais c'était mieux, puis je n'avais jamais été un obsessionnel du rangement, un poil bordélique depuis tout petit, j'étais habitué au chaos. C'était surement pour ça que ma femme de ménage adorait me taquiner - je ne pourrais pas m'en sortir sans elle -.
J'étais pris dans mon rangement, à tel point que je n'entendis pas tout de suite le silence. Ce n'est qu'en revenant au salon que je vis ma petite soeur en plein tête à tête avec ma fille. Elle avait le biberon dans le bec et semblait boire. C'était difficile à dire, elle avait les yeux fermés... "Qu'est ce que vous avez toutes à réussir à la calmer quand je n'y arrive pas ? C'est un truc de femmes Copeland ?" J'avais utilisé une toute petite voix pour ne pas ruiner tout le travail d'Iliana. Je n'avais pas la "magic touch". "Merci." Je plantais une bisou sur sa joue avant de me laisser tomber sur le canapé. J'étais tellement fatigué que j'aurais pu m'endormir comme une masse sur le moment. "Je suis rentré pour toi de base. Elle ne faisait pas partie du plan."

   

Ses iris posées sur le bébé, Iliana pénètre dans la maison d'Asher pour le suivre jusqu'à son salon. Enfin, si on peut encore le qualifier ainsi vu le capharnaüm qui y règne. Un bébé ça change beaucoup de choses, c'est certain, mais autant, ça elle ne s'y attendait pas. Secouant la tête, la jolie rousse va se caler debout contre le canapé, n'osant bouger ce qui s'y trouve pour s'y installer malgré l'invitation de son frère. Pour le moment, debout ça lui ira très bien. Un nouveau long regard à son aîné, et la voilà qui lance son frère sur cette petite fille. Compte-t-il faire les présentations ? Car même s'il pense que leur mère leur a tout raconté, ce qui est vrai, il n'empêche qu'il peut faire les présentations.

- Elsie...

Murmure simplement Iliana dans un premier temps, en souriant, avant de reprendre.

- Et bien elle semble magnifique, bien que difficile à nourrir visiblement. Quant à ta question, si Maman m'a tout raconté. Ou presque. A vrai dire je ne sais pas ce qu'elle sait exactement, mais elle m'a raconté pas mal de chose une fois que j'ai réussi à la calmer. Tu aurais du voir la tempête qu'elle a abattu sur mon petit appartement avant que je ne l'apaise. Un vrai ouragan.

Elle sourit, amusée, en disant cela, repensant à sa mère. Ses yeux roulent un instant au ciel d'ailleurs quand elle revoit la scène, avant qu'elle ne soupire, souriant un peu plus. Puis, elle retourne à son aîné, à qui elle en vient à proposer son aide avec le bébé, qui gesticule dans tous les sens et pleure. Fidèle à elle-même. Et proposition immédiatement acceptée par Asher, qui s'approche d'elle pour lui confier le bébé qui braille.

- Bien sûr !

Répond-elle rapidement à la nouvelle question de son frère, avant d'ouvrir les bras pour prendre sa nièce. Une toute petite chose qui se retrouve en quelques mouvements entre ses mains, sans que ça ne calme ses larmes. La prenant contre son torse, Iliana tente dans un premier temps de la bercer, faisant quelques pas en rond dans le salon.

- Shhhhhh ma belle. Ca va aller.

Des murmures qu'elle prononce en boucle, tout en observant son frère qui range un peu.

- Elle a de sacrés poumons.

Lâche-t-elle juste avant qu'il ne quitte la pièce pour une autre, laissant la Copeland seule avec le bébé, qui doucement s'apaise. Un apaisement qui devient complet quand elle comprend qu'il faut changer sa couche grâce à une légère, très légère odeur qui lui parvient. Avisant le canapé sur lequel se trouve tout le matériel, la doctorante en histoire change la couche de la petite fille en quelques mouvements. Tout en babillant avec elle, elle la rhabille rapidement, avant d'aller trouver le fauteuil libre non loin pour saisir le biberon et le lui donner. Une nouvelle tentative après celle de son père qui s'avère pour le coup fructueuse. Elsie saisit à pleine bouche la tétine pour se mettre à boire goulument, apportant encore plus de calme.

Calée contre le dossier du fauteuil, Iliana observe avec tendresse sa nièce qui boit, l'observant sous toutes les coutures, cherchant des traits des Copeland sur son visage. Une contemplation de laquelle elle est soudainement tirée par la voix d'Asher, qui vient de revenir, et qui semble émerveillé par le fait que la petite se taise enfin. En l'entendant, Ilou ne peut s'empêcher de sourire de toutes ses dents et d'hausser les épaules.

- La magie Iliana Copeland !

C'est la première réponse qui lui vient, et qui la fait rire.

- Je l'ai changé à vrai dire, et ça l'a calmé. Et maintenant, elle boit son biberon sagement comme tu peux le voir. Espérons que ça dure. Mais si tu veux, je t'apprendrai mon petit tour de magie

Glisse-t-elle, se retenant de rire, tout en baissant les yeux vers l'enfant qui boit toujours les yeux clos, prête à s'endormir quasiment. Un changement qu'elle doit concéder être presque miraculeux, et qui lui vaut un bisou sur la joue de son frère. Et un merci.

- Ce n'est rien. C'est normal, c'est le moins que je puisse faire pour toi.

Des mots sincères et chaleureux, tandis qu'elle adresse un grand sourire à son frère, qui déjà reprend la parole.

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@Asher Copeland

Octobre 2023

Iliana ne peut retenir un soupir quand elle entend Asher dire qu'il est revenu pour elle, à la base. Pas à cause d'un enfant. Pourquoi c'est toujours, ou souvent, à cause d'elle et de sa santé que les siens prennent des décisions ces derniers temps ? Oh, elle est touchée de leur sollicitude et présence, mais elle ne veut pas qu'ils changent quoi que ce soit à leur vie pour elle. Oh non, elle ne le veut pas...

- Asher...

Soupire-t-elle doucement, en secouant la tête. Mais elle ne va pas plus loin, continuant de bercer sa petite nièce toujours entre ses bras, buvant son biberon en s'endormant.

- Elle est là maintenant, donc c'est pour elle que tu dois être là, pas pour moi. En plus, je vais bien Asher. Très bien même.

Ce qui n'est pas un mensonge en soi, puisqu'elle est en pleine forme malgré sa maladie. Pas de passage aux urgences depuis des semaines, pas d'alerte non plus. Maintenant, il faut espérer que cela dure pendant encore un moment. Jusqu'à ce qu'une greffe de rein arrive pour elle. Le plus tôt possible, voilà ce qu'elle espère en secret.

- Et je serai là pour t'aider au besoin avec cette petite merveille.

Ajoute-t-elle tout en relevant le biberon pour le reposer sur la table basse quand elle sent la petite langue d'Elsie repousser la tétine. Puis, sans attendre, elle la soulève avec délicatesse pour la caler contre son épaule qu'elle a protégé avec un torchon qu'elle a trouvé non loin, sur le canapé. Et quand elle sent la fillette à l'aise, elle tapote avec douceur dans son dos pour la faire roter.

- En tout cas, elle est adorable, et elle a quasiment bu tout son biberon. Une bonne mangeuse. Elle tient de son père pour ça !

Une petite note d'humour qu'elle conclut d'un clin d'oeil amusé, tout en continuant à tapoter le dos de l'enfant.

- Je peux te poser des questions au sujet de sa mère ? Ou c'est interdit pour le moment ?

Parce que des questions, elle en a. Alors autant mettre les pieds dans le plat avec douceur et attendre de voir la réponse de son frère. S'il n'a pas envie, elle ne le titillera pas. Pas aujourd'hui en tout cas.

   

Notre mère était quelque chose... Elle avait beau avoir eu sept enfants, elle avait toujours trouvé du temps pour chacun d'entre nous. Mais cette fois j'avais un peu dépassé les limites du raisonnable en lui faisant promettre de cacher Elsie à tout le monde et elle avait légèrement vrillé. Je m'en voulais, surtout que Ilou me prouvait en direct que je n'avais rien à craindre. J'avais fait une connerie, c'était regrettable, mais jamais ma famille n'en tiendrait compte à la petite, ni à moi en vrai. Ils étaient beaucoup plus compréhensifs que je ne me l'étais mis en tête. "Elle a tout rangé ?"

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

Demandais-je en esquissant un sourire, car j'avais eu droit à peu près au même scénario quand j'avais balancé la grande nouvelle.
Iliana avait pris le relais avec Elsie pendant que je faisais un coup de propre rapide. Les pleurs avaient cessé après quelques minutes et en revenant auprès de ma soeur et de ma fille, j’avais trouvé cette dernière accrochée à son biberon. Elle le buvait goulument, malgré que ses petits yeux soient déjà à demi clos. Je ne comprendrais jamais comment les femmes de la famille arrivaient à gérer les bébés avec autant de facilité, ça semblait leur venir naturellement alors que j’avais besoin d’un manuel pour pouvoir affronter chacune des étapes qui se présentaient à moi. Je les jalousais et en même temps je trouvais ça beau. Elles se créaient des liens grâce à ce genre de moments. Et comme il n’y avait pas de maman dans l’histoire, les tatas d’Elsie allaient avoir une place privilégiée dans sa vie. Mais pour cela, fallait il encore que sa plus jeune tata aille bien et cela nous amena au sujet de la greffe. La pauvre rouquine devait en avoir assez que toute sa vie tourne autour de cette foutue maladie. Je la comprenais, mais elle était tombée dans la mauvaise famille si elle pensait qu'on lui foutrait la paix avant d'avoir trouvé une solution pour elle. Un rein. "Je peux être là pour vous deux.  De toute façon, c’est déjà trop tard, j’ai entamé le processus pour voir si on était compatible." J'avais même tourné de l’œil en faisant la prise de sang, ce qui n'était pas très glorieux, mais que dire... Je n'étais pas un fan des aiguilles et du sang. Tournant le visage vers elle, je vis qu'elle positionnait sa nièce sur son épaule pour lui faire faire son rot. Elle réussit à la manipuler sans la réveiller, un exploit de délicatesse que j'admirais grandement. "J’en ai deux, je peux bien t’en donner un vu tous les jouets que je me suis amusé à te voler quand t’étais petite. Ce n’est qu’un juste retour des choses."

"Ce n’est pas interdit." Mais ce n'était pas non plus un sujet qui m'enchantait. J'allais devoir m'y faire, la mère d'Elsie allait être un sujet récurrent au début, le temps que tout le monde se fasse au fait qu'il n'y en avait pas. "C’est juste que je ne sais pas grand chose à propos d’elle." Dis-je honnêtement en me levant, car je ne voyais pas parler de ça sans pouvoir bouger, évacuer mon stress.  Ma main passa dans mes cheveux courts avant de rejoindre la poche de mon jogging. "Charlotte m’a largué à la soirée du Nouvel an et je n’étais pas bien après ça." Avouais-je en regardant vers le sol. Charlotte avait été ma copine pendant plus de deux ans et j'étais persuadé qu'on allait se poser ensemble à la fin de ma carrière en NFL. C'était sans compter sur l'autre homme qu'elle voyait en parallèle de moi... Soit disant parce que j'étais trop immature pour lui apporter tout ce dont elle avait besoin pour être heureuse. Je m'étais pris un mur en l'entendant me larguer et en réponse, plutôt que d'en parler à ceux que j'aimais pour avoir du soutien, je m'étais tourné vers la gente féminine. "J’ai fait le con. Je sortais tous les soirs et je passais plus de temps dans le lit d’inconnues que sur le terrain. Si le coach ne m’avait pas foutu un coup derrière le crâne, j’y serais probablement encore. Il m’a mis un ultimatum, soit je me reprenais en main, soit je restais sur le banc pour le SuperBowl. Je n’avais pas le choix, je savais que se serais ma dernière chance de jouer… Mais ce n’est pas la question." Je parlais de plus en plus vite tellement j'étais nerveux. "J’ai mis une femme enceinte et elle n’est jamais venue vers moi. J’aurais assumé. Ilou, je te le promets… Je suis immature à souhait, mais j’aurais assumé si elle me l’avait dit." Promis-je à ma soeur en revenant près d'elle pour caresser la tête de ma fille qui s'était endormie. Elle aurait mérité d'avoir une famille aimante, comme celle où j'avais grandi. "Ce n’est pas comme ça que j’imaginais commencer une famille."

   

Un ouragan. C'est ce que fut Maman Copeland quand elle a débarqué chez Iliana la veille, se mettant à ranger l'appartement de sa dernière enfant. Une chose qu'elle fait à chaque fois que quelque chose la perturbe. Et pour l'arrêter, c'est toujours une épreuve, mais la jeune femme a réussi à force d'acharnement, pour apprendre la raison de ce qui la mettait dans cet état. Raison qui l'a mené jusqu'à chez son frère, à qui elle se confie désormais.

- Oui, elle a tout rangé. Comme d'habitude j'ai envie de dire.

Un léger sourire amusé se dessine sur les lèvres de la rousse, qui revoit un instant la scène, avant de revenir à la réalité et à son frère. Ainsi qu'à sa toute nouvelle nièce, Elsie, qui se retrouve rapidement entre ses bras, avec pour mission pour sa jeune tante que de lui donner son biberon. Réussir à la faire manger malgré ses pleurs. Et il faut quelques minutes à la doctorante pour réussir à apaiser le nourrisson, avec un changement de couche sale au passage, et à la mettre au biberon pour de bon. Une petite réussite qui permet au frère et à la soeur de discuter à nouveau, sans être interrompus par les larmes du bébé.
Discussion qui les amène à la raison du retour du jeune homme en ville: à savoir, Iliana elle-même, amenant celle-ci à soupirer doucement. Elle. Sa santé. Les deux sujets de prédilection dans sa famille depuis qu'on lui a diagnostiqué sa maladie. Des sujets qu'elle tente de son mieux de balayer le plus possible sous le tapis, sans que ce soit toujours un succès. Et là, c'est un échec, vu ce que son frère déclare.

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@Asher Copeland

Octobre 2023

Surprise par ce qu'elle entend, Ilou ne peut retenir un "oh", ses yeux fixant son aîné. Il a entamé le processus pour savoir s'il est compatible. Sans lui en parler avant ? Lui qui n'est pas fan des aiguilles et du sang, ce qui n'est pas un secret au sein de la famille depuis bien longtemps. Elle le fixe donc, à la fois touchée par le geste, et à la fois agacée aussi, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, tout en manipulant Elsie qu'elle cale sur son épaule pour lui faire faire son rot. Délicatement, elle tapote dans le dos du nouveau-né, écoutant la nouvelle prise de parole d'Asher.

- Ce n'est pas parce que tu me volais ou me cassais des jouets que tu dois me donner un tes reins... Ce n'est pas rien, tu sais...

Non, une greffe, ce n'est pas anodin comme opération. Bien au contraire.

- Mais je suis touchée que tu ais fait ça... Agacée aussi, mais plus touchée. Surtout quand on sait que tu n'aimes pas les aiguilles.

Elle sourit en disant cela, s'arrêtant une seconde, ses iris observant toujours son frère.

- Merci.

Souffle-t-elle finalement, en souriant doucement, tout en tentant de ne pas trop positiver. Parce que s'il n'est pas compatible, comme tous les autres membres de la famille qui ont tenté jusqu'ici, cela risque d'être dur à vivre. Alors, elle ne préfère pas y penser, et change rapidement de sujet de conversation, pour demander si elle peut poser des questions sur la mère de sa nièce. Car elle en a de nombreuses, et en même temps, si Asher ne veut pas en parler, elle comprendrait et ne dirait rien, malgré sa curiosité.
Remontant doucement le bébé qui n'a pas encore roté, Iliana écoute la réponse de son frère à sa demande dans un silence quasi religieux. "Ce n’est pas interdit." Bien, mais ? Est-ce qu'elle peut le faire ? Est-ce qu'il a envie surtout d'avoir des questions auxquelles répondre ? Elle s'interroge encore là-dessus, alors que la voix de son aîné se fait à nouveau attendre: il commence alors à raconter son histoire. Sans faire le moindre bruit, s'occupant toujours du bébé, la rousse l'écoute. Quand Elsie émet un petit rot sonore, elle la fait redescendre de son épaule pour la caler entre ses bras, toujours en fixant Asher qui raconte ces soirées de débauches après sa rupture avec Charlotte, son ex. Charlotte qu'Ilou aimait bien, avant qu'elle ne quitte son frère. Une rupture qui l'avait amené dans différents lits, ce qui avait abouti à ce petit bout mignon, qui dort, bien pelotonné dans les bras de sa tante.

- Asher, je sais que tu aurais assumé. Je le sais.

Souffle-t-elle juste après avoir entendu la promesse de son frère. Ils ont été élevés de la même manière par leurs parents, et ceux-ci leur ont appris à ne pas fuir devant leur responsabilité. Une chose que les enfants Copeland ont bien retenu, et appliquent au quotidien.

- Tu es un homme bien Asher, n'en doute pas.

Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, alors qu'elle prononce ces quelques mots, juste avant que son frère, qui est venu à côté d'elle, n'affirme que ce n'est pas ainsi qu'il se voyait commencer sa vie de famille.

- Je crois qu'on ne sait jamais comment on va commencer sa vie de famille. Pour toi, c'est ainsi. Maintenant, il faut tout faire pour que ce soit un beau départ pour cette nouvelle étape de ta vie.

Toujours à voir ou vouloir le positif, Iliana.

- Et puis, tu es bien entourée. On est tous là pour toi, tu le sais pas vrai ? Les choses se passent ainsi, maintenant il faut les assumer et faire avec, avec le soutien des tiens, jusqu'au bout. Car c'est toujours ainsi chez les Copeland !

Chez les Copeland, on s'épaule, on s'entraide, on est toujours là les uns pour les autres malgré les épreuves qui se dressent devant chacun. Et ça ne changera jamais.

- En plus, avec ce bébé, tu vas faire fondre le coeur de tout le monde ! Crois moi ! Qui est au courant d'ailleurs pour elle, hormis maman et moi ?

   

Lorsqu'Iliana avait abordé pour la première fois le sujet de la maladie, de la possibilité d'avoir recours à une greffe de rein, j'avais pris de la distance. J'avais eu un moment de déni, ou j'avais catégoriquement refusé d'accepter le fait que ma petite sœur était malade. Puis au fil des mois, il avait fallut se rendre à l'évidence, ça allait être notre nouvelle réalité. Les membres de la famille s'étaient testés pour voir s'il y avait quelqu'un de compatible et assez égoïstement j'avais espéré que se serait le cas pour que je n'ai pas à le faire. Personne ne pouvait donner de rein à Ilou pour le moment.

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

Quand j'avais appris ça, j'avais décidé de renoncer à ma carrière de footballeur professionnelle pour me rapprocher de la maison. Parce qu'il n'y avait rien de plus important que la famille... Et que ma peur des aiguilles n'était pas une raison valable pour ne pas se faire tester. J'y étais allé dès le lendemain de mon retour à Tree Hill, et même si j'avais tourné de l’œil à la vu de le prise de sang, j'étais assez fier de moi car j'avais été au bout du processus. "Reste agacée si tu veux, t'es ma petite sœur, si je peux te donner un rein, je t'en donnerai un. Que tu le veuilles ou non. Je t'aime bien trop pour ne rien faire." Dis-je en la regardant avec ma fille dans les bras. Elle pensait vraiment que j'allais réfléchir à deux fois avant de lui donner un organe après l'avoir vu jouer à la tata gâteau ? Elle était folle. Et même au délà de ça, la famille était le plus important chez les Copeland, ça nous avait été inculqué depuis le plus jeune âge. Je me souvenais encore du jour où nos parents l'avaient ramené à la maison, j'avais 8 ans et je leur avait fait promettre que se serait la dernière. Je n'en pouvais plus d'avoir autant de sœurs. Et pourtant j'avais été le premier à réclamer pour lui donner son biberon.

Avachi dans le canapé, je regardais Iliana qui s'occupait d'Elsie, elle savait y faire. Elle m'impressionnait. Parfois quand je la regardais, je voyais notre mère dans ses gestes, sa façon d'aborder les choses. Il y avait tellement de bienveillance en elle... Alors quand elle me demanda plus de détails sur la mère de ma fille, je n'eus pas trop de mal à me lancer. Je lui refis un point sur Charlotte et ma rupture douloureuse, mes excès et les nombreuses filles qui avaient eu droit d'avoir une nuit avec moi. Il y avait de quoi avoir honte. Plus je parlais, plus j'avais l'impression de décrire un comportement qui allait à l'encontre des valeurs qui nous avaient été inculqué. Je n'avais pas respecté ces femmes - ni moi même -, je n'avais pas été prudent parce que j'avais eu Elsie, mais qui sait quel genre de MST j'aurais pu me chopper. La rouquine tente de me rassurer, mais j'ai du mal à l'entendre. "Je ne suis pas un mec bien... T'étais trop jeune pour qu'on t'en parle à l'époque, mais quand j'étais au lycée, j'ai mis une fille enceinte. Et vingt ans plus tard je refais la même connerie." C'était marrant parce que j'avais eu peur de la réaction de ma famille face à l'annonce d'Elsie, mais au final j'étais celui qui était le plus dur avec moi même. Je n'arrivais pas à me pardonner mon comportement décadent du début de l'année. "Je ne sais pas ce que je ferais sans vous." "Vous" étant l'entièreté de la tribu Copeland. Je me penchais vers les deux filles pour embrasser le haut du crâne de ma petite. "Pour le moment il n'y a que toi, papa et maman." J'avais besoin d'un peu plus de temps pour l'annoncer aux autres. Je voulais faire ça bien et j'avais l'impression que pour que se soit le cas, j'allais devoir bosser sur moi, ma façon de voir les choses.

"Elle me fait remettre ma vie en perspective."Avouais-je. "J'ai toujours pensé que pour être heureux il me faudrait une femme, mais je n'en suis plus si sur. Je me vois être un papa célibataire épanoui. Bien sur, si je trouve quelqu'un je serais heureux aussi, mais Elsie et moi c'est suffisant. C'est chaotique et je vais devoir apprendre à vivre sans sommeil, mais je n'ai pas besoin de plus. Elle est toute ma vie." Dis-je en posant mon regard sur ma mini beauté qui faisait battre mon cœur.

   

Ils étaient nombreux dans sa famille à avoir passé des tests pour savoir s'ils étaient oui ou non compatibles avec Iliana. Et à chaque fois la réponse avait été négative. Et si les deux premières réponses négatives étaient plutôt passées facilement, pour les suivantes, ce ne fut absolument pas le cas. Cela a même miné le moral de la jeune femme pendant un temps, si bien qu'après un nouveau non, Iliana avait fini par demander aux siens de ne plus lui dire quand ils voulaient tester leur compatibilité. Bien qu'ils ne soient plus très nombreux à ne pas encore avoir fait le test. Et Asher était de ceux-là. Enfin, jusqu'à récemment en tout cas, puisqu'il a finalement passer les tests, aveu qu'il fait à sa cadette alors qu'elle s'occupe de sa petite nièce. Et même si ça ne lui plaît pas vraiment, surtout vu la nouvelle situation de son frère, elle va devoir s'y faire visiblement. C'est en tout cas ce que sous-entend son aîné. Alors, elle roule des yeux Iliana, berçant la fillette contre elle.

- Tu sais que si par magie tu es compatible, si je n'en veux pas de ton rein, tu n'auras pas le dernier mot ?

Lâche-t-elle après quelques secondes, comme une sorte de défi, pour montrer qu'elle est plus forte que lui sur ce coup. Un peu stupide comme réaction pour le coup, Ilou le sait au fond d'elle, mais en même temps, elle en a marre d'être surprotégée par tout le monde. Alors parfois, elle montre les crocs. Comme maintenant.

- Mais avant, il faut voir si tu es compatible.

Ajoute-t-elle rapidement, avant qu'Asher n'ait pu reprendre la parole. Oui, il ne sert à rien de se prendre la tête maintenant pour un hypothétique futur qui ne verrait peut-être pas le jour. Ils en discuteraient le jour venu, au besoin.

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@Asher Copeland

Octobre 2023

Détournant la conversation habilement, la Copeland l'amène sur sa petite nièce adorable dont elle s'occupe avec douceur et habilité. Et la voilà rapidement qui interroge son frère sur la mère de l'enfant, obtenant réponse facilement. Elle sent, la rousse, les doutes de son aîné, alors elle tente de le rassurer, un léger sourire sur les lèvres. Mais ça ne fonctionne pas.
"Je ne suis pas un mec bien..." Ses yeux roulent au ciel, elle ne peut s'en empêcher. Bien sûr que si, c'est un mec bien. Elle en a connu des connards Ilou, elle sait que ce n'est pas le cas d'Asher. Même s'il avoue que par le passé, il a déjà mis une fille enceinte. Elle soupire en secouant la tête.

- On est d'accord que vous êtes deux à vous être amusés sous la couette, pas vrai ? Alors bon, vous êtes tous deux responsables. Même à seize ans.

Souffle la jeune femme. Bon, ok, ils auraient peut être dû se protéger, notamment à cause des différentes maladies qu'ils peuvent se transmettre, mais son frère ne peut porter seul cette responsabilité. Ils étaient lors de cette connerie. A chaque fois. Et ce n'est pas parce qu'il ne s'est pas protégé que son frère n'est pas un mec bien.
Sans compter qu'il est trop tard pour se lamenter désormais, puisqu'Elsie est là, et que désormais, Asher commence sa vie de famille. Pas de la façon dont il aurait pensé, mais c'est la vie. Et il ne doit pas oublier qu'il est entouré par toute la famille qui ne le lâchera pas. Jamais. Des paroles que la rousse prononce avec un petit sourire. Un rictus qui s'agrandit aux mots de son aîné, tandis que sa main vient doucement toucher le bras de celui-ci, dans un signe d'affection. Un moment tendre fraternel.

- Je vois. Je suppose qu'il va falloir que je veille à mes paroles avec les autres pendant un temps ?

Demande-t-elle, histoire de confirmer ce qu'elle pense avoir compris: que pour le moment, le brun ne va pas le dire pour Elsie aux autres membres de leur adelphie.

- Mais ne t'en fais pas, je garderai tout ça secret !

Elle ajoute ces quelques mots rapidement, en souriant, sincère et honnête. Oui, il pouvait faire confiance à Iliana, elle ne le trahirait pas. Puis, les iris de la jeune femme retournent sur sa petite nièce toujours dans ses bras, la berçant avec délicatesse, essuyant le coin de sa bouche d'un geste rapide et doux. Ses doigts s'égarent un instant parmi les cheveux qui clairsement le crâne du bébé, avant de revenir à Asher, pour l'écouter.

- C'est beau ce que tu viens de dire.

Souffle après quelques secondes la doctorante, un sourire sur les lèvres.

- Et je sais que tu seras un super papa célibataire ! Surtout si ce petit bout te rend heureux, et même si comme tu le dis, le début seras certainement chaotique. Mais c'est aussi pour ça qu'on est là, nous autre.

Les Copeland. Encore et toujours.

- Je serai ravie de jouer la babysitter et la tata gâteau ! Mais bon, je me doute que tu t'en doutes déjà. Néanmoins, je lui apprendrai aussi des bêtises quand elle sera plus grande, parce que c'est aussi ça, ma fonction !

Ajoute-t-elle rapidement, tout en berçant la petite fille qui dort visiblement bien profondément désormais entre les bras de sa jeune tante.

- Tu veux la reprendre ? Ou que je la dépose dans son berceau ?

   

Iliana pouvait se montrer très têtue et dans ces moments là, il ne servait à rien d'aller contre elle. Elle disait ne pas vouloir de mon rein, même si j'étais compatible. Je savais très bien que si on en arrivait là, notre mère se chargerait de la convaincre. Et si elle refusait encore, elle saurait au moins qu'il y avait un rein quelque part qui l'attendait en cas de besoin. "Si je suis compatible, on en reparlera." Ou pas d'ailleurs. Au fond, elle avait raison de s'affirmer, parce qu'une greffe ce n'était pas sans conséquences. C'était remplacer une maladie par une autre. En me renseignant sur la greffe, j'avais appris énormément de choses.

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

Une greffe, c'était des anti rejets tous les jours à heures fixes au risque de faire un rejet, c'était des rendez vous chez le médecins, des complications potentiellement graves... Est ce que c'était la vie qu'elle voulait ? Je n'en étais pas certain. Elle seule pouvait le décider.

Ma petite soeur avait habilement détourné la conversation pour que l’on aborde le sujet qui lui brûlait les lèvres : la mère d’Elsie. Honteux et gêné, j’avais baisé les yeux en lui racontant tout ce que je pouvais lui dire sur le sujet. Je ne me sentais pas fier de moi, j’avais sacrément merdé - et ce n’était pas la première fois -, seulement Ilou ne voyait pas les choses de cette manière. C'était marrant parce que ce n'était pas du tout la réaction à laquelle je m'attendais. J'avais bêtement pensé qu'on me jugerait, qu'on me traiterait d'idiot, mais non... Les Copeland se serraient les coudes et elle me le prouvait encore aujourd'hui. "Je compte le dire à tout le monde. Bientôt." Maintenant que j'avais vu que je n'avais que des réactions positives en présentant ma fille, j'allais pouvoir me lancer auprès du reste de notre fratrie. Ils allaient tous l'aimer autant que moi...
Je fis d'ailleurs une déclaration d'amour à la petite que portait Iliana, elle représentait tellement pour moi que c'était dur de penser que ça ne faisait que quelques jours qu'elle était avec moi. Je ne m'imaginais plus une vie sans elle, ça me paraissait impensable. Je la regardais avec tendresse alors que la rouquine qui la tenait lui caressait les cheveux.

"Je sais bien qu'entre toi et Cece, je vais en baver quand elle reviendra de chez vous." C'étaient les pires. Elles aimaient m'embêter et depuis qu'elles étaient petites elles me torturaient. Bon, je n'étais pas en reste et je savais me défendre, seulement maintenant elles avaient un allié de taille. "Essaye juste de ne pas être trop cool, je veux être la personne la plus cool qu'elle connaisse." Lui dis-je en plaisantant. Il n'y avait aucune chance que sa tata Ilou soit plus cool que moi. J'étais le king de la coolitude. Ou j'étais juste un beauf qui prétendait être cool. L'un dans l'autre, je savais que ma fille me trouverai cool un jour, parce qu'elle allait être comme moi. Une mini Ash Copeland.

"Pose là, elle dort bien là." Murmurais-je pour qu'elle puisse récupérer ses bras. Elsie avait beau être un petit cul, lorsqu'on la portait longtemps elle pesait son poids. Je fis signe à ma sœur de me suivre à la cuisine, de là on pouvait toujours avoir un œil sur le bébé, tout en continuant de bavarder tranquillement. Je sortis d'un placard du pain que je mis à toaster avant de prendre de la confiture de fraise. "Je suis à court de beurre de cacahuète alors ça va être un PB&J sans le PB." Je lui fis deux tartines avant de faire glisser l'assiette vers elle à travers le comptoir de la cuisine. "Divertis moi un peu, raconte moi ce qui arrive dans la vie trépidante d'Iliana Copeland." La taquinais-je. "Toujours pas trouvé de T-Rex dans le jardin miss Indiana Jones ?" J'aimais bien trop la taquiner sur ses études d'archéologie. Je faisais sciemment l'idiot, parce que j'aimais la voir lever les yeux au ciel et me reprendre. Du moins c'était comme ça qu'elle réagissait au début, maintenant elle arrivait mieux à ignorer mes conneries.

   

"Si je suis compatible, on en reparlera." Oui voilà, s'il est compatible, ils en reparleront. Mieux vaut ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Puis, elle a eu trop de déception par le passé quand les membres de leur famille ont passé les tests, donc bon... Sans compter qu'Iliana n'a pas envie d'imposer une greffe à ses proches. Et en attendant, elle peut encore vivre avec ses reins, et des dialyses. Donc oui, ils en reparleraient plus tard. Ou pas. Fin de la conversation, début d'une autre, qu'Iliana amène le plus subtilement qu'il soit jusqu'à la mère de sa petite nièce qu'elel a entre ses bras. Une petite apparition surprise dans leur vie, qui ne remet absolument pas en cause ce que la rousse ressent pour son frère. Ni la manière dont elle le voit, bien que lui se voit des plus négativement. Et puis, ce qu'il faisait sous la couette ne regardait personne. Il est adulte et responsable. Sans compter que tout ce qui compte désormais c'est Elsie. Cette adorable petite puce, dont Ilou gardera le secret auprès du reste de l'adelphie, dans l'attente que son frère annonce l'arrivée de cette petite nièce dans leur famille.

- Tu leur dis quand tu le souhaites, je ne te trahirai pas. Et si tu veux du soutien au moment de l'annoncer aux autres, n'hésite pas.

Elle serait là pour lui. Comme elle sera là pour Elsie, qu'elle sera toujours ravie de garder et d'être la tata gâteau. Ce qu'elle ne cache pas à son frère, bien qu'il ne doit pas en douter.

- Tu vas en baver car on va jouer à merveille notre rôle de tantes ! Mais promis, j'essayerai de ne pas la plus cool. Ou si je le suis, je lui dirai toujours que son cher papa est cool aussi. Plus qu'elle ne le pense.

Promet la jeune femme, tout en passant un doigt tendre sur le crâne de la petite fille qui dort profondément entre ses bras désormais. Souriant face à ce visage d'ange paisible, elle finit par demander à son frère s'il veut reprendre la petite ou si elle la dépose dans son berceau. Parce qu'elle pèse son poids mine de rien. Et ça sera le berceau, où elle la dépose quelques secondes plus tard avec une grande délicatesse, tout en priant pour qu'elle ne se réveille pas. Et... Amen, Elsie reste profondément endormie.

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@Asher Copeland

Octobre 2023

Soupirant de soulagement en silence, Iliana prend la suite d'Asher en direction de sa cuisine, où il est déjà en train de sortir du pain pour le mettre au toaster. Oh, il va leur faire des tartines. Comme leur mère leur fait depuis l'enfance. Cela donne naissance à un sourire amusé sur les lèvres de la rousse avant qu'elle ne soupire en secouant la tête.

- Va vraiment falloir faire des courses mon petit Asher.

Au pire, elle pourrait les lui faire, si ça l'aide. Mais elle lui proposerait plus tard, car pour le moment elle ne pense plus qu'à ses tartines qui arrivent sous ses yeux. Miam. Petit plaisir qui va la régaler. Enfin, si elle ne s'étouffe pas avec sa première bouchée.
Un T-Rex. Dans le jardin. En entendant son frère aîné, Iliana ne peut s'empêcher de rouler des yeux vers le ciel. Le surnom en prend aussi un peu pour son grade dans le roulement de ses iris, même si elle aime bien ce surnom dans le fond.

- Un T-Rex ? Je ne suis pas paléontologue, Asher, mais archéologue. Il y a une nette différence quand même !

Soupire-t-elle, levant une nouvelle fois les yeux vers le ciel. Bon dieu, on ne changerait jamais son frère. Jamais.

- Va vraiment falloir que je surveille ce que tu apprends à Elsie dans le futur. Histoire qu'elle ne confonde pas la guerre de Sécession avec la seconde guerre mondiale avec toi !

Elle taquine bien sûr. Mais il faut dire qu'il la cherche aussi. Ilou lui adresse en tout cas un grand sourire, avant de croquer à pleine dent dans la tartine qu'il lui a faite. Sucré et réconfortant. Parfait en sommes.

- Sinon, il n'arrive pas grand chose dans la vie pas si trépidante que ça, d'Iliana Copeland. J'ai juste eu une proposition de travail au musée, mais je dois voir si c'est possible avec mes divers impératifs. Donc je réfléchis.

Et par impératifs, elle entend ses dialyses, sa maladie, mais aussi son doctorat et les quelques cours qu'elle va donner à la fac, à partir de janvier. Cela amène à devoir réfléchir à ce job qu'on lui propose. Et qui la ferait quitter le restaurant où elle travaille depuis des années maintenant.

- Bref, voilà ce qu'il y a de nouveau dans ma vie. Rien de bien fou. Mais si tu as des questions en bon grand frère, vas-y, fais toi plaisir !

Et après un nouveau sourire, elle croque une nouvelle bouchée de sa tartine, un air rieur dans les yeux.

   

Je n'en avais jamais rien eu à faire de qui passait dans mon lit, ou même à quelle fréquence... En tant qu'athlète professionnel, ça avait toujours fait parti de ces privilèges que je m'accordais et qui ne dérangeait personne - sauf peut être ma publiciste -. J'avais été un man whore, ce n'était un secret pour personne et je m'en étais amusé plus d'une fois dans des interviews. Mais jusqu'à là, j'avais toujours été assez responsable pour ne pas faire de gaffe avec une de ces femmes. Pas de maladie, pas de grossesse. Et voila que je me retrouvais avec un bébé...

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

J'étais sur le cul, parce que je ne l'avais pas vu venir. Fin, j'avais toujours voulu être papa, mais je m'étais imaginé faire ça avec une femme que j'aimais, après le mariage, une histoire assez classique en soit. Mes projets avaient été un peu secoué par l'arrivée soudaine de ma mini miss. Alors, forcément, je n'étais pas fier de moi, parce que ça voulait dire que le temps d'une soirée, j'avais été assez idiot pour agir comme l'ado inconscient que j'avais pu être par le passé. Je m'en voulais. Beaucoup. "J'espère juste que tout le monde le prendra aussi bien que toi." Dis-je en tentant de m'imaginer devant chaque membre de ma famille pour leur annoncer ça. Autant je ne doutais pas que ça se passerait bien pour certains, autant je ne le sentais pas trop pour d'autres...

"Comment ça plus qu'elle ne le pense ? Je serais le plus cool papa du monde. Elle ne trouvera jamais plus cool que moi !" Je lui tirais la langue en réponse à son affront avant de fondre complètement en la regardant caresser la tête d'Elsie. Je n'arrivais pas à rester insensible à la douceur que ma sœur avait pour ma fille... C'était adorable. J'aurais aimé pouvoir capturer ce moment dans une bulle pour pouvoir le rejouer dans 15 ans au duo nièce/tata. Un peu comme dans Vice Versa. Ilou posa la petite et qui à notre grand soulagement resta endormie, avant de me suivre à la cuisine. Je voulais lui préparer des toasts et c'était sans même m'en rendre compte que je copiais les gestes de notre mère. J'étais juste moins organisé que cette dernière et que sur une recette à trois ingrédients, il m'en manquait un. Un essentiel en plus. Fin pas aussi essentiel que le pain, mais presque. "Je sais. J'irais demain. Ou quand il me manquera du lait pour Elsie... Peut être ce soir du coup." Olala, c'était le bazar dans ma tête, j'allais devoir faire le point pour voir où j'en étais avant de sombrer et de me retrouver affamé. Drama king on point !

"Tomayto, tomahto. Same same." répliquais-je lorsqu'elle tenta de me faire comprendre que paléontologue n'était pas la même chose qu'archéologue. Je n'étais pas le plus futé de la famille et quand je ne voulais pas comprendre quelque chose, je ne le comprenais vraiment pas. Surtout que c'était bien trop marrant de la faire s'étouffer sur son toast avec mes bêtises. Le sourire que j'avais sur le visage en était la preuve. "Oh ba, bonne chance à toi parce que si elle est comme moi, elle préfèrera être sur un terrain que dans les bouquins." Dis-je en faisant glisser dans sa direction une tartine bien chargée en confiture. Elle en avait déjà une, mais s'il y avait quelque chose de commun à tous les Copeland, c'était la générosité. Puis je voulais qu'elle ai de quoi se remplir l'estomac pendant qu'elle me parlait d'elle, parce que même si j'adorais la taquiner, j'aimais encore plus l'écouter. Je posa le couteau plein de confiture sur le plan de travail avant de m'appuyer contre celui ci pour enregistrer tout ce qu'elle me disait. "C'est une super nouvelle ça ! Tu vas pouvoir faire des puzzles avec des os de dinos." La taquinais-je avant de reprendre mon sérieux. "Je suis content que tu ais trouver un poste intéressant, et même si tu choisis de ne pas le prendre, je suis certain que t'en trouveras beaucoup d'autres. T'es dans le top trois de mes sœurs les plus intelligentes." C'était plus fort que moi, j'avais besoin de l'embêter.
Mais à vrai dire, ce n'était pas tant le côté professionnel de la vie de la rouquine qui m’intéressait, alors je lui fis comprendre avec une question toute simple. "Est ce que je dois aller casser les jambes à quelqu'un ?" J'avais toujours été le frère chiant, un peu trop protecteur, qui allait toujours voir les copains de ses soeurs pour s'assurer qu'ils seraient correctes. Parfois plus discrètement que d'autre. Mais toujours très efficace. "J'ai essayé de demander à maman, mais elle a été coriace, elle n'a rien voulu me dire."

   

La petite fille dans ses bras, endormie, Iliana ne peut s'empêcher de se dire que ce bébé est une petite merveille. Une mini-Asher, qui fera craquer tous les membres de la famille en temps voulu. La rousse n'en doute pas un instant, encore plus si leur mère se mêle de tout ça auprès de ses enfants. Ce qui sera certainement le cas, même si Ilou ne doute pas qu'à vrai dire, toute la famille acceptera le petit bout qui dort désormais tranquillement. Parce qu'ils sont ainsi, chez les Copeland.

- J'en suis persuadée.

Murmure Iliana, avec un grand sourire sur les lèvres. En attendant, la question dérive sur la coolitude d'Asher en tant que père. Et là-dessus, la rousse ne peut s'empêcher de taquiner son aîné, en disant qu'elle essayerait de ne pas être la plus cool. Mais il n'en démord pas, Asher, et cela fait un peu plus sourire Iliana.
Oh ça oui, il sera un papa des plus cool. Elle n'en doute pas. Elle l'imagine déjà en train de jouer avec sa fille, que ce soit aux jeux vidéos ou dans le jardin, en train de la surprotéger, sans que ce soit trop non plus. En train de faire des bêtises avec elle aussi. Bref, elle sait d'avance que son frère sera un bon père et un père des plus cool. Un regard à la petite princesse désormais endormie entre ses bras, confirme cela à Ilou, avant qu'elle ne pose le bambin dans son couffin, sans qu'elle ne se réveille. Ouf !

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@Asher Copeland

Octobre 2023

Le bébé endormi, les deux Copeland rejoignent la cuisine, où placard et frigo sont quasi vides. Il n'a plus de beurre de cacahuète pour les tartines... Alors ça sera à la confiture. Elle n'ose pas demander s'il a de la pâte à tartiner au chocolat, parce qu'elle se doute de la réponse. Son frère connaît la gourmandise de sa benjamine, il lui en aurait proposé s'il en avait.
A pleine dent, elle croque dans sa première tartine, risquant un instant de s'étouffer quand elle entend son aîné lui parle de T-Rex dans le jardin. Pardon ?! Mais elle n'étudie pas la paléontologie ! Non, elle c'est l'archéologie, ce n'est pas tout à fait la même chose, bien que son frère semble supposer le contraire.

- Tomayto, tomahto. Same same ? Non mais tu vas voir si c'est la même chose ! Tu vas te mettre pas mal de monde à dos, fais gaffe !

Tout en parlant, elle agite sa tartine devant elle pendant quelques instants, puis croque une nouvelle bouchée, jetant au passage un regard noir à son aîné.

- Donc retiens bien, je veux être archéologue !

Répète-t-elle entre deux bouchées, avant d'affirmer qu'il va falloir qu'elle surveille l'éducation de sa nièce de près. Parce qu'avec un père comme le sien, on ne sait jamais.

- Je suis certaine que je pourrais faire quelque chose de bien, même si elle aime être sur un terrain. Il ne faut jamais désespérer ! Et puis je serai là, derrière toi, tout le long de son enfance, crois-moi !

Une promesse qu'elle ne fait pas en l'air. Et le regard des plus sérieux qu'elle lance à son frère, confirme que ce n'est pas des paroles faites à la va-vite. Elle va veiller sur Elsie. Comme Asher veille sur elle, rien qu'en lui donnant une nouvelle tartine bien garnie de confiture ou en prenant de ses nouvelles. C'est de famille, c'est comme ça. Et elle, elle parle, sans hésiter, annonçant qu'il n'y a rien de bien trépidant dans sa vie. Il faut dire que depuis le diagnostic de sa maladie, elle a mis pas mal de choses entre parenthèses. Mais, elle a sûrement obtenu un poste au musée, ce qui annonce la fin de son boulot de serveuse, et un nouveau, qui correspond plus à ses qualifications. Qui ne sont pas de faire des puzzles avec des os de dinosaures. La réplique d'Ash' la fait soupirer fortement, et lever les yeux au ciel. Décidément, son frère ne changera jamais. Mais elle préfère ne pas répliquer, mais de sourire en entendant la fin de la phrase de son frère: une de ses soeurs les plus intelligentes. Voilà qui la touche.

- Je suis contente aussi, et j'ai très envie de l'accepter. On verra bien.

Avant de dire oui sur un coup de tête, elle va prendre le temps de bien peser le pour et le contre. Bref, elle verrai.

- Casser les jambes à quelqu'un ?

Répète, hébétée Iliana, avant de secouer la tête et de sourire. Toujours aussi surprotecteur Asher.

- Non, il n'y a personne à qui aller casser les jambes. C'est pour ça que maman n'a rien voulu te dire. Il n'y a rien. Enfin, personne.

C'est la triste histoire d'Iliana. Ou pas, car à vrai dire, chercher à rencontrer quelqu'un n'est pas forcément une de ses préoccupations actuellement.

- Il va falloir attendre pour venir casser les jambes à quelqu'un ! Ou plutôt, il va surtout ne pas falloir le faire. Tu as une fille maintenant, ça serait cool d'éviter les embrouilles, non ? Et toi alors ?

   

J'allais être un papa cool, un papa aimant et surtout un papa qui allait réussir à faire d'Elsie une petite fille équilibrée. J'avais déjà plein d'idées sur ce que je voulais faire avec elle, comme aller en weekend camping dans les bois, jouer au football dans le jardin, lui apprendre à faire du patin à glace et l'emmener à Disney, j'avais déjà toute une liste... Puis il y aurait aussi tout ce qu'elle allait pouvoir découvrir avec ses tatas et ses tontons, ses grands parents, elle allait être très bien entourée. Ce n'était pas juste elle et moi dans cette aventure, et c'était rassurant,

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@Iliana Copeland

Octobre 2023

parce que je n'étais pas certain que j'aurais pu le faire sans l'aide de toute cette petite équipe. Je ne savais pas ce que c'était que de fonctionner seul de toute façon, j'avais grandi dans une famille nombreuse et j'avais ensuite rejoint une équipe de football américain de plus d'une centaine de personnes.

Elsie avait rejoint son couffin et j'avais entrainé ma petite sœur à la cuisine pour lui proposer de quoi manger. Fin, je n'avais plus grand chose et ça n'allait probablement pas plaire à sa sweet tooth, mais elle allait devoir s'en accommoder pour aujourd'hui. Je lui fis une tartine de confiture, qu'elle se mit immédiatement à dévorer tout en répondant à mes taquineries sur son boulot. Paléontologue/archéologue... C'était un peu dans le même délire d'aller chercher des antiquités venant d'une époque ancienne où Thor et Loki se battaient encore. "J'ai compris cheffe." Dis-je dans la provocation avant de lui donner une deuxième tartine bien garnie. Je n'allais pas démordre de ma confusion et elle le savait très bien. Je n'avais jamais été académique, et je ne cherchais définitivement pas à l'être. Je n'étais pas aussi bête que j'aimais le prétendre, mais je n'étais pas non plus le plus calé de la famille Copeland. "Tu vas forcer ma pauvre princesse à mettre son nez dans les livres ? Ilou... J'ai bien peur de devoir t'annoncer que maman t'as devancé dans les menaces. Elle m'a fait lui promettre de ne pas être trop laxiste sur son éducation." Et j'allais m'y tenir, car je ne tenais pas à mettre notre mère de mauvais poil. Elle était bien plus effrayante maintenant, quand il s'agissait de sa petite fille, que lorsque j'étais moi même un cancre à l'école.
Mais heureusement que tous les enfants Copeland n'avaient pas suivi mon parcours scolaire. Iliana s'en était plutôt bien sortie et avait à présent une perspective professionnelle hyper intéressante dans un musée. C'était chouette pour elle, même si elle se laissait le temps de peser le pour et le contre avant de donner une réponse. J'étais terriblement fier d'elle, ça devait rayonner de ma personne, ce n'était pas tous les jours qu'une opportunité pareille se profilait. "Accepte ! Fais le pour ta nièce, pour qu'elle ai des entrées gratuites et qu'elle puisse se cultiver un peu." Je faisais l'idiot encore et toujours.

J'avais toujours été très protecteur de mes sœurs, même si je passais le gros de mon temps à les embêter. Elles étaient très importantes pour moi, je les aimais et mon unique façon de leur montrer était parfois d'être le lourdaud qui allait vérifier leurs fréquentations pour s'assurer qu'elles étaient correctes. J'en avais fait fuir plus d'un, mais récemment je n'avais plus rien à me mettre sous la dent. Ma mère n'avait rien à me confier et voila que Ilou me confirmait qu'il n'y avait personne. C'était incompréhensible, car elle était géniale et méritait quelqu'un de bien. Surtout en ce moment. "C'est mon rôle de grand frère de vérifier que vous ne tombez pas sur des sales types. Mais j'aimerais surtout savoir pourquoi il n'y a personne. Tu mérites tellement d'avoir quelqu'un pour te cocooner Ilou. Tu prends soin des autres et il est grand temps que quelqu'un prenne soin de toi. Autre que maman !" Mais lorsque la question se retourna vers moi, je pouffa de rire très gêné. "Non, personne." Dis-je en évitant volontairement d'élaborer ma réponse, car il y avait bien un petit quelqu'un qui trainait dans ma tête, mais hors de question d'en parler. C'était mon secret, celui que je gardais depuis plus de quinze ans bien enfouis en moi. Bianca.